L’actualité de ce Tour de France en cette 6e étape longue de 160 kms vers Châteauroux et promise aux sprinters.
1 – Pogo à la planche.
Pas de doute, Pogacar a repris là où il avait laissé l’an dernier, dominant ses adversaires pour le général dans ce chrono de 27 bornes parcouru à 51 km/h de moyenne, excusez-du-peu.
Pogacar s’offre au passage le spécialiste Stefan Kung qui croyait bien en avoir fait assez. Sa moue au passage de Pogacar sur la ligne en disait long sur sa déception.
Le premier de ses adversaires au général, Roglic, est repoussé à 44 secondes.
Pire encore, le premier Ineos de ce chrono est Richie Porte, à près d’une minute. Geraint Thomas prend 1min18 et Carapaz 1min44.
Autrement dit, les Ineos ont été décimé hier et le premier d’entre eux, Carapaz, se retrouve 9e du général, à plus de 1min30 de Pogacar. Pas top.
Ce Pogacar, quel moteur quand même!
2 – Le vélo de chrono de Pogacar.
Une sacré machine qu’on peut découvrir dans ce vidéo. Très beau matos de pointe, comme quoi y’a pas que les Pinarello Bolide qui sont bien aboutis.
3 – MVDP, le panache.
Vous avez vu le faciès de Mathieu Van Der Poel dans le dernier kilomètre du chrono hier?
Ouf. Le gus en voulait. Pas question de lâcher le maillot jaune comme ca.
Moi, je dis respect parce que en effet, le maillot jaune, ca se défend jusqu’au bout du bout.
Finalement 5e de l’étape à 31 secondes de Pogo, MVDP a réalisé un super chrono, faisant jeu égal avec son rival de toujours sur les circuits de cyclo-cross ainsi que sur les Classiques, Wout Van Aert, 2e Jumbo sur la ligne hier.
Mathieu a déclaré à l’arrivée s’être surpris lui-même, et avoir fait le chrono à fond.
Le pire, c’est que MVDP montait hier pour la… 2e fois de l’année sur son vélo de chrono!!! Des ajustements ont été faits jusque tard hier soir afin d’optimiser son aérodynamique, des roues lui étant même livrées au matin du chrono seulement. Quelle histoire!
4 – Vingegaard, la révélation du Tour ?
Grosse, très grosse performance du Danois Jonas Vingegaard hier puisqu’il termine 3e du chrono à 27 petites secondes de Pogo. C’est la surprise du jour.
À 24 ans, je crois bien que ce bon grimpeur pourrait être la révélation de ce Tour de France. Il connait une belle saison, ayant terminé 2e de la dernière étape du récent Dauphiné, 2e du général du difficile Tour du Pays Basque et 1er du général de la Settimana Internazionale Coppi e Bartali.
Il sera en tout cas un lieutenant important de Primoz Roglic son leader sur les prochaines étapes de montagne.
5 – Houle, grosse performance aussi.
Je m’en voudrais de ne pas souligner l’excellent chrono du Québécois Hugo Houle hier, au final 34e de l’étape à moins de deux minutes de Pogo, et à… six petites secondes de son leader, Jakob Fuglsang.
Sur 27 kms, ca ne laisse aucun doute selon moi: Hugo progresse encore, et connait une excellente saison.
Place désormais à la récupération, et je pense qu’il nous surprendra au cours des deux prochaines semaines. Moi, j’y crois à 100%!
6 – Le général à l’approche des Alpes.
On voit plus clair sur ce Tour de France: Pogacar s’inscrit désormais comme l’archi-favori et est le mieux placé pour revêtir le maillot jaune dès samedi au Grand Bornand.
Alaphilippe est à 40 secondes du Slovène, et le 2e mieux placé actuellement. Il a déjà gagné au Grand Bornand, mais Pogacar devrait pouvoir lâcher sans trop de difficulté Alaf dans les grands cols, et notamment dans la montée finale vers Tignes dimanche prochain.
Logiquement, les autres coureurs qui devraient pouvoir se rapprocher du podium sont Rigoberto Uran, Richard Carapaz et Primoz Roglic. Ce dernier a pu limiter les dégâts hier, ce qui est très bien pour la suite compte tenu de sa récente belle gamelle où il est sorti râpé de partout.
Pour Geraint Thomas, à près de deux minutes et sur ce qu’on a vu à date, la suite du Tour va être plus difficile.
Ceux qui peuvent nous surprendre outre Vingegaard sont Alexey Lutsenko, actuel 5e, et Pierre Latour, auteur de cinq belles étapes et qui occupe actuellement la 6e place du général. Pour lui et son équipe Total Énergies, c’est inespéré et une réelle occasion de briller.
7 – Mike Woods, seules les étapes comptent désormais.
109e du chrono hier à plus de quatre minutes, 90e du général à près de 15 minutes, Mike a probablement joué conservateur hier pour se garder des forces pour la montagne qui approche vite.
Pour lui, seule une victoire d’étape sur ce Tour compte désormais.
Toujours très intéressant de découvrir les vélos du Tour de France, car souvent perclus d’innovation qui se retrouveront sur les prochains vélos que nous pourrons acheter. Et ca fait rêver!
9 – Thibault Pinot, la longue convalescence.
On n’oublie pas le leader de la FDJ-Groupama, absent de ce Tour de France et au prise avec une sale blessure, un héritage de sa chute en début de Tour l’an dernier.
L’info est pertinente en ce sens que MVDP, depuis le Tour, sera probablement très attentif aux résultats de l’épreuve XCO puisqu’il a fait du titre olympique de la discipline son principal objectif en 2021.
C’est une nouvelle initiative et c’est intéressant. Cet indice a été créé en collaboration avec cyclisme-dopage et permet, en quelque sorte, de donner une appréciation différente des performances que l’on peut voir sur les grandes courses cyclistes, incluant le Tour bien sûr. Crédible ou pas? L’indice de confiance vous permet d’y voir un peu plus clair.
Par ailleurs, ChronoWatts propose six « radars » sur ce Tour de France: la Colombière, la montée vers Tignes, le Ventoux, Beixalis, le Portet et Luz Ardiden. Ca sera intéressant, car ca permet de nuancer et de rester quelque peu vigilant; on nous prend trop souvent pour des cons.
J’en profite pour remercier tous les lecteurs de La Flamme Rouge.
Guy a généreusement accepté de faire avec moi un petit suivi sur certaines questions posées, et de répondre à quelques questions supplémentaires qui me sont venues, notamment en lien avec le Tour de France qui est parti il y cinq jours.
La Flamme Rouge: On est déjà sur la 5e étape du Tour Guy, et l’un des favoris, Primoz Roglic, n’avait pas fait de courses depuis Liège-Bastogne-Liège il y a huit semaines, préférant s’entrainer seul du côté de Tignes. D’un point de vue de la science de l’entrainement, il a pris de gros risques?
Guy Thibault: Rien ne me permet de l’affirmer Laurent!
On n’a pas de preuves qu’il faut prendre part à des courses pour être en forme sur une autre course cycliste. Roglic est un des grands talents de ce sport (il aurait LA VO2max la plus élevée mesurée jusqu’à date) et il peut très bien être performant en juillet sans avoir couru en juin. Dommage qu’il se soit blessé sur une chute avant hier.
LFR: Je me surprend du cyclisme actuel, où des jeunes coureurs de 22, 23 ans comme Tadej Pogacar débarquent et gagnent rapidement les plus grandes courses du monde. Génération exceptionnelle ou il y a autre chose?
GT: Je me pose les mêmes questions ! Ce que je peux dire de mon expérience, c’est que le cyclisme européen est un sport de tradition, avec des méthodes d’entraînement qui sont transmises de générations de coureurs à d’autres générations. Or, la science de l’entrainement a beaucoup évolué depuis trois décennies, et il est tout à fait possible que de jeunes coureurs, bien entrainés depuis quelques années avec les méthodes modernes, soient plus performants que par le passé s’ils usaient de méthodes traditionnelles, souvent aujourd’hui dépassées.
LFR: On sait que plusieurs équipes ont intégré à leurs protocoles d’entrainement des dispositifs comme SuperSapiens permettant de mesurer en temps réel, y compris à l’effort, la glycémie des coureurs. On personnalise davantage encore l’entrainement?
GT: Ce nouveau dispositif dont on entend effectivement parler ces temps-ci pourrait permettre à l’équipe d’encadrement de bonifier ses recommandations en ce qui a trait à l’apport en glucides. Mais je ne vois pas d’intérêt à modifier l’entraînement selon que la glycémie est basse ou élevée. Si elle est basse, on cherchera à l’augmenter en ingérant davantage de glucides. Par ailleurs, il y a bien d’autres endroits où les potentiels d’amélioration sont meilleurs. On y reviendra!
LFR : Dernière question en lien direct avec le Tour Guy, devant les exploits de Mathieu Van Der Poel, hériter d’une VO2max élevée est la condition obligée pour pouvoir devenir un coureur professionnel World Tour?
GT : La génétique est importante Laurent, mais peut-être pas pour les raisons que tu crois!
La clé, c’est surtout l’entrainabilité de la VO2max. Les études démontrent qu’avec un entrainement bien optimisé, on peut augmenter assez significativement la VO2max d’un athlète, mais à une condition : que celui-ci réponde bien au stimuli d’entrainement. Certaines personnes vont voir une adaptation très rapide à un entrainement, d’autres moins. C’est surtout ça l’important : l’entrainabilité, autrement dit, comment vous réagissez à un entrainement.
La Flamme Rouge: Guy, faisons un retour sur le premier article publié ensemble. En période de fortes chaleurs comme on a connu encore récemment, recommandes-tu des entrainements par intervalles courts (EPIC) à très haute intensité, par exemple 140 % et plus de la PAM?
Guy Thibault: Cette question revient souvent Laurent.
Quand, à l’effort, le corps produit plus de chaleur qu’il n’en évacue, la température corporelle augmente. Si elle franchit un certain seuil, on risque le coup de chaleur, pas de doute. Moins fréquents à vélo qu’en course à pied, les coups de chaleur peuvent avoir de graves conséquences.
