Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 19 of 351

Septembre à vélo au Québec: de beaux événements pour finir la saison en beauté

La saison cycliste n’est pas terminée!

On trouve de nombreux événements cyclistes au Québec au cours des prochaines semaines qui pourront vous permettre de finir la saison 2021 de vélo en beauté. Et dans plusieurs disciplines: route, gravel, cyclo-cross, mtb. Il y en a pour tous les goûts!

Nouveauté, pour le gravel bike, La Voie Gravelée le 18 septembre prochain, organisée par l’organisation du Tour de Beauce. Départ de Saint-Romain au nord de Lac Mégantic, deux distances offertes (54 et 90 kms), ca s’annonce comme une magnifique épreuve de gravel dans des décors enchanteurs pour cette pratique. Et, sur le long parcours, plus de 1200m de dénivelé…

Autrement dit, l’épreuve idéale pour préparer les 100 à B7, une semaine plus tard. J’y reviens plus bas dans cet article. Merci à mon ami JF pour les infos au sujet de cette nouvelle épreuve gravel au Québec, La Voie Gravelée.

Ca sera chaud le 18 septembre d’ailleurs, avec ce même jour le (nouveau) critérium du Tour de Gatineau, à Aylmer en Outaouais. Un très beau critérium disputé autour de l’institution locale Le British, bien connue dans la région. Ca s’adresse aux amateurs de vitesse et… d’intensité! Les infos sont ici, attention on a une limite d’inscription fixée à 75 coureurs pour les élites et maitres regroupés. L’épreuve est organisée notamment par le club cycliste des Cuisses Or de l’Outaouais, qui oeuvre sans relâche et avec brio à préparer la relève de demain dans le domaine du cyclisme.

Toujours le 18 septembre, on a aussi le Raid du Mont Sainte-Anne, en vélo de montagne. Plusieurs épreuves disponibles, dont un 30km pour les e-bikes. Le MSA, c’est toujours difficile et spectaculaire, juste avec le dénivelé et la vue sur le fleuve St-Laurent.

Enfin, toujours le 18, les 808 Bonneville du côté des Laurentides en cyclisme sur route, qui a l’intérêt de pouvoir se faire en équipe.

Plus près de nous actuellement, les cyclo-cross régionaux à Lévis reprenaient hier soir, et se poursuivront au cours des prochaines semaines. J’ai pu voir l’événement en septembre dernier (2020), les participants semblaient avoir un plaisir fou à se mesurer au parcours situé au pied du centre de ski de Lévis.

Toujours en cyclo-cross, l’épreuve de Sherbrooke aura lieu le 16 octobre prochain, deux semaines avant les Provinciaux de la discipline, prévus à St-Amable le 31 octobre.

Le 10 septembre, le mythique Défi du Parc de la Mauricie, sur le parcours désormais bien connu. À guichet fermé depuis des semaines déjà! Et le même jour, l’élite des coureurs cyclistes sur route seront en Beauce pour les Championnats canadiens Élite.

Outre le 18 septembre, le 26 septembre sera également faste en événements cyclistes au Québec, et tous les amateurs quelle que soit leur discipline de prédilection seront sur leur vélo ce jour-là.

En gravel, on a la désormais mythique « 100 à B7« , superbe épreuve au coeur du paradis du gravel bike au Québec, la région de Bromont en Estrie. Je salue Lyne au passage pour son travail avec son équipe à faire de cette épreuve une référence au Québec, elle qui quitte la politique fédérale ces jours-ci pour se consacrer à d’autres objectifs plus personnels dans l’immédiat.

Toujours le 26, on a en cyclisme sur route l’ascension du col du Nordet Hill Climb près de Mont Tremblant, sur une route toujours agréable – mais difficile – sur un vélo. 65 kms c’est court, mais intense sur cette route!

En vélo de montagne, les Championnats canadiens Master à Baie St-Paul.

Enfin, les cyclosportifs pourront participer ce jour-là au magnifique GranFondo Lac Mégantic, sur un parcours désormais célèbre et avec l’option, sur un des trois parcours proposés, de l’ascension du Mont Mégantic, juge de paix du Tour de Beauce depuis des décennies. 5.3 kilomètres, 9,6% de moyenne.

En terminant, je ne voudrais pas passer sous silence le difficile Bromont Ultra en vélo de montagne le 9 octobre prochain, et dont l’épreuve reine propose un 160 kms avec… 4800m de dénivelé, excusez du peu… Dément! Mais Bromont en Mtb, c’est toujours magnifique.

C’est pas compliqué, je ne sais plus où donner de la tête!

Notes additionnelles

Écrire sur La Flamme Rouge devenant de plus en plus difficile, je précise que cet article ne se veut pas exhaustif des épreuves en cyclisme organisées au cours des prochaines semaines, et que d’autres épreuves peuvent avoir lieu partout au Québec voire au Canada. L’omission de certaines épreuves est soit inconscience de ma personne de leur existence, soit dénudée d’une quelconque intention malveillante.

Je n’ai pas parlé du Tour du silence le 15 septembre prochain, car une manifestation plus qu’une épreuve cycliste au même sens que les autres événements traités dans cet article. N’y voyez aucun mépris svp à l’égard de la cause de la sécurité cycliste, très importante par ailleurs à mes yeux.

Cet article n’est pas rédigé à la solde ou à la demande d’une quelconque organisation, ni de la FQSC, ni de Cyclisme Canada, ni du Parti Libéral du Canada. Cet article émane de mon initiative seule, sur un blog personnel où j’ai droit à l’expression d’opinions personnelles, pourvu qu’elles soient exemptes d’infractions à l’égard du Code criminel ou de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Mes mentions légales explicitent par ailleurs l’éthique que je m’impose sur ce site, notamment le respect d’autrui.

La Flamme Rouge est un site totalement indépendant, et n’est pas un site officiel de journalisme professionnel. Je ne suis pas tenu à la même rigueur, même si je m’impose une rigueur importante dans mes propos. C’est une question de crédibilité.

Je n’ai pas pris de chance, je n’ai pas utilisé le mot « automne » dans cet article, pour ne pas m’exposer à la critique de mon usage du mot « automne », même si d’un point de vue météo ou astronomie, la définition est précise.

