Van Aert et Jumbo-Visma hier sur la 4e étape du Tour de France, tout simplement la perfection.
Irréprochable.
Vélo 101 ici. Watch, and learn.
Au sein de l’équipe néerlandaise, on avait visiblement coché la côte du Cap Blanc-Nez, située à environ 10 bornes de l’arrivée. Le plan de match était très clair, restait pu qu’à l’exécuter.
Exécuté, il le fut!
D’abord Van Hooydonck, puis Benoot, qui ont fait l’effort à bloc pour lancer Wout Van Aert.
Roglic et Vingegaard connaissaient évidemment le plan de match, même eux n’ont pas pu suivre!!
Au sommet de la dernière bosse de l’étape, Van Aert était solo. Pas de Mathieu Van Der Poel dans sa roue, encore moins de Tadej Pogacar.
Tout seul pour un chrono de 10 bornes jusqu’à la plus belle des victoires, solo, avec le maillot jaune sur le dos.
Fort, très fort. La classe Van Aert.
Rien à ajouter!
Du coup pour aujourd’hui et les pavés, Van Aert pourra voir venir, fort de ses 25 secondes d’avance au classement général. Sauf ennui mécanique, il devrait garder le jaune jusqu’à la Planche des Belles Filles vendredi. Ca sera difficile pour Mathieu de combler ses 38 secondes de retard sur Wout, mais c’est Mathieu et avec lui, on ne sait jamais.
Pour le reste, l’étape demain sera piégeuse pour les favoris, qui auront besoin d’un travail irréprochable de leurs équipiers. Antoine Duchesne, Hugo Houle et Guillaume Boivin seront de service pour les Mike Woods, David Gaudu et Thibault Pinot.
Quoi qu’il en soit, après le calme plat et assez ennuyeux du Danemark, on a enfin eu droit à un premier beau final sur ce Tour de France!
Jour de transfert du Danemark à la France aujourd’hui sur le Tour de France.
Les trois premières étapes sur le sol danois ont été un franc succès, le public étant (très) nombreux sur le bord de la route.
Victoire surprise d’Yves Lampaerts sur le chrono du premier jour, celle-là personne ne l’avait prédit.
Hier au sprint, c’est Dylan Groenewegen qui s’impose après une certaine mésentente entre Laporte et Van Aert dans les tous derniers moments du sprint final.
Les images sont claires: Laporte lance le sprint pour Van Aert sur la gauche, Van Aert ne reste pas dans la roue et par plutôt sur la droite, Laporte ne s’en rend pas tout de suite compte et reste bien décalé de son leader, mais sans forcément relâcher son effort rapidement.
Du coup, un espace s’ouvre entre Van Aert et Laporte, et Groenewegen n’en demandait pas: il s’y engouffre et vient coiffer sur la ligne Van Aert, qui n’en croit pas ses yeux.
Bien joué de Groenewegen, il fallait avoir des nerfs d’acier pour passer à cet endroit à plus de 60 à l’heure, si tard dans le sprint.
Van Aert a-t-il bloqué Sagan derrière lui? Je ne le crois pas, Van Aert a produit un sprint clean en respectant sa ligne. Sagan aura-t-il pu forcer le passage? À 22 ans peut-être, plus maintenant.
Au général, Wout Van Aert reste en jaune et tout baigne pour l’équipe Jumbo-Visma jusque maintenant. Tadej Pogacar est également très bien placé, 3e du général à 14 petites secondes du maillot jaune.
Pour d’autres, on a déjà une très claire indication qu’ils joueront les victoires d’étape, et non le général. C’est le cas de Mike Woods (+2min15), de Thibault Pinot (+2min07), de Rigoberto Uran (+2min), de Guillaume Martin (+1min49), de Damiano Caruso (+1min41) et de Warren Barguil (+1min19).
D’autres sont déjà près d’une minute de retard sur Van Aert et 45sec sur Pogacar, je pense notamment à Ben O’Connor, à David Gaudu, à Jakob Fuglsang, à Nairo Quintana, ou encore Enric Mas et Daniel Martinez. L’addition monte vite!
Alors que la 109e édition du Tour de France s’élance aujourd’hui de la capitale mondiale du vélo, Copenhague, petit tour d’horizon des étapes clé de l’épreuve, des favoris pour les principaux classements, et des diverses stratégies d’équipe.
Le parcours
Au menu des Messieurs les coureurs, 3 350 kms entre Copenhague et Paris, répartis selon la formule classique, soit en 21 étapes et exceptionnellement trois jours de repos, le 3e (lundi prochain) étant nécessaire en raison du transfert de retour des coureurs du Danemark vers la France.
Première semaine
Le chrono aujourd’hui n’aura pas grand impact sur le classement à Paris, et sera réservé aux spécialistes comme Ganna, Asgreen ou encore Kung, ce dernier ayant une revanche à prendre après le Tour de Suisse qu’il a connu.
Les deux étapes en ligne au Danemark, sans relief, se résumeront essentiellement à de la nervosité et des chutes dans le peloton, et à l’histoire d’un pont samedi, le Grand Belt situé juste avant l’arrivée de la 1ere étape. Très exposé au vent de côté, tout le monde voudra s’y présenter placé, ca va être dantesque à son approche à des vitesses très élevées. Spectacle garanti.
La présence de pavés mercredi prochain entre Lille et Arenberg sera à surveiller, les risques de pépins mécaniques et de chutes étant multipliés, mais je pense que la difficulté de cette étape somme toute assez courte (153kms) a été sur-évaluée. On annonce également très beau en France la semaine prochaine, les coureurs évolueront dans d’excellentes conditions climatiques.
