Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 18 of 354

Skills avec MVDP

N’essayez pas de reproduire à la maison!

Le Tour de l’actualité en cyclisme et en ski de fond

À l’approche de la pause des Fêtes de fin d’année, plusieurs nouvelles ont retenu mon attention au cours des derniers jours.

1 – Namur 2021.

Un circuit mythique de cyclo-cross!

En l’absence de Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel, c’est Michael Vanthourenhout qui s’est imposé dimanche dernier devant Tom Pidcock. Ce dernier monte en puissance c’est évident, mais il a payé certaines erreurs techniques en chutant à plusieurs reprises, notamment dans la fameuse descente « off-camber » du circuit.

Chez les femmes, domination outrageuse des néerlandaises qui occupent les… cinq premières places! Victoire de Brand devant Betsema et Pieterse, Van Empel et Alvarado, du beau monde.

La québécoise Maghalie Rochette a terminé à la 10e place à Namur, un circuit technique et glissant chaque année.

2 – Mathieu Van Der Poel.

Il fera sa rentrée – tant attendue – le 26 décembre prochain sur la Coupe du Monde de cyclo-cross de Dendermonde.

Ennuyé par une récente blessure à un genou subie lors d’un entrainement, le coureur a précisé ne pas savoir où il en est dans sa condition. Ca sera un bon test dimanche prochain! Sur sa classe, ca peut fonctionner…

3 – Wout Van Aert.

Le champion belge n’était pas sur les récentes courses de cyclo-cross, mais plutôt en Espagne avec son équipe Jumbo-Visma en camp d’entrainement en cyclisme sur route.

Why not?! La tendance récente montre que la mixité des disciplines paye.

Van Aert devrait être à Dendermonde dimanche prochain.

4 – Nouveaux maillots du peloton pro 2022.

Perso, je trouve toujours cela tellement intéressant: découvrir les nouveaux maillots qui habilleront les coureurs du peloton en 2022.

C’est ici, pour les maillots qui ont été dévoilés jusqu’ici.

Le plus réussi à ce jour? De loin pour moi, celui de l’équipe Trek-Segafredo.

Et on note une tendance au retour du cuissard tout noir…

5 – Froome, l’arnaque?

Perso, je n’y ai jamais cru vraiment, au retour de Chris Froome.

Le coureur le mieux payé du peloton est-il rentable? Pas selon cet article.

C’est vrai que les résultats en 2021 ont été particulièrement minces. Inexistants, en fait.

2022? Je n’y crois pas plus.

6 – Geneviève Jeanson.

« De victime à survivante ».

C’est ainsi qu’elle résume son parcours des 15 dernières années où elle s’est tenue loin du milieu cycliste.

Ca changera toutefois en 2022, puisqu’elle fera une saison pleine d’événements de « gravel bike ».

Jeanson a également postulé sur un « gestionnaire de l’intégrité » à l’UCI, un poste dont les responsabilités seraient de veiller à l’intégrité au sein des équipes cyclistes.

Jeanson avait écrit à l’UCI il y a quelques mois, urgeant l’organisme international de faire davantage dans la protection des athlètes face aux situations d’harcèlement et d’abus de toute sorte.

Voilà des développements très intéressants selon moi, car on sent une vraie motivation de redonner à la communauté sur les bases de l’expérience – malheureuse souvent – acquise (souvent de force) dans le passé.

7 – Granite Stash Tubeless Flat Tyre Repair Kit

Juste intelligent.

8 – Mike Woods

Objectifs avoués en 2022: Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.

Les deux sont séparés de presque six mois… un beau défi!

Mike Woods devrait se concentrer en tout cas sur les courses d’un jour en 2022, et c’est très bien ainsi. L’égalité des chances est également plus présente sur les courses d’un jour que sur les courses par étape, malheureusement.

Il peut y croire, ca c’est certain!

9 – Coupe du monde de ski de fond à Dresde

Pas de surprise: victoire du norvégien Taugboel chez les hommes et de la suédoise Dahlqvist chez les femmes.

Beaucoup ont fait l’impasse, permettant à certains autres de saisir l’aubaine: Pellegrino, Chanavat, par exemple.

Côté canadien, les Graham Ritchie, Russell Kennedy, Dahria Beatty et Maya Macissac-Jones ont terminé loin.

10 – Le Tour de ski

L’attention se porte désormais vers le toujours intéressant Tour de ski, qui débute le 28 décembre prochain du côté de Lenzerheide en Suisse. Ca se termine le 4 janvier du côté de Val di Fiemme, avec la fameuse ascension de la piste de ski alpin.

Six étapes, trois en style classique, trois en style libre.

11 – Mont Sainte-Anne

Quel spectacle!

Y’avait du très beau monde à la 2e Coupe Québec au Mont Sainte-Anne le week-end dernier.

Sans surprise, Antoine Cyr s’est imposé solo sur le 15km style libre, départ groupé, le dimanche. Il a fait le ménage au 2e tour des trois à parcourir, pour terminer solo avec un peu plus de 30 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant, Philippe Boucher, en forme actuellement.

Les gars du CNEPH ont dominé l’épreuve, la plupart terminant dans les dix premiers. On en attendait pas moins!

Et quelle puissance! Dans certaines ascensions courtes, il faut le voir pour le croire, je vous prie de me croire!!! Du « one-skate » dans des rampes à 15%, il faut le faire.

Chez les femmes, la jeune Liliane Gagnon a surpris en s’imposant au général sur les deux épreuves, classique (style poursuite) le samedi et style libre le dimanche.

La gatinoise Laura Leclair termine son week-end de travail avec une 3e et 2e place au général.

Avec plus de 350 skieurs inscrits, la vitalité du ski de fond de compétition au Québec est en progression et ca, c’est une excellente nouvelle.