Mais à l’effort en conditions particulièrement chaudes, l’hyperthermie peut se produire tout autant pendant une séance d’entraînement continu que pendant une séance d’entrainement par intervalles.
Pour éviter une trop grande augmentation de la température corporelle, on recommande généralement de s’entraîner sur le plat et non pas en côte : à vitesse élevée, l’air a un plus grand effet refroidissant.
À noter qu’on s’acclimate très bien à la chaleur avec aussi peu que 7 à 10 jours d’entraînement à la chaleur.
À noter aussi que le stress cardiovasculaire imposé par la chaleur s’ajoute à celui imposé par l’effort proprement dit, d’où une amélioration souvent accentuée de l’aptitude aérobie avec l’entraînement à la chaleur.
On doit réduire la durée de l’échauffement avant les premières fractions d’effort d’une séance d’EPIC à la chaleur. Mieux vaut réduire l’intensité des répétitions plutôt que leur nombre, mais aux premiers signes de surchauffe, on doit mettre fin aux répétitions.
LFR: L’EPIC à très haute intensité est-il moins recommandé à mesure que l’âge avance?
GT: Hormis chez les personnes qui ont un problème de santé où l’entraînement à intensité élevée est non-indiqué (il faut voir ça avec un médecin), je ne vois aucune raison de se priver de séances d’entraînement par intervalles courts, même à un âge avancé.
Deux éléments changent au fil des ans passé disons la trentaine :
1) la performance, donc l’aptitude à développer des puissances très élevées pendant des efforts maximaux courts, moyens ou longs, diminue (mais passer d’un plan médiocre à un bon plan d’entraînement peut freiner cette diminution, ou même la renverser)
2) la récupération : alors que les jeunes cyclistes s’accommodent bien de trois ou quatre séances hebdomadaires de haut degré de difficulté (exemple des séances d’EPI), après un certain âge, on a besoin de deux voire trois ou même quatre jours de repos actif ou passif entre les séances intensives ou très longues.
Si on ressent un malaise (étourdissements, arythmie, etc.) en effectuant des séances où les brèves fractions d’effort sont d’une intensité extrêmement élevée, mieux vaut se limiter à l’EPI avec répétitions moins intenses.
LFR: Quand on fait des séances mollo de 60 à 90 min à jeun, est-ce qu’on «brûle» plus de graisse? Est-ce qu’on s’affûte davantage? Est-ce qu’on «booste» notre aptitude à faire de longues sorties (plus de 3 h)?
GT: L’entraînement à jeun a longtemps été considéré comme une technique efficace pour perdre du poids. Toutefois, des études récentes indiquent qu’au contraire, il est moins difficile de dépenser à l’entraînement une grande quantité de calories si l’on profite d’un apport en glucides. Bien qu’on utilise moins de lipides durant un entraînement précédé d’un apport en glucides, on en oxyde davantage au cours des heures qui suivent l’effort. Alors qu’il est bien documenté, ce phénomène est encore peu connu.
S’entraîner à jeun est aussi une pratique courante chez les cyclistes qui espèrent ainsi améliorer leur aptitude aérobie (endurance) et, donc, leurs performances. Toutefois, on s’est rarement penché sur les effets de l’entraînement à jeun sur la performance lors d’épreuves de longue durée.
On peut penser que l’entraînement à jeun stimule davantage l’oxydation des lipides et, qu’ainsi, il améliore l’aptitude à produire de l’énergie par oxydation des gras davantage que l’entraînement suivant un repas. Théoriquement, la stimulation accrue de l’oxydation des lipides devrait se traduire par une amélioration de la performance dans les épreuves de longue durée.
Dans l’étude Beneficial metabolic adaptations due to endurance exercise training in the fasted state (2011), on a divisé 20 hommes physiquement actifs en deux groupes, le premier s’entraînant à jeun, le second s’entraînant avec un apport en glucides suffisant, avant et pendant l’exercice. Tous les tests et séances d’entraînement ont été exécutés à vélo. Pendant six semaines, les deux groupes ont suivi un entraînement identique, comprenant deux séances de 60 minutes et deux séances de 90 minutes de pédalage à 70 % de leur consommation maximale d’oxygène (VO2max).
Au début puis à la fin des six semaines d’entraînement, tous les sujets ont effectué un test d’évaluation du VO2max, un contre-la-montre d’une heure, et un test à jeun de deux heures à intensité constante (environ 65 % du VO2max de départ).
Lors de l’exercice à jeun, l’oxydation totale des lipides était presque deux fois plus élevée.
Après les six semaines d’entraînement, le VO2max des 20 sujets avait augmenté de 9 %, leur performance au contre-la-montre de 8 % et la densité capillaire dans le muscle vaste latéral de 10 %. Seuls les sujets entraînés à jeun ont toutefois augmenté leur taux d’oxydation des lipides intramusculaires pendant l’exercice.
En effet, alors que le contenu en lipides intramusculaires n’a pas changé au cours des six semaines d’entraînement, ni dans un groupe, ni dans l’autre, leur utilisation a plus que doublé chez les sujets entraînés à jeun, alors qu’aucun changement n’a été observé chez les sujets de l’autre groupe.
Ainsi, pour une même intensité et un même volume d’entraînement, l’entraînement à jeun constituerait un meilleur stimulus que l’entraînement avec apport glucidique pour l’amélioration de la capacité oxydative musculaire.
Mais attention! Dans l’étude, ces adaptations ne se sont pas traduites par une amélioration supérieure de la performance chez les sujets entraînés à jeun.
Pendant les séances d’entraînement, les sujets ne tenaient qu’une intensité de 70 % de leur VO2max. Or, on sait que l’entraînement à des intensités supérieures permet d’obtenir des améliorations plus importantes de l’aptitude aérobie. Le hic, c’est que les cyclistes peuvent moins facilement tenir des intensités très élevées quand ils sont à jeun.
Tout compte fait, le crois que l’entraînement avec apport suffisant en glucides est plus avantageux, car il permet de maintenir des intensités de travail plus élevées ou plus longtemps, pour un même niveau de fatigue. Ainsi, cet avantage de l’entraînement plus intense s’oppose à l’avantage de l’entraînement à jeun (stimulation plus importante du métabolisme des lipides).
LFR: Que peut-on considérer comme intervalles « courts » versus « longs»?
GT: La fourchette des possibilités de durée de fractions d’effort est très vaste (de moins de 10 secondes à plus de 30 minutes!) et chaque spécialiste a sa nomenclature.
Personnellement, j’appelle «entraînement par intervalles courts» (EPIC) les séances où la durée des fractions d’effort est d’au maximum 20 secondes. Mais il n’y a pas d’inconvénient à considérer que les séances composées de fractions d’effort de 30 ou même 40 secondes sont des EPIC!
LFR: Et quels sont les meilleurs temps de récup si cela existe?
GT: Sauf exceptions, la durée de la récupération active ou passive entre les répétitions doit être suffisamment longue pour faciliter l’exécution du nombre prescrit de fractions d’effort à intensité cible. Mais les périodes de récupération ne doivent pas être longues au point d’allonger exagérément la séance.
Pour les séances d’EPIC et les séances de sprints (où les fractions d’effort sont réalisées à intensité très élevée), je recommande des périodes récupération à intensité très faible (ex. 30 % de la PAM – puissance maximale aérobie) de 2 à 5 minutes.
Pour les séances où le nombre de répétitions est particulièrement élevé, je recommande des récupérations plus courtes. Exemple : 1 minute de récupération si le nombre de répétitions de 60 à 120 secondes est supérieur à disons 25. Autre exemple : 15 secondes seulement de récupération pour une séance enchaînant plus de 50 répétitions de 15 secondes.
LFR: Doit-on considérer, en intervalles courts à très haute intensité, la réponse cardiaque comme un indicateur pour se « caler »?
GT: Non! La fréquence cardiaque est un très mauvais indice de l’intensité d’entraînement, surtout en EPI.
Ce qui suscite l’amélioration, c’est l’accumulation de périodes d’effort à haute intensité, pas les fréquences cardiaques élevées! En EPI, la fréquence cardiaque est généralement plutôt basse. On peut noter nos fréquences cardiaques pour référence future si l’on veut, mais il ne faut surtout pas s’y fier pour dicter l’intensité.
LFR: Ton avis sur la préparation idéale pour affronter de grands cols, à quel point de l’EPI avec fractions d’effort à haute intensité peut nous aider sur ce genre d’exercices plus particulier?
GT: Voilà une question à 1000 piastres comme on dit communément au Québec Laurent!
Chose certaine : un plan d’entraînement mettant l’accent sur des séances intermittentes donnera toujours de meilleurs résultats qu’un plan mettant l’accent sur l’entraînement continu.
Même si quelques recherches récentes suggèrent que l’entraînement polarisé améliore davantage la performance en sports dits d’endurance que l’entraînement comprenant surtout des séances où l’intensité se situe autour du seuil anaérobie (entre le premier et le second seuil ventilatoire, ou sweetspot), je crois que ces dernières séances ont leur place dans l’entraînement cycliste, à condition d’être bien composées.
Plutôt que de faire un petit nombre de longues fractions d’effort dans cette zone «sweetspot» (ex. 3 à 5 fois 10 à 30 min, avec 5-10 minutes de récupération active), je préconise l’inverse (ex. 25 à 35 fois 75 à 105 secondes, avec 45-75 secondes de récupération active.
Je crois qu’il est avantageux de mettre l’accent sur l’entraînement «au seuil» en début de saison, puis de passer au polarisé. D’ailleurs, des collègues italiens viennent de montrer (rapport de recherche pas encore publié) que cette séquence s’accompagne de plus grandes améliorations que la séquence inverse (passer du polarisé à l’entraînement «au seuil»).
LFR: Merci Guy, très éclairant, et on aura d’autres suites à ces échanges, notamment sur les gains possibles en condition physique grâce à certains travaux spécifiques à l’entrainement.
Un débat notamment relancé par l’intervention à chaud et engagée de Marc Madiot après l’étape.
