Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 1 of 353

La dangereuse politisation du sport

Comme plusieurs d’entre vous, j’ai suivi avec attention les événements de la Vuelta, alors que des manifestants pro-palestiens ont perturbé la course tous les jours, visant notamment l’équipe Israel-PremierTech pour des raisons évidentes.

Ma surprise n’a pas été les manifestations en soi, mais bien la durée de celles-ci: les manifestants étaient présents tous les jours, et ont réussi à perturber de façon très significative de nombreuses étapes du Tour d’Espagne, jusqu’à la toute dernière. Avec, à la clef, certains événements déplorables puisque la sécurité en course des coureurs a été, par moment, compromise.

Ces événements sont significatifs dans la mesure où ils sont susceptibles de faire boule de neige: à Montréal dimanche dernier, tout près de la ligne départ/arrivée, une manifestation du même type était présente, fort heureusement dans le respect de l’événement et des coureurs.

D’autres manifestations sont probablement prévisibles sur les prochaines courses du calendrier cycliste professionnel, par exemple sur le Tour de Lombardie qui est l’un des cinq grands monuments.

Dans tout cela, je déplore depuis un petit moment déjà la politisation du sport.

Voyez un peu: pour la première fois à ma connaissance, on a pas moins de quatre équipes de premier plan au sein du peloton qui battent pavillon d’un état ou d’une ville dont la réputation n’est pas des meilleures sur la scène internationale, que ce soit à l’égard du respect des droits de l’Homme, de positions ou régîmes politiques, ou de comportement envers d’autres pays: UAE Team Emirates (Émirats Arabes Unis), Bahrain-Victorious (Bahrein), Astana (Kazakhstan) ainsi qu’Israel-PremierTech (Israel).

Je ne me souviens pas d’une autre époque dans le vélo où cela s’est produit, aussi loin que ma mémoire me permet de remonter.

Manifestement, ces états utilisent le cyclisme pour améliorer leur image internationale, faisant du coup oublier les défis et enjeux parfois importants derrière.

Je le déplore, car on assiste à une politisation du cyclisme, une dérive à mon sens très dangereuse.

Le sport de façon générale est un des rares endroits, peut-être avec l’art, où la politique devrait être totalement absente. Bien sûr, on se souviendra de l’histoire des Jeux Olympiques, ponctuée de liens entre sport et politique, mais globalement, en sport, une devise prévaut: que le meilleur gagne. Point barre.

Le sport devrait être un lieu de rencontre et de respect entre adversaires, dans le seul but de la recherche de la performance et de la victoire, tout en respectant les règles bien sûr.

Au lieu de ca, on assiste à la dangereuse hausse de l’instrumentalisation du sport qui a certes toujours existé, mais qui prend de l’ampleur dans le monde selon moi. Le cyclisme en est un exemple. Le ski de fond aussi d’ailleurs, avec l’exclusion des fondeurs russes des épreuves de Coupe du Monde, un des seuls sports à continuer d’appliquer une telle règle.

Il y a pourtant d’autres solutions. Les états ou les millionnaires derrière certaines équipes peuvent soutenir le vélo sans pour autant en faire un véhicule politique; rien n’empêche l’homme d’affaire Sylvan Adam de soutenir le vélo sans pour autant promouvoir l’état d’Israel sur un maillot.

On va en venir au point où les autorités comme l’UCI n’auront d’autre choix que d’intervenir pour fixer des règles claires sur le sponsoring, surtout si les manifestations actuelles devaient perdurer dans le temps, par exemple sur la saison 2026.

Avec, bien sûr comme défi majeur, celui de l’argent, on n’y échappe pas. L’équipe UAE Team Emirates n’est-elle pas la plus riche du peloton actuel?

Chose certaine, je comprends et surtout je respecte la décision de certains coureurs pro actuels de ne pas courir au sein de certaines équipes, par principe.

Le beau dimanche des UAE

Peut-être piqués au vif suite à leur manque de cohésion dans le final du GP de Québec vendredi, les UAE Team Emirates se sont payés un beau dimanche à Montréal, sous le thème « démonstration de force ».

En gros, ils ont tout écrasé, tout maîtrisé, la course a été d’une limpidité hors norme et au final, on se paye même le luxe de pouvoir choisir peinards le vainqueur du jour.

Y’a des images Mapei sur Paris-Roubaix ou Gewiss-Ballan sur la Flèche Wallonne qui me sont revenues…

Quoi vous dire de plus? Tadej a bien fait d’attendre Brandon à la fin de l’avant-dernier tour, il pouvait le faire sans problème et montrer son esprit d’équipe ne fait que renforcer sa place de leader.

Idem pour la gagne, il a bien fait de laisser son coéquipier gagner. Ce dernier avait quand même su rouler plus vite que tous les autres sauf son leader, il était donc méritant.

Mention très bien à Quinn Simmons, un sacré moteur lui mais ca on le savait aussi déjà, qui a maintenu sans faiblir son effort durant tout le dernier tour, préservant ainsi sa place sur le podium. Une belle récompense pour le coureur américain qui rejoignait ainsi son compatriote sur le podium. Pour la petite histoire, c’était une belle journée pour le cyclisme américain hier avec Neilson Powless 4e… donc trois coureurs américains dans les quatre premiers!

