Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 1 of 352

Le Tour du Tour, y compris ce qui fâche

Petit tour de ce qui a retenu mon attention ces derniers jours, alors que le peloton du Tour aborde enfin les étapes accidentées voire la montagne.

1 – Van Der Poel. Quelle performance athlétique hier par le coureur franco-néerlandais! Résister ainsi au paquet jusqu’au 700m, après 175km d’échappée à deux, il fallait le faire. Van Der Poel a prouvé que sa valeur athlétique demeure hors norme même au plus haut niveau, et qu’il a également le sens du panache, car il fallait oser hier alors que l’étape était promise aux sprinters.

Certain que sur un malentendu, ca peut marcher, mais pas cette fois!

2 – Van Aert. Le grand rival de Mathieu Van Der Poel retrouve lui-aussi la bonne jambe je trouve, pour preuve le voilà qui se mêle aux sprints. Attention à lui dans les deux prochaines semaines, et il pourrait être la pierre angulaire du succès des Visma-Lease a Bike sur ce Tour, étant un coureur dans lequel Vinge a une confiance absolue.

3 – Le Mont Dore. L’étape aujourd’hui comporte 4400m de dénivelé sur un parcours casse-pattes, presque pire que dans les grands cols des Alpes ou des Pyrénées où tu peux prendre un rythme en montée, et trouver une fréquence cardiaque et une puissance stable. Au lieu de ca aujourd’hui, ca sera des montées, des descentes, des relances, du usant quoi. Par chance, la chaleur devrait être supportable demain pour les coureurs, donnant un petit coup de pouce la difficulté de l’étape.

4 – Mauro Gianetti. On le sait, le milieu du cyclisme pro en Europe est incestueux, en gros quelques centaines de personnes qui font tourner la boutique et qui n’admettent parmi eux que ceux qui ont déjà été initiés, le plus souvent en étant coureur. Pour être un observateur éclairé du cyclisme, il faut lire cet excellent reportage récent sur Mauro Gianetti, manager général de l’équipe UAE-Team Emirates d’un certain Tadej Pogacar. Produit par Radio-France avec notamment l’aide de l’excellent journaliste Pierre Carrey, c’est un must, question de vous assurer qu’on ne vous prend pas pour une valise et que vous réagissez aux perfs de Pogi en toute connaissance de cause.

5 – Pas Normal Studio. Vidéo comique mais vrai sur cette tendance incarnée par excellence par Pas Normal Studio, ce couturier du vélo: aujourd’hui, le look est ce qui prime, rien d’autre. Hey! Il ne suffit pas de s’acheter un vélo à 15,000$ et des fringues tendances pour faire de vous un ou une cycliste… Et pour ceux qui ont pédalé un peu comme moi, je peux vous dire qu’on reconnaît ce genre de clown vite au sein d’un groupe!

6 – Alimentation. Je m’intéresse à cette nouvelle lubie dans le monde du cyclisme, celle d’accroitre très significativement son ingestion de glucides à l’effort, cette technique, apparemment en vogue dans le peloton pro, permettant de devenir vraiment plus performant. Certains annoncent jusqu’à 120 grammes de glucides à l’heure, une quantité que n’importe quel estomac a vraiment du mal à assimiler. Qu’en est-il vraiment? Après plusieurs lectures (et je les continue), je donne une fois de plus dans la fumisterie d’un milieu qui utilise tout ce qui est possible pour cacher la vérité sur comment on fait pour tourner les jambes à 100 RPM dans une pente à 12% au km 185 d’une étape de haute montagne sur le Tour… Et j’ai trouvé ce vidéo sur les puissances « extra-physiologique » et l’alimentation vraiment intéressant.

7 – Mike Woods. Le coureur canadien, actuellement englué dans le paquet du Tour mais qu’on attend bientôt sur une ou deux étapes qu’il aura ciblé, s’est récemment lâché sur les risques encourus au sein du peloton, écorchant au passage ASO l’organisateur du Tour: « No matter what ASO says, they love crashes« . C’est vrai que dans le registre, Mike a plutôt fait fort durant sa carrière, tout comme Primoz Roglic. Mike mets quelques propositions de l’avant, et c’est intéressant.

8 – Hincapie et Armstrong. Les deux affreux que je ne peux pas supporter mettent sur pied une nouvelle équipe américaine, Modern Adventure Pro Cycling, avec l’ambition d’être une équipe présente voire dominante « dream team selon Hincapie, sur la base de US Postal ca promet! » sur le Tour de France d’ici cinq ans. Que voulez-vous, s’il fallait éliminer tous ceux qui trainent de grosses casseroles dans le milieu de l’organisation des équipes World Tour, ca aurait de quoi déstabiliser pendant un moment… En attendant, à voir comment ce projet s’articulera au cours des prochains mois. Je leur souhaite le moins de succès possible.

