L’article diffusé il y a deux semaines à propos d’une approche polarisée de l’entrainement, versus une approche dite « sweetspot », a suscité beaucoup d’intérêt et de réactions.
J’en profite pour remercier tous les lecteurs de La Flamme Rouge.
Guy a généreusement accepté de faire avec moi un petit suivi sur certaines questions posées, et de répondre à quelques questions supplémentaires qui me sont venues, notamment en lien avec le Tour de France qui est parti il y cinq jours.
La Flamme Rouge: On est déjà sur la 5e étape du Tour Guy, et l’un des favoris, Primoz Roglic, n’avait pas fait de courses depuis Liège-Bastogne-Liège il y a huit semaines, préférant s’entrainer seul du côté de Tignes. D’un point de vue de la science de l’entrainement, il a pris de gros risques?
Guy Thibault: Rien ne me permet de l’affirmer Laurent!
On n’a pas de preuves qu’il faut prendre part à des courses pour être en forme sur une autre course cycliste. Roglic est un des grands talents de ce sport (il aurait LA VO2max la plus élevée mesurée jusqu’à date) et il peut très bien être performant en juillet sans avoir couru en juin. Dommage qu’il se soit blessé sur une chute avant hier.
LFR: Je me surprend du cyclisme actuel, où des jeunes coureurs de 22, 23 ans comme Tadej Pogacar débarquent et gagnent rapidement les plus grandes courses du monde. Génération exceptionnelle ou il y a autre chose?
GT: Je me pose les mêmes questions ! Ce que je peux dire de mon expérience, c’est que le cyclisme européen est un sport de tradition, avec des méthodes d’entraînement qui sont transmises de générations de coureurs à d’autres générations. Or, la science de l’entrainement a beaucoup évolué depuis trois décennies, et il est tout à fait possible que de jeunes coureurs, bien entrainés depuis quelques années avec les méthodes modernes, soient plus performants que par le passé s’ils usaient de méthodes traditionnelles, souvent aujourd’hui dépassées.
LFR: On sait que plusieurs équipes ont intégré à leurs protocoles d’entrainement des dispositifs comme SuperSapiens permettant de mesurer en temps réel, y compris à l’effort, la glycémie des coureurs. On personnalise davantage encore l’entrainement?
GT: Ce nouveau dispositif dont on entend effectivement parler ces temps-ci pourrait permettre à l’équipe d’encadrement de bonifier ses recommandations en ce qui a trait à l’apport en glucides. Mais je ne vois pas d’intérêt à modifier l’entraînement selon que la glycémie est basse ou élevée. Si elle est basse, on cherchera à l’augmenter en ingérant davantage de glucides. Par ailleurs, il y a bien d’autres endroits où les potentiels d’amélioration sont meilleurs. On y reviendra!
LFR : Dernière question en lien direct avec le Tour Guy, devant les exploits de Mathieu Van Der Poel, hériter d’une VO2max élevée est la condition obligée pour pouvoir devenir un coureur professionnel World Tour?
GT : La génétique est importante Laurent, mais peut-être pas pour les raisons que tu crois!
La clé, c’est surtout l’entrainabilité de la VO2max. Les études démontrent qu’avec un entrainement bien optimisé, on peut augmenter assez significativement la VO2max d’un athlète, mais à une condition : que celui-ci réponde bien au stimuli d’entrainement. Certaines personnes vont voir une adaptation très rapide à un entrainement, d’autres moins. C’est surtout ça l’important : l’entrainabilité, autrement dit, comment vous réagissez à un entrainement.
La Flamme Rouge: Guy, faisons un retour sur le premier article publié ensemble. En période de fortes chaleurs comme on a connu encore récemment, recommandes-tu des entrainements par intervalles courts (EPIC) à très haute intensité, par exemple 140 % et plus de la PAM?
Guy Thibault: Cette question revient souvent Laurent.
Quand, à l’effort, le corps produit plus de chaleur qu’il n’en évacue, la température corporelle augmente. Si elle franchit un certain seuil, on risque le coup de chaleur, pas de doute. Moins fréquents à vélo qu’en course à pied, les coups de chaleur peuvent avoir de graves conséquences.
