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Mag championne du monde!!!

Dément, c’est dément!

Magdeleine Vallières-Mill, « notre » Mag, est devenue aujourd’hui la championne du monde sur route élite femmes.

Une victoire resplendissante, solo, pleine de maitrise durant toute la course, une course parfaite de Mag, attaquant chaque fois au bon moment et finissant solo. Cela ne faisait aucun doute pour personne voyant live les images: elle était clairement la plus forte aujourd’hui. D’une jambe!

Incroyable. J’ai eu du mal à contenir mes émotions sur ce dernier kilomètre interminable pour nous ses fans.

Cette victoire couronne une fille dédiée, qui travaille fort souvent dans l’ombre, le triomphe de la discipline, du travail, de la constance à l’entrainement, et aussi d’une bonne tête équilibrée, notamment grâce à un entourage sain.

Pour le cyclisme canadien, québécois, pour Sherbrooke, c’est formidable également. Pendant un an, nous aurons le bonheur de voir Mag avec le maillot de championne du monde et ca, ca sera un plaisir sans cesse renouvelé.

Bravo Mag!!!! Respect, et chapeau bien, bien bas!

Le beau dimanche des UAE

Peut-être piqués au vif suite à leur manque de cohésion dans le final du GP de Québec vendredi, les UAE Team Emirates se sont payés un beau dimanche à Montréal, sous le thème « démonstration de force ».

En gros, ils ont tout écrasé, tout maîtrisé, la course a été d’une limpidité hors norme et au final, on se paye même le luxe de pouvoir choisir peinards le vainqueur du jour.

Y’a des images Mapei sur Paris-Roubaix ou Gewiss-Ballan sur la Flèche Wallonne qui me sont revenues…

Quoi vous dire de plus? Tadej a bien fait d’attendre Brandon à la fin de l’avant-dernier tour, il pouvait le faire sans problème et montrer son esprit d’équipe ne fait que renforcer sa place de leader.

Idem pour la gagne, il a bien fait de laisser son coéquipier gagner. Ce dernier avait quand même su rouler plus vite que tous les autres sauf son leader, il était donc méritant.

Mention très bien à Quinn Simmons, un sacré moteur lui mais ca on le savait aussi déjà, qui a maintenu sans faiblir son effort durant tout le dernier tour, préservant ainsi sa place sur le podium. Une belle récompense pour le coureur américain qui rejoignait ainsi son compatriote sur le podium. Pour la petite histoire, c’était une belle journée pour le cyclisme américain hier avec Neilson Powless 4e… donc trois coureurs américains dans les quatre premiers!

Hugo Houle encore premier Canadien à l’arrivée, mention très bien pour une grosse journée de travail, mais loin de la tête de course.

Tous les autres à la trappe, dont Julian Alaphilippe, décroché avant même de voir les deux derniers tours. Aie. Les UAE ont tout fait exploser hier sur le GP de Montréal, ca été un véritable rouleau-compresseur laissant peu de place à une course de mouvement.

Soulignons en terminant la belle perf du Français Louis Barré de Intermarché, remarquable de volonté hier dans l’ascension de la voie Camilien Houde. Il s’est battu comme un chiffonnier pour rester au contact des avions de chasse devant, et termine avec une belle 6e place à l’arrivée.

La grande victoire d’Alaphilippe

Point rageur sur la ligne d’arrivée, cri primal lancé au passage, c’est trois ans de frustration que Julian Alaphilippe a évacué hier en gagnant « signature Alaphilippe » le Grand Prix cycliste de Québec.

Solo. La plus belle façon de gagner qui soit, et celle qu’il a souvent adopté notamment lors de ses deux titres mondiaux.

Beaucoup de panache également, en s’envolant notamment dans la dernière ascension de la côte de la Montagne. Où et quant il le fallait.

Une magnifique victoire, acquise avec les jambes d’abord bien sûr, mais aussi la tête. C’est peut-être là qu’Alaphilippe a gagné hier, sachant s’économiser une fois sorti dans un groupe de contre à près de 80 kilomètres de l’arrivée, car c’était se dévoiler tôt dans le final. Son directeur sportif l’a avisé de demeurer calme et concentré, c’est ce qu’il a fait et ca a payé. Quitte à jouer « quitte ou double ».

D’autres coureurs avec lui dans le contre ont pu être irrités de la non-collaboration du Français. Ce dernier a certainement pu leur servir l’argument du sous-nombre, les Astana étant deux, et de la présence d’un UAE Team Emirates, qui préparait certainement le terrain pour Tadej. Du coup, ce n’était pas à Alaphilippe de rouler, car il n’avait pas de stress à voir l’entreprise échouer.

Avec cette victoire, Alaphilippe relance sa carrière en quelque sorte, venant de prouver aux yeux du (petit) monde WorldTour qu’il peut encore gagner des courses de ce niveau, devant des pointures comme Pogacar et Van Aert. Bettiol hier en avait visiblement sous la pédale, et c’est donc un excellent Alaf qui a dû se mobiliser pour la gagne. Il sera logiquement un favori des Mondiaux au Rwanda fin septembre et c’est tant mieux.