Hugo Houle encore premier Canadien à l’arrivée, mention très bien pour une grosse journée de travail, mais loin de la tête de course.

Tous les autres à la trappe, dont Julian Alaphilippe, décroché avant même de voir les deux derniers tours. Aie. Les UAE ont tout fait exploser hier sur le GP de Montréal, ca été un véritable rouleau-compresseur laissant peu de place à une course de mouvement.

Soulignons en terminant la belle perf du Français Louis Barré de Intermarché, remarquable de volonté hier dans l’ascension de la voie Camilien Houde. Il s’est battu comme un chiffonnier pour rester au contact des avions de chasse devant, et termine avec une belle 6e place à l’arrivée.

La grande victoire d’Alaphilippe

Point rageur sur la ligne d’arrivée, cri primal lancé au passage, c’est trois ans de frustration que Julian Alaphilippe a évacué hier en gagnant « signature Alaphilippe » le Grand Prix cycliste de Québec.

Solo. La plus belle façon de gagner qui soit, et celle qu’il a souvent adopté notamment lors de ses deux titres mondiaux.

Beaucoup de panache également, en s’envolant notamment dans la dernière ascension de la côte de la Montagne. Où et quant il le fallait.

Une magnifique victoire, acquise avec les jambes d’abord bien sûr, mais aussi la tête. C’est peut-être là qu’Alaphilippe a gagné hier, sachant s’économiser une fois sorti dans un groupe de contre à près de 80 kilomètres de l’arrivée, car c’était se dévoiler tôt dans le final. Son directeur sportif l’a avisé de demeurer calme et concentré, c’est ce qu’il a fait et ca a payé. Quitte à jouer « quitte ou double ».

D’autres coureurs avec lui dans le contre ont pu être irrités de la non-collaboration du Français. Ce dernier a certainement pu leur servir l’argument du sous-nombre, les Astana étant deux, et de la présence d’un UAE Team Emirates, qui préparait certainement le terrain pour Tadej. Du coup, ce n’était pas à Alaphilippe de rouler, car il n’avait pas de stress à voir l’entreprise échouer.

Avec cette victoire, Alaphilippe relance sa carrière en quelque sorte, venant de prouver aux yeux du (petit) monde WorldTour qu’il peut encore gagner des courses de ce niveau, devant des pointures comme Pogacar et Van Aert. Bettiol hier en avait visiblement sous la pédale, et c’est donc un excellent Alaf qui a dû se mobiliser pour la gagne. Il sera logiquement un favori des Mondiaux au Rwanda fin septembre et c’est tant mieux.

UAE la désorganisation

Pour le reste, scénario très classique sur ce GP de Québec: une échappée matinale avec deux excellents coureurs canadiens (Philippe Jacob et Félix Bouchard) qui sont allés loin dans la course, et loin dans la souffrance, le peloton qui met en route après la mi-course, et un final explosif dans les trois derniers tours, notamment sous l’impulsion d’un excellent Tim Wellens, à l’ouvrage pour préparer le terrain pour Tadej.

C’est dans les deux derniers tours que je n’ai pas compris la stratégie de l’équipe UAE: après l’attaque de Tadej dans l’avant-dernière ascension de la côte de la Montagne, ce dernier voulait visiblement remonter dans l’échappée Alaf devant.

Pourquoi ne pas avoir demandé à Sivakov – présent devant – d’aller chercher Pogi derrière? À un moment, moins de 20 secondes séparaient les deux groupes!

Plus encore, le manque de cohésion entre Pogi et son coéquipier Brandon McNulty présent lui-aussi dans son groupe m’a laissé dubitatif: pourquoi? En travaillant tous les deux sur le boul. Champlain avant la dernière ascension de la côte de la Montagne, ca pouvait probablement rentrer sur le groupe Alaf, et là on aurait peut-être eu une toute autre course. Voir à trois si Sivakov s’était retourné pour aller chercher ses deux coéquipiers.

Sinon, les Visma ont semblé débordé dans ce dernier tour, pris à contre-temps et sans pouvoir réellement s’exprimer. Les sprinters Arnaud deLie et Michael Matthews étaient également trop isolés pour pouvoir faire quelque chose.

Les Canadiens: mention très bien!

Très belle course des coureurs de l’équipe canadienne hier, même si c’est Hugo Houle qui arrive premier Canadien à l’arrivée.

Philippe Jacob et Félix Bouchard ont longtemps résisté dans l’échappée devant, il fallait voir leur rictus dans la côte de la Montagne à quelques tours de la fin pour comprendre toute leur motivation du jour. Beau à voir!

Surtout, mention très bien à Jérome Gauthier qui est allé au bout de la course, étant officiellement classé. 18 ascensions de la côte de la Montagne tout en roulant souvent très vite sur le reste des 12 kilomètres au tour, fallait l’encaisser hier.