Carton rouge toutefois à la Forêt Montmorency le vendredi, qui indiquait sur son site de bonnes conditions de ski, alors que les pistes n’avaient pas été travaillées mécaniquement et qu’elles étaient glacées et jonchées de débris. Indigne lorsque les tarifs réguliers sont appliqués, et indigne de la pratique grandissante du ski de fond au Québec.

12 – Loppet Alex Harvey

Ca se déroulera – si possible, Covid-19 oblige, misère… – le 3 avril prochain au Mont Sainte-Anne.

Deux distances offertes, 50 et 25 kilomètres.

Un très beau parcours, la Harvey, la montée St-Hilaire, bref, le tour des plus belles pistes de ski de fond de la station.

Les inscriptions sont limitées et déjà ouvertes ici.

Ski de fond: du beau monde au MSA

La Coupe du Monde de Davos le week-end dernier a donné plusieurs confirmations.

D’une part, le Norvégien Klaebo a repris la main en sprint, le doute s’étant installé il y a trois semaines lorsqu’il avait été battu par le Russe Terentev.

À Davos, plus de doute possible: festival Klaebo.

Le gars a juste une glisse extraordinaire. Dernier sur le départ de la vague finale, il est remonté vers l’avant sur la glisse dans les deux descentes. Le Russe Ustiugov a fait l’erreur de lui « ouvrir la porte » à l’intérieur juste avant le dernier virage sur la droite, Klaebo n’a pas manqué de saisir l’occasion pour prendre la trajectoire la plus courte vers la ligne.

https://www.youtube.com/watch?v=cIN0Nx1nZdY

Belle perf de Klaebo au 15km skate du lendemain également, il termine 2e derrière son compatriote Simen Hegstad Krueger, intouchable actuellement sur une telle distance. Ustiugov complète le podium. Cinq Norvégiens aux six premières places! Et une belle 10e place pour le petit Français Lapalus.

Ustiugov a prouvé à Davos son grand retour au premier plan. Il sera un client pour les JO.

Bolshunov? Ennuyé par un rhume, il a été inexistant à Davos. Mais dans son cas, rien d’alarmant.

https://www.youtube.com/watch?v=6gC49JWIdck

Chez les femmes, pas de surprise, avec la Suédoise Dahlquist dans les sprints et la Norvégienne Johaug sur le 10km skate. Trois américaines dans les six premières sur cette dernière épreuve, Diggins (2e), Brennan (4e) et Swirbul (6e), impressionnant. Belle place également de la Française Claudel, 7e et du prodige russe Stepanova, 10e sur une telle distance.

La Suédoise Frida Karllson montre également qu’elle fait régulièrement partie des rares filles à pouvoir tenir tête à la superstar Johaug.

https://www.youtube.com/watch?v=t7dCvkok6AY

Week-end plus difficile pour le Canada. Antoine Cyr n’a pu prendre part au 15km le dimanche, ennuyé par un rhume. La meilleure Canadienne – Browne – est 36e du 10km skate.

Dresden, peu d’intérêt?

La Coupe du Monde se déplace en Allemagne ce week-end, pour l’épreuve de Dresde. Que des sprints, si bien que plusieurs font l’impasse pour cette épreuve contestée (en milieu urbain) qui ne devrait plus faire partie du calendrier la saison prochaine.

Emil Irvesen et Serguey Ustiugov ont déjà annoncé que Davos était leur dernière étape avant celle des Jeux Olympiques. Au menu donc, deux mois d’entrainement en altitude, sans compétition aucune. C’est une mode actuellement, en cours également dans le monde du cyclisme sur route: Primoz Roglic n’avait-il pas coupé deux mois en mai et juin 2021 afin de préparer à l’écart de toute compétition le Tour de France? Ca demeure un pari selon moi, car le rythme de la compétition est difficile à reproduire à l’entrainement.

Après Dresde, petite coupure de 10 jours avant d’attaquer le toujours très beau Tour de ski autour du Jour de l’An. Le final est toujours spectaculaire avec l’ascension de Val di Fiemme, cette piste de ski alpin à escalader en ski de fond.

Du beau monde au MSA!

Au Canada, l’intérêt se tourne vers le Mont Sainte-Anne ce week-end, avec la 2e Coupe Québec après celle tenue le week-end dernier à Nakkertok dans la région de Gatineau.

Du beau monde à cette Coupe Québec du MSA!

Antoine Cyr – souvent présenté comme le meilleur fondeur au pays actuellement – fait partie des inscrits, comme plusieurs autres coureurs du CNEPH.

Pour beaucoup, il s’agit d’un passage « obligé » en préparation pour les sélections nationales de Canmore du 6 au 11 janvier prochain, sélections en vue des JO et des Mondiaux juniors et U23. Certains voudront se rassurer, d’autres jauger leurs adversaires directs, et leurs chances pour une sélection.

Faut-il interdire les cétones?

Le débat sur l’usage des cétones dans le cyclisme fait rage de plus belle ces jours-ci, plusieurs coureurs notamment français (Bardet, Demare) ayant recommandé leur interdiction.

« J’ai l’impression d’avoir élevé mon niveau de jeu cette année mais ça ne s’est pas forcément vu, tant le peloton roule vite… Ça va crescendo chaque année et ce n’est sans doute pas près de s’arrêter. »

Romain bardet, sport FR, 13 décembre 2021

L’augmentation du niveau sur les courses pro n’est certes pas qu’une affaire de cétones. Les contrôles anti-dopages sont moins fréquents, et nous savons que d’autres produits sanguins novateurs et au fort potentiel dopant sont certainement déjà en usage au plus haut niveau. J’y ai consacré deux articles en septembre dernier, le nouveau dopage sanguin (article 1 et article 2).

