Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 1 of 350

Ils cherchent le paradis en Enfer

Troisième manche du match des Monuments du cyclisme ce dimanche sur Paris-Roubaix, 259 kilomètres d’enfer à parcourir entre Compiègne et le vélodrome de Roubaix.

Course si spéciale comportant 30 secteurs pavés, dont certains presque inhumains, et une arrivée qui se déroule sur une piste lisse comme une peau de bébé…

Même s’il y a 11 secteurs pavés avant, c’est vraiment dans le secteur de la légendaire Trouée d’Arenberg que la véritable course est lancée. Au menu pour ce secteur, 2,3km de « mauvais pavés » où les chutes et les crevaisons sont garanties. Souvent, seuls les équilibristes parviennent au bout sans aller à la faute.

Ça s’annonce cependant plutôt pluvieux dimanche, de quoi compliquer la course en rendant les pavés glissants. Aie.

Deux autres secteurs sont capitaux: Mons-en-Pévèle au km 211, et le Carrefour de l’Arbre, km 242, et dernière véritable chance pour faire la différence.

En cas d’arrivée au sprint, la stratégie peut être compliquée sur la piste de Roubaix où il faut savoir jouer du vent, du bon braquet, et du bon démarrage au bon moment. Après 258km de course à se faire secouer comme un cocotier, pas toujours évident de conserver la lucidité nécessaire à la conduite d’un sprint victorieux.

Bref, Paris-Roubaix, c’est toujours compliqué et il faut un peu de chance pour réussir, c’est clair.

Les favoris

Pour les favoris, simple comme bonjour dans le cyclisme moderne.

Tadej Pogacar en premier lieu, surpuissant, tous les autres sont des cadets, mais qui s’est quand même lancé un sacré défi sur cette première participation pour lui. Respect pour cela, il forge ses saisons « à la Merckx », présent sur Milan SanRemo en début de campagne comme en Lombardie en octobre.

Pogacar peut-il gagner dimanche? Bien sûr! Il a de belles bases en cyclo-cross, et possède la puissance requise. Il l’a d’ailleurs déjà montré lors d’un récent Tour de France, alors que l’étape du jour reprenait plusieurs secteurs pavés de Paris-Roubaix.

Quelle tactique adoptera-t-il sur sa première participation à l’Enfer du Nord? Partir de loin pour anticiper et rester à l’abri des chutes collectives? Attendre au dernier moment et produire un seul, gros effort?

Son équipe pourra l’épauler en tout cas, notamment avec les Nils Politt, Tim Wellens et Florian Vermeesch. Ce dernier a déjà terminé 2e de l’épreuve d’ailleurs (en 2020).

Espérons-le remis de son petit rhume, Mathieu Van Der Poel est l’autre épouvantail, et il dispose d’une bonne équipe à ses côtés.

Vainqueur sortant, MVDP avait roulé à 47,8 km/h de moyenne l’an dernier vers Roubaix. Hallucinant!

MVDP est probablement revanchard de dimanche dernier où il s’est fait larguer « à la régulière » par Tadej. On sait Mathieu orgueilleux, il saura se servir de son expérience dimanche dernier pour se motiver dimanche. Si c’est humide, il aura l’avantage sur les portions pavées.

À surveiller de très, très près, les Wout Van Aert, Fillipo Ganna, Stefan Kung, Jasper Stuyven et Mads Pedersen. Aucun d’eux n’a gagné à Roubaix à ce jour.

Pour battre les deux autres, il faudra peut-être anticiper dans le final, et espérer que Tadej et Mathieu se « neutraliseront » en duo sur la base de « à qui la chasse? ».

Sur les bases de dimanche dernier sur le Ronde, avantage Wout et Mads pour être devant avec les deux autres terreurs.

Tout le reste est de la chair à canon.

Pour les Canadiens au départ, espérons que Guillaume Boivin puisse le faire. Ennuyé récemment par des pépins santé, c’est encore la faute à pas de chance pour cette classique où il a brillé par le passé.

À la télé

Au Québec, c’est FloBikes. J’exècre.

Perso, mon bon plan, c’est le VPN puis France Télévision, pour bénéficier des commentaires d’Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert, Marion Rousse et toute l’équipe, y compris sur motos embarquées.

Dans les cordes, l’industrie du vélo?

Colnago V4RS monté en Dura-Ace 12v, roues Partington R-Serie: 26,900$.

Kawasaki Ninja ZX-10R KRT Edition 2025: 21, 449$.

Je suppose que vous voyez où je veux en venir.

Pour moi, c’est clair, l’industrie du vélo a perdu tout sens des réalités et dans ce contexte, vivra une autre année très difficile du côté des ventes. Tant du côté du neuf, que de l’usager d’ailleurs.

L’industrie du vélo a été dopée depuis 10 ans par de nombreux facteurs: arrivée des freins à disque sur les vélos de route, qui a exigé de tous les amateurs – sauf moi! – de changer de cadre pour satisfaire aux besoins des disques, arrivée du gravel bike, arrivée du fat bike, et enfin pandémie de Covid-19 où, privés de la capacité de voyager, de nombreux consommateurs ont investi dans des biens de sports et loisirs en 2020 et 2021.

