Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 4 of 347

Coupe du Monde de ski de fond: une saison différente en perspective

Les grands(es) du ski de fond étaient de retour à la compétition ces deux dernières semaines.

Ce fut d’abord Muonio en Finlande, puis ce week-end Beitostolen en Norvège et Bruksvallarna en Suède.

Festival Klaebo à Beitostolen, le meilleur fondeur du monde nous a rappelé à tous pourquoi il était le meilleur fondeur du monde. Impérial!

Derrière, les autres Norvégiens ont bataillé ferme pour une sélection en équipe nationale en vue de la première épreuve de la Coupe du Monde 2022-2023 à Ruka en Finlande le week-end prochain. Je le dis souvent, le plus dur pour un fondeur norvégien ce n’est pas de gagner une course de Coupe du Monde, c’est de faire l’équipe nationale pour être au départ! Quant on pense que des Sjuer Roethe ou Didrik Toenseth regarderont Ruka à la télé, ca en dit long sur la profondeur de l’équipe de Norvège.

Chez les femmes, les Suédoises ont commencé à dominer la saison dernière, et elles profiteront à la fois de la retraite de la Norvégienne Johaug et de l’absence des fondeuses russes cette saison pour étendre cette domination.

Les fondeurs(euses) russes seront en effet absents de toutes les courses de Coupe du Monde, ayant été exclus par la Fédé, une Fédé très fortement influencées par trois pays, la Norvège, la Suède et la Finlande il est vrai.

Alexandr Bulshonov, Natalya Nepryayeva ou encore la prometteuse Veronika Stepanova à la maison, la compétition sera moins rude et donc moins… intéressante cette saison, mais on comprend les raisons sous-jacentes.

Les Russes se sont contentés le week-end dernier de la première épreuve de Coupe de Russie, par -18 à Vershina Tea. C’est Maltsev qui s’est imposé chez les hommes, et Stepanova chez les femmes sur les épreuves phare en technique libre.

Pour revenir aux Suédoises, elles ont par ailleurs rappelé leur force en ski de fond en fin de semaine dernière sur les épreuves de Bruksvallarna, Andersson et Karlsson bataillant ferme. Elles risquent d’être rapidement devant en Coupe du Monde, l’équipe féminine norvégienne semblant désorganisée suite à la retraite de Johaug.

Il faudra aussi surveiller la pétillante Jessie Diggins et son équipe américaine, des filles motivées et enthousiastes à la simple idée de chausser des skis et de mettre un dossard. Ca ne nuit jamais.

Du côté canadien, la sélection pour Ruka est connue depuis un petit moment: Antoine Cyr, Olivier Léveillé, Graham Richie, Katherine Stewart-Jones, Dahria Beatty et Olivia Bouffard-Nesbitt. Ces athlètes étaient récemment en préparation du côté de Davos en Suisse. Il sera intéressant de suivre cette année la progression du jeune Sherbrookois Léveillé, selon moi un prodige du ski de fond, et dont personne ne connait les limites. Avec le Gatinois Antoine Cyr qui arrive à maturité, les résultats des Canadiens devraient être excitants cette saison.

Par ailleurs, l’équipe de France sera aussi intéressante à suivre, amenée par le vétéran Maurice « Momo » Manificat. On attend encore l’arrivée au plus haut niveau d’un Lucas Chanavat ou d’une Delphine Claudel, tous deux plein de potentiel mais qui tardent à confirmer selon moi.

Des changements… bizarres?

Quelques changements cette saison en Coupe du Monde.

D’une part, l’harmonisation des distances des hommes et des femmes, et la référence est celle des femmes.

Exit donc les 15 kms et les 50 kms, les hommes passent donc sur des 10 kms et des 30 kms, comme les femmes. Pas sûr, pas sûr du tout… et certains comme Hans Christer Holund qui excellent sur les longues distances ont déploré ces décisions.

Autre changement plus positif, le relais mixte s’inscrit au programme désormais (deux épreuves), après un an d’essai. Ca avait conduit à des courses très intéressantes en 2022.

Évidemment, les épreuves de sprint et de distance continueront à catégoriser les diverses courses en jeu.

Par ailleurs, l’interdiction du fluor piétine, la technologie ne suivant pas: on tarde à mettre au point des outils de détection du fluor sur les semelles des skis, compliquant la mise en oeuvre de cette mesure.

Le calendrier de la Coupe du Monde 2022-2023

Ruka (Finlande) : 25-27 novembre

Lillehammer (Norvège) : 2-4 décembre

Beitostolen (Norvège) : 9-11 décembre

Davos (Suisse) : 17-18 décembre

Tour de Ski : 31 décembre – 8 janvier à Mulstair, Oberstdorf et Val di Fiemme. À ne pas manquer le 8 janvier, la spectaculaire arrivée en haut de la piste de ski alpin à Val di Fiemme. Incroyable!

Livigno (Italie) : 21-22 janvier

Les Rousses (France) : 27-29 janvier

Toblach (Italie) : 3-5 février

Planica (Slovénie) : Mondiaux du 22 février au 5 mars

Oslo (Norvège) : 11-12 mars

Drammen (Norvège) : 14 mars

Falun (Suède) : 17-19 mars

Tallinn (Estonie) : 21 mars

Lahti (Finlande) : 24-26 mars

On va se régaler!

Suivre les courses

Pas toujours simple depuis le Québec. Perso j’essaie de trouver les épreuves sur YouTube, mais avec un temps de retard bien sûr. N’hésitez pas à partager avec nous vos tuyaux si vous en avez!

Overijse: quel cyclocross!

On s’est régalé hier dimanche sur la 6e manche de la Coupe du Monde de cyclocross, qui se déroulait à Overijse.

Un classique de la discipline.

Payez-vous les images de la course (ci-bas), le duel Pidcock-Vanthourenhout a été tout simplement magnifique jusqu’à la toute fin.

Pris avec un pépin dès le départ, Pidcock s’est rapidement retrouvé… dernier de la course, les 42 autres coureurs devant lui.

Il a alors entamé une remontée spectaculaire, et était de retour aux avant-postes dès le 2e tour. Hallucinant. Technique et glissant, le parcours était toutefois bien large à de nombreux endroits, permettant les dépassements.

Dans le dernier tour, les deux athlètes étaient à bloc de chez à bloc, la moindre erreur et la course était perdue. Pidcock est revenu plusieurs fois très près de Vanthourenhout, sans pouvoir jamais lui ravir la première place.

Et c’est finalement Vanthourenhout qui a eu le dernier mot. Une grande victoire.

Toute une course!

Après Pidcock, le retour de Van Aert et Van Der Poel

Si le champion du monde Thomas Pidcock a donc fait sa rentrée sur les cyclocross ce week-end, on attend toujours le retour des deux tauliers du sport, Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel.

Sans ces trois là, un peu tristounet le cyclocross… j’aime bien Eli Iserbyt, mais ca fait un temps.

Van Aert et son équipe Jumbo Visma ont annoncé le programme sous-bois du champion belge: retour en course le 4 décembre prochain lors de la 8e manche de la Coupe du Monde à Antwerp. S’en suivra environ une quinzaine de cross, pour l’amener doucement en top condition pour son rendez-vous avec les Mondiaux de la discipline à Hoogerheide aux Pays-Bas début février.

