Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 18 of 350

Le Tour de l’actualité

Plein de courses intenses, des surprises, des confirmations, des controverses, quel week-end de cyclisme! Et tout cela sur fond de Mondiaux, dans moins de deux semaines…

1 – Un guerrier champion canadien!

Très belle victoire du guerrier Guillaume Boivin samedi dans la course sur route des Championnats canadiens.

Son 2e titre national chez les élites dans la discipline, après celui acquis en 2015.

Guillaume pourra porter le maillot de champion canadien sur les courses WorldTour en Europe et ca, ca fait rudement plaisir.

Guillaume l’a emporté avec la manière, auteur d’une longue et belle échappée solitaire. Gagner solo, c’est quand même quelque chose. Il était le plus fort samedi dernier, pas de doute là-dessus. Lui et les autres.

Avec une première participation au Tour de France en juillet dernier, Guillaume connait une très belle saison et cette victoire vient la couronner. Très content pour lui, compte tenu de ses années « galère » où il a dû composer avec des blessures à répétition. Forcément, le doute s’installe après un moment et de revenir ainsi cette saison au plus haut niveau, ca force le respect.

À 32 ans, le meilleur est peut-être encore à venir en Europe pour ce solide coureur, à commencer par les prochaines courses dont les Mondiaux qu’il devrait courir pour l’équipe canadienne. On attend la confirmation de l’équipe.

2 – Canadiens: la controverse

Une controverse est apparue à l’arrivée samedi de la course sur route des Canadiens, Hugo Houle n’étant pas content de n’avoir pu rentrer sur le groupe de tête au sein duquel faisaient partie notamment Guillaume Boivin et Antoine Duchesne, les deux seuls autres coureurs « WorldTour » au départ de la course, car ce groupe – lisez Antoine – a relancé l’allure quand Hugo s’est rapproché tout près.

Hugo a refusé de serrer la main d’Antoine à l’arrivée, ces deux-là ayant pourtant beaucoup partagé depuis le début de leur carrière en Europe. L’histoire a été rapportée notamment par Simon Drouin dans La Presse.

C’est toujours triste ces situations. D’une part, c’est la course! Antoine et Hugo ne courent pas sous le même maillot, donc il n’y avait pas nécessairement de cadeau à se faire. Ce sont des coureurs pro après tout, on les paye pour gagner.

En même temps, il y a parfois des alliances de circonstances qu’il convient alors de respecter, tout comme les règles « non-écrites » du cyclisme (elles sont nombreuses).

Il était évident que les trois coureurs WorldTour avaient avantage à ne pas laisser un coureur « amateur » s’imposer sur ces Canadiens; après tout, le plus haut niveau, c’est eux. Après avoir fait un gros boulôt sans être relayé pour rentrer devant, je comprends Hugo d’avoir été frustré de voir ses amis WorldTour relancer l’allure et ainsi le condamner: l’explication aurait tout à fait pu venir plus tard…

Des erreurs ont été commises de part et d’autre selon moi, espérons pour le bien de la prochaine équipe canadienne sur les Mondiaux en Flandres dans 10 jours que la paix pourra rapidement revenir.

3 – Hugo et les autres sur le chrono

Hugo Houle ne repart pas les mains vides de ces Canadiens: dans le chrono vendredi, il a confirmé en mettant une valise à tous ses concurrents, s’imposant par plus d’une minute 30 sur son plus proche poursuivant.

Il s’est fait mal pour aller la chercher, celle-là, 41min d’effort tout de même… ce qui taxe forcément un peu, l’épreuve sur route étant le lendemain (samedi).

Gros week-end de travail!

4 – Canadiens: les autres perfs

Carton plein pour Alison Jackson, titrée sur le chrono et la route chez les élites.

Chez les U23, c’est un coureur de la région d’Ottawa, Carlon Miles, qui s’impose, une très belle victoire. Ce coureur continue de grimper les échelons, c’est intéressant de suivre sa progression.

Enfin chez les juniors femmes, la nouvelle championne canadienne s’appelle Jazmine Lavergne et vient d’Aylmer, tout près de Gatineau. Annoncée avec un grand potentiel, elle sera en action dans sa ville lors du prochain critérium le 18 septembre prochain.

Comique, elle pratique l’hiver le ski de fond avec le club Nakkertok. Comme quoi cyclisme et ski de fond peuvent faire très bon ménage… pourvu d’entretenir son coup de pédale quand même un peu l’hiver durant.

5 – Van Aert intouchable

On sait qui sera l’homme à battre sur les prochains Mondiaux: Wout Van Aert.

Il vient de remporter quatre étapes du Tour de Grande-Bretagne, raflant également le général le dernier jour en gagnant l’étape et en empochant les bonifs.

Surpuissant, il n’a pas eu de mal à déborder Andrei Greipel hier dans le sprint final. C’est magnifique de maitrise par le champion belge.

https://www.youtube.com/watch?v=eScRb-sT0iM

6 – Colbrelli champion d’Europe

Méchante course également hier du côté de Trente en Italie pour le Championnat d’Europe.

J’étais sur le bout de ma chaise sur les 50 derniers kilomètres avec cette échappée « royale » qui comportait notamment Pogacar, Cosnefroy, Evenepoel, Colbrelli, Trentin, Hermans et j’en passe.

Après un long travail de sape par son compatriote Hermans, Remco a mis les gaz dans l’avant-dernière ascension de la patate du circuit. C’était impressionnant et seuls Colbrelli et… Cosnefroy ont pu s’accrocher, ce dernier en se dépouillant complètement. La violence de l’effort de Cosnefroy était palpable à la télé.

Exit Pogacar, déposé par l’accélération d’Evenepoel. N’allez toutefois pas croire que le Slovène ne sera pas dans le coup aux prochains Mondiaux: il est évident qu’il monte actuellement en puissance pour sa fin de saison qui passera donc par les Flandres avant d’attaquer les classiques italiennes, et son objectif principal le Tour de Lombardie.

Cosnefroy hier a pété au pied de la dernière ascension, il apparaissait clair qu’il n’a jamais vraiment pu récupérer de l’accélération de Remco au tour précédent. Cosnefroy a pu sauver sa 3e place, une belle récompense pour ses efforts.

Seul Colbrelli a pu s’accrocher au prodige belge, mais n’a pas relayé et a pu le battre au sprint sans grande difficulté.

Evenepoel était si frustré à l’arrivée qu’il a adressé un bras d’honneur au clan italien!

L’erreur tactique lui revient pourtant entièrement selon moi: il a certes monté vite la dernière bosse, mais au train, faisant parfaitement le jeu du sprinter italien qui était au rupteur, mais qui a pu s’accrocher avec un tel effort rectiligne, lisse.

Il aurait été plus judicieux de Remco de baisser d’un ton pour ensuite accélérer une première fois, puis une deuxième: je suis sûr qu’il aurait décroché Colbrelli. Remco en a beaucoup fait devant à rouler comme une moto, ca fonctionne chez les amateurs mais pas chez les pros où le niveau est beaucoup plus homogène.

Colbrelli a définitivement été le plus malin. Le voilà avec une belle garde-robe, lui qui est champion d’Italie en titre. Normalement, il aura l’obligation de porter le maillot de champion d’Europe en course durant les 12 prochains mois… à moins qu’il ne gagne les Mondiaux!

7 – Evenepoel au service de Van Aert?

C’est du moins ce que prétend Remco: il se mettra à 100% au service de Wout Van Aert sur les prochains Mondiaux, tout en disputant le chrono à fond bien sûr.

L’équipe de Belgique aura de quoi répondre à celle de Slovénie, qui débarquera avec Roglic, Pogacar et Mohoric.

8 – La France qui gagne

C’était un plaisir de revoir (brièvement) Thibault Pinot devant une course hier sur les Championnats d’Europe.

C’était un plaisir de voir Benoit Cosnefroy être acteur du final avec les deux pointures Colbrelli et Evenepoel. Il ne lui a pas manqué grand chose et le sélectionneur national pourra monter une belle équipe avec des coureurs comme Alaphilippe, Barguil ou encore Bardet qui marchent bien en ce moment. L’équipe de France aura un bon coup à jouer sur ces Mondiaux pour défendre le titre d’Alaf!

Chez les juniors, c’est aussi un plaisir de voir le titre pour Romain Grégoire, avec la 3e place de Lenny Martinez, le fils de Miguel. Les dynasties familiales continuent d’exister dans le cyclisme, un sport où les coureurs pro ont forcément des bons gênes souvent hérités des générations précédentes.

9 – Mathieu, le retour

On peut dire que Mathieu Van Der Poel a réussi sa rentrée lors de sa première course sur route depuis le Tour puisqu’il s’est imposé hier de belle manière sur Antwerp Port Epic dans le nord de la Belgique.

Pour tout vous dire, Antwerp sera le lieu de départ de la course des Mondiaux dans 10 jours.