Les étapes 4 (Dunkerque-Calais) et 6 (Binche-Longwy) seront réservées à des baroudeurs, cette année on a vu bien davantage des échappées aller au bout que les années précédentes. Beaucoup de coureurs voudront s’échapper, ce qui garantira des départs d’étape animés.
Le premier vrai test pour les favoris du général, c’est évidemment la 7e étape et son arrivée à la Super-Planche-des-Belles-Filles dans les Vosges. On aura une première indication des hommes en forme, tout comme deux jours plus tard sur la route vers la belle station de Châtel.
Deuxième semaine
Après une remise en route entre Morzine et Mégève lors de la 10e étape, on abordera les choses sérieuses dans les Alpes avec deux magnifiques étapes, les 11e et 12e.
L’enchainement Galibier (via Télégraphe, le côté le plus difficile) et Granon lors de la 11e étape est un rendez-vous pour les favoris du Tour: il n’y aura plus de marge de manoeuvre, il faudra suivre les meilleurs. La montée du Granon est terrible et je pense qu’on aura un podium final presque défini au soir de cette étape.
L’étape-reine de ce Tour selon moi survient le lendemain entre Briançon et l’Alpe d’Huez, un grand classique: Galibier via Lautaret, Croix de Fer et la montée mythique sur l’Alpe d’Huez. Souvent dans l’histoire du Tour, le maillot jaune à l’Alpe d’Huez est le maillot jaune sur les Champs Élysées. Si vous avez une seule étape à regarder en intégralité sur ce Tour, c’est celle-là!
Les trois étapes suivantes vers St-Étienne, Mende et Carcassonne seront compliquées car accidentées et piégeuses, mais en principe réservées aux baroudeurs/puncheurs.
Troisième semaine
Deux étapes selon moi seront vraiment importantes en troisième semaine du point de vue du classement général, soit l’arrivée en altitude à Hautacam ainsi que le chrono de 40 bornes la veille de l’arrivée.
Le reste ne devrait pas avoir une grande incidence sur le général, et permettront plutôt aux coureurs qui n’auront pas encore gagné de viser de belles victoires d’étape. Un Mike Woods, par exemple, y trouvera un terrain propice à s’exprimer.
Logiquement, à Hautacam au soir de la 18e étape, nous connaitrons le vainqueur de ce Tour de France.
Les favoris
Bien sûr, Tadej Pogacar. Vainqueur des deux dernières éditions, récent vainqueur du Tour de Slovénie, c’est l’homme à battre sur ce Tour. Il dispose d’une excellente équipe à son service, notamment le polonais Rafal Majka, lui aussi en grande condition. Pas impossible qu’il joue le maillot à pois celui-là!
Outre Majka, Pogo (ou Pogi, c’est selon) pourra aussi compter sur Bennett, McNulty, Soler et Hirschi, de quoi voir venir.
La réplique viendra en premier lieu de la Jumbo-Visma, qui aligne deux leaders: Primoz Roglic, à qui il manque toujours une victoire sur le Tour, ainsi que Jonas Vingegaard, 2e du Tour l’an dernier.
Pour les épauler, les Van Aert, Laporte, Benoot, Kruijswijk et Kuss, ouf!
Troisième équipe pour le général, Ineos-Grenadier avec les Geraint Thomas, récent vainqueur du Tour de Suisse, Daniel Martinez et Thomas Pidcock, ce dernier étant plutôt pressenti pour les victoires d’étape. Ils sont épaulés par les solides Castroviejo, Ganna, Kwiatlowski, Rowe, Van Baarle et Yates, une « dream team » du vélo.
D’autres coureurs peuvent rêver à une place parmi les 10 premiers à Paris, voire les cinq premiers: Alexandr Vlasov en premier lieu, mais aussi les Ben O’Connor, Romain Bardet, Enric Mas, Guillaume Martin, David Gaudu, Thibaut Pinot, Damiano Caruso, Rigoberto Uran, Nairo Quintana, Warren Barguil voire Jakob Fuglsang, Bauke Mollema et Giulio Ciccone. Pour certains d’entre eux, ils auront besoin de circonstances favorables.
Pour le maillot vert, ca sera intéressant entre les Peter Sagan, déjà 7 fois vainqueur, Caleb Ewan, Fabio Jakobsen, Michael Matthews et surtout, surtout, Mathieu Van Der Poel ou Wout Van Aert.
Les pois sont plus incertains, ca dépendra des circonstances. Le Canadien Mike Woods en a fait un objectif, mais ca sera difficile.
Pour le maillot blanc, c’est plié: Tadej Pogacar.
La stratégie des équipes
Les équipes du Tour n’ont pas toutes les mêmes ambitions.
UAE Team Emirates
Tout pour Pogacar.
Jumbo-Visma
On débarque avec deux leaders, l’expérience de 2021 ayant prouvé que ce n’est pas inutile… On joue le général chez Jumbo-Visma, mais Van Aert aura un statut particulier pour viser des étapes au sprint, sur les chrono voire en montagne, et le maillot vert.
Ineos-Grenadier
Réussir son Tour avec Ganna sur la première étape aujourd’hui, puis tout pour le général avec Martinez et Thomas. Pidcock et Yates pourront jouer leur carte personnelle sur des étapes accidentées voire en montagne.
AG2R-Citroen
Ben O’Connor visera le général, Cosnefroy les coups d’éclat et Aurélien Paret-Peintre aura à coeur de franchir un cap comme coureur et… dans le coeur du public français!
Bora-Hansgrohe
Le joker de ce Tour de France s’appelle Alexandr Vlasov qui pourrait surprendre au général. Attention à Großschartner et à Kamna en montagne, et à Politt sur les étapes en ligne. Une bien belle équipe selon moi!