Mathieu devrait quant à lui faire bientôt sa rentrée, certaines rumeurs évoquent le week-end prochain du côté de Hulst, avec lui aussi comme objectif principal les Mondiaux qui sont cette année chez lui. Il ne peut pas manquer ca!

Pidcock a cependant déjà annoncé qu’il ne défendrait pas son titre mondial, car il voudra alors se consacrer à la préparation de sa saison sur route. Dommage.

Les trois croiseront toutefois le fer, mais peut-être juste une ou deux fois, la première début décembre probablement.

L’Alsacienne de retour!!

Mon Dieu! que cette nouvelle fait plaisir.

La cyclosportive L’Alsacienne est de retour!

La date à retenir, le 25 juin prochain.

Pour moi, l’une des plus belles cyclosportives qui soit. Des parcours magnifiques, des décors superbes, les Vosges sont si belles et si accueillantes. Difficiles aussi!

Vous ne voulez pas manquer ca, surtout si l’envie de découvrir autre chose que les Alpes ou les Pyrénées sur un vélo vous tente.

Rappelons pour la petite histoire que L’Alsacienne avait été annulée en 2022, et je l’avais déploré. J’avais participé à l’édition 2019, avec un grand bonheur. Mon ami Pascal et sa conjointe Nathalie n’y étaient d’ailleurs pas étranger!

Plus encore, l’organisation m’a personnellement écrit pour m’annoncer la nouvelle, un geste rare et que j’ai apprécié. Merci Michel (et non, rien à voir avec « LE » Michel, de chez « cruel pour Michel« , pour ceux qui suivent de près le monde du vélo…).

L’édition 2023 propose quatre parcours différents, du costaud. Chacun de ces parcours comporte un volet « cyclosport » avec chronomètre et classement, ou un volet « rando-sportive » avec chronomètre aussi, mais sans classement.

Le grand parcours, c’est rien de moins que 195 bornes et 4850m de dénivelé. Oderen, Page, Bussang, montée au Markstein, Bannstein, Firstplan, Petit Ballon, Platzerwatsel, Brammont, mythique route des Crêtes, une sacrée belle virée dans tout le massif des Vosges. Ca va être magnifique, dantesque et légendaire! Au moins aussi difficile qu’une Marmotte selon moi.

Le moyen parcours propose un « petit » 146 kms, et 3800m de dénivelé.

Le petit parcours, c’est 118 bornes et 2750m de dénivelé quand même.

Enfin, on propose un parcours découverte, 70 bornes et 1700m de dénivelé, pour s’assurer qu’il y en aura pour tous les gouts. Cette option propose aux participants un parcours non chronométré et ouvert à tout type de vélo, incluant les vélos électriques. Bref, que du bonheur!

Le village d’accueil, prometteur avec village des exposants, food truck, etc., ce sera du côté du lac de Kruth.

Les tarifs d’inscription, très raisonnables, sont ici.

L’organisation a aussi le souci d’être éco-responsable, une initiative que je salue de plus en plus, le contexte actuel appelant à la responsabilité de tous et chacun par rapport à ces enjeux fondamentaux.

Après 30 ans de vélo intensif, j’ai roulé plusieurs fois sur de nombreuses cyclosportives incluant la Haute Route, la Marmotte, le Marathon des Dolomites, la Grand Bo, la Galibier, et tant d’autres encore. Aussi, je vous prie de me croire: l’Alsacienne, c’est une cyclosportive vraiment magnifique, de celles qui vous marquent durablement.

Profitez-en pour passer une belle semaine dans les Vosges, aux portes de l’Alsace et de la Lorraine (mes origines!), vous ne le regretterez pas. Thibault Pinot ne me contredirait pas sur ce point! Depuis le Québec, c’est simple, un vol (direct) Air Transat Montréal-Bâle Mulhouse et vous y êtes.

Définitivement sur mon radar 2023.

À Michel et toute son organisation, le meilleur des succès en 2023, en espérant pouvoir vous saluer au départ le 25 juin prochain!

Magdeleine Vallières-Mill: être équipière, c’est difficile!

À l’occasion d’un séjour à Sherbrooke, j’ai partagé une petite sortie vélo avec Magdeleine Vallières-Mill, coureure professionnelle de la formation Team EF-Tibco-SVB.

L’occasion de faire le point sur sa saison 2022, et ce qui se prépare pour 2023.

La Flamme Rouge: On roule doucement aujourd’hui Mag?

Magdeleine: Certain Laurent, vraiment mollo, je suis en période de récupération en ce moment après une grosse saison.

LFR: En effet, on t’a vu sur tous les fronts cette saison.

Mag: J’ai cumulé 46 jours de courses, alors qu’au début de la saison il était prévu que j’en fasse plutôt une quinzaine. L’équipe a eu besoin de moi, et personnellement, j’aime mieux courir que de rester à la maison, donc ce n’était pas un problème. Mais j’ai senti en fin de saison que j’étais fatiguée et il est important en ce moment que je recharge les batteries.

LFR: Tu n’as que 21 ans, tu as vraiment beaucoup couru pour une néo-pro.

Mag: On peut dire ca. J’ai fait les Classiques en avril, puis après une petite coupure début juin, j’ai enchainé Giro, Tour, un déplacement en Australie pour les Mondiaux avec l’équipe canadienne, puis j’ai terminé ma saison par les Classiques italiennes de fin de saison et le Tour de Romandie en Suisse début octobre. J’ai tellement appris cette saison!

LFR: Cyclisme Canada a pu couvrir tes frais de déplacement en Australie?

Mag: Non, c’était à mes frais.

LFR: Tu as été contrainte à l’abandon lors de la course sur route.

Mag: Oui, une journée sans, où je n’avais vraiment pas de bonnes sensations et je n’ai pas pu contribué comme je l’aurais voulu. Ca arrive, peut-être le contre-coup d’une longue saison, du voyage dans des conditions parfois moins faciles, du décalage horaire. C’est toujours plate de ne pas pouvoir remplir le rôle que tu as au départ, d’épauler des filles comme Alison ou Simone. On avait une belle équipe chez les élites femmes.

LFR: Ton pic de forme, tu l’as atteint quand cette saison?

Mag: Je dirais au Giro, fin juin, je me sentais bien et j’avais des bonnes jambes. Il y avait 10 étapes, c’était long, ca roulait vite et j’ai pu remplir mon rôle d’équipière sur l’épreuve, j’y ai pris du plaisir. Et je termine mon premier grand tour!

LFR: Ce rôle d’équipière, parle-moi en un peu.

Mag: C’est tellement difficile Laurent! Beaucoup de gens ne se rendent pas compte comment c’est difficile d’être équipière dans une équipe professionnelle. Des fois, des filles sont brulées après 30 kilomètres seulement, car si tu dois couvrir 5, 6 attaques de suite pour l’équipe, tu te brûles c’est pas long. Tu dois parfois remonter des filles dans le peloton, gérer les bidons, rouler derrière des échappées, amener des sprints, aider une coéquipière à revenir d’un incident mécanique, il s’en passe des choses. J’ai beaucoup appris cette saison dans ce rôle, j’ai travaillé fort. Ca m’a permis aussi de progresser physiquement et tactiquement.