Ca faisait plaisir à entendre: la foule était sensiblement plus bruyante au passage des coureurs canadiens, même sur les trois derniers tours alors que plusieurs étaient lâchés.

La photo de la victoire d’Alaf est signée Grégoire Crevier, un ami.

Le vidéo de la course est ici.

GP cyclistes: Pogacar l’épouvantail

Un seul et unique archi-favori pour les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, Tadej Pogacar.

Il aura la pancarte dans le dos.

Pour plusieurs raisons.

D’abord, il est déjà un double vainqueur du GP de Montréal, preuve qu’il sait bien maitriser cette course particulière, avec la voie Camilien Houde à gravir de nombreuses fois. Surtout, il sait contrôler ses nerfs, sachant que son équipe est solide et que la course est longue à Montréal.

Ensuite, parce qu’il n’a jamais réalisé le doublé, et ca devient agaçant à la fin. C’est pour cela que je pense qu’il faudra le surveiller de près à Québec ce vendredi, Pogi est un orgueilleux qui voudra laisser sa marque.

Enfin, parce qu’il prépare les Mondiaux du Rwanda, et qu’il est le champion du monde en titre. Ca donne des responsabilités. Les deux courses en sol québécois sont une occasion de se tester sur des parcours moins longs et moins difficiles que celui des Mondiaux.

Pogi s’amène au Québec avec une belle armada à son service: McNulty, Narvaes, Adam Yates, Sivakov, Wellens, Politts capable d’abattre un boulot incroyable pour contrôler une échappée, bref, les UAE Team Emirates ne sont pas venus pour faire de la figuration.

Les autres

Outre Pogi, y’a quand même du beau monde au départ, capable de faire mordre la poussière aux UAE, surtout à Québec.

Wout Van Aert, bien évidemment. Son accélération dans Montmartre alors qu’il a lâché « à la pédale » Pogi lors de la dernière étape du Tour de France en juillet dernier nous est tous restée en mémoire. Pourquoi ne pas refaire le coup dans la côte de la Montagne à Québec lors du dernier tour? Il débarque lui-aussi avec une belle équipe Visma, et notamment Simon Yates vainqueur du Giro rappelons-le. Il sera intéressant de suivre la jeune sensation norvégienne Jorgen Nordhagen, un champion du monde de… ski de fond!

Michael Matthews, toujours lui, est de retour, bien épaulé chez Jayco-AlUla. Il sait se faire oublier, M. Matthews, pour ne surgir qu’au bon moment. Il a déjà réalisé, lui, le doublé sur les GP cyclistes de Québec et Montréal, c’est le spécialiste.

Je mets quelques sous sur Julian Alaphilippe, dont le parcours de Québec lui convient à merveille. Une victoire vendredi du coureur français si populaire serait un baume sur une saison très respectable, mais sans grande victoire à ce jour. Son punch pourra lui servir à merveille dans la bosse.

Attention également à Quinn Simmons chez Lidl-Trek, très remuant et volontaire sur le Tour et dans un bon jour, d’une énergie inépuisable. Son coéquipier Mattias Skjelmose sera également à garder à l’oeil.

Arnaud de Lie a son équipe Lotto à son service, mais saura-t-il rester au contact dans les deux dernières ascensions de la côte de la Montagne et jusqu’à la ligne pour faire le sprint? Et si oui, dans quel état? Nul doute qu’ils seront nombreux dans le peloton à ne pas vouloir lui laisser la moindre chance de se pointer aux 400m.

Idem pour Biniam Girmay, que je vois mieux placé que De Lie ce vendredi. Pour dimanche, vous oubliez ca!

Beaucoup d’autres coureurs pourront surprendre à Québec, une course toujours plus imprévisible que celle de Montréal. On pense aux Oscar Onley, Florian Lipowitz, Pello Bilbao, Matej Mohoric, Fred Wright, Nelson Powless, Alberto Bettiol, Einer Rubio, ou encore aux frères Johannessen et Jonas Abrahamsen.

Dix coureurs canadiens au départ, dont Hugo Houle, Guillaume Boivin chez Israel-Premier Tech et Michael Leonard chez Ineos. Pour ceux évoluant sous le maillot de l’équipe du Canada, on est essentiellement là pour se faire voir, et prendre de l’expérience à ce niveau de compétition. Le jeune Philippe Jacob, vainqueur des Mardis cyclistes de Lachine, ainsi que Félix Hamel, seront ceux à surveiller pour se distinguer.

Non, pas de Mike Woods. Il sera possiblement de l’effectif Israel-Premier Tech sur le GP de Montréal dimanche prochain.

GP de Québec: un parcours plus facile et une arrivée plus… dangereuse

Dans une semaine, nous y serons: le Grand Prix cycliste de Québec, première course d’un duo québécois complété par le GP de Montréal, le dimanche suivant.

