Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 14 of 350

Sur la scène du ski de fond…

À moins de deux semaines de l’ouverture des Jeux olympiques, la scène du ski de fond s’active et c’est intéressant.

Première grande nouvelle, Nordiq Canada a annoncé deux nouvelles sélections sur l’équipe olympique: Rémi Drolet et Olivia Bouffard-Nesbitt.

Ces deux sélections supplémentaires sont rendues possibles par le fait que certaines nations n’ont pas comblé toutes leurs places disponibles. Ces places sont donc offertes aux nations suivantes dans le classement.

C’est une très bonne nouvelle!

Ces deux athlètes s’ajoutent aux trois hommes (Cyr, Léveillé, Ritchie) et quatre femmes (Stewart-Jones, Browne, Leclair, Beatty) déjà sélectionnés.

Pour Rémi Drolet, 21 ans, c’est inestimable car il fait partie, avec Olivier Léveillé, de la relève du ski de fond canadien. C’est un gros moteur, aucun doute là-dessus.

À 29 ans, la sélection est inespérée pour Olivia Bouffard-Nesbitt qui réalise ainsi un grand, un très grand rêve. C’est une superbe athlète, selon moi la meilleure technicienne au Canada chez les femmes. Technique absolument parfaite, c’est vraiment quelque chose de voir skier cette fille. Parti devant elle sur le dernier 50km style libre de la Gatineau Loppet, elle m’a doublé au km 25 environ, pour terminer… neuf minutes devant moi. Mais quel bonheur pour les yeux de voir skier (brièvement) cette fille. Watch, and learn…

Avec neuf athlètes en ski de fond, la délégation canadienne a de quoi participer à toutes les épreuves et… de quoi créer des surprises. Il faut y croire, même si le niveau sera extrêmement élevé. L’expérience acquise pour certains(es) jeunes athlètes servira également bien le ski de fond canadien à long terme.

Les Norvégiens à Seiser Alm en Italie

De leur côté, l’équipe de Norvège, Klaebo en tête, a opté pour une ultime préparation du côté de Seiser Alm en Italie, probablement plus tranquille que Livigno en ce moment…

Un beau petit vlog de Klaebo sur ce camp d’entrainement ici. De belles scènes de ski, dans des paysages féériques. Les gars ont une méchante belle technique aussi!

Dans le Parc de la Gatineau

C’est pas compliqué, je n’avais jamais vu le Parc de la Gatineau aussi achalandé en fin de semaine, malgré le froid sibérien qui sévit au Québec depuis déjà plusieurs jours. Des skieurs partout!

Pour nous skieurs un peu plus rapides, c’en était même parfois presque dangereux.

Mais ca fait vraiment plaisir à voir: la popularité du ski de fond est en hausse, et c’est tant mieux. À quand les courses de ski de fond à la télé?

Et pour ceux qui veulent savoir, oui, c’est possible d’avoir de bonnes glisses sur des neiges très froides qui sont plus abrasives, notamment en mariant les bonnes structures de bases du ski aux bons farts de glisse.

L’hémoglobine de vers marins

Reportage intéressant hier soir aux Aventures du Pharmachiens (Radio-Canada, 19h30) sur le nouveau dopage sanguin dans le sport de haut niveau, un dopage notamment via l’usage d’hémoglobine de vers marins.

Comme le cyclisme, le ski de fond est un sport où l’apport en oxygène est crucial pour les performances. Il n’y a aucune raison de croire que les nouvelles formes de dopage sanguin ne sont pas déjà en usage dans ces deux sports. Et aux JO de Pékin? Peut-on faire confiance à l’armada russe notamment, qui possède en matière de dopage une longue tradition?

Je vous rappelle que j’ai consacré en septembre dernier deux articles sur « Le nouveau dopage sanguin », articles écrits grâce à la collaboration de Marc Kluszczynski, qui faisait partie hier soir du reportage aux Aventures du Pharmachiens.

Le premier article est ici.

Le deuxième article est ici.

Et si on entend beaucoup parler de cétones en cyclisme ces temps-ci, j’ai lu moins d’articles chez les fondeurs, mais il n’y a aucune raison de croire que ces régimes spéciaux ne sont pas en usage parmi le circle blanc.

Sur la scène du cyclisme

La reprise approche à grands pas, avec notamment le GP La Marseillaise le week-end prochain. Vivement revoir du vélo!!

En attendant, les préparations vont bon train…

S’entrainer pour une socquette légère

Tout – ou presque – a été dit sur la bonne cadence de pédalage en cyclisme.

Le meilleur article sur le sujet est probablement celui de mon ami Guy Thibault, publié en mai 2021 et disponible ici.

Des études scientifiques continuent d’être publiées sur le sujet.

Principale conclusion? Une cadence de 90 RPM – la norme en cyclisme – n’est pas forcément la plus efficace.

Des cadences inférieures, par exemple 60 ou 70 RPM, permettent d’atteindre les mêmes vitesses en sollicitant moins le système cardio-respiratoire, mais davantage les muscles.

Les cyclistes « amateurs » moins entrainés auraient donc avantage à ne pas forcément viser les 90 RPM. Les pros, eux, demeurent efficaces à 90 RPM car ils peuvent atteindre – grâce à un entrainement soutenu – un équilibre entre sollicitation du système cardio-respiratoire, et sollicitation des muscles. Particulièrement utile lors d’une classique de 260 kilomètres, ou d’un grand tour où il faut enchainer 21 étapes de suite (ou presque).

C’est que l’avantage à 90 RPM, c’est qu’on économise les muscles, la puissance requise à appliquer sur les pédales pour une même vitesse étant moindre qu’à 60 RPM. Le système cardio-respiratoire, davantage sollicité, s’améliore avec l’entrainement.