Durant toutes ces années, disons 2015 à 2021, les prix ont littéralement explosé notamment chez les grands fabricants présents en World Tour. Autrement dit, beaucoup sont passés à la caisse.

Ce n’est toutefois pas tout le monde qui peut acheter chaque année un vélo neuf oscillant entre 15 et 25,000$.

Et ce n’est pas tout le monde qui voudra acheter un vélo usager à 8,500$.

Du coup, l’industrie du vélo s’essouffle depuis deux ans, et les fabricants multiplient les coups d’éclat pour se maintenir, proposant aujourd’hui de « l’exclusif », du hors norme, pour encore et toujours tenter le cyclisme lamba d’investir dans un vélo certes à 20,000 euros, mais unique.

En gros, plus que jamais, on se doit de vendre du rêve, comme Ferrari ou Maserati le fait depuis des décennies.

Autrement dit, en achetant un Colnago Y1RS, vous n’achetez plus un vélo: vous achetez une identité. Celle du champion du monde, celle de l’exclusivité et de la distinction.

Le bel objet pour sortir du rang.

Le rôle des « influenceurs », ces mercenaires de la vente, sans foi ni loi, vantant aujourd’hui tel produit et le lendemain son concurrent pour seule considération qu’ils y retirent un bénéfice personnel, est dans ce contexte très important, car ils deviennent l’interface entre le produit et vous.

Seule carte à jouer qui reste à une industrie qui s’essouffle, je pense que cette stratégie fera son temps, et que les lendemains seront encore plus difficiles pour l’industrie du vélo.

Perso, ca fait longtemps que j’ai décroché, refusant de me soumettre aux marques « main stream » (on voit actuellement où ca mène…) et surtout, refusant de payer des prix que je juge totalement irréalistes et irresponsables. Ca ne vaut tout simplement pas le prix demandé. Je préfère m’abstenir.

Fort heureusement, il y a des fabricants qui gardent les pieds sur terre. Comme Cycles Marinoni par exemple, un fleuron du Québec qui continue de proposer des vélos haut de gamme à prix raisonnables et justes, loin des effets de mode passagère et de World Tour. Discret, mais c’est chez eux qu’on retrouve aujourd’hui l’authenticité (rare).

Loin des « 2% improvement » qu’on ne distingue plus d’une année à l’autre, loin des campagnes de marketing qui s’adressent à des béotiens du vélo, loin des marginal gains qui ne sont que poudre aux yeux.

Bref, il est temps pour nous consommateurs de prêter attention. De s’intéresser aux vraies affaires, pour cesser de se faire entuber par une industrie passée maître dans le marketing. On sous-estime le pouvoir de nos décisions lorsque vient le temps d’acheter.

Trump et ses tarifs

Le pire pour l’industrie du vélo est peut-être à venir en 2025: Trump et ses tarifs.

Déjà, pour certaines compagnies américaines présentes en WorldTour comme sur la Coupe du Monde de Mtb, l’inquiétude doit être grandissante, notamment devant la réaction anti-américaine d’une partie des consommateurs à l’extérieur des États-Unis.

La revanche des petits fabricants? Achetez local!

Avec des prix qui pourraient encore gonfler pour le main stream, qui pourra encore s’acheter un vélo (WorldTour) neuf au cours des prochains mois, compte tenu qu’il faut aussi assumer des hausses probables du paiement de l’hypothèque ou loyer, de la nourriture et d’autres besoins de base?

Toujours une affaire de globules

Devant les performances toujours plus ahurissantes de certains coureurs professionnels, il est légitime de se poser des questions.

Thomas Voeckler lui même se pose les mêmes!

Dans le registre, j’ai acquis l’intime conviction que rien n’a changé depuis les années 1990, soit il y a 40 ans: il s’agit toujours, et plus que jamais, d’une course aux globules.

La récente (2024) affaire au monoxyde de carbone nous confirme en effet que dans le cyclisme professionnel, la clef, c’est d’oxygéner son sang: plus d’oxygène transporté aux muscles, c’est plus d’efficacité sur la durée, moins de toxines, moins d’acide lactique, un rendement optimisé sur le long terme.

Du coup, on continue de chercher tous les moyens possibles et imaginables pour mieux oxygéner l’organisme.

Le monoxyde de carbone, c’était pour reproduire n’importe où les effets d’un entrainement en altitude. Le principe, simple: en inhalant du monoxyde de carbone (très dangereux par ailleurs, donc sous supervision technique et médicale que seules les équipes les plus riches peuvent s’offrir), on force l’organisme à secréter de l’EPO, donc plus de globules rouges.

Moins cher qu’un séjour de six semaines à Tenerife…

Pour d’autres, comme Wout Van Aert récemment, on n’y coupe pas: Tenerife demeure un incontournable. Ou Livigno. Ou Val d’Isère.

Par tous les moyens, il faut augmenter le transport de l’oxygène. On n’y coupe pas.

À cela, ajoutez peut-être le dopage de l’hémoglobine et vous avez un cocktail surpuissant.