UAE la désorganisation

Pour le reste, scénario très classique sur ce GP de Québec: une échappée matinale avec deux excellents coureurs canadiens (Philippe Jacob et Félix Bouchard) qui sont allés loin dans la course, et loin dans la souffrance, le peloton qui met en route après la mi-course, et un final explosif dans les trois derniers tours, notamment sous l’impulsion d’un excellent Tim Wellens, à l’ouvrage pour préparer le terrain pour Tadej.

C’est dans les deux derniers tours que je n’ai pas compris la stratégie de l’équipe UAE: après l’attaque de Tadej dans l’avant-dernière ascension de la côte de la Montagne, ce dernier voulait visiblement remonter dans l’échappée Alaf devant.

Pourquoi ne pas avoir demandé à Sivakov – présent devant – d’aller chercher Pogi derrière? À un moment, moins de 20 secondes séparaient les deux groupes!

Plus encore, le manque de cohésion entre Pogi et son coéquipier Brandon McNulty présent lui-aussi dans son groupe m’a laissé dubitatif: pourquoi? En travaillant tous les deux sur le boul. Champlain avant la dernière ascension de la côte de la Montagne, ca pouvait probablement rentrer sur le groupe Alaf, et là on aurait peut-être eu une toute autre course. Voir à trois si Sivakov s’était retourné pour aller chercher ses deux coéquipiers.

Sinon, les Visma ont semblé débordé dans ce dernier tour, pris à contre-temps et sans pouvoir réellement s’exprimer. Les sprinters Arnaud deLie et Michael Matthews étaient également trop isolés pour pouvoir faire quelque chose.

Les Canadiens: mention très bien!

Très belle course des coureurs de l’équipe canadienne hier, même si c’est Hugo Houle qui arrive premier Canadien à l’arrivée.

Philippe Jacob et Félix Bouchard ont longtemps résisté dans l’échappée devant, il fallait voir leur rictus dans la côte de la Montagne à quelques tours de la fin pour comprendre toute leur motivation du jour. Beau à voir!

Surtout, mention très bien à Jérome Gauthier qui est allé au bout de la course, étant officiellement classé. 18 ascensions de la côte de la Montagne tout en roulant souvent très vite sur le reste des 12 kilomètres au tour, fallait l’encaisser hier.

Ca faisait plaisir à entendre: la foule était sensiblement plus bruyante au passage des coureurs canadiens, même sur les trois derniers tours alors que plusieurs étaient lâchés.

La photo de la victoire d’Alaf est signée Grégoire Crevier, un ami.

Le vidéo de la course est ici.

GP cyclistes: Pogacar l’épouvantail

Un seul et unique archi-favori pour les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, Tadej Pogacar.

Il aura la pancarte dans le dos.

Pour plusieurs raisons.

D’abord, il est déjà un double vainqueur du GP de Montréal, preuve qu’il sait bien maitriser cette course particulière, avec la voie Camilien Houde à gravir de nombreuses fois. Surtout, il sait contrôler ses nerfs, sachant que son équipe est solide et que la course est longue à Montréal.

Ensuite, parce qu’il n’a jamais réalisé le doublé, et ca devient agaçant à la fin. C’est pour cela que je pense qu’il faudra le surveiller de près à Québec ce vendredi, Pogi est un orgueilleux qui voudra laisser sa marque.

Enfin, parce qu’il prépare les Mondiaux du Rwanda, et qu’il est le champion du monde en titre. Ca donne des responsabilités. Les deux courses en sol québécois sont une occasion de se tester sur des parcours moins longs et moins difficiles que celui des Mondiaux.

Pogi s’amène au Québec avec une belle armada à son service: McNulty, Narvaes, Adam Yates, Sivakov, Wellens, Politts capable d’abattre un boulot incroyable pour contrôler une échappée, bref, les UAE Team Emirates ne sont pas venus pour faire de la figuration.

Les autres

Outre Pogi, y’a quand même du beau monde au départ, capable de faire mordre la poussière aux UAE, surtout à Québec.

Wout Van Aert, bien évidemment. Son accélération dans Montmartre alors qu’il a lâché « à la pédale » Pogi lors de la dernière étape du Tour de France en juillet dernier nous est tous restée en mémoire. Pourquoi ne pas refaire le coup dans la côte de la Montagne à Québec lors du dernier tour? Il débarque lui-aussi avec une belle équipe Visma, et notamment Simon Yates vainqueur du Giro rappelons-le. Il sera intéressant de suivre la jeune sensation norvégienne Jorgen Nordhagen, un champion du monde de… ski de fond!

Michael Matthews, toujours lui, est de retour, bien épaulé chez Jayco-AlUla. Il sait se faire oublier, M. Matthews, pour ne surgir qu’au bon moment. Il a déjà réalisé, lui, le doublé sur les GP cyclistes de Québec et Montréal, c’est le spécialiste.

Je mets quelques sous sur Julian Alaphilippe, dont le parcours de Québec lui convient à merveille. Une victoire vendredi du coureur français si populaire serait un baume sur une saison très respectable, mais sans grande victoire à ce jour. Son punch pourra lui servir à merveille dans la bosse.