Quick Step
Les sprints avec Jakobsen et les victoires d’étape. Pour eux, tout est bon à prendre sur ce Tour, mais le général on oublie ca.
Movistar
On aura dans la tête de marquer des points UCI pour le renouvellement de la licence WorldTour. Mas ira pour le général, les autres… faudra voir.
Cofidis
On voudra aussi marquer des points UCI. Martin sera une belle carte pour une place au général ou une victoire de prestige, et je sens bien Lafay pour une belle victoire d’étape.
Bahrain-Victorious
Ce Tour commence mal avec deux perquisitions de police… C’est une belle équipe de jokers, avec Caruso, Haig, Mohoric, Sanchez, Tratnik et Teuns. Ils ont l’avantage de ne pas avoir la pression… outre celle des flics.
Groupama-FDJ
On vise une place au général avec Gaudu, Pinot ira pour une belle victoire d’étape, misez sur un coup de sa part sur la Planche des Belles Filles où il jouera à domicile. Kung, pour les chronos, et Madouas, sur les étapes accidentées, auront une belle carte à jouer. Une belle équipe bien équilibrée!
Alpecin-Deceuninck
La superstar Van Der Poel débarque pour s’amuser sur ce Tour, et son tempérament d’attaquant ne manquera pas d’animer la course, surtout lorsque se présenteront des belles patates dans le final d’une étape. Jasper Philipsen sera leur carte lors des arrivées au sprint, alors ne vous étonnez pas de voir Mathieu amener dans le dernier kilomètre.
DSM
Bardet pour une place au général ou une belle victoire d’étape en montagne, John Degenkolb peut-être dans les sprints, mais face à la concurrence, ca sera difficile.
Intermarché
Une équipe de baroudeurs! Taco Van Der Hoorn est un coureur volontaire, on le verra souvent dans les échappées. Louis Meintjes sur les étapes accidentées.
Astana
Une victoire d’étape pour Lutsenko ou Moscon serait déjà bien.
EF Education
Les points UCI dans la tête, on verra si une place au général est possible avec Uran, sinon Bettiol, Bisseger ou encore Cort et Powless sont de bons coureurs capables de créer la surprise sur bien des terrains. Ils chercheront l’ouverture.
Arkea-Samsic
On sera vite fixé sur Quintana et Barguil, qui risquent tous deux de se rabattre sur des victoires d’étape en montagne.
Lotto-Soudal
On doit marquer des points UCI et Caleb Ewan est une sacré pièce maitresse pour y parvenir. Tim Wellens est un bon coureur et on rêve d’une belle victoire d’étape pour le dernier Tour de Philippe Gilbert.
Trek-Segafredo
Ciccone pour des exploits en montagne, Mollema le régulier pour la constance et une place d’honneur à Paris, Quinn Simons pour surprendre en montagne, Jasper Stuyven en baroudeur, la plus internationale des équipes a de quoi surprendre sur ce Tour.
Total-Énergies
Peter Sagan a donné récemment des signes d’un retour au plus haut niveau. On misera sur lui dans les sprints massifs, et les coureurs français Turgis, Latour et Vuillermoz pourront très certainement jouer leur carte personnelle sur plusieurs étapes, car dans cette équipe, c’est la victoire d’étape qui est chaque jour l’objectif.
Israel-Premier Tech
Woods jouera les victoires d’étape en montagne voire le maillot à pois, Fuglsang une place au général, et Chris Froome… faut voir. Chose certaine, chez Israel-Premier Tech, on doit marquer des points UCI, c’est capital sur ce Tour surtout si Lotto-Soudal, Movistar ou EF Education cartonnent.
Team Bike Exchange
Ils ont aussi la pression des points UCI. Groenewegen et Matthews ont tous deux de belles cartes à jouer au sprint, le premier sur les étapes en ligne, le 2e lorsqu’il faudra passer des bosses avant de se présenter dans le dernier kilomètre.
B&B Hôtels
Pierre Roland voudra se faire plaisir en montagne, sinon l’équipe visera surtout à montrer le maillot tous les jours dans les échappées, et partant de là on ne sait jamais, sur un malentendu ca peut marcher.
Encore pas mal de nouvelles autour du Tour aujourd’hui, avant le Grand Départ ce vendredi de Copenhague.
1 – Présentation des équipes. Très belle cérémonie que j’ai pris plaisir à regarder dans son intégralité. Excellent accueil du public danois, très nombreux!
3 – Tadej Pogacar. Son expérience et celle de son équipe sur le Tour des Flandres plus tôt cette année. Ca été mis en ligne que récemment.
4 – Guillaume Boivin. Et un coureur québécois de plus au départ, Guillaume Boivin, qui était le week-end dernier à Edmonton dans l’Ouest du pays pour les Championnats canadiens qu’il a terminé 2e derrière Pier-André Côté.
Boivin remplace un coureur indisponible en raison de la Covid qui perturbe déjà pas mal le Tour. L’encadrement de la Jumbo-Visma est également touché, AG2R-Citroen avec Jungels aussi, d’autres cas se multiplieront probablement dans les prochains jours, venant chambouler le planning et la stratégie des équipes.
Avec Boivin, ils sont trois coureurs québécois au départ du Tour, avec Houle et Duchesne. Ajoutez à cela l’Ontarien domicilié au Québec Mike Woods et vous avez quatre coureurs canadiens sur la Grande Boucle cette année, de quoi attiser notre intérêt!
5 – Maillots spéciaux. Ca devient une mode, de plus en plus d’équipes adoptent un maillot spécial à l’occasion du Tour.