Je lis, je m’informe, je tente de comprendre, et j’en suis là. Le constat d’abord que la chasse aux globules est plus que jamais le nerf de la guerre dans le cyclisme, mais aussi le constat que la lutte contre le dopage dans ce sport s’est éteinte, notamment faute d’argent. Circulez, y’a rien à voir.

Même dans les médias, on n’a plus les moyens d’un journalisme d’enquête qui, par définition, coûte cher. Les sponsors sont plus friands d’articles médias courts, trois paragraphes maxi, vendant les exploits des champions cyclistes d’aujourd’hui.

Que voulez-vous, aujourd’hui, il faut vendre Zwift, Woosh, Enve ou encore Richard Mille. Quitte à désinformer: ca serait les progrès de la nutrition. En gros, avalez 2x plus de glucides qu’avant et vous atomiserez tous vos records… Dois-je rappeler que Lance Armstrong pesait tous ses steaks, et que des cuisiniers dans les équipes cyclistes, ca ne date pas d’hier?

Ce qui me sidère le plus dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’efficacité des spins doctors pour faire avaler des couleuvres de désinformation au grand public.

Qui en redemande, aveuglément.

Ronde: cartouches à profusion!

Une fois de plus surpuissant, Tadej Pogacar a dominé de la tête et des jambes tous ses adversaires hier sur le Tour des Flandres pour aller chercher son 2e titre sur cette grande classique.

Son 8e monument en carrière. Eddy Merckx en a 19, dont 7 Milan SanRemo, quelque chose d’impensable dans le cyclisme moderne.

Ce qui m’a surpris le plus hier, c’est le nombre de cartouches que Pogi aura tiré dans les 55 derniers kilomètres: c’est pas compliqué, il a attaqué dans tous les monts!! Fort, vous dites?

Résistant un moment, Mathieu Van Der Poel a lui aussi cédé, mais deux éléments auront joué contre lui: un refroidissement contracté sur le GP E3 et l’ayant diminué ces derniers jours, ainsi qu’une chute plus tôt sur le Ronde. À ce niveau de compétition, ca ne pardonne probablement pas.

J’ai surtout aimé un Wout Van Aert très volontaire dans le final, malgré ses limites évidentes. Au rupteur dans toutes les bosses, il s’est battu chaque fois pour revenir, ne lâchant rien. Il aurait juste pu « utiliser » un peu plus ses coéquipiers par moment, mais bon.

Les deux Lidl-Trek étaient aussi limite dans les derniers kilomètres et manifestement, on a misé sur la pointe de vitesse de Mads Pedersen pour assurer une place sur le podium derrière l’extra-terrestre. Il n’y avait rien de mieux à faire.

Ganna 8e après un excellent Milan SanRemo, le dragster italien sera sur son terrain dimanche prochain vers Roubaix, attention à lui. Mention très bien également à Stefan Kung, qui lui aussi sera un coureur à surveiller dimanche prochain sur l’Enfer du Nord.

Pogi, le pari

La question de l’heure, c’est évidemment de savoir si Pogacar pourra remporter Paris-Roubaix et devenir le 12e coureur à faire le doublé Ronde-Enfer, le dernier doublé en date remontant à… l’an dernier avec Mathieu.

D’un poids plus léger, avec peu d’expérience sur les pavés, on pourrait penser que Pogi souffrira dans les roues des flahutes de gabarit, comme VDP, Van Aert, Kung, Ganna ou Pedersen.

Je crois qu’il n’en est rien.

Pogacar est sur-puissant, et il possède une certaine expérience en cyclo-cross. Habile sur un vélo, capable de choisir les bonnes trajectoires, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas s’imposer sur le vélodrome de Roubaix, seul de préférence. Il pourra également compter sur le soutien de son excellente équipe, Nils Politt en tête.

Quoi qu’il en soit, ca sera intéressant le week-end prochain avec ce match revanche entre VDP, Van Aert, Pedersen, Pogi et Ganna. Ils sont actuellement les meilleurs coureurs du monde.

Bis repetita sur le Ronde

Dimanche, la gran’ messe du cyclisme, le Tour des Flandres!

Les Flahutes seront de sortie, tout comme ces hordes de supporters sur le bord des routes, gavés de bières, de saucisses, de BBQ et que sais-je encore.

Toute la légende de ce sport cycliste, un moment unique dans la saison où passé et présent du vélo ne font qu’un.

Cette 109e édition se déroulera entre Bruges et Audenarde, 269 kilomètres (ouf!) d’un parcours exigeant, par delà les 19 monts pavés à franchir, dont le redoutable Koppenberg au km 224, cette sente étroite souvent franchie à pied par les coureurs.

Météo très clémente prévue, ce qui ne sera pas un facteur décisif dimanche: soleil et 13 degrés, un peu frais mais tout bon quand même. Autrement dit, la météo ne sera pas un facteur influent sur le résultat.

Les favoris

Pas compliqué, ils sont deux: Tadej Pogacar et Mathieu Van Der Poel, les deux épouvantails du cyclisme moderne.

Les autres sont tous des cadets, à la lumière du récent Milan SanRemo.

Et si Mathieu gagne, c’est les portes de la légende du cyclisme: il deviendrait le seul coureur à avoir remporté quatre Ronde, excusez-du-peu.