Attention également à Quinn Simmons chez Lidl-Trek, très remuant et volontaire sur le Tour et dans un bon jour, d’une énergie inépuisable. Son coéquipier Mattias Skjelmose sera également à garder à l’oeil.

Arnaud de Lie a son équipe Lotto à son service, mais saura-t-il rester au contact dans les deux dernières ascensions de la côte de la Montagne et jusqu’à la ligne pour faire le sprint? Et si oui, dans quel état? Nul doute qu’ils seront nombreux dans le peloton à ne pas vouloir lui laisser la moindre chance de se pointer aux 400m.

Idem pour Biniam Girmay, que je vois mieux placé que De Lie ce vendredi. Pour dimanche, vous oubliez ca!

Beaucoup d’autres coureurs pourront surprendre à Québec, une course toujours plus imprévisible que celle de Montréal. On pense aux Oscar Onley, Florian Lipowitz, Pello Bilbao, Matej Mohoric, Fred Wright, Nelson Powless, Alberto Bettiol, Einer Rubio, ou encore aux frères Johannessen et Jonas Abrahamsen.

Dix coureurs canadiens au départ, dont Hugo Houle, Guillaume Boivin chez Israel-Premier Tech et Michael Leonard chez Ineos. Pour ceux évoluant sous le maillot de l’équipe du Canada, on est essentiellement là pour se faire voir, et prendre de l’expérience à ce niveau de compétition. Le jeune Philippe Jacob, vainqueur des Mardis cyclistes de Lachine, ainsi que Félix Hamel, seront ceux à surveiller pour se distinguer.

Non, pas de Mike Woods. Il sera possiblement de l’effectif Israel-Premier Tech sur le GP de Montréal dimanche prochain.

GP de Québec: un parcours plus facile et une arrivée plus… dangereuse

Dans une semaine, nous y serons: le Grand Prix cycliste de Québec, première course d’un duo québécois complété par le GP de Montréal, le dimanche suivant.

Cette année, le parcours, jusqu’ici inchangé en 13 éditions, fait « presque » peau neuve. Exit la côte des Glacis, exit la côte de la Fabrique, une fois en haut de la côte de la Montagne les coureurs prendront gauche au lieu de droite, remonteront direct vers le Chateau Frontenac, monteront la rue Saint-Louis mais pas jusqu’en haut comme avant, tourneront sur les Plaines juste après la porte St-Louis, puis ce sera l’arrivée 400m plus loin.

Malgré ce que plusieurs ont voulu faire croire ces dernières semaines, ce parcours est plus facile que lors des éditions antérieures selon moi.

Les nombres, d’abord: près de 3000m de dénivelé pour l’ancien parcours, contre 2600m pour le nouveau.

Surtout, on aura moins de « stop and go » comme avant, et les « stop and go », c’est usant à la longue même pour des coureurs pros. Imaginez un peu: sitôt le haut de la côte de la Montagne, vous aviez l’an dernier quelques secondes seulement de répit (et encore, la descente des Remparts, rapide, exigeait de la concentration) avant de ré-attaquer la côte des Glacis, abrupte, vers le Carré d’Youville, et rebelotte, quelques secondes de répit dans la courte descente de St-Jean avant de rempiler sur la côte de la Fabrique, puis le long faux plat de la rue St-Louis puis de Grande Allée. Ca faisait un enchainement infernal!

Au lieu de ca, les coureurs devront cette année affronter une seule bosse sur le parcours, mais un peu plus longue. Une fois en haut de la côte de la Montagne au terme de la première partie pentue de cette longue bosse, direction le Chateau, ca monte encore, puis deuxième partie, la rue St-Louis et son faux plat, mais pas jusqu’en haut comme l’an dernier.

Je suis d’avis que pour les coureurs plus « diesels », ce sera plus facile à encaisser, surtout qu’après, on aura droit à une longue récupération pour ceux qui seront dans les roues. Sur une plus longue bosse dont la 2e partie est beaucoup moins difficile puisqu’un simple faux plat, on peut prendre plus facilement son rythme, et la puissance peut être plus lissée que si on a à passer trois raidards consécutifs.

La distance un peu plus longue cette année (216km au lieu de 202km) n’aura aucun impact à ce niveau de professionnalisme.

L’arrivée

L’arrivée a été déplacée de Grande Allée aux Plaines d’Abraham, au terme de la courte descente après le petit raidard de l’entrée des Plaines, une fois qu’on quitte la rue Saint-Louis.

Autrement dit, au lieu d’une ligne d’arrivée située au terme d’un long faux plat ascendant tout droit sur la rue Saint-Louis puis à côté du Parlement, on aura droit à une arrivée ponctuée, dans les 500 derniers mètres, d’un virage 90 degrés sur la gauche, d’un petit raidard pour une grosse relance, et d’une courte descente en virage sur la droite, puis l’arrivée.

Je peux déjà vous prédire des chutes sur ce dernier kilomètre où ca va frotter comme jamais à Québec. Voyez un peu: 215km de course moins sélective propre à générer un plus gros paquet à l’entrée du dernier kilomètre, une grosse bataille sur St-Louis pour virer à gauche à l’entrée des Plaines, puis un sprint en jouant du dérailleur puisque la ligne est au terme d’une courte montée immédiatement enchainée d’une courte descente.