Van Der Poel a mené une belle échappée avec Taco Van Der Hoorn pour s’imposer au sprint. Le parcours était ponctué de plusieurs chemins de gravelle, un bon test pour son dos convalescent.

Van Der Poel a fait savoir que la décision finale pour son programme de fin de saison sera prise cette semaine, notamment sa participation aux Mondiaux puis à… Paris-Roubaix. Assurément piqué par les succès actuels de Van Aert son éternel rival, je ne serais pas surpris de voir Van Der Poel vouloir donner la réplique!

10 – Woods, la déception

Mike Woods termine le Tour de Grande-Bretagne en excellente condition, c’est évident. Payez-vous ces images de la 4e étape, où Woods donne la réplique à Van Aert et Alaphilippe:

https://www.youtube.com/watch?v=cfqBuECKdx4

Du coup, son forfait pour les Mondiaux est une déception pour tous les fans de cyclisme au Canada selon moi: le parcours dans les Flandres est exigeant, et Woods est en forme.

Dans une carrière pro, tu n’as pas 50 occasions de participer à des Mondiaux en représentant ton pays, qui plus est lorsque ces Mondiaux te conviennent.

Un Mondial pour sprinters, je comprendrais facilement la décision de Woods, mais là j’ai un peu plus de mal.

Woods préfère apparemment gérer sa fatigue pour tout miser sur les classiques italiennes de fin de saison.

Une victoire sur Milan-Turin n’aura jamais le même retentissement qu’une victoire ou un podium sur les Mondiaux selon moi… et Mike trouvera bien des clients de choix pour lui disputer la victoire sur le prochain Tour de Lombardie, et notamment Tadej Pogacar.

Canadiens: l’opportunité d’Hugo Houle

Les Championnats canadiens élite débutent aujourd’hui du côté de St-Georges de Beauce avec le chrono.

Samedi ce sera la course sur route des hommes, 200 bornes sur un parcours usant.

Et dimanche, le tour des femmes.

Pour Hugo Houle, bientôt 31 ans et qui sera de la fête, c’est l’occasion d’aller chercher un premier titre canadien sur route chez les élites.

Il le mérite: au fil des ans, Hugo s’est élevé comme un des équipiers les plus estimé du peloton WorldTour, et Cyclisme Canada fait systématiquement appel à lui pour représenter le Canada dans les plus grands événements internationaux, notamment les Championnats du monde et les Jeux olympiques aux côtés d’un certain Mike Woods.

En l’absence de Mike samedi (Mike connait actuellement un excellent Tour de Grande-Bretagne et prépare les classiques italiennes de la fin de saison, ayant annoncé qu’il fera l’impasse sur les Mondiaux dans les Flandres fin septembre), Hugo a une opportunité de conquérir le maillot unifolié pour la première fois de sa carrière, et de l’amener en Europe pour le faire briller au coeur du peloton sur les plus belles épreuves WorldTour.

Le champion canadien au départ des prochains Milan SanRemo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix ou encore au Tour de France, avouez que ca aurait de la gueule!

Pour ce qui est du chrono de 34 bornes aujourd’hui, Hugo devrait logiquement s’imposer considérant ses performances et progrès dans la discipline cette saison, et ainsi aller chercher un 2e titre après celui acquis en 2015. La liste des partants est ici.

L’ennui samedi lors de la course sur route, c’est qu’Hugo sera tout seul de son équipe Astana-Premier Tech. Ca complique forcément un peu les choses.

Et plusieurs clients pourront lui mettre des bâtons dans les roues.

À commencer par ses amis WorldTour Antoine Duchesne (Groupama-FDJ) et Guillaume Boivin (Israel Start-Up Nation), qui étaient avec lui sur le tout récent Tour du Benelux qui a vu un doublé Bahrain-Victorious au général avec Colbrelli et Mohoric aux deux premières places.

Contrairement à Hugo, Antoine et Guillaume ont tous les deux déjà porté le maillot de champion national. Ces deux derniers sont en forme ascendante, et Guillaume a l’avantage de savoir passer le type de bosses qu’il trouvera en Beauce pour faire parler sa pointe de vitesse à l’arrivée.

Outre Hugo, Antoine et Guillaume, il faudra surveiller quelques autres coureurs.

On annonce absents les Canadiens de l’équipe Rally (Britton, DalCin, Côté, Zukowsky, ce dernier venant de faire une belle échappée hier sur le Tour de Grande-Bretagne, ayant été repris à seulement deux kilomètres de l’arrivée), la formation américaine courant essentiellement en Europe cette saison. À noter que le jeune coureur Charles-Étienne Chrétien, qui évolue au sein de l’équipe espagnole Laboral Kutxa cette saison, est depuis quelques semaines stagiaire pour Rally en vue d’un possible transfert en 2022.

Les Rally absents, cela signifie également que le champion canadien en titre, Adam deVos, ne sera pas au départ pour défendre son titre acquis en 2019 (pas de Championnats canadiens en 2020 pour cause de pandémie).

Par contre, on annonce Adam Roberge et son coéquipier Jordan Cheyne au départ. Adam vient de récemment terminer 4e du général de la Joe Martin Stage Race et s’est illustré sur plusieurs longues courses de « vélo de gravelle » aux États-Unis cette saison ; la distance et l’intensité de ces Canadiens ne l’effraient certainement pas! Il a une chance réelle.

On annonce également Derek Gee chez XSpeed United au départ. Si Derek se consacre beaucoup à la piste, ayant terminé avec l’équipe canadienne 5e de la poursuite par équipe aux JO de Tokyo début août, il sait aussi tirer son épingle du jeu sur route. Son coéquipier Chris Ernst, pistard lui-aussi, sera à surveiller, mais surtout sur le chrono aujourd’hui.

Enfin, d’autres coureurs pourraient bien faire, je pense par exemple à Tristan Jussaume, qui vient de compléter À travers les Hauts de France.

La liste des partants samedi n’était pas encore disponible au moment d’écrire ces lignes.

Ajout post-diffusion: sans grande surprise, Hugo Houle ne sera plus chez Astana la saison prochaine, restant fidèle à Premier Tech qui ne poursuivra pas son partenariat avec l’équipe kazakh en raison de divergences d’objectifs, et surtout d’une mésentente complète sur la présence d’Alexandre Vinokourov comme manager général de la formation. On sait que Premier Tech deviendra co-sponsor d’une autre équipe WorldTour, l’annonce suivra dans les prochains jours. Lire l’article de Simon Drouin dans La Presse ici.

Chez les femmes

Ni Karol-Ann Canuel, ni Leah Kirchman ne sont là, retenues toutes deux en Europe par leur formation.

Dans ce contexte, on attend de belles perfs des Alison Jackson, Sara Poidevin, Marie Soleil Blais, ou encore Laurie Jussaume.

Maghalie Rochette est également annoncée au départ de la course sur route, mais on attend encore la liste de départ officielle.

Suivre la course

On annonce un live stream sur Facebook via Online Events. Faudra voir.

2022

Les Championnats canadiens élite devraient retrouver leur coordination avec tous les autres championnats nationaux en étant disputés du 24 au 26 juin 2022 à Edmonton en Alberta.

Le week-end suivant (30 juin au 3 juillet), les coureurs maîtres retrouveront Victoriaville comme cette année pour disputer les titres nationaux. L’occasion peut-être de retrouver le difficile Rang Craig!!!

L’annonce de Cyclisme Canada pour les épreuves 2022 est ici.

Septembre à vélo au Québec: de beaux événements pour finir la saison en beauté

La saison cycliste n’est pas terminée!

On trouve de nombreux événements cyclistes au Québec au cours des prochaines semaines qui pourront vous permettre de finir la saison 2021 de vélo en beauté. Et dans plusieurs disciplines: route, gravel, cyclo-cross, mtb. Il y en a pour tous les goûts!

Nouveauté, pour le gravel bike, La Voie Gravelée le 18 septembre prochain, organisée par l’organisation du Tour de Beauce. Départ de Saint-Romain au nord de Lac Mégantic, deux distances offertes (54 et 90 kms), ca s’annonce comme une magnifique épreuve de gravel dans des décors enchanteurs pour cette pratique. Et, sur le long parcours, plus de 1200m de dénivelé…

Autrement dit, l’épreuve idéale pour préparer les 100 à B7, une semaine plus tard. J’y reviens plus bas dans cet article. Merci à mon ami JF pour les infos au sujet de cette nouvelle épreuve gravel au Québec, La Voie Gravelée.

Ca sera chaud le 18 septembre d’ailleurs, avec ce même jour le (nouveau) critérium du Tour de Gatineau, à Aylmer en Outaouais. Un très beau critérium disputé autour de l’institution locale Le British, bien connue dans la région. Ca s’adresse aux amateurs de vitesse et… d’intensité! Les infos sont ici, attention on a une limite d’inscription fixée à 75 coureurs pour les élites et maitres regroupés. L’épreuve est organisée notamment par le club cycliste des Cuisses Or de l’Outaouais, qui oeuvre sans relâche et avec brio à préparer la relève de demain dans le domaine du cyclisme.