Qu’est ce que les cétones? Ces corps cétoniques sont produits par le foie, suite à la consommation de lipides.

Les régimes « kéto » (pour « ketones » en anglais) sont actuellement très populaires.

Le principe est de forcer le corps humain à utiliser les graisses comme principal combustible, plutôt que les sucres. La perte de poids serait plus facile, ainsi que le maintien du poids par la suite, parce que les gens sur un tel régime consomment beaucoup moins de sucre.

En sport, l’avantage est de retarder l’usage des sucres, et ainsi préserver ses « cartouches » pour les fins de course. On apprendrait ainsi au corps à devenir plus « efficace ».

Un régime cétonique permettrait aussi d’accélérer la récupération.

De nombreuses équipes seraient déjà sur les régimes cétoniques, notamment la Jumbo-Visma et la Deceuninck. La plupart des équipes pro disposent aujourd’hui de nutritionnistes, chefs, et camions-repas, facilitant les choses à ce niveau.

On peut également acheter des produits ou suppléments alimentaires (cétones exogènes) maximisant la production de corps cétoniques.

Ces régimes ne vont pas sans risque, notamment pour le foie. Certains crient à des régimes carrément dangereux pour la santé, en particulier pour les personnes diabétiques.

Alors, dopage les régimes kéto? Pas sûr, surtout que certaines études scientifiques récentes concluent à l’absence d’avantages dans les sports, notamment tel que rapporté récemment par le directeur médical de l’UCI.

Je vous avoue y perdre mon latin! Pour Jean-Pierre de Mondenard, bien connu dans la lutte contre le dopage, le débat sur les cétones est même un « masquant médiatique », des problèmes autrement plus pertinents devant être réglés en matière de dopage.

Marc Kluszczynski nous aidę aujourd’hui à y voir plus clair, et je l’en remercie.

Sky fut la 1ère équipe cycliste à utiliser les cétones incorporées dans les boissons d’effort dès 2011.

Mises au point par le physiologiste anglais Kieran Clarke, Dave Brailsford les considérait comme faisant partie des fameux gains marginaux. A-t-on des preuves de leur effet ergogène ?

Les études sont peu nombreuses ; certaines montrent que les cétones d’apport exogène sont utilisées dans l’effort avec une amélioration de 0,5 à 2% des performances. Une étude de 2016 parlait de 15% !

L’UCI (Pr Xavier Bigard, directeur de la commission médicale) et le MPCC (Roger Legeay) dénoncent leur absence totale d’action et recommandent de ne pas les utiliser. On attend donc une étude indépendante (chez des cyclistes) qui chiffrerait leur avantage réel en cyclisme, mais on sait déjà qu’une consommation élevée bloquerait la lipolyse et diminuerait la glycémie. 

Un petit rappel de la biochimie des cétones endogènes pour fournir une base de discussion: fabriqués par l’organisme à partir de la dégradation des lipides dès le 5ème à 7ème jour de jeûne ou quand l’apport en glucides est insuffisant, les corps cétoniques (ou cétones) lui permet d’épargner la souffrance du cœur et du cerveau qui ne fonctionnent qu’au glucose dont les réserves sont épuisées en une journée.

Mais ces cétones seront aussi utilisés comme carburant alternatif dans les muscles. D’où l’intérêt dans les sports.

L’organisme fabrique trois cétones : le ß-hydroxybutyrate, l’acétoacétate et l’acétone. Lorsque le glucose vient donc à manquer dans la cellule, les acétyl-coenzyme A provenant de ces cétones sont incorporés dans une voie métabolique de dérivation (la cétogénèse) où le cycle de Krebs (ß-oxydation des acides gras) pourra utiliser ces cétones dans la fourniture d’énergie. C’est la théorie biochimique dans un organisme au repos. Peut-il en être le cas chez un cycliste professionnel ? Et les cétones exogènes peuvent-elles être utilisées comme source d’énergie supplémentaire alors que les glucides et le glucose ne manquent pas ?

L’étude de Kieran Clarke (1) l’affirmait : les cétones seront incorporées dans le cycle de Krebs en vue de produire de l’énergie sous forme d’ATP avant l’épuisement des réserves en glycogène, puis éliminées sous forme de gaz carbonique (CO₂) et d’eau. Il est vraisemblable que leur effet ergogène serait fonction du métabolisme du cycliste et des conditions de course.

Julian Alaphilippe considère les cétones comme faisant partie de son plan nutritionnel.

Romain Bardet, par contre, les assimile à des substances de la zone grise, citant comme exemple le tramadol (interdit par l’UCI en 2019, mais pas par l’AMA). On pourrait en citer d’autres comme les hormones thyroïdiennes.

Qui a raison ?

Considérons le métabolisme et l’élimination de ces substances citées : des substances exogènes (tramadol, autres produits dopants) seront éliminées après glucuronoconjugaison ou sulfoconjugaison dans les urines ou les selles, ce qui permet leur détection. Romain Bardet, mais également Arnaud Démare, Guillaume Martin, souhaitent l’interdiction des cétones. 

Si les cétones étaient interdites, on se heurterait à plusieurs difficultés dans leur détection. Comment les déceler puisqu’elles disparaissent totalement de l’organisme sain (2)? Aussi, comment les différencier d’une source alimentaire ou endogène ? Les triglycérides à chaîne moyenne (entre 8 et 12 atomes de carbone) tels ceux présents dans l’huile de coco, peuvent se transformer en corps cétoniques. 

Aucune étude n’a envisagé la dangerosité des cétones. Le MPCC en fait son cheval de bataille. Qu’en serait-il lors d’un apport exogène à haute dose ? Kieran Clarke cite des troubles gastro-intestinaux banaux. On pourrait suspecter à haute dose une acidose métabolique potentiellement mortelle (telle l’acidocétose du diabétique). Il n’y a donc actuellement aucune preuve de leur effet sur l’amélioration des performances (dans la déclaration du 8 décembre du Pr Bigard) et de leur danger.