« Au delà de mes coureurs, je suis père de famille. Il y a beaucoup de familles qui regardent le Tour de France à la télé, beaucoup de gamins, des mamans… Et bien moi ce soir, je n’ai pas envie que mon gamin soit cycliste professionnel. Ma femme n’a pas envie que mon gamin fasse du vélo. Et beaucoup de familles n’ont pas envie non plus pour voir ce qu’on a vu aujourd’hui. Ca fait des années qu’on en parle. Il faut trouver des solutions. Ce n’est plus du vélo ! Peut-être qu’il faut adapter le matériel, peut-être qu’il faut enlever les oreillettes. Il faut faire plein des choses ! Si on ne le fait pas un jour on va avoir des morts ! »
Marc Madiot, 28 juin 2021
Pourtant, deux des chutes du jour hier n’étaient pas directement liées à la nervosité du peloton ou à la dangereusité des routes: Geraint Thomas est tombé tout seul sur un dos d’âne, n’étant peut-être pas assez attentif à ce moment, et Caleb Ewan accroche la roue devant lui durant le sprint, et entraine Peter Sagan au tapis avec lui.
Le premier jour, la première chute massive est causée par une spectatrice.
Il convient donc de nuancer: les chutes font partie du sport cycliste sur route, il y en a toujours eu, il y en aura toujours.
Ceci étant, la chute hier à quatre kilomètres de l’arrivée et qui a condamné Arnaud Demare et Jack Haig était complètement due à la dangereusité de la route à cet endroit, certainement trop étroite et sinueuse pour un peloton lancé à fond.
Il est certain que les risques ont augmenté depuis deux décennies, pour plusieurs raisons: un mobilier urbain (ilots directionnels, panneaux de fléchage, dos d’âne, déviations, etc.) en forte croissance, des vitesses qui sont reparties à la hausse sur les étapes moins accidentées en particulier, notamment grâce à l’usage de vélos très aéro, les oreillettes bien sûr, les enjeux tellement énormes de nos jours, ainsi qu’un public peut-être moins passif qu’il y a 30 ans, parce que tout le monde veut sa photo instagram prise sur le côté de la route, gros plan si possible…
Les coureurs semblent également se blesser davantage dans ces chutes, notamment en raison des vitesses élevées, mais aussi des… freins à disque. Au moins deux coureurs ont été méchamment coupés par des disques lors de chutes depuis le début de ce Tour de France, mais on tait ces informations car l’industrie du vélo n’a pas terminé sa transition vers le disque.
Il serait intéressant de calculer quelle est la proportion actuelle des coureurs qui ne sont pas encore allés au tapis sur ce Tour de France. Elle est probablement bien inférieure à 50%… ce qui impose un constat: il y a bel et bien un problème.
Tout ca n’est pas bon pour l’image du cyclisme sur route, ni du Tour de France. Des coureurs qui se blessent sérieusement c’est lourd et attristant, et des favoris qui doivent abandonner pour cette raison, ca plombe l’intérêt de la course plus tard.
Je suis sûr que l’organisation du Tour de France se penchera sur la question de la sécurité des coureurs en course dans les prochains mois. Ne soyons pas surpris si des changements sont annoncés pour 2022.
Quelles solutions?
Le débat actuel a le mérite de poser quelques bonnes questions.
En premier lieu, les oreillettes, de plus en plus identifiées comme un réel problème.
Rappelons que l’UCI a voulu les supprimer il y a quelques années, mais que les plus grosses équipes pro s’y sont opposées, évoquant… la sécurité des coureurs.
Je l’ai déjà écrit: si c’est la sécurité des coureurs que l’on assure en utilisant les oreillettes, mettons-les unidirectionnelles et plaçons un « commissaire à la sécurité » sur une moto 200m devant le peloton, responsable de communiquer à tous les coureurs les mêmes informations sur les dangers de la route devant eux.
Le Tour de France devra probablement restreindre l’usage de certaines routes départementales sur certaines étapes courues en peloton à haute vitesse, car souvent trop étroites et/ou sinueuses pour un peloton pro lancé à plus de 55 km/h dans le final. Et choisir plus soigneusement les routes que le peloton empruntera, selon divers paramètres: début ou fin d’étape? Étape accidentée ou peu accidentée? Vitesse probable, début ou fin de Tour?
Le Tour peut-il également revoir son cahier des charges imposé aux villes-étape afin d’éliminer du mobilier urbain potentiellement dangereux avant le passage des coureurs?
D’autres solutions existent peut-être: étendre la règle des trois kilomètres à dix? Chose certaine, dès 2016, le débat faisait déjà rage entre équipes de sprinters et équipes pour le général. Pour préserver les coureurs du général c’est une option, mais cette mesure ne serait possiblement que peu efficace pour limiter les chutes, les équipes de sprinters étant suffisamment nombreuses pour continuer de créer de belles gamelles dans le final.
Je ne crois pas que revoir le nombre de coureurs servirait la cause.
C’est un beau chantier qui s’ouvre, un chantier important. Espérons qu’il débouchera sur du concret pour la sécurité des coureurs, les chutes à gogo durant la première semaine du Tour ayant assez duré.
L’étape d’aujourd’hui
Encore une étape en principe promise aux sprinters. Il faudra surveiller de nouvelles chutes possibles, mais aussi la pluie qui devrait être de la partie. Le vent, par contre, ne devrait pas trop gêner les coureurs.
Deux étapes, et nous en avons déjà plein les yeux. Vivement la suite!
Je ne me souviens pas d’avoir vu un Tour de France débuter ainsi avec tant d’action, de panache, de belles victoires et de belles histoires.
Chose certaine, les coureurs sont au rendez-vous.
L’Histoire l’était aussi hier sur la 2e étape. L’Histoire du Tour.
L’Histoire du cyclisme.
Trois mots: il l’a fait.
Incroyable Mathieu Van Der Poel! Quel champion. Hors norme.
Tout le monde rêvait de voir MVDP endosser le maillot jaune sur son premier Tour, en hommage à son grand-père Raymond Poulidor disparu il y a deux ans. Il s’était loupé sur la première étape, des jambes moyennes dira-t-il à l’arrivée et, surtout, un Julian Alaphilippe intouchable.
Tout le monde l’attendait hier, y compris ses adversaires les plus coriaces. La pancarte dans le dos.
Car hier, c’était sa dernière chance. Aujourd’hui et demain, deux étapes pour les sprinters, et après le chrono mercredi qui fera un premier ménage au général.
Imaginez la pression sur les épaules du garçon!
MVDP faisait également face à l’adversité: des sensations pas au top depuis deux semaines, DNF aux récents Championnats des Pays-Bas puis cette première étape avant-hier. Nous aussi, on n’était pas rassuré: payait-il ses efforts depuis six mois?
Enfin, pour réaliser l’exploit, il fallait reprendre 18 secondes au champion du monde Alaphilippe, sur son terrain en plus, une arrivée en haut d’une belle bosse. Pas simple.
On mesure toute la portée de l’exploit de MVDP hier…
Il a été impérial dans les deux ascensions du Mur de Bretagne. Juste parfait de maitrise tactique, de timing, de puissance.
C’était tout simplement beau.
Et les émotions de Mathieu après l’arrivée, et une fois dans la tente, ont constitué un réel moment d’émotion pour nous aussi. Difficile de rester insensible à cette trame hors du commun, et à ce pont entre deux histoires, deux époques et deux champions unis par des liens familiaux si forts.
Mathieu peut désormais espérer être en jaune jusqu’au chrono de mercredi. Il aura le renfort des Jumbo, des UAE et des Ineos pour rouler demain et mardi derrière les échappées, en plus des équipes de sprinters bien entendu puisqu’elles ne voudront pas perdre l’occasion de gagner.
Alaphilippe superbe
Nous n’avons pas été en reste sur la première étape non plus, avec ce travail exemplaire de la Deceuninck jusqu’au pied de la dernière bosse pour lancer de façon impeccable Julian Alaphilippe qui a su finir le travail.
Quel effort d’Alaf! Il est sorti très tôt, sur le coup je ne le voyais pas tenir aussi longtemps.
Lui-aussi, il l’a fait!
Sur la ligne, un petit hommage discret à son bébé naissant, à sa famille.
Julian et Mathieu, ils nous ont régalé sur ces deux premières étapes. Deux coureurs à la morphologie différente certes, mais à la philosophie en course très similaire: des attaquants nés, n’hésitant pas à attaquer même de loin, le plus souvent à l’instinct.
Pogacar et Roglic aussi présents
Les deux slovènes sont un peu éclipsés en ce moment avec toute l’attention que génèrent Alaf et Mathieu, deux coureurs spéciaux au coeur des Français, mais ils répondent également présents, et bien présents.
Ils sont 3e et 4e au général! Et présents les deux derniers jours sur le podium des étapes.
Voilà qui confirme ce que des lecteurs de ce site évoquent: les deux slovènes sont au-dessus du lot dans la bataille pour le général. Intouchables?
Logiquement, l’un d’eux sera en tout cas en jaune mercredi soir s’ils évitent les chutes dans les deux prochains jours. Misez Roglic, avec Pogacar pas très loin derrière. Alaphilippe? Je n’y crois pas trop, au moins un des deux slovènes devrait logiquement lui barrer la reconquête du maillot jaune. Chose certaine, les Alpes le week-end prochain vont être intéressantes si l’un des deux slovènes les abordent en tête…
Et pour Tadej Pogacar, je vous recommande cette récente interview, assez complète, qui nous permet de découvrir un peu plus qui il est, et son parcours jusqu’au sommet de la hiérarchie cycliste.
Mike Woods
Je vous l’avais dit: pour Woods, le défi serait de passer la première semaine sans encombre.
Ben malheureusement non. L’histoire du Tour 2019 s’est répétée, et c’est dommage.
Woods, bandage au bras, a rassuré tout son monde hier sur la dernière ascension du Mur de Bretagne, répondant présent aux avant-postes juste derrière le démarrage de MVDP. À ce niveau, cela signifie que Mike ne souffre pas trop des conséquences de sa chute et qu’il peut encore viser son objectif principal, une victoire d’étape. Les Alpes lui donneront les premières réelles occasions.