Cette année, le parcours, jusqu’ici inchangé en 13 éditions, fait « presque » peau neuve. Exit la côte des Glacis, exit la côte de la Fabrique, une fois en haut de la côte de la Montagne les coureurs prendront gauche au lieu de droite, remonteront direct vers le Chateau Frontenac, monteront la rue Saint-Louis mais pas jusqu’en haut comme avant, tourneront sur les Plaines juste après la porte St-Louis, puis ce sera l’arrivée 400m plus loin.

Malgré ce que plusieurs ont voulu faire croire ces dernières semaines, ce parcours est plus facile que lors des éditions antérieures selon moi.

Les nombres, d’abord: près de 3000m de dénivelé pour l’ancien parcours, contre 2600m pour le nouveau.

Surtout, on aura moins de « stop and go » comme avant, et les « stop and go », c’est usant à la longue même pour des coureurs pros. Imaginez un peu: sitôt le haut de la côte de la Montagne, vous aviez l’an dernier quelques secondes seulement de répit (et encore, la descente des Remparts, rapide, exigeait de la concentration) avant de ré-attaquer la côte des Glacis, abrupte, vers le Carré d’Youville, et rebelotte, quelques secondes de répit dans la courte descente de St-Jean avant de rempiler sur la côte de la Fabrique, puis le long faux plat de la rue St-Louis puis de Grande Allée. Ca faisait un enchainement infernal!

Au lieu de ca, les coureurs devront cette année affronter une seule bosse sur le parcours, mais un peu plus longue. Une fois en haut de la côte de la Montagne au terme de la première partie pentue de cette longue bosse, direction le Chateau, ca monte encore, puis deuxième partie, la rue St-Louis et son faux plat, mais pas jusqu’en haut comme l’an dernier.

Je suis d’avis que pour les coureurs plus « diesels », ce sera plus facile à encaisser, surtout qu’après, on aura droit à une longue récupération pour ceux qui seront dans les roues. Sur une plus longue bosse dont la 2e partie est beaucoup moins difficile puisqu’un simple faux plat, on peut prendre plus facilement son rythme, et la puissance peut être plus lissée que si on a à passer trois raidards consécutifs.

La distance un peu plus longue cette année (216km au lieu de 202km) n’aura aucun impact à ce niveau de professionnalisme.

L’arrivée

L’arrivée a été déplacée de Grande Allée aux Plaines d’Abraham, au terme de la courte descente après le petit raidard de l’entrée des Plaines, une fois qu’on quitte la rue Saint-Louis.

Autrement dit, au lieu d’une ligne d’arrivée située au terme d’un long faux plat ascendant tout droit sur la rue Saint-Louis puis à côté du Parlement, on aura droit à une arrivée ponctuée, dans les 500 derniers mètres, d’un virage 90 degrés sur la gauche, d’un petit raidard pour une grosse relance, et d’une courte descente en virage sur la droite, puis l’arrivée.

Je peux déjà vous prédire des chutes sur ce dernier kilomètre où ca va frotter comme jamais à Québec. Voyez un peu: 215km de course moins sélective propre à générer un plus gros paquet à l’entrée du dernier kilomètre, une grosse bataille sur St-Louis pour virer à gauche à l’entrée des Plaines, puis un sprint en jouant du dérailleur puisque la ligne est au terme d’une courte montée immédiatement enchainée d’une courte descente.

Aie.

Les arrivées solo ou en petit comité étant rares à Québec, les équipes organisées qui disposeront d’un bon sprinter à l’entrée du dernier kilomètre auront l’avantage, c’est clair. Parfait pour un Michael Matthews, champion sortant et déjà triple vainqueur de l’épreuve, qui peut se débrouiller avec ou sans coéquipiers. Arnaud de Lie, annoncé, sera aussi à surveiller sur ce GP de Québec mais seulement s’il est bien entouré. Deux autres épouvantails, Wout Van Aert bien sûr, mais aussi Biniam Girmay, 2e l’an dernier et 3e en 2022, récent 5e de la Bretagne Classic et qui doit « sauver » sa saison, n’ayant pas encore levé les bras en 2025.

Super Record 13v: le retour de Campagnolo

Depuis une dizaine d’années, il était difficile de suivre la stratégie marketing de Campagnolo, la mythique compagnie italienne de composantes haut de gamme.

Selon moi, seul le relatif succès du groupe gravel Ekar sauvait les meubles de cette compagnie qui, pourtant, est au coeur de l’histoire du cyclisme. Le groupe Super Record 12v wireless sans le fameux « thumb shifter » lancé il y a quelques années s’est avéré un échec cuisant.

Début juin dernier, Campagnolo a signé son grand retour dans la course aux groupes haut de gamme pouvant équiper les vélos des plus assidus d’entre nous en lançant le premier groupe 13 vitesses, le Super Record.

Pour la petite histoire, rappelons que Campagnolo avait été le premier à lancer un groupe 10 vitesses (2000), 11 vitesses (2008) et 12 vitesses (2018).

Preuve de la volonté de Campagnolo de revenir dans la course, la compagnie italienne est également revenue en World Tour en 2025 avec l’équipe Cofidis dont elle équipe les vélos.

Ce nouveau Super Record 13 vitesses est un tour de force remarquable de la part des Italiens.