LFR: As-tu pu trouver ton créneau, ta spécialité?

Mag: J’en suis pas encore sûre. Plus jeune, je pouvais rouler assez vite dans les chronos, mais je n’ai pas vraiment travaillé ca cette saison. Je te dirais que je m’en sors assez bien sur des parcours accidentés, avec des petites bosses. Je suppose que ca voudrait dire que je suis plutôt une puncheuse. Chose certaine, pas une grimpeuse de grands cols, en tout cas pas encore!

LFR: Tu arrives dans le cyclisme féminin à un moment intéressant, alors que le sport explose, se professionnalise, créé des opportunités.

Mag: Oui, c’est vraiment bien de ce côté-là, c’est excitant. Sur le Tour de France, le public tant sur le bord des routes qu’à la télé était aussi nombreux que pour les hommes. C’était vraiment spécial de vivre ca, la présence du public nombreux donne de l’énergie. On a des conditions bien meilleures aussi, notamment ce salaire minimum imposé par l’UCI, qui nous permet d’exercer notre métier dans de bien meilleures conditions que les coureuses il y a encore quelques années, plus besoin de penser à comment on va manger le soir. On commence à voir une volonté d’ajuster les primes de victoire aussi pour avoir moins d’écart avec celles des hommes, on a des équipes mieux structurées avec des ressources, c’est l’fun.

LFR: Lorsque tu es à Gérone, ton camp de base en Europe, tu ne t’ennuies pas trop de Sherbrooke?

Mag: Non, ca va. Un peu quand même, c’est certain, mais je vis bien ca. Je suis bien installé à Gérone, je partage mon appartement avec une coéquipière, et puis mes amis(es) et ma famille, notamment mon père, me rendent visite régulièrement.

LFR: Ouin, ca va prendre un camp d’entrainement du Siboire-CCS à Gérone cet hiver!

Mag: Je peux en tout cas vous servir de guide là-bas! Ca serait cool.

LFR: Justement, parlons un peu de la saison prochaine.

Mag: Je reste chez Team EF, et tout ce que je sais c’est que je commencerai ma saison sur le Tour de Valence en février. Le programme précis n’a pas encore été élaboré, mais je pense que je ne ferai qu’un grand tour l’an prochain, pas deux. Nous avons un camp d’entrainement début décembre en Californie, je suppose que les choses commenceront à se préciser à ce moment.

LFR: Après, retour à Gérone pour l’hiver?

Mag: Oui, c’est trop difficile de rouler 20-25h par semaine au Québec durant l’hiver, et j’ai déjà essayé. À un moment donné, le fatbike a ses limites, comme le home-trainer. Le froid, la neige, pour nous qui devons beaucoup rouler et faire du spécifique, c’est pas évident à gérer au quotidien. Alors je serai plutôt à Gérone pour accumuler les kilomètres et préparer la saison 2023.

LFR: Tu travailles avec un entraineur, une nutritionniste?

Mag: Oui, c’est essentiel. Côté nutrition, il faut vraiment faire attention à ca, notamment en course. J’ai beaucoup appris de ce côté-là cette saison, savoir exactement ce que mon corps consomme à chaque heure de course et pouvoir manger ce qu’il faut. J’ai apporté plein d’ajustement sur par exemple la quantité de carbs que j’ingère en course, ca a fait une différence. Et puis j’ai aussi pris un peu de masse corporelle et ca m’aide.

LFR: Ton père ne s’en mêle pas trop?

Mag: Ha ha! Non, il est vraiment bon là-dedans!!

LFR: Tu vas donc laisser ton père et la boutique Qui Roule de Sherbrooke?

Mag: Oui, et des fois je me sens un peu mal, car c’est beaucoup de travail pour mon père. Je veux m’investir dans ce projet, je le fais le plus possible mais je dois aussi faire mon métier de coureuse professionnelle. J’en profite ces jours-ci pour l’aider le plus possible, définir la suite, les projets d’avenir, et puis je reste en contact.

LFR: Ton implication à long terme dans Qui Roule, c’est quoi?

Mag: Les plans actuels, c’est qu’après ma carrière je puisse reprendre le magasin, et continuer son développement. On a une vision large, celle de créer une communauté active à Sherbrooke, où ca bouge et ca roule en ce moment. Je veux faire partie de ce projet, et la boutique est un élément rassembleur à quelque part, le point de regroupement pour beaucoup de personnes que l’on souhaite rejoindre. On a de bons partenaires, la première année a été un franc succès, c’est vraiment un beau projet qui va encore beaucoup se développer je pense.

LFR: Justement, on est de retour à Qui Roule, c’était venteux aujourd’hui! Merci Mag, bonne route pour la suite des choses.

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles intéressantes dans le monde du cyclisme ces derniers jours.

1 – La surprise Foss

Le jeune norvégien de 25 ans Tobias Foss a remporté le chrono des Mondiaux devant les plus grands spécialistes, et notamment un Stefan Kung qui termine une nouvelle fois 2e et qui aura du mal à se remettre de cette défaite crève-coeur, pour… trois petites secondes après 34 kilomètres.

Foss devance également le récent vainqueur de la Vuelta, Remco Evenepoel.

Fort.

Jusqu’ici, la plus grande victoire de Foss était le général du Tour de l’Avenir en 2019. On l’a cependant vu devant le peloton lors des GP cyclistes de Québec et Montréal à travailler fort pour son leader Wout Van Aert au sein de la Jumbo-Visma.

Comme quoi les GP de Québec et Montréal sont une bonne préparation pour les Mondiaux!!

2 – Gee et Dal-Cin surprennent aussi

On pourra être très fiers de la performance des deux coureurs canadiens sur ce chrono des Mondiaux, deux coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau.

Gee termine 19e de ce chrono, à moins de deux minutes du vainqueur.

Dal-Cin termine juste derrière, 26e, à 2min22 du vainqueur, et donc 23 secondes de plus que Gee.

Considérant les 48 coureurs classés, c’est très très bien. Des coureurs comme Lutsenko sont derrière, et ils font jeu égal avec des coureurs confirmés comme Mollema, Cort ou Powless.

Chapeau!!!

3 – Benoit Cosnefroy

Je l’ai écrit deux fois sur La Flamme Rouge, Benoit Cosnefroy serait des Mondiaux pour l’équipe de France.

Ben j’ai eu raison!

Thomas Voeckler a réussi à convaincre le récent vainqueur du GP cycliste de Québec, qui se rendra donc en Australie pour devenir certainement l’autre leader de l’équipe de France, Julian Alaphilippe ne donnant que peu de garantie étant donné sa chute sur la Vuelta.

Une très bonne nouvelle pour la France!

4 – Montréal 2026 puis la France en 2027

On annoncera jeudi prochain lors de ces Mondiaux australiens les prochaines destinations, notamment pour 2026 et 2027.

Pour 2026, il s’agira très certainement de Montréal, 52 ans après les Mondiaux de 1974 gagnés par Eddy Merckx. Considérez que c’est dans la poche.