Ce que les études ne disent pas toujours, c’est que la vélocité s’entraine très bien. Et qu’il faut l’entrainer, l’hiver et la pratique du home-trainer étant le moment idéal.

Autrement dit, si vous dépassez l’été prochain un cycliste visiblement amateur qui « mouline » à 70 RPM, ne riez pas forcément: il s’est peut-être callé sur une bonne vélocité pour lui. Pour vous et vos 5000 kms début juin, c’est différent. Et c’est tant mieux!

L’idéal pour entrainer le coup de pédale et atteindre une fluidité à la Stephen Roche, ben c’est selon moi les pyramides de cadence, fondamentales lors de vos séances de home-trainer.

Ces pyramides peuvent même être placées en début de séance, pour un magnifique réchauffement.

L’idée, c’est de mettre une faible puissance, et d’enrouler pendant une minute à 100 RPM. Fastoche.

Minute suivante, 105.

Puis 110. Puis 115. Puis 120. Puis 125. Ca deviendra moins facile.

Puis on enchaine tout de suite après la minute à 125 RPM: de nouveau 120. On redescend.

115. 110. 105. 100. Retour au calme.

Répétez trois fois dans la séance.

Au bout de quelques séances, résultats garantis: vous verrez par vous-même que vous devenez plus fluide. Ce qui vous demandait un peu de concentration à 125 RPM passe désormais tout seul, sans y penser.

Augmentez alors jusque 130. Je n’ai jamais vraiment pousser davantage la note, mais pourquoi pas? Les pistards, eux, n’hésitent pas à monter bien plus haut encore sur leur home trainer.

Vous pouvez également prévoir quelques séances de « one-leg intervals », où on ne pédale que d’une seule jambe pendant une minute, à faible puissance mais en conservant une cadence d’au moins 70 RPM. Là aussi, très efficace pour s’entrainer à pédaler rond, de façon économe. Essayez, pour voir! Pas si simple que ca!

Gains? L’été prochain, vous aurez un beau coup de pédale sur le vélo, fluide, économe. En début de sortie, vous pourrez tourner les jambes à 90 RPM en discutant, le geste sans effort. Et 4h plus tard, lorsque ca comptera vraiment, vous pourrez mettre du braquet pour faire la différence, parce que vous aurez économisé la fraicheur de vos muscles. Et à ce stade, au diable la cadence!

Perso, je souscris chaque hiver, une fois par semaine environ. Entre mes séances de ski de fond, bien sûr.

Merci à mon ami Claude pour m’avoir donné l’inspiration pour cet article.

Le ski de fond aux JO de Beijing

On y est presque: les Jeux Olympiques de Beijing.

En espérant qu’ils auront bien lieu!

Côté ski de fond, ca risque d’être très intéressant, contrairement à ce qui se passe en Coupe du Monde.

Car de ce côté, pas de quoi se réjouir: les deux étapes prévue en janvier, soit les Rousses et Planica, ont été annulées soit en raison de la Covid, soit pour des raisons budgétaires, soit les deux.

Je vous avoue que je ne comprends pas: le biathlon, le ski alpin, le ski-cross, le ski acrobatique, tout va de l’avant en ce moment, sauf le ski de fond.

Frustrant. Très frustrant. Un si beau sport!!!

Du côté des JO, ca débutera dès le premier week-end avec la magnifique épreuve du skiathlon, qui combine une distance en style classique immédiatement suivie de la même distance en style libre.

Chez les femmes le 5 février, deux fois 7,5 kms. Chez les hommes le lendemain 6 février, deux fois 15 kms, pour un total de 30 kms, soit une grosse heure d’effort.

Le tenant du titre est le Norvégien Krueger, un fin technicien et un des plus beaux styles du peloton mondial. Krueger avait réalisé à PyeongChang une performance spectaculaire, étant relégué loin derrière en raison d’une chute en tout début d’épreuve lors de la portion classique, pour ensuite remonter doucement jusqu’à la tête du groupe dans la portion style libre, puis s’envoler solo pour une victoire que tout le monde pensait perdue 50 minutes plus tôt. Magnifique!

Alex Harvey avait terminé 8e de cette épreuve.

On enchainera le 8 février avec les sprints en style libre, puis le 10 avec le 10km classique chez les femmes. Le 15km classique chez les hommes aura lieu le lendemain.

Le week-end du 12-13 février, place aux relais par équipe, là aussi de très belles épreuves à ne pas manquer, la cohésion du groupe et la stratégie au niveau de l’ordre des relayeurs jouant un rôle important. Le 12, le 4x5km chez les femmes et le 13, le 4x10km chez les hommes.

Suivront les sprints en classique en deuxième semaine, le mercredi 16 février.

Et pour le dernier week-end, les épreuves de distance, prédilection d’un certain Hans Christer Holund. Le samedi 19, le 50km style libre chez les hommes, et le dimanche 20 le 30 km style libre chez les femmes.

À PyeongChang, c’était un 50 km style classique et Alex Harvey, pour ses derniers JO, avait terminé à une frustrante 4e place. Le fondeur russe Andrey Larkov avait pris la 3e place on ne sait pas trop comment, n’ayant eu aucun résultat jusqu’à ce moment. Où plutôt si, on sait comment…

L’équipe canadienne prendra de l’expérience

Nordiq Canada a annoncé la composition de l’équipe canadienne il y a quelques jours, et aux lendemains des épreuves de sélection à Canmore en Alberta.

Pas trop de surprises, des choix logiques.