9 – Canyon. Je vous le dis depuis quelques mois déjà, le commerce dans le monde du vélo va mal, va très mal même. Beaucoup de grandes compagnies demeurent discrètes pour le moment, mais le marché est très difficile et même l’usagé est touché. Que voulez-vous, les prix ont atteint de tels niveaux que ca a du mal à suivre. Pour preuve, Canyon, géant allemand bien présent au coeur du peloton pro, éprouve actuellement d’importantes difficultés financières. D’autres sont dans une situation similaire, et espère passer à travers la période actuelle.

10 – Campagnolo. L’équipementier italien légendaire a rendu public début juin le premier groupe 13 vitesses pour vélos de route, le Super Record, avec en prime le retour du levier actionné par le pouce, la signature de Campagnolo. Je vous en parlerai plus en détails bientôt, et c’est vraiment un tour de force qu’a fait là Campi, réussissant à abaisser le tarif du groupe entier de 900 euros par rapport à la version 12 vitesses précédente.

Manche #7 – Bataille de la 55

C’est ce soir jeudi à Sherbrooke, avant la grande finale la semaine prochaine (jeudi 17) à Drummondville. Les détails sont ici.

Pour s’inscrire, c’est ici.

Et la bataille fait rage entre le Siboire, Cycles Régis et Felt Mathias Sport pour la 2e place du classement par équipe, ainsi qu’entre le jeune Jérémy Bouchard (Café William), Merlin Dallaire (Cycles Régis), Maxime Turcotte (Siboire) et Francis Brunelle (Felt Mathias Sport) pour les grands honneurs de la série. Ca sera intéressant ce jeudi!

Un grand merci aux commanditaires et aux bénévoles de la Bataille, parmi lesquels le Club Cycliste de Sherbrooke, le Siboire, Trek, Café William, Qui Roule, Mill et l’Agence Marco Daigle, Construction Longer, ainsi que l’équipe Studio Vélo, partenaire indispensable de l’organisation de la série.

Remco comme prévu, la claque pour Vinge

La surprise du jour est venue de la « contre-performance » de Jonas Vingegaard sur ce premier chrono du Tour.

Il termine « seulement » 13e du chrono, à 1min21 de Remco et, plus important, à 1min05 de Tadej, qui est, outre le champion belge, l’autre grand vainqueur du jour.

Tadej, 16 secondes seulement sur Remco, ouf, une grande grande performance pour lui, car le parcours était tout plat. Ca en dit long sur la puissance qu’est capable de générer le coureur slovène, et sur son actuelle condition physique.

Pour Vinge, ben c’est la cata: la puissance n’y était pas. J’ai eu beau chercher sur le visuel, je ne trouvais rien qui clochait dans son style, son apparence sur le vélo. La puissance n’était simplement pas la même que pour les premiers.

Pas bon signe pour la suite, mais ca peut aussi être le fameux « jour sans ».

Drôle de coïncidence, même résultat décevant pour son équipier Matteo Jorgenson, seulement deux secondes plus rapides que lui.

C’est donc la Jumbo-Lease a Bike qui a loupé son chrono, sauf évidemment Edoardo Affini le spécialiste, 3e de l’étape. Je l’avais oublié celui-là!

Misons cependant pour une réaction d’orgueil de l’équipe néerlandaise, et les étapes piégeuses, à commencer par celle de demain jeudi, sont là pour donner le terrain propice à une guerre de tranchée. Un homme devient alors ultra-important dans l’effectif Jumbo, un certain Wout Van Aert.

Pour Tadej, faudra désormais gérer le maillot jaune et la pression de la course; Paris est encore loin.

Pour Remco, une opportunité en or d’améliorer son classement de l’an dernier à Paris, et de faire donc 2e du Tour 2025. Ce n’est cependant pas gagné d’avance, la haute montagne de la dernière semaine étant tout un défi, et autour de lui peu d’équipiers pour l’épauler, sauf peut-être Valentin Paret-Peintre.

Enfin, mention très, très bien à Bruno Armirail et Kevin Vauquelin, respectivement 4e et 5e de ce chrono. Pour ces deux coureurs français, c’est vraiment une très belle performance, à ce niveau sur le Tour. Vauquelin tout particulièrement vient à mes yeux de confirmer son excellent Tour de Suisse, et il faudra le garder à l’oeil pour le reste du Tour. C’est excitant.

Demain vers Vire-Normandie

202 km vers la Normandie demain, avec un profil d’étape plutôt compliqué, pas moins de 3500m de dénivelé dans la journée!

Après un chrono que beaucoup auront fait « en dedans », gageons qu’ils seront nombreux demain matin sitôt M. Prudhomme abaissera le drapeau pour passer à l’attaque et vouloir prendre l’échappée matinale. Belle guerre durant la première heure à prévoir, il ne faudra pas manquer ca.

La première heure est, parfois, plus intéressante que la dernière!

Le rendez-vous de Remco

Les grands champions ne veulent pas simplement exister, ils veulent laisser leur trace.

C’est pour ca qu’en sport, ils détestent perdre.

Remco est de la race des grands champions, et il le sait.