Mais à l’effort en conditions particulièrement chaudes, l’hyperthermie peut se produire tout autant pendant une séance d’entraînement continu que pendant une séance d’entrainement par intervalles.
Pour éviter une trop grande augmentation de la température corporelle, on recommande généralement de s’entraîner sur le plat et non pas en côte : à vitesse élevée, l’air a un plus grand effet refroidissant.
À noter qu’on s’acclimate très bien à la chaleur avec aussi peu que 7 à 10 jours d’entraînement à la chaleur.
À noter aussi que le stress cardiovasculaire imposé par la chaleur s’ajoute à celui imposé par l’effort proprement dit, d’où une amélioration souvent accentuée de l’aptitude aérobie avec l’entraînement à la chaleur.
On doit réduire la durée de l’échauffement avant les premières fractions d’effort d’une séance d’EPIC à la chaleur. Mieux vaut réduire l’intensité des répétitions plutôt que leur nombre, mais aux premiers signes de surchauffe, on doit mettre fin aux répétitions.
LFR: L’EPIC à très haute intensité est-il moins recommandé à mesure que l’âge avance?
GT: Hormis chez les personnes qui ont un problème de santé où l’entraînement à intensité élevée est non-indiqué (il faut voir ça avec un médecin), je ne vois aucune raison de se priver de séances d’entraînement par intervalles courts, même à un âge avancé.
Deux éléments changent au fil des ans passé disons la trentaine :
1) la performance, donc l’aptitude à développer des puissances très élevées pendant des efforts maximaux courts, moyens ou longs, diminue (mais passer d’un plan médiocre à un bon plan d’entraînement peut freiner cette diminution, ou même la renverser)
2) la récupération : alors que les jeunes cyclistes s’accommodent bien de trois ou quatre séances hebdomadaires de haut degré de difficulté (exemple des séances d’EPI), après un certain âge, on a besoin de deux voire trois ou même quatre jours de repos actif ou passif entre les séances intensives ou très longues.
Si on ressent un malaise (étourdissements, arythmie, etc.) en effectuant des séances où les brèves fractions d’effort sont d’une intensité extrêmement élevée, mieux vaut se limiter à l’EPI avec répétitions moins intenses.
LFR: Quand on fait des séances mollo de 60 à 90 min à jeun, est-ce qu’on «brûle» plus de graisse? Est-ce qu’on s’affûte davantage? Est-ce qu’on «booste» notre aptitude à faire de longues sorties (plus de 3 h)?
GT: L’entraînement à jeun a longtemps été considéré comme une technique efficace pour perdre du poids. Toutefois, des études récentes indiquent qu’au contraire, il est moins difficile de dépenser à l’entraînement une grande quantité de calories si l’on profite d’un apport en glucides. Bien qu’on utilise moins de lipides durant un entraînement précédé d’un apport en glucides, on en oxyde davantage au cours des heures qui suivent l’effort. Alors qu’il est bien documenté, ce phénomène est encore peu connu.
S’entraîner à jeun est aussi une pratique courante chez les cyclistes qui espèrent ainsi améliorer leur aptitude aérobie (endurance) et, donc, leurs performances. Toutefois, on s’est rarement penché sur les effets de l’entraînement à jeun sur la performance lors d’épreuves de longue durée.
On peut penser que l’entraînement à jeun stimule davantage l’oxydation des lipides et, qu’ainsi, il améliore l’aptitude à produire de l’énergie par oxydation des gras davantage que l’entraînement suivant un repas. Théoriquement, la stimulation accrue de l’oxydation des lipides devrait se traduire par une amélioration de la performance dans les épreuves de longue durée.
Dans l’étude Beneficial metabolic adaptations due to endurance exercise training in the fasted state (2011), on a divisé 20 hommes physiquement actifs en deux groupes, le premier s’entraînant à jeun, le second s’entraînant avec un apport en glucides suffisant, avant et pendant l’exercice. Tous les tests et séances d’entraînement ont été exécutés à vélo. Pendant six semaines, les deux groupes ont suivi un entraînement identique, comprenant deux séances de 60 minutes et deux séances de 90 minutes de pédalage à 70 % de leur consommation maximale d’oxygène (VO2max).