La question de l’éthique sportive ne peut se résoudre au prix du débat sur les cétones. Peut-on vouloir l’interdiction d’une substance en se basant sur des convictions personnelles ? L’idée de bien « performer » sans l’aide des cétones serait la preuve de leur inefficacité. On se retrouve dans la même situation d’un individu déclarant être capable de faire son sport sans manger de viande, et qui voudrait montrer son inutilité voire son danger. Consommer tous les jours de l’huile de coco fait-il de vous un consommateur de cétones ? Consommer des gélules de glycogène (elles n’existent pas !) ferait-il de vous un dopé ?

Début décembre, l’AMA déclarait que les cétones ne remplissaient pas les conditions pour être interdites. L’UCI était plus nuancée : tout en admettant qu’il serait compliqué de les interdire, Xavier Bigard recommande de ne plus les utiliser (!) en attendant d’autres études que l’UCI a lancées. On doute de la pertinence d’un tel conseil.

Dans ce débat, on se rangera plutôt du côté de Julian Alaphilippe que de celui de Romain Bardet, Guillaume Martin et Arnaud Démare. On retiendra le critère déterminant des cétones incorporées dans la filière énergétique et disparaissant en eau et gaz carbonique, tels les graisses et sucres. Les cétones sont donc bien un aliment. On ne peut interdire l’utilisation de pâtes!

  1. Kinetics, safety and tolerability of (R)-3-hydroxybutyl(R) (3) hydroxybutyrate in healthy adults subjects. Kieran Clarke and coll. Univ of Oxford. Regulatory Toxicology and Pharmacology, vol 63, Issue 3, August 2012, p 401-408. La boisson Delta-G augmente le taux d’acétoacétate et de ß-hydroxybutyrate. Son but était de restaurer les capacités cognitives des militaires soumis à une restriction glucidique. Son prix était exorbitant : 2678 euros le litre. Le prix des cétones reste élevé (1400 euros le litre) alors que leur fabrication ne coûte rien… !
  2. Les corps cétoniques sont néanmoins détectables dans l’air expiré. On connaît l’haleine cétonique en cas de diabète mal stabilisé ou chez les jeuneurs impénitents. On sait aussi que l’isomère lévogyre (L) est moins utilisé par l’organisme que le dextrogyre (D). Chez le diabétique, sucre et cétones peuvent se retrouver dans les urines.

Le ménage selon Wout

Dans une classe à part.

Totalement à part.

Cyclo-cross d’Essen en Belgique, près des Pays-Bas samedi: victoire de Wout Van Aert, le deuxième à près de deux minutes.

Deux minutes.

Coupe du Monde de cyclo-cross à Val Di Sole dimanche en Italie: victoire de Wout Van Aert, le deuxième à près d’une minute.

Omniprésent et magistral Wout Van Aert!

Et vivement le retour de Mathieu Van Der Poel pour donner la réplique, parce que là les autres ont l’air de cadets…

C’est assez extraordinaire ce qu’on vit actuellement dans le cyclisme avec ces deux là.

Je vous rappelle que nos deux bonhommes ont été des grands acteurs du dernier… Tour de France. Une victoire d’étape d’anthologie et une semaine en jaune pour Mathieu, trois victoires d’étape pour Wout, dans les trois registres possibles: montagne, chrono, sprint.

Juste avant, ils s’étaient aussi tirés la bourre sur les Classiques.

Mon Dieu! qu’on ne s’ennuie pas dans le vélo avec ces deux-là ces temps-ci.

Essen, la boue

Sur le parcours boueux d’Essen, Wout a fait le ménage dès le premier tour, s’amenant sur la ligne au bout de ce premier tour avec déjà plus de 30 secondes d’avance. Il n’y a jamais eu de compétition, c’est aussi simple que cela. La course en tête. Tellement qu’on a senti que Wout gérait ses derniers tours afin de préserver ses forces pour le lendemain.

https://www.youtube.com/watch?v=L1dTJ9V2acE

Chez les femmes, grande victoire de… Zoé Backstedt, la fille de Magnus oui, 17 ans et un très grand talent en devenir pour le cyclisme féminin. Elle fait du cyclo-cross, de la route, même de la piste, la prochaine Wout Van Aert? Perso, je le crois.

https://www.youtube.com/watch?v=pJllfyxN9ys

Val Di Sole, la neige

Particulier, le parcours italien, tracé pour l’essentiel sur la neige. Une sorte de démonstration pour faire du cyclo-cross une discipline olympique en hiver, le programme d’été étant déjà bien rempli en cyclisme, avec route, chrono, piste, mtb et bmx.

Chez les hommes, Wout n’a eu aucun mal à s’imposer, faisant preuve d’une maitrise assurée en tout temps. Le champion britannique Tom Pidcock a terminé sur le podium, prouvant qu’il monte en puissance avec en point de mire les Mondiaux de Fayetteville fin janvier aux États-Unis.

Mathieu, dans son salon, prenait lui des notes…

Chez les femmes, 2e podium en trois semaines pour la Québécoise Maghalie Rochette, molto bene! Rochette gagne en constance et se rapproche des meilleures, de bonne augure pour la suite.

La victoire est revenue à Fem Van Empel chez les femmes, qui a su résister à un impressionnant rapproché de Marianne Vos dans les deux derniers tours, elle qui a été victime d’un incident mécanique à la mi-course environ.

Championnats des USA

Week-end faste de cyclo-cross avec les Championnats américains aussi.