Que voulez-vous, ca fait longtemps qu’il s’est rendu compte qu’en sport, en cyclisme tout particulièrement, il a un gros plus par rapport aux autres. Ca toujours été comme ça.

Et pour laisser sa trace sur ce Tour de France, Remco sait que c’est aujourd’hui et pas un autre jour.

33 km pour faire la différence sur le tracé autour de Caen.

Maintenant.

C’est sa meilleure chance pour une victoire d’étape, et pour combler une partie de ces 58 secondes de retard sur le maillot jaune.

Alors Remco va tout donner. À bloc. Après tout, il est le champion olympique de la discipline, alors il veut exister et gagner à la hauteur de sa réputation de meilleur rouleur du monde.

Il lui restera à s’attaquer au record de l’heure pour entrer définitivement dans le Grand Livre de la Légende du Cyclisme. On verra ca plus tard.

Pour l’heure, Caen et ses 33 km. Le Belge est l’homme à battre, aucun doute là-dessus. S’il gagne, son Tour sera d’ors et déjà réussi.

Et la pression durant le reste du Tour sera un peu moindre, même si l’on sait que Remco ambitionne d’un jour gagner le Tour, pourquoi pas essayer dès cette année?

Le maillot jaune? Pas sûr toutefois. Ca sera difficile selon moi de reprendre 50 secondes sur Jonas Vingegaard, 3e du général et le seul autre favori de ce chrono à mon avis.

Vingegaard peut rouler vite, et il est en excellente condition. Son chrono de Combloux a marqué les esprits.

Remco vs Jonas, le match aujourd’hui!

Les inconnus, ben c’est Tadej et Mathieu. Les deux peuvent aller très vite sur un chrono, on se rappellera tous le chrono de Tadej l’an dernier à Nice, époustouflant.

Mathieu sait aussi rouler vite lorsqu’il le faut. Le maillot jaune transcende.

Ganna étant out, il n’y a pas vraiment d’autres coureurs capables de rivaliser aujourd’hui. Beaucoup feront ce chrono « en dedans », simplement pour rentrer dans les délais et accumuler des minutes de retard au général, question d’avoir des bons de sortie plus tard dans la course.

Remco, 33 km pour entrer dans l’histoire de ce Tour 2025.

Réponse vers midi, heure du Québec.

Un Tour piégeux

Départ du Tour de France 2025 ce samedi depuis Lille, dans le nord de la France.

Un Tour qui, pour moi, se résume à un seul mot: piégeux.

En plein dans l’ère du temps: les organisateurs visent à offrir un parcours où tout peut survenir, tous les jours, tout le temps.

Y’a qu’à voir le nombre d’étapes dites « accidentées », par exemple la 6e étape Bayeux-Vire Normandie, 202 kilomètres mais surtout 3500 mètres de dénivelé positif. Sur un tel parcours, les opportunités ne manqueront pas aux audacieux qui voudront tenter quelque chose.

Et des étapes comme ca, il y en a un paquet, pas moins de quatre dans la première semaine, et encore trois en dernière semaine.

Les grands classiques pour faire la différence comme les chronos ou les grandes étapes de montagne sont atténués, question d’ouvrir la course au maximum.

Ainsi, 33 petits kilomètres chrono tout plat lors de la 5e étape du côté de Caen. Le chrono en côte vers Peyragudes lors de la 13e étape ne fait que 11 kilomètres, soit une distance très modeste chez les professionnels.

Si on exclut l’étape du Ventoux, réellement une simple course de côte, ce Tour ne comporte que quatre étapes de montagne. Les deux plus intéressantes surviennent en troisième semaine, soit Vif-Col de la Loze puis, le lendemain, Albertville-La Plagne. C’est vraisemblablement là que le Tour sera définitivement fixé.

Le travail d’équipe

Chose certaine, avec un tel parcours, le travail des équipes fera certainement la différence.

Une équipe forte pourra contrôler les échappés, voire rétablir une situation dans le final d’une étape, par exemple un coup de bordure ou autre.

Les équipes moins homogènes seront exposées à subir la course.

Surtout, pour le coureur qui vise le général, son équipe sera cruciale et plus que jamais, elle devra être à ses côtés en permanence. La vigilance sera de mise à chaque jour, à chaque instant. Il faudra également être prompt à réagir, car sur plusieurs étapes, des écarts pourraient être rapidement créés.

Les chutes

Une fois de plus, il est fort possible que ce soit l’histoire de la première semaine, tout simplement parce que les opportunistes croyant en leurs chances sur de tels parcours seront nombreux.

À suivre, et espérons que Primoz Roglic et Mike Woods pourront éviter la poisse. Ils ont chacun déjà donné…

Les favoris

L’épouvantail est évidemment Tadej Pogacar, point barre. Avec sa saison jusqu’ici et sa condition physique démontrée plus tôt en juin, difficile de croire qu’il peut être battu. Il présente une équipe très forte autour de lui, apte à maîtriser les coups du sort. La seule faiblesse, c’est peut-être la tactique parfois discutable des UAE, une équipe qui semble pouvoir rapidement se désorganiser.