Cette année, les équipes Education First, Israel-Premier Tech, Lotto-Soudal, Alpecin-Fenix, Bora-Hansgrohe, Jumbo-Visma et Trek-Segafredo ont consenti à la nouvelle mode.
Les maillots EF, Israel-Premier Tech et Bora-Hansgrohe me paraissent particulièrement réussis et apportent un vent de fraicheur dans le peloton.
6 – Marc Kluszczynski. Cette année encore, des collaborations spontanées pourraient être publiées sur ce site avec Marc.
Marc m’a récemment fait parvenir ce petit billet au sujet du jeune cycliste Alexys Brunel, 23 ans, qui a claqué la porte de l’équipe UAE Team Emirates il n’y a pas longtemps.
Junior promis à une belle carrière chez les Pros, fantasque, entier, voire dilettante, Alexys Brunel avait été engagé par Marc Madiot à la Groupama-FDJ en World Tour ces deux dernières saisons. Mais il ne rentrait pas dans le moule d’un coureur pro. Des parties de tennis l’après-midi, très peu appréciées d’un directeur sportif et du leader de l’équipe pendant une semaine de compétitions, il fut éjecté de l’équipe à la fin 2021. Madiot le jugeait « trop irrégulier » et vraisemblablement impossible à cadrer. Car un cycliste pro se doit d’être docile et d’obéir aux ordres du DS. L’omerta faisant le reste, tout se passe dans le meilleur des mondes (1).
On était donc étonné de le voir signer un contrat de deux ans chez UAE Team Emirates en début de saison, comme équipier de Tadej Pogačar, et avec comme DS Mauro Gianetti. Alexys Brunel parlait d’une approche plus ludique chez UAE, approche qui le rendait plus rigoureux ! Gianetti aurait eu alors avec le français (qui déclarait « je suis plus libre ») une approche psychologique bien plus adéquate que celle de Madiot. C’est fort possible.
Mais tout cela s’est écroulé fin juin, une semaine avant le début du TdF. Brunel était « avec des coureurs qui marchent ». Et subitement, il n’a plus voulu marcher avec eux. Il avait déclaré être bien conscient de l’anormalité française qui veut qu’un jeune coureur de 22 ou 23 ans ait du mal à éclater au plus haut niveau dans une équipe française contrairement aux équipes étrangères. Mais il n’en avait que faire des soupçons. Elevé dans l’éthique à la FDJ, il avait affirmé qu’il ne toucherait jamais au dopage. Peut-être s’est-il trouvé au pied du mur avec UAE ? Le 23 juin, il demandait la résiliation de son contrat. On n’en saura pas plus.
(1) Tom Dumoulin n’avait pas fourni non plus beaucoup d’explications sur son retrait du cyclisme. D’autres pro ont choisi une autre approche du cyclisme, moins rigoriste : Alex Howes, Lachlan Morton, Quinn Simmons.
7 – Points UCI. À l’amorce du Tour, plusieurs équipes se doivent de marquer des points car leur place n’est pas encore assurée parmi les 18 premières équipes mondiales. On pense ici à Israel-Premier Tech, Lotto-Soudal et Bike Exchange, les premières concernées, mais aussi des équipes comme Cofidis, Movistar, EF Education voire DSM et Arkea qui ne peuvent pas dormir sur leurs lauriers.
Ca va être très intense en première semaine du Tour, c’est moi qui vous le dit. Lotto voudra marquer des points avec Caleb Ewan, Bike Exchange voudra se placer dans des échappées tout comme EF Education, voire Cofidis.
Aux enjeux du Tour, voilà que s’ajoutent cette année plus particulièrement les enjeux WorldTour. Cocktail explosif!
8 – Télévision. Le Tour à la télé, ce sera sur France Télévision bien sûr, pour l’intégralité des étapes. Retour de l’équipe de 2021, Marion Rousse en moins: Laurent Jalabert, Thomas Voeckler, Nicolas Geay, Alexandre Pasteur.
Le Tour sera également disponible sur Eurosport et GCN+.
Au Québec, Flo Bikes retransmettra l’événement. C’est vous qui voyez.
Perso, ce sera France Télévision!
9 – Giro Donne 2022. Pendant que le peloton masculin s’élance sur le Tour au Danemark, le peloton féminin s’élance sur le Giro. La présentation des équipes est ci-bas.
Cinq coureures canadiennes au départ de la course, soit Magdeleine Vallières-Mill et Sara Poidevin (EF Education), Olivia Baril (Valcar), Anna Gabrielle Traxler (Roland Cogeas) ainsi que Leah Kirchmann (DSM).
La couverture du Tour de France 2022 débute sur La Flamme Rouge par ce premier journal du Tour.
1 – Vendredi. Les coureurs du Tour prendront le départ de la première étape ce vendredi, un chrono de 13 km dans les rues de Copenhague.
Un vendredi, et non le samedi?
C’est exceptionnel, et c’est dû au départ hors de France, qui exige un transfert pour rapatrier ensuite les coureurs dans l’Hexagone. Trois étapes sont prévues au Danemark avant ce transfert le lundi 4 juillet.
2 – Danemark. Les deux étapes en ligne des 2e et 3e étapes au Danemark seront très probablement réservées aux sprinters, qui débarquent avec force sur ce Tour: Caleb Ewan, Wout Van Aert, Fabio Jakobsen, Bryan Coquard, Jasper Philipsen, Mathieu Van Der Poel pourquoi pas, John Degenkolb, Alexandr Kristoff, Peter Sagan, Michael Matthews pour ne nommer que ceux-là.