Nul doute que la motivation sera très présente chez le coureur néerlandais dimanche, fort de sa victoire éclatante sur Milan SanRemo. En confiance, surpuissant, à l’aise en cyclo-cross comme sur les pavés, il amorce ce Ronde avec la pancarte dans le dos.

Une première, le triplé, est même envisageable: Milan SanRemo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix la même année! Pourquoi pas, là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

Tadej Pogacar, déjà vainqueur du Ronde en 2023, voudra pour sa part prendre sa revanche sur Mathieu, après un Milan SanRemo où il aura tout tenté pour se débarrasser du gêneur néerlandais.

Les autres? Il y a bien Wout Van Aert, sur-doué s’il en est, pour essayer de tenir la roue des deux autres jusque l’arrivée. À voir.

Mads Pedersen aussi, qui lui aura la carte du sprint à jouer. Son but sera de tenir sans se dévoiler, puis de surgir, s’il le peut, au bon moment.

Les Biniam Girmay, Neilson Powless, Michael Matthews, Tiesj Benoot, Matteo Jorgenson, Joshua Tarling, Matteo Trentin et Jasper Stuyven seront évidemment à garder à l’oeil, mais pour tous ces garçons ca sera compliqué quand Tadej et Mathieu décideront d’envoyer du lourd.

Un seul Canadien au départ pour Israel – Premier Tech, Riley Pickrell, seul sa mère le connait.

La Jumbo-Lease a Bike ridiculisée!

Après une grosse saison de ski de fond où j’étais totalement (physiquement et mentalement) investi, j’essaie de reconnecter avec le monde du cyclisme, notamment professionnel.

J’essaie aussi de procéder à un ménage de La Flamme Rouge, toujours en cours. Des pourriels polluent encore le site quotidiennement, que je gère. D’ici peu, j’espère un retour au « service normal » selon mon expression, avec ces pourriels contenus.

Ceci étant, je ne vous cache pas apprécier beaucoup ce sport du ski de fond, étant très heureux sur mes skis. Et les résultats suivent.

Ceci étant, la course Dwars Van Vlaanderen d’hier m’a permis de sentir la passion du cyclisme me (re)gagner un peu, après un Milan San Remo sur lequel je voulais écrire mais ne trouvant pas l’inspiration pour commenter ce qui m’apparait être un cyclisme que je ne comprends plus.

C’est pas compliqué, et pour faire simple, on n’avait pas vu hier des coureurs se ridiculiser autant dans un final que depuis le Omloop Het Nieuwsblad 2015, ou Ian Stannard (Sky) avait mouché trois Quick Step dont nul autre que Tom Boonen.

Et à l’époque, les trois coureurs Quick Step avaient cependant eu la présence d’esprit d’essayer de se débarrasser du « gêneur » Stannard AVANT le sprint final, donc en l’attaquant à tour de rôle dans les derniers kilomètres.

Hier, niet. Les trois Jumbo-Lease a Bike ont amené Neilson Powless (EF Education) dans un fauteuil jusqu’aux 300 mètres.

Un gros risque. Un TRÈS gros risque.

Quand tu es trois devant, dont une grosse pointure et excellent sprinter, il me semble que ca ne prend pas un doctorat en science cycliste pour gérer le final: les deux autres puncheurs (dont le vainqueur sortant!) attaquent à tour de rôle pour se débarrasser du gêneur, et tu laisses ton sprinter dans sa roue. Et si ca ne marche pas, ben tu t’assures que 1) le gêneur produit des efforts dans le final et 2) que ton sprinter, frais, pourra le déposer aux 300 mètres.

Hier, niet. Aucune attaque. On t’amène Powless vers l’arrivée, lui qui n’en demandait pas tant, et on loupe le sprint.

La cata.

À ce niveau de professionnalisme, lamentable.

J’espère qu’il y a du monde qui se sont fait remonter les bretelles hier soir au debrief de la Jumbo-Lease a Bike, sans égard au statut.

Petit respect cependant à Wout Van Aert qui a pris ses responsabilités après la course, assumant (publiquement) seul l’échec retentissant de son équipe Jumbo-Lease a Bike.

Trop confiant Wout après un séjour en altitude et une grosse envie de gagner, à trois jours du 2e monument de la saison, le Tour des Flandres. C’est lui qui avait dicté la tactique de ce final, estimant certain que si Benoot et Jorgenson l’amenaient au sprint, il ne pouvait pas être battu.

Sauf que.

Il est vrai qu’une victoire de Wout hier lui aurait permis d’envoyer un message important aux deux autres épouvantails du cyclisme (plutôt « extra-terrestres » sur-vitaminés) que sont Tadej Pogacar et Mathieu Van Der Poel: « les mignons, je suis aussi de retour et je serai là pour la gagne dimanche prochain« .

Bref, on revient à la base, c’est à dire Cyclisme 101, et c’est consternant de voir qu’à ce niveau de professionnalisme, ils loupent encore l’examen final.

Ce qui me fait conclure que je ne comprends décidément plus le cyclisme que je vois depuis quelques années, compliquant considérablement ma capacité d’entretenir ce site La Flamme Rouge.