D’une part, et peut-être le plus important, un prix nettement revu à la baisse par rapport au groupe Super Record 12v. J’ai pu trouver des prix tournants autour de 6500$CAN pour ce groupe, soit environ 1000 à 1200$ de moins que la version précédente, ce n’est pas rien.

En comparaison, un groupe Sram Red tourne autour de 5500$ et un Shimano Dura Ace autour de 5800$.

Outre un prix en baisse, on gagne évidemment un braquet, qui sera utile surtout pour ceux pratiquant le cyclisme en terrain très accidenté voire en montagne, le 13e pignon pouvant être vu comme celui de la « réserve », pratique quand vous rencontrez la sorcière aux dents vertes au km 168 de la Marmotte…

Surtout, c’est le choix de braquets possibles qui est un bon coup de Campagnolo sur ce groupe tant les combinaisons possibles sont grandes: à l’avant, choix de 55-39, 54-39, 53-39, 52-36, 50-34, 48-32, 45-29, excusez-du-peu!

À l’arrière, quatre cassettes possibles: 10-29, 10-33, 11-32 et 11-36.

Pour nous cyclosportifs, la combinaison 52-36 et 10-33 sera sérieusement à considérer, permettant d’évoluer entre un braquet de 52-10 (5,2m par coup de pédale!) et 36-33 (1,1m), pour les passages les plus pentus des grands cols.

Combiné à une 11-36, le 52-36 vous permet d’aller jusqu’au rapport de 1, pour le braquet 36-36. Avec ça, vous pouvez grimper aux arbres.

Ni Shimano, ni Sram ne propose une gamme aussi évolutive et des étagements aussi progressifs.

Mode oblige (ou Tadej oblige?), Campagnolo offre aussi le pédalier en manivelles de 165mm, outre les classiques 170, 172,5 et 175mm.

Autre tour de force, le poids. Malgré un 13e pignon, le nouveau Super Record est plus léger que son prédécesseur en 12v, près de 100 grammes en moins. Poids total annoncé du nouveau groupe, 2445 grammes en freins à disque, la seule option.

Petit clin d’oeil aux amateurs de la marque, Campagnolo est revenu avec ce groupe au fameux « thumb shifter » situé à l’intérieur de la manette de frein, permettant de descendre les vitesses. Caractéristique unique de Campagnolo, certains, comme moi, ne peuvent plus s’en passer, d’autres n’ont jamais pu s’y faire.

L’introduction aussi d’un petit bouton sur l’avant de la manette de frein, petit bouton appelé « smart button » qui peut être programmable pour lui faire faire ce que vous voulez. Bien pensé!

Le groupe est évidemment sans fil, les batteries rechargeables sur le vélo comme détachées du vélo, une option pédalier intégrant un capteur de puissance (fait par SRM!) est disponible, et une application pour téléphones intelligents permet de régler le fonctionnement du groupe, tout en indiquant l’usure des batteries bien sûr.

Bref, du très beau matos selon moi, à prix plus compétitif en comparaison à la concurrence. Toutes les analyses critiques crédibles – c’est à dire indépendantes – que j’ai pu trouver à ce jour m’indiquent un groupe fiable, bien conçu, répondant aux besoins et, sur le terrain, ultra-efficace. Le changement de vitesse, annoncé le plus rapide sur le marché, livre la marchandise concrètement, pour une douceur de fonctionnement inégalée. Campagnolo fabrique le groupe entièrement en Europe, un détail important.

Terminons en mentionnant que Campagnolo sortira cet automne d’autres versions de ce nouveau groupe Super Record: un groupe en transmission un plateau (1x13v), un groupe chrono et deux groupes gravel, soit 2x13v et 1x13v. Ces groupes gravel seront d’un intérêt particulier considérant la popularité de ce type de cyclisme actuellement.

Couplé aux nouvelles roues Hyperon Ultra, bien pensées pour notamment des parcours de haute montagne mais pas que, vous obtiendrez une machine au rendement redoutable, une machine également versatile, polyvalente, et d’une fiabilité absolue.

Une grande victoire canadienne!

Trois victoires d’étape.

Le général.

Les pois.

Le classement de la meilleure jeune.

Presque deux minutes d’avance sur la 2e.

C’est le bilan remarquable de la jeune (20 ans!) canadienne Isabella Holmgren sur le récent Tour de l’Avenir féminin.

Remarquable, et quasiment passé inaperçu ici au Canada, une honte selon moi et qui témoigne à quel point le sport cycliste est encore à la traine en Amérique du Nord. Il y a quand même eu ce court article de Radio-Canada le 29 août dernier.

C’est la première fois qu’un(e) coureur(e) canadien(ienne) s’impose sur le Tour de l’Avenir, aussi parfois surnommé le « petit » Tour de France pour les jeunes coureurs(es). Pour la petite histoire, le Québécois David Boily était passé bien près de remporter l’épreuve en 2011, alors qu’il avait terminé 2e derrière un certain Esteban Chaves, perdant son maillot jaune le tout dernier jour de course. Ce Tour de l’Avenir comportait des coureurs comme Warren Barguil, Mattia Cattaneo, Rohan Dennis, Tom Dumoulin, Romain Bardet, Simon Yates, tous devenus d’excellents professionnels et qui en dit long sur la perf de David cette année-là.

