Troisième manche du match des Monuments du cyclisme ce dimanche sur Paris-Roubaix, 259 kilomètres d’enfer à parcourir entre Compiègne et le vélodrome de Roubaix.
Course si spéciale comportant 30 secteurs pavés, dont certains presque inhumains, et une arrivée qui se déroule sur une piste lisse comme une peau de bébé…
Même s’il y a 11 secteurs pavés avant, c’est vraiment dans le secteur de la légendaire Trouée d’Arenberg que la véritable course est lancée. Au menu pour ce secteur, 2,3km de « mauvais pavés » où les chutes et les crevaisons sont garanties. Souvent, seuls les équilibristes parviennent au bout sans aller à la faute.
Ça s’annonce cependant plutôt pluvieux dimanche, de quoi compliquer la course en rendant les pavés glissants. Aie.
Deux autres secteurs sont capitaux: Mons-en-Pévèle au km 211, et le Carrefour de l’Arbre, km 242, et dernière véritable chance pour faire la différence.
En cas d’arrivée au sprint, la stratégie peut être compliquée sur la piste de Roubaix où il faut savoir jouer du vent, du bon braquet, et du bon démarrage au bon moment. Après 258km de course à se faire secouer comme un cocotier, pas toujours évident de conserver la lucidité nécessaire à la conduite d’un sprint victorieux.
Bref, Paris-Roubaix, c’est toujours compliqué et il faut un peu de chance pour réussir, c’est clair.
Les favoris
Pour les favoris, simple comme bonjour dans le cyclisme moderne.
Tadej Pogacar en premier lieu, surpuissant, tous les autres sont des cadets, mais qui s’est quand même lancé un sacré défi sur cette première participation pour lui. Respect pour cela, il forge ses saisons « à la Merckx », présent sur Milan SanRemo en début de campagne comme en Lombardie en octobre.
Pogacar peut-il gagner dimanche? Bien sûr! Il a de belles bases en cyclo-cross, et possède la puissance requise. Il l’a d’ailleurs déjà montré lors d’un récent Tour de France, alors que l’étape du jour reprenait plusieurs secteurs pavés de Paris-Roubaix.
Quelle tactique adoptera-t-il sur sa première participation à l’Enfer du Nord? Partir de loin pour anticiper et rester à l’abri des chutes collectives? Attendre au dernier moment et produire un seul, gros effort?
Son équipe pourra l’épauler en tout cas, notamment avec les Nils Politt, Tim Wellens et Florian Vermeesch. Ce dernier a déjà terminé 2e de l’épreuve d’ailleurs (en 2020).
Espérons-le remis de son petit rhume, Mathieu Van Der Poel est l’autre épouvantail, et il dispose d’une bonne équipe à ses côtés.
Vainqueur sortant, MVDP avait roulé à 47,8 km/h de moyenne l’an dernier vers Roubaix. Hallucinant!
MVDP est probablement revanchard de dimanche dernier où il s’est fait larguer « à la régulière » par Tadej. On sait Mathieu orgueilleux, il saura se servir de son expérience dimanche dernier pour se motiver dimanche. Si c’est humide, il aura l’avantage sur les portions pavées.
À surveiller de très, très près, les Wout Van Aert, Fillipo Ganna, Stefan Kung, Jasper Stuyven et Mads Pedersen. Aucun d’eux n’a gagné à Roubaix à ce jour.
Pour battre les deux autres, il faudra peut-être anticiper dans le final, et espérer que Tadej et Mathieu se « neutraliseront » en duo sur la base de « à qui la chasse? ».
Sur les bases de dimanche dernier sur le Ronde, avantage Wout et Mads pour être devant avec les deux autres terreurs.
Tout le reste est de la chair à canon.
Pour les Canadiens au départ, espérons que Guillaume Boivin puisse le faire. Ennuyé récemment par des pépins santé, c’est encore la faute à pas de chance pour cette classique où il a brillé par le passé.
À la télé
Au Québec, c’est FloBikes. J’exècre.
Perso, mon bon plan, c’est le VPN puis France Télévision, pour bénéficier des commentaires d’Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert, Marion Rousse et toute l’équipe, y compris sur motos embarquées.