Au début puis à la fin des six semaines d’entraînement, tous les sujets ont effectué un test d’évaluation du VO2max, un contre-la-montre d’une heure, et un test à jeun de deux heures à intensité constante (environ 65 % du VO2max de départ).
Lors de l’exercice à jeun, l’oxydation totale des lipides était presque deux fois plus élevée.
Après les six semaines d’entraînement, le VO2max des 20 sujets avait augmenté de 9 %, leur performance au contre-la-montre de 8 % et la densité capillaire dans le muscle vaste latéral de 10 %. Seuls les sujets entraînés à jeun ont toutefois augmenté leur taux d’oxydation des lipides intramusculaires pendant l’exercice.
En effet, alors que le contenu en lipides intramusculaires n’a pas changé au cours des six semaines d’entraînement, ni dans un groupe, ni dans l’autre, leur utilisation a plus que doublé chez les sujets entraînés à jeun, alors qu’aucun changement n’a été observé chez les sujets de l’autre groupe.
Ainsi, pour une même intensité et un même volume d’entraînement, l’entraînement à jeun constituerait un meilleur stimulus que l’entraînement avec apport glucidique pour l’amélioration de la capacité oxydative musculaire.
Mais attention! Dans l’étude, ces adaptations ne se sont pas traduites par une amélioration supérieure de la performance chez les sujets entraînés à jeun.
Pendant les séances d’entraînement, les sujets ne tenaient qu’une intensité de 70 % de leur VO2max. Or, on sait que l’entraînement à des intensités supérieures permet d’obtenir des améliorations plus importantes de l’aptitude aérobie. Le hic, c’est que les cyclistes peuvent moins facilement tenir des intensités très élevées quand ils sont à jeun.
Tout compte fait, le crois que l’entraînement avec apport suffisant en glucides est plus avantageux, car il permet de maintenir des intensités de travail plus élevées ou plus longtemps, pour un même niveau de fatigue. Ainsi, cet avantage de l’entraînement plus intense s’oppose à l’avantage de l’entraînement à jeun (stimulation plus importante du métabolisme des lipides).
LFR: Que peut-on considérer comme intervalles « courts » versus « longs»?
GT: La fourchette des possibilités de durée de fractions d’effort est très vaste (de moins de 10 secondes à plus de 30 minutes!) et chaque spécialiste a sa nomenclature.
Personnellement, j’appelle «entraînement par intervalles courts» (EPIC) les séances où la durée des fractions d’effort est d’au maximum 20 secondes. Mais il n’y a pas d’inconvénient à considérer que les séances composées de fractions d’effort de 30 ou même 40 secondes sont des EPIC!
LFR: Et quels sont les meilleurs temps de récup si cela existe?
GT: Sauf exceptions, la durée de la récupération active ou passive entre les répétitions doit être suffisamment longue pour faciliter l’exécution du nombre prescrit de fractions d’effort à intensité cible. Mais les périodes de récupération ne doivent pas être longues au point d’allonger exagérément la séance.
Pour les séances d’EPIC et les séances de sprints (où les fractions d’effort sont réalisées à intensité très élevée), je recommande des périodes récupération à intensité très faible (ex. 30 % de la PAM – puissance maximale aérobie) de 2 à 5 minutes.
Pour les séances où le nombre de répétitions est particulièrement élevé, je recommande des récupérations plus courtes. Exemple : 1 minute de récupération si le nombre de répétitions de 60 à 120 secondes est supérieur à disons 25. Autre exemple : 15 secondes seulement de récupération pour une séance enchaînant plus de 50 répétitions de 15 secondes.
LFR: Doit-on considérer, en intervalles courts à très haute intensité, la réponse cardiaque comme un indicateur pour se « caler »?
GT: Non! La fréquence cardiaque est un très mauvais indice de l’intensité d’entraînement, surtout en EPI.
Ce qui suscite l’amélioration, c’est l’accumulation de périodes d’effort à haute intensité, pas les fréquences cardiaques élevées! En EPI, la fréquence cardiaque est généralement plutôt basse. On peut noter nos fréquences cardiaques pour référence future si l’on veut, mais il ne faut surtout pas s’y fier pour dicter l’intensité.
LFR: Ton avis sur la préparation idéale pour affronter de grands cols, à quel point de l’EPI avec fractions d’effort à haute intensité peut nous aider sur ce genre d’exercices plus particulier?