Je rends également hommage à tous les organisateurs des prochains événements, et vous assure de mon respect le plus total pour vos initiatives à l’égard de tous les cyclistes québécois et d’ailleurs. Merci mille fois de vos efforts à faire vivre le cyclisme ici. Je ne peux pas participer à tous vos événements à la fois, j’ai mes contraintes notamment professionnelles en ces temps de recensement du Canada, mais je salue et vous remercie de vos efforts, et ce sans réserve aucune.

Enfin, je présente évidemment mon respect le plus total aux futurs participants – sans oublier les participantes ou autres personnes de genre non-binaire – de toutes ces épreuves pour leur engagement et leurs efforts durant la journée, toujours inspirant de voir tout ca. Je le dis sincèrement, sans vous tous le cyclisme au Québec et au Canada ne pourrait pas survivre et plus vous êtes nombreux à participer à toutes ces épreuves, plus le cyclisme se porte bien et ca, ça me tient vraiment à coeur.

Le Tour de l’actualité

Retour aux affaires sur La Flamme Rouge après quelques jours plus silencieux, avec le tour des actualités qui ont retenu mon attention.

1 – Vuelta

Et de trois pour Primoz Roglic, qui rejoint ainsi Alberto Contador et Tony Rominger en tant que triples vainqueurs de l’épreuve. Seul Roberto Heras a fait mieux avec quatre victoires, mais c’était durant l’époque noire du cyclisme…

Immense talent, le coureur slovène laisse tranquillement sa marque dans l’histoire du vélo, mais le Tour de France continue de se refuser à lui.

Et son compatriote Tadej Pogacar pourrait bien lui barrer la route sur la Grande Boucle dans l’avenir.

Sur-évalué, Roglic?

Peut-être bien! Il n’a qu’une grande classique à son palmarès, Liège-Bastogne-Liège 2020.

Il est certes le champion olympique du chrono, mais il n’a jamais vraiment brillé durant les Mondiaux, tant sur route que dans le chrono.

Certains remettront en question ses choix tactiques, parfois.

Et à 31 ans, le temps presse désormais.

2 – Vuelta bis – l’affaire Lopez

Manque total de professionnalisme selon moi.

Lopez qui manque la bonne échappée, qui perd la tête et qui abandonne dans la foulée alors qu’il est troisième du général, je n’avais jamais vu un pareil comportement d’un coureur pro.

Certains ont mentionné qu’il aurait perdu la tête lorsque ses directeurs sportifs auraient refusé qu’il mène la chasse, ceci afin de ne pas ramener de coureurs dangereux pour Mas devant. On ne saura probablement jamais la cause réelle de son comportement.

Mais chose certaine, l’attitude est déplorable alors qu’on le paie (bien) pour ne faire qu’une chose, du vélo. Troisième de la Vuelta, ce n’était pas rien.

Du coup, son équipe Movistar pourrait le lâcher en fin de saison, et je les comprends parfaitement. Tu ne veux pas d’un coureur caractériel ou d’une diva dans l’équipe, qui plus est qui donne une bien triste image de l’équipe au complet.

Si le talent du coureur colombien devrait lui permettre de retrouver une équipe WorldTour, il aura besoin d’un sérieux recadrage. Tu peux faire des erreurs parfois, l’important c’est de ne pas les répéter!

3 – Vuelta encore

Parmi les autres enseignements de cette Vuelta, les jambes retrouvées de Romain Bardet et ca fait plaisir, les perfs de la Bahrain-Victorious une fois de plus avec Haig 3e et Mader 5e du général (Mader s’offre au passage un certain Egan Bernal au classement du meilleur jeune…), la révélation Michael Storer, le retour du sprinter Fabio Jakobsen, et la surprise Odd Christian Eiking, porteur du maillot rouge pendant une semaine.

4 – Championnats d’Europe

Ca débute cette semaine du côté de Trente en Italie et c’est la répétition générale des Mondiaux fin septembre.

Du beau monde au départ, avec notamment sur le chrono (tout plat) un certain Tadej Pogacar pour donner la mesure contre les Filippo Ganna, Remco Evenepoel, Stefan Kung, Kasper Asgreen, Remi Cavagna et Stefan Bissegger. Ca sera intéressant et… roulant!

À surveiller aussi lors de la course sur route dimanche prochain, le retour d’un certain Peter Sagan. Il aura fort à faire contre l’armada slovène, puisque Pogacar sera épaulé par Roglic et Mohoric (2e du récent Tour du Bénélux).

L’équipe d’Italie sera aussi à surveiller avec les Moscon, Trentin, Colbrelli, Nizzolo, Ulissi et Viviani. Ouf!

Un favori pour moi, outre Cosnefroy: Remco Evenepoel. Sa récente victoire solo sur La course des raisins (Druivenkoers Overijse) ne laissait planer aucun doute: il est de retour à son meilleur niveau et c’est une bête à rouler!

https://youtu.be/eE58YZJZgqY

Les coureurs présents sur le Tour de Grande-Bretagne ne seront cependant pas de la fête, la dernière étape coïncidant avec la course sur route de ces championnats d’Europe. Pas de Van Aert, Alaphilippe et autres donc pour disputer le maillot de champion d’Europe.

5 – Championnats d’Europe – relais par équipe

Intéressant ce relais par équipe aujourd’hui aux Championnats d’Europe. Trois hommes, trois femmes par équipe nationale et chacune de ces deux équipes de trois coureurs(es) doit parcourir le circuit de 22 kms, se donnant le relais entre les deux (hommes d’abord, femmes ensuite).

Le temps cumulé des deux équipes (hommes et femmes) donne le temps total de l’équipe nationale, le meilleur temps gagne bien sûr.

Pourquoi pas?

6 – Benoit Cosnefroy

C’est selon moi une des belles perfs des derniers mois que cette victoire de Benoit Cosnefroy lors de la récente Bretagne Classic, à la barbe d’un certain Julian Alaphilippe qui tirait un poil trop gros dans le sprint final.

Cosnefroy a su attaquer sans complexe le champion du monde, ainsi que lui donner la répartie sur chacune de ses attaques. Fort, très fort de la part de Cosnefroy, dont on reparlera sur les Classiques comme la Flèche Wallonne l’an prochain j’en suis sûr.

Depuis, Cosnefroy a déjà su confirmer avec sa toute récente victoire sur le Tour du Jura.

Il sera un des favoris sur ces Championnats d’Europe plus tard cette semaine.