Ca sera une bonne nouvelle pour le cyclisme sur route canadien, qui en a bien besoin. J’y reviendrai.

Pour 2027, la France (Haute Savoie) semble être en bonne position, malgré les enjeux locaux. Les derniers Mondiaux de cyclisme sur route en France ont été organisés à Plouay en 2000.

Rappelons les prochaines destinations: 2023 (Glascow), 2024 (Suisse), 2025 (Rwanda – doit-on rappeler à Cyclisme Canada de déjà planifier des frais de déplacement plus importants qu’à l’ordinaire?), 2026 (Montréal) et 2027 (Haute Savoie).

5 – Billets d’avion pour les Mondiaux

Au Canada, la controverse tourne autour de l’incapacité de Cyclisme Canada de défrayer les coûts de déplacement de ses athlètes pour les Mondiaux en Australie.

En France, la controverse tourne autour du fait que les pros (hommes) ont eu droit à des billets en business, alors que les pros (femmes) ont dû se contenter de billets en classe économique.

La justification de la Fédé française fait cependant du sens. Les hommes sont double-champions du monde, et défendent donc le titre avec de belles ambitions du côté notamment de Cosnefroy. Ce n’est pas le cas des femmes. En VTT (mtb), la Fédé affirme qu’elle aurait fait voyager Pauline Ferrand-Prévost et Loana Lecomte en business, ayant de meilleures chances de résultats que les hommes. D’ailleurs, PFP est triple championne du monde cette saison, short-track, XCO et Marathon, excusez du peu!

6 – Ganna et l’heure

Le dragster italien va s’attaquer au record de l’heure le 8 octobre prochain à 20h sur le vélodrome de Granges en Suisse.

Comique, les organisateurs du Tour de Lombardie ne sont pas contents car l’épreuve italienne aura lieu le même jour (mais pas à la même heure bien sûr).

Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que le récent succès du britannique Daniel Bigham (55,548km), testeur chez Ineos, se voulait une répétition générale pour Ganna. Bigham a testé du matériel, des innovations, des braquets, un rythme aussi probablement, et Ganna ne se lance donc pas dans l’aventure sans repères précieux.

Sauf grosse surprise, je suis sûr que Ganna établira une nouvelle marque sur l’heure, et qu’il s’approchera des 56kms.

7 – Boivin et la Primus Classic

Dans les derniers cinq kilomètres, je dois vous avouer que j’y croyais pour Guillaume Boivin, bien amené par un équipier en vue de l’emballage final.

Devant, lucide, Boivin a su éviter une belle grosse chute pour jouer la gagne.

S’il est débordé dans les tous derniers mètres, il se console par une belle 5e place qui prouve qu’il a actuellement de bonnes jambes.

De quoi être optimiste pour les prochaines courses!!

8 – Mathieu Van Der Poel

Il est en Australie pour les Mondiaux sur route, et vient de se rappeler au bon souvenir de tous en remportant le récent GP de Wallonie face à Biniam Girmay.

Si la distance des Mondiaux (266 kms) devraient poser problème pour un coureur qui a peu couru depuis 6 semaines, c’est MVDP, donc il demeurera un client dimanche prochain. Mollema et lui peuvent nourrir des ambitions.

9 – Campagnolo Levante

Pour en savoir plus sur cette première paire de roues gravel par Campagnolo. Du très beau matériel!

10 – Gravel encore, le BMC Kaius

Là encore, du très beau matériel. Enfin un gravel bike avec un look près de celui des meilleurs vélos sur route! Prix rébarbatif cependant.

Un premier CX réussi à Sherbrooke

C’était la première manche de la Coupe Québec de cyclo-cross 2022 à Sherbrooke samedi dernier.

Une première course réussie!

Y’avait du beau monde de 3 à 73 ans, la météo était magnifique, et le parcours tracé par l’organisateur Stéphane Vallières toujours à la hauteur c’est le cas de le dire, avec quelques belles petites montées casse-pattes.

Et à l’animation du jour, le sympatique Tino Rossi (fils).

Après les critériums régionaux en juin dernier, c’est mission accomplie pour l’organisation de Sherbrooke, le Club Cycliste Sherbrooke et tous ses partenaires: Dalbix, le Siboire, Trek, Café Hubert St-Jean, la ville de Sherbrooke, Humano District et la FQSC.

Stéphane Vallières, en particulier, a été bien occupé ces derniers jours pour planifier l’accueil de tous, lui qui gère déjà la boutique Qui Roule, véritable camp de base du CCS-Siboire. Il faut le remercier pour son dévouement!

Côté compétition, de très bons coureurs étaient présents, tant chez les femmes que chez les hommes. Je pense par exemple à Christel Ferrier Bruneau qui n’a pas eu de mal à s’imposer en élite femmes, et Matteo Oppizzi chez les hommes, c’était impressionnant à voir.

D’autres excellents coureurs comme Jean-François Blais ou Frédéric Auger font des efforts en pensant surtout aux épreuves importantes à venir, championnats québécois (Bromont, 21 au 23 octobre prochain) et championnats canadiens (Langford en C.-B. les 26 et 27 novembre prochain).

Tous les résultats sont ici.

Pour un routier comme moi, il est intéressant de mieux connaître l’excellente ambiance des courses de cyclo-cross, qui ont un petit côté « relâché » que la route a souvent moins. Parce que la notion de peloton est moins présente, le plaisir demeure pour les coureurs même lâchés(ées) tôt dans la course, chacun pouvant continuer à son rythme sans ressentir cette compétition féroce qu’on vit souvent sur la route.

Prochaine manche le 1er octobre prochain du côté de Drummondville, une manche là encore organisée par une très belle équipe. Ne manquez pas ca!

Et à ne pas oublier non plus, des cyclo-cross régionaux, notamment du côté de Lévis.

Pour ceux ne pratiquant pas le cyclo-cross, la saison de vélo n’est pas terminée. On a les 100 à B7, l’ascension du col du Nordet et le GranFondo Lac Mégantic le week-end prochain, le 1er octobre le Fondo Gravel de la Classique des Appalaches et le Bromont Ultra le 8 octobre prochain.

Les photos du cyclo-cross samedi:

Cyclisme Canada: de pire en pire

L’attention du monde du cyclisme professionnel se tourne désormais vers les Mondiaux en Australie à la fin du mois.

Les sélectionneurs nationaux confirmeront dans les prochains jours leur équipe et leurs ambitions.

Chez les Belges par exemple, on sait déjà que le leadership sera partagé entre Wout Van Aert et Remco Evenepoel. Ca risque d’être compliqué, les deux pouvant nourrir des ambitions.

Du côté français, on attend tous de voir si Thomas Voeckler pourra convaincre Benoit Cosnefroy d’aller en Australie afin de profiter d’une belle condition physique en ce moment.

Au Canada, c’est un peu la débandade.

Cyclisme Canada a annoncé la liste des partants pour ces Mondiaux: 20 athlètes.

11 hommes et 9 femmes, on est presque à parité et c’est l’fun de voir ca.

Chez les élites hommes, le Canada sera représenté par Pier-André Côté, Matteo Dal-Cin, Derek Gee et Nickolas Zukowsky.