Jonas Vingegaard? Perso, je n’y crois pas vraiment, mais lui aussi présente une très solide équipe, et ils ont de l’expérience, peut-être davantage même qu’UAE. Wout Van Aert, Matteo Jorgensen, Sepp Kuss, Simon Yates, ouf, ils ont quand même toute une puissance de feu!

Où « Vinge » peut-il faire la différence sur Pogi « à la pédale »? Pas simple à anticiper! Le chrono de Caen, peut-être: Vinge avait quand même bouffé 28 secondes à Pogi sur le chrono du Dauphiné en juin dernier, en 17 petits kilomètres…

Sinon où? À voir si les Visma-Lease a Bike ne tenteront pas de piéger Pogi et les UAE sur une étape dite accidentée, les gains sont parfois importants si cela fonctionne.

Pour la 3e place sur le podium, ils sont plusieurs à pouvoir la revendiquer.

Roglic bien sûr; on lui souhaite, il est si doué. Mais pour cela, il doit passer la première semaine sans encombre, et trouver la surmultipliée en montagne.

Il sera intéressant de suivre ce que peut faire son coéquipier Florian Lipowitz, impressionnant jusqu’ici cette saison.

Evenepoel bien entendu, même si je le vois encore marquer le pas en haute montagne. Il sera logiquement le favori au départ du chrono de Caen.

Carlos Rodriguez ensuite, un coureur qui progresse chaque saison. Discret, il n’a que 24 ans et dispose encore d’une belle marge de progression. Son équipe lui fera confiance.

Matteo Jorgensen, ou un des deux jumeaux Yates pourraient aussi viser le podium à n’en pas douter.

Et pour la petite histoire, un autre couple de jumeaux sera présent sur ce Tour de France, les jumeaux Johannessen au sein de l’équipe Uno-X Mobility. Pour les fratries, y’a les Paret-Peintre aussi. Que voulez-vous, le cyclisme à ce niveau est surtout une affaire de génétique.

Les victoires d’étape

On peut déjà se risquer à prédire quelques vainqueurs d’étape possibles.

Mathieu Van der Poel bien sûr, tant il est au-dessus du lot. Les étapes accidentées seront rêvées pour lui.

Ivan Romeo aussi, le jeune coureur récent champion d’Espagne. Une victoire d’étape à 21 ans serait exceptionnel.

En montagne, je verrais bien Lenny Martinez, Oscar Onley, Félix Gall, Ben O’Connor s’il est plus loin au général, ou encore Ben Healy et Sergio Higuita lever les bras.

Et bien sûr, on souhaite tous que Julian Alaphilippe en décroche enfin une belle, après deux ans loin des lumières. Ce Tour lui convient bien, avec de nombreuses étapes casse-pattes comme il les aime.

Mike Woods? Pour lui, à 38 balais, une seule stratégie est possible: cibler une étape en deuxième ou troisième semaine, pourquoi pas le Ventoux, et s’y commettre à 100%, tout en ayant perdu un paquet de temps en première semaine pour ne plus être une menace au général.

Les classements annexes

S’il y a du beau monde pour jouer les sprints, le vert devrait revenir à Jasper Philipsen selon moi, le plus complet pour passer la montagne. Il a une solide équipe pour cette conquête, et un poisson-pilote hors pair avec Mathieu, lorsque ce dernier ne joue pas sa carte perso.

Pour les pois, c’est très ouvert selon moi. Oscar Onley, n’étant pas dans une équipe visant le général, a peut-être un bon coup à jouer!

À la télé

Pour moi, le bon plan reste France Télévision et son excellente équipe avec les Laurent Jalabert, Thomas Voeckler, Marion Rousse et Alexandre Pasteur, sans oublier Franck Ferrand.

C’est possible via deux façons au Québec, par VPN et le site de France Télévision, ou via l’application FilmOn, qui propose France2 et France3 moyennant un abonnement raisonnable. Il faut faire attention, il est tout à fait possible de ne s’abonner que pour un mois. Par contre, l’enregistrement des étapes n’était pas possible ces dernières années.

L’Alsacienne: pour le bucket list!

C’est tout simplement la meilleure cyclosportive en France: l’Alsacienne.

Dur aussi: le grand parcours fait 170 km et 11 cols, et figure dans le top-5 des cyclosportives les plus difficiles d’Europe. Avec les cols d’Oderen, du Page, du Bussang, du Haag, du Bannstein, du Firstplan, du Petit Ballon et son virage Thibault Pinot, du Platserwasel, de la Schlucht, des Feignes et du Bramont, vous aurez de quoi vous rassasier sur un tel parcours.

Par chance, les organisateurs proposent deux autres parcours chronométrés alternatifs, le premier de 145 km et le second de 100 km, et deux parcours « découverte », 50 ou 70 km.

Bref, il y en a pour tous les goûts, tous les niveaux, toutes les envies!