Un petit réconfort: je constate que je ne suis pas le seul à ne pas comprendre le cyclisme d’aujourd’hui, Thomas Voeckler lui-même ayant donné dans le même registre très récemment… Il se passe des choses que je me m’explique pas. Mais… roulez y’a rien à voir, il est pas beau le vélo avec tous ces records de Lance Armstrong et Marco Pantani méga-dopés, battus (que dis-je, pulvérisés!) récemment dans les cols?

Le ménage!

Alors que la saison cycliste professionnelle en Europe est bien reprise, La Flamme Rouge est en mode « ménage », des amis m’ayant indiqué que le site était actuellement pollué par nombre de commentaires totalement indésirables.

Je tiens à m’excuser auprès des lecteurs de ce site, le manque d’assiduité des derniers mois, alors que je suis investi dans une saison de ski de fond intense, ayant entrainé des dérives.

D’ordinaire, le filtrage des commentaires était une activité quotidienne que je reconnais avoir négligé au cours des dernières semaines. Du coup, j’en paye le prix.

Le ménage est en cours, et au passage, certains commentaires tout à fait légitimes ont pu être placés au chapitre des « indésirables » bien malgré moi. Quant on a à traiter plus de 4000 commentaires « en modération », j’ai dû prendre les grands moyens!

L’avenir de ce site? Pas mort! Le ski de fond occupe une partie encore grandissante de ma pratique et de ma passion, mais doucement, le cyclisme reprend son intérêt, à mesure que la saison des Classiques approche. Et puis, il y a aussi des objectifs cyclistes personnels cet été en Europe, donc tout n’est pas perdu!!

Mais chaque chose en son temps; d’abord faire un bon ménage de ce site, peut-être un petit coup de modernisation, et puis ca sera reparti mon kiki.

Coupe du Monde de ski de fond: une équipe canadienne gonflée à bloc!

On y est: la saison 2024-2025 de la Coupe du Monde de ski de fond débute le week-end prochain du côté de Ruka en Finlande.

Au menu cette saison, 13 week-end de courses, avec comme point d’orgue les Mondiaux de Trondheim, patrie d’un certain Johanes Hosflot Klaebo, du 25 février au 9 mars prochain.

Aucune épreuve cependant en Amérique du Nord cette saison, contrairement à l’an dernier où nous avions eu Minneapolis aux États-Unis ainsi que Canmore au Canada. On annonce le retour de la Coupe du Monde de ski de fond en Amérique du Nord l’an prochain, avec possiblement une épreuve du côté de Lake Placid qui s’est doté, depuis quelques années, d’infrastructures de ski vraiment impressionnantes.

À noter cette saison, un Tour de ski totalement italien puisque concentré sur deux sites seulement, Toblach et Val di Fiemme.

Une épreuve en France, les Rousses en janvier, toujours magnifique. Une seule en Suède, mi-février, sur le classique site de Falun, un site qui a réussi à la famille Harvey à plusieurs reprises.

Les enjeux

Chez les femmes, le retour de Thérèse Johaug, mythique légende du sport, qui revient après une retraite de courte durée et l’expérience de la maternité. Johaug s’est entrainée comme une déchainée depuis plusieurs mois, et a rassuré tout son monde le week-end dernier avec une solide performance à Beitostolen.

Johaug pourra-t-elle rivaliser avec les deux épouvantails du ski de fond féminin actuellement, à mon sens l’américaine et sympathique Jessie Diggins, et la suédoise Frida Karlson, galvanisée par une équipe de Suède féminine toute surpuissante ?

Pour Jessie Diggins, une nouvelle saison s’ouvre mais elle y oppose la même attitude détachée, une signature désormais pour l’équipe américaine qui, dans la même veine, peut compter sur les Ben Ogden et Gus Schumacher que j’aime beaucoup.

Chez les hommes, un autre retour, celui-là en gestation d’un certain… Peter Northug, qui voudrait se qualifier pour les Mondiaux de Trondheim. Certains rêvent même d’un duo avec Klaebo pour les relais par équipe!

Chose certaine, on a vu les deux oiseaux s’entrainer ensemble du côté de Livigno au cours des dernières semaines.

Klaebo a rassuré son monde il y a quelques jours par une victoire insolente de facilité sur les sprints du côté de Beitostolen.

Comme d’hab cette saison et en l’absence des Russes encore une fois, ce qui est déplorable au point où on en est, l’équipe de Norvège sera dominante très certainement cette saison, tuant l’intérêt pour les courses. Véritable armada, profitant du meilleur service de skis de tout le cirque blanc, les Norvégiens devraient cette saison continuer de se balader, quitte à nuire au sport.

À surveiller toutefois, cette équipe de France qui, bille en tête et sans complexe, tente effrontément de donner la réplique. Avec Chanavat et Jouve dans les sprints, avec Lapalus, Chappaz, Lapierre, Schely sur les autres distances, c’est une sacré belle équipe. Il faudra également surveiller de près les perfs du jeune Français Mathis Desloges qui progresse chaque saison.

Les Canadiens

Mais la surprise de la saison pourrait bien venir des fondeurs… canadiens!