Aie.

Les arrivées solo ou en petit comité étant rares à Québec, les équipes organisées qui disposeront d’un bon sprinter à l’entrée du dernier kilomètre auront l’avantage, c’est clair. Parfait pour un Michael Matthews, champion sortant et déjà triple vainqueur de l’épreuve, qui peut se débrouiller avec ou sans coéquipiers. Arnaud de Lie, annoncé, sera aussi à surveiller sur ce GP de Québec mais seulement s’il est bien entouré. Deux autres épouvantails, Wout Van Aert bien sûr, mais aussi Biniam Girmay, 2e l’an dernier et 3e en 2022, récent 5e de la Bretagne Classic et qui doit « sauver » sa saison, n’ayant pas encore levé les bras en 2025.

Une grande victoire canadienne!

Trois victoires d’étape.

Le général.

Les pois.

Le classement de la meilleure jeune.

Presque deux minutes d’avance sur la 2e.

C’est le bilan remarquable de la jeune (20 ans!) canadienne Isabella Holmgren sur le récent Tour de l’Avenir féminin.

Remarquable, et quasiment passé inaperçu ici au Canada, une honte selon moi et qui témoigne à quel point le sport cycliste est encore à la traine en Amérique du Nord. Il y a quand même eu ce court article de Radio-Canada le 29 août dernier.

C’est la première fois qu’un(e) coureur(e) canadien(ienne) s’impose sur le Tour de l’Avenir, aussi parfois surnommé le « petit » Tour de France pour les jeunes coureurs(es). Pour la petite histoire, le Québécois David Boily était passé bien près de remporter l’épreuve en 2011, alors qu’il avait terminé 2e derrière un certain Esteban Chaves, perdant son maillot jaune le tout dernier jour de course. Ce Tour de l’Avenir comportait des coureurs comme Warren Barguil, Mattia Cattaneo, Rohan Dennis, Tom Dumoulin, Romain Bardet, Simon Yates, tous devenus d’excellents professionnels et qui en dit long sur la perf de David cette année-là.

Chez les hommes cette année, c’est la pépite française de 18 ans, Paul Seixas, qui s’est imposé de belle manière, forgeant, comme Holmgren, sa victoire en montagne. Holmgren comme Seixas ont d’ailleurs remporté l’étape chrono vers La Rosière, et se sont imposés à la fois au général comme au classement du meilleur jeune.

Rappelons qu’Isabella Holmgren est probablement LA pépite du cyclisme canadien actuellement, hommes et femmes confondus. Elle et sa soeur jumelle Ava disposent manifestement de dispositions physiques hors norme, et leur succès en cyclo-cross et en vélo de montagne (Mtb) apportent une preuve incontestable de cela.

Isabella a en effet été championne du monde de cyclo-cross et de Mtb chez les juniors en 2024, un rare exploit. Elle court désormais chez les espoirs et sa soeur Ava est d’ailleurs actuellement championne canadienne du chrono dans cette catégorie. Toutes deux font partie de la formation Lidl-Trek.

La relève du cyclisme canadien est là, pas l’ombre d’un doute là-dessus.

Avec, en réserve, une autre jeune femme dont vous entendrez beaucoup parler d’ici peu: Raphaëlle Carrier, du Lac Beauport près de Québec. Elle aussi polyvalente puisque active sur route, en cyclo-cross, en gravel et en Mtb, elle gagne régulièrement en Europe chez les juniors et a été 2e des Mondiaux de Mtb en 2024, toujours chez les juniors. Elle aussi dispose sans conteste de qualités physiques certaines, lui permettant de se démarquer naturellement du lot.

Ces trois jeunes femmes seront au plus haut niveau d’ici quelques années, ca j’en suis sûr. Ca fera aussi du bien au cyclisme canadien qui, avec les retraites prochaines de Mike Woods et Hugo Houle, en aura bien besoin.

Manche #7 – Bataille de la 55

C’est ce soir jeudi à Sherbrooke, avant la grande finale la semaine prochaine (jeudi 17) à Drummondville. Les détails sont ici.

Pour s’inscrire, c’est ici.

Et la bataille fait rage entre le Siboire, Cycles Régis et Felt Mathias Sport pour la 2e place du classement par équipe, ainsi qu’entre le jeune Jérémy Bouchard (Café William), Merlin Dallaire (Cycles Régis), Maxime Turcotte (Siboire) et Francis Brunelle (Felt Mathias Sport) pour les grands honneurs de la série. Ca sera intéressant ce jeudi!

Un grand merci aux commanditaires et aux bénévoles de la Bataille, parmi lesquels le Club Cycliste de Sherbrooke, le Siboire, Trek, Café William, Qui Roule, Mill et l’Agence Marco Daigle, Construction Longer, ainsi que l’équipe Studio Vélo, partenaire indispensable de l’organisation de la série.

Bataille de la 55 ce jeudi: on entre dans le vif du sujet

Troisième étape de la Bataille de la 55 ce jeudi à Sherbrooke, après une petite trève d’une semaine en raison du GP de Charlevoix, cette année disputé par une météo exécrable. Kudos au passage à toutes et tous les coureurs(es) qui ont affronté ces conditions difficiles le week-end dernier, dimanche matin 3 degrés sous la flotte. Pas top.