Chez les hommes, Éric Brunner. Et chez les femmes, sans surprise, Clara Honsinger. Ces deux-là seront à surveiller lors des Mondiaux certes, mais percer le top-10 sera difficile lorsque les Belges, les Hollandais et les autres Européens débarqueront.

Le week-end prochain

Enfin, la rentrée d’un certain… Mathieu Van Der Poel!!

Programme double en Coupe du Monde, avec Rucphen samedi et le toujours très spectaculaire et usant parcours de Namur dimanche.

Il faudra toutefois attendre avant de voir le premier clash MVDP contre WVA car ce dernier sera au camp d’entrainement de son équipe Jumbo Visma la fin de semaine prochaine. Le duel des titans est attendu le 26 décembre à Dendermonde.

Cyclo-cross: la suite, sous la neige!!

Ne manquez pas ca le week-end prochain: Val di Sole, l’étape suivante de la Coupe du Monde de cyclo-cross. C’est dimanche.

Et ça sera… sous la neige!

De quoi faire une course intéressante… je suppose.

Au départ, les principaux protagonistes, Iserbyt, Van Kessel, Hermans, Vanthourenhout, Pidcock, et un certain… Wout Van Aert.

Comique, y’a aussi un cyclo-cross du côté d’Essen dans le nord de la Belgique samedi, pas très loin de la frontière avec les Pays-Bas.

Sur le start list, un certain… Wout Van Aert!

Si c’est vrai qu’il participe aux deux, méchant programme pour Wout ce week-end: samedi un cyclo-cross en Belgique, dimanche un autre en Italie, à 1100 kilomètres de là.

Jet privé?

Chez les femmes, je n’ai pas relevé de coureuses qui sont inscrites aux deux.

La Québécoise Maghalie Rochette sera au départ en Italie dimanche. Ca sera intéressant de la suivre. Je remercie au passage les lecteurs attentifs de La Flamme Rouge qui m’ont rappelé suite à mon article précédent sur la discipline que Maghalie avait fait un podium lors du cyclo-cross de Besançon, plus tôt cette année.

C’est que les lecteurs de La Flamme Rouge sont bien informés, et je le sais! Merci tout plein, vous êtes formidables de me rappeler ainsi à l’ordre. N’hésitez jamais!

Sinon, du côté de Mathieu Van Der Poel, petit souci à un genou suite à une chute à l’entrainement il y a une dizaine de jours. Sa rentrée est prévue plus tard en décembre, et ca sera très intéressant de suivre ca de près.

Pas de très bonnes solutions pour suivre les courses en direct, depuis que les rapaces se sont emparés des droits télé. On les trouve souvent sur YouTube quelques heures après, ou sur des sites comme Tiz-cycling, mais en différé. Sinon, y’a bien quelques tuyaux, mais c’est plus compliqué!

Arnaud Demare, « Une année dans ma roue »: simplement humain

J’aime bien Arnaud Demare. Depuis le début de sa carrière professionnelle.

Peut-être parce que je me retrouve beaucoup chez lui.

Un mec simple, très famille.

Un gars presque ordinaire, si ce n’était de son talent pour le cyclisme, extraordinaire lui. Tu ne gagnes pas les Mondiaux U23, Milan SanRemo, trois Championnats de France et des étapes sur le Tour et le Giro sans avoir une sacrée caisse.

Aussi attaché à ses racines, près de Beauvais, le Arnaud.

Le chalet à la montagne on en rêve tous, mais moi, ca va cinq minutes.

Arnaud Demare

Un bosseur aussi, près à tous les sacrifices car lui ne les perçoit pas comme tel, peut-être grâce à l’équilibre manifeste qu’il a su trouver entre vélo, famille, conjointe.

Tout cela transpire partout dans son récent livre nous faisant vivre sa saison cycliste 2021.

Une saison parfois compliquée, notamment en raison de sa mise hors délai sur l’étape dantesque sous la grande pluie et le froid, vers Tignes et remportée par Ben O’Connor. Pour quatre petites minutes après plus de cinq heures d’effort.

Il a eu du mal à s’en remettre, Arnaud. Une grosse déception, celle de n’avoir pu montrer ce qu’il pouvait faire sur ce Tour.

Déjà, le début de saison avait été ponctué par un manque de succès.

C’est souvent compliqué d’être sprinter, ca se joue à rien un sprint. Un écart, un coup de vent de pris, une erreur du poisson-pilote, et la victoire s’envole.

Puis il y a eu une belle fin de saison.

La Vuelta, pour se refaire.

Puis sa sélection et les succès de l’Équipe de France sur les Mondiaux remportés par Alaf.

Un Paris-Roubaix dantesque ensuite, qu’Arnaud nous fait vivre de l’intérieur. La guerre!

Puis cette magnifique victoire sur Paris-Tours, après s’être battu dans le final pour revenir sur les fuyards devant.

Le livre d’Arnaud, fait en collaboration avec Mathieu Coureau, ce n’est pas Blondin. Pas de la grande littérature.

Mais c’est efficace pour vous immerger dans la saison d’un coureur pro.

Pour ceux qui aiment le cyclisme, ce livre offre un bon moment de détente, après une journée chargée au travail par exemple. Perso, j’ai aimé retrouver le bouquin un peu tous les soirs ces deux dernières semaines.

Organisé de façon chronologique, on y retrouve des chapitres parfois différents, comme par exemple celui où Marc Madiot parle d’Arnaud Demare. Intéressant de voir la perspective du directeur sportif qui n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure lorsqu’il le faut.

C’est un vrai cycliste Arnaud: il y a le moment où il met le dossard, et le moment où il l’enlève.

Marc Madiot

Bref, « Une année dans ma roue », c’est un livre simple, mais intéressant. À l’image du champion qu’Arnaud est.

Coupe du Monde de ski: les hostilités sont commencées!