Chez les hommes, l’armada sera amenée par le Gatinois Antoine Cyr, qui en est à ses premiers jeux. Le meilleur fondeur canadien actuellement visera « le mieux possible », sachant qu’une place dans les 10 sur l’une ou l’autre des épreuves (mais surtout en classique) est possible dans un bon jour.

Antoine sera entouré du sherbrookois Olivier Léveillé et de Graham Ritchie.

Pour le jeune Olivier Léveillé, c’est incroyable: 20 ans à peine, nouveau chez les séniors (il était junior l’an dernier), et déjà aux JO!!! Le gars a juste un moteur extraordinaire selon moi, et avec quelques années de développement, notamment sur le plan musculaire, Olivier a certainement le potentiel d’aller très, très loin dans le ski de fond.

Pour Olivier, il a déjà gagné: il est aux JO! Le reste, les résultats, c’est du bonus. Il n’a aucune pression, il peut aborder chaque épreuve avec la simple volonté de « donner le maximum » peu importe le résultat, sachant que c’est souvent dans cet état d’esprit que les belles surprises surviennent. Il a l’avenir devant lui, et pour lui.

Chez les femmes, des choix logiques: Catherine Steward-Jones, Cendrine Browne, Laura Leclair et Dahria Beatty. Seules Browne et Beatty ont déjà pris part à des Jeux olympiques.

Cinq fondeurs du Québec, dont trois de ma région ici à Gatineau, pour les sept athlètes retenus, ouf, on va être sur le bout de notre chaise lors de ces prochaines épreuves aux JO. Et puis, Olivier vient de ma ville natale.

L’armada norvégienne

Y’aura du très beau monde en ski de fond sur ces JO.

Certains – Holund, Ustiagov – ne pensent même qu’à ça depuis des semaines…

Ca ne sera pas facile pour l’équipe canadienne, ni pour personne.

L’armada norvégienne débarque en force, amenée par leur superstar Klaebo, le meilleur fondeur au monde et intouchable sur le récent Tour de ski.

Holund, Krueger, Rothe, Valberg, pour ne nommer que ceux-là, répondront aussi présents c’est certain. Les Norvégiens ont tout: les meilleurs techniciens sur ski, les meilleurs farteurs, les meilleurs farts, les meilleurs skis… et ils sont revanchards, après le scandale de Ruka en début de saison. Klaebo a donné rendez-vous à tout le monde sur ces JO.

L’opposition viendra de l’équipe russe, Bolshunov d’abord, mais aussi Ustiagov en plein regain ces temps-ci, et aussi les Spitsov, Terentev (pour les sprints), Chervotkin et Maltsev.

Bolshunov n’a pas été vu au mieux cette saison, notamment sur le récent Tour de ski. Aura-t-il réussi son pari de bien doser sa montée en puissance pour arriver à l’heure aux JO?

Il ne faudra pas oublier, sur les épreuves en style classique, le finlandais Iivo Niskanen, une machine de double-poussée.

Pour le reste, faut voir. Les Français et les Italiens, peut-être, mais pas pour la gagne. Les Suisses aussi pourraient être dans le coup, et aussi les Allemands qui ont très bien faits sur le récent Tour de ski, avec notamment Moch et Bog.

Chez les femmes, la grosse équipe c’est la Suède, suivie des Norvégiennes, des Américaines et des Russes juste derrière. La compétition chez les femmes est plus serrée, donc des surprises pourraient survenir à chaque compétition.

On va se régaler!

Suivre le ski de fond aux JO

Va falloir que je vous revienne sur les bons plans pour suivre le ski de fond à Pékin. Si vous les connaissez déjà, merci de les partager sur cette page, en utilisant les commentaires!

Des séances d’intervalles impossibles!

À ne pas manquer en ce début d’année, cet article de Guy Thibault à propos de certaines applications d’entrainement qui proposent des séances d’intervalles tout simplement… impossibles à réaliser!

Avec mes connaissances sur l’entrainement qui progressent continuellement, notamment grâce à Guy, il m’arrive encore d’être renversé par les suggestions d’entrainement de certains(es) de mes collègues cyclistes.

« Je pars pour un 6x5min à ma PAM ».

Yeah, right!

Champion, la PAM, c’est ta puissance critique sur 5 minutes. Juste une fois! Penser que tu vas pouvoir répéter 6x5min à ta PAM, c’est pas très réaliste. Moi, après cinq minutes passées à la PAM, je suis rincé!

Par contre, des répétitions en intervalles (très) courts à des pourcentages supérieurs de la PAM, ca c’est possible et bénéfique. Tout est une question de bons dosages. Et à une époque ou les programmes d’entrainement dits « polarisés » sont très populaires, la bonne calibration de vos séances à haute intensité est très, très importante.

L’article de Guy est également très instructif sur les dangers d’utiliser le fameux « FTP » (functional threshold power), ou intensité critique sur 60 minutes, pour calibrer ses séances d’intervalles.

Enfin, l’article de Guy s’inscrit un peu à la suite d’un vidéo de Dylan Johnson qui critiquait certaines approches d’entraînement de plate-formes populaires comme TrainerRoad ou même Zwift, des entrainements pouvant mener à un épuisement ou carrément, avec les semaines qui s’enchainent, à un sur-entrainement dommageable.

Au moment où on parle de plus en plus des risques pour la santé – notamment cardiaque – qu’engendrent des programmes d’entrainement draconiens en vue de préparer des épreuves « ultra » dans divers sports (marathons, trails, triathlon, cyclisme, ski de fond, natation, etc.), il convient d’être attentif à ce qu’on exige de notre corps et il convient d’être critique de ce que certains nous proposent comme programmes d’entrainement, sachant que comme dans tout, c’est l’excès qui est nocif.

L’Alsacienne: c’est fini…

… et ça me brise le coeur.