Toujours le 18 septembre, on a aussi le Raid du Mont Sainte-Anne, en vélo de montagne. Plusieurs épreuves disponibles, dont un 30km pour les e-bikes. Le MSA, c’est toujours difficile et spectaculaire, juste avec le dénivelé et la vue sur le fleuve St-Laurent.

Enfin, toujours le 18, les 808 Bonneville du côté des Laurentides en cyclisme sur route, qui a l’intérêt de pouvoir se faire en équipe.

Plus près de nous actuellement, les cyclo-cross régionaux à Lévis reprenaient hier soir, et se poursuivront au cours des prochaines semaines. J’ai pu voir l’événement en septembre dernier (2020), les participants semblaient avoir un plaisir fou à se mesurer au parcours situé au pied du centre de ski de Lévis.

Toujours en cyclo-cross, l’épreuve de Sherbrooke aura lieu le 16 octobre prochain, deux semaines avant les Provinciaux de la discipline, prévus à St-Amable le 31 octobre.

Le 10 septembre, le mythique Défi du Parc de la Mauricie, sur le parcours désormais bien connu. À guichet fermé depuis des semaines déjà! Et le même jour, l’élite des coureurs cyclistes sur route seront en Beauce pour les Championnats canadiens Élite.

Outre le 18 septembre, le 26 septembre sera également faste en événements cyclistes au Québec, et tous les amateurs quelle que soit leur discipline de prédilection seront sur leur vélo ce jour-là.

En gravel, on a la désormais mythique « 100 à B7« , superbe épreuve au coeur du paradis du gravel bike au Québec, la région de Bromont en Estrie. Je salue Lyne au passage pour son travail avec son équipe à faire de cette épreuve une référence au Québec, elle qui quitte la politique fédérale ces jours-ci pour se consacrer à d’autres objectifs plus personnels dans l’immédiat.

Toujours le 26, on a en cyclisme sur route l’ascension du col du Nordet Hill Climb près de Mont Tremblant, sur une route toujours agréable – mais difficile – sur un vélo. 65 kms c’est court, mais intense sur cette route!

En vélo de montagne, les Championnats canadiens Master à Baie St-Paul.

Enfin, les cyclosportifs pourront participer ce jour-là au magnifique GranFondo Lac Mégantic, sur un parcours désormais célèbre et avec l’option, sur un des trois parcours proposés, de l’ascension du Mont Mégantic, juge de paix du Tour de Beauce depuis des décennies. 5.3 kilomètres, 9,6% de moyenne.

En terminant, je ne voudrais pas passer sous silence le difficile Bromont Ultra en vélo de montagne le 9 octobre prochain, et dont l’épreuve reine propose un 160 kms avec… 4800m de dénivelé, excusez du peu… Dément! Mais Bromont en Mtb, c’est toujours magnifique.

C’est pas compliqué, je ne sais plus où donner de la tête!

Notes additionnelles

Écrire sur La Flamme Rouge devenant de plus en plus difficile, je précise que cet article ne se veut pas exhaustif des épreuves en cyclisme organisées au cours des prochaines semaines, et que d’autres épreuves peuvent avoir lieu partout au Québec voire au Canada. L’omission de certaines épreuves est soit inconscience de ma personne de leur existence, soit dénudée d’une quelconque intention malveillante.

Je n’ai pas parlé du Tour du silence le 15 septembre prochain, car une manifestation plus qu’une épreuve cycliste au même sens que les autres événements traités dans cet article. N’y voyez aucun mépris svp à l’égard de la cause de la sécurité cycliste, très importante par ailleurs à mes yeux.

Cet article n’est pas rédigé à la solde ou à la demande d’une quelconque organisation, ni de la FQSC, ni de Cyclisme Canada, ni du Parti Libéral du Canada. Cet article émane de mon initiative seule, sur un blog personnel où j’ai droit à l’expression d’opinions personnelles, pourvu qu’elles soient exemptes d’infractions à l’égard du Code criminel ou de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Mes mentions légales explicitent par ailleurs l’éthique que je m’impose sur ce site, notamment le respect d’autrui.

La Flamme Rouge est un site totalement indépendant, et n’est pas un site officiel de journalisme professionnel. Je ne suis pas tenu à la même rigueur, même si je m’impose une rigueur importante dans mes propos. C’est une question de crédibilité.

Je n’ai pas pris de chance, je n’ai pas utilisé le mot « automne » dans cet article, pour ne pas m’exposer à la critique de mon usage du mot « automne », même si d’un point de vue météo ou astronomie, la définition est précise.

Je rends également hommage à tous les organisateurs des prochains événements, et vous assure de mon respect le plus total pour vos initiatives à l’égard de tous les cyclistes québécois et d’ailleurs. Merci mille fois de vos efforts à faire vivre le cyclisme ici. Je ne peux pas participer à tous vos événements à la fois, j’ai mes contraintes notamment professionnelles en ces temps de recensement du Canada, mais je salue et vous remercie de vos efforts, et ce sans réserve aucune.

Enfin, je présente évidemment mon respect le plus total aux futurs participants – sans oublier les participantes ou autres personnes de genre non-binaire – de toutes ces épreuves pour leur engagement et leurs efforts durant la journée, toujours inspirant de voir tout ca. Je le dis sincèrement, sans vous tous le cyclisme au Québec et au Canada ne pourrait pas survivre et plus vous êtes nombreux à participer à toutes ces épreuves, plus le cyclisme se porte bien et ca, ça me tient vraiment à coeur.

Le Tour de l’actualité

Retour aux affaires sur La Flamme Rouge après quelques jours plus silencieux, avec le tour des actualités qui ont retenu mon attention.

1 – Vuelta

Et de trois pour Primoz Roglic, qui rejoint ainsi Alberto Contador et Tony Rominger en tant que triples vainqueurs de l’épreuve. Seul Roberto Heras a fait mieux avec quatre victoires, mais c’était durant l’époque noire du cyclisme…

Immense talent, le coureur slovène laisse tranquillement sa marque dans l’histoire du vélo, mais le Tour de France continue de se refuser à lui.

Et son compatriote Tadej Pogacar pourrait bien lui barrer la route sur la Grande Boucle dans l’avenir.

Sur-évalué, Roglic?

Peut-être bien! Il n’a qu’une grande classique à son palmarès, Liège-Bastogne-Liège 2020.

Il est certes le champion olympique du chrono, mais il n’a jamais vraiment brillé durant les Mondiaux, tant sur route que dans le chrono.

Certains remettront en question ses choix tactiques, parfois.

Et à 31 ans, le temps presse désormais.

2 – Vuelta bis – l’affaire Lopez

Manque total de professionnalisme selon moi.

Lopez qui manque la bonne échappée, qui perd la tête et qui abandonne dans la foulée alors qu’il est troisième du général, je n’avais jamais vu un pareil comportement d’un coureur pro.

Certains ont mentionné qu’il aurait perdu la tête lorsque ses directeurs sportifs auraient refusé qu’il mène la chasse, ceci afin de ne pas ramener de coureurs dangereux pour Mas devant. On ne saura probablement jamais la cause réelle de son comportement.

Mais chose certaine, l’attitude est déplorable alors qu’on le paie (bien) pour ne faire qu’une chose, du vélo. Troisième de la Vuelta, ce n’était pas rien.

Du coup, son équipe Movistar pourrait le lâcher en fin de saison, et je les comprends parfaitement. Tu ne veux pas d’un coureur caractériel ou d’une diva dans l’équipe, qui plus est qui donne une bien triste image de l’équipe au complet.

Si le talent du coureur colombien devrait lui permettre de retrouver une équipe WorldTour, il aura besoin d’un sérieux recadrage. Tu peux faire des erreurs parfois, l’important c’est de ne pas les répéter!

3 – Vuelta encore

Parmi les autres enseignements de cette Vuelta, les jambes retrouvées de Romain Bardet et ca fait plaisir, les perfs de la Bahrain-Victorious une fois de plus avec Haig 3e et Mader 5e du général (Mader s’offre au passage un certain Egan Bernal au classement du meilleur jeune…), la révélation Michael Storer, le retour du sprinter Fabio Jakobsen, et la surprise Odd Christian Eiking, porteur du maillot rouge pendant une semaine.

4 – Championnats d’Europe

Ca débute cette semaine du côté de Trente en Italie et c’est la répétition générale des Mondiaux fin septembre.

Du beau monde au départ, avec notamment sur le chrono (tout plat) un certain Tadej Pogacar pour donner la mesure contre les Filippo Ganna, Remco Evenepoel, Stefan Kung, Kasper Asgreen, Remi Cavagna et Stefan Bissegger. Ca sera intéressant et… roulant!