Auteurs(es) d’un remarquable début de saison en Suède le week-end dernier du côté de Bruksvallarna, les fondeurs canadiens semblent en excellente condition et en voie de construire sur les succès de fin de saison l’an dernier.

Il se passe manifestement quelque chose du côté de l’équipe canadienne, on est sur une lancée!

Antoine Cyr a terminé 4e du 10km classique, Liliane Gagnon 10e des sprints et 11e du 10km classique chez les femmes, et surtout, surtout, le fondeur du Mont Orford Olivier Léveillé qui a remporté les grands honneurs du 10km skate!!

Wow! J’étais debout dans mon salon en suivant les images.

On ne peut pas être plus content pour Olivier, sachant qu’il a connu un printemps dernier très, très compliqué. Le voilà relancé et rassuré, prêt pour en découdre cette saison sur la Coupe du Monde.

Outre Cyr, Léveillé et Gagnon, il faudra également compter sur d’autres Canadiens performants: la révélation Sonjaa Schmidt bien sûr, mais aussi les Xavier McKeever, Max Hollmann, Sasha Masson, Katherine Steward-Jones et Graham Ritchie. Il faut y croire.

Bonne saison à tous, ca va être passionnant!

La forme sur les GranFondo

Si, comme moi, vous vous lancez chaque année sur des cyclosportives difficiles en montagne ou autres GranFondo, comment se préparer est capital. Les techniques d’entrainement évoluent, et ces techniques doivent être ajustées en fonction de l’âge et d’autres paramètres comme le stress au travail, dont les effets sur la performance sportive sont souvent négligés.

J’ai trouvé ce récent vidéo sympathique et bien fait, mettant en « vedette » un ex-coureur que j’ai toujours apprécié, Julien Bérard. Ils reviennent notamment sur la prochaine Étape du Tour qui comportera un magnifique parcours en 2025, par delà Saisies et Cormet de Roseland, avant l’ascension finale vers La Plagne, un lieu que chérissait un certain Laurent Fignon. Et où l’Irlandais Stephen a signé son plus grand exploit.

L’Everest des mers: départ samedi!

Outre le cyclisme et le ski de fond, la compétition de voile me passionne depuis un moment déjà, même si je n’ai pas le pied marin (ou parce que je n’ai pas le pied marin!).

Il y a eu récemment ces Coupe Louis Vuitton et Coupe de l’America disputées avec les spectaculaires bateaux de la classe AC75, des véritables Formule 1 des mers et qui impliquent des cyclistes de haut niveau. Hallucinant de précision et de technique!

Il y a maintenant la 10e édition du Vendée Globe, « L’Éverest des Mers », soit le tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale, et sans assistance.

C’est pas compliqué, c’est dément! 45 000 kilomètres à parcourir…

Et peut-être une des dernières belles grandes aventures humaines, une vraie.

À un certain moment dans l’océan Pacifique par exemple, les marins passent près du « Point Nemo », soit le point sur le globe le plus éloigné de toute âme qui vive. À ce moment, les humains les plus près des marins sont… les astronautes de la Station spaciale (!), puisque situé à environ 500 kilomètres au-dessus de leur tête. Le premier humain sur terre est, lui, à plus de 2300 kilomètres…

C’est dire s’il faut du courage à ces 40 skippers qui partiront samedi des Sables d’Olonne en France pour environ trois mois de mer en solo, plus pour beaucoup d’entre eux.

Avec eux, leur bateau de la classe Imoca, souvent des chefs d’oeuvre de technologie. Trois catégories d’Imoca s’affronteront sur ce Vendée Globe, soit les bateaux à foils, les bateaux à dérives droites, et les bateaux plus traditionnels.

Les bateaux à foils vont plus vite, mais sont plus exposés aux avaries, comme nous le rappelle l’histoire du spectaculaire bateau Hugo Boss et son skipper Alex Thompson sur le Vendée Globe 2020 (payez-vous les images!), contraint à l’abandon sur avarie. Aller vite est une chose, mais aller vite pendant trois mois par tous les temps avec un bateau qui « tape » constamment en est une autre!

Côté parcours, c’est toujours la même chose: on descend le long de l’Afrique, le Cap de Bonne Espérance, l’océan Indien, le Cap Leeuwin, l’océan Pacifique, sa sortie via le redoutable et redouté Cap Horn à la pointe sud des Amériques, la remontée de l’océan Atlantique, et retour aux Sables. Il faudra également éviter les pièges classique, l’anticyclone des Açores, le Pot au Noir, les icebergs possibles, les OFNI (objets flottants non identifiés), et les autres navires bien sûr.

Un beau plateau !

40 skippers au départ, un record. Six femmes parmi ces skippers, aussi un record. On va se regaler.

L’archi-favori est Charly Dalin sur Macif-Santé Prévoyance, ce dernier ayant beaucoup gagné sur les courses au large ces 3-4 dernières années. Deuxième du Vendée Globe en 2020, il n’est pas là pour trier les lentilles, et possède l’un des bateaux les plus puissants de la flotte.