GT: Voilà une question à 1000 piastres comme on dit communément au Québec Laurent!
C’est une question que j’aborde dans mon avant-dernier livre Entraînement cardio, sports d’endurance et performance.
Chose certaine : un plan d’entraînement mettant l’accent sur des séances intermittentes donnera toujours de meilleurs résultats qu’un plan mettant l’accent sur l’entraînement continu.
Même si quelques recherches récentes suggèrent que l’entraînement polarisé améliore davantage la performance en sports dits d’endurance que l’entraînement comprenant surtout des séances où l’intensité se situe autour du seuil anaérobie (entre le premier et le second seuil ventilatoire, ou sweetspot), je crois que ces dernières séances ont leur place dans l’entraînement cycliste, à condition d’être bien composées.
Plutôt que de faire un petit nombre de longues fractions d’effort dans cette zone «sweetspot» (ex. 3 à 5 fois 10 à 30 min, avec 5-10 minutes de récupération active), je préconise l’inverse (ex. 25 à 35 fois 75 à 105 secondes, avec 45-75 secondes de récupération active.
Je crois qu’il est avantageux de mettre l’accent sur l’entraînement «au seuil» en début de saison, puis de passer au polarisé. D’ailleurs, des collègues italiens viennent de montrer (rapport de recherche pas encore publié) que cette séquence s’accompagne de plus grandes améliorations que la séquence inverse (passer du polarisé à l’entraînement «au seuil»).
LFR: Merci Guy, très éclairant, et on aura d’autres suites à ces échanges, notamment sur les gains possibles en condition physique grâce à certains travaux spécifiques à l’entrainement.
Stefd Toupenet
Bon article, mais il manque la fin, c’est normal ?
La suite au prochain épisode ?
Stef 😉
Éric
« Rien ne me permet de l’affirmer Laurent! On n’a pas de preuves qu’il faut prendre part à des courses pour être en forme sur une course cycliste. Comme on n’a pas de preuve »
Sur le plan physiologique, il n’y a effectivement pas de preuves scientifiques.
Mais la science est trop souvent la remorque de la pratique.
Je préfère l analyse beaucoup plus complète d EAP.
GT aborde enfin la problématique de la récupération chez les quinca et les sexagénaire mais uniquement sur la charge hebdomadaire. Cela reste relativement simpliste.
« Je crois qu’il est avantageux de mettre l’accent sur l’entraînement «au seuil» en début de saison, puis de passer au polarisé. D’ailleurs, des collègues italiens viennent de montrer (rapport de recherche pas encore publié) que cette séquence s’accompagne de plus grandes améliorations que la séquence inverse (passer du polarisé à l’entraînement «au seuil»). »
J ai parfois l impression que les scientifiques sont payés à réinventer le fil à couper le beurre 😉
Hugo
J’avais évidemment compris du point de vue physique. Ceci dit, je suis d’accord avec Eric que pour être bon en course il faut faire des courses. Il n’y a pas que le physique. Gérer une crevaison au mauvais moment, lancer une accélération ou un sprint au bon moment, gérer le passage d’un carrefour giratoire mal indiqué en milieu de peloton, gérer une montée d’adrénaline faisant suite à une bordure ou une attaque imprévue, … Cette science de la course ne peut que se préparer en course.
Éric
On a pu voir sur les deux premières étapes que Roglic s était immédiatement adapté. Quel champion !
Jérôme
J’ai tout compris, plus besoin de s’entraîner à monter des cols au seuil pour travailler sa résistance en altitude ?!.
Il suffit de faire quelques fractionnés et hop on explose ses temps d’ascensions.
Simpliste !!
noirvélo
J’ai pas mal roulé aux mois de mai et de juin , je suis fatigué … Mon plan d’entrainement actuel ? Repos .
jean michel
Entrainement « polarise », par intervalles longs ou courts, c’ est pour moi, a mon humble niveau, tout simplement quand une bosse se presente devant moi, longue ou courte, durant quelques minutes ou secondes tous mes voyants vont « passer au rouge » et Ouf-! vient la descente…voila je recupere..
