La 74e édition du Tour de Romandie s’élance aujourd’hui par un prologue de quatre petits kilomètres du côté d’Oron (à ne pas confondre avec Auron dans les Alpes françaises!), avec dans ses derniers 800m une belle rampe qui corsera l’affaire. Maximum effort!
J’ai toujours adoré le Tour de Romandie, que j’allais voir lors de ma vie genevoise. Une très belle région pour la pratique du cyclisme, entre mer (le lac Leman) et montagnes. Je salue au passage mes amis les Gessiens, et leur désormais traditionnelle sortie autour du lac!
Le Tour de Romandie, c’était aussi à cette période une voix unique, celle de Bertrand Duboux, qui était à cette course ce que Daniel Mangeas était au Tour de France. Je m’ennuie de son franc parlé, de ses connaissances du sport cyclisme, de son engagement aussi comme journaliste tout sauf « main stream ». Aujourd’hui, tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau. La critique, ce n’est plus permis, sinon t’es viré.
Anyway, cette semaine, on aura six étapes à se mettre sous la dent, soit le court mais difficile prologue aujourd’hui, quatre étapes en ligne et le dernier chrono de Fribourg sur 16 kilomètres dimanche prochain. Un chrono également particulier, avec dès son départ une courte descente sur le premier kilomètre, puis une bosse pavée de 700m abordée au km 1,8. Dure entrée en la matière!
C’est un difficile Tour de Romandie. Plus de 14,000m de dénivelé en six jours.
Dès la 1e étape, on aura un circuit exigeant à faire quatre fois autour de Martigny, avec deux grosses bosses. Un écrémage à petit feu.
La 2e étape, sur 165 bornes, sera très casse-pattes. Il faudra être vigilant toute la journée si tu es parmi ceux qui visent la victoire au général. Usant.
Idem sur la 3e étape autour d’Estavayer.
L’étape reine sera samedi prochain, à ne pas louper: Sion-Thyon, avec l’arrivée en altitude à la station de ski valaisanne (les Français ont les Trois Vallées, les Suisses ont les Quatre Vallées…!). De quoi faire de gros écarts.
Les favoris
Sur le papier, y’a pas photo: un seul grand favori… Mike Woods!
Le coureur canadien vient de terminer 5e de La Doyenne, en faisant tout péter dans la Roche aux Faucons. Pas de doute, il est en grande condition, possède un gros capital confiance en ce moment et une victoire en Romandie serait un grand résultat.
Mike débarque avec une belle équipe chez Israel Start-Up Nation: Chris Froome d’abord, qui semble être un peu mieux récemment, même vu en échappée lors de la dernière étape du Tour des Alpes il y a 10 jours.
Froome pourrait-il être l’artisan de la victoire de Woods? À suivre.
Alex Dowsett, Patrick Bevin, Guillaume Boivin pourront aussi être utile à Mike sur plusieurs étapes. Israel Start-Up Nation a une grosse semaine de travail devant elle.
L’opposition viendra d’abord et avant tout de l’équipe Ineos qui aligne Richie Porte et Geraint Thomas sur l’épreuve suisse. Tous deux ont terminé 2e et 3e du Tour de Catalogne plus tôt en avril, et ils voudront se tester. Ils sont épaulés par les Rohan Dennis, Filippo Ganna et Andrey Amador, entre autre, de quoi faire des dégâts. De gros dégâts.
Autres coureurs à surveiller, certainement Marc Hirschi chez UAE, Alexei Lutsenko chez Astana ainsi que les grimpeurs Jumbo-Visma Sepp Kuss et Steven Kruijswijk.
Sinon, pas beaucoup d’autres rivaux pour Mike Woods et le général selon moi. On en sait très peu de la condition actuelle des Rigoberto Uran, Sergio Henao, Miguel Angel Lopez, Kenny Elissonde, ou encore Marc Soler et Tejay Van Garderen.
Des surprises ne sont pas à exclure, le cyclisme moderne étant plus difficile à déchiffrer qu’avant.
Peter Sagan, quant à lui, est au départ pour préparer son Giro: il est là pour suer sa vie, et bruler du gras.
Un Canadien en Romandie? Why not! L’histoire montre que la région a souvent réussi à des ressortissants canadiens (je vous laisse deviner à qui je pense, en le saluant au passage). Mike peut y croire, et pourrait signer là une très belle victoire propre à assoir son autorité au sein du peloton pro.