À surveiller aussi lors de la course sur route dimanche prochain, le retour d’un certain Peter Sagan. Il aura fort à faire contre l’armada slovène, puisque Pogacar sera épaulé par Roglic et Mohoric (2e du récent Tour du Bénélux).

L’équipe d’Italie sera aussi à surveiller avec les Moscon, Trentin, Colbrelli, Nizzolo, Ulissi et Viviani. Ouf!

Un favori pour moi, outre Cosnefroy: Remco Evenepoel. Sa récente victoire solo sur La course des raisins (Druivenkoers Overijse) ne laissait planer aucun doute: il est de retour à son meilleur niveau et c’est une bête à rouler!

https://youtu.be/eE58YZJZgqY

Les coureurs présents sur le Tour de Grande-Bretagne ne seront cependant pas de la fête, la dernière étape coïncidant avec la course sur route de ces championnats d’Europe. Pas de Van Aert, Alaphilippe et autres donc pour disputer le maillot de champion d’Europe.

5 – Championnats d’Europe – relais par équipe

Intéressant ce relais par équipe aujourd’hui aux Championnats d’Europe. Trois hommes, trois femmes par équipe nationale et chacune de ces deux équipes de trois coureurs(es) doit parcourir le circuit de 22 kms, se donnant le relais entre les deux (hommes d’abord, femmes ensuite).

Le temps cumulé des deux équipes (hommes et femmes) donne le temps total de l’équipe nationale, le meilleur temps gagne bien sûr.

Pourquoi pas?

6 – Benoit Cosnefroy

C’est selon moi une des belles perfs des derniers mois que cette victoire de Benoit Cosnefroy lors de la récente Bretagne Classic, à la barbe d’un certain Julian Alaphilippe qui tirait un poil trop gros dans le sprint final.

Cosnefroy a su attaquer sans complexe le champion du monde, ainsi que lui donner la répartie sur chacune de ses attaques. Fort, très fort de la part de Cosnefroy, dont on reparlera sur les Classiques comme la Flèche Wallonne l’an prochain j’en suis sûr.

Depuis, Cosnefroy a déjà su confirmer avec sa toute récente victoire sur le Tour du Jura.

Il sera un des favoris sur ces Championnats d’Europe plus tard cette semaine.

Payez-vous les images de cette Bretagne Classic, ca vaut la peine.

https://www.youtube.com/watch?v=ivZLFTClQ-4

7 – Rally Cycling

Belles performances de l’équipe Rally Cycling en Europe ces temps-ci, notamment sur le Tour du Doubs (Pier-André Côté 19e) et surtout Robin Carpenter, vainqueur de la 2e étape du Tour de Grande-Bretagne, devant de nombreux coureurs de premier plan.

De quoi tirer tous les coureurs de l’équipe vers le haut, y compris les coureurs canadiens qui en font partie.

8 – Mathieu Van Der Poel

Le fuoriclasse néerlandais a prolongé son contrat chez Alpecin-Fenix jusqu’en… 2025, content de la latitude qu’on lui donne dans cette équipe.

Gageons également qu’Alpecin-Fenix a flairé la bonne affaire: tu ne veux pas lâcher une pareille pépite, sachant que tu n’auras jamais de difficulté à attirer d’autres sponsors pour renforcer l’effectif si ca se faisait sentir.

À ce titre, Alpecin est active actuellement sur le marché des transferts.

Quant à MVDP, il continue de souffrir du dos et fera un nouveau test dans une semaine sur la classique belge Antwerp Port Epic, avec dans le viseur les Mondiaux fin septembre où il croisera sur sa route son éternel rival Wout Van Aert, récent vainqueur de la 1ere étape en Grande-Bretagne, puis Paris-Roubaix.

L’Enfer du Nord avec un dos en vrac, si c’est encore le cas, c’est pas top…

9 – Championnats canadiens des maitres à Victoriaville

Impossible pour moi de ne pas saluer l’excellente organisation des récents Championnats canadiens des coureurs maitres tenus à Victoriaville le week-end passé. Une organisation top, rodée, efficace et sympathique.

Et un parcours de ces Championnats canadiens vraiment difficile, comme je l’avais présenté en juin dernier. Les ascensions du Rang Craig et de sa première rampe de un kilomètre à 18% ont laminé le peloton dès le premier tour de chacune des courses, et a contribué à couronner d’excellents cyclistes. C’était vraiment dur!

Pour ceux qui voudraient savoir, je n’ai pas terminé l’épreuve des Maitres B. Première course en 24 mois pour moi, mode « all or nothing » car ca fait 25 ans que je fais des places mais ca, on s’en fout, je me suis maintenu dans le petit groupe de tête d’une vingtaine de coureurs jusqu’au milieu du 3e tour de quatre, avant de voir les crampes apparaitre et de ne pas pouvoir continuer avec ce premier groupe. Je voulais jouer le final ou rien, je me permet désormais l’abandon, et je travaille pour que ca passe la prochaine fois!

Trois coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau parmi les quatre premiers classés dans les M-B, dont le vainqueur Nick Proulx mon voisin (yes Nick!), cela témoigne du niveau présent dans ma région, sans oublier quelques grosses pointures d’ici qui étaient absentes samedi dernier.

Bravo en tout cas à Alexis et son équipe pour cette organisation irréprochable, et merci à tous les bénévoles rencontrés qui ont fait un excellent travail d’accueil, d’organisation et de sécurité. Je sais que nous reviendrons à Victoriaville dans l’avenir pour d’autres grands événements et ca, ca fait plaisir!

10 – Alaphilippe, Aethos

Beaucoup dans ce court vidéo.

Vuelta: Roglic conclut

Primoz Roglic a signé un exploit hier selon moi sur la 17e étape du Tour d’Espagne, sous une météo difficile.

Parti sur l’attaque d’Egan Bernal à plus de 60 bornes de l’arrivée, Roglic a roulé avec le Colombien jusqu’au pied de l’ascension finale des lacs de Cavadonga, pour ensuite rouler solo jusqu’à la ligne.

Bernal n’a juste pas pu suivre le rythme imposé par Roglic dans l’ascension.

Roglic s’impose avec 1min35 d’avance sur son coéquipier Sepp Kuss qui règle un petit groupe incluant les deux Movistar Mas et Lopez.

Au général, Roglic ré-endosse le maillot rouge avec plus de 2min20 d’avance sur son plus proche poursuivant, Enric Mas.

La Vuelta est pliée. Son troisième succès consécutif sur ce grand tour.

Je ne vois plus comment le champion slovène pourrait être battu sur cette Vuelta, à quatre étapes de l’arrivée à St-Jacques de Compostelle.

Sauf incident bien sûr.

Roglic se paye donc un beau prix de consolation sur ce grand tour: sa victoire probable sur cette Vuelta nous rappelle cependant qu’il n’a jamais remporté à ce jour le Tour de France!

L’étape d’aujourd’hui

De façon surprenante, l’étape du jour est presque identique à celle d’hier, mais un peu plus courte (163kms).

Une nouvelle arrivée en altitude à l’Altu d’El Gamoniteiru (1700m), 15 km d’ascension à une moyenne de 9,7%, avec deux passages plus pentus à 12 et 13%. Les quatre derniers kilomètres sont les plus difficiles.

Roglic n’a plus à attaquer, il peut se contenter de suivre, bien épaulé par son coéquipier Kuss qui a prouvé être très efficace en montagne actuellement.

Les deux Movistar devront, eux, passer à l’attaque s’ils veulent faire la différence, et on verra si l’équipe veut ou non en sacrifier un en lui demandant de partir de loin… C’est en effet pour moi la seule façon de mettre en difficulté cette équipe Jumbo-Visma actuellement.

Si les Movistar le faisaient, qui sait, les Bahrain-Victorious et les Ineos pourraient leur venir en aide… Je pense que ces trois équipes ont intérêt à unir leurs efforts durant l’étape d’aujourd’hui, et c’est probablement ca que doivent craindre le plus les Jumbo-Visma.

Pour le reste, les autres classements sont pas mal pliés: Bardet la montagne, Jakobsen les points, Bernal le jeune, et la Bahrain le classement par équipe.

Rohan Dennis chez Jumbo-Visma

L’une des grosses nouvelles hier dans le monde du cyclisme, c’est la signature chez Jumbo-Visma de Rohan Dennis, qui quittera donc en fin de saison son équipe actuelle Ineos-Grenadier.

Gros talent que ce Rohan Dennis: il roule très vite, il grimpe très bien quant il le veut.

Un renfort de choix pour Primoz Roglic qui perdra, rappelons-le, George Bennett en fin de saison, en partance pour la concurrence de UAE Team Emirates.

Landa, encore la déception

Décidément, Mikel Landa continue de décevoir, mois après mois, année après année.