C’ est tout!
noirvélo
Oui Jean Michel , nous sommes bien d’accord ! et on a même pas besoin d’avoir un cardio , un GPS ou un contrôleur de puissance lorsque ça pique dans les cuissots et que ça « vibre » dans la cage thoracique … On sait , et l’information arrive au cerveau dans la seconde !!! 😉
Éric
Cette méthode d entraînement s apparente à du Fartlek :
« Le fartlek, développé par le Suédois Gösta Holmer[3], a été adopté par de nombreux entraîneurs principalement dans les années 1960[4]. En suédois, il signifie littéralement « jeu de vitesse » (fart : vitesse, lek : jeu). Il a été le système précurseur de l’entraînement fractionné ou interval training »
mica
Oui: interval training, c’ est ce qui se faisait avant et Jean Michel et Noir vélo ont aussi raison…….nos routes de campagne assez vallonées permettent de bien décrasser dans des cotes plus ou moins longues et de « calmer » en descente…..un peu à l’ instinct……et, encore une fois, ma question récurrente :
« mais comment faisaient ils avant », sans toute ces théories et cardio fr., capteurs de puissance, analyseurs de je ne sais trop ,ordinateurs de bord, liaison radio avec je ne sais trop qui et aussi roues aéro, roues à batons, casques profilés, prolongateurs de guidon, combinaisons aéro, dérailleurs électriques, freins à disque , ah oui , j’ oubliais, ils n’ avaient pas non plus le 58:11 dont on vient il y a 10 mn de faire encore la promo sur France Télé….
Éric
Avec la modification des conditions météo, Mikkel Bjerg pourrait créer la surprise.
Avant… il leur fallait un peu plus de temps pour apprendre à bien se connaître car il n avait pas l aide du capteur de puissance.
Comme le dit GT, il y a une grande part de génétique dans l entrainabilité .
Dans les sports portés, l on peut tout de même obtenir un bon niveau en enchaînant les compétitions.
Edgar Allan Poe
Comment faisaient ils avant ? Ils roulaient beaucoup moins vite, et quelques surdoués dotés d’une génétique adaptée à l’effort cycliste écrasaient un peloton Ouest européen aux niveaux très hétérogènes, de début mars à mi-octobre.
Cet article, intéressant comme le précédent, relance ma curiosité éteinte depuis longtemps sur le sujet. Depuis que j’ai recommencé à courir, je progresse ou maintiens mon niveau alors que je viens d’avoir 50 ans, avec de vieilles méthodes. Mais je m’aperçois que « mes » méthodes ne sont pas tant en rupture que cela avec celle de G. Thibault : j’y vois un approfondissement et des précisions dûs au retour d’annees d’expérience.
On défonce aussi des portes ouvertes, notamment sur la question de l’entraînement à jeun, qui se rapproche des techniques usitées par Sky sur le transfert de l’apport d’énergie par la filière lipidique. B. Wiggins a très clairement expliqué comment cette méthode lui faisait péter les plombs et occasionnait une fatigue anormale suite aux entraînements.
N’étant pas pro – et même si je l’étais d’ailleurs-, il faut veiller au rapport contraintes/bénéfices, et pouvoir s’assurer d’une stabilité mentale pour la partie de la vie en dehors du vélo… et pour les proches !
Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet.
Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi aucun entraineur ne donne d’indication sur l’etat de fraîcheur physique voire morale dans lequel il faut finir ces entraînements EPIC. Ça a son importance.
La question de la chaleur… je dirais que quand il fait trop chaud et qu’on bascule en situation de canicule, il est trop tard : ceux qui s’entraînent comme des bourrins sont cuits et leur saison est terminée. Perso, je pars toujours tranquille à l’entraînement quand il fait chaud, je ne regarde ni la vitesse ni la moyenne et généralement, quand je rentre à la maison, la moyenne est meilleure que d’habitude… Et puis, entre nous, les chaudières et les « junkies » qui carburent aux amphét et aux corticos passent par la fenêtre quand il fait très chaud! C’est bien la chaleur !
Dernière chose : je ne crois toujours pas à la possibilité d’une adaptation totale aux conditions de course par le biais de l’entraînement. Sur le papier, Ok. Pour le terrain, faux !