Les Hugo Houle, Antoine Duchesne, Guillaume Boivin et Mike Woods sont absents.

Ils ont chacun des raisons. Mike Woods a chuté au début de la Vuelta, et aurait subi une commotion cérébrale. Hugo Houle est rincé d’une saison très chargée et on le comprend, et son équipe bataille ferme pour l’obtention d’une licence WorldTour 2023-2025. Pas que sur la scène sportive d’ailleurs: le manager Silvan Adams a saisi les médias hier d’une situation qu’il juge absurde, demandant à l’UCI d’assouplir sa règle et d’admettre non pas 18 équipes en World Tour sur les trois prochaines années, mais bien 20.

Silvan Adams affirme même qu’il n’hésitera pas à saisir les tribunaux s’il le faut!

Quoi qu’il en soit, une des raisons pour laquelle les meilleurs cyclistes canadiens refusent d’aller en Australie, c’est tout simplement qu’ils doivent y aller… à leurs frais!

Cyclisme Canada n’a pas les moyens de payer pour envoyer les athlètes. Donc, c’est entièrement à nos frais. C’est sûr que moi, ça ne m’intéresse pas. Guillaume Boivin a refusé l’invitation, Antoine Duchesne aussi. S’il faut payer, nous, on ne voit pas l’intérêt [d’y aller]. Ça va être intéressant de voir qui va aller subventionner la fédération.

Hugo Houle, la presse, 4 septembre 2022

Je salue en particulier le refus de Guillaume Boivin qui en a fait aussi une question de principe, lui qui est pourtant en forme et qui aurait pu faire de belles choses en Australie pour le Canada.

Avec les saisons qu’on fait et les résultats qu’on a apportés dans les dernières années, je trouvais ça un peu irrespectueux de nous demander de payer. J’ai décidé de ne pas y aller parce que ça coûte cher, mais par principe aussi.

guillaume boivin, la presse, 4 septembre 2022

C’est de pire en pire du côté de Cyclisme Canada. Vraiment déplorable.

Je dénonce sur ce site depuis des années le manque de leadership de notre fédération nationale pour développer le cyclisme sur route, soutenir les fédérations provinciales, et augmenter les débouchés pour nos coureurs cadets et juniors les plus prometteurs.

Une génération a déjà été sacrifiée selon moi.

Hugo Houle avait lui-même dénoncé l’abandon du cyclisme sur route par Cyclisme Canada il y a quelques années. Il en rajoute récemment.

Plus encore, Dominik Gauthier a lui-aussi dénoncé la fédération canadienne récemment via la plate-forme de Radio-Canada.

J’ai donc demandé à Hugo Houle cette semaine si quiconque à Cyclisme Canada l’avait contacté pour répondre à ses interrogations. Non, rien! Rien? Même pas un accusé de réception? Non.

Cela est un manque de respect ultime! Comment une organisation peut-elle ignorer les plus grands noms de son propre sport? Il faut aussi spécifier qu’Hugo et ses acolytes sur route ne faisaient pas que se plaindre, ils proposaient des pistes de solutions intéressantes.

Dominik Gauthier, Radio-Canada, 8 septembre 2022

Bref, ce n’est pas brillant. Cyclisme Canada est probablement dû pour un très grand ménage.

Et Cyclisme Canada continue d’investir dans la piste, avec des résultats très mitigés depuis des années. Pendant ce temps, la route se meurt: plus d’épreuves nationales, plus d’équipes élites nationales, c’est la misère pour nos meilleurs(es) jeunes coureurs(ses).

De l’argent? Il y en a, de l’argent, mais Cyclisme Canada n’est pas capable de convaincre, apparemment. Pourtant, des sponsors investissent dans le cyclisme, j’en ai moi-même la preuve avec mon équipe cycliste.

Avec seulement quelques mois d’existence, j’ai bien l’impression que l’initiative Bridge The Gap a déjà fait plus pour le cyclisme sur route au Canada que Cyclisme Canada depuis des années. Je publierai bientôt sur La Flamme Rouge davantage d’information sur cette initiative intéressante et porteuse d’espoir.

Entretemps, souhaitons le meilleur des succès aux cyclistes canadiens qui seront du voyage des Mondiaux en Australie. Nos meilleures chances sont assurément du côté de l’équipe des femmes élite pour la route, et du côté de nos juniors.

Espérons qu’une autre équipe nationale aura la bonté de prêter une pompe à nos Canadiens(iennes) pour qu’ils(elles) puissent gonfler leurs pneus!

Pogacar, parce que tout est bon à prendre

Surtout quant on a manqué son principal objectif de la saison, le Tour de France!

Du coup, Pogi a fait plaisir à tout son monde hier en remportant le GP cycliste de Montréal.

Pogi court toujours pour gagner et il est intéressant pour cela.

Et il a gagné hier en pleine maitrise de son art.

Autrement dit, il n’a pas raté son coup, et il a aussi assuré au niveau de ses coéquipiers qui ont donné durant toute la course pour lui permettre de jouer la gagne.

Comme d’hab, la sélection finale s’est faite « à la pédale » dans la dernière ascension de Camilien Houde.

Pogi n’a pas eu besoin de se débarrasser de ses compagnons d’échappée – Van Aert, Gaudu, Yates et Bagiolo – confiant qu’il était dans son sprint après 200 bornes d’une course usante.

Et comme il l’avait anticipé, il a pu battre Van Aert et les autres.

Ce dernier s’est bien battu, est allé au bout de l’effort. Rien à dire. Ses coéquipiers ne peuvent nourrir trop de regrets.

Mention très bien à David Gaudu aussi, impressionnant dans le final pour un « petit » gabarit.

Il n’a pas manqué grand chose à Bardet et Cosnefroy pour accrocher le bon wagon en haut de Camilien Houde. Ces deux-là peuvent nourrir des regrets.

Le premier Canadien est encore une fois Guillaume Boivin, 37e. Sur un tel parcours, c’est remarquable pour lui qui est plutôt sprinter. S’il connait une bonne intersaison durant les prochains mois, attention à lui l’an prochain!

Une autre qui doit rager, c’est Warren Barguil qui repart du Québec avec deux 10e places. Il tourne autour cette saison, mais ne parvient pas à en décrocher une belle. Frustrant pour lui.

Prélude aux Mondiaux

Assurément, plusieurs coureurs ont rassuré voire « mis la table » pour les prochains Mondiaux, en particulier Pogacar aujourd’hui, mais aussi Van Aert et Cosnefroy. Il faudra compter sur eux.

Il faudra aussi compter sur un certain Remco Evenepoel, qui a remporté hier le premier grand tour de sa carrière, la Vuelta. Evenepoel vient de passer dans une nouvelle dimension, et pourra prochainement aspirer au… Tour de France.

En attendant, il partagera la responsabilité du leadership de l’équipe de Belgique en Australie.

Avec les flammèches l’an dernier sur ces mêmes Mondiaux entre Van Aert et lui, j’ai bien hâte de voir comment ces deux-là vont s’entendre!

Cosnefroy à l’injection!!!

Quel spectacle hier dans la côte des Glacis lorsque Benoit Cosnefroy a attaqué ce qui restait alors du peloton principal au GP cycliste de Québec!