Sur fond d’une guerre inter-équipe pour marquer les précieux points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour en fin de saison, ca pourrait engendrer une lutte sévère pour les bonnes positions une fois dans les 10 derniers kilomètres. Sans être difficile au niveau du parcours, ce début de Tour pourrait toutefois être très explosif.
3 – Le premier chrono. En anglais, on dirait « dead flat ». Traduction libre, « désespérément plat »!
Misez un spécialiste du chrono, voire un pistard. Filippo Ganna étant au départ pour Ineos, je vois mal comment ce premier chrono pourrait lui échapper. Stephan Kung devrait être dans le coup aussi, peut-être un Kasper Asgreen chez Quick Step, voire les Stefan Bissegger ou encore Wout Van Aert.
Chose certaine, si Pogacar fait dans les 5 premiers, ouch pour la suite!
L’UCI et les autres instances auraient-elles des informations sur les substances dopantes actuellement en usage probable au sein du peloton pro? La suite sera intéressante et gageons que ce Tour de France pourrait nous réserver aussi des surprises sur ce front.
5 – Covid. Rien de rassurant non plus sur ce front, le peloton présent au récent Tour de Suisse ayant été décimée par le virus.
Wait and see sur le Tour, mais il est d’ors et déjà certain que les équipes devront user d’une grande prudence pour éviter les contagions. Trois semaines, c’est long.
6 – Trois. Ils sont trois ex-vainqueurs du Tour de France au départ de Copenhague, soit Chris Froome, Geraint Thomas et bien sûr Tadej Pogacar.
7 – Alaf. Pas de Tour de France cette année pour le champion du monde Julian Alaphilippe, question de pouvoir continuer sa convalescence tranquillement et de se préparer pour ses trois objectifs de fin de saison, soit la Vuelta, les Mondiaux et le Tour de Lombardie.
Alaphilippe avait pourtant démontré une condition physique très correcte le week-end dernier durant l’épreuve sur route des Championnats de France.
Un champion du monde français privé de Tour de France, ca n’a pas manqué de faire réagir en France. Lefevere a peut-être sous-estimé l’impact à ce niveau.
Alors, une bonne décision? Personnellement, je ne suis pas de cet avis. Alaphilippe aurait pu tirer profit de ce Tour de France pour accélérer son retour au plus haut niveau, et viser des victoires d’étapes en 2e et 3e semaine.
8 – Coureurs canadiens. Ils seront trois au départ de cette Grande Boucle, soit Mike Woods et Hugo Houle chez Israel-Premier Tech, ainsi qu’Antoine Duchesne chez Groupama-FDJ.
Mike Woods a déjà avoué faire du maillot à pois et des victoires d’étape en montagne son objectif principal de ce Tour.
Hugo Houle n’aura pas beaucoup de liberté, il devra travailler pour protéger ses leaders Fuglsang et Woods durant la première semaine en particulier. Il n’est pas exclu qu’on lui laisse tenter sa chance cependant sur une étape accidentée en 2e semaine.
Antoine Duchesne devra lui aussi travailler pour ses leaders Gaudu et Thibault. Sa sélection a eu de quoi surprendre, même si on est très content pour lui, après deux saisons plus difficiles. Bruno Armirail était manifestement l’autre choix logique, le Français n’a pas été retenu et a envoyé un message clair à ses dirigeants, Marc Madiot en tête, en remportant le titre de champion de France du chrono vendredi dernier. Question de faire mal paraitre l’encadrement de Groupama!
9 – Bonifications. Parce que dans le cyclisme moderne, ca peut se jouer sur les bonifications sur la ligne d’arrivée de chaque étape, sauf les chronos. Sur ce Tour, 10, 6 et 4 secondes de bonif seront attribuées aux trois premiers de l’étape.
10 – Primes. 500 000 euros au vainqueur du général comme d’hab, un prix qui n’a pas changé depuis plusieurs années malgré l’inflation!
Chaque coureur qui terminera ce Tour de France recevra 1000 euros.
Chaque jour, le porteur du maillot jaune reçoit une prime de 500 euros.
Un vainqueur d’étape sur ce Tour empoche 11 o00 euros.
Un vainqueur d’un sprint intermédiaire en cours d’étape, 1 500 euros.
Les vainqueurs final du maillot vert et du maillot à pois, empocheront 25000 euros. Le vainqueur du maillot blanc, 20 000 euros.
Le combatif du jour reçoit 2000 euros, et le super combatif à la fin du Tour 20 000 euros.
Enfin, le Souvenir Henri Desgranges vaudra au premier coureur à le franchir une prime de 5 000 euros.
Au total, toutes les primes s’additionnent au montant total de… 2 282 000 euros. Joli pactole!
La canicule et la… Covid-19 fait des ravages actuellement sur le Tour de Suisse.
Mais pas que. Hugo Houle aussi!
L’équipe Jumbo-Visma s’est retirée de la compétition au matin de la 5e étape hier, Covid oblige. À trois semaines du Tour, c’est un coup dur pour la formation néerlandaise, surtout pour Sepp Kuss et Rohan Dennis qui étaient tous deux pressentis pour être sur la Grande Boucle. À voir s’ils pourront être de l’aventure prochaine.
Des chaleurs étouffantes sont annoncées aujourd’hui et surtout demain samedi sur l’Ouest de l’Europe, ca risque de durcir considérablement les trois étapes qui restent sur ce Tour de Suisse. En montagne, la chaleur peut faire des ravages, l’intensité de l’effort et la vitesse moindre en ascension multipliant les effets des températures élevées.
Déjà fatigués, les coureurs vont souffrir dans les deux prochains jours, c’est certain. La 2e étape de la Route d’Occitanie sera d’ailleurs réduite à… 36 kilomètres aujourd’hui en raison de la canicule (contre 155 prévus initialement).