La Bataille de la 55 entre dans le vif du sujet: le classement général et le classement par équipe se cristallisent, les favoris se mettent en place, bref, ca se dessine doucement.

On s’inscrit ici.

Au classement général, Francis Brunelle de Felt-Mathias Sport portera jeudi le maillot jaune – une commandite Mill – mais son plus proche rival, le sympathique Merlin Dallaire (Cycles Régis) le talonne de 3 petits points (93 versus 90). Game on comme on dit!

Pas loin derrière avec 80 points, le jeune Jeremy Bouchard du Siboire-Café William voudra se rapprocher c’est certain, et pourra compter sur ses coéquipiers toujours motivés lorsqu’ils courent à domicile.

Au classement par équipe, c’est le Siboire-Café William qui est en tête, suivi de l’équipe Studio Vélo et de Felt-Mathias Sport. Cycles Régis n’est pas loin non plus. Les iBike et Rocket Factory Golden n’ont pas perdu la bataille loin s’en faut, et voudront se replacer dans ce classement en devenir.

En ouverture, on n’oublie pas la course Sport, pour les coureurs(es) qui veulent rouler en course dans un contexte un peu moins compétitif. Le départ est à 18h15, 19h15 pour la course Open.

Et comme d’habitude, l’ambiance et la convivialité seront de mise: hot dog, chips, bières du Siboire offerts, sans oublier l’animation électrisante par votre obligé qui se délecte de ces soirées.

Mesdames, Messieurs les coureurs(es), à vos montures!

Soirée exceptionnelle sur le champ de Bataille!

Quelle soirée jeudi à Sherbrooke pour la 1ere étape de La Bataille de la 55, cette série de huit critériums à Sherbrooke et Drummondville jusqu’au 17 juillet prochain.

J’en ai perdu la voix!

Et à la clé, les deux premières places remportées par deux coureurs… juniors de 17 ans, Shawn Rheault et Jeremy Bouchard, dans un critérium relevé frisant avec le record de participants, plus de 55 coureurs au départ au sein de solides formations comme le Siboire-Café William, Rocket Factory Golden, iBike, Équipe Studio Vélo, Cycles Régis, Mathias Sport-Felt ou encore CC Alliance-ExpertisMed.

Et devant une foule nombreuse et enthousiasme, là encore un record à ce jour!

Déjà, des équipes se sont positionnées pour la victoire au général par équipe, et cette prime de 500$ au terme de La Bataille le 17 juillet prochain. De quoi faire un beau party!

Une course « Sport » avait lieu avant la course « Open », et là encore, de nombreux coureurs et coureuses au départ. Je souligne la belle 3e position sur le critérium de Jade Goyette, ca fait plaisir de voir une jeune fille être à la lutte avec de nombreux autres coureurs masculins et pouvoir s’illustrer de la sorte. Les applaudissements étaient nourris à son endroit hier lors de la remise des médailles.

Les résultats sont ici.

Chose certaine, on ne peut pas être plus pertinent pour faire vivre et vibrer le cyclisme au Québec, et assurer une relève. Qui sait, Shawn ou Jérémy seront peut-être les prochains Derek Gee ou Hugo Houle pour le Canada? La force du cyclisme dans un pays provient toujours de sa base: vigoureuse, vous avez quelque chose. Absente, votre élite sera également absente, sauf rares exceptions.

Et tout cela, grâce à la volonté, la passion et l’engagement de plusieurs personnes se mobilisant à Sherbrooke et à Drummondville. Bref, une initiative citoyenne sans soutien externe, pas le choix dans un monde ou Cyclisme Canada et la FQSC sont absents, faute de moyens.

Je remercie au passage le journaliste Jérémy Trudel pour son excellent article diffusé le jour même de la course dans son média. Jérémy nous a fait le plaisir de se joindre à nous pour la soirée, une présence appréciée.

Prochain manche jeudi prochain le 22 mai à Drummondville, et je rappelle que cette ville n’est pas située très loin de Montréal et Québec, pas juste Sherbrooke. L’organisation, sous l’égide des passionnés que sont André Lamarche et Jonathan Boisvert, sauront livrer un événement à la fois sécuritaire et professionnel, dans une ambiance conviviale comme à Sherbrooke.

Je sais déjà que Shawn y sera avec son équipe pour défendre le maillot jaune, et la réplique a déjà été engagée du côté du Siboire-Café William!

Série critériums La Bataille de la 55 c’est ce jeudi!

La série de huit critériums à Sherbrooke et Drummondville est de retour cette année, et ca commence ce jeudi dans le Parc industriel de Sherbrooke pour le crit #1.

Crit #2 jeudi la semaine prochaine à Drummond.

Messieurs/Mesdames les coureurs(es), vous savez ce qui vous reste à faire!

Deux courses par soir au programme, une course « Sport » pour les cadets, juniors et autres coureurs moins aguerris à l’exercice du critérium, départ 18h15, durée 35min puis 5 tours. Durée totale, environ 45 min.