Les deux premières épreuves de la saison de Coupe du Monde de ski de fond n’ont pas déçu: les hostilités entre Norvégiens et Russes sont commencées!

Ce fut d’abord le scandale Ruka: l’équipe norvégienne masculine au grand complet a décidé de ne pas prendre le départ du 15km style libre du dimanche, trop froid à leur goût (-18 au départ).

Les règles FIS ont pourtant été respectées.

Raison évoquée par les fondeurs norvégiens: la saison est longue, veulent pas prendre de chance avec leur santé.

De nombreux acteurs du milieu – y compris Norvégiens – ont dénoncé la situation, regrettable il est vrai.

Pour les Canadiens, ce fut une aubaine: Antoine Cyr (12e) et Olivier Léveillé (17e) en ont profité pour faire des performances remarquables, et obtenir ainsi leur ticket pour les prochains Jeux Olympiques. Kennedy n’est pas loin non plus.

Piqués au vif, les Norvégiens ont évidemment répliqué.

Les poules mouillées vous donnent rendez-vous en février, on verra ce qui se passera aux JO.

Johannes Hosflot Klaebo

Ruka est en tout cas à oublier pour les Norvégiens: au sprint, Klaebo s’est même fait battre par un jeune russe de 22 ans, Alexander Terentev, un sacré costaud celui-là pour s’offrir ainsi le roi de la discipline. Ouf!

Les images sont ici.

https://www.youtube.com/watch?v=M_cAsmbtn8Y

On remettait ça le week-end dernier du côté de Littlehammer, à domicile donc pour les Norvégiens.

Carton plein!

Klaebo s’est imposé dans les sprints, podium complet sur le 15km style libre (Krueger, Holund, Nyenget) et au relais par équipe.

Frustrés, les Russes! Chervotkin a été leur meilleur, mais ca n’a pas suffit pour donner la réplique aux Norvégiens, revanchards et chez eux. Ils sont neuf parmi les 12 premiers du 15 km!!

Chez les femmes par contre, deux performances incroyables: la suédoise Frida Karlsson qui s’offre la super-championne norvégienne Therese Johaug sur le 10 km style libre, cette dernière jouant à domicile, il fallait le faire.

Et dans le relais féminin, les Russes qui battent les Suédoises et les Norvégiennes grâce à leur jeune prodige de 20 ans à peine, Veronika Stepanova, lors du dernier relais. Superbe!

Retenez-bien ce nom, elle pourrait être la prochaine grande figure internationale du ski de fond féminin.

Je ne comprends pas la sélection norvégienne, qui a décidé de finir son relais avec Helene Marie Fossesholm, plutôt que Therese Johaug.

Intéressants, les relais en ski de fond: quatre relayeurs, deux en style classique (les deux premiers), deux en style libre, pour 7,5km chez les hommes et 5km chez les femmes.

Une gestion compliquée, tactique.

Évidemment, tu veux finir avec ton meilleur sprinter, au cas où. Pour les Norvégiens c’est simple, Klaebo.

Le relais qui peut faire la différence, c’est souvent le 2e en classique. Les Russes y avaient dépêché Bolshunov le week-end dernier, ca n’a pas suffit. Nyenget et Irversen ont pu résister au Russe, pour bien placer leur équipes Norvège 1 et Norvège 2.

Côté canadien, remarquable relais masculin qui termine 10e, devant les équipes France1 et France2 excusez-du-peu. Les Cyr, Kennedy, Ritchie et Léveillé ont été super-efficaces, et sur ce coup-là, personne ne pourra leur dire que les Norvégiens n’y étaient pas.

Par contre, moins bon chez le relais canadien féminin, avec une 16e et dernière place. Les filles (Steward-Jones, Browne, Beatty et Macisaac-Jones) veulent rebondir vite, et on leur souhaite bien entendu.

Payez-vous les images des courses relais Hommes et Femmes, c’est ici.

https://www.youtube.com/watch?v=LEOkrOnp-SM
https://www.youtube.com/watch?v=I0YohkN1Dhk

La suite

C’est le week-end prochain du côté de Davos, en Suisse. Un très beau parcours.

Au menu, des sprints en style classique le samedi, et un 15km en style libre le dimanche (10km chez les femmes).

La revanche des Russes?

Chez les Norvégiens en tout cas, la sélection nationale demeure très rude: Emil Irvensen, champion du monde en titre du 50 km, est laissé à la maison, condition physique jugée insuffisante. Aie, l’égo doit en prendre un coup.

On verra à l’oeuvre les Amundsen, Nyenget et Larsen en remplacement.

Sur le 15km, à surveiller Simen Hegstad Krüger, tout un skieur norvégien celui-là. Technique irréprochable. La classe sur des skis.

Van Aert, ligue à part

Pour ceux qui suivent le cyclo-cross, la saison nous avait habitué, jusqu’à présent, aux Iserbyt, Toon Aerts, Van der Haar, Vanthourenhout, Van Kessel et Sweek, entre autre.

À sa première apparition, Wout Van Aert a remis les pendules à l’heure!

Il a simplement détruit l’opposition ce week-end sur le très boueux parcours du Cyclocross Boom, un parcours parfait pour lui. N’avait-il pas battu Mathieu Van Der Poel sur un parcours très boueux l’an dernier déjà?

Payez-vous les images (ci-bas): ca, c’est du cyclo-cross!

Tout simplement impressionnant.

Les adversaires de Wout Van Aert en ont été déstabilisés. Il leur a mis plus d’une minute 30 dans la vue!

On attend avec impatience le 26 décembre prochain à Termonde, premier clash entre les deux grands de la discipline, Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel, avec Thomas Pidcock en arbitre.