Les autres coureurs qui répondent présents
Surprenant Wilco Kelderman, manifestement en grande condition. Je pense qu’il peut aller très loin sur ce Tour de France. Actuellement 5e du général au sortir des deux premières étapes difficiles, c’est désormais le chrono qui nous renseignera sur la suite possible.
Idem pour Jonas Vingegaard chez Jumbo-Visma, excellent 9e du général actuellement. Attention à lui, il connait une excellente saison et je pense qu’on le reverra devant avec Roglic dans la montagne.
David Gaudu est également apparu extrêmement concentré et en condition. Par rapport à nombre d’autres favoris, il a limité les dégâts sur ces deux premières étapes, a su éviter les chutes, et se tient désormais en embuscade. S’il perdra du temps mercredi, il pourrait aborder les Alpes pas trop loin au général. S’il continue ainsi, je le vois dans les 5 à Paris.
Les déceptions
Geraint Thomas et Richie Porte, sans conteste.
Les Ineos ont roulé sur ces deux premières étapes, mais aujourd’hui ces deux coureurs ont montré des limites inquiétantes dans la dernière ascension du Mur de Bretagne.
Le Tour est encore jeune, ils ne l’ont pas encore perdu et peuvent se refaire encore assez rapidement. Attendons le chrono pour statuer davantage.
Pour l’instant, chez Ineos, c’est Carapaz qui apporte le plus de garantie selon moi.
Guillaume Martin a également déjà perdu plus de deux minutes, et Fuglsang semble respecter son plan de match en perdant un peu de temps sur les hommes du général: il jouera les étapes.
Chez Movistar, c’est la cata: Miguel Angel Lopez est passé à la trappe pour le général, comme Valverde, et Soler a dû abandonner à cause des deux chutes de la première étape. C’est pas de chance pour l’équipe espagnole qui peut toutefois encore compter sur Mas, 11e du général à 26 secondes.
Caméras embarquées
Toujours intéressantes ces images du coeur du peloton. Ces deux vidéos sont accessibles ici et ici si les liens directs ne fonctionnent pas.
Très bonne idée de l’équipe Alpecin-Fenix qui s’est présenté hier à la cérémonie de présentation des équipes avec un maillot spécial, aux couleurs de la célèbre équipe Mercier de Raymond Poulidor.
Aucun doute que Mathieu Van Der Poel, son petit-fils rappelons-le, a un objectif sur ces deux premières étapes bretonnes: le maillot jaune, que son grand-père n’a jamais porté.
Ca va être très excitant dans le final, il ne faudra pas manquer ca! Les clients sont nombreux contre Mathieu, à commencer par plusieurs favoris de l’épreuve. Un certain Julian Alaphilippe ou un Wout Van Aert voudront saisir l’opportunité.
Chose certaine, faudra être très, très costaud pour s’imposer samedi ou dimanche!
L’article de suivi sur le sujet de la méthode d’entraînement dite polarisée et apparu quelques heures est une erreur, l’article n’étant pas terminé. Il sera en ligne demain sur ce site. Mes excuses à Guy et aux lecteurs pour cette erreur liée à l’interface de publication.
L’intégrale des étapes y sera disponible: du premier au dernier kilomètre, sur toutes les étapes.
Le duo Jalabert-Voeckler (moto1), excellent selon moi, est de retour, encadré par Alexandre Pasteur. En complément, les Yoann Offredo, Nicolas Geay (moto2), Frank Ferrand et Marion Rousse un peu plus tard, tout juste remise de son accouchement.
Le Vélo Club de Laurent Luyat est également de retour cette année immédiatement après l’arrivée.
Audience record en 2020!
EuroSport diffuse également, avec notamment Les rois de la pédale. J’aime nettement moins. L’équipe est composée de Guillaume Di Grazia, Jacky Durand et Steve Chainel.
Perso, je la joue différemment. J’utilise l’application FilmOn qui me permet, via un abonnement d’un mois, d’avoir France2 et France3 sur mon ordinateur, ma tablette ou mon téléphone si je suis en déplacement. Très pratique, pour la qualité et les moyens intégraux de France Télévision. Moyennant un petit supplément, je peux même enregistrer online la diffusion pour la regarder plus tard.
Sinon, pour du Live!Stream gratuit, vous avez Tiz.cycling, que j’ai beaucoup utilisé ce printemps pour les Classiques ainsi que pour le Giro. Ca marche habituellement assez bien, surtout les liens qui proposent des stream en basse résolution.
D’autres voudront utiliser des VPN et ainsi avoir directement accès au live! de télévisions ailleurs dans le monde en contournant le geocodage. Ca peut être pratique pour regarder le Tour dans votre langue maternelle.
Enfin, nombre de sites proposent des live! par texto, comme CyclingNews.
N’hésitez pas à partager avec nous vos bons plans pour suivre le Tour en direct à la télé, pour le bénéfice de tous.
À la radio
Une radio: RMC. Parce que Cyrille Guimard. Tous les jours dès 14h, jusque 18h. Très pratique lorsque vous êtes dans votre bagnole au Québec, et que vous ne voulez pas tirer trop de votre LTE. Une très belle équipe là-aussi, qui savent de quoi ils parlent.
Les applications
Celle du Tour, bien sûr. Du direct, toutes les infos sur les étapes, les coureurs, les classements. Bien fait, mais la pub en plus.
EuroSport dispose aussi d’une app dédiée au Tour. Je n’ai pas testé.
Sur YouTube, ils sont très nombreux à proposer des vidéos quotidiennement.
Lance Armstrong a son émission The Move, avec George Hincapie et Johan Bruyneel. C’est vous qui voyez.
Mieux, les vidéos quotidiens de Chris Horner, qui tiennent solidement la route. J’apprécie particulièrement le gars pour sa description de la tactique de course et sa franchise lorsque les coureurs merdent (ce qu’il appelle les « knucklehead »!).
Au Québec, vous avez Radio Bidon qui propose des podcasts également. Bien faits.
Les étapes clé
Les deux premières, bien sûr.
C’est le début du Tour, tous les maillots sont à prendre, tous les coureurs sont frais, les enjeux sont colossaux, et une équipe qui gagne tôt sur le Tour, c’est toujours très bien.
Et du coup, tout le monde est nerveux et c’est souvent chutes à gogo. Chaque année, des favoris pour le classement général y laissent leurs espoirs.
Cette année en Bretagne, ce sera peut-être pire encore. Du vent, des petites routes, des changements de direction et beaucoup, beaucoup de belles bosses sur ces deux premières étapes. Et puis, le Mur de Bretagne (ou côte de Ménéhiez pour les locaux), escaladée deux fois lors de la 2e étape, c’est l’Alpe d’Huez bretonne!
À surveiller, l’équipe Alpecin-Fenix de Mathieu Van Der Poel qui voudra marquer l’histoire en conquérant le maillot jaune en ce début de Tour. Son grand rival Wout Van Aert s’en mêlera probablement! Et pour les favoris du Tour, il faudra surtout savoir ne pas le perdre sur ces routes.
Regardez bien le peloton cette année: plus que jamais auparavant, je crois qu’on verra un peloton très organisé, chaque équipe restant ensemble, protégeant leur leader. Les Ineos avec les Ineos, les Jumbo avec les Jumbo, les UAE avec les UAE, etc. Ca ne sera pas un peloton multicolore, mais bien en forme de mosaïque!
Les étapes 3 et 4 sont promises aux sprinters, surtout qu’ils auront patienté deux jours avant d’entrer en action. Hugo Houle se glissera peut-être dans une échappée sur ces étapes, mais pour lui ce ne seront pas les meilleures occasions de briller selon moi.
Le chrono de 27 bornes sur la 5e étape est le premier rendez-vous des favoris, et on saura au soir de l’étape qui sont les hommes en forme. Les grimpeurs peuvent facilement y perdre deux minutes. Roglic et Thomas devront frapper un grand coup, et on verra comment Pogacar et Carapaz résistent.
6e étape, sprinters.
7e étape, la plus longue du Tour, 247 kms, et un beau final accidenté, pour vrais puncheurs, type Alaf. Une échappée aura du mal à aller au bout en ce sens que les puncheurs sortiront forts en fin d’étape.
Les deux étapes suivantes dans les Alpes sont évidemment de grands rendez-vous pour le classement général. L’enchainement Mont Saxonnex-Romme-Colombière est difficile, pour l’avoir déjà fait plusieurs fois sur la Grand Bo.
Je pense surtout que c’est sur Tignes que certains chercheront vraiment à créer de gros écarts. Primoz Roglic connait parfaitement cette montée, il sera quasiment le « régional de l’étape ». Et la première arrivée à plus de 2000m d’altitude! C’est ici que Mike Woods devra être costaud également: une première occasion pour lui.
Étape 10 vers Valence, c’est celle que je choisirais si j’étais Hugo Houle. Lendemain du premier jour de repos, veille d’une étape redoutable et redoutée pour les hommes du classement général, et un parcours roulant mais pas tout plat non plus, 180 kms. Parfait pour se glisser dans une bonne échappée et jouer la gagne!
L’étape 11 est pour moi l’étape reine: deux ascensions du Ventoux, 200 bornes, s’il fait chaud et/ou que le mistral souffle, ca va être terrible. Je ne voudrais pas être un coureur du Tour ce jour-là. L’arrivée étant jugée au terme de la descente sur Malaucène, attention, ca sera très dangereux car les coureurs voudront conserver les écarts créés dans la dernière ascension. Avec la fatigue, la faute dans la descente à haute vitesse se paiera cash. Rappelez-vous la descente du Relais du Mont du Chat sur le Tour 2017, fatale à Richie Porte…
Les 12e et 13e étapes devraient être réservées aux sprinters.
La 14e étape vers Quillan est promise à un baroudeur de métier, on sera en 2e semaine et la fatigue générale sera installée. Un Thomas de Gendt par exemple. Une excellente étape pour voir une échappée aller au bout.
Les 15e, 16e, 17e et 18e étapes se passent dans les Pyrénées, qui ont la part belle cette année.
On monte à plus de 2400m d’altitude lors de la 15e étape vers Andorre-la-Vieille. Si Mike Woods connait bien ces routes, je ne pense pas qu’il s’agisse de la meilleure étape pour lui. Je vois un groupe de favoris au général arriver groupé.