Ce qui distingue l’Alsacienne, c’est l’approche personnalisée. Dans la documentation aux participants d’abord, par exemple chaque enveloppe du retrait des dossards étant personnalisée au prénom du participant. L’organisateur en chef, et c’est un chef, Michel, s’assure également d’être présent le samedi lors du retrait de ces dossards, question d’échanger avec un maximum de participants.

Outre la beauté des parcours, le charme des Vosges opérant à chaque fois, l’Alsacienne se distingue aussi par l’ambiance.

Musiciens jouant du cor des Alpes, groupes de musique, ravitos festifs se succèdent le long du parcours, et notamment dans ce difficile col du Haag au-dessus du village de Saint-Amarin, à n’en pas douter bientôt un chrono en côte sur le Tour de France.

Du coup, votre défi sportif devient aussi une expérience unique de vélo dans un cadre exceptionnel. De quoi faire des ces journées des moments qu’on n’oubliera jamais.

Un réel défi.

Bref, je ne peux vous encourager davantage à placer L’Alsacienne cyclo sur votre « bucket list », vous ne serez pas déçu. « Sold out » dès le mois de mai, il faut toutefois s’inscrire rapidement dès l’ouverture des inscriptions au 1er février. En net progrès, cette cyclosportive devient rapidement un must dans l’univers cycliste, et je suis certain qu’avec le temps, l’Alsacienne deviendra un incontournable recherché des cyclistes internationaux.

Après deux participations, 2019 et 2025, je peux vous dire que cette cyclo vaut réellement le détour. N’oubliez pas non plus qu’en Alsace, on mange et surtout on boit bien! La choucroute bien sûr, ca retape, mais pas que.

Pour les bons tuyaux, n’hésitez pas à me contacter. Connaissant les organisateurs de cette cyclo, et notamment Michel le grand argentier, je suis à même de vous donner des informations pertinentes, voire mon ressenti. Les braquets? Minimum 34-29! Le Haag, cette tuerie, lamine en profondeur, sans parler des 5 kilomètres de la sortie de Wasserbourg au pied du Petit Ballon. Dur! Il vous reste encore le Platzer derrière, les connaisseurs savent ce que ca veut dire.

À Michel, à Marc, à Patrick, à Julien, et à tous(tes) les autres, notamment tous les bénévoles impliqués, merci de votre accueil en 2025. Et vivement de vous revoir!

À ne pas manquer: Pédale!

Pédale! édité par SO Press qui sont aussi derrière le bien connu magazine So Foot, diffuse une fois l’an un opus cycliste riche en humour et en contenu.

L’édition 2025, sortie il y a quelques jours, ne fait pas exception.

Courrez vous procurer un exemplaire! C’est vraiment excellent.

On y trouve notamment une longue interview intéressante avec Catherine Marsal, la lorraine ayant connu des heures de gloire dans les années 1990 avant de disparaitre, comme plusieurs autres filles de l’époque d’ailleurs (Leontien Van Moorsel par exemple).

On y trouve également une belle entrevue avec Sandy Casar, peut-être le coureur français qui aurait pu succéder à Bernard Hinault au palmarès du Tour de France…

Parlant de Bernard Hinault, on retrouve dans le magazine un article disons… unique et percutant sur le champion breton, que l’on dépeint pas vraiment avantageusement. J’ai adoré l’article, qui rejoint ma position depuis fort longtemps sur Hinault: immense champion cycliste, beaucoup de culot en course, mais comme être humain, je souscris nettement moins.

Pour ceux qui s’intéresse comme moi depuis longtemps au cyclisme, un intéressant reportage « de l’intérieur » sur les Mondiaux de Duitama en Colombie en 1995, Mondiaux remporté par Abraham Olano devant Miguel Indurain et Marco Pantani. La grande époque!

Beaucoup d’autres articles super-intéressants composent cette édition, je pense aussi à cet article revenant sur la formidable équipe Z de Roger Zannier au tournant des années 1990, et qui amena Greg Lemond à son troisième titre sur le Tour de France.

Toujours, tout au long des pages, ce ton décalé, teinté d’humour, un brin irrévérencieux. Ca fait plaisir, ca fait surtout différent du « main stream ».

Enfin, le magazine vient avec un cahier spécial soulignant les 50 ans du maillot à pois sur le Tour de France. Un cahier super-intéressant, où on apprend notamment d’où vient cette idée d’un maillot à pois, bref, le pourquoi du comment.

Vraiment, courrez vous le procurer! Vous passerez un agréable moment à le lire si vous êtes passionnés de cyclisme, et si vous êtes encore capables de lire (de nos jours, c’est pas forcément gagné d’avance pour tout le monde).

L’Alsace et les Vosges, paradis cyclistes

Vus du Québec, les endroits comme Gérone, Malaga, Calpe, Majorque, les Alpes, les Dolomites, ou encore les Pyrénées reviennent souvent comme destinations cyclistes par excellence.