Annoncé comme un des favoris de cette Vuelta suite à sa victoire sur le Tour de Burgos, le coureur espagnol a abandonné la Vuelta hier.

Par la petite porte.

Nouveau Shimano Dura-Ace 12v: 54-40?

Le buzz dans le monde du vélo depuis 24h, c’est la sortie du nouveau groupe Shimano Dura-Ace 12v, un groupe attendu depuis des mois déjà.

Difficile de manquer cette sortie en effet tant la planète vélo a été coordonnée pour maximiser le buzz, la nouvelle étant hier sur tous les sites cyclistes et toutes les chaines cyclistes YouTube.

Même Mathieu – ambassadeur Shimano – a son vidéo léché du « dream built » de son vélo Canyon avec le nouveau groupe!

Pourquoi une sortie hier? Parce que le 31 août, c’est la veille de l’ouverture du salon du vélo « Eurobike » à Friedrichshafen en Allemagne, la gran’ messe pour annoncer les nouveautés 2022.

Shimano a annoncé au même moment la sortie de leur nouveau groupe Ultegra, juste en dessous du Dura Ace. En gros, l’Ultegra c’est la même chose, le carbone et le titane en moins. Un peu plus lourd donc.

Le groupe Dura-Ace

12 vitesses, c’était attendu. Il était temps.

Semi-wireless. C’est à dire que les dérailleurs avant et arrière sont reliés par un fil électrique, mais pas les manettes devant qui communiquent d’abord avec le dérailleur arrière, puis l’avant.

Des manettes sans fils de dérailleurs, c’est pratique pour l’intégration du cockpit avant.

Sram Red e-tap demeure donc le seul groupe totalement wireless, les trois composantes que sont le dérailleur arrière, l’avant et les manettes communiquant sans fil, et les dérailleurs ayant chacun leur batterie.

Le Dura-Ace est désormais un groupe électronique seulement: exit le mécanique. Idem chez Ultegra.

Mais on continue d’offrir une version freins à mâchoires, et la cassette arrière actuelle en 11v pourra accepter les cassettes 12v. Comme quoi chez Shimano, on a pensé à la clientèle qui roule déjà sur un groupe Dura-Ace 11v. Bien.

Capteur de puissance disponible, mais le prix est alors majoré d’environ 1200$CAN (800 euros).

Trois choix de roues: 36mm, 50mm et 60mm. Rappelons que chez Campagnolo WTO, des roues magnifiques au demeurant, on a misé sur une gamme 33mm, 45mm et 60mm. La question devient: les 45mm sont-elles plus polyvalentes que les 50mm? Je ne suis pas loin de le penser, tout comme Campagnolo qui a longtemps offert les Bora 50mm avant de les laisser tomber dans la gamme WTO.

Pour le reste au sein de ce nouveau groupe Shimano Dura-Ace, des petites améliorations un peu partout: ergonomie des manettes revue, espacement plus large des freins à disque pour limiter les bruits de frottement, amélioration de la rapidité des changements de vitesse, présence possible de boutons satellite sur le guidon permettant de changer de vitesse par exemple les mains en haut du guidon (bien!), etc.

Trois cassettes disponibles: les 11-30 et 11-34, avec bientôt la 11-28 (seulement pour le groupe Dura-Ace).

Le pédalier reste en aluminium.

Une originalité selon moi: exit le traditionnel (depuis des générations!) 53-39, bienvenue au 54-40. Les options 52-36 et 50-34 demeurent par ailleurs disponibles.

54-40, un nouveau standard imposé par les pros?

En effet, il semble que cette combinaison ait été demandée par les coureurs professionnels qui vont de plus en plus vite sur les courses aux parcours moins accidentés, merci aux vélos aéro notamment, ainsi qu’à des roues plus efficaces qu’avant.

Meilleur alignement de chaine également ? C’est vrai que le meilleur alignement est trouvé sur les pignons intermédiaires de la cassette, les 15, 16, 17, 18 et 19 dents par exemple, le fameux « sweetspot ». Avec un 54-40, on roulera un peu plus vite qu’avec un 53-39 sur ces développements.

Mais pour les amateurs, le 54-40, vraiment? Vous êtes actuellement nombreux à encore utiliser le 53-39.

Le 54-40 sera bien évidemment plus exigeant.

Le 54-11 donne un ratio de 4,91, contre 4,82 pour le 53-11.

Le 40-28 donne un ratio de 1,43, contre 1,39 pour le traditionnel 39-28. Pour ceux qui étaient un peu juste dans certaines bosses avec le 39-28, les choses se compliquent! Il faudra probablement se tourner vers la cassette 11-30, et on perdra du coup le pignon de 18 dans le sweetspot.

Sinon, les étagements demeurent bons avec le 54-40 comme avec le 53-39, surtout pour les cassettes 11-30 et 11-34, un peu moins pour la 11-28 qui présente une duplication de braquet de plus: le 54-24 est très proche du 40-18.

Chose certaine, avec un 54-40, il ne faudra pas hésiter à monter une cassette 11-34 pour beaucoup d’entre vous, notamment pour affronter la montagne. Fait intéressant, le 40-34 est équivalent au 34-29 pour les pédaliers compact.

Les meilleures revues

Pour moi, celle de Matos Vélo se distingue des autres, car la seule à ma connaissance qui a osé parler de la durée de vie plus limitée de la batterie sur le nouveau groupe que sur l’ancien (1000 kms « seulement », comparativement à 4000 voire 5000 sur l’ancien groupe, du fait que les manettes communiquent sans fil sur le nouveau groupe).

Sur YouTube, seule la revue présentée par Road.cc a osé aborder les enjeux de freinage avec le nouveau groupe, dont les freins à disque continuent à faire du bruit lors de descentes de col appuyées. Pour l’heure, il semble que seul le groupe Campagnolo Super Record ait complètement éliminé cet enjeu grâce à un retour de plaquettes… aimanté, assurant le bon retour complet de ces dites plaquettes. Les disques utilisés sont également différents que sur les autres groupes, limitant la surchauffe.

La bonne conclusion de ce lancement du nouveau groupe Shimano Dura-Ace 12v 2022? C’est sur Matos Vélo que je l’ai trouvé:

Esthétiquement, pas de révolution, Shimano reste fidèle à l’utilisation massive de l’aluminium, même pour les pédaliers. Une technologie qu’il maîtrise depuis des décennies et qui permet d’obtenir des pièces légères et très rigides… tout en étant recyclable. (sic) Plus que l’arrivée d’un 12ème pignon, presque anecdotique car tout le monde sait rajouter un pignon, on notera le gros travail de Shimano pour améliorer à la fois l’ergonomie et la rapidité de son système.

Matos Vélo, 31 août 2021

Marmotte cyclo: le bon plan pour gérer son alimentation

Le 4 septembre prochain aura lieu la Marmotte cyclosportive du côté de Bourg d’Oisans.

D’habitude, c’est le premier samedi de juillet, mais pandémie oblige, des adaptations ont dû être effectuées. Comme l’an dernier.

Nouveauté cette année, la Marmotte Ultra à l’occasion des 40 ans de cette cyclosportive désormais mythique. 40 ans!

La Marmotte Ultra vous propose 225 kilomètres (contre 175 pour la Marmotte), 6300m de dénivelé et deux ascensions de l’Alpe d’Huez. En gros, une fois arrivés à l’Alpe d’Huez, vous repartez pour un tour via la descente du col de Sarenne pour remonter ensuite une 2e fois à l’Alpe.

Dans le genre ultra, il y a aussi le très intéressant Tour des Stations dans le Valais suisse, début août chaque année, créé il y a trois ans et qui propose une épreuve « everesting » avec 8 848m de dénivelé, sur une distance de 250 kms. Vidéo ci-bas.

Après 11 participations à la Marmotte, voici mes bons plans côté gestion de l’alimentation, pour ceux voulant optimiser, sachant que pour moi, c’est environ 7h30 d’effort au menu du jour pour compléter la Marmotte.

Au départ, on part avec deux bidons bien sûr, des barres solides et quelques gels.

Sur une cyclo aussi longue, il est préférable de s’alimenter avec du solide et ce, dès la première heure, par petites portions. Choisissez des barres pas trop sucrées, le phénomène d’écoeurement au sucre pouvant survenir rapidement.

Normalement, les deux bidons seront vides en haut du Glandon, après 1h45 de course, un peu plus pour d’autres. Il faut refaire le plein au ravito. Et deux bidons plein sur le vélo, ca peut descendre plus vite!

Ma bonne pratique est d’arrêter le moins longtemps possible au ravito, pour ne pas avoir d’enjeux de remise en route après. Il est préférable de manger sur le vélo selon moi. Et pour ce faire, la descente du Glandon sur les premiers kilomètres n’est pas top, car rapide, technique et parfois même dangereuse. Il faut notamment veiller à ne pas se faire embarquer par surprise dans les petits virages avant La Chal. Après le passage du petit village, il y a des opportunités de manger plus facilement.