En attendant, quelle étape hier en Suisse!
Le final a été magnifique, notamment avec le Québécois Hugo Houle qui a pris la tête du peloton avec 10 bornes à faire, au pied de la dernière grosse bosse.
Un train d’enfer!!!
Hugo a fait péter Remco Evenepoel et Thibault Pinot, excusez-du-peu. Y’a pas beaucoup de coureurs qui pourront s’enorgueillir de pareil exploit.
Très solide, Hugo, qui bossait alors pour son leader Jakob Fuglsang, bien calé dans sa roue à ce moment.
Être capable de faire la différence avec des acteurs-clés, c’est vraiment cool !
Hugo Houle sur sportcom, 16 juin 2022
Malheureusement, Fuglsang a manqué de réussite dans le dernier kilomètre. étant devancé sur la ligne par un excellent Alexandr Vlasov et un surprenant Neilson Powless.
Pour Hugo, si cela ne lui garantit pas sa place sur l’équipe du Tour, je ne sais pas ce qu’il faudra!
Pour le général en Suisse, misez Vlasov qui pourrait donc faire le doublé Romandie-Suisse. Très costaud dans le final hier, il semblait avoir une puissance bien supérieure à tous ses adversaires.
Pour samedi et dimanche, attention à son coéquipier Sergio Higuita, que j’ai trouvé facile hier dans les ascensions.
La Bora-Hansgrohe a tout une équipe, avec aussi Maximilian Schachmann et Felix Großschartner qui sont tous deux à l’affut. Ouf!!
Geraint Thomas et Thomas Pidcock pour Ineos ne sont pas à prendre à la légère non plus.
On sent enfin que le Colombien Rigoberto Uran monte en puissance depuis un moment, c’est bien.
Ca sera intéressant à suivre!
Festival des sprinters
Sinon, on suit avec intérêt ce qui se passe en Slovénie, en Belgique et en France sur la Route d’Occitanie.
Festival de sprinters hier avec Philipsen qui s’impose en Belgique, Groenewegen en Slovénie et Demare en France.
En Slovénie, Pogo a fait une grosse impression sur la 1ere étape, créant la sélection. Si la compétition n’est pas à la hauteur de celle qu’on retrouve habituellement en WorldTour, y’a des signes qui ne trompent pas. Il sera prêt pour le Tour!
On savait que le plateau de ce Dauphiné n’était pas le plus relevé de l’histoire.
En gros, l’équipe Jumbo-Visma est débarquée avec son équipe A, et (presque) toutes les autres avec leur équipe B.
Ben ca n’a pas loupé: on n’a vu que du Jumbo-Visma sur cette semaine du Dauphiné.
Il y aura eu tout de même un excellent Pierre Rolland pour animer la course, un Kenny Ellissonde aussi, voire de belles échappées dont certaines sont allées au bout. Du beau cyclisme tout de même, peut-être sans le suspense du classement général.
Et que dire de ces deux belles étapes en montagne samedi et dimanche?! Je me suis régalé de cette ascension de la Croix de Fer.
Pour le reste, Jumbo-Visma a fait son « statement » en vue du Tour: il faudra compter sur eux. Quand Roglic ou Vingegaard accéléraient, plus personne derrière.
Roglic rassure donc tout le monde, Vingegaard aussi, et les lieutenants Van Aert, Laporte, Kruijswijk ont aussi bien accompli leur travail. Ouf, la UAE Team Emirates aura de l’opposition sur la Grande Boucle.
Van Aert a été encore une fois impressionnant. Objectif maillot vert sur le Tour.
Et pendant ce temps, Mathieu Van Der Poel récupère de son Giro et prépare son Tour du côté de Livigno, alternant sorties sur route dans les cols du coin (Stelvio, Gavia, etc.), et sorties de VTT.
Seul Ben O’Connor aura su résister un peu au rouleau compresseur Jumbo sur ce Dauphiné. Belle 3e place pour le jeune Australien qui fait ainsi encore plaisir à son pays, après la victoire de son compatriote Jai Hindley sur le Giro.
J’ai bien aimé également revoir devant Esteban Chaves.
J’attendais un peu mieux de Warren Barguil.
Enfin, à noter l’excellente tenue, notamment en montagne, du Canadien James Piccoli, qu’on a vu s’accrocher longtemps au groupe maillot jaune loin dans les grands cols. Vraiment très bien!
Où est Mike Woods?
Le Tour de Suisse s’est élancé hier, mais sans Mike Woods pour Israel-Premier Tech, une surprise pour moi comme pour plusieurs.
Le seul Canadien chez Israel-Premier Tech en Suisse est Hugo Houle, qui a connu une bonne 1ere étape hier.
Fort d’une belle 2e place au Mercan’Tour, je pensais vraiment que Mike peaufinerait sa condition en Suisse cette semaine. La course était à son programme.
Tadej Pogacar n’est pas au départ non plus, ayant préféré faire comme l’an dernier et privilégier le Tour de Slovénie. L’histoire récente nous prouve que cela lui réussit bien.
C’est parti hier et c’est Wout Van Aert qui a ouvert le compteur.
En forme, Wout Van Aert, et le champion belge a des visées sur le maillot vert du prochain Tour de France.
Ca devrait être intéressant dès les premiers jours de course, avec notamment un certain… Mathieu Van Der Poel qui a confirmé sa présence sur la Grande Boucle. Les deux éternels rivaux pour un duel de titans au plus haut niveau!
2 – Dauphiné bis
Pas le meilleur plateau de l’histoire, mais quelques coureurs à surveiller car ils préparent leur mois de juillet.