Il y en a pourtant beaucoup d’autres.

Et l’une des plus belles mais moins connue, l’Alsace et les Vosges.

Un endroit exceptionnel pour la pratique du cyclisme.

D’abord, il y a de tout: de la plaine, de la montagne, que ce soit des parcours vallonnés à des cols redoutables classés hors catégorie, comme cette tuerie appelée le col du Haag depuis Saint-Amarin, soit 11 km à pratiquement 15% de moyenne. Je le sais, je l’ai fait, et je peux vous dire que ca se compare au… Mortirolo!

La deuxième partie de l’ascension est d’ailleurs une… piste cyclable (voie verte), façon Loze, mais dans la forêt et à l’ombre. Vraiment bien!

Braquet minimum, 34-29, et plus petit ben c’est encore mieux.

Surveillez bien d’ailleurs, ce col du Haag pourrait bien faire l’objet, d’ici peu, d’un chrono en côte sur un prochain Tour de France!

Surtout, ce qui plait en Alsace et dans les Vosges, c’est l’abondance des circuits possibles: les cols foisonnent dans un rayon de 100km, le long de la célèbre Route des Crêtes qui sillonne l’Alsace du Nord au Sud.

Planche des Belles Filles, Ballon de Servance, Ballon d’Alsace, Grand Ballon, Petit Ballon et son désormais célèbre « virage Thibault Pinot », col Amic, col des Chevrères, col d’Oderen, col de Bussang, col du Page, col du Platzerwasel, col du Calvaire, col du Bonhomme, col du Wettstein, Collet du Linge, col de Bramont, col du Firstplan, col du Hundsruck et j’en passe, la liste est longue!

C’est pas compliqué, vous pouvez facilement y séjourner deux semaines, rouler tous les jours et ne jamais monter deux fois le même col.

Surtout, on apprécie de tous ces cols leur charme indéniable, surtout par temps caniculaire: souvent nichés au coeur de belles forêts, on monte souvent à l’ombre et tranquille, sans circulation automobile, ce qui permet un vrai moment de communion avec le vélo.

Sauf rares exceptions bien sûr, notamment les week-ends sur les grands cols comme celui du Grand Ballon: les motos y sont omniprésentes, et détestables. C’est un problème qui se généralise en Europe, et qui est déjà bien pire ailleurs, par exemple sur le Sella Ronda dans les Dolomites, au Stelvio, ou encore dans certains cols des Alpes françaises.

La solution n’est pas simple, mais déjà des collectivités réfléchissent à cet enjeu devenu problématique devant la hausse des accidents. Le plus probable est qu’on verra, un jour, les cols fermés aux motos avant 11h le matin par exemple, permettant la pratique du cyclisme et de la randonnée pédestre en matinée dans un cadre plus agréable que celui des vapeurs de gasoil.

Pour le reste, les régions de l’Alsace et des Vosges offrent de quoi passer un agréable séjour, entre sorties au coeur des vignobles d’Alsace, des plus beaux villages de France comme Kaysersberg ou Riquewihr, de nombreux vestiges médiévaux, ainsi que de nombreux sites historiques notamment liés à la Première et la Seconde guerre mondiale, les Vosges ayant été le premier champ de bataille de la lutte franco-allemande.

Le bon plan, c’est de privilégier un séjour dans le sud des Vosges, quelque part entre Colmar et Cernay, les options cyclistes y étant nombreuses et l’aéroport de Bâle-Mulhouse étant tout près. Cet aéroport est desservi par des vols directs depuis Montréal, simple et facile, sans risque pour le transport du vélo.

Et quoi de mieux que de joindre à un éventuel séjour en Alsace un petit objectif comme celui de L’Alsacienne cyclo, tout simplement la meilleure cyclosportive en France?

Classée parmi les 5 cyclosportives les plus difficiles de France, L’Alsacienne n’est cependant pas à prendre à la lègère, surtout qu’en Alsace et dans les Vosges, il peut faire très, très chaud. Dans ce contexte, les organisateurs ont eu l’excellente idée de proposer une variété de parcours, permettant à chacun(e) de trouver un objectif à sa mesure.

Affichant complet depuis plusieurs semaines cette année, il faudra cependant réserver tôt (mars-avril) sa participation en 2026!

Pour les autres, le site L’Alsace à vélo offrira de quoi bien planifier son séjour cycliste en Alsace.

Le magazine Sphères

Petites communautés, grandes histoires.

C’est ainsi que se définit le magazine Sphères, mieux connu en France qu’au Québec. On le trouve pourtant dans trois points de vente de la Belle Province, soit le Quai des Brumes (Montréal), La Cohue (Québec) et Les Vraies Richesses (Sherbrooke).

Sphères vient de publier un numéro intitulé « Les cyclistes« , 144 pages de reportages variés, photos grand format à l’appui.

On y trouve un entretien croisé avec Jeannie Longo et Bernard Thévenêt, une entrevue avec la vététiste Myriam Nicole, mais aussi des articles sur la mode Strava et ses dérives, le Keirin au Japon, ainsi que sur les acrobates de de Bouaké, petite ville de Côte d’Ivoire.