La 16e étape, l’étape pour rien!! Celle-là, je ne la comprends pas. Après le Portet-d’Aspet km 137 sur 164, vous avez 5 bornes de descente et 25 bornes de plat. L’occasion pour des grimpeurs loin au général de briller, mais c’est tout.
Les 17e et 18e étapes présentent une arrivée en altitude, la première à Saint-Lary-Soulan, l’autre à Luz Ardiden.
Les deux plus belles chances pour Mike Woods de remporter son étape sur ce Tour, surtout sur la route de Saint-Lary-Soudan, plus pentue. Pour le reste, la lutte pour le maillot jaune sera à son comble sur ces deux étapes, avec l’arrivée à Paris imminente. Seul bémol, ces deux étapes sont idéales pour appliquer la technique du rouleau-compresseur, et si Ineos ou Jumbo ont le maillot jaune, ca pourrait bien cadenasser la course.
19e étape vers Libourne, dernière chance pour Hugo Houle de briller. Les sprinters n’auront pas été à la fête depuis quatre jours, il sera toutefois difficile de résister à leurs équipes qui voudront s’assurer que ca arrive avec un emballage final.
20e étape, l’autre rendez-vous des rouleurs, un chrono de 28 kms. On sait jamais, si c’est serré au général, ca peut être un gros suspense. Roulant, il faudra de la puissance sur ce contre-la-montre vers Saint-Émilion. Une affaire de spécialiste, parfait pour un pistard comme Geraint Thomas.
21e étape, les Champs-Élysées, dans le cyclisme moderne seuls les sprinters s’y imposent désormais. La dernière échappée à être allé au bout à Paris est peut-être celle de Jeff Pierce en 1987!
On y est presque: dans quelques jours, le Tour!!!!!
Ce grand moment de l’année cycliste pour les spectateurs que nous sommes, mais aussi pour tous les coureurs au départ. Après tout, le Tour, c’est la plus grande course du monde!
Tous partent avec des ambitions, des rêves, un rôle à jouer. Quelques uns seront exaucés; beaucoup seront déçus.
Certains coureurs ont même rendez-vous avec l’Histoire.
Samedi, les yeux du monde seront sur Mathieu: le premier maillot jaune sur son premier Tour de France, afin d’honorer la mémoire de son grand-père Poupou, adoré de tous les Français et qui n’a jamais porté la précieuse tunique. L’émotion serait immense, et le parcours lui convient.
La deuxième étape représente une autre chance pour lui.
Il y a tant d’autres enjeux, d’autres rêves!
Tour d’horizon de ce peloton 2021, équipe par équipe.
AG2R – Citroen
La formation de Chambéry s’est transformée en une équipe de baroudeurs cette saison, n’ayant plus de visée au général comme les années précédentes avec notamment Romain Bardet, désormais chez DSM.
Chez AG2R, on vise les étapes avec Van Avermaet, Naesen, Peters et Cosnefroy.
L’intérêt sera aussi du côté d’Aurélien Paret-Peintre, qui entreprend son premier Tour. Excellent grimpeur, jusqu’où ira-t-il?
Astana
Une belle équipe avec Fulgsang comme leader. Ce dernier n’aurait pas d’ambitions pour le général, et toute l’équipe devrait donc chasser les étapes.
Avec un tel objectif, les coureurs auront chacun leur chance sur diverses étapes. Le Québécois Hugo Houle pourrait donc avoir la liberté de jouer sa carte personnelle sur une étape, et on lui souhaite. Dans une bonne saison, en forme, 6e de la 6e étape du récent Tour de Suisse, il peut y croire et nous aussi. Allez Hugo!
Aranburu pourrait être un sérieux prétendant au maillot vert, et une étape semble déjà promise à Lutsenko.
Alpecin-Fenix
L’émotion Van Der Poel!
Un maillot jaune sur ses épaules serait un très grand moment dans l’histoire du Tour. Pour son premier Tour de France, jusqu’où le prodige néerlandais ira-t-il? Son objectif de la saison étant la course de VTT (Mtb) des prochains JO, il pourrait toutefois abandonner l’épreuve avant la fin pour se préparer à ce rendez-vous plus tard en juillet.
Sinon, l’équipe a très peu d’expérience sur le Tour, aucun coureur n’en étant à plus de deux participations (incluant 2021). Tim Merlier est rapide dans les sprints, Silvan Dillier est en forme puisqu’il vient de remporter le Championnat de Suisse sur route, et Jasper Philipsen connait une excellente saison.
Une belle équipe de baroudeurs!
Arkea-Samsic
Capable du meilleur comme du pire dans tous les registres!
Pour le général et pour des coups d’éclat en montagne, Warren Barguil, auteur d’un excellent Championnat de France sur route, et Nairo Quintana, tenteront de répondre présents. Ils sont capables de tout, mais aussi de rien.
L’enfant terrible du cyclisme français Nacer Bouhanni est aussi de la partie pour les sprints, et il faudra le surveiller de près. Il n’a peur de rien ni de personne, quitte à faire tomber la moitié du paquet, et n’a également besoin de personne pour se faufiler. Explosif!
Bahrain-Victorious
Là aussi, une équipe de baroudeurs qui est sur une série surprenante – et inexplicable? – de succès tout azimut.
Pello Bilbao et Wout Poels peuvent prétendre à une place dans les 10, ou à des victoires d’étape en montagne.
Poels, en particulier, semblait en net gain de forme récemment.
Sonny Colbrelli est probablement un des prétendants les plus sérieux au maillot vert, en l’absence de Sam Bennett blessé à un genou. Colbrelli devrait batailler avec Sagan et d’autres pour le paletot.
Quant à Mohoric, un sacré baroudeur que celui là. Bon n’importe où! Quant il part, le paquet le revoit difficilement. Un coureur de classe, un des plus beaux sur son vélo.
B&B Hôtels – KTM
11e Tour de France pour Pierre Rolland, un des vétérans de l’épreuve. En vue récemment notamment aux Championnats de France, il est certain qu’on le verra tenter quelque chose sur les étapes de montagne.
Coquard est là pour se mêler aux sprints. Sur un malentendu, ca peut le faire.
Le joker est Cyril Gautier, grand espoir du cyclisme français et successeur attendu de Thomas Voeckler, mais décevant depuis trois ans.
Bora-Hansgrohe
Peter Sagan est en forme, c’est le nouveau champion de Slovaquie. Déjà recordman du maillot vert avec 7 titres, une 8e semble tout-à-fait possible. Il est bien entouré pour y arriver… et ainsi faire oublier son échec de l’an dernier.
Kelderman pourrait jouer dans les 10 premiers du général. Pour Buchmann, je ne suis pas certain, il a déjà couru le Giro cette saison.
Vainqueur de la 2e étape du récent Dauphiné, attention à Lukas Pöstlberger pour la gagne sur une étape.
Cofidis
Christophe Laporte pour les sprints.
Guillaume Martin, en vue aux Championnats de France, pour une belle place au général. Il a encore progressé, c’est évident. C’est un coureur intelligent, conscient de ses limites mais aussi confiant dans ses moyens. S’il y a une ouverture, il la saisira.
Deceuninck – Quick Step
La puissante formation belge débarque avec du bien beau monde sur ce Tour de France, et ainsi jouer la carte des victoires d’étape et des sprints.
Ballerini va vite et pourra batailler avec Sagan.
Mark Cavendish est de la partie également, suite au retrait dernière minute de Sam Bennett. Deuxième au classement du plus grand nombre d’étapes remportées sur le Tour derrière Eddy Merckx, Cav vient d’en claquer une sur le Tour de Belgique et sa confiance est boostée. Faut voir.
Pour le reste, Asgreen est promis à une victoire d’étape, et Alaf nous régalera en essayant d’aller le plus loin possible sans trop compter, fidèle à ses habitudes. Je suis certain qu’il sera motivé par la naissance récente de son fils Nino.
N’oubliez pas les autres! Cattaneo, Morkov, Devenyns (lieutenant d’Alaf) et Declerq, c’est du lourd. Une bien belle équipe pouvant causer la surprise, y compris dans des coups de bordure en première semaine!
EF Education – Nippo
L’alignement final de cette équipe n’a pas encore été complété.
Le leader sera évidemment Rigoberto Uran, auteur d’un surprenant Tour de Suisse où il est apparu en très grande condition, s’octroyant au passage de chrono de l’Oberalppass. Uran sera peut-être la grande surprise de ce Tour au niveau du classement général.
Higuita et Valgren seront aussi présents, et peuvent accompagner Uran très loin.
Groupama – FDJ
L’absence de Thibault Pinot est bien compensée par le binôme David Gaudu et Arnaud Demare.
Demare peut jouer le maillot vert aucun doute là-dessus. C’est un sérieux client pour les Sagan, Colbrelli, Ballerini et Ewan sur ce Tour.
Gaudu perdra du temps dans les chronos, mais ce Tour est suffisamment montagneux pour lui permettre de viser une place dans les 5 à Paris. Il est cette année plus constant, plus solide au contact des meilleurs. Il peut y croire.
Autrement, Valentin Madouas et Stefan Kung sont les meilleures chances de succès d’étape, le premier sur des terrains accidentés, le 2e sur des terrains plus roulants s’il se glisse dans une bonne échappée. Hugo Houle ferait bien de le surveiller, avec Kasper Asgreen: si tu veux sortir avec des gars dans une échappée, autant choisir ces deux-là!!!
Ineos – Grenadier
Les épouvantails de ce Tour de France!
Une équipe fabuleuse, bâtie pour cadenasser la course et viser au moins deux coureurs dans les trois premiers à Paris.
Ils ont pas moins de quatre leaders, dont trois se sont déjà imposés sur un grand tour: Geraint Thomas, Richard Carapaz, Teo Geoghegan, ainsi que Richie Porte, 3e l’an dernier. Ouf!
L’effectif est complété par les solides Michal Kwiatkowski, Dylan Van Baarle, Jonathan Castroviejo et Luke Rowe. Ces derniers ne bénéficieront toutefois d’aucun bon de sortie pour viser des intérêts personnels.