Je parle du côté physiologique mais les réflexions d’Hugo et d’Eric sont marquées au sceau du bon sens. À ceci près que le tour de France est une course de fond, surtout pour un favori, qui ne nécessite par exemple pas de mobiliser son explosivité sur la 1ere semaine. On va voir ce que donne Roglic aujourd’hui.
Autre avantage de ne pas courir : les risques de chute sont moindres, surtout quand, comme Roglic, on rivalise avec Porte et Thomas pour le titre de celui qui laisse le plus de vernis sur le bitume !
C’est malheureux, mais je ne peux m’empêcher de penser à autre chose quant à cette distanciation des compétitions.
noirvélo
Il y a tout de même quelque chose qui me rend profondément triste … Sur un CLM comme aujourd’hui , on loue les prestations de Pogacar , Mathieu , Roglic , les leaders …. Il ne faut pas oublier qu’il y a de sacrées pointures en chrono , les équipiers de l’ombre qui sont obligés de lever le pied afin de garder des forces pour leur chef de file !!! Un Tim Declerck , un Brent van Moer ( quel numéro la veille ! pour moi le vainqueur moral et vite oublié , 140 bornes d’échappée alors que le petit suceur surgit dans les 200 derniers mètres et prend toutes les gloires !) , Armirail et tous les bataves obscurs (les « van » qui prennent du vent !!! ) …
Et là encore , franchement , une fois de plus les oreillettes devraient être interdites !!! (c’est du « sur mesure » , les gars sont au courant de tout , un CLM , c’est un saut « à fond dans l’inconnu » , une fois de plus , ce n’est pas le coureur qui roule à 100% en toute liberté mais un DS qui fournit toutes les infos , c’est une « aide à la conduite » !!! …
Steph
C’est vrai ça, ce serait une excellente chose que de commencer par supprimer les oreillettes sur les CLM. D’autant que l’argument-prétexte de la sécurité bla-bla ne trouve là aucune réalité.
Un truc que l’on ne voit plus ce sont les CLM par équipe. Ça avait pourtant de la gueule.
Éric
« Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi aucun entraineur ne donne d’indication sur l’etat de fraîcheur physique voire morale dans lequel il faut finir ces entraînements EPIC. »
Je me permets de te donner un indicateur fiable et facile d utilisation :
Si tu arrives à réaliser les 3 dernières répétitions sur les valeurs des 3 premières, c est que tu n es pas loin du compte.
Sinon, il existe des systèmes de calcul par points pour t aider à évaluer la charge de travail suivant la nature du fractionné. Combiné avec la tenue d un cahier d entraînement, cela peut être efficace. Car cela sonne comme une évidence, chacun est différent et rien ne remplace l expérience de terrain.
Pour la chaleur, nos cousins Canadiens rencontrent actuellement une canicule meurtrière exceptionnelle. L on parle de 48°C à l ombre ! Par cette température, le mieux est sûrement la baignade.
Quand on a la chance d habiter au pied des montagnes, il faut inverser les consignes de GT. Il faut faire la séance EPIC le matin en Côte. Quand tu arrives en fin de matinée à 1700 m d altitude, tu es au frais. 😉
Éric
Je vois bien Pierre Latour finir premier Français à Paris.
noirvélo
Je crois que Latour va passer à coté de sa carrière , du talent certes , mais aucune régularité ni de progressivité … Des attaques mais pas de suite , à contre temps , bon partout mais super dans aucuns domaines , je ne lui vois pas de réel futur . Une énigme pour moi ce garçon …
mica
Je ne peux pas être tout à fait d’ accord, les équipiers sont équipiers, tout simplement parce qu’ ils ne peuvent pas être leaders il leur manque ce petit quelque chose qui fait la différence et ce n’ est pas toujours du au dopage.
Prenez le cas de M. Van der Poel et de son frêre David, l’ un est leader et prend toute la lumiére , l’ autre est équipier…..même pas sur ce TDF!
En athlétisme il y a les « liévres » et les supers champions……les uns peuvent courir le Marathon en 2 h 08 mn les autres en 2h 03 , voila toute la différence.
Pour l’ échappée d’ hier , il y en a un paquet qui pouvait être dans l’ échappée à trois, et aussi pas mal qui auraient pu résister comme Van Moer et il faut noter le caractére un peu artificiel de ce genre d’ échappée.