Le moment « plate » (ou chiant) de la Marmotte, c’est la transition St-Jean vers St-Michel de Maurienne, pied du Télégraphe. On y laisse toujours quelques forces, mais c’est le moment de prendre un groupe et de bien s’alimenter.

Perso, je saute toujours le ravito en haut du Télégraphe (toujours très achalandé), mes deux bidons remplis au Glandon me permettant d’aller jusqu’au point de ravitaillement des Verneys 15min plus loin, après la rampe à la sortie de Valloire que je monte ainsi allégé du poids des bidons.

Et aux Verneys, je ne remplis qu’un seul bidon. Pas la peine d’en monter deux dans le Galibier, et un point d’eau existe au passage du col, voire dans le col (Plan Lachat, les Granges). Évidemment, il faut ajuster selon votre vitesse d’ascension.

Au sommet du Galibier, je remplis de nouveau les deux bidons, étant important de se refaire une petite santé dans la longue descente vers Bourg d’Oisans qui suit. Et le poids de deux bidons pleins n’est pas gênant à ce moment de l’épreuve.

J’attaque habituellement les gels peu après le passage du barrage près de la route des Deux Alpes, en prévision du pied de l’Alpe d’Huez qui est difficile. Évidemment, les gels peuvent être consommés avant mais en petite dose selon moi, par exemple pour les 20 minutes avant le passage du Galibier, la pente, l’altitude et les kilomètres dans les jambes durcissant considérablement ce passage.

J’entame l’ascension de l’Alpe avec un seul bidon plein, l’autre étant bu à ce stade.

L’Alpe d’Huez après 160 bornes et deux cols hors caté, c’est toujours un peu au moral. Les gels #2 et #3 seront pris à La Garde, puis à Huez, question de me soutenir jusqu’à l’arrivée. Je termine les poches vides bien sûr (sauf de mes déchets, qu’il ne faut pas jeter sur la route), et vidé à chaque fois!

Bilan habituel pour moi, 7 bidons pour un peu plus de 7h d’effort. Évidemment, j’ajuste selon la chaleur. Vous devrez aussi ajuster en prévision du nombre d’heures de selle prévue dans votre cas.

D’autres petits conseils qui peuvent faire la différence

Pneumatiques neufs (mais rodés sur quelques kms bien sûr). Patins de freins neufs. Roues parfaitement alignées. Braquets adaptés (pour moi, le 34-27 ou 34-29). Toute votre visserie vérifiée avant le départ. Manchettes, veste sans manche dans le maillot, pour les descentes. L’embrocation sur les jambes peut aider à protéger les muscles de la fraicheur voire de l’humidité, en particulier sur le haut des cols. Et ne pas porter de vêtements neufs, surtout un cuissard, ce jour-là, sous peine de vous en souvenir longtemps (je le sais, j’ai fait cette connerie)!

Pour ceux qui prendront le départ de cette Marmotte ou de la Marmotte Ultra, bonnes épreuves, chanceux(ses)!

Prise 2: je me suis fait brasser par le CCS-Siboire

Prise 2 hier soir avec le CCS-Siboire, après une première en juin dernier.

Pas plus facile!!

Avec mon ami Julien Gagné au départ, qui se passe de présentation (mais quel bonheur de le retrouver!), Maxime Turcotte, récent 2e des provinciaux sur route à Baie Comeau chez les M1, ainsi qu’un certain Elliott Doyle – « la petite merveille d’Alma » – au départ, je savais que la soirée s’annonçait souffrante.

Souffrante, ce fut.

Les boys, toujours Magog via le chemin Venise?

Nope Laurent, le programme a changé, Ste-Catherine, Chemin de la Montagne pour revenir à Ste-Catherine, puis North Hatley et le chemin McFarland pour rebasculer sur Sherbrooke.

Tabarnak!

Avec une sortie de ski-roue de 25 bornes à 3:23 du kilo le matin pronto, et 3h30 de route entre Gatineau et Sherbrooke dans le buffet, ma soirée s’annonçait coton.

Ca va vous coûter une bière les boys…

Mais loin l’idée de me plaindre. Je suis venu souffrir, alors c’est parfait.

Le chemin McFarland à la sortie de North Hatley, payez-vous l’expérience: vous ne l’oublierez pas. Mon frère et moi avions l’habitude de le surnommer le « Mur de Grammont de Sherbrooke » il y a 20 ans, horrifiés que nous étions de ses pentes assassines. En fin de sortie, se hisser seulement au sommet de cette bosse est un méchant défi… 36-25, pas suffisant by the way.

Dans quoi je me suis encore embarqué?

Par chance, c’est parti de façon plus civilisée que la dernière fois, vers Rock Forest. Putain P-O, je me suis ennuyé de toi hier soir…

Par contre, ca n’a pas loupé entre Rock Forest et le chemin Ste-Catherine, ca roule encore plus vite qu’en juin dernier sur cette portion ascendante. Je suis à plus de 350 watts pendant deux minutes et ce n’est pas assez.

Mais je m’accroche.

Filippo Ganna a repris du service ce soir, mais sous une autre forme: Elliott Doyle. Putain, ce mec a du torque sur les portions de plat, pas de criss de bon sens. Relayé par Maxime, le cocktail est explosif et… indigeste.

Chemin Ste-Catherine vers Ste-Catherine justement, les boys devant manquent le KoM d’une poignée de secondes. 44 de moyenne, la bosse comprise. Pris dans une cassure, j’établis avec mon ami Steph Vallières – qui roule fort lui-aussi – un PR satisfaisant quand même, à se relayer avec un autre (excellent) coureur.

La boucle autour de Ste-Catherine sera intéressante, encore des PR dans la montée du chemin de la Montagne, preuve que je progresse encore par rapport à la rince de juin dernier. Du positif, enfin, pour moi.

North Hatley, Elliott nous joue grandiose le KoM du Manoir Hovey (Slingshot – 36 sec). Celui-là sera dur à battre sur des générations…

Dans North Hatley, les watts envoient encore, d’un coup mon ami Julien casse sa chaine. La réputation est sauve! Je fournis une partie de l’assistance en le poussant. On va se reprendre bientôt, Julien.

Après une ré-organisation, le mur du chemin McFarland se pointe, que je passe somme toute assez bien, PR bien entendu. Elliott est derrière! (il n’y a pas de petite victoire, la la lère…) 🙂

Le retour sera effectué à vive allure sous l’impulsion d’Elliott qui s’est refait une santé, et de quelques autres, toujours aussi efficaces.

Somme toute une très belle soirée où je me suis fait certes brasser, mais pas complètement rincer comme la dernière fois. Y’a du progrès… c’est encourageant.

Les gars du CCS-Siboire? Des machines. Mais des machines ultra-sympathiques. Je pense notamment à Maxime, hyper-affuté. Le Chris Froome du Québec. Pas un pet de graisse… Pour ceux qui me connaissent: à côté de lui, je suis un obèse. Respect Maxime!

Merci les boys; on remet ca. Ca vous a coûté une bière… vous l’avez honoré!

Vuelta: Roglic, n’importe quoi!

J’avoue ne pas bien comprendre la stratégie de course employée hier par Primoz Roglic et les Jumbo-Visma.

Plus tôt cette saison, Primoz Roglic a perdu Paris-Nice ET le Tour de France en raison de chutes. Dans le registre, il a beaucoup donné.

Il tient une excellente condition sur cette Vuelta, il est en rouge, et seul Mas et Lopez semblent pouvoir encore le titiller légèrement pour la gagne.

Il reste de nombreuses étapes avec des arrivées en altitude, notamment en 3e semaine qui sera difficile.

Il a donc largement des occasions de creuser son avance, et il sera difficile à déloger.

Qui plus est, la dernière étape – un chrono de 33 bornes – l’avantagera aussi!

Enfin, il a une solide équipe autour de lui, avec notamment Kuss et Kruijswijk en montagne.

Hier dans la dernière (et la seule) patate du jour, il attaque alors que le sommet est situé à 15 bornes de l’arrivée. Mouais… pas sûr: il avait encore Kuss à ses côtés, donc pourquoi attaquer à cet endroit? L’échappée devant avait 13 minutes d’avance en plus, l’étape était pliée, il ne s’agissait que de rentrer tranquille avec ses adversaires directs.

Voyant l’attaque, tu te dis que Roglic joue la carte de l’intox psychologique, voulant probablement marquer ses adversaires de sa supériorité. C’est toujours bon de rappeler à tout le monde c’est qui le patron. Que tu es en contrôle, que tu fais ce que tu veux. Ok.

Je me dis « il va se relever en haut », surtout qu’à la bascule, il n’a qu’une vingtaine de secondes d’avance sur ses poursuivants, dont les deux Movistar Mas et Lopez.

Ben non, descente à bloc! Prise de risques maximum.

Va falloir m’expliquer là!!!