Tout le monde se demande: pour qui Ineos roulera-t-elle? Dans un premier temps, probablement pour le mieux placé du général après la première semaine, propice aux chutes et qui comporte un premier chrono de 27 bornes. Après, pour le mieux placé dans la 3e semaine. Des conflits internes ne sont pas à exclure si plusieurs sont bien placés dans cette 3e semaine, Carapaz, par exemple, n’est pas anglo-saxon…
Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux
Une équipe de baroudeurs, mais peut-être sur le papier l’une des plus faibles du paquet.
Objectif? Montrer le maillot. On voudra se glisser tous les jours dans l’échappée matinale.
Jan Bakelants est le plus expérimenté de la troupe puisqu’il amorcera son 6e Tour.
Louis Meintjes a du talent, mais ne connait pas une grande saison.
Israel – StartUp Nation
Leader le Canadien Mike Woods!!!
En forme, en témoigne sa 2e place sur la dernière étape du Tour de Suisse, Mike a tout ce qu’il faut pour faire les 10 premiers à Paris, pas de doute là-dessus. Mais un top-10 représente-t-il un Tour réussi? Pas sûr… une victoire d’étape en montagne aurait plus de retentissement, du moins au Canada.
Pour Mike, le principal danger est cette première semaine et la nervosité du peloton, entrainant des chutes. Ca avait bousillé son premier Tour en 2019. Durant cette première semaine, Mike devra être super-bien protégé par son équipe et son capitaine de route, un certain Chris Froome. S’il passe la première semaine sans encombre, les Alpes seront une première occasion de briller, et briller fort!
Pour le reste, le Québécois Guillaume Boivin est aussi de la partie, et on ne peut être plus content pour lui après des années à manquer le rendez-vous. Résilient, dur au mal, Boivin est un bon sprinter également et pourra épauler ou se faire épauler par Andrei Greipel, l’un des vétérans sur ce Tour.
Lotto-Soudal
Une chance que l’équipe belge peut compter sur Caleb Ewan cette saison, sinon le bilan est maigre!
Ewan sera le principal client dans les sprints, pas de doute là-dessus.
Sinon, l’intéressant Thomas de Gendt est de la partie, lui et ses raids de débile qu’il lance à des plombes de l’arrivée. Une fois parti, en voilà un difficile à rattraper. Quelle machine ce de Gendt!
Philippe Gilbert est aussi de la partie, mais il ne faut pas attendre grand chose du champion belge selon moi.
Movistar
Le doyen du peloton et plus âgé coureur de ce Tour, AleJet Valverde, est au départ et on est ravi. Du punch, il en a encore beaucoup et plusieurs arrivées, notamment lors des deux premières étapes qu’il abordera avec de la fraicheur, lui conviennent.
Valverde se lance sur son… 14e Tour de France!
Sinon, Enric Mas et Miguel Angel Lopez seront les coureurs à qui on demandera une place dans les 10 du général, et Marc Soler pour une belle victoire d’étape en montagne.
Et chez Movistar, on aime aussi briller sur le classement par équipe!
Team Bike Exchange
Esteban Chaves et Simon Yates sont leur deux fers de lance pour le général. Les Australiens compteront aussi sur Michael Matthews pour aller chercher une étape.
Il faudra voir ce que pourra faire Lucas Hamilton sur son premier Tour.
Je ne vois pas trop cette équipe réaliser un grand Tour de France cette année, mais on ne sait jamais.
Team DSM
Là encore, des baroudeurs pour les victoires d’étape, surtout Soren Kragh Andersen et Cees Bol.
Romain Bardet a couru le Giro et est donc absent de ce Tour.
Le vétéran Nicolas Roche entreprend son 10e Tour, et ca ferait plaisir qu’il décroche une première victoire d’étape, enfin.
Jumbo-Visma
L’autre épouvantail de ce Tour, une équipe très solide qui a tout ce qu’il faut, selon moi, pour donner la réplique aux Ineos-Grenadier.
Le leader incontesté est évidemment Primoz Roglic, auteur d’un sacré pari cette saison puisqu’il n’a pas couru depuis Liège-Bastogne-Liège, préférant se préparer pour ce Tour du côté de Tignes, solo (et on espère qu’il a fait des EPIC de Guy Thibault!). On n’a donc aucun repère sur sa condition actuelle, mais le Slovène présente quand même de belles garanties vu son niveau.
Wout Van Aert vient de remporter le Championnat de Belgique, dominant un certain Remco Evenepoel remuant dans le final. Wout sera en forme ascendante sur ce Tour, aucun doute là-dessus.
Le vieillissant Tony Martin – au départ de son 13e Tour! – vient de remporter le chrono du Championnat d’Allemagne, il est aussi au rendez-vous.
Sepp Kuss, Robert Gesink, Steven Kruijswijk, Jonas Vingegaard et Mike Teunissen seront les autres lieutenants de Roglic, tous capables de grandes choses. Aucun de ces coureurs ne pourront jouer leur carte personnelle.
Qhubeka-Assos
Pas sûr du tout quoi attendre de cette équipe!
Victor Campenaerts jouera la carte des chronos et des échappées, c’est clair.
Pour le reste, Simon Clarke est le plus expérimenté, débutant un 6e Tour de France. On jouera la carte des étapes, mais il faudra de la chance pour que ca fonctionne selon moi… et cette équipe en a eu récemment, avec une belle série de succès inattendus sur le Giro.
La preuve que parfois, il suffit d’une bonne ambiance au sein d’une équipe pour créer une spirale de succès.
Total-Énergies
L’équipe a changé de nom et de maillot au soir du récent Championnat de France.
Elle débarque avec Edvald Boasson Hagen sur son 11e Tour, mais ce dernier est inexistant cette saison. Seulement 36e du Championnat de Norvège le week-end dernier, ca n’inspire pas confiance.
Les meilleures cartes pour de belles victoires d’étape sont assurément Pierre Latour et surtout Anthony Turgis, qui a sans aucun doute franchi un pallier cette saison avec notamment une très belle saison des Classiques du printemps il y a quelques semaines.
Trek – Segafredo
Une belle équipe mais personne pour le général.
On visera donc les victoires d’étape dans tous les registres.
Vicenzo Nibali et surtout Bauke Mollema peuvent encore gagner en moyenne montagne.
La puce Kenny Elissonde visera les arrivées en altitude, là où c’est le plus pentu. Pourquoi pas cette étape avec deux ascensions du Mont Ventoux? Y’a une belle affaire à faire pour ce coureur sur cette journée en Provence!
Ailleurs, on comptera sur les solides Mads Pedersen (surtout si la météo est mauvaise!), Jasper Stuyven et Edward Theuns.
UAE-Emirates
L’équipe du dossard #1, Tadej Pogacar, favori de ce Tour de France et vainqueur sortant.
Sauf que.
Sauf que cette année, il aura la pancarte dans le dos. Ca sera moins facile que l’an dernier où on pensait tous qu’il jouait la 2e place.
Pogacar semble prêt, il se baladait sur le récent Tour de Slovénie qu’il a remporté sans peine.
À 22 ans et trois quart, il demeure l’un des plus jeunes coureurs de ce Tour de France et sa maturité en impose beaucoup. C’est assez bluffant de voir le niveau de ce coureur, à un si jeune âge.
Pour l’épauler, une solide formation mais assez inexpérimentée sur le Tour, sauf pour Rui Costa qui prendra le départ de son 10e Tour.
Majka, Formolo, Hirschi, McNulty, De La Cruz, c’est du solide en montagne et sur les étapes accidentées.
Je suis toutefois plus inquiet pour Pogacar sur les étapes exposées au vent, où des coups de bordure seront forcément tentés. Pogacar ne dispose pas dans son équipe d’un solide et imposant rouleur à la Tony Martin ou Wout Van Aert, rompu aux ficelles du métier. Et je suis sûr que les Ineos, les Deceuninck, les Jumbo ont déjà planifié de piéger Pogacar sur certaines routes de la première semaine. L’an dernier, ca avait marché…
Bref, pour Tadej, la première semaine sera cruciale. Une fois installé en haut du classement, s’il y parvient, ca sera plus simple de contrôler la course.
Quelques statistiques
Coureur le plus âgé: Alejandro Valverde (Movistar), 41 ans.
Coureur le plus jeune: Fred Wright (Bahrain-Victorious), 22 ans et 14 jours.
Nation la plus représentée : France, 32 coureurs
Coureurs canadiens: 3 (Woods, Houle, Boivin)
Anciens vainqueurs au départ: 4 (Pogacar, Thomas, Froome, Nibali)
Autrement dit, début septembre, c’est à Victoriaville que ca se passera!
Alexis me faisait d’ailleurs remarquer vendredi dernier à quel point la région vibre cyclisme: tout à fait vrai puisqu’on remarque rapidement la courtoisie des automobilistes du coin à l’égard de deux cyclistes qui roulaient vendredi dans le centre-ville et dans les rangs avoisinants de la ville.
Mais bon, retour sur les Championnats canadiens puisque c’est l’objet de cet article.
Trois épreuves: le chrono le vendredi, la course sur route le samedi, et le critérium le lundi. Le dimanche? Ca sera la course de la série mondiale GranFondo UCI, rien de moins.
Le chrono
24 km très roulants.
Le départ est situé à l’extérieur de la ville. Les neuf premiers kilomètres sont sur une longue ligne droite, vent de face très probablement. Au terme, deux petites bosses précèdent un virage sur la droite pour une section d’environ deux kilomètres avant un nouveau virage sur la droite pour entreprendre une autre longue ligne droite qui nous ramène vers le centre-ville de Victo.
En clair, ce sera pour coureurs puissants, capables d’enrouler de gros braquets.
Sans nul doute, le chrono se gagnera sur les neuf premiers kilomètres dans le vent, s’il souffle de l’ouest (donc de face à cet endroit). Les neuf derniers sont trop roulants pour faire une grosse différence.
Inutile de vous dire que le réchauffement sera capital et qu’il faudra savoir trouver rapidement un rythme élevé dès le départ. La roue pleine sera un atout pas de doute là-dessus.
À noter que le revêtement est globalement excellent.