Payez-vous les images de cette Bretagne Classic, ca vaut la peine.

https://www.youtube.com/watch?v=ivZLFTClQ-4

7 – Rally Cycling

Belles performances de l’équipe Rally Cycling en Europe ces temps-ci, notamment sur le Tour du Doubs (Pier-André Côté 19e) et surtout Robin Carpenter, vainqueur de la 2e étape du Tour de Grande-Bretagne, devant de nombreux coureurs de premier plan.

De quoi tirer tous les coureurs de l’équipe vers le haut, y compris les coureurs canadiens qui en font partie.

8 – Mathieu Van Der Poel

Le fuoriclasse néerlandais a prolongé son contrat chez Alpecin-Fenix jusqu’en… 2025, content de la latitude qu’on lui donne dans cette équipe.

Gageons également qu’Alpecin-Fenix a flairé la bonne affaire: tu ne veux pas lâcher une pareille pépite, sachant que tu n’auras jamais de difficulté à attirer d’autres sponsors pour renforcer l’effectif si ca se faisait sentir.

À ce titre, Alpecin est active actuellement sur le marché des transferts.

Quant à MVDP, il continue de souffrir du dos et fera un nouveau test dans une semaine sur la classique belge Antwerp Port Epic, avec dans le viseur les Mondiaux fin septembre où il croisera sur sa route son éternel rival Wout Van Aert, récent vainqueur de la 1ere étape en Grande-Bretagne, puis Paris-Roubaix.

L’Enfer du Nord avec un dos en vrac, si c’est encore le cas, c’est pas top…

9 – Championnats canadiens des maitres à Victoriaville

Impossible pour moi de ne pas saluer l’excellente organisation des récents Championnats canadiens des coureurs maitres tenus à Victoriaville le week-end passé. Une organisation top, rodée, efficace et sympathique.

Et un parcours de ces Championnats canadiens vraiment difficile, comme je l’avais présenté en juin dernier. Les ascensions du Rang Craig et de sa première rampe de un kilomètre à 18% ont laminé le peloton dès le premier tour de chacune des courses, et a contribué à couronner d’excellents cyclistes. C’était vraiment dur!

Pour ceux qui voudraient savoir, je n’ai pas terminé l’épreuve des Maitres B. Première course en 24 mois pour moi, mode « all or nothing » car ca fait 25 ans que je fais des places mais ca, on s’en fout, je me suis maintenu dans le petit groupe de tête d’une vingtaine de coureurs jusqu’au milieu du 3e tour de quatre, avant de voir les crampes apparaitre et de ne pas pouvoir continuer avec ce premier groupe. Je voulais jouer le final ou rien, je me permet désormais l’abandon, et je travaille pour que ca passe la prochaine fois!

Trois coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau parmi les quatre premiers classés dans les M-B, dont le vainqueur Nick Proulx mon voisin (yes Nick!), cela témoigne du niveau présent dans ma région, sans oublier quelques grosses pointures d’ici qui étaient absentes samedi dernier.

Bravo en tout cas à Alexis et son équipe pour cette organisation irréprochable, et merci à tous les bénévoles rencontrés qui ont fait un excellent travail d’accueil, d’organisation et de sécurité. Je sais que nous reviendrons à Victoriaville dans l’avenir pour d’autres grands événements et ca, ca fait plaisir!

10 – Alaphilippe, Aethos

Beaucoup dans ce court vidéo.

Vuelta: Roglic conclut

Primoz Roglic a signé un exploit hier selon moi sur la 17e étape du Tour d’Espagne, sous une météo difficile.

Parti sur l’attaque d’Egan Bernal à plus de 60 bornes de l’arrivée, Roglic a roulé avec le Colombien jusqu’au pied de l’ascension finale des lacs de Cavadonga, pour ensuite rouler solo jusqu’à la ligne.

Bernal n’a juste pas pu suivre le rythme imposé par Roglic dans l’ascension.

Roglic s’impose avec 1min35 d’avance sur son coéquipier Sepp Kuss qui règle un petit groupe incluant les deux Movistar Mas et Lopez.

Au général, Roglic ré-endosse le maillot rouge avec plus de 2min20 d’avance sur son plus proche poursuivant, Enric Mas.

La Vuelta est pliée. Son troisième succès consécutif sur ce grand tour.

Je ne vois plus comment le champion slovène pourrait être battu sur cette Vuelta, à quatre étapes de l’arrivée à St-Jacques de Compostelle.

Sauf incident bien sûr.

Roglic se paye donc un beau prix de consolation sur ce grand tour: sa victoire probable sur cette Vuelta nous rappelle cependant qu’il n’a jamais remporté à ce jour le Tour de France!

L’étape d’aujourd’hui

De façon surprenante, l’étape du jour est presque identique à celle d’hier, mais un peu plus courte (163kms).

Une nouvelle arrivée en altitude à l’Altu d’El Gamoniteiru (1700m), 15 km d’ascension à une moyenne de 9,7%, avec deux passages plus pentus à 12 et 13%. Les quatre derniers kilomètres sont les plus difficiles.

Roglic n’a plus à attaquer, il peut se contenter de suivre, bien épaulé par son coéquipier Kuss qui a prouvé être très efficace en montagne actuellement.

Les deux Movistar devront, eux, passer à l’attaque s’ils veulent faire la différence, et on verra si l’équipe veut ou non en sacrifier un en lui demandant de partir de loin… C’est en effet pour moi la seule façon de mettre en difficulté cette équipe Jumbo-Visma actuellement.

Si les Movistar le faisaient, qui sait, les Bahrain-Victorious et les Ineos pourraient leur venir en aide… Je pense que ces trois équipes ont intérêt à unir leurs efforts durant l’étape d’aujourd’hui, et c’est probablement ca que doivent craindre le plus les Jumbo-Visma.

Pour le reste, les autres classements sont pas mal pliés: Bardet la montagne, Jakobsen les points, Bernal le jeune, et la Bahrain le classement par équipe.

Rohan Dennis chez Jumbo-Visma

L’une des grosses nouvelles hier dans le monde du cyclisme, c’est la signature chez Jumbo-Visma de Rohan Dennis, qui quittera donc en fin de saison son équipe actuelle Ineos-Grenadier.

Gros talent que ce Rohan Dennis: il roule très vite, il grimpe très bien quant il le veut.