Coté un peu artificiel de ceux que l’ on laisse partir et aussi de la « chasse » déclenchée ou pas….. Hier on a bien vu que le peloton a laissé faire trés longtemps et un peu joué avec le feu…
Aujourd’ hui , j’ ai l’ impression d’ avoir vraiment vu une vraie course athlétique, le sport a regagné ses droits (hormis éventuels dopages….., ne soyons pas naifs!)
Le phénoméne Pogacar est vraiment impressionnant et dégage une vraie harmonie…….il y a chez lui un peu d’ Anquetil ou ,moins loin, du Lemond……un régal…..mais attention, on n’ est pas certain qu’ il progresse encore en montagne à voir dans les jours a venir.
Kung est aussi remarquable, tellement bien posé sur sa machine, moulinant parfaitement……je suis sur à au moins 110 t/ mn . (on peut en déduire qu’ il était loin d’ utiliser le fameux 58:11 sur le plat a ce rythme la, ça ferait plus de 60 Km/h……impossible sur 1/2 h et même sur 1/4 h)
Nos 2 duetistes du cyclo cross terminant avec une différence de 1 seconde ! incroyable.
Les Danois au top Vingegard et Asgren .
Encore une fois G. Thomas décevant et n’ ayant pas compris qu’ il tirait trop gros , un peu idem pour Alaf……….mais, paradoxalement, on ne l’ a pas trop vu à l’ image…..pourquoi ?
Un petit truc anodin, les motos ouvreuses ne sont pas toutes à la même distance du coureur qu’ elles ouvrent…….c’ est regretable et ça peut jouer un peu.
Petite question : ces rouleurs actuels , nous feraient ils oublier, Hinault, Lemond, Indurain, Armstrong, et Ulrisch et encore plus loin Anquetil , Riviére ou Gimondi (toujours et pour tous hors dopage…bien sur….ne soyons pas naifs)
Edgar Allan Poe
40 à 50 bornes de chrono par équipe. Un minima. Ça ferait des écarts, et du coup, débloquerait la course. car certains devraient attaquer de loin, jouer leur va-tout pour espérer reprendre du temps.
Quoique, au final, les Ineos se battraient contre Qsteps et Jumbo pour les premières places. Ça ne changerait pas grand chose sur l’échiquier !
Mais c’est un exercice particulier qui impose une préparation toute aussi particulière.
Pour les chronos, je ne comprends pas ceux qui aiment avoir les temps et le son dans les oreilles ou même qu’on leur parle avec un haut parleur. J’ai toujours dit non.
Le boss a sorti la boîte à gifles aujourd’hui. Tout le monde à 1’30. Ça impose le respect.
Et quand on sait qu’il est un sacré puncheur -LBL 2021-, que l’an dernier, personne n’a pu le lâcher en montagne… Et bien bon courage messieurs les loosers!
Qui est le commentateur avisé de LFR qui brocardait le Pogacar qui s’alignait sur des épreuves mineures avec une adversité faiblarde tout comme il ne parvenait pas à dominer outrageusement les championnats de Slovénie ? Tout le monde peut se tromper, mais le programme était bien en place, et ce depuis le mois de janvier au Maghreb.
On n’a visiblement pas à faire au même mental qu’ Ullrich
Thierry mtl
Pog est hors normes.
Il était bien évident qu’il laissait gagner les autres aux championnats nationaux.
Pour ce qui est de l’impact des Clm par équipes sur la suite du Tour… rappelle toi l’époque Armstrong.
noirvélo
Oui , « POG » est incroyable … Aussi facile sur le vélo qu’incroyablement frais après le CLM … Rien à voir avec le visage « défait » de Latour … Il garde ce visage juvénil d’un gamin à peine sorti de l’adolescence et qui mate du haut de ses 1.76m et 66 kg , des « hommes mûrs » , puissants ( Kung !!!) sur un parcours , pas tout plat , on est bien d’accord , mais loin d’être montagneux !!! Je veux qu’on m’explique , pour une fois pas par vous tous , (même si je fais confiance en votre savoir et votre bonne foi) , la « vérité vraie » avec raisons et arguments !!! Rester « baba » et admiratif devant ce gamin , ça ne suffit pas , ce serait trop simple , on a déjà assez donné !!!