Chez les hommes cette année, c’est la pépite française de 18 ans, Paul Seixas, qui s’est imposé de belle manière, forgeant, comme Holmgren, sa victoire en montagne. Holmgren comme Seixas ont d’ailleurs remporté l’étape chrono vers La Rosière, et se sont imposés à la fois au général comme au classement du meilleur jeune.

Rappelons qu’Isabella Holmgren est probablement LA pépite du cyclisme canadien actuellement, hommes et femmes confondus. Elle et sa soeur jumelle Ava disposent manifestement de dispositions physiques hors norme, et leur succès en cyclo-cross et en vélo de montagne (Mtb) apportent une preuve incontestable de cela.

Isabella a en effet été championne du monde de cyclo-cross et de Mtb chez les juniors en 2024, un rare exploit. Elle court désormais chez les espoirs et sa soeur Ava est d’ailleurs actuellement championne canadienne du chrono dans cette catégorie. Toutes deux font partie de la formation Lidl-Trek.

La relève du cyclisme canadien est là, pas l’ombre d’un doute là-dessus.

Avec, en réserve, une autre jeune femme dont vous entendrez beaucoup parler d’ici peu: Raphaëlle Carrier, du Lac Beauport près de Québec. Elle aussi polyvalente puisque active sur route, en cyclo-cross, en gravel et en Mtb, elle gagne régulièrement en Europe chez les juniors et a été 2e des Mondiaux de Mtb en 2024, toujours chez les juniors. Elle aussi dispose sans conteste de qualités physiques certaines, lui permettant de se démarquer naturellement du lot.

Ces trois jeunes femmes seront au plus haut niveau d’ici quelques années, ca j’en suis sûr. Ca fera aussi du bien au cyclisme canadien qui, avec les retraites prochaines de Mike Woods et Hugo Houle, en aura bien besoin.

Magistral Wout!

Quelle fin de Tour hier dans Paris!

Spectaculaires, les images donnaient la chair de poule au passage des coureurs dans la montée de la rue Lepic. On sentait l’énergie de la foule même à la télé.

Et quelle course, et quel vainqueur!

Wout Van Aert s’est offert hier sans vergogne un certain Tadej Pogacar, lâché « à la pédale » dans la dernière ascension de la Butte Montmartre.

Je ne connais pas beaucoup de coureurs pro qui peuvent dire qu’ils ont lâché le cador slovène à la régulière. Wout l’a fait, pour signer là un très beau succès personnel, et finir avec une belle touche le Tour des Visma-Lease a Bike, souvent en manque de réussite sur ce Tour.

Je n’ose imaginer les watts qu’a dû sortir Van Aert pour décrocher Pogacar hier, ca devait être monstrueux.

Surtout, Wout a bien manoeuvré tactiquement, laissant les autres – dont Tadej – se dévoiler sur les premiers tours. Wout a été patient, pour ne porter qu’une seule attaque, la bonne, et c’était plié. Très bien joué sur le plan tactique selon moi.

Après avoir décroché tout le monde, il ne lui restait plus qu’à faire ce qu’il sait très bien faire, rouler à fond, pour rallier la ligne.

Gagner en solo sur les Champs Élysées, peu de coureurs ont accompli cet exploit dans l’histoire du vélo.

Grandiose Van Aert, et après les derniers mois souvent frustrant pour lui, c’est une victoire qui en vaut 10. Il sera intéressant de voir la suite de sa saison.

Ennuyeux, ce Tour?

À l’heure du bilan, un petit parfum d’ennui se dégage de ce Tour de France.

Pogacar a rapidement prouvé qu’il était intouchable, dès le premier chrono en fait, et a assumé la course dans les Pyrénées. Après, c’était plié et même Tadej Pogacar lui-même a semblé s’emmerder sur cette épreuve, montrant des signes de lassitude et de vouloir « en finir au plus vite » dans les dernières étapes.

Je reste convaincu qu’il pouvait gagner plus, le Ventoux notamment, comme l’étape de La Plagne. Mais ca devenait peut-être gênant pour lui et son équipe…

Je suppose que ce matin, les organisateurs du Tour se posent la question: comment proposer un parcours qui permette de conserver le suspense avec un tel coureur au départ?!

Incompréhensible

Si quelqu’un peut m’expliquer le final (5 derniers kms) hier vers La Plagne pour Vinge et Pogi, je suis preneur parce que là, je ne comprends pas.

Le Tour du Tour (2)

1 – Alors que l’étape du jour se termine à La Plagne, comment ne pas commencer ce Tour du Tour par une pensée pour Laurent Fignon, grand champion aujourd’hui malheureusement disparu (prématurément) et double vainqueur dans cette station de ski, en 1984 et 1987.