Un renfort de choix pour Primoz Roglic qui perdra, rappelons-le, George Bennett en fin de saison, en partance pour la concurrence de UAE Team Emirates.

Landa, encore la déception

Décidément, Mikel Landa continue de décevoir, mois après mois, année après année.

Annoncé comme un des favoris de cette Vuelta suite à sa victoire sur le Tour de Burgos, le coureur espagnol a abandonné la Vuelta hier.

Par la petite porte.

Nouveau Shimano Dura-Ace 12v: 54-40?

Le buzz dans le monde du vélo depuis 24h, c’est la sortie du nouveau groupe Shimano Dura-Ace 12v, un groupe attendu depuis des mois déjà.

Difficile de manquer cette sortie en effet tant la planète vélo a été coordonnée pour maximiser le buzz, la nouvelle étant hier sur tous les sites cyclistes et toutes les chaines cyclistes YouTube.

Même Mathieu – ambassadeur Shimano – a son vidéo léché du « dream built » de son vélo Canyon avec le nouveau groupe!

Pourquoi une sortie hier? Parce que le 31 août, c’est la veille de l’ouverture du salon du vélo « Eurobike » à Friedrichshafen en Allemagne, la gran’ messe pour annoncer les nouveautés 2022.

Shimano a annoncé au même moment la sortie de leur nouveau groupe Ultegra, juste en dessous du Dura Ace. En gros, l’Ultegra c’est la même chose, le carbone et le titane en moins. Un peu plus lourd donc.

Le groupe Dura-Ace

12 vitesses, c’était attendu. Il était temps.

Semi-wireless. C’est à dire que les dérailleurs avant et arrière sont reliés par un fil électrique, mais pas les manettes devant qui communiquent d’abord avec le dérailleur arrière, puis l’avant.

Des manettes sans fils de dérailleurs, c’est pratique pour l’intégration du cockpit avant.

Sram Red e-tap demeure donc le seul groupe totalement wireless, les trois composantes que sont le dérailleur arrière, l’avant et les manettes communiquant sans fil, et les dérailleurs ayant chacun leur batterie.

Le Dura-Ace est désormais un groupe électronique seulement: exit le mécanique. Idem chez Ultegra.

Mais on continue d’offrir une version freins à mâchoires, et la cassette arrière actuelle en 11v pourra accepter les cassettes 12v. Comme quoi chez Shimano, on a pensé à la clientèle qui roule déjà sur un groupe Dura-Ace 11v. Bien.

Capteur de puissance disponible, mais le prix est alors majoré d’environ 1200$CAN (800 euros).

Trois choix de roues: 36mm, 50mm et 60mm. Rappelons que chez Campagnolo WTO, des roues magnifiques au demeurant, on a misé sur une gamme 33mm, 45mm et 60mm. La question devient: les 45mm sont-elles plus polyvalentes que les 50mm? Je ne suis pas loin de le penser, tout comme Campagnolo qui a longtemps offert les Bora 50mm avant de les laisser tomber dans la gamme WTO.

Pour le reste au sein de ce nouveau groupe Shimano Dura-Ace, des petites améliorations un peu partout: ergonomie des manettes revue, espacement plus large des freins à disque pour limiter les bruits de frottement, amélioration de la rapidité des changements de vitesse, présence possible de boutons satellite sur le guidon permettant de changer de vitesse par exemple les mains en haut du guidon (bien!), etc.

Trois cassettes disponibles: les 11-30 et 11-34, avec bientôt la 11-28 (seulement pour le groupe Dura-Ace).

Le pédalier reste en aluminium.

Une originalité selon moi: exit le traditionnel (depuis des générations!) 53-39, bienvenue au 54-40. Les options 52-36 et 50-34 demeurent par ailleurs disponibles.

54-40, un nouveau standard imposé par les pros?

En effet, il semble que cette combinaison ait été demandée par les coureurs professionnels qui vont de plus en plus vite sur les courses aux parcours moins accidentés, merci aux vélos aéro notamment, ainsi qu’à des roues plus efficaces qu’avant.

Meilleur alignement de chaine également ? C’est vrai que le meilleur alignement est trouvé sur les pignons intermédiaires de la cassette, les 15, 16, 17, 18 et 19 dents par exemple, le fameux « sweetspot ». Avec un 54-40, on roulera un peu plus vite qu’avec un 53-39 sur ces développements.

Mais pour les amateurs, le 54-40, vraiment? Vous êtes actuellement nombreux à encore utiliser le 53-39.

Le 54-40 sera bien évidemment plus exigeant.

Le 54-11 donne un ratio de 4,91, contre 4,82 pour le 53-11.

Le 40-28 donne un ratio de 1,43, contre 1,39 pour le traditionnel 39-28. Pour ceux qui étaient un peu juste dans certaines bosses avec le 39-28, les choses se compliquent! Il faudra probablement se tourner vers la cassette 11-30, et on perdra du coup le pignon de 18 dans le sweetspot.

Sinon, les étagements demeurent bons avec le 54-40 comme avec le 53-39, surtout pour les cassettes 11-30 et 11-34, un peu moins pour la 11-28 qui présente une duplication de braquet de plus: le 54-24 est très proche du 40-18.

Chose certaine, avec un 54-40, il ne faudra pas hésiter à monter une cassette 11-34 pour beaucoup d’entre vous, notamment pour affronter la montagne. Fait intéressant, le 40-34 est équivalent au 34-29 pour les pédaliers compact.

Les meilleures revues

Pour moi, celle de Matos Vélo se distingue des autres, car la seule à ma connaissance qui a osé parler de la durée de vie plus limitée de la batterie sur le nouveau groupe que sur l’ancien (1000 kms « seulement », comparativement à 4000 voire 5000 sur l’ancien groupe, du fait que les manettes communiquent sans fil sur le nouveau groupe).

Sur YouTube, seule la revue présentée par Road.cc a osé aborder les enjeux de freinage avec le nouveau groupe, dont les freins à disque continuent à faire du bruit lors de descentes de col appuyées. Pour l’heure, il semble que seul le groupe Campagnolo Super Record ait complètement éliminé cet enjeu grâce à un retour de plaquettes… aimanté, assurant le bon retour complet de ces dites plaquettes. Les disques utilisés sont également différents que sur les autres groupes, limitant la surchauffe.