Après une sortie de ville neutralisée, le départ sera donné sur le rang Chicago, au pied de la bosse des « trois tours », célèbre dans le final de la Classique des Appalaches.
Le réchauffement sera là encore capital, car les coureurs devront escalader cette grosse patate dès le km2. Une rampe de 1,2 km avec des passages sur le haut à 13%.
Je vous recommande d’ailleurs des braquets adaptés. Perso, ca serait 36-29 afin de pouvoir grimper assis en début de course.
Une fois la première bosse passée, on rejoint un circuit de 18km qu’il faudra parcourir plusieurs fois, selon la catégorie d’âge bien sûr (détails à venir).
Le circuit débute par deux petits kilomètres en terre battue, mais de très bonne qualité. C’est roulant et ne pose pas de défi ni de danger particuliers.
Virage à droite, on attaque le juge de paix: deux grosses rampes, chacune d’environ un kilomètre, la première avec un passage à 14% et d’autres à 10%, la deuxième un peu plus facile, mais considérant qu’on sera à bloc, ca ne sera pas simple quand même.
Ces bosses sont orientées vent de face en plus, mais on ne devrait pas trop le sentir dans la pente et compte tenu de la faible vitesse.
On pourra ensuite souffler sur une descente de 3,5 kms environ avant un virage à droite à haute vitesse, et une nouvelle rampe parfaite pour des attaques: 800m avec une pente inégale et un petit coup de cul sur la fin, vent de dos. Ouch. La puissance brute parlera.
La suite sera propice à des regroupements si les coureurs travaillent ensemble, deux kilomètres en descente avec beaucoup de dégagement au loin, où on pourra voir les écarts avec les fuyards devant. Nouveau virage à droite, et ca sera deux kilomètres de faux plat ascendant, en prise, avant une dernière descente assez abrupte pour boucler la boucle.
Une fois les boucles complétées, il faudra bien évidemment remonter par l’ascension des trois tours, en sens inverse (mais dans le sens où la bosse était escaladée dans le final de la Classique des Appalaches). Très inégale, la première partie comporte un passage à 18%. Ça sera la dernière grosse difficulté de la course.
Restera ensuite 7 kilomètres très roulants pour rejoindre le centre-ville de Victo et le titre canadien.
Chose certaine, sur un tel parcours, il faudra savoir encaisser les changements de rythme, être endurant, et être un coureur complet. Je suis certain que ce parcours ne couronnera que des vrais costauds dans toutes les catégories.
À noter que pour certains, il faudra savoir enchainer le chrono et la course sur route sur deux jours. Pas forcément simple.
Le GranFondo UCI Masters
Le dimanche, on pourra tenter de se qualifier pour les Championnats du monde UCI Masters de Istocno Sarajevo du 6 au 10 octobre 2021, en terminant dans le premier 20% de sa catégorie d’âge sur la course proposée.
Et quelle course!
131 kms, 1700m de dénivelé, les détails sont ici. Il faudra l’avoir dans la tête celle-là.
Ce qui est intéressant – et différent de la course sur route des Championnats canadiens – c’est que le premier 20%, c’est quand même accessible et cela veut dire que même lâché du premier peloton, votre course continue…
L’originalité: le Gravel Gros Big
Pas de Classique des Appalaches format « classique » cette année, pandémie de Covid-19 oblige, mais plutôt un événement gravel, plus simple à gérer car n’impliquant pas de départ de masse d’un gros peloton.
L’épreuve proposera un parcours de 129 kms composé de 75% de routes de gravel, et un dénivelé total de plus de 2400 mètres. Un beau défi, surtout si vous le faites en (petite) gang. Cadre enchanteur, surprises au fil des kilomètres, et le Mont Arthabaska!
La course s’inscrit dans une série d’événements gravel cet été, du gravel bike qui se développe dans ce contexte pandémique car exempt du concept d’un peloton cycliste.
Beaucoup d’autres événements gravel plus « informels » sont également organisés et popularisés au moyen de Facebook notamment.
Mention d’indépendance
Je souligne en terminant que cet article n’a pas été rédigé à la demande de qui que ce soit, mais est bel et bien de ma seule initiative. Personne, Alexis encore moins, ne m’a demandé quoi que ce soit. Je ne bénéficie pas non plus d’aucun tarif réduit ou préférentiel si je m’inscris à l’un ou l’autre de ces événements.
J’ai écrit cet article parce que c’est ma façon de soutenir le cyclisme sur route au Québec, qui en a bien besoin ces temps-ci. D’ailleurs, dans quelques jours, je reviendrai avec un article complet consacré à ce thème, dans la foulée de ce cri du coeur de Gilles Besner récemment.
Le Tour de France et les Championnats nationaux
Et bien sûr, la couverture du Tour de France, qui s’élance samedi prochain de Brest, débutera sous très peu sur ce site, et pour tout le mois de juillet. Je reviendrai également sur les Championnats nationaux, et notamment cette belle victoire de Rémi Cavagna hier à Épinal.
Ca se résume en quelques mots: les gars m’ont rincé.
Enfin six. Six gars. Beaucoup plus était au départ. Mais ces six gars, ce sont des machines!
74km, 1000 de dénivelé, 38 de moyenne.
Ca a commencé au km2! Petit faux plat, déjà 375 watts, en file indienne dans un bon vent de trois quart face. Ben voyons donc, dans quoi je me suis embarqué?
Passage à Rock Forest, la bosse km5, plus de 400 watts pour m’accrocher. Déjà, des coureurs explosent. On est sept à rejoindre le chemin Sainte-Catherine deux kilomètres plus haut. Personne ne reviendra.
Je sais déjà que je suis en sursis à ce rythme. Et mon ami Julien n’est même pas là!!!
Dans quoi me suis-je embarqué?!
Chemin Dunant, long faux plat ascendant de cinq kilomètres. À un kilomètre du sommet, je saute. Just insane speed, insane watts.
Ô surprise! Un coureur devant se relève, le plus grand de tous.
Pas le choix: j’en remet une couche, question de ne pas le faire attendre de trop. À bloc. Je ne peux pas abandonner comme ca.
Ce coureur, c’est Pierre-Olivier Boily. Qui d’autre ?!
P-O me ramène pronto. Un bon relais à 43 km/h et on recolle au groupe qui a aussi levé un peu le pied. Dans sa roue, je me dis que des relais de Filippo Ganna, ca doit ressembler à ca… En tout cas, merci P-O, merci les gars!
North Hatley. Charmant, North Hatley. Sauf sur un vélo, après déjà de nombreux efforts intenses, parce qu’à North Hatley, tu sais que pour t’en sortir, va falloir grimper.
Longtemps.
Je me refais larguer dans le long faux plat après le pied plus pentu de la bosse, les gars – Stéphane, Pierre-Olivier, Étienne, Maxime, Anthony et Jérome – sont juste trop forts pour moi et je manque de rythme de course.
Nouvelle surprise: ils lèvent le pied. Deux reviennent me chercher.
Pas le choix: j’appuie plus fort sur les pédales.
Ca repart sur la plongée de 15km sur Ayer’s Cliff, qui se fera à plus de 42 de moyenne. Quelques KOM au passage, question de se faire plaisir.
À Ayer’s Cliff, ca se complique, car je sais qu’il faudra remonter vers Katevale, une longue ascension irrégulière de 2.5 km. Sympa, plusieurs coureurs décident de rouler plus doucement dans la montée et restent avec moi, car je suis déjà émoussé.
Sur le haut, forte poussette inattendue, c’est Pierre-Olivier qui me fait basculer, j’accroche Maxime et Stéphane qui relancent et c’est de nouveau plein pot jusque Katevale. Nice!
Le retour depuis Katevale vers Sherbrooke, je connais. Dans ma tête, c’est décidé, plus question maintenant de décrocher du groupe. À 46 de moyenne je ne peux pas relayer certes, et Ganna a repris du service, mais je tiens ma position en queue de notre petit groupe. Pas de crampes, c’est déjà ca. Des voitures nous gênent, pas assez vite pour nous!
Sur les vingt derniers kilomètres, la vitesse ne descendra plus en deçà de 45 de moyenne. Aie.
Mais putain, ca fait du bien!!!
Vous êtes costauds les gars!
La sortie d’entrainement s’est terminé par une bière du Siboire – la 18 juillet 1853, magnifique bière d’été – offerte par Pierre-Olivier, dans le stationnement au lieu de départ. Excellente ambiance!
On a donc prolongé un peu plus tard en soirée au Siboire Dépôt, question de renouer avec des amis de longue date, Jean-Seb et Alex. On a bu tes shooters P-O, merci!
Le CCS-Siboire? Une sacrée belle équipe, des gars super-sympathiques et super-costauds qui n’étaient pas obligés de m’attendre. On est parti à sept, on est rentré à sept. Je ne l’oublierai pas. Un merci tout spécial à Stéphane pour son accueil et à Pierre-Olivier pour son travail de gregario à mon égard hier soir!
Les gars, on remet ça mercredi prochain certain. 100 bornes cette fois, et je sais que ca roulera au moins aussi vite. Parfait!
N’oublie pas qu’on écrit avec un dictionnaire et une corbeille à papier. Tout le reste n’est que litres et ratures.
Antoine Blondin
C’est en relisant du Blondin et en buvant hier soir (un hommage…) que l’idée de cet article m’est (re)venue.
Ca fait un moment que je n’ai pas traité de litres et ratures. Proprement scandaleux, je sais.
À l’approche du Tour, il était de coutume, à une certaine époque, de voir apparaitre en librairie nombre de nouveaux ouvrages dédiés au cyclisme. C’est comme ca, le monde de l’édition aime les coïncidences.
Jeune, à ma descente de l’avion début juillet, je me ruais dans les librairies à la recherche de ces ouvrages sur le vélo. Pas d’Internet, pas de YouTube ni de Facebook du Tour, seule possibilité pour apprendre, les revues et les livres cyclistes, qu’on trouvait très peu au Québec.
Aujourd’hui, à l’ère du numérique, le bédouin du Sinaï connait probablement le vainqueur d’étape du jour avant nous, alors qu’il vérifie la valeur de ses stock options à Wall Street.