Cheveux blonds au vent, vélo moderne par ses couleurs et ses câbles de frein intégrés au guidon, une première en 1984, Fignon avait survolé de sa classe le Tour 1984, et m’a permis de sceller, à 13 ans, ma passion du cyclisme qui, encore aujourd’hui, ne me quitte pas.

2 – 5000m de dénivelé. On a entendu quelques coureurs du Tour déclarer hier à l’arrivée du côté du col de la Loze qu’ils avaient connu là la plus grosse étape de leur vie, avec plus de 5000m de dénivelé. Glandon, Madeleine puis une arrivée au sommet est pourtant un « classique » du Tour, proposé à de nombreuses reprises. En 1984, l’étape de La Plagne proposait Galibier, Madeleine, et l’ascension finale, beau programme!

3 – Plié. Le Tour est plié, Pogacar est intouchable, on se focalise sur la bataille pour la 3e marche du podium entre Lipowitz, Onley et, pourquoi pas, Roglic qui semble retrouver de très bonnes jambes en cette 3e semaine.

Pour les autres courses, 22 secondes d’écart entre Lipowiz et Onley pour le maillot blanc! Pour les pois, Pogacar semble avoir fait le plus dur par rapport à Lenny Martinez, sans vraiment le vouloir bien sûr. Pour le vert, Pogi talonne aussi Jonathan Milan, mais ne cherche pas à le devancer. C’est probablement plié pour Milan.

On s’ennuierait un peu sur ce Tour qu’on ne serait pas surpris. Et c’est ce que je vous avais dit dès la sortie du parcours en octobre dernier.

4 – À ne pas manquer, ce très beau reportage sur Françoise Deneckere, chef de cuisine pour l’équipe Arkea B&B Hôtel qui, à 67 ans, continue son travail auprès des coureurs, entre 5h du mat’ et 23h le soir. Vraiment passionnant!

5 – Après la betterave, la cerise, question d’avoir la pèche. C’est du jus de cerise que boivent de nombreux coureurs à l’arrivée des étapes, les facultés de ce jus de fruit étant prisée pour la récupération, notamment au niveau des antioxydants.

N’allez pourtant pas croire que c’est le jus de cerise qui fait avancer à 30 km/h dans les pentes à 11%… Ce qui sera intéressant, c’est de voir l’évolution à court terme du prix du jus de cerise!

6 – Rue Le Pic. C’est dimanche du côté de Montmartre, et on se demande tous si on revivra l’ambiance de la course sur route des JO de Paris l’an dernier. Ca sera en tout cas intéressant!

7 – Champs Élysées. Utilisés pour l’arrivée du Tour depuis 1975, il est possible que le Tour change sa tradition dans les prochaines années pour prévoir des arrivées ailleurs en France. À suivre, mais le succès de l’arrivée à Nice l’an dernier a donné des idées. Bordeaux, Lyon, Marseille, pourquoi pas? Mais pas Pau, svp!

8 – Tour de France des femmes. Ca démarre ce samedi, pour une grosse semaine de course (9 étapes) qui prolonge notre plaisir. Niewiadoma, Wollering, Music, Pieterse, Kopecky, Vos, Ferrand-Prevost, Wiebes, Reüsser, Longo Borghini, Balsamo, le plateau est relevé et la course devrait être passionnante. Cinq canadiennes au départ, dont Magdeleine Vallières-Mill chez EF Education-Oatly. Go Mag!

9 – Politique. C’est vrai qu’on ne voyait pas ça dans le vélo dans le passé: des pays qui soutiennent des équipes afin de refaire leur image internationale. Astana (Kazakhstan), Bahrein, Israel, Émirats arabes unis, d’autres pourraient suivre. Sans compter les loteries nationales, Fdj et Lotto par exemple.

10 – 27 secondes. C’est ce qui a manqué à Pogi pour aller chercher le record de la montée d’Hautacam établi par… Bjarne Riis – M. 60% – sur le Tour 1996. Y’a pas à dire, derrière le spectacle, les watts sont stupéfiants.

Sur le bout de notre chaise!!!

Ha! mes amis(es)! quelle victoire de Valentin Paret-Peintre hier tout en haut du Mont Ventoux!

C’est pas compliqué, j’étais sur le bout de ma chaise dans les 500 derniers mètres, on la voulait tellement celle-là… Après tout, Ben Healy avait déjà eu son heure de gloire sur ce Tour de France, place à un coureur français!

Au delà de l’émotion, vive, Valentin Paret-Peintre a vraiment impressionné hier par son sang froid et sa maitrise de la dernière ascension vers le Géant de Provence, malgré les enjeux qui sont – on le sait – énormes sur le Tour.

Pas un coup de pédale de trop, mais aussi pas un coup de pédale de moins, Paret-Peintre a couru juste, réglo mais sans plus, la course parfaite selon moi.

Surtout, une course dure, car lui et Healy se sont quand même attaqué à plusieurs reprises dans les derniers kilomètres. Ouf, il fallait avoir de l’énergie et du répondant, les deux coureurs évoluant à des niveaux physiques très proches.