La bonne conclusion de ce lancement du nouveau groupe Shimano Dura-Ace 12v 2022? C’est sur Matos Vélo que je l’ai trouvé:

Esthétiquement, pas de révolution, Shimano reste fidèle à l’utilisation massive de l’aluminium, même pour les pédaliers. Une technologie qu’il maîtrise depuis des décennies et qui permet d’obtenir des pièces légères et très rigides… tout en étant recyclable. (sic) Plus que l’arrivée d’un 12ème pignon, presque anecdotique car tout le monde sait rajouter un pignon, on notera le gros travail de Shimano pour améliorer à la fois l’ergonomie et la rapidité de son système.

Matos Vélo, 31 août 2021

Marmotte cyclo: le bon plan pour gérer son alimentation

Le 4 septembre prochain aura lieu la Marmotte cyclosportive du côté de Bourg d’Oisans.

D’habitude, c’est le premier samedi de juillet, mais pandémie oblige, des adaptations ont dû être effectuées. Comme l’an dernier.

Nouveauté cette année, la Marmotte Ultra à l’occasion des 40 ans de cette cyclosportive désormais mythique. 40 ans!

La Marmotte Ultra vous propose 225 kilomètres (contre 175 pour la Marmotte), 6300m de dénivelé et deux ascensions de l’Alpe d’Huez. En gros, une fois arrivés à l’Alpe d’Huez, vous repartez pour un tour via la descente du col de Sarenne pour remonter ensuite une 2e fois à l’Alpe.

Dans le genre ultra, il y a aussi le très intéressant Tour des Stations dans le Valais suisse, début août chaque année, créé il y a trois ans et qui propose une épreuve « everesting » avec 8 848m de dénivelé, sur une distance de 250 kms. Vidéo ci-bas.

Après 11 participations à la Marmotte, voici mes bons plans côté gestion de l’alimentation, pour ceux voulant optimiser, sachant que pour moi, c’est environ 7h30 d’effort au menu du jour pour compléter la Marmotte.

Au départ, on part avec deux bidons bien sûr, des barres solides et quelques gels.

Sur une cyclo aussi longue, il est préférable de s’alimenter avec du solide et ce, dès la première heure, par petites portions. Choisissez des barres pas trop sucrées, le phénomène d’écoeurement au sucre pouvant survenir rapidement.

Normalement, les deux bidons seront vides en haut du Glandon, après 1h45 de course, un peu plus pour d’autres. Il faut refaire le plein au ravito. Et deux bidons plein sur le vélo, ca peut descendre plus vite!

Ma bonne pratique est d’arrêter le moins longtemps possible au ravito, pour ne pas avoir d’enjeux de remise en route après. Il est préférable de manger sur le vélo selon moi. Et pour ce faire, la descente du Glandon sur les premiers kilomètres n’est pas top, car rapide, technique et parfois même dangereuse. Il faut notamment veiller à ne pas se faire embarquer par surprise dans les petits virages avant La Chal. Après le passage du petit village, il y a des opportunités de manger plus facilement.

Le moment « plate » (ou chiant) de la Marmotte, c’est la transition St-Jean vers St-Michel de Maurienne, pied du Télégraphe. On y laisse toujours quelques forces, mais c’est le moment de prendre un groupe et de bien s’alimenter.

Perso, je saute toujours le ravito en haut du Télégraphe (toujours très achalandé), mes deux bidons remplis au Glandon me permettant d’aller jusqu’au point de ravitaillement des Verneys 15min plus loin, après la rampe à la sortie de Valloire que je monte ainsi allégé du poids des bidons.

Et aux Verneys, je ne remplis qu’un seul bidon. Pas la peine d’en monter deux dans le Galibier, et un point d’eau existe au passage du col, voire dans le col (Plan Lachat, les Granges). Évidemment, il faut ajuster selon votre vitesse d’ascension.

Au sommet du Galibier, je remplis de nouveau les deux bidons, étant important de se refaire une petite santé dans la longue descente vers Bourg d’Oisans qui suit. Et le poids de deux bidons pleins n’est pas gênant à ce moment de l’épreuve.

J’attaque habituellement les gels peu après le passage du barrage près de la route des Deux Alpes, en prévision du pied de l’Alpe d’Huez qui est difficile. Évidemment, les gels peuvent être consommés avant mais en petite dose selon moi, par exemple pour les 20 minutes avant le passage du Galibier, la pente, l’altitude et les kilomètres dans les jambes durcissant considérablement ce passage.

J’entame l’ascension de l’Alpe avec un seul bidon plein, l’autre étant bu à ce stade.

L’Alpe d’Huez après 160 bornes et deux cols hors caté, c’est toujours un peu au moral. Les gels #2 et #3 seront pris à La Garde, puis à Huez, question de me soutenir jusqu’à l’arrivée. Je termine les poches vides bien sûr (sauf de mes déchets, qu’il ne faut pas jeter sur la route), et vidé à chaque fois!

Bilan habituel pour moi, 7 bidons pour un peu plus de 7h d’effort. Évidemment, j’ajuste selon la chaleur. Vous devrez aussi ajuster en prévision du nombre d’heures de selle prévue dans votre cas.

D’autres petits conseils qui peuvent faire la différence

Pneumatiques neufs (mais rodés sur quelques kms bien sûr). Patins de freins neufs. Roues parfaitement alignées. Braquets adaptés (pour moi, le 34-27 ou 34-29). Toute votre visserie vérifiée avant le départ. Manchettes, veste sans manche dans le maillot, pour les descentes. L’embrocation sur les jambes peut aider à protéger les muscles de la fraicheur voire de l’humidité, en particulier sur le haut des cols. Et ne pas porter de vêtements neufs, surtout un cuissard, ce jour-là, sous peine de vous en souvenir longtemps (je le sais, j’ai fait cette connerie)!

Pour ceux qui prendront le départ de cette Marmotte ou de la Marmotte Ultra, bonnes épreuves, chanceux(ses)!

Prise 2: je me suis fait brasser par le CCS-Siboire

Prise 2 hier soir avec le CCS-Siboire, après une première en juin dernier.

Pas plus facile!!

Avec mon ami Julien Gagné au départ, qui se passe de présentation (mais quel bonheur de le retrouver!), Maxime Turcotte, récent 2e des provinciaux sur route à Baie Comeau chez les M1, ainsi qu’un certain Elliott Doyle – « la petite merveille d’Alma » – au départ, je savais que la soirée s’annonçait souffrante.