La cyclosportive L’Alsacienne était pour moi l’une des plus belles des cyclos en France, que j’avais disputée avec grand bonheur en 2019.

Je m’étais promis d’y retourner rapidement. En fait, j’y serais déjà retourné si ce n’était de la pandémie.

Des parcours et une région vraiment magnifiques au coeur des Vosges.

Une organisation hors pair, une excellente ambiance, différente que sur de nombreuses autres cyclosportives, comme si tout le monde était heureux d’y être et ca transpirait.

La sécurité en course, irréprochable.

Et un vrai défi, par delà les Grand Ballon, Bannstein, Firstplan, Petit Ballon, Platzerwasel, Bramont, Markstein, retour au Grand Ballon pour un final au Molkenrain. Ouf. J’en ai bavé, faisait chaud aussi en 2019, 43 degrés à l’ombre. Le grand parcours avait été annulé, décret préfectoral, en raison de la sévère canicule. Le parcours de 125 bornes m’avait détruit.

Mais à part ca, tout était parfait. À jamais gravé dans ma mémoire, surtout avec la belle semaine passée dans la région avec mes amis Martin, Pascal et Nathalie.

Aux organisateurs, un grand coup de chapeau, merci pour ces cinq très belles éditions, vous pouvez être très fiers du parcours accompli.

Et à tous, je vous recommande fortement les Vosges comme destination cycliste. Des vrais beaux parcours, difficiles, faits de nombreux cols dans la région. Des cols souvent à l’ombre, dans les forêts, avec très peu de circulation automobile, vraiment très agréables. Le Petit Ballon est un enchantement. Le Grand Ballon depuis Cernay aussi.

Et à partir du Québec, l’endroit est facile d’accès via un vol direct entre Montréal et Bâle-Mulhouse (moins de risque de perdre votre vélo que sur un vol avec escale).

On part quand?

Team BikeExchange 2022

Certainement un des meilleurs vidéos de présentation d’une nouvelle équipe cycliste qu’il ait été donné de voir depuis 15 ou 20 ans. Un vidéo très positif, enthousiasmant, tout en étant réaliste et ancré dans une saine réalité.

Je sais pas vous mais je trouve l’ensemble maillot-cuissard très réussi. C’est moderne et classique à la fois, efficace et unique, simple et lumineux. Manque peut-être seulement une bande blanche ou bleue claire sur le bas du cuissard pour servir de rappel!

Et la présence d’une équipe féminine aussi, le cyclisme féminin continuera de se développer en 2022 et nous aurons certainement l’occasion de couvrir aussi ce volet du sport cycliste. On a ajouté une touche de couleur « aubergine » sur le maillot féminin, pour le plus bel effet.

Auberge&Campagne, le bon plan à St-Ferréol

Avec le Parc de la Gatineau, le centre de ski de fond du Mont Sainte-Anne au Rang St-Julien à Saint-Ferréol-les-Neiges est probablement l’autre grand pôle de ski de fond du Québec.

Et en ce moment, l’intérêt c’est la neige, qui manque cruellement à bien des endroits comme l’Estrie et l’Outaouais, mais pas au Mont Sainte-Anne. WorldCup conditions au cours des derniers jours!

Et avec le Centre National d’Entrainement Pierre Harvey (CNEPH), beaucoup de beau monde sur les pistes du MSA.

Pour les gens de l’extérieur, le bon plan, c’est définitivement de passer vos nuits à la nouvelle Auberge&Campagne, à moins de trois kilomètres de l’accueil du Rang St-Julien, et juste à côté de l’église du beau petit village de Saint-Ferréol.

Ambiance garantie!

L’auberge vient d’ouvrir, et Lisa et Pat vous réserverons un excellent accueil.

Pat, ben c’est Patrice Drouin, fondateur du groupe Gestev et un des grands architectes du développement du vélo de montagne au Québec depuis 40 ans.

Son nouveau projet (avec sa conjointe Lisa), c’est l’auberge, et j’ai vite compris en lui parlant qu’il demeure un homme d’action, les projets foisonnant encore dans sa tête pour les prochaines années: ski de fond, fat bike, Mtb, ski de randonnée, raquette, ca roule à 100 milles à l’heure!

Mais pour l’heure (…), l’auberge est déjà une belle réussite: simple et pratique, juste comme il faut, pas plus, pas moins. Rustique et authentique, elle dégage un parfum d’autrefois, mais demeure également résolument moderne dans son fonctionnement, merci la machine Nespresso pour les déjeuners.

Présente et efficace, Lisa saura vous mettre à l’aise rapidement, vous faire sentir « chez vous » et répondre à tous vos besoins. On sent chez elle une grande force tranquille, et attention, elle en connait un rayon sur le ski de fond au plus haut niveau, elle est suédoise!

Vous trouverez dans l’auberge neuf chambres spacieuses et confortables, où tout a été pensé: très pratique ces sèches-bottes électriques dans les garde-robes, question de faire sécher bottes de ski, gants, tuques au retour d’une grosse sortie par delà la St-Hilaire du MSA… Tout comme la petite cuisinette en accès public, question de se faire un petit gruau de récup en milieu d’après-midi.

Et puis en soirée, attenant à l’auberge, y’a le bar Chez Pat, où Pat reçoit clients(es) et amis(es) pour un verre. Ambiance conviviale, dans un décor qui rappelle en permanence le vélo de montagne et le propriétaire des lieux.

Lisa et Pat ont même eu la bonne idée de décorer l’auberge d’oeuvres d’artistes-peintres émergents(es), et vous pouvez acheter les toiles. J’ai été notamment intéressé par les oeuvres de Roxanne Vermette, une des bonnes athlètes du Québec en Mtb présentement.