Et ca n’a pas loupé: sa roue arrière qui glisse dans un virage, Roglic s’étale. Il s’en tire avec des égratignures, a pu repartir très vite et finir avec ses trois poursuivants, ouf, Vuelta sauf jusqu’à… demain… Faudra voir comment il récupère de cette nouvelle gamelle.

Mais pourquoi cette prise de risque dans cette descente? L’exemple de Valverde n’a pas suffit?

Roglic a été très chanceux: il aurait pu se relever avec une clavicule sautée…

Jamais je n’aurais agi ainsi en tête d’un grand tour, bien entouré, alors qu’il reste un paquet d’étapes pour faire la différence sans prendre de tels risques…

Pour moi, c’est du grand n’importe quoi à ce niveau de professionnalisme. Je vous rappelle que le seul but dans la vie de Primoz Roglic, c’est de gagner des courses cyclistes. Point barre.

Sinon, la Jumbo-Visma a choisi de laisser aller (temporairement) le maillot rouge, enfilé par un norvégien Odd Christian Eiking de chez Intermarché-Wanty-Groupe Gobert qui, du coup, n’en revient pas de si belle aubaine.

Décidément, le cyclisme norvégien a le vent dans les voiles ces jours-ci, avec ses récentes étincelles sur le Tour de l’Avenir. L’avenir en cyclisme, justement, semble bien assuré pour ce pays!

Si vous voulez voir descendre un fer à repasser, payez-vous les images d’Enric Mas en descente. Hier, après chaque lacet, on le voyait parler dans la radio, certainement pour demander à son équipier Lopez juste devant de descendre moins vite.

Enfin, Guillaume Martin nous refait le coup du Tour de France en se replaçant au général au profit d’une seule étape. Comme si les grands leaders ne croyaient pas trop en la menace Guillaume Martin; à ce petit jeu, un jour, ca pourrait bien leur échapper… Faudra voir ce que Martin peut faire dans les prochains jours pour préserver sa place sur le podium.

Et une belle lutte se dessine entre Egan Bernal et Alexandr Vlasov pour le maillot blanc de meilleur jeune, ce qui pourrait pimenter voire dynamiter la course dans le groupe des favoris sur les prochaines étapes.

Bernal, qui ne court pas très bien lui non plus: sur l’attaque de Roglic, c’est lui qui fait le premier effort de chasse derrière, alors qu’il a les deux Movistar avec lui… heu, Egan, c’est pas à toi de passer! Un kilomètre plus loin, ca n’a pas loupé quand les deux Movistar ont commencé à appuyer: largué, Bernal! Je comprends pas à ce niveau de professionnalisme.

Mais le reste de cette Vuelta va être passionnant!

Plan B: l’histoire des Jumbo-Visma sur le Tour 2021

Excellent documentaire sur l’aventure de l’équipe Jumbo-Visma sur le Tour de France 2021 (55min).

https://www.youtube.com/watch?v=9CZipumvc38

Le Tour de l’actualité

L’actualité commentée des derniers jours dans le monde du cyclisme sur route.

1 – Vuelta

Déjà le premier jour de repos aujourd’hui, et neuf étapes de complétées (déjà!).

La situation de course commence à se décanter, surtout hier avec la difficile 9e étape qui a permis de faire du ménage au général.

Primoz Roglic apparait plus que jamais un solide leader, mais la course n’est pas encore jouée.

Les Movistar me surprennent, beaucoup même puisqu’on n’a pas eu l’habitude de les voir à pareil niveau ces 24 derniers mois.

Enric Mas, 26 ans, présenté par certains comme le successeur de Contador, est 2e du général à 28 petites secondes du slovène. Son coéquipier Miguel Angel Lopez est 3e, mais à plus de 1min20 du maillot rouge.

De quoi quand même bien animer la course!

Pour la suite, le gros enjeu, c’est que personne ne connait les limites d’Enric Mas sur cette Vuelta. Jusqu’où peut-il aller?

Je crains toutefois que la stratégie chez Movistar soit de courir au millimètre, question de préserver et d’assurer au minimum les places de 2 et 3 au classement général. Pour la première équipe espagnole en WorldTour, une bonne prestation sur le tour national relève d’une importance capitale, surtout que l’équipe a semblé sous-performer ces derniers mois.

Et puis, en courant au millimètre, on reste en position d’exploiter une défaillance de Roglic, ce qui s’est déjà vu dans le passé sur un grand tour pour le slovène…

Les Ineos Yates et Bernal semblent un peu juste en montagne lorsque ca accélère pour le moment, mais la Vuelta est encore longue. Ne les enterrons pas.

On attaquera demain quatre étapes parfois casse-pattes, mais somme toute moins difficile que plusieurs dans cette première semaine. Les affaires (très) sérieuses reprendront le week-end prochain avec deux étapes très difficiles, avant d’entamer une troisième semaine qui sera aussi éprouvante, surtout la 18e étape.

2 – Vuelta, la Bahrain-Victorious atomise!

Sinon, avez-vous vu les résultats de la 9e étape hier? Caruso 1er, Haig 4e et Mader 7e pour la Bahrain-Victorious.

Landa a certes perdu pas mal de temps pour le général, mais l’équipe continue sa série de succès… parfois surprenante.

3 – Vuelta, la chute de Valverde

La chute d’AleJet dans une descente récemment a fait couler beaucoup d’encre.

Personnellement, je ne comprends pas que Valverde, un coureur de grande expérience, ait fait l’erreur de descendre mains sur les cocottes.

Il est clair qu’on était dans une phase de course agressive, avec un Carapaz qui tentait de sortir. Valverde était au contrôle pour Movistar, flairant le bon coup peut-être.

Il roule dans une aspérité de la route, sa main glisse, l’espace d’une fraction de seconde il sort de sa trajectoire, tente de se récupérer pour terminer son virage, mais part à la faute en glissant de la roue avant.

Morale de l’histoire, toujours les descentes de cols à haute vitesse les mains en bas du guidon!!!

4 – Tour de l’Avenir

Victoire finale du Norvégien Tobias Halland Johannessen après une domination assez nette de toute son équipe de Norvège durant la semaine de course.

Le grimpeur espagnol Carlos Rodriguez – qui appartient à l’équipe Ineos – aura cependant mis le feu hier sur l’Iseran et ensuite le Petit St-Bernard, Johannessen devant son salut et sa victoire finale à son… frère jumeau, auteur d’un gros boulot sur l’étape d’hier pour sauver le maillot jaune de son frère. Quant c’est la famille…

Les coureurs canadiens terminent loin, avec l’Ottavien Carlson Miles 52e du général à plus d’une heure du maillot jaune, honorable prestation quand même. L’expérience acquise du haut niveau est inestimable pour ces jeunes coureurs pour la suite de leur carrière.

5 – Mathieu Van Der Poel

Le champion néerlandais a déclaré forfait pour les Mondiaux de VTT (Mtb) le week-end prochain à Val di Sole (Italie) et c’est bien dommage. Son dos le fait encore souffrir.

MVDP se tourne désormais vers la route: Benelux Tour d’abord, avant ses autres objectifs, Mondiaux et… Paris-Roubaix.

6 – Bretagne Classic

C’est le week-end prochain en Bretagne et on annonce un joli plateau, avec notamment Julian Alaphilippe, Wout Van Aert et un certain Tadej Pogacar. Ils ont probablement tous en tête les Mondiaux fin septembre!

À noter que l’épreuve comporte certains secteurs de gravel.

7 – Lachlan Morton

Intéressant vidéo sur le récent « Alt Tour » de ce coureur hors norme, spécialiste de l’ultra.

8 – Entrainement polarisé

Efficace, ce type d’entrainement? Personnellement, j’en suis convaincu. Guy Thibault fait le point dans cet article paru la semaine dernière, quelques références pertinentes à l’appui.

Je vous rappelle mes deux articles publiés sur ce sujet en juin dernier, réalisés en collaboration avec Guy. C’est ici et ici.

Les meilleurs braquets en gravel

Suite à mon article sur les meilleures et moins bonnes combinaisons plateaux-cassettes publié en novembre dernier, vous avez été plusieurs à me demander un équivalent pour les vélos « gravel », dont la popularité est en explosion partout.

Sram vient d’ailleurs de sortir très récemment sa gamme « XPLR » spécifiquement dédiée au gravel bike, rejoignant ainsi ses concurrents Shimano (GRX) et surtout Campagnolo (Ekar) qui offrent tous deux depuis plusieurs mois déjà des gammes spécifiques à la pratique gravel.

Tous ces groupes offrent une multitude de combinaisons possibles de braquets et il est difficile – plus difficile que pour les groupes route – de s’y retrouver pour identifier les meilleures combinaisons.