Souffrante, ce fut.

Les boys, toujours Magog via le chemin Venise?

Nope Laurent, le programme a changé, Ste-Catherine, Chemin de la Montagne pour revenir à Ste-Catherine, puis North Hatley et le chemin McFarland pour rebasculer sur Sherbrooke.

Tabarnak!

Avec une sortie de ski-roue de 25 bornes à 3:23 du kilo le matin pronto, et 3h30 de route entre Gatineau et Sherbrooke dans le buffet, ma soirée s’annonçait coton.

Ca va vous coûter une bière les boys…

Mais loin l’idée de me plaindre. Je suis venu souffrir, alors c’est parfait.

Le chemin McFarland à la sortie de North Hatley, payez-vous l’expérience: vous ne l’oublierez pas. Mon frère et moi avions l’habitude de le surnommer le « Mur de Grammont de Sherbrooke » il y a 20 ans, horrifiés que nous étions de ses pentes assassines. En fin de sortie, se hisser seulement au sommet de cette bosse est un méchant défi… 36-25, pas suffisant by the way.

Dans quoi je me suis encore embarqué?

Par chance, c’est parti de façon plus civilisée que la dernière fois, vers Rock Forest. Putain P-O, je me suis ennuyé de toi hier soir…

Par contre, ca n’a pas loupé entre Rock Forest et le chemin Ste-Catherine, ca roule encore plus vite qu’en juin dernier sur cette portion ascendante. Je suis à plus de 350 watts pendant deux minutes et ce n’est pas assez.

Mais je m’accroche.

Filippo Ganna a repris du service ce soir, mais sous une autre forme: Elliott Doyle. Putain, ce mec a du torque sur les portions de plat, pas de criss de bon sens. Relayé par Maxime, le cocktail est explosif et… indigeste.

Chemin Ste-Catherine vers Ste-Catherine justement, les boys devant manquent le KoM d’une poignée de secondes. 44 de moyenne, la bosse comprise. Pris dans une cassure, j’établis avec mon ami Steph Vallières – qui roule fort lui-aussi – un PR satisfaisant quand même, à se relayer avec un autre (excellent) coureur.

La boucle autour de Ste-Catherine sera intéressante, encore des PR dans la montée du chemin de la Montagne, preuve que je progresse encore par rapport à la rince de juin dernier. Du positif, enfin, pour moi.

North Hatley, Elliott nous joue grandiose le KoM du Manoir Hovey (Slingshot – 36 sec). Celui-là sera dur à battre sur des générations…

Dans North Hatley, les watts envoient encore, d’un coup mon ami Julien casse sa chaine. La réputation est sauve! Je fournis une partie de l’assistance en le poussant. On va se reprendre bientôt, Julien.

Après une ré-organisation, le mur du chemin McFarland se pointe, que je passe somme toute assez bien, PR bien entendu. Elliott est derrière! (il n’y a pas de petite victoire, la la lère…) 🙂

Le retour sera effectué à vive allure sous l’impulsion d’Elliott qui s’est refait une santé, et de quelques autres, toujours aussi efficaces.

Somme toute une très belle soirée où je me suis fait certes brasser, mais pas complètement rincer comme la dernière fois. Y’a du progrès… c’est encourageant.

Les gars du CCS-Siboire? Des machines. Mais des machines ultra-sympathiques. Je pense notamment à Maxime, hyper-affuté. Le Chris Froome du Québec. Pas un pet de graisse… Pour ceux qui me connaissent: à côté de lui, je suis un obèse. Respect Maxime!

Merci les boys; on remet ca. Ca vous a coûté une bière… vous l’avez honoré!

Vuelta: Roglic, n’importe quoi!

J’avoue ne pas bien comprendre la stratégie de course employée hier par Primoz Roglic et les Jumbo-Visma.

Plus tôt cette saison, Primoz Roglic a perdu Paris-Nice ET le Tour de France en raison de chutes. Dans le registre, il a beaucoup donné.

Il tient une excellente condition sur cette Vuelta, il est en rouge, et seul Mas et Lopez semblent pouvoir encore le titiller légèrement pour la gagne.

Il reste de nombreuses étapes avec des arrivées en altitude, notamment en 3e semaine qui sera difficile.

Il a donc largement des occasions de creuser son avance, et il sera difficile à déloger.

Qui plus est, la dernière étape – un chrono de 33 bornes – l’avantagera aussi!

Enfin, il a une solide équipe autour de lui, avec notamment Kuss et Kruijswijk en montagne.

Hier dans la dernière (et la seule) patate du jour, il attaque alors que le sommet est situé à 15 bornes de l’arrivée. Mouais… pas sûr: il avait encore Kuss à ses côtés, donc pourquoi attaquer à cet endroit? L’échappée devant avait 13 minutes d’avance en plus, l’étape était pliée, il ne s’agissait que de rentrer tranquille avec ses adversaires directs.

Voyant l’attaque, tu te dis que Roglic joue la carte de l’intox psychologique, voulant probablement marquer ses adversaires de sa supériorité. C’est toujours bon de rappeler à tout le monde c’est qui le patron. Que tu es en contrôle, que tu fais ce que tu veux. Ok.

Je me dis « il va se relever en haut », surtout qu’à la bascule, il n’a qu’une vingtaine de secondes d’avance sur ses poursuivants, dont les deux Movistar Mas et Lopez.

Ben non, descente à bloc! Prise de risques maximum.

Va falloir m’expliquer là!!!

Et ca n’a pas loupé: sa roue arrière qui glisse dans un virage, Roglic s’étale. Il s’en tire avec des égratignures, a pu repartir très vite et finir avec ses trois poursuivants, ouf, Vuelta sauf jusqu’à… demain… Faudra voir comment il récupère de cette nouvelle gamelle.

Mais pourquoi cette prise de risque dans cette descente? L’exemple de Valverde n’a pas suffit?

Roglic a été très chanceux: il aurait pu se relever avec une clavicule sautée…

Jamais je n’aurais agi ainsi en tête d’un grand tour, bien entouré, alors qu’il reste un paquet d’étapes pour faire la différence sans prendre de tels risques…

Pour moi, c’est du grand n’importe quoi à ce niveau de professionnalisme. Je vous rappelle que le seul but dans la vie de Primoz Roglic, c’est de gagner des courses cyclistes. Point barre.