L’autre course, c’est catégorie « Open » vers 19h15 où tous les coups sont permis, ou presque! Cette série s’adresse davantage aux coureurs(res) expérimentés(ées) qui voudront batailler ferme pour les enjeux. 45min + 5 tours, pour environ 55 min de course.

Et des enjeux, il y en aura: la victoire d’étape bien sûr, mais aussi la victoire au classement général au terme des huit courses. Les sprints intermédiaires aussi, sans compter les primes diverses, en cadeaux comme en argent.

La Bataille de la 55 est donc excellente pour la mise en oeuvre de stratégie d’équipe, sachant que chaque équipe peut avoir des visées différentes.

La soirée s’annonce magnifique côté météo ce jeudi à Sherbrooke. Du beau monde est annoncé!

Surtout, surtout, la formule conviviale des années passées et qui a contribué à la « signature » unique de ces critériums est de retour: hot dogs, bières du Siboire, chips, musique, et surtout animation offerte par votre serviteur qui en profitera pour donner les dernières nouvelles du Giro aussi (que voulez-vous, on ne se refait pas), tout en décrivant la course bien sûr.

Vivement jeudi! Et le défi est lancé aux équipes voisines de la région, qu’elles soient de Granby, Montréal et notamment sa Rive-Sud, Québec, Trois-Rivières ou encore la Beauce.

Remerciements à tous les partenaires sans qui cette série ne pourrait pas se poursuivre: les équipes cyclistes du Siboire-Café William et StudioVélo bien sûr, le Club Cycliste de Sherbrooke (CCS), les villes de Sherbrooke et Drummondville, les boutiques Qui Roule et StudioVélo, le Siboire bien entendu, et les autres partenaires qui y croient comme nous, Café William, Trek, GrandMont, Usinage Richelieu, Construction Longer, Revo, BMW Lévis, sans oublier Mill, cette nouvelle compagnie de vêtements cyclistes sur mesure à l’initiative de Marco Daigle et son partenaire Pierre Perron, et avec laquelle l’équipe du Siboire-Café William roule (avec plaisir!) cette année.

Cycles Marinoni, 50 ans à notre service

La microbrasserie du Siboire avec un de ses fondateurs, Pierre-Olivier Boily, soulignaient en septembre dernier les 50 ans d’histoire de Cycles Marinoni, ce désormais légendaire fabriquant de vélos au Québec, par un événement festif qui a regroupé de nombreux cyclistes notamment pour une sortie sur le circuit automobile Gilles Villeneuve.

Ce court et beau petit vidéo témoignant de la journée a été diffusé tout récemment.

Un hommage mérité pour cette entreprise et son fondateur, Giuseppe Marinoni, venu d’Italie pour courir au Québec dans les années 1960. Marinoni a tout gagné à la grande époque du cyclisme au Québec, semant la terreur dans le peloton avant de se lancer dans la fabrication de cadres sur mesure au début des années 1970.

Terminée, sa carrière? Jamais tout à fait puisque l’homme s’est attaqué à plusieurs records de l’heure depuis 15 ans chez les coureurs d’âge plus avancés, avec succès!

Rapidement au fil des ans, l’entreprise Marinoni a su se construire une solide réputation d’excellence non seulement pour les vélos de course, mais aussi pour les vélos à vocation plus « cyclotourisme », permettant notamment le montage « à la carte ».

Surtout, fait remarquable, l’entreprise a su durer jusqu’aujourd’hui, notamment grâce à une approche toujours demeurée prudente quant au développement, et soignant son service à la clientèle. Chez Marinoni, pas de bling bling, mais l’accès à une solide expertise à votre service, et cette garantie que jamais, ô grand jamais, on ne vous laissera tomber comme client.

Pourtant, il y en a eu des défis au cours de ces 50 dernières années: révolution des cadres alu, puis avènement du titane et du carbone, évolution de l’industrie qui est passée de multiples « petites » marques à quelques géants internationaux maintenant, changements techniques, avènement de la vente directe en ligne sur l’Internet, mondialisation, pandémie, et j’en passe.

Je vous ai plusieurs fois parlé de cette entreprise et la famille derrière au fil des 20 dernières années (2018: Marinoni autrement ; 2013: l’histoire d’une vis), étant un client fidèle de Paolo que je salue bien bas. Paolo a repris l’entreprise de son père il y a plusieurs années déjà, poursuivant donc l’entreprise familiale. J’ai encore vu Paolo et son équipe en juillet dernier. C’est pas compliqué, personne ne touche à mon vélo à part moi, Paolo et Raoul, point barre.

À l’heure du gigantisme et du « main stream », à l’heure du n’importe quoi au niveau des tarifs prohibitifs des vélos de course qui ne valent tout simplement pas ça, à l’heure des « stop ride » de plus en plus fréquents, à l’heure des fissures dans des cadres vendus rapidement sans contrôle de qualité car il est plus rentable de les écouler par milliers, quitte à devoir en changer quelques centaines (mais pour le client, bonjour les emmerdes…), à l’heure des services impersonnels via Internet ou par manque de personnel, moi je trouve que Marinoni, notre fabriquant local et vrai au Québec, est plus pertinent que jamais. Lorsque j’entre chez Marinoni à Terrebonne, je sais que je n’y trouverai peut-être pas une salle de montre dernier cri aseptisée bling bling, mais un endroit vrai au service ultra-compétent, précis, raisonnable, et un endroit ou l’on ne me laissera jamais tomber, pièces en main et quitte à devoir travailler 15min de plus.