Mon récent séjour familial (trop court!) avec mes hôtes Lisa et Pat a vraiment été des plus agréables. Je souligne au passage que mes hôtes ignoraient tout de mon identité, que j’ai réservé moi-même et payé le plein prix de mon séjour, et donc que ce reportage n’a rien d’un travail d’influenceur. Si je vous en parle, c’est que ca vient à 100% de moi, que c’est de ma seule initiative, et parce que j’ai vraiment apprécié ce petit séjour à cette belle auberge.

J’y retournerai cette saison, certain à 100%!

Ca skie au MSA!

Beaucoup de bons fondeurs au MSA, ca c’est clair, notamment les gars et les filles du CNEPH. Ouf, ca skie fort!

Et attention, à tous les âges et de tous les sexes!

Mon récent séjour s’est cependant soldé par un échec cuisant: je n’ai pas réussi à faire le « cut » pour me joindre à une séance d’intervalles organisée par Michel Leblanc, un gars connu et très sympathique que j’ai eu plaisir à rencontrer (après la séance…).

Faut croire que mon ski n’est pas encore à la hauteur. Je vais remédier à la situation et te revenir Michel…

Le Tour de ski

Côté Coupe du Monde, on se régale actuellement avec le Tour de ski. Déjà quatre étapes de complétées, il en reste deux aujourd’hui et demain.

Demain, l’ascension de la piste de ski alpin à Val di Fiemme, toujours un grand moment de la saison de Coupe du Monde de ski de fond. Spectaculaire! (je préfère la regarder dans mon sofa celle-là…)

Et jusqu’ici, méchantes performances de la tellement sympathique et pétillante Jessie Diggins chez les femmes, ca fait plaisir à voir. Du côté des hommes, les Norvégiens caracolent en tête avec notamment Johannes Hosflot Klaebo, dominateur jusqu’ici.

Le 15 km skate chez les hommes est ici.

Le 10 km skate chez les femmes est ici.

Bonne et heureuse 2022!

À tous les lecteurs(trices) de La Flamme Rouge, une bonne et heureuse année 2022, remplie de belles sorties cyclistes.

Et surtout, la santé et la sécurité en premier lieu, question de continuer d’en profiter au max.

Quelques défis aussi, que ce soit en course, sur les cyclosportives, ou simplement à l’entrainement, à la mesure de vos moyens.

Après quelques semaines de ressourcement, les énergies et l’inspiration sont là, et cette année devrait être intéressante sur La Flamme Rouge. Du moins je l’espère!

Et pour bien débuter l’année, quelques petits vidéos récents qui ont capté mon intérêt, question de se mettre tout de suite dans la bonne ambiance…

Quick-Step Alpha Vinyl 2022

Jumbo-Visma 2022

On rit un peu avec Mathieu

On rit encore, avec Wout en cyclo-cross

https://www.youtube.com/watch?v=dTpQvZxx8BU

Skills avec MVDP

N’essayez pas de reproduire à la maison!

Le Tour de l’actualité en cyclisme et en ski de fond

À l’approche de la pause des Fêtes de fin d’année, plusieurs nouvelles ont retenu mon attention au cours des derniers jours.

1 – Namur 2021.

Un circuit mythique de cyclo-cross!

En l’absence de Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel, c’est Michael Vanthourenhout qui s’est imposé dimanche dernier devant Tom Pidcock. Ce dernier monte en puissance c’est évident, mais il a payé certaines erreurs techniques en chutant à plusieurs reprises, notamment dans la fameuse descente « off-camber » du circuit.

Chez les femmes, domination outrageuse des néerlandaises qui occupent les… cinq premières places! Victoire de Brand devant Betsema et Pieterse, Van Empel et Alvarado, du beau monde.

La québécoise Maghalie Rochette a terminé à la 10e place à Namur, un circuit technique et glissant chaque année.

2 – Mathieu Van Der Poel.

Il fera sa rentrée – tant attendue – le 26 décembre prochain sur la Coupe du Monde de cyclo-cross de Dendermonde.

Ennuyé par une récente blessure à un genou subie lors d’un entrainement, le coureur a précisé ne pas savoir où il en est dans sa condition. Ca sera un bon test dimanche prochain! Sur sa classe, ca peut fonctionner…

3 – Wout Van Aert.

Le champion belge n’était pas sur les récentes courses de cyclo-cross, mais plutôt en Espagne avec son équipe Jumbo-Visma en camp d’entrainement en cyclisme sur route.

Why not?! La tendance récente montre que la mixité des disciplines paye.

Van Aert devrait être à Dendermonde dimanche prochain.

4 – Nouveaux maillots du peloton pro 2022.

Perso, je trouve toujours cela tellement intéressant: découvrir les nouveaux maillots qui habilleront les coureurs du peloton en 2022.

C’est ici, pour les maillots qui ont été dévoilés jusqu’ici.

Le plus réussi à ce jour? De loin pour moi, celui de l’équipe Trek-Segafredo.

Et on note une tendance au retour du cuissard tout noir…

5 – Froome, l’arnaque?

Perso, je n’y ai jamais cru vraiment, au retour de Chris Froome.

Le coureur le mieux payé du peloton est-il rentable? Pas selon cet article.

C’est vrai que les résultats en 2021 ont été particulièrement minces. Inexistants, en fait.

2022? Je n’y crois pas plus.

6 – Geneviève Jeanson.

« De victime à survivante ».

C’est ainsi qu’elle résume son parcours des 15 dernières années où elle s’est tenue loin du milieu cycliste.

Ca changera toutefois en 2022, puisqu’elle fera une saison pleine d’événements de « gravel bike ».