Le numérique a du bon.
Pour ceux qui aiment encore les livres, dont je suis (ce qui trahit mon âge), pour ceux qui sont encore capables de se concentrer plus longtemps que pour trois paragraphes de six lignes (ce qui trahit encore mon âge), certains ouvrages viennent de paraitre à l’approche du Grand Départ.
Survol.
Les champions bretons du Tour de France – Jean Paul Ollivier
Côté timing, on fait difficilement mieux, à quelques jours désormais du Grand Départ de Brest.
Terre de vélo, la Bretagne a produit d’innombrables champions cyclistes depuis des décennies, de Lucien Petit-Breton à Warren Barguil, en passant par Louison Bobet et Bernard Hinault.
Outre les champions cyclistes, le livre écrit par « l’historien du Tour de France » décline également les villes-étape de Bretagne, au fil des 107 éditions jusqu’ici du Tour.
De quoi passer un bon moment en préparant son Grand Départ!
Dans la roue du chef – Alan Murchison
Original! Chef récompensé au Guide Michelin, lui-même champion cycliste et duathlète, champion d’Europe et du monde du sprint dans la discipline et à de multiples occasions au cours des dernières années, l’auteur vous propose 70 recettes adaptées à la pratique du cyclisme, incluant comment faire vos propres barres énergétiques et vos smoothies de récup. Un ouvrage également très bien imagé.
Le gars sait de quoi il parle.
Topoguide – Nicolas Geay
Le guide technique de 20 cols qui ont marqué l’histoire du Tour de France.
Outre le profil des ascensions, on y trouve aussi, et c’est d’intérêt, des recommandations braquets et bons plans (notamment comment enchainer avec une autre ascension du secteur, question de faire durer le plaisir…), ainsi qu’un petit avis d’un cycliste pro qui connait bien l’ascension (Thibault Pinot, Alberto Contador sont de l’ouvrage).
À l’heure des GPS ultra-précis et connectés, l’étude des profils des ascensions est moins d’actualité certes, mais les conseils braquets eux le demeurent. Quoi qu’avec 12 vitesses et deux plateaux à l’avant, vous avez de quoi voir venir!
Le guide du vélo au féminin – Louise Roussel
Pas forcément cycliste assidue, l’auteure a produit un ouvrage qui s’intéresse à une foule de chose pertinente pour la femme cycliste: conseils matos et mécanique, conseils techniques, tranches de vie de femmes cyclistes inspirantes (pas forcément des coureuses), le tout savamment bien illustré, un beau cadeau selon moi pour votre conjointe pratiquante.
Cyclosport – Entretenez votre vélo comme un pro – Luke Edwardes Evans
Pas un ouvrage aride de mécanique vélo fait pour ingénieurs patentés, avec croquis Autocad. Mais plutôt un ouvrage bien illustré qui s’attache à vulgariser l’entretien d’un vélo que chacun d’entre nous peut – et doit – faire, peu importe la marque du matériel. Conseils de nettoyage, d’entretien quotidien (beaucoup négligent cet aspect de notre pratique!), outils, vérifications à faire en cas de chute, pneus, freins, identifier les composantes usées à remplacer, une foule de chapitres utiles. On a même prévu un chapitre sur l’électronique et le numérique!
Grands crimes et petite reine – Olivia Dupuy
Un roman de fiction, ambiance vélo. L’histoire d’un meurtre qui va impliquer l’univers des courses et sponsors cyclistes. Pour se divertir tout en restant proche du milieu.
Bonne lecture à tous! Quant à Antoine Blondin, espérons qu’il me prêtera, d’où il est, un peu de son inspiration au cours des prochaines semaines… le rosé ne suffira pas j’en ai bien peur.
1 – Tour de Suisse. Mike Woods nous a fait vivre un beau dimanche matin, en attaquant à environ deux kilomètres du sommet du Gothard sur la dernière étape de l’épreuve suisse.
Super costaud, Mike!
J’y ai d’abord cru, moins lorsque j’ai vu Gino Mader – un autre Bahrain-Victorious!!! – rentrer sur le coureur d’Ottawa à la faveur de la descente sur Andermatt.
Et malheureusement, le dernier kilomètre de Woods a été assez désastreux. Il a amené en tête, première erreur, il a lancé le sprint de très loin, deuxième erreur, et comble de tout, il s’écarte à 150m de la ligne comme pour faciliter le travail à Mader qui n’en revenait tout simplement pas d’un pareil cadeau! Mader n’a même pas eu besoin de lever le cul de la selle, et regarde Woods en le passant comme pour dire « trop gentil Mike, merci! ».
Après 160 kms de course cependant, moins facile de rester bien lucide que pour moi devant mon écran. Chapeau à Mike Woods, une bien belle étape… mais on y croit tellement qu’on est déçu pour lui de voir une possible grande victoire d’étape lui échapper pour si peu.
2 – Tour de Suisse bis. Encore un Bahrain-Victorious vainqueur hier, Gino Mader, 24 ans, un coureur auteur d’un week-end assez exceptionnel en Suisse puisqu’il avait déjà terminé 3e du chrono samedi sur l’Oberalppass derrière Uran et Alaf, excusez-du-peu. Impressionnant.
Je n’ai pas d’explication, à part qu’on le savait en bonne condition puisqu’il avait gagné, trois semaines avant, la 6e étape du Giro. La Bahrain ces jours-ci, c’est simplement spectaculaire.
3 – Tour de Suisse encore. Victoire finale de l’Équatorien chez Ineos, Richard Carapaz.
Mine de rien, les Ineos depuis quelques semaines, c’est aussi assez impressionnant: triplé sur le Tour de Catalogne, le Tour de Romandie, le Giro d’Italia, le Critérium du Dauphiné, maintenant le Tour de Suisse… y’a pas à dire, la sélection pour le Tour de France va être compliquée!
Vous avez comme possible coureurs Geraint Thomas, Richie Porte, Richard Carapaz, Rohan Dennis, Pavel Sivakov, Tao Geoghegan, Eddie Dunbar (impressionnant hier sur le Gothard!), Michal Kwiatkowski, Jonathan Castroviejo, Filippo Ganna, Daniel Martinez, Gianni Moscon, Luke Rowe et Adam Yates!!! Aie.
Ils ont la capacité d’appliquer la méthode « rouleau compresseur » sur le prochain Tour, aucun doute là-dessus. J’ai vraiment hâte de voir la sélection finale… et il y aura des déçus, ca c’est clair.
4 – Tour de Suisse fin. Parmi les enseignements de ce Tour de Suisse, l’excellente condition de Rigoberto Uran, auteur d’une belle victoire sur le chrono samedi. À deux semaines du départ du Tour, de très belle augure pour pimenter la Grande Boucle et pour son équipe EF.
Julian Alaphilippe m’a également surpris avec sa 2e place sur ce chrono samedi, après une bonne semaine de course dans les jambes. S’il est reparti à la maison pour la naissance de son premier enfant, on devrait le voir en excellente condition sur le Tour, et ca c’est une bonne nouvelle car Alaf anime toujours la course.
Mike Woods a également prouvé qu’on peut lui faire confiance en vue de l’épreuve phare du cyclisme. Une belle victoire d’étape sur le Tour serait tellement bien pour le cyclisme canadien…
Jacob Fuglsang, 3e en Suisse, m’a également paru en très nette hausse, et son timing semble excellent en vue d’être très fort sur la 3e semaine du Tour. Il monte en pression et demeure un coureur de grande classe.
Pierre Latour termine 11e du général pour Total Direct Énergie, bien.
Et Hugo Houle 30e du général, avec une belle 6e place sur la 6e étape. Hugo est aussi un coureur qui apporte désormais beaucoup de garanties, et je pense qu’il sera bien sur le prochain Tour, étant quasiment un incontournable gregorio pour son équipe Astana et son leader Fuglsang.
5 – Tour de Slovénie. Aucune surprise, victoire au général de Tadej Pogacar qui ne pouvait pas moins, à deux semaines du Tour.
Magnanime, Pogacar a même permis à son équipier Ulissi de remporter la 4e étape, avec sa bénédiction.
Pogacar a survolé une édition qui, pour lui, ne comportait pas de grosse opposition. Mais il envoie un signal clair à ses adversaires de juillet: il faudra compter sur lui et son équipe UAE Team Emirates.
6 – Tour de Belgique. La rédemption pour Remco Evenepoel qui s’octroie une victoire au général, question de tout de suite reprendre confiance en ses moyens après un cuisant échec sur le récent Giro, où rien n’allait pour lui.
Remco a essentiellement forgé sa victoire dans le chrono, ainsi que sur la première étape où il a pu terminer légèrement détaché du paquet, avec deux autres coureurs.
Voilà Remco remis en selle, et prêt je pense pour une belle seconde partie de la saison. Dans l’immédiat, ce sera les Championnats de Belgique chrono et route, avant une préparation finale en vue des Jeux Olympiques. Sur ces Championnats de Belgique, ca sera un sacré client.
7 – La Route d’Occitanie. Je ne trouve pas grand chose à dire au niveau des enseignements en vue de la suite immédiate de la saison cycliste. Vos commentaires bienvenus!
8 – Leogang. On ne savait plus où donner de la tête ce week-end tellement il y avait des courses d’intérêt! En VTT (Mtb), c’était la Coupe du Monde de Leogang en Autriche.
Nouvelle victoire de la jeune prodige française qui fait décidément beaucoup d’ombre à Pauline Ferrand-Prevost, Loana Lecomte, 21 ans. Rien ne l’arrête depuis le début de la saison, et elle semble si facile partout! La France tient là une favorite #1 pour l’or olympique dans quelques semaines.
Chez les hommes, c’est le suisse Fluckinger qui s’est imposé.
9 – VTT encore. Le Scott Spark 2022, une tuerie! Quel vélo extraordinaire, avec une esthétique unique.
11 – Entrainement polarisé. Un article de suivi sera disponible au cours des prochaines semaines, question de répondre à certaines de vos questions, et d’approfondir certaines choses, en collaboration avec Guy je le souhaite. Plusieurs autres articles orientés « pratiquants » sont également dans les cartons.