Ouf.

J’avais déjà lu que Cosnefroy était le « petit Alaphilippe » et j’en ai eu la preuve hier.

Une attaque foudroyante, et surtout imparable. Viens un moment où il y a une limite à la vitesse que tu peux monter une bosse. Cosnefroy l’avait probablement atteinte hier dans les Glacis.

Personne n’a pu embrayer dans sa roue.

Sur le haut, le plus dur restait à faire: tenir.

Ben il a tenu. Cosnefroy aura aussi bénéficié d’un dernier kilomètre décousu derrière lui, aucune équipe ne parvenant vraiment à assurer un train pour amener son sprinter vers la ligne.

Une TRÈS grande victoire du coureur français de 26 ans, assurément sa plus belle en carrière jusqu’ici.

Cosnefroy sera un sacré client des prochains Mondiaux.

Une course classique

Sinon, le GP de Québec a connu hier un scénario classique.

Une échappée matinale, avec un coureur de l’équipe canadienne, Carlson Miles d’Ottawa qui est allé assez loin tout en jouant les points du grimpeur. Bien fait.

J’ai été très surpris de voir parmi les 5 hommes devant un Damiano Caruso, pourtant d’un autre niveau. Caruso est logiquement allé le plus loin parmi les coureurs de la première échappée.

C’est avec 4 tours à faire que la course s’est vraiment lancée, mais trois équipes veillaient au grain: Intermarché, Jumbo-Visma et BikeExchange.

Visiblement, les Van Aert, Girmay et Matthews avaient donné des instructions.

Et parfois Pogi puisqu’on a aussi vu les UEA Team Emirates par moment.

Je pense qu’encore une fois, ce circuit de Québec et sa dernière ligne droite jusqu’à la ligne auront surpris bon nombre de coureurs: sur un tour, on se dit « pas de problème, c’est pas très difficile ».

Après cinq tours, aie, ca se complique.

Après huit, tu ne la trouves plus drôle.

Après 10 tours, ca pète de partout.

Après 14 tours, la grande lessive: ils n’étaient plus que 45 dans le peloton principal.

Et dans le dernier tour, c’est au mental que ca se joue.

Si Cosnefroy et Matthews n’ont pas pété hier dans le long faux-plat jusqu’à la ligne, Wout Van Aert a semblé le trouver un peu indigeste après 200 bornes: il rate le podium après avoir fait rouler son équipe toute la journée. Gageons qu’il sera revanchard à Montréal.

Les Canadiens

Hugo Houle n’était visiblement pas dans un grand jour, mais on l’excusera après une très grosse saison.

Carlson Miles, très bien dans l’échappée.

Matteo Dal-Cin et Pierre-André Côté se sont rendus jusque dans le final, très bien là encore. Il n’aura pas manqué grand chose à Côté pour finir avec le premier peloton devant, ce qu’a réussi à faire Guillaume Boivin au métier. Il est le premier coureur canadien classé.

Montréal dimanche

On remet ca dimanche avec les mêmes favoris, sur un parcours mythique et un peu plus difficile qu’à Québec.

Les enjeux des GP cyclistes de Québec et Montréal

Une belle partie du peloton WorldTour est au Québec depuis quelques jours pour les deux Grands Prix cyclistes de Québec (vendredi) et de Montréal (dimanche).

L’autre partie termine actuellement la Vuelta, où Remco Evenepoel pourrait signer sa première victoire sur un grand tour. Avec Roglic le poissard qui a bêtement chuté dans les derniers mètres de l’étape il y a quelques jours, on voit mal ce qui pourrait désormais empêcher le jeune prodige belge de la consécration. Enric Mas? Je n’y crois pas.

Peu importe, pour Québec et Montréal, le peloton s’amène avec quelques gros enjeux en toile de fond. Question de bien comprendre les stratégies de course qu’on risque de voir, il est utile de les rappeler.

Enjeu #1

D’abord et avant tout, la préparation des prochains Mondiaux, fin septembre, en Australie. Le parcours là-bas est casse-pattes, et beaucoup de coureurs peuvent nourrir des ambitions, surtout qu’un puncheur comme Alaphilippe, double tenant du titre, n’est pas au mieux.

Québec et Montréal, avec les bosses à répétition, c’est parfait pour amorcer la préparation finale, en situation de course.

Enjeu #2

La sélection et le leadership des équipes nationales.

Les Mondiaux sont une des rares courses pro à être disputées en équipes nationales. Il faut donc s’y faire sélectionner, et la question du leadership de l’équipe nationale se pose ensuite.

Pour beaucoup de coureurs sur les GP de Québec et Montréal, on voudra se mettre en évidence pour assurer sa sélection pour l’Australie, voire pour revendiquer un statut de coureur protégé lors de ces Mondiaux. Une sélection en équipe nationale est toujours une belle réalisation dans une carrière.

Ca sera l’occasion par exemple pour Guillaume Martin ou Warren Barguil de rassurer sur leur condition actuelle. Idem pour certains coureurs belges, italiens ou espagnols.

À noter que chez les Belges, les deux leaders pour les prochains Mondiaux ont déjà été annoncés: Wout Van Aert et Remco Evenepoel, qui d’autre? Les autres Belges voudront plutôt s’assurer d’une place en sélection nationale pour faire briller la Belgique en Australie.

Enjeu #3

Bien entendu, les points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour.

Gageons que des équipes comme Israel-Premier Tech, Bike Exchange, Lotto-Soudal, EF Education First, voire Cofidis et Arkea voudront marquer de précieux points. La lutte est serrée pour la 18e et dernière place permettant d’accéder au précieux graal, ces équipes devront être offensives.

Enjeu #4

Renouveler son contrat pour la saison prochaine!

Certains coureurs jouent gros en cette fin de saison, n’ayant pas encore renouvelé leur contrat en vue de 2023.

Antoine Duchesne à la Groupama-FDJ est dans cette situation.

Ils viseront donc de se mettre en évidence aux yeux de leur propre équipe, soit par un solide travail d’équipier, soit par une belle place sur la ligne d’arrivée.

En WorldTour, les places sont chères et les directeurs sportifs et managers d’équipe ne font pas dans le sentiment. Il s’agit donc, pour plusieurs coureurs, de ne pas rater leur mois de septembre et d’octobre afin de convaincre.

Enjeu #5

Une saison à sauver!

Si certains coureurs ne sont pas à risque de perdre leur contrat en vue de la saison prochaine, ils ont sous-performé en 2022 compte tenu de leur contrat actuel, de leur réputation et des attentes à leur endroit.

La fin de saison chez les pros, c’est aussi le moment où certains cherchent à « sauver » leur saison.

Un Greg Van Avermaet par exemple, assez inexistant cette saison pour AG2R-Citroen, compte tenu de son statut et de son salaire.

Un Jakob Fulgsang chez Israel-Premier Tech, ou Sep VanMarcke.

Jasper Stuyven chez Trek-Segafredo.

Enjeu #6

Les neo-pro.