Pour moi, dans ce contexte, pas de doute: ca s’est joué à la « grinta », à la volonté de s’arracher dans les tous derniers mètres de l’étape, par delà ce satané virage sur la droite avant la dernière rampe vers l’arrivée. Et Paret-Peintre savait qu’il avait là un morceau d’histoire qui lui tendait les bras. Bien joué!

Première victoire française sur ce Tour, c’est bien. Surtout, une victoire au sommet d’une montagne mythique sur l’épreuve, le coureur d’Annemasse près de Genève entre dans l’histoire de l’épreuve, aucun doute là-dessus. On s’en souviendra de celle-là, il ne l’a pas volé!

Terminons en disant que Paret-Peintre et son petit groupe ont résisté au retour des extra-terrestres Pogi et Vinge dans le final, et Dieu que ca fait plaisir. De quoi permettre à d’autres coureurs d’y croire dans les prochaines étapes alpestres qui se profilent. Le Tour n’est pas terminé, du moins pour les courses autres que celle du maillot jaune.

Pogi, le rhume?

C’est un Pogi moins dominant qu’on a vu hier sur les pentes du Ventoux, ne parvenant pas à se détacher du Vinge, et subissant plutôt ses attaques, ne pouvant que suivre.

Certaines rumeurs laissent entendre que le coureur slovène souffrirait d’un rhume sur ce Tour, depuis quelques jours. Inquiétant? Je ne crois pas: chez UEA, on sait soigner.

Les autres classements

Ce qui est intéressant sur le Tour, c’est qu’il y a toujours plusieurs courses au sein de la course.

C’est ainsi que si la course au maillot jaune apparait pliée actuellement tant Pogi est intouchable, fort de ses quatre minutes d’avance, d’autres courses font toujours rage.

Celle au maillot à pois par exemple. Misez Martinez jeudi et vendredi, qu’on verra assurément devant. Woods n’est pas très loin, mais je n’y crois pas pour le Canadien.

Celle du maillot vert, pour l’instant porté par Jonathan Milan. Pogi et Biniam Girmay ne sont pas très loin, l’étape d’aujourd’hui et de samedi seront cruciales pour cette conquête.

Le blanc aussi, entre Lipowitz et Onley. Sur ce coup-là, je vous dirais que les jeux sont encore ouverts.

Jordan Jedat

Le discret coureur français chez Total Énergie est actuellement 11e du général, et 2e coureur français derrière Kevin Vauquelin. Déjà 28e du Tour l’an dernier, il améliorera très certainement ce classement cette année.

Je pensais vous le dire, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué. Y’a des coureurs comme ca, y’a que leur mère qui les connait, et c’est bien dommage.

Pogacar intelligent

Y’a pas à dire, Tadej Pogacar conduit actuellement son Tour de France de façon intelligente.

Ayant perdu un élément important en Joao Almeida, il s’adapte en laissant aller le maillot jaune vers Ben Healy, conscient que ce dernier ne représente pas vraiment une menace pour la victoire à Paris, et qu’à 29 secondes, les risques sont minimes.

Son équipe a également beaucoup payé lors de l’étape avant-hier, et Pogi peut dire merci au dragster allemand Nils Politt, qui aura d’ors et déjà une partie importante du maillot jaune si Tadej le ramène à Paris. Impressionnant Politt qui a assumé une méchante partie de l’étape lundi en tirant le peloton pendant de nombreux kilomètres derrière l’échappée menaçante qui comportait notamment un certain Simon Yates, vainqueur du Giro plus tôt cette saison.

Sûr qu’à ce régime, et devant la puissance des Visma Lease a Bike, vaut mieux jouer de prudence et d’user de stratégie pour s’économiser. Chez UEA, on l’a bien compris.

Aujourd’hui sur la route de Toulouse, ce sera les EF Education Easy Post qui auront à gérer le poids de la course. Bien joué UAE, et toujours ça de pris.

Pour le reste, on aborde le vif du sujet jeudi, avec l’arrivée à Hautacam. Misez Pogacar pour reprendre le maillot jaune, et ne plus le lâcher jusqu’à Paris.

Pour le reste, la bataille sera pour les places de 2 et 3 sur le podium du Tour, et ca se jouera entre Remco, Jonas et Matteo. Ce Jorgenson a du mordant, et je pense qu’il est un coureur à surveiller de très près pour une place sur le podium, au détriment même de Jonas.

J’aime bien également les chances de Oscar Onley, actuellement 7e à 3min24 mais qui devrait logiquement remonter au classement général à mesure que le Tour avance vers l’arrivée. Les Alpes lui seront favorables.

Félix Gall devrait lui aussi logiquement remonter vers le top-5.

Pour le reste, faut voir. Guillaume Martin par exemple. 16e du général à un peu plus de 10min, il représente encore une menace au classement général, mais pas tant. Alors, la victoire d’étape? Le général? Pas simple!

Perso, ca serait la victoire d’étape, et de loin. Pour cela, il faut qu’il perde un peu plus de temps encore. À moins que les Pyrénées lui permettent des gains significatifs et donc un joli rapproché au général.

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