Sinon, la Jumbo-Visma a choisi de laisser aller (temporairement) le maillot rouge, enfilé par un norvégien Odd Christian Eiking de chez Intermarché-Wanty-Groupe Gobert qui, du coup, n’en revient pas de si belle aubaine.

Décidément, le cyclisme norvégien a le vent dans les voiles ces jours-ci, avec ses récentes étincelles sur le Tour de l’Avenir. L’avenir en cyclisme, justement, semble bien assuré pour ce pays!

Si vous voulez voir descendre un fer à repasser, payez-vous les images d’Enric Mas en descente. Hier, après chaque lacet, on le voyait parler dans la radio, certainement pour demander à son équipier Lopez juste devant de descendre moins vite.

Enfin, Guillaume Martin nous refait le coup du Tour de France en se replaçant au général au profit d’une seule étape. Comme si les grands leaders ne croyaient pas trop en la menace Guillaume Martin; à ce petit jeu, un jour, ca pourrait bien leur échapper… Faudra voir ce que Martin peut faire dans les prochains jours pour préserver sa place sur le podium.

Et une belle lutte se dessine entre Egan Bernal et Alexandr Vlasov pour le maillot blanc de meilleur jeune, ce qui pourrait pimenter voire dynamiter la course dans le groupe des favoris sur les prochaines étapes.

Bernal, qui ne court pas très bien lui non plus: sur l’attaque de Roglic, c’est lui qui fait le premier effort de chasse derrière, alors qu’il a les deux Movistar avec lui… heu, Egan, c’est pas à toi de passer! Un kilomètre plus loin, ca n’a pas loupé quand les deux Movistar ont commencé à appuyer: largué, Bernal! Je comprends pas à ce niveau de professionnalisme.

Mais le reste de cette Vuelta va être passionnant!

Plan B: l’histoire des Jumbo-Visma sur le Tour 2021

Excellent documentaire sur l’aventure de l’équipe Jumbo-Visma sur le Tour de France 2021 (55min).

https://www.youtube.com/watch?v=9CZipumvc38

Le Tour de l’actualité

L’actualité commentée des derniers jours dans le monde du cyclisme sur route.

1 – Vuelta

Déjà le premier jour de repos aujourd’hui, et neuf étapes de complétées (déjà!).

La situation de course commence à se décanter, surtout hier avec la difficile 9e étape qui a permis de faire du ménage au général.

Primoz Roglic apparait plus que jamais un solide leader, mais la course n’est pas encore jouée.

Les Movistar me surprennent, beaucoup même puisqu’on n’a pas eu l’habitude de les voir à pareil niveau ces 24 derniers mois.

Enric Mas, 26 ans, présenté par certains comme le successeur de Contador, est 2e du général à 28 petites secondes du slovène. Son coéquipier Miguel Angel Lopez est 3e, mais à plus de 1min20 du maillot rouge.

De quoi quand même bien animer la course!

Pour la suite, le gros enjeu, c’est que personne ne connait les limites d’Enric Mas sur cette Vuelta. Jusqu’où peut-il aller?

Je crains toutefois que la stratégie chez Movistar soit de courir au millimètre, question de préserver et d’assurer au minimum les places de 2 et 3 au classement général. Pour la première équipe espagnole en WorldTour, une bonne prestation sur le tour national relève d’une importance capitale, surtout que l’équipe a semblé sous-performer ces derniers mois.

Et puis, en courant au millimètre, on reste en position d’exploiter une défaillance de Roglic, ce qui s’est déjà vu dans le passé sur un grand tour pour le slovène…

Les Ineos Yates et Bernal semblent un peu juste en montagne lorsque ca accélère pour le moment, mais la Vuelta est encore longue. Ne les enterrons pas.

On attaquera demain quatre étapes parfois casse-pattes, mais somme toute moins difficile que plusieurs dans cette première semaine. Les affaires (très) sérieuses reprendront le week-end prochain avec deux étapes très difficiles, avant d’entamer une troisième semaine qui sera aussi éprouvante, surtout la 18e étape.

2 – Vuelta, la Bahrain-Victorious atomise!

Sinon, avez-vous vu les résultats de la 9e étape hier? Caruso 1er, Haig 4e et Mader 7e pour la Bahrain-Victorious.

Landa a certes perdu pas mal de temps pour le général, mais l’équipe continue sa série de succès… parfois surprenante.

3 – Vuelta, la chute de Valverde

La chute d’AleJet dans une descente récemment a fait couler beaucoup d’encre.

Personnellement, je ne comprends pas que Valverde, un coureur de grande expérience, ait fait l’erreur de descendre mains sur les cocottes.

Il est clair qu’on était dans une phase de course agressive, avec un Carapaz qui tentait de sortir. Valverde était au contrôle pour Movistar, flairant le bon coup peut-être.

Il roule dans une aspérité de la route, sa main glisse, l’espace d’une fraction de seconde il sort de sa trajectoire, tente de se récupérer pour terminer son virage, mais part à la faute en glissant de la roue avant.

Morale de l’histoire, toujours les descentes de cols à haute vitesse les mains en bas du guidon!!!

4 – Tour de l’Avenir

Victoire finale du Norvégien Tobias Halland Johannessen après une domination assez nette de toute son équipe de Norvège durant la semaine de course.

Le grimpeur espagnol Carlos Rodriguez – qui appartient à l’équipe Ineos – aura cependant mis le feu hier sur l’Iseran et ensuite le Petit St-Bernard, Johannessen devant son salut et sa victoire finale à son… frère jumeau, auteur d’un gros boulot sur l’étape d’hier pour sauver le maillot jaune de son frère. Quant c’est la famille…

Les coureurs canadiens terminent loin, avec l’Ottavien Carlson Miles 52e du général à plus d’une heure du maillot jaune, honorable prestation quand même. L’expérience acquise du haut niveau est inestimable pour ces jeunes coureurs pour la suite de leur carrière.

5 – Mathieu Van Der Poel

Le champion néerlandais a déclaré forfait pour les Mondiaux de VTT (Mtb) le week-end prochain à Val di Sole (Italie) et c’est bien dommage. Son dos le fait encore souffrir.

MVDP se tourne désormais vers la route: Benelux Tour d’abord, avant ses autres objectifs, Mondiaux et… Paris-Roubaix.