Plusieurs coureurs du peloton de Québec et Montréal sont très jeunes (22 ans ou moins), et en sont à leur première année en WorldTour. Les deux courses sont des tests pour eux, ceci afin de mesurer leur progression et leur potentiel en vue des prochaines années. Les équipes voudront suivre de près leur performance, là encore en vue du renouvellement de leur contrat pour les prochaines années.

Enjeu #7

L’équipe canadienne!

Pour beaucoup de coureurs sur la sélection canadienne, il s’agit de se montrer, et de faire briller les couleurs de l’équipe nationale. Cyclisme Canada compte également là-dessus, c’est toujours une belle vitrine que de passer la première moitié de la course avec des maillots de l’équipe nationale dans l’échappée devant.

D’autres, comme Pier-André Côté ou Matteo Dal-Cin, joueront probablement plutôt une belle place à l’arrivée.

Le premier veut une place en WorldTour, le second veut sécuriser un contrat pro – n’importe lequel – en vue de la saison prochaine.

Un jeune coureur comme Carlson Miles est un candidat parfait pour l’échappée matinale à Québec.

Les favoris

Pour moi, un seul nom sort du lot: Wout Van Aert.

Il sera très difficile à battre, surtout à Québec. Si le sprint si spécial en faux-plat ascendant convient bien à Michael Matthews et Peter Sagan, il conviendra également parfaitement à un Wout Van Aert surpuissant cette saison.

Van Aert dispose d’une belle équipe à son service, et il se doit de rassurer la Belgique en vue des Mondiaux puisque Evenepoel remportera probablement la Vuelta.

Tadej Pogacar ne devra pas être sous-estimé, particulièrement à Montréal: d’un tempérament offensif, il est clair pour moi qu’il ne restera pas anonyme au sein du peloton durant les deux courses.

Aussi à surveiller, Michael Matthews bien sûr, il a déjà réalisé le doublé au Québec sur des circuits correspondant parfaitement à ses qualités.

Je vois bien un Matej Mohoric également, Alberto Bettiol ou Neilson Powless pour EF Education, Christophe Laporte, Luke Rowe et Adam Yates chez Ineos, Rui Costa ou encore Diego Ulissi chez UAE dépendemment de Pogi, ou encore Benoit Cosnefroy.

Autre attraction de ces deux courses, Biniam Girmay bien entendu! SVP, s’il gagne, ne lui offrez pas de bouteille de champagne sur le podium…

Hugo Houle superstar

Comme David Veilleux à une certaine époque, gageons que l’accueil du public québécois pour Hugo Houle sera remarquable et… bruyant sur les deux courses.

Et c’est très mérité. Il s’agit de l’heure de gloire d’Hugo, et considérant sa victoire d’étape sur le Tour de France, quoi de plus normal?

On espère qu’Hugo pourra se mettre en évidence, pourquoi pas en se glissant dans une échappée dans le final de Québec ou de Montréal? Gageons qu’il aura un statut de coureur protégé chez Israel-Premier Tech, ce qui devrait lui donner une certaine marge de manoeuvre.

La météo

Grand beau, assez chaud, peu de vent. Des conditions de course idéales!

Quelques vidéos d’intérêt

Haute Route Alpes: pour être au départ

Suite à mon article sur la Haute Route Alpes publié hier, vous êtes nombreux à me poser diverses questions, surtout sur ma préparation et ce qu’il faut pour terminer une telle épreuve. Je vous répond aujourd’hui.

Le premier investissement, c’est évidemment l’argent. La Haute Route Alpes, c’est sept étapes, sept jours, impliquant une grosse logistique. Dans ce contexte, les frais d’inscriptions sont en conséquence. Prévoir 2 000 euros environ, puis un autre montant selon votre formule d’hébergement. La mienne, en hôtel « premier prix », m’a couté 800 euros supplémentaires. À cela s’ajoute bien sûr, pour nous coureurs québécois, le billet d’avion et les frais connexes.

À noter que sur la Haute Route, les repas du soir ne sont pas compris. C’est la seule chose à mes yeux qui s’ajoute aux frais de la semaine.

La préparation

Ma préparation physique a débuté en septembre 2021, mais je disposais d’un gros capital après plus de 30 ans de vélo intensif. Mes ambitions sur cette Haute Route étant plus élevées que de simplement finir l’épreuve, je me suis préparé assidûment et un participant voulant simplement se rendre au bout pourrait faire moins.

À noter que des délais d’élimination sont prévus sur la Haute Route, il faut donc un certain niveau pour entrer dans le classement. Environ une centaine de concurrents ont pris le départ pour être DNF au fil des étapes.

Ma préparation a inclus beaucoup de travail en musculation au gym, que ce soit en gainage ou en squats et autres exercices spécifiques. Outre le gym, mon automne et hiver s’est passé sur deux planches, en ski de fond, ou j’ai engrangé quelques 3500 kms, et beaucoup d’intensité (en technique libre seulement).

La récup a été planifiée sous forme de micro-coupures tout au long des 10 derniers mois. Celle du début avril dernier, entre la fin de la saison de ski de fond et le début du vélo, a été un peu plus longue (deux semaines).

Mon entrainement cycliste s’est fait selon une formule « inversée », ne débutant pas par de longues sorties en endurance. Fort d’une grosse saison de ski de fond, mon endurance était déjà au point, si bien que des intervalles courts ont meublé mon mois d’avril et de mai dernier, dès la reprise du vélo.

Durant cette période, j’ai notamment dû rebâtir ma puissance musculaire spécifique au vélo car sans home-trainer l’hiver dernier elle avait diminué puisque les jambes travaillent différemment en ski de fond.

Les longues sorties sur le vélo ont été réalisées essentiellement fin mai et en juin dernier, à la faveur du beau temps. Plusieurs sorties de 200 bornes, au travers d’un entrainement « polarisé ».

Du travail spécifique était au programme du mois de juillet, avec acclimatation à la chaleur intense. Pour moi, cela voulait dire des séjours à Whiteface près de Lake Placid, pour travailler le coup de pédale spécifique de la montagne. J’ai enchainé les ascensions, parfois deux par jour, et travaillé dans la grosse chaleur.

Le coup de pédale nécessaire dans les cols étant très spécifique, pour moi c’est un passage obligé pour nous cyclistes d’ici que d’aller à Whiteface ou dans la région du Vermont, où on trouvera des parcours comme celui des « Six Gaps » propices à ce travail.

J’ai peaufiné ma préparation finale par deux semaines dans la région de Nice juste avant la Haute Route, à grimper des cols en intensité (David attestera!), mais aussi en gérant du mieux possible le repos. Sur la Haute Route, il est crucial d’y arriver avec beaucoup de fraicheur, sous peine de passer une très mauvaise semaine.

Comme tout le monde, j’ai connu des revers, des moments difficiles. Ma préparation a régulièrement été perturbée par mon travail professionnel, très exigeant cette année. Il faut savoir maintenir le cap, et parfois serrer les dents. Il faut aussi savoir écouter son corps.