Rafraichissant!

Dans un monde de convergence ou les éditions de juin dans nombre de magazines cyclistes sont déprimants avec leur « Spécial montagne » au contenu toujours le même années après années, Sphères nous offre quelque chose de différent qu’on aura aussi plaisir à relire dans quelques années.

Un 20 euros bien placé.

Bataille de la 55 ce jeudi: on entre dans le vif du sujet

Troisième étape de la Bataille de la 55 ce jeudi à Sherbrooke, après une petite trève d’une semaine en raison du GP de Charlevoix, cette année disputé par une météo exécrable. Kudos au passage à toutes et tous les coureurs(es) qui ont affronté ces conditions difficiles le week-end dernier, dimanche matin 3 degrés sous la flotte. Pas top.

La Bataille de la 55 entre dans le vif du sujet: le classement général et le classement par équipe se cristallisent, les favoris se mettent en place, bref, ca se dessine doucement.

On s’inscrit ici.

Au classement général, Francis Brunelle de Felt-Mathias Sport portera jeudi le maillot jaune – une commandite Mill – mais son plus proche rival, le sympathique Merlin Dallaire (Cycles Régis) le talonne de 3 petits points (93 versus 90). Game on comme on dit!

Pas loin derrière avec 80 points, le jeune Jeremy Bouchard du Siboire-Café William voudra se rapprocher c’est certain, et pourra compter sur ses coéquipiers toujours motivés lorsqu’ils courent à domicile.

Au classement par équipe, c’est le Siboire-Café William qui est en tête, suivi de l’équipe Studio Vélo et de Felt-Mathias Sport. Cycles Régis n’est pas loin non plus. Les iBike et Rocket Factory Golden n’ont pas perdu la bataille loin s’en faut, et voudront se replacer dans ce classement en devenir.

En ouverture, on n’oublie pas la course Sport, pour les coureurs(es) qui veulent rouler en course dans un contexte un peu moins compétitif. Le départ est à 18h15, 19h15 pour la course Open.

Et comme d’habitude, l’ambiance et la convivialité seront de mise: hot dog, chips, bières du Siboire offerts, sans oublier l’animation électrisante par votre obligé qui se délecte de ces soirées.

Mesdames, Messieurs les coureurs(es), à vos montures!

Une étape à ne rien comprendre

Ironie du sort: Simon Yates perd le Giro 2018 dans la Finestre lors de la 19e étape, Simon Yates gagne le Giro 2025 dans la Finestre la veille de l’arrivée…

Quelle revanche sur le sort pour le coureur anglais!

Pour le reste, je n’ai rien compris de la tactique des équipes – sauf Visma Lease a Bike bien sûr – samedi dernier.

Et en un mot selon moi: du grand n’importe quoi! À ce niveau de professionnalisme, je suis médusé de voir pareil amateurisme.

En premier lieu des UAE Team Emirates, totalement absents au combat sur la Finestre et dans le final pour filer un coup de main à Del Torro, pauvre jeune laissé bien seul en pâture aux autres équipes.

Ils étaient où, les Majka, McNulty et Adam Yates, des coureurs pourtant d’expérience, rompus aux grands tours, et plutôt très forts?

Je n’ai pas compris. Car avec un ou deux coéquipiers autour de lui, Del Torro aurait probablement sauvé son maillot rose.

Impardonnable, et j’ai même trouvé indécentes les images à l’arrivée d’une équipe satisfaite, jouant la carte de « c’est bien mon garçon, tu t’es bien battu ». Les accolades données par Gianetti vers Del Torro sonnaient tout faux, je suis désolé.

La triste réalité, c’est qu’UAE a totalement merdé samedi, point à la ligne. Impardonnable à ce niveau de professionnalisme, pour une des équipes les plus riches du peloton, sinon LA plus riche.

Remarquez, Del Torro a aussi fait une grosse erreur, celle de ne voir en son principal adversaire que Carapaz, calquant sa course sur ce dernier uniquement. Total, le danger était aussi avec le 3e du général, qu’il a laissé filer sans jamais réagir.

Carton rouge également à Carapaz selon moi, qui n’a pas bien joué ses cartes. Si tu veux lâcher Del Torro, ben tu fais du « stop and go », c’est-à-dire que tu places une mine, si Del Torro suit tu coupes, et tu repars 1min plus tard.

Façon Tadej.

Au lieu de ca, Carapaz a souvent longtemps prolongé son effort après une accélération, emmenant au train un Del Torro trop content de l’aubaine puisque dans la Finestre, ca voulait aussi dire revenir gratis sur Yates devant.