Et en premier lieu l’équipe de Wout Van Aert, Jumbo-Visma, qui débarque au Dauphiné avec leur deux grosses pointures pour le général, Primoz Roglic et Jonas Vingegaard. Christophe Laporte, Steven Kruijswijk, Tiesj Benoot complètent notamment l’effectif, clairement l’équipe à battre cette semaine.
Chez Ineos, on est débarqué avec l’équipe B, Geoghegan ex-vainqueur du Giro en tête d’affiche. Faut voir.
Caruso et Haig chez Bahrain, O’Connor et Paret-Peintre chez AG2R – Citroen, Gaudu et Madouas chez Groupama-FDJ, McNulty et Bennett chez UAE, Meintjes chez Intermarché, Barguil chez Arkea-Samsic et Chaves chez EF sont les autres coureurs d’intérêt à suivre.
L’intérêt est la jonction des tubes horizontal et vertical, très particulier. On avance des gains en confort et en aérodynamisme, le gros truc depuis deux ans.
Le video ci-bas produit par Road.cc donne également un très bon aperçu.
Hâte d’en connaitre le prix! Comme disait l’autre, si tu demandes c’est que tu ne peux pas te le permettre…
4 – Plan B, avec Jumbo-Visma
Le beau documentaire du dernier Tour de France vécu de l’intérieur de l’équipe Jumbo-Visma a refait son apparition sur YouTube. Pour ceux qui l’auraient manqué, et en préparation pour le prochain Tour!
5 – Mathieu Van Der Poel
Le champion néerlandais connaît pas mal de succès sur la route cette saison, son dernier étant le maillot rose du dernier Giro.
Comme les places sur la première ligne de départ sont un réel avantage lorsqu’on veut jouer la gagne et que ces places se jouent au niveau des résultats antérieurs, MVDP n’aurait pas d’autres choix que d’engranger des succès en 2023 pour s’assurer d’un bon départ en 2024.
Cela voudrait probablement aussi dire qu’on le verrait plus actif en cyclocross durant les deux prochaines saisons, et ce n’est pas pour me déplaire!
C’est la 3e année de suite que le Tour de Beauce est à l’arrêt. La suite est de plus en plus inquiétante, même si le communiqué de presse mentionne que l’épreuve sera de retour sur le calendrier de l’Union Cycliste Internationale (UCI) du 14 au 18 juin 2023.
Dans son communiqué, l’organisation évoque les coûts élevés, un plateau incertain, une pénurie de voitures disponibles comme les principales raisons de la décision.
Espérons pour 2023, le Tour de Beauce a révélé tellement de bons coureurs du peloton pro…
8 – Grand Prix de Charlevoix
C’est un autre fleuron du cyclisme québécois, mais chez les amateurs: le difficile Grand Prix cycliste de Charlevoix, présent dans notre univers depuis de nombreuses années déjà.
L’épreuve aura lieu le week-end prochain du côté de Baie-Saint-Paul, magnifique région s’il en est.
Pour les coureurs Maitres, un chrono le samedi matin, une course de côte le samedi après-midi et une course sur route le dimanche matin, longue de 126 kilomètres. Assurez-vous d’avoir des braquets appropriés, sinon la montée de Ste-Irénée vous laissera des souvenirs impérissables!
On s’inscrit jusque jeudi midi, après il sera trop tard.
C’est une montre d’intérêt pour ceux qui, comme moi, pratiquent plusieurs autres sports que le cyclisme (ski de fond, natation, musculation, par exemple): la Forerunner 955, le dernier fleuron de la gamme Garmin.
Bourée de statistiques sur votre entrainement, les fonctions comme Music sont toujours disponibles. Intéressant, la version « solaire » qui permet d’augmenter la durée de vie de la batterie en l’alimentant par les rayons solaires. Pas bête.
Le Tour de Suisse, le Tour de France et la fin de la saison seront vraiment cruciaux pour l’équipe canado-israélienne. Les coureurs auront de la pression, pas de doute là-dessus.
Après quelques jours d’errance, retour au service normal sur LFR avec ce Tour de l’actualité. Tant à dire!
1 – le Giro, joué sur deux petits kilomètres
Quelle fin de Giro!
La surprise est venue samedi, sur les pentes de la Marmolada, à moins de deux kilomètres de l’arrivée. Carapaz a cédé d’un coup, 1min30 en moins de deux kilomètres, presque pas croyable pour un coureur pro.
Je vous avoue que je ne l’avais pas vu venir celle-là.
L’erreur de Carapaz a été d’essayer de suivre la première salve de Hindley: mis dans le rouge, il a complètement explosé par la suite. Ca lui coûte le Giro, le tarif est sévère.
Saluons aussi le travail intelligent de la Bora-Hansgrohe qui avait envoyé Kamna dans l’échappée, ce dernier pouvant servir à Hindley un bon relais avant de décrocher Carapaz. Bien fait.
Le chrono dimanche n’a été qu’une formalité.
2 – Jai Hindley
Découvrir un peu mieux ce jeune coureur australien de 26 ans.
3 – Le Tour et Jai Hindley
L’Australien peut-il remporter le Tour, maintenant qu’il a gagné le Giro?
Restons calme.
La compétition sur le Tour est une coche supérieure à celle du Giro, la pression aussi. Un Pogacar, un Roglic, un Bernal, lui semblent supérieurs. Mais Hindley a aussi battu Carapaz, 3e du Tour l’an dernier.
On sait jamais, sur un malentendu ca peut marcher.
4 – Van Der Poel régale
Méchant Giro de Mathieu Van Der Poel !