D’ici là, on surveillera la rentrée de Mathieu le 18 décembre prochain du côté de Rucphen puis le lendemain en Coupe du Monde à Namur.

Ce sont des monstres!

Chez les femmes

La championne du monde Lucinda Brand continue de dominer sans partage.

Les Denise Betsema, Fem Van Empel, Ceylin Alvarado, Sanne Cant et Inge Van Der Heijden ne sont pas loin.

À noter l’excellente 4e de la Québécoise Maghalie Rochette, qui se rapproche progressivement du podium depuis un mois. La suite devrait être intéressante.

Les enjeux de la Coupe du Monde de ski de fond

La Coupe du Monde 2021-2022 de ski de fond organisée par la Fédération internationale de ski (FIS) démarre demain vendredi depuis Ruka en Finlande, une fidèle étape depuis des années déjà.

Payez-vous les images de la course l’an dernier à Ruka, magnifique. Et un cours de belle technique libre en ski par Klaebo et Bolshunov!

Je parle très rarement d’autres sujets que le cyclisme sur route sur La Flamme Rouge. En presque 20 ans, il n’y a peut-être que le Vendée Globe qui s’est taillé une place récurrente, aux quatre ans.

Depuis au moins cinq ans, je suis de près et pratique moi-même assidument le ski de fond en technique libre. Je m’intéresse à tout, autant les athlètes de la Coupe du Monde et ceux sur l’équipe canadienne, les courses internationales et nationales, la technique, le fartage, le matériel, l’entrainement en salle, etc. Je suis également depuis plusieurs années les vlog de plusieurs coureurs de la Coupe du Monde, dont ceux de Klaebo et Burman.

Du coup, je me sens un peu moins imposteur aujourd’hui qu’avant, et ai décidé d’écrire de temps en temps sur ce sujet. D’où ce premier article.

Je rassure tout de suite tout le monde: le cyclisme sur route restera de très, très loin le sujet principal de ce blog. Mais comme de nombreux cyclistes sont fondeurs l’hiver, que le sport cycliste et le ski de fond sont des sports d’endurance similaires, que les techniques d’entrainement sont souvent communes à ces deux sports (et le dopage aussi bien tristement, Anderlass…), ben on peut se permettre quelques articles sur le sujet durant l’intersaison cycliste, non?

Les enjeux de la Coupe du Monde cette année

Avec 2022 année olympique, ils sont nombreux à avoir les Jeux comme principal objectif de leur saison.

Plus que 70 jours avant le début des Jeux.

Certains coureurs ne pensent qu’à ca depuis des mois déjà.

L’épouvantail cette année s’appelle Alexandr Bolshunov, le solide Russe de 24 ans. L’or olympique occupe toutes ses pensées, lui qui a décroché trois médailles d’argent et une de bronze aux derniers JO de Pyeongchang.

LA grande question: Bolshunov courra-t-il enfin intelligemment? Véritable force de la nature, un peu bourrin aussi, Bolshunov la joue toujours pareil en course, peu importe la distance: rythme très élevé mais assez constant, et essayez de me suivre!

Sauf que les Norvégiens, Klaebo en tête, peuvent eux, le suivre… et le torcher dans les derniers mètres de chaque course.

Il aurait intérêt à pratiquer le cyclisme sur route l’été, Bolshunov, parce qu’en vélo, t’as vite fait de comprendre qu’être derrière, c’est souvent très payant… quand l’autre bouffe du vent pour toi devant!!

Autour de Bolshunov, les autres Russes sont solides: Ustiugov, Melnichenko, Spitsov, Belov, Chervotkin, pour ne nommer qu’eux. Tous courent un peu à la Bolshunov cependant…

L’équipe norvégienne amenée par Klaebo demeure de loin la plus redoutable et la plus homogène. C’est dément!

Le plus dur pour un skieur norvégien, ce n’est pas de gagner une Coupe de Monde, c’est de faire l’équipe nationale pour pouvoir prendre le départ d’une Coupe du Monde…

Klaebo est actuellement intouchable dans les sprints, fort d’une technique spectaculaire: personne ne possède sa vitesse d’éxécution en « offset » lors d’ascension.

Klaebo a travaillé ses points faibles tout l’été, et il faudra voir s’il peut être plus constant sur les épreuves plus longues cette saison, par exemple les skiathlons ou les grandes distances (50 kms).

Les autres Norvégiens – Valnes, Holund, Irvensen, Kruger, Rothe, Amundsen, Golberg, Skar, Tonseth, Nyenget – sont tous capables de s’imposer au plus haut niveau, et régulièrement.

Désormais supérieure à l’équipe de Norvège chez les femmes, l’équipe de Suède monte aussi en puissance chez les hommes, amenée par Jens Burman. À suivre de près.

Pour le reste, ca sera des coups d’éclat, par exemple des Italiens avec Pelligrino, les Suisses avec Cologna qui a de beaux restes, et bien sûr les Français qui ont une belle équipe avec Magnificat, Chanavat, Jouve, Lapalus, Parisse, Lapierre, entre autre.

Chez les femmes, c’est simple: les courses se résumeront à un duel de tous les instants entre l’équipe de Suède, très riche en talents et amenée par Frida Karlsson, contre une seule norvégienne, l’extra-terrestre Therese Johaug.

Attention cependant à l’autre norvégienne Heidi Weng qui s’est entrainée comme une bête tout l’été. Il faudra aussi surveiller la progression de Helene Marie Fossesholm, norvégienne elle aussi. Enfin, l’équipe américaine chez les femmes est intéressante, avec la très colorée et talentueuse Jessie Diggins.

Les Canadiens(iennes)

Beaucoup d’enjeux de ce côté-là, pas facile de succéder à un super-champion comme Alex Harvey.