Paolo, Giuseppe, et toute l’équipe de Cycle Marinoni, tout simplement merci. Vous êtes grands. À très bientôt.

La triste agonie de Garneau Sports

De mal en pis.

Florissante dans le monde du cyclisme il y a encore 15 ans, la société Louis Garneau Sports vit des moments pénibles depuis quelques années.

Et la descente aux enfers se poursuit.

Placée à l’abri de ses créanciers en 2020, le redressement entrepris alors n’a pas porté fruit: aujourd’hui, la dette de l’entreprise n’a pu être résorbée, les ventes stagnent voir régressent, c’est la débandade.

Je m’en désole, car Garneau Sports était un fleuron au Québec et parce que Garneau Sports a contribué à La Flamme Rouge pendant quelques années en offrant aux trois premiers du jeu « pool de cyclisme » des petits cadeaux à sa discrétion. J’en suis encore reconnaissant.

La société a été vendue en septembre dernier à la compagnie de vêtements de sport Lolë. Au passage, on aura licencié de nombreux employés(ées), et fermé les usines de Chine et du Mexique, ainsi que la succursale des États-Unis.

Le siège social situé à St-Augustin de Desmaures en banlieue de Québec a été vendu depuis plus d’un an, et cela faisait des années qu’on n’y fabriquait plus rien.

Comme fin abrupte, c’est assez spectaculaire et triste. Garneau Sports a incarné pendant trois décennies la réussite, voire l’entreprenariat au Québec. Bref, le succès. Parti de rien, fabriquant des vêtements cyclistes dans le garage paternel, Louis Garneau aidé de sa conjointe a hissé à force de travail son entreprise parmi les joueurs importants du marché du vêtements de sports au Canada, voire sur la scène internationale.

L’entreprise avait aussi réussi à diversifier ses produits, faisant dans les fournitures scolaires pour enfants par exemple.

Il aura même été le bonnetier de l’équipe pro Europcar pendant quelques années au début des années 2010, soutenant également un David Veilleux et, auparavant, la Classique Montréal-Québec ainsi qu’une équipe Senior 1 tout entière, initiatives qu’on regrette encore aujourd’hui.

Alors, comment est-ce possible d’assister à pareille déchéance, et aussi rapidement?

Quelques réflexions sur les possibles raisons

Je ne suis évidemment pas dans le secret des Dieux, bien loin de tout ca et détaché du milieu cycliste au Québec, un état que je chéris car il me procure une indépendance, critère de la crédibilité.

Vu de loin, comme ca, plusieurs raisons me viennent à l’esprit pour expliquer en partie la triste évolution de Garneau Sports depuis quelques années.

Pour moi, trois tournants: le premier vers 2011-2012, puis un deuxième plus récemment, 2020-2021 et enfin le dernier, vers 2023-2024.

Sur le premier tournant vers 2011-2012, peut-être une expansion trop rapide, et une décentralisation de la production à l’extérieur du Québec qui s’est malheureusement soldée par une baisse drastique de la qualité des produits Garneau Sports.

Je me souviens des magasins « Concept Store » qui ouvraient partout au Québec au tournant des années 2010, Garneau mettant alors de l’avant sa « solution globale », c’est à dire sa capacité d’équiper le cycliste de la tête au pied, vélo compris. À l’époque, Garneau Sports donnait l’impression que tout lui réussissait, et j’étais personnellement très séduit par la compression offert par les cuissards haut de gamme de la compagnie.

Cette expansion s’est toutefois accompagnée d’une décentralisation de la production, traditionnellement assurée au Québec. Dorénavant fabriqués en Chine notamment, les produits Garneau ont souffert d’une énorme baisse de qualité, et Garneau n’aura pas compris qu’il négligeait ainsi sa base, c’est à dire en premier lieu tous ces Québécois qui lui faisaient confiance.

Je m’en souviens comme si c’était hier: j’avais acheté au Concept Store de Longueil plusieurs items Garneau, dont des gants et un sac à dos multi-rangement.

Les gants ont duré une seule sortie: sans coutures mais collés, les pièces se sont séparées en moins de 50kms, notamment en raison de l’action de la sueur. Idem pour le sac à dos: deux sorties et les fermetures éclair étaient explosées, et des compartiments entiers déchirés.

Une qualité médiocre, pour un prix qui, lui, n’avait pas baissé.

Connaissant un représentant commercial de la compagnie, je lui avais fait part de mes constatations, et de mes inquiétudes.

On peut lire dans le livre « Je suis tombé deux fois » de Valérie Lesage et portant sur Louis Garneau ceci:

« Chez Louis Garneau Sports, nous avons, pendant quelques années, négligé d’écouter les représentants commerciaux qui, eux, étaient en contact avec les clients ».

Je suis tombé deux fois, p.140

C’est exactement ça.