Parmi les autres favoris, les Yannick Bestaven, Romain Attanasio, Jérémie Beyou, Louis Burton, Samantha Davies, Arnaud Boissières, Benjamin Dutreux, Sam Goodchild, Yohan Richoome, Thomas Ruyant, Maxime Sorel ou encore Damien Séguin.

La course sera chose certaine très ouverte, plusieurs disent qu’une vingtaine de skippers et leurs bateaux peuvent s’imposer sur cette édition du Vendée Globe.

D’autres skippers ont des histoires fabuleuses.

Comme celle de Violette Dorange, premier Vendée Globe pour cette jeune femme de 23 ans, pétillante et pleine d’optimisme. Incroyable qu’elle soit même au départ, il lui manque encore 100 000 euros pour boucler son budget!

Comme celle de Jean Le Cam et sa tignasse désormais légendaire, le vétéran de 65 ans, 6e départ sur un Vendée Globe et 4e en 2020, un exploit remarquable pour un skipper sans bateau à foils. Jean part avec un bateau tout neuf, mais sans foils une fois de plus, ayant estimé que les foils, c’est trop fragiles pour un Vendée Globe. Son bateau est équipé de dérives droites.

Comme celle de Clarisse Cremer et Tanguy Le Turquais, tous deux au départ de ce Vendée Globe chacun sur leur bateau, et qui forment un couple dans la vie. Le couple laissera sur le quai samedi une petite fille de deux ans, et ce pour au moins trois mois de mer ou tout peut arriver. Fou!

Comme celle de Jingkun Xu, premier Chinois sur un Vendée Globe, un athlète handisport de surcroit, ayant perdu une main dans un accident plus jeune dans sa vie. Un Vendée Globe d’une seule main! Élu plusieurs fois personnalité de l’année en Chine, c’est tout un Monsieur, d’un calme olympien en toute circonstance.

Il existe actuellement une multitude de vidéos sur YouTube présentant ce Vendée Globe, du village sur les pontons aux skippers, en passant par des interviews spécifiques et des descriptions des différents bateaux. Je vous en ajoute seulement un, d’une durée de 5min et très beau, et qui pour moi synthétise bien ce qu’est le Vendée Globe.

Bonne course à tous, ca va être passionnant. Record à battre, 74 jours de mer pour le Saint-Graal de la course au large. Bon vent!

Un Tour inspirant!

C’est pas compliqué, il ne manque qu’un contre-la-montre par équipe et on aurait eu la totale en juillet prochain! (Pau étant déjà ville-étape…)

J’ai rarement été aussi enthousiaste pour un Tour de France. Le parcours 2025 est tout simplement superbe selon moi. On va se régaler!

Surtout, le retour d’un contre-la-montre en côte Loudenvielle-Peyragudes, sur 11 km. Ca faisait un moment, et c’est toujours très spectaculaire compte tenu des écarts qui peuvent rapidement se créer. Sur la 13e étape, les organismes seront déjà fatigués.

On a aussi plusieurs étapes de montagne qui sont magnifiques. Deux dans les Pyrénées, deux dans les Alpes.

Par exemple Auch-Hautacam sur la 12e étape, en passant sur le Soulor avant l’ascension finale. Bien!

Après le chrono en côte, l’étape Pau-Superbagnères, ou Laurent Fignon avait ravi le maillot jaune à Greg Lemond lors du Tour 1989, dernier passage de la Grande Boucle sur cette arrivée. Une belle étape, avec le Tourmalet en hors d’oeuvre. Ca promet!

On aura ensuite le Ventoux lors de la 16e étape, toujours un régal. Même si l’étape n’est pas très difficile dans sa première partie depuis Montpellier, le Ventoux, lui, fait toujours des dégâts, et il peut y avoir des conditions climatiques extrêmes, que ce soit la chaleur, le vent, le froid, ou une combinaison de ces facteurs.

Ensuite, deux superbes étapes de haute montagne dans les Alpes sur les étapes 18 et 19.

L’étape reine pour moi est cette 18 étape entre Vif et Courchevel-Col de la Loze, sur 171 kms. Le Glandon côté Allemond, puis l’interminable Madeleine et enfin l’ascension sur Courchevel puis la Loze, magnifique. Ca sera sacrément dur aussi, toute la journée dans les pourcentages.

Le lendemain, une étape courte (130 kms) mais nerveuse entre Albertville et La Plagne, haut lieu de succès pour un certain Laurent Fignon. Les Saisies, le magnifique Cormet de Roseland, Bourg St-Maurice puis l’ascension finale sur La Plagne ou Stephen Roche a signé tout un retour sur le Tour 1987, un parcours exigeant et magnifique.

C’est d’ailleurs le choix pour l’Étape du Tour cyclo en 2025, une sacré belle étape du Tour. Les inscriptions ouvriront le 6 novembre prochain, et gageons que ca sera très populaire.

Outre ces belles étapes de montagne, c’est un Tour à fort potentiel de rebondissement qui nous sera offert l’an prochain.

Les trois premières étapes du côté de Lille, dans le Nord de la France, suivi de la Normandie et de la Bretagne. Le vent, les bordures, les bosses raides, les changements de direction seront autant de pièges pour les coureurs qui ne pourront jamais y relâcher leur attention.