Chez les hommes, il faudra surveiller bien évidemment Antoine « Tony » Cyr, présenté comme le meilleur fondeur canadien en exercice. Percer le top-15, être régulier, seront ses défis cette saison. Pas facile, tellement un haut niveau le ski de fond en Coupe du Monde.

D’autres seront à surveiller: Graham Ritchie, Rémi Drolet, et le jeune prodige Olivier Léveillé, gros moteur celui-là et dont on peut penser que le développement musculaire est encore loin d’être terminé. Il débarque au plus haut niveau, c’est possiblement lui la perle en devenir du ski de fond canadien.

Chez les femmes, Catherine Steward-Jones, Cendrine Browne et Dharia Beatty seront les têtes d’affiche.

L’équipe canadienne a bien débutée sa saison récemment avec quelques belles perfs tant chez les hommes que chez les femmes, du côté de Beitostolen en Norvège et de Gallivare en Suède.

Excitant pour la suite!

Soirée Siboire: Sherbrooke, ville de vélo

Il se passe de quoi à Sherbrooke côté vélo.

C’est Pierre-Olivier qui l’a dit hier en introduction à cette soirée conférence « Parlons Vélo » au Siboire Dépôt avec les invités Guy Thibault et Guillaume Boivin: la vision, c’est de faire de la ville de Sherbrooke une ville vélo.

Peut pas être plus clair.

Beaucoup de choses encore à venir dans les prochains mois!

Et c’est une bonne partie du gratin du vélo au Québec qui était présent hier au Siboire: on était venu de Gatineau certes, mais aussi de Bromont, de Drummondville, de Montréal, et de bien d’autres endroits au Québec et ailleurs (la Virginie par exemple) pour écouter Guy et Guillaume.

Très belle soirée, fort intéressante.

Autant pendant, qu’après!

Guy Thibault nous a d’abord servi un condensé des derniers développements en matière d’entrainement par intervalles. C’est toujours intéressant d’en apprendre davantage sur les formules qui donnent les meilleurs résultats, et notamment ce fameux 12x30sec full gas avec 4min de récup entre les intervalles. Formule « Gibala » pour ceux qui veulent en savoir plus!

Intéressant aussi de savoir qu’on peut faire des séances d’intervalles tout le temps, même à faibles intensités en mode récup.

Évidemment, il a été question avec Guy d’entrainement polarisé, la formule « à la mode » actuellement.

De la tyrannie du FTP aussi, comme celle des lactates. Une bonne idée, d’ailleurs, les lactates dans le sang au départ d’un chrono…

Ce fut ensuite le tour de Guillaume Boivin qui est évidemment revenu sur son Paris-Roubaix d’anthologie il y a quelques semaines avec son équipe Israel Start-Up Nation.

C’était « gooooood »….

Roule aux watts, Guillaume? Pas du tout.

L’important au bout du compte, c’est pas les watts, mais bien la vitesse. Parce que quand vient le temps de t’accrocher à la roue de Mathieu Van Der Poel, ben tu t’en fous des watts: faut juste que tu trouves le moyen de rester dans la roue de Mathieu!

Guillaume boivin, 23 novembre 2021

Sept gels à l’heure sur une course comme Paris-Roubaix, l’alimentation en course chez les pros n’est pas forcément celle qu’on croit…

53 psi dans les pneus de 30mm de section pour Guillaume sur Paris-Roubaix cette année, disputé sous la flotte.

Maudite chute…

Le plus dur pour un coureur québécois en WorldTour en Europe? L’exil, loin de sa famille.

Le secret du succès des jeunes pros en Europe actuellement, comme Pogacar ou Evenepoel? Pas facile à déterminer avec certitude, mais ces coureurs s’entrainent très bien depuis des années déjà, la science de l’entrainement ayant beaucoup progressé.

Et oui, on perd encore beaucoup de très bons athlètes en cyclisme au Québec, faute de bien pouvoir les développer et de leur offrir des opportunités de se faire valoir au plus haut niveau.

Oui, le développement du gravel du côté de l’UCI et des Fédés, c’est une bonne chose.

Enfin, ce qui fait la différence chez les pros? Selon Guillaume, la fraicheur au départ d’une course.

Certainement vrai en amateur aussi!

« En une seule année, ça s’est vraiment accéléré »

La déclaration est récente et nous vient d’Arnaud Démare, qui a évolué en 2021 au coeur du peloton WorldTour.

Il évoque aussi un « peloton à deux vitesses », et ca de quoi faire peur puisqu’on a l’impression, à quelque part, de revivre un mauvais film.

Le coureur français se pose manifestement des questions, et a le courage de les exprimer publiquement à l’occasion de la sortie de son livre « Un an dans ma roue« .

De nombreux coureurs ressentent la même chose que moi.

Arnaud Demare

Surtout, l’info est crédible puisqu’elle nous vient du coeur du peloton pro.

Je me pose aussi des questions plus sérieuses depuis quelques mois devant ce que je vois. D’autres aussi, dont les Antoine Vayer, Marc Kluszczynski et d’autres observateurs éclairés du cyclisme.

2022 pourrait nous apporter quelques réponses. Il faudra voir les performances offertes, les analyses de puissance, les forces en présence et celles qui, au contraire, auront du mal à suivre.

Nous vivons une époque particulière, il faut en être conscient: des jeunes coureurs, 20, 21, 22 ans, qui gagnent les plus grandes courses du monde, habituellement réservées à des coureurs plus matures. Des équipes qui gagnent avec des coureurs modestes, et d’autres qui marquent le pas. Des vitesses en hausse. Des coureurs qui ne courent plus beaucoup, qui s’entrainent dans leur petit coin et qui débarquent soudainement pour gagner. Et des nouveaux produits qui, constamment, débarquent du côté des pharmaceutiques, certains défiant toute imagination.

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