Enfin, je n’ai pas compris la tactique de Derek Gee dans la Finestre, ce dernier roulant en mode contre-la-montre du bas en haut. Une fois rentré sur Del Torro et Carapaz, pourquoi diable rouler pour ces deux-là? Il me semble que tu veux te refaire une santé, et profiter des éventuelles ouvertures plus tard, non? Yates – parti devant – le précédait de toute façon au général, le seul objectif à ce moment n’était-il pas de faire couler Del Torro en s’alliant avec Carapaz et ainsi monter sur le podium?

Gee était certes un ton en dessous des trois autres, c’est clair. Mais comme on ne sait jamais, sur un malentendu ca peut marcher, ben j’aurais joué le malentendu à ce stade de la course…

Quoi qu’il en soit, chapeau bien bas aux Visma Lease a Bike qui, avec un Van Aert parti tôt dans l’étape non au prix d’efforts soutenus, a pu filer un sacré coup de main à Simon Yates. Sommet du Finestre, l’écart était d’environ 1min30 avec le groupe Del Torro, pied de Sestrières quelques kilomètres plus loin c’était presque 4min, merci M. Van Aert la mobylette!

Pour Del Torro, c’est quand même un Giro exceptionnel: grande révélation de la course, meilleur jeune, plusieurs jours en rose, le gars fait presque jeu égal des meilleurs en montagne, bref, de quoi s’assurer, à 21 ans, d’un bel avenir dans le cyclisme pro. On le reverra c’est certain, mais pas sur le Tour de France en juillet. Sage décision d’ailleurs!

Les déceptions

Elles sont quand même nombreuses: Ayuso bien sûr, mais aussi Tiberi qui a sombré en troisième semaine.

Sans parler de Roglic, le poissard du cyclisme.

Et de Pidcock, qui continue de beaucoup parler, mais de ne pas vivre à la hauteur des espérances que lui-même fait naître. Un peu de retenue du coureur anglais serait de mise selon moi. Ineos ne doit pas le regretter.

La suite

Le Dauphiné bien sûr, d’abord et avant tout, toujours une répétition générale de juillet. Et un nouveau match entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.

Puis le Tour de Suisse, plus discret mais excellente préparation aussi à la Grande Boucle.

UAE dans les cordes

Ca se décante sur le Giro!

Très intéressante 16e étape hier où on a pu, peut-être pour la vraie première fois, voir les forces en présence.

Et parmi les forces, sans conteste Simon Yates, Richard Carapaz et… Derek Gee.

On a surtout vu hier la déconfiture des UAE Team Emirates.

Exit Ayuso, largué assez tôt dans l’étape et qui termine loin, très loin, à plus de 14 minutes.

Giro terminé.

Je suis surpris, et ne connait pas son problème.

Del Torro a également montré des signes qu’il est désormais dans les cordes. À 21 ans, quoi de plus normal? Il paye ses efforts, la pression du maillot rose, deux semaines d’usure, trois éléments beaucoup trop lourd pour ses jeunes épaules. Del Torro est en sursis à partir de maintenant, et je ne serais pas surpris de le voir hors du podium à Rome dimanche.

Deux coureurs m’ont fait forte impression hier: Richard Carapaz et… Derek Gee.

Carapaz a pris l’initiative, faisant rouler son équipe tôt dans l’étape; ca envoyait un signal très clair sur ses ambitions. Loin de se défiler, Carapaz a fait exploser le peloton des leaders dans le final, faisant un excellent rapproché au général.

Pour moi, c’est l’homme fort de ce Giro. Il ne cédera pas, et il est le plus fort en montagne.

Simon Yates? Il gère, souvent sur la réserve on dirait. Son frère chez UAE pourra-t-il l’aider maintenant que son équipe UAE joue les accessits? À suivre, mais la dernière – et la seule – victoire dans un grand tour de Simon Yates remonte à la Vuelta… 2018.

L’autre coureur qui impressionne, c’est Derek Gee.

Très intelligent en course, Derek.

Sur l’accélération de Carapaz hier, il ne s’est pas affolé, n’a pas essayé de suivre pour exploser quelques hectomètres plus loin, il a simplement haussé son rythme, s’est installé dans un haut régime et l’a maintenu jusqu’à l’arrivée, question de limiter la casse.

J’aime beaucoup ce que je vois. Un coureur lucide, intelligent en course, et qui gère bien son capital à 5 jours de l’arrivée.

Pas compliqué, le meilleur coureur canadien depuis Bauer et Hesjedal.

Sa game? Simplement continuer de la sorte. Si Del Torro craque, il monte sur le podium. Si Simon Yates craque, il peut être 2e de ce Giro. Et si Carapaz a un moment de faiblesse, qui sait?

Pour Gee, c’est donc la course d’attente qui est la meilleure actuellement: suivre, s’économiser, envoyer la puissance lorsque c’est requis, jouer discret mais toujours présent, et le reste se fera naturellement je pense.

Ca va être un fin de Giro passionnante, surtout lors des 19e et 20e étape.

Demain le Mortirolo? Si le nom seul fait frémir, l’ascension côté Monno est beaucoup plus facile que la classique et redoutable ascension depuis Mazzo Di Valtellina. Pas un stress.

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