La 5e étape, ce chrono de 33 kms du côté de Caen. Trop court pour de réels écarts, mais une première indication des hommes qui pourront se jouer la victoire finale à Paris.

J’aime également l’étape des volcans dans le massif central, Ennezat-Le Mont Dore. Je pense qu’on pourrait en reparler longtemps! Pas un mètre de plat, un parcours exténuant sur 163 kms, un gros chantier en perspective…

Idem même pour l’avant-dernière étape de Nantua à Pontarlier sur 185 kms, il y a sur ce parcours que je connais bien quelques bosses qui pourront faire souffrir les organismes.

Les coureurs avantagés

À l’évidence, les coureurs costauds comme Pogacar ou Vingegaard seront à leur avantage sur un tel parcours.

Beaucoup trop dur pour Mathieu Van Der Poel, et je ne vois pas comment un Thomas Pidcock pourrait rivaliser.

Remco? Trop montagneux pour lui selon moi.

J’ajoute un facteur de plus: l’équipe.

L’équipe, sur un tel parcours, sera excessivement importante. Pouvoir amener longtemps le leader, et le plus loin possible. Une équipe pour rétablir des situations compromises sur les étapes « de transition ». Le parcours comporte beaucoup de difficultés, il faudra pouvoir durer trois semaines, être au charbon tous les jours, contrôler, et placer son leader pour la gagne seulement dans les derniers kilomètres des étapes clé. Le collectif fera la différence, j’en suis certain.

Le Tour 2024

Beau vidéo résumant le Tour de France 2024, sorti hier.

Cycles Marinoni, 50 ans à notre service

La microbrasserie du Siboire avec un de ses fondateurs, Pierre-Olivier Boily, soulignaient en septembre dernier les 50 ans d’histoire de Cycles Marinoni, ce désormais légendaire fabriquant de vélos au Québec, par un événement festif qui a regroupé de nombreux cyclistes notamment pour une sortie sur le circuit automobile Gilles Villeneuve.

Ce court et beau petit vidéo témoignant de la journée a été diffusé tout récemment.

Un hommage mérité pour cette entreprise et son fondateur, Giuseppe Marinoni, venu d’Italie pour courir au Québec dans les années 1960. Marinoni a tout gagné à la grande époque du cyclisme au Québec, semant la terreur dans le peloton avant de se lancer dans la fabrication de cadres sur mesure au début des années 1970.

Terminée, sa carrière? Jamais tout à fait puisque l’homme s’est attaqué à plusieurs records de l’heure depuis 15 ans chez les coureurs d’âge plus avancés, avec succès!

Rapidement au fil des ans, l’entreprise Marinoni a su se construire une solide réputation d’excellence non seulement pour les vélos de course, mais aussi pour les vélos à vocation plus « cyclotourisme », permettant notamment le montage « à la carte ».

Surtout, fait remarquable, l’entreprise a su durer jusqu’aujourd’hui, notamment grâce à une approche toujours demeurée prudente quant au développement, et soignant son service à la clientèle. Chez Marinoni, pas de bling bling, mais l’accès à une solide expertise à votre service, et cette garantie que jamais, ô grand jamais, on ne vous laissera tomber comme client.

Pourtant, il y en a eu des défis au cours de ces 50 dernières années: révolution des cadres alu, puis avènement du titane et du carbone, évolution de l’industrie qui est passée de multiples « petites » marques à quelques géants internationaux maintenant, changements techniques, avènement de la vente directe en ligne sur l’Internet, mondialisation, pandémie, et j’en passe.

Je vous ai plusieurs fois parlé de cette entreprise et la famille derrière au fil des 20 dernières années (2018: Marinoni autrement ; 2013: l’histoire d’une vis), étant un client fidèle de Paolo que je salue bien bas. Paolo a repris l’entreprise de son père il y a plusieurs années déjà, poursuivant donc l’entreprise familiale. J’ai encore vu Paolo et son équipe en juillet dernier. C’est pas compliqué, personne ne touche à mon vélo à part moi, Paolo et Raoul, point barre.

À l’heure du gigantisme et du « main stream », à l’heure du n’importe quoi au niveau des tarifs prohibitifs des vélos de course qui ne valent tout simplement pas ça, à l’heure des « stop ride » de plus en plus fréquents, à l’heure des fissures dans des cadres vendus rapidement sans contrôle de qualité car il est plus rentable de les écouler par milliers, quitte à devoir en changer quelques centaines (mais pour le client, bonjour les emmerdes…), à l’heure des services impersonnels via Internet ou par manque de personnel, moi je trouve que Marinoni, notre fabriquant local et vrai au Québec, est plus pertinent que jamais. Lorsque j’entre chez Marinoni à Terrebonne, je sais que je n’y trouverai peut-être pas une salle de montre dernier cri aseptisée bling bling, mais un endroit vrai au service ultra-compétent, précis, raisonnable, et un endroit ou l’on ne me laissera jamais tomber, pièces en main et quitte à devoir travailler 15min de plus.

Paolo, Giuseppe, et toute l’équipe de Cycle Marinoni, tout simplement merci. Vous êtes grands. À très bientôt.

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