Jeanson a également postulé sur un « gestionnaire de l’intégrité » à l’UCI, un poste dont les responsabilités seraient de veiller à l’intégrité au sein des équipes cyclistes.

Jeanson avait écrit à l’UCI il y a quelques mois, urgeant l’organisme international de faire davantage dans la protection des athlètes face aux situations d’harcèlement et d’abus de toute sorte.

Voilà des développements très intéressants selon moi, car on sent une vraie motivation de redonner à la communauté sur les bases de l’expérience – malheureuse souvent – acquise (souvent de force) dans le passé.

7 – Granite Stash Tubeless Flat Tyre Repair Kit

Juste intelligent.

8 – Mike Woods

Objectifs avoués en 2022: Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.

Les deux sont séparés de presque six mois… un beau défi!

Mike Woods devrait se concentrer en tout cas sur les courses d’un jour en 2022, et c’est très bien ainsi. L’égalité des chances est également plus présente sur les courses d’un jour que sur les courses par étape, malheureusement.

Il peut y croire, ca c’est certain!

9 – Coupe du monde de ski de fond à Dresde

Pas de surprise: victoire du norvégien Taugboel chez les hommes et de la suédoise Dahlqvist chez les femmes.

Beaucoup ont fait l’impasse, permettant à certains autres de saisir l’aubaine: Pellegrino, Chanavat, par exemple.

Côté canadien, les Graham Ritchie, Russell Kennedy, Dahria Beatty et Maya Macissac-Jones ont terminé loin.

10 – Le Tour de ski

L’attention se porte désormais vers le toujours intéressant Tour de ski, qui débute le 28 décembre prochain du côté de Lenzerheide en Suisse. Ca se termine le 4 janvier du côté de Val di Fiemme, avec la fameuse ascension de la piste de ski alpin.

Six étapes, trois en style classique, trois en style libre.

11 – Mont Sainte-Anne

Quel spectacle!

Y’avait du très beau monde à la 2e Coupe Québec au Mont Sainte-Anne le week-end dernier.

Sans surprise, Antoine Cyr s’est imposé solo sur le 15km style libre, départ groupé, le dimanche. Il a fait le ménage au 2e tour des trois à parcourir, pour terminer solo avec un peu plus de 30 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant, Philippe Boucher, en forme actuellement.

Les gars du CNEPH ont dominé l’épreuve, la plupart terminant dans les dix premiers. On en attendait pas moins!

Et quelle puissance! Dans certaines ascensions courtes, il faut le voir pour le croire, je vous prie de me croire!!! Du « one-skate » dans des rampes à 15%, il faut le faire.

Chez les femmes, la jeune Liliane Gagnon a surpris en s’imposant au général sur les deux épreuves, classique (style poursuite) le samedi et style libre le dimanche.

La gatinoise Laura Leclair termine son week-end de travail avec une 3e et 2e place au général.

Avec plus de 350 skieurs inscrits, la vitalité du ski de fond de compétition au Québec est en progression et ca, c’est une excellente nouvelle.

Carton rouge toutefois à la Forêt Montmorency le vendredi, qui indiquait sur son site de bonnes conditions de ski, alors que les pistes n’avaient pas été travaillées mécaniquement et qu’elles étaient glacées et jonchées de débris. Indigne lorsque les tarifs réguliers sont appliqués, et indigne de la pratique grandissante du ski de fond au Québec.

12 – Loppet Alex Harvey

Ca se déroulera – si possible, Covid-19 oblige, misère… – le 3 avril prochain au Mont Sainte-Anne.

Deux distances offertes, 50 et 25 kilomètres.

Un très beau parcours, la Harvey, la montée St-Hilaire, bref, le tour des plus belles pistes de ski de fond de la station.

Les inscriptions sont limitées et déjà ouvertes ici.

Ski de fond: du beau monde au MSA

La Coupe du Monde de Davos le week-end dernier a donné plusieurs confirmations.

D’une part, le Norvégien Klaebo a repris la main en sprint, le doute s’étant installé il y a trois semaines lorsqu’il avait été battu par le Russe Terentev.

À Davos, plus de doute possible: festival Klaebo.

Le gars a juste une glisse extraordinaire. Dernier sur le départ de la vague finale, il est remonté vers l’avant sur la glisse dans les deux descentes. Le Russe Ustiugov a fait l’erreur de lui « ouvrir la porte » à l’intérieur juste avant le dernier virage sur la droite, Klaebo n’a pas manqué de saisir l’occasion pour prendre la trajectoire la plus courte vers la ligne.

https://www.youtube.com/watch?v=cIN0Nx1nZdY

Belle perf de Klaebo au 15km skate du lendemain également, il termine 2e derrière son compatriote Simen Hegstad Krueger, intouchable actuellement sur une telle distance. Ustiugov complète le podium. Cinq Norvégiens aux six premières places! Et une belle 10e place pour le petit Français Lapalus.

Ustiugov a prouvé à Davos son grand retour au premier plan. Il sera un client pour les JO.

Bolshunov? Ennuyé par un rhume, il a été inexistant à Davos. Mais dans son cas, rien d’alarmant.

https://www.youtube.com/watch?v=6gC49JWIdck

Chez les femmes, pas de surprise, avec la Suédoise Dahlquist dans les sprints et la Norvégienne Johaug sur le 10km skate. Trois américaines dans les six premières sur cette dernière épreuve, Diggins (2e), Brennan (4e) et Swirbul (6e), impressionnant. Belle place également de la Française Claudel, 7e et du prodige russe Stepanova, 10e sur une telle distance.

