Il faut saluer ce matin l’engagement d’Hugo Houle à défendre l’avenir du cyclisme sur route au Canada et à dénoncer Cyclisme Canada qui se traine lamentablement les pieds dans ce registre depuis des années.
J’ai quand même un devoir en tant que coureur cycliste professionnel sur route de me battre un peu pour la relève et pour les jeunes au Québec qui nous voient performer. Il y a un gros écart maintenant pour la suite. Je ne sais pas si on peut faire quelque chose pour les (ndlr Cyclisme Canada) faire changer d’idées.
Hugo Houle – La Presse plus du 20 novembre 2020
L’article est publié dans La Presse Plus via le journaliste Simon Drouin aujourd’hui.
Je me réjouis de cette prise de position d’un cycliste phare au Canada. Bravo Hugo! Bien dit!
Ca fait des mois, des années que je dénonce la situation du cyclisme sur route au Canada sur La Flamme Rouge. J’ai publié plusieurs articles (et notamment avec des athlètes de la relève qui payent le gros prix de cette situation, notamment Adam Roberge ou Julien Gagné), j’en ai discuté avec plusieurs personnes, certaines influentes dans le milieu du cyclisme ici au pays.
C’est pas compliqué, il ne reste presque plus rien. Exit nombre de courses, dont le Tour du Saguenay ou Québec-Montréal. Exit de vraies équipes élite comme il en existe en DN1 en France. Même les coureurs pro souffrent, les propos d’Hugo à propos des conditions dans lesquelles nos meilleurs athlètes dont aussi Mike Woods doivent performer aux Mondiaux sont effarantes. Quant on sait qu’à ce niveau ca se joue à rien du tout, nos Canadiens méritent eux-aussi des médailles pour atteindre ce niveau de résultats.
Plus encore, la crise se fait sentir à tous les échelons du cyclisme sur route: on ne peut pas dire que le calendrier des courses Maitre s’est étoffé ces dernières années. Beaucoup de courses ont disparu, dont des monuments comme la Coupe des Amériques ou le GP OBC du Parc de la Gatineau.
Certes, nos fédérations ne sont pas coupables de tous les maux. Parfois, les conjonctures sont difficiles. La Covid-19 n’arrange rien pour trouver des sous.
Mais bordel, même si tu n’es pas responsable des causes, tu te grouilles le cul deux fois plus pour trouver des solutions, surtout si c’est ca ta job!!!
Côté Cyclisme Canada, rien (ou si peu). Tout pour la piste, le BMX ou le paracyclisme. Rien contre ces disciplines, mais on peux-tu svp aussi regarder la route, LA discipline phare en cyclisme?
C’est quand même assez bizarre qu’une fédération nationale ne mette aucun programme de développement pour le cyclisme sur route, qui est probablement le sport pour lequel il y a le plus de licenciés. Pour moi, c’est un gros manque de respect.
Hugo houle, la presse plus du 20 novembre 2020
Même au niveau pro, le top du top, ca fait dur. Houle rapporte que sans des contributions spontanées souvent motivées par la pitié, le Canada n’aurait pas d’équipe aux Mondiaux.
Rappelons que la participation canadienne au Tour de l’Avenir s’est étiolée à presque rien depuis 10 ans, et si une équipe a été envoyée en 2019 c’est aussi grâce à des contributions autres que celle de Cyclisme Canada qui est restée les bras croisés tout ce temps. Sans expérience à ce niveau, comment permettre à nos meilleurs espoirs d’acquérir le niveau pour passer pro et une réelle opportunité de se faire remarquer?
Cyclisme Canada – La réponse
Évidemment, Cyclisme Canada se défend de se trainer les pieds. Par souci de professionnalisme, je vous donne le lien et vous invite à lire la réponse de la fédé canadienne ici (au bas de l’article).
Pour moi, c’est clair: du pipeau. L’expression me vient d’Hugo.
On annonce toutefois un programme pour la route qui verrait bientôt le jour. Wait and see.
Je ne comprends pas Cyclisme Canada. Si t’es responsable du développement du cyclisme et que ca va mal pour des raisons que tu ne contrôle pas, ben tu fais quelque chose.
Pourquoi ne pas avoir organisé des « états généraux » sur le cyclisme sur route réunissant les acteurs principaux et tous les niveaux de la discipline? Le malade ne va pas bien? On réunit tous les spécialistes autour de lui et on échafaude un plan d’intervention complet.
Cyclisme Canada a-t-il été en contact avec des compagnies comme Premier Tech depuis 10 ans? Il en existe certainement d’autres.
Si le programme de financement « À nous le podium » limite tant le champ d’action, quelles démarches Cyclisme Canada a-t-il fait auprès des gouvernements pour porter cette situation à leur attention?
Chris Westwood, cité comme représentant de Cyclisme Canada dans l’article, mentionne que « Hugo Houle ne connait pas tout ce qui se passe derrière la scène « .
Certes. Nous non plus. Mais un peu plus de transparence de la part de Cyclisme Canada ne ferait pas de tort non plus… Je demeure convaincu qu’il y a aussi des guerres de clocher derrière tout ca, comme c’est si souvent le cas avec les fédérations sportives. Je sais de quoi je parle, croyez-moi.
Enfin bref, je salue la prise de position d’Hugo Houle aujourd’hui, elle fait du bien et c’est en effet un des rôles de nos tous meilleurs coureurs cyclistes professionnels, celui de défendre le sport. Espérons que d’autres coureurs pourront dénoncer dans les prochaines semaines la situation déplorable actuellement du cyclisme sur route au Canada.
Et s’assoir avec Cyclisme Canada pour trouver des solutions.
Un nouveau momentun? Possible oui. Y’a probablement des occasions à saisir en ce moment pour les acteurs du cyclisme au Canada.