Surtout qu’en gravel, on peut monter des groupes spécifiques gravel, mais aussi des groupes route avec développement « de montagne », voire des groupes typés Mtb (VTT). Certaines courses de gravel prestigieuses aux États-Unis ont d’ailleurs été récemment gagnées sur des vélos mtb (VTT), légèrement adaptés gravel notamment au niveau du guidon.

Petit tour d’horizon pour s’y retrouver un peu.

Transmission double ou mono-plateau?

Pas de doute sur ce point dans mon esprit: l’avenir du gravel est au mono-plateau. Les vélos mtb (VTT) y sont passés depuis quelques années, dans le contexte où on peut monter des cassettes avec un étagement très large.

Ce qui fait la différence, c’est la simplicité: un seul dérailleur à gérer, moins de câbles, moins de risque de dérailler, moins d’encombrement, plus d’espace sur le cadre pour y loger notamment des bagages, plus de dégagement pour chausser un pneu arrière plus large, les bénéfices l’emportent largement selon moi.

Plus encore si vous optez pour un gravel bike équipé d’un « dropper post », une tendance qui nous vient aussi du mtb. Avec une autre manette à gérer au guidon, il est pratique d’éviter celle du dérailleur avant.

La nouvelle gamme Sram XPLR propose d’ailleurs un dropper post, preuve que c’est appelé à se répandre sur les prochains gravel bike.

Un dropper post permet de baisser temporairement la selle pour passer des sections de descente difficiles, où il faut basculer le poids du corps vers l’arrière de la machine afin de limiter les risques de passer par dessus le guidon. Très pratique si vous prévoyez une pratique gravel « extrême »: certains arpentent même les sentiers parfois difficiles de mtb avec leur gravel bike!

La suite de cet article se concentre donc sur les groupes mono-plateau des compagnies Sram, Shimano et Campagnolo.

Des philosophies différentes

Chez Sram, on offre des groupes mono-plateau avec 12 vitesses. Le groupe Campagnolo Ekar est actuellement le seul à proposer 13 vitesses. Chez Shimano, on traine un peu la patte, avec seulement 11 vitesses disponibles. Du moins pour le moment.

Évidemment, en mono-plateau, pas de dédoublement de développement entre celles retrouvées sur le grand ou le petit plateau. En mono-plateau, présenter davantage de pignons sur la cassette arrière est donc un réel plus.

Dans ce domaine, si vous choisissez un gravel bike mono-plateau, le bon choix est donc Campagnolo Ekar sans aucun doute. Vous gagnez un pignon par rapport à la gamme Sram XPLR, ce qui sera appréciable sur les parcours accidentés.

Si c’est Shimano qui vous intéresse, optez pour un groupe double-plateau à l’avant, surtout que les dérailleurs arrières de la compagnie sont limités à un pignon de 42 dents maximum. Bref, chez Shimano, le mono-plateau n’est pas intéressant par rapport à l’offre Sram ou Campagnolo présentement.

Les trois compagnies offrent également des philosophies différentes d’agencement plateau-cassette.

Chez Sram, huit plateaux avant différents offerts (les 36, 38, 40, 42, 44, 46, 48 et 50!), pour seulement une cassette arrière « officielle gravel XPLR », la 10-44. On peut cependant ajouter deux autres cassettes qui fonctionneront aussi, soit la 10-36 (venue du groupe route) ou la 10-50 (venue du groupe mtb).

Chez Campagnolo, c’est différent: on n’offre que quatre options de plateaux avant (38, 40, 42 et 44) mais trois cassettes arrière typées gravel, soit les 9-36, 9-42 et 10-44.

Campagnolo est donc actuellement la seule compagnie offrant un groupe gravel 13 vitesses avec un pignon de 9 dents. J’y reviendrai, car cela comporte de réels avantages face à la concurrence.

Enfin chez Shimano, c’est plus limité si on se limite aux groupes typés gravel mono-plateau (GRX): deux choix de plateaux (40 ou 42) et deux choix de cassettes (11-40 ou 11-42). Mais chez Shimano, les groupes route et mtb offrent beaucoup d’autres possibilités, incluant l’accès à une cassette avec un départ 10 dents. En mariant les pièces de divers groupes, on peut trouver son bonheur, mais c’est plus compliqué.

La clé, l’étagement

Pour moi, en gravel bike, l’enjeu est la versatilité ou la polyvalence du vélo, qui doit pouvoir s’adapter rapidement à une foule de terrains variés: de la section d’asphalte très roulante (autant que sur la route) à une section gros gravier très technique en montée, exigeant de très petits développements.

L’écart entre le plus gros et le plus petit développement sur votre machine est donc capital. Probablement plus que la progressivité des développements, très importante sur les vélos de route axés compétition.

Et comme plus petit développement, vous voulez très probablement un rapport 1:1, par exemple un 44-44, ceci afin de grimper les pentes les plus raides assis sur la selle. De nombreux pratiquants de gravel m’ont confié qu’un rapport 1:1 est très utile pour se sortir de mauvais pas.

Une cassette qui offrirait un grand étagement ainsi qu’un plus petit développement au rapport de 1:1 est donc pour moi d’un intérêt particulier.

Et selon ce critère, un seul choix possible: Campagnolo Ekar 13 vitesses plateau avant de 42, cassette arrière 9-42. Soit un étagement de 3,67, obtenu en soustrayant le ratio plateau/pignon le plus petit et le plus grand.

Cette combinaison vous offre le 42-9, 42-10, 42-11, 42-12, 42-13 et 42-14 lorsqu’il faut emmener de la braquasse sur portions roulantes. De quoi toujours trouver le bon braquet! Et le 42-9 n’est pas loin du 53-11 en terme de développement…

Ca grimpe sévère sur de la gravelle lousse? Vous avez le 42-36 ou le 42-42 (au ratio 1:1) pour vous tirer d’affaire.

Dur à battre.

Avec la cassette Sram XPLR 10-44 gravel, votre meilleure option est un plateau 44 dents devant. Vous obtenez un 44-44 en cas de montée sévère, et le 44-10 pour les portions les plus roulantes. Étagement total? 3,40, certes moins intéressant que chez Campagnolo, et c’est là que Sram paye le fait de ne pas disposer d’un groupe 13 vitesses.

Chez Shimano, les étagements sont nettement plus petits et moins intéressants. La combinaison plateau de 42 devant avec cassette arrière 11-42 vous donne certes un 42-42, mais aussi un étagement de seulement 2,82, loin derrière Sram ou Campagnolo. Le 42-11 peut vite vous limiter.

Encore une fois, chez Shimano, optez actuellement pour les groupes double-plateau, vous serez nettement mieux servi.

Enfin, pour ceux visant une pratique plus « extrême » du gravel, donc nécessitant des développements plus petits, deux combinaisons m’apparaissent très intéressantes.

Chez Campagnolo Ekar, le plateau 38 couplé de la cassette 10-44. Étagement de 2,94, et vous disposez du 38-44 (très très petit) et du 38-11 jusqu’au 38-15, dent par dent, pour les sections roulantes.

Vous avez l’équivalent chez Sram avec le plateau 38 et la cassette 10-44. Le 12 dents en moins!

D’autres étagements à préférer

Entre le Campagnolo Ekar plateau 42 cassette 9-36, l’Ekar plateau 40 cassette 9-42 et le Sram XPLR plateau 46 cassette 10-44, l’étagement est proche de 3,50 pour ces trois combinaisons.

Lequel choisir?!

À privilégier selon moi, l’Ekar plateau 40 cassette 9-42, qui vous donne l’option intéressante du 40-42, soit un ratio inférieur à 1:1, pour un grand développement de 40-9, très intéressant.

Les suspensions, l’avenir du gravel?

Les suspensions, qu’elles soient avant ou arrière, sont déjà apparues sur les vélos gravel.

BMC par exemple offre des cadres gravel dotés d’élastomères à l’arrière pour filtrer les vibrations.

Specialized et son fameux « Diverge » offre également une suspension avant intégrée au jeu de direction, appelé « Future Shock suspension ».

Ce ne sont là que deux exemples parmi d’autres.

Il est intéressant de noter que la nouvelle gamme Sram XPLR offre des fourches avant à suspension, intitulées « Rudy », avec travel de 30 ou de 40mm.

Avec le dropper post aussi offert sur la gamme Sram XPLR, la compagnie américaine se distingue des deux autres sur ces périphériques.

Je pense que les vélos gravel dans les prochaines années seront de plus en plus équipés de dropper post et de suspensions, à l’avant comme à l’arrière, avec évidemment des systèmes permettant de les bloquer lorsque le terrain devient roulant.

En ce sens, le vélo gravel devient de plus en plus un entre-deux entre le vélo de route et le vélo mtb (VTT), ce qui permettra à de plus en plus d’usagers de n’acheter qu’un seul vélo, un gravel, leur permettant une belle polyvalence dans les usages.

On verra probablement de plus en plus de gravel bikes sur les sentiers de Mtb (VTT), du moins ceux qui ne sont pas trop techniques!

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