Déçus, de nombreux cyclistes se sont tournés ailleurs, et notamment sur toutes ces compagnies émergentes qui ont refaçonné le textile cycliste en proposant notamment de nouveaux look, je pense aux « Pas Normal Studio », « Attaquer », « Pedal Mafia », « Café du Cycliste », « Velocio » et tellement d’autres, ils sont si nombreux aujourd’hui !

Malgré tout ca, j’ai été fier que mes premiers vêtements La Flamme Rouge ont été fabriqués par Garneau Sports, vers 2015. Cependant fatigué des problèmes de décoloration et de tenue dans le temps, j’ai changé pour une compagnie concurrente environ trois ans plus tard.

Autre raison, Louis Garneau, de son aveu lui-même dans ce livre, a toujours voulu garder une influence de premier plan sur « la création et le marketing ». Je pense qu’il n’aura pas su prendre certains virages sur les nouveaux look cyclistes, les nouvelles façons d’assurer la promotion des produits, sur le « branding » et l’expérience qu’offrent aujourd’hui de nombreuses compagnies, façon Apple qui a peut-être été la première compagnie a comprendre qu’il était important de créer ce « branding » limite « secte » pour bien accrocher les consommateurs.

Au deuxième tournant, fin des années 2010, le monde du vélo avait changé: aujourd’hui, quelques grandes compagnies dominent outrageusement le marché, Shimano, Sram, Trek, Specialized, par exemple. Tu ne peux plus lutter contre ce quasi-monopole, cette – TRÈS malheureuse – convergence (le jour où vous roulerez tous sur des Trek, vous comprendrez…). Dans ce contexte, il faut justement miser sur la niche, la secte, le différent, et la qualité. Le branding aussi: en achetant un vélo, un consommateur n’achète pas juste un vélo, il achète une identité. Plus cool, plus différente est l’identité, plus il achète, jusqu’à l’irrationnel. Ce concept a été poussé encore plus loin au cours des cinq dernières années.

Bref, face aux géants, Garneau Sports n’a pas su se positionner pour survivre. L’exemple de son actuel site Internet en dit long.

Et Garneau Sports n’a peut-être pas su connecter avec les acteurs d’ici, au Québec, la base, qui vendent des produits du vélo et qui sont au contact de la clientèle, parfois de niche. Ces acteurs sont à Québec, à Montréal, à Gatineau, à Sherbrooke, sont reseautés, créent, innovent, bougent. Garneau? À ma connaissance depuis quelques années, jamais à la table.

Sur le troisième tournant, la lecture du plus récent livre laissait croire que Garneau Sports se relancerait grâce aux vélos électriques et aux vélos d’enfants.

Force est de reconnaitre qu’en effet, l’occasion semblait très belle: la vente de vélos électriques a explosé dans le monde ces dernières années, et ce type de vélos est le plus vendu actuellement.

Or, qui a entendu parler des vélos électriques Garneau récemment?

Pas moi en tout cas. Dans ce domaine, les géants n’ont pas loupé l’occasion de s’imposer.

Il fallait proposer des produits faits ici, compétitifs, et se distinguant, ne serait-ce que par le look.

Dernier point, derrière une entreprise, il y a toujours des personnes, c’est comme dans tout.

Enfin, s’il s’en défend dans les premières pages, il reconnait plus tard dans le dernier livre à son sujet que l’entreprise Garneau a longtemps été un « one man show ». Or, s’entourer efficacement est un gage de s’ouvrir à des réalités et des évidences que seul, on ne voit pas toujours.

Je ne connais pas M. Garneau. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a fait. Mes lectures me laissent croire qu’il présente un petit côté mégalomane qui, dans certaines circonstances, auront pu lui servir, et dans d’autres le desservir. A-t-il pu s’entêter par moment, refusant ce que d’autres voyaient comme évidences ?

Quoi qu’il en soit, je suis bien triste de l’évolution des choses pour cette entreprise québécoise dans le monde du cyclisme. Idem pour Argon 18 dont la trajectoire récente a été difficile, à la lumière de ce qu’ils représentaient il y a 10 ou 15 ans. Ces compagnies auraient pu être le moteur du développement du cyclisme au Canada, aux côtés de Cyclisme Canada et de la FQSC. Au lieu de ca…

Au fond, Garneau Sports est peut-être à l’image de ce maillot de l’équipe canadienne, qui n’a jamais vraiment évolué depuis 50 ans: figé dans le temps. Alors que l’équipe nationale italienne ou d’autres présentent régulièrement un nouveau look, et vendent facilement les nouveaux maillots au grand public, fiers de leur produit et de leur nation, Garneau Sports et Cyclisme Canada sont figés dans le temps, tant au niveau du look que du marketing, comme s’ils étaient encore en 1980. C’est dommage.

Nordiq Canada n’en est pas loin non plus, dommage aussi… pour moi qui devient tous les jours davantage fondeur que cycliste, c’est désolant.

Le titre du plus récent livre sur Louis Garneau, écrit par Valérie Lesage, est « je suis tombé deux fois ». Malheureusement, j’ai bien l’impression que le vieil adage « jamais deux sans trois » se vérifiera cette fois encore. Espérons simplement que Louis Garneau l’homme s’en relèvera, fidèle à son adage « ne jamais abandonner ».

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