La Suédoise Frida Karllson montre également qu’elle fait régulièrement partie des rares filles à pouvoir tenir tête à la superstar Johaug.

https://www.youtube.com/watch?v=t7dCvkok6AY

Week-end plus difficile pour le Canada. Antoine Cyr n’a pu prendre part au 15km le dimanche, ennuyé par un rhume. La meilleure Canadienne – Browne – est 36e du 10km skate.

Dresden, peu d’intérêt?

La Coupe du Monde se déplace en Allemagne ce week-end, pour l’épreuve de Dresde. Que des sprints, si bien que plusieurs font l’impasse pour cette épreuve contestée (en milieu urbain) qui ne devrait plus faire partie du calendrier la saison prochaine.

Emil Irvesen et Serguey Ustiugov ont déjà annoncé que Davos était leur dernière étape avant celle des Jeux Olympiques. Au menu donc, deux mois d’entrainement en altitude, sans compétition aucune. C’est une mode actuellement, en cours également dans le monde du cyclisme sur route: Primoz Roglic n’avait-il pas coupé deux mois en mai et juin 2021 afin de préparer à l’écart de toute compétition le Tour de France? Ca demeure un pari selon moi, car le rythme de la compétition est difficile à reproduire à l’entrainement.

Après Dresde, petite coupure de 10 jours avant d’attaquer le toujours très beau Tour de ski autour du Jour de l’An. Le final est toujours spectaculaire avec l’ascension de Val di Fiemme, cette piste de ski alpin à escalader en ski de fond.

Du beau monde au MSA!

Au Canada, l’intérêt se tourne vers le Mont Sainte-Anne ce week-end, avec la 2e Coupe Québec après celle tenue le week-end dernier à Nakkertok dans la région de Gatineau.

Du beau monde à cette Coupe Québec du MSA!

Antoine Cyr – souvent présenté comme le meilleur fondeur au pays actuellement – fait partie des inscrits, comme plusieurs autres coureurs du CNEPH.

Pour beaucoup, il s’agit d’un passage « obligé » en préparation pour les sélections nationales de Canmore du 6 au 11 janvier prochain, sélections en vue des JO et des Mondiaux juniors et U23. Certains voudront se rassurer, d’autres jauger leurs adversaires directs, et leurs chances pour une sélection.

Faut-il interdire les cétones?

Le débat sur l’usage des cétones dans le cyclisme fait rage de plus belle ces jours-ci, plusieurs coureurs notamment français (Bardet, Demare) ayant recommandé leur interdiction.

« J’ai l’impression d’avoir élevé mon niveau de jeu cette année mais ça ne s’est pas forcément vu, tant le peloton roule vite… Ça va crescendo chaque année et ce n’est sans doute pas près de s’arrêter. »

Romain bardet, sport FR, 13 décembre 2021

L’augmentation du niveau sur les courses pro n’est certes pas qu’une affaire de cétones. Les contrôles anti-dopages sont moins fréquents, et nous savons que d’autres produits sanguins novateurs et au fort potentiel dopant sont certainement déjà en usage au plus haut niveau. J’y ai consacré deux articles en septembre dernier, le nouveau dopage sanguin (article 1 et article 2).

Qu’est ce que les cétones? Ces corps cétoniques sont produits par le foie, suite à la consommation de lipides.

Les régimes « kéto » (pour « ketones » en anglais) sont actuellement très populaires.

Le principe est de forcer le corps humain à utiliser les graisses comme principal combustible, plutôt que les sucres. La perte de poids serait plus facile, ainsi que le maintien du poids par la suite, parce que les gens sur un tel régime consomment beaucoup moins de sucre.

En sport, l’avantage est de retarder l’usage des sucres, et ainsi préserver ses « cartouches » pour les fins de course. On apprendrait ainsi au corps à devenir plus « efficace ».

Un régime cétonique permettrait aussi d’accélérer la récupération.

De nombreuses équipes seraient déjà sur les régimes cétoniques, notamment la Jumbo-Visma et la Deceuninck. La plupart des équipes pro disposent aujourd’hui de nutritionnistes, chefs, et camions-repas, facilitant les choses à ce niveau.

On peut également acheter des produits ou suppléments alimentaires (cétones exogènes) maximisant la production de corps cétoniques.

Ces régimes ne vont pas sans risque, notamment pour le foie. Certains crient à des régimes carrément dangereux pour la santé, en particulier pour les personnes diabétiques.

Alors, dopage les régimes kéto? Pas sûr, surtout que certaines études scientifiques récentes concluent à l’absence d’avantages dans les sports, notamment tel que rapporté récemment par le directeur médical de l’UCI.

Je vous avoue y perdre mon latin! Pour Jean-Pierre de Mondenard, bien connu dans la lutte contre le dopage, le débat sur les cétones est même un « masquant médiatique », des problèmes autrement plus pertinents devant être réglés en matière de dopage.

Marc Kluszczynski nous aidę aujourd’hui à y voir plus clair, et je l’en remercie.

Sky fut la 1ère équipe cycliste à utiliser les cétones incorporées dans les boissons d’effort dès 2011.

Mises au point par le physiologiste anglais Kieran Clarke, Dave Brailsford les considérait comme faisant partie des fameux gains marginaux. A-t-on des preuves de leur effet ergogène ?

Les études sont peu nombreuses ; certaines montrent que les cétones d’apport exogène sont utilisées dans l’effort avec une amélioration de 0,5 à 2% des performances. Une étude de 2016 parlait de 15% !

L’UCI (Pr Xavier Bigard, directeur de la commission médicale) et le MPCC (Roger Legeay) dénoncent leur absence totale d’action et recommandent de ne pas les utiliser. On attend donc une étude indépendante (chez des cyclistes) qui chiffrerait leur avantage réel en cyclisme, mais on sait déjà qu’une consommation élevée bloquerait la lipolyse et diminuerait la glycémie. 