Ma Haute Route

Une première étape très difficile, 185 bornes et plus de 7h sur le vélo. Les 50 bornes de faux plats ascendants pour remonter la vallée de la Vésubie ont été très taxants pour beaucoup de participants, dont moi. Ca roulait très vite! J’ai payé le rythme élevé des premiers pelotons dans le premier col de cette Haute Route, le col de St-Martin. La Lombarde (2350m d’altitude) par la suite a été un long calvaire, surtout les 3 derniers kms, pentus. Le dernier tronçon chronométré de l’étape, long de 21 km vers Cuneo et accidenté, a été avalé à plus de 45 km/h dans la roue de quatre coureurs russes déchainés. Hallucinant!!

Une bonne 2e étape, mais le col d’Agnel, toit de cette Haute Route (2750m d’altitude) a été un très gros morceau, les 9 derniers kms étant à 10% de moyenne. L’Izoard bien.

Une bonne et belle 3e étape vers les Deux Alpes, en terrain connu avec Lautaret, Sarenne et l’ascension finale. Et de belles descentes rapides avec Maxime, notamment du Lautaret!

Le moment difficile de ma Haute Route est survenu dans la 4e étape, très difficile et longue (155km, Glandon, Madeleine, montée finale vers la station de Méribel). Sévèrement refroidi dans la descente des Deux Alpes, le moteur a eu bien du mal à démarrer dans le Glandon à 8h le matin, un col que je connais pourtant par coeur. Lâché, seul, démoralisé, l’étape me paraissait insurmontable et j’ai pensé à l’abandon pur et simple. Mais un kilomètre à la fois, la tête admirant les paysages grandioses du Glandon, je suis arrivé en haut. Retapé par le ravito, grosse descente du Glandon avec Maxime, la Madeleine s’est curieusement très bien passée dans la chaleur retrouvée. Grosse descente du col jusque Moutiers, et j’étais le plus fort de mon groupe dans Méribel, en profitant pour aider mes amis au prise avec diverses petites défaillances. Comme quoi les choses peuvent changer sur une seule étape!

5e étape de 10 kms, le chrono de la Loze (départ dans la station de Méribel), qui en a surpris plus d’un par ses pentes très irrégulières. Largement « overgeared » (34-29, il m’aurait fallu un 34-32 au minimum), j’ai perdu du temps à m’arracher à 40 de cadence dans certains passages à plus de 20%. Pour moi, 49 minutes de souffrance extrême!

6e étape magnifique, par delà les cols de Tra, le Cormet de Roseland depuis Bourg St-Maurice (c’est long!) et le Signal de Bisane / Saisies dans le final. Et encore une belle descente des Saisies avec Maxime!

7e étape la tête dans le guidon, la plus courte (99 kms) et celle avec le moins de dénivelé (2400m). J’ai tout donné dans le col de l’Épine et le col de la Croix-Fry, pour terminer sur le bord des crampes après le passage aux Aravis. Cuit sur la ligne!

En dehors du vélo

La vie en dehors du vélo est à la fois simple et compliquée sur la Haute Route.

Elle se résume chaque jour à: lever (habituellement 5h30 du matin), déjeuner, préparatifs, descendre les bagages dans le lobby de l’hôtel, se rendre au départ, donner le sac à dos et le race bag au service-course, vérifier la pression des pneus, l’étape sur le vélo, arrivée, repas d’après course, massage, retour à l’hôtel, monter les bagages, douche, lavage des vêtements, sieste, vérifier le vélo, souper (19h), finaliser les préparatifs du lendemain selon la météo, dodo à 21h30.

À noter que vos nuits seront probablement variables: des bonnes, et des (très) mauvaises. Jamais compris pourquoi!

Le matos

Un élément TRÈS important, votre sécurité en dépendant.

Lancé à plus de 80 km/h dans les descentes de cols composées de lacets parfois serrés et de précipices, il faut que la machine, notamment les freins, soit impeccable.

Boyaux neufs, patins de frein neufs, des roues parfaitement alignées, révision complète avant le départ, je ne peux remercier davantage l’équipe chez Marinoni pour leur excellent travail avec mon vélo et ce, depuis des années.

Équipé en Campagnolo Super-Record et roues Bora Ultra 35 à boyaux, Paolo Marinoni et Raoul m’avaient optimisé la machine fort de leur savoir-faire unique au Québec, me permettant de me concentrer ailleurs. Ils ont même poussé le professionnalisme à me recommander un changement de guidon avant le départ, une inspection de leur part ayant montré que celui installé sur mon vélo pouvait présenter un trait de fracture. Je n’ai pas hésité.

Sincèrement, merci Paolo et Raoul pour votre travail si pro. Vous êtes simplement les meilleurs et j’ai pensé à vous dans de nombreuses descentes.

Les amis, le soutien

Préparer une Haute Route, faire une Haute Route, ca implique évidemment bien du monde autour de nous. Vous avez besoin d’eux!

Perso, je suis reconnaissant à mon équipe cycliste, le Siboire-CCS de Sherbrooke, avec Stéphane, Maxime, Étienne, P-O et tous les autres, pour leur amitié et leur accueil. Ils m’ont motivé à ne rien lâcher, à me dépasser, ils m’ont insufflé une nouvelle motivation cette saison, sans toujours le savoir. J’aurais aimé rouler plus souvent avec eux ces dernières semaines, mais on va se reprendre!

Mes enfants, ma famille, mon frère cycliste lui aussi et compagnon de la première heure dans tous ces cols, étaient évidemment derrière moi. Après l’étape, c’est un réconfort.

Mes partenaires locaux d’entrainement, Martin, Erwan, Brass, Francis, G&J, Ludo, Éric, Oli, en particulier, avec qui j’ai partagé de nombreux kilomètres à l’entrainement, que ce soit à vélo ou sur mes skis. Ils te poussent aussi, toujours dans une ambiance tellement positive.

Sans oublier Rossi ces derniers mois.

Je n’oublie pas la meilleure physiothérapeute du monde, Stéphanie, qui m’a souvent permis un rapide retour à l’entrainement, suite à des petits bobos pour l’extrémiste que je suis. Sans elle, mon chemin vers la Haute Route aurait été nettement plus compliqué.

Et mes partners sur ce voyage et cette Haute Route, Martin, David et Fredo. Une équipe de choc, certes évoluant à divers niveaux, mais au sein de laquelle je savais que personne ne lâcherait jamais, et qu’ils avaient eux-aussi pris le départ pour terminer cette Haute Route, quoi qu’il advienne. Ils ont animé mes soirées, on a ri, on s’est entraidé, on s’est soutenu toute la semaine.

Maxime aussi, rencontré sur cette Haute Route et que je n’oublierai jamais. Tout un cycliste ce Maxime, gros moteur qui m’a souvent surpris. Polytechnicien, travaillant à Stanford en Californie, nous avons connecté vélo et en dehors du vélo. Salut Max!!!

Tous sont aujourd’hui des « Haute Route finishers ». Ils ont tout mon respect éternel. Je n’oublierai jamais l’émotion entre chacun d’eux et moi à l’arrivée samedi dernier. On l’a fait!

Ce n’était pas gagné d’avance, je pense notamment au sympathique Patrick Merle, contraint à l’abandon après avoir été victime d’une chute causé par un autre coureur dans la descente du premier col, le premier jour. Patrick était très déçu, et nous aussi pour lui.

David, un Ricard et ca repart! (je ne pouvais pas terminer cet article autrement). Comme ca, tout est nickel chrome…

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