Une victoire d’étape, trois jours en rose, devant presque tous les jours dans la dernière semaine en montagne, et une troisième place lors du chrono du dernier jour dans les rues de Vérone.
Je suis convaincu que Van Der Poel était venu sur ce Giro pour faire un vrai test, test réussi s’il en est. Il franchira un pallier grâce à ce Giro, aucun doute là-dessus. Ses adversaires peuvent se faire du souci pour la suite!
La suite justement, le Tour de France. On va se régaler.
Et Mathieu régale aussi le public une fois la course jouée…
5 – Licences WorldTour
De loin, l’équipe Israel-Premier Tech est celle qui a marqué le moins de points sur ce Giro en prévision du renouvellement des licences World Tour en fin d’année.
De quoi nourrir des inquiétudes.
6 – Mercan’Tour Classic
L’équipe Israel-Premier Tech s’est cependant reprise hier sur le Mercan’Tour, plaçant deux coureurs (Fuglsang et Woods) aux deux premières places.
David Gaudu complète le podium.
Pour Fuglsang et Woods, c’est très intéressant de les voir en bonne condition à l’approche du rendez-vous de juillet.
À noter en 11e place, un certain Chris Froome aussi pour Israel-Premier Tech, et qui retrouverait de bonnes sensations à l’approche du Tour.
La fin de course est ici.
7 – Tro Bro Léon
Pour ceux qui voudraient revoir cette très belle course, l’édition 2022 est ici. Superbe!
8 – Dauphiné Libéré
Nos yeux se tournent désormais vers le Critérium du Dauphiné Libéré qui démarre dimanche prochain depuis La-Voulte-sur-Rhône.
Deux superbes étapes durant l’épreuve, les deux dernières.
Samedi 11 juin prochain, St-Chaffrey-Vaujany, 135 petits kms mais le Galibier, la Croix de Fer avant l’ascension finale (pas facile!) vers Vaujany.
Un grand classique, qu’on prend plaisir à redécouvrir chaque fois. Paysages sublimes, au coeur des Alpes. À ne pas manquer.
Le lendemain dimanche, une autre étape courte (139 kms), mais plusieurs très beaux cols à partir de Saint-Alban-Leysse, mon coin de pays: Plainpalais (direction Revard!), Leschaux, puis Colombière avant l’ascension vers le Plateau de Solaison, au dessus du Mont Saxonnex.
Ca sera super-intéressant. Présentation des favoris dans les prochains jours sur ce site.
C’est l’écart qui sépare le maillot rose Richard Carapaz de son dauphin, Jai Hindley, 2e à trois petites secondes.
Après 16 étapes!
Deux autres coureurs sont à moins d’une minute du maillot rose: Joao Almeida, à 44 secondes, ainsi que Mikel Landa, à 59 secondes.
Ce Giro est loin d’être terminé, et on ne peut exclure que ca se joue sur les secondes de bonif aux arrivées.
Ca va batailler ferme pour franchir cette ligne, et gageons que la Ineos va encourager dès aujourd’hui des échappées avec de nombreux coureurs qui ne sont plus dangereux au général, question de prendre ces secondes sur la ligne, et ainsi qu’elles ne soient plus une menace pour Carapaz lorsqu’il s’y pointera.
Ca sera notamment des chances pour les Guillaume Martin du peloton!
S’il veut gagner ce Giro, Hindley devra toutefois s’assurer d’un certain coussin à l’approche du dernier chrono dans les rues de Vérone. Ce n’est pas un grand rouleur.
Aujourd’hui, 168 kms à franchir, avec deux cols classés en première caté dans le final. Le plus difficile est le dernier, le Monterovere, un 8km à près de 10% de moyenne. C’est là que ca se jouera pour le général demain.
Outre les secondes de bonif, ce sont les alliances qui menaceront le plus le maillot rose de Carapaz.
Bora-Hansgrohe a deux coureurs dans les 10 premiers du général, Bahrain-Victorious et Intermarché aussi. Ca donne beaucoup d’options pour tenter d’isoler Carapaz dans le final. Imaginez que Bilbao ou Buchmann passent à l’offensive demain dans le Passo Del Vitriolo à 45 kms de l’arrivée, ca pourrait créer du dégât si jamais Carapaz était déjà peu entouré.
Surprenante équipe Intermarché par ailleurs, qui réalise un Giro vraiment superbe. Hier, pour leur deuxième victoire d’étape, c’est leur grimpeur Jan Hirt qui s’est imposé, après un joli numéro dans le San Christian pour parvenir à se défaire d’un Thymen Arensman surprenant pour DSM.
J’aime également le tempérament très offensif de Vicenzo Nibali et d’Alejet Valverde sur ce Giro: ils essaient, ils tentent des coups, on les voit sans cesse essayer de trouver l’ouverture.
Ce Giro se sera joué en partie sur des abandons, comme celui, très malheureux il y a quelques jours, de Romain Bardet. Gageons que nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises dans le registre des rebondissements.
Aprica
De beaux souvenirs en tête alors que les coureurs négociaient hier les derniers mètres de l’étape dans cette longue rue toute droite au coeur d’Aprica… et notamment ceux de mes deux participations à la Campionnissimo, par delà les Passo di Gavia, Mortirolo (par son côté le plus dur) et San Christina. Mon Dieu! J’en ai bavé, mais le passage au sommet du Gavia ou du Mortirolo demeure toujours un grand moment.
Ceci étant, pour découvrir tout le secteur, je recommande plutôt Bormio, beaucoup plus central puisque permettant de se diriger rapidement vers le Gavia, le Stelvio et l’Umbrail Pass, le Mortirolo ou encore le lac de Cancano.