Un petit rappel de la biochimie des cétones endogènes pour fournir une base de discussion: fabriqués par l’organisme à partir de la dégradation des lipides dès le 5ème à 7ème jour de jeûne ou quand l’apport en glucides est insuffisant, les corps cétoniques (ou cétones) lui permet d’épargner la souffrance du cœur et du cerveau qui ne fonctionnent qu’au glucose dont les réserves sont épuisées en une journée.

Mais ces cétones seront aussi utilisés comme carburant alternatif dans les muscles. D’où l’intérêt dans les sports.

L’organisme fabrique trois cétones : le ß-hydroxybutyrate, l’acétoacétate et l’acétone. Lorsque le glucose vient donc à manquer dans la cellule, les acétyl-coenzyme A provenant de ces cétones sont incorporés dans une voie métabolique de dérivation (la cétogénèse) où le cycle de Krebs (ß-oxydation des acides gras) pourra utiliser ces cétones dans la fourniture d’énergie. C’est la théorie biochimique dans un organisme au repos. Peut-il en être le cas chez un cycliste professionnel ? Et les cétones exogènes peuvent-elles être utilisées comme source d’énergie supplémentaire alors que les glucides et le glucose ne manquent pas ?

L’étude de Kieran Clarke (1) l’affirmait : les cétones seront incorporées dans le cycle de Krebs en vue de produire de l’énergie sous forme d’ATP avant l’épuisement des réserves en glycogène, puis éliminées sous forme de gaz carbonique (CO₂) et d’eau. Il est vraisemblable que leur effet ergogène serait fonction du métabolisme du cycliste et des conditions de course.

Julian Alaphilippe considère les cétones comme faisant partie de son plan nutritionnel.

Romain Bardet, par contre, les assimile à des substances de la zone grise, citant comme exemple le tramadol (interdit par l’UCI en 2019, mais pas par l’AMA). On pourrait en citer d’autres comme les hormones thyroïdiennes.

Qui a raison ?

Considérons le métabolisme et l’élimination de ces substances citées : des substances exogènes (tramadol, autres produits dopants) seront éliminées après glucuronoconjugaison ou sulfoconjugaison dans les urines ou les selles, ce qui permet leur détection. Romain Bardet, mais également Arnaud Démare, Guillaume Martin, souhaitent l’interdiction des cétones. 

Si les cétones étaient interdites, on se heurterait à plusieurs difficultés dans leur détection. Comment les déceler puisqu’elles disparaissent totalement de l’organisme sain (2)? Aussi, comment les différencier d’une source alimentaire ou endogène ? Les triglycérides à chaîne moyenne (entre 8 et 12 atomes de carbone) tels ceux présents dans l’huile de coco, peuvent se transformer en corps cétoniques. 

Aucune étude n’a envisagé la dangerosité des cétones. Le MPCC en fait son cheval de bataille. Qu’en serait-il lors d’un apport exogène à haute dose ? Kieran Clarke cite des troubles gastro-intestinaux banaux. On pourrait suspecter à haute dose une acidose métabolique potentiellement mortelle (telle l’acidocétose du diabétique). Il n’y a donc actuellement aucune preuve de leur effet sur l’amélioration des performances (dans la déclaration du 8 décembre du Pr Bigard) et de leur danger.

La question de l’éthique sportive ne peut se résoudre au prix du débat sur les cétones. Peut-on vouloir l’interdiction d’une substance en se basant sur des convictions personnelles ? L’idée de bien « performer » sans l’aide des cétones serait la preuve de leur inefficacité. On se retrouve dans la même situation d’un individu déclarant être capable de faire son sport sans manger de viande, et qui voudrait montrer son inutilité voire son danger. Consommer tous les jours de l’huile de coco fait-il de vous un consommateur de cétones ? Consommer des gélules de glycogène (elles n’existent pas !) ferait-il de vous un dopé ?

Début décembre, l’AMA déclarait que les cétones ne remplissaient pas les conditions pour être interdites. L’UCI était plus nuancée : tout en admettant qu’il serait compliqué de les interdire, Xavier Bigard recommande de ne plus les utiliser (!) en attendant d’autres études que l’UCI a lancées. On doute de la pertinence d’un tel conseil.

Dans ce débat, on se rangera plutôt du côté de Julian Alaphilippe que de celui de Romain Bardet, Guillaume Martin et Arnaud Démare. On retiendra le critère déterminant des cétones incorporées dans la filière énergétique et disparaissant en eau et gaz carbonique, tels les graisses et sucres. Les cétones sont donc bien un aliment. On ne peut interdire l’utilisation de pâtes!

  1. Kinetics, safety and tolerability of (R)-3-hydroxybutyl(R) (3) hydroxybutyrate in healthy adults subjects. Kieran Clarke and coll. Univ of Oxford. Regulatory Toxicology and Pharmacology, vol 63, Issue 3, August 2012, p 401-408. La boisson Delta-G augmente le taux d’acétoacétate et de ß-hydroxybutyrate. Son but était de restaurer les capacités cognitives des militaires soumis à une restriction glucidique. Son prix était exorbitant : 2678 euros le litre. Le prix des cétones reste élevé (1400 euros le litre) alors que leur fabrication ne coûte rien… !
  2. Les corps cétoniques sont néanmoins détectables dans l’air expiré. On connaît l’haleine cétonique en cas de diabète mal stabilisé ou chez les jeuneurs impénitents. On sait aussi que l’isomère lévogyre (L) est moins utilisé par l’organisme que le dextrogyre (D). Chez le diabétique, sucre et cétones peuvent se retrouver dans les urines.

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