6 – Bretagne Classic

C’est le week-end prochain en Bretagne et on annonce un joli plateau, avec notamment Julian Alaphilippe, Wout Van Aert et un certain Tadej Pogacar. Ils ont probablement tous en tête les Mondiaux fin septembre!

À noter que l’épreuve comporte certains secteurs de gravel.

7 – Lachlan Morton

Intéressant vidéo sur le récent « Alt Tour » de ce coureur hors norme, spécialiste de l’ultra.

8 – Entrainement polarisé

Efficace, ce type d’entrainement? Personnellement, j’en suis convaincu. Guy Thibault fait le point dans cet article paru la semaine dernière, quelques références pertinentes à l’appui.

Je vous rappelle mes deux articles publiés sur ce sujet en juin dernier, réalisés en collaboration avec Guy. C’est ici et ici.

Les meilleurs braquets en gravel

Suite à mon article sur les meilleures et moins bonnes combinaisons plateaux-cassettes publié en novembre dernier, vous avez été plusieurs à me demander un équivalent pour les vélos « gravel », dont la popularité est en explosion partout.

Sram vient d’ailleurs de sortir très récemment sa gamme « XPLR » spécifiquement dédiée au gravel bike, rejoignant ainsi ses concurrents Shimano (GRX) et surtout Campagnolo (Ekar) qui offrent tous deux depuis plusieurs mois déjà des gammes spécifiques à la pratique gravel.

Tous ces groupes offrent une multitude de combinaisons possibles de braquets et il est difficile – plus difficile que pour les groupes route – de s’y retrouver pour identifier les meilleures combinaisons.

Surtout qu’en gravel, on peut monter des groupes spécifiques gravel, mais aussi des groupes route avec développement « de montagne », voire des groupes typés Mtb (VTT). Certaines courses de gravel prestigieuses aux États-Unis ont d’ailleurs été récemment gagnées sur des vélos mtb (VTT), légèrement adaptés gravel notamment au niveau du guidon.

Petit tour d’horizon pour s’y retrouver un peu.

Transmission double ou mono-plateau?

Pas de doute sur ce point dans mon esprit: l’avenir du gravel est au mono-plateau. Les vélos mtb (VTT) y sont passés depuis quelques années, dans le contexte où on peut monter des cassettes avec un étagement très large.

Ce qui fait la différence, c’est la simplicité: un seul dérailleur à gérer, moins de câbles, moins de risque de dérailler, moins d’encombrement, plus d’espace sur le cadre pour y loger notamment des bagages, plus de dégagement pour chausser un pneu arrière plus large, les bénéfices l’emportent largement selon moi.

Plus encore si vous optez pour un gravel bike équipé d’un « dropper post », une tendance qui nous vient aussi du mtb. Avec une autre manette à gérer au guidon, il est pratique d’éviter celle du dérailleur avant.

La nouvelle gamme Sram XPLR propose d’ailleurs un dropper post, preuve que c’est appelé à se répandre sur les prochains gravel bike.

Un dropper post permet de baisser temporairement la selle pour passer des sections de descente difficiles, où il faut basculer le poids du corps vers l’arrière de la machine afin de limiter les risques de passer par dessus le guidon. Très pratique si vous prévoyez une pratique gravel « extrême »: certains arpentent même les sentiers parfois difficiles de mtb avec leur gravel bike!

La suite de cet article se concentre donc sur les groupes mono-plateau des compagnies Sram, Shimano et Campagnolo.

Des philosophies différentes

Chez Sram, on offre des groupes mono-plateau avec 12 vitesses. Le groupe Campagnolo Ekar est actuellement le seul à proposer 13 vitesses. Chez Shimano, on traine un peu la patte, avec seulement 11 vitesses disponibles. Du moins pour le moment.

Évidemment, en mono-plateau, pas de dédoublement de développement entre celles retrouvées sur le grand ou le petit plateau. En mono-plateau, présenter davantage de pignons sur la cassette arrière est donc un réel plus.

Dans ce domaine, si vous choisissez un gravel bike mono-plateau, le bon choix est donc Campagnolo Ekar sans aucun doute. Vous gagnez un pignon par rapport à la gamme Sram XPLR, ce qui sera appréciable sur les parcours accidentés.

Si c’est Shimano qui vous intéresse, optez pour un groupe double-plateau à l’avant, surtout que les dérailleurs arrières de la compagnie sont limités à un pignon de 42 dents maximum. Bref, chez Shimano, le mono-plateau n’est pas intéressant par rapport à l’offre Sram ou Campagnolo présentement.

Les trois compagnies offrent également des philosophies différentes d’agencement plateau-cassette.

Chez Sram, huit plateaux avant différents offerts (les 36, 38, 40, 42, 44, 46, 48 et 50!), pour seulement une cassette arrière « officielle gravel XPLR », la 10-44. On peut cependant ajouter deux autres cassettes qui fonctionneront aussi, soit la 10-36 (venue du groupe route) ou la 10-50 (venue du groupe mtb).

Chez Campagnolo, c’est différent: on n’offre que quatre options de plateaux avant (38, 40, 42 et 44) mais trois cassettes arrière typées gravel, soit les 9-36, 9-42 et 10-44.

Campagnolo est donc actuellement la seule compagnie offrant un groupe gravel 13 vitesses avec un pignon de 9 dents. J’y reviendrai, car cela comporte de réels avantages face à la concurrence.

Enfin chez Shimano, c’est plus limité si on se limite aux groupes typés gravel mono-plateau (GRX): deux choix de plateaux (40 ou 42) et deux choix de cassettes (11-40 ou 11-42). Mais chez Shimano, les groupes route et mtb offrent beaucoup d’autres possibilités, incluant l’accès à une cassette avec un départ 10 dents. En mariant les pièces de divers groupes, on peut trouver son bonheur, mais c’est plus compliqué.

La clé, l’étagement

Pour moi, en gravel bike, l’enjeu est la versatilité ou la polyvalence du vélo, qui doit pouvoir s’adapter rapidement à une foule de terrains variés: de la section d’asphalte très roulante (autant que sur la route) à une section gros gravier très technique en montée, exigeant de très petits développements.

L’écart entre le plus gros et le plus petit développement sur votre machine est donc capital. Probablement plus que la progressivité des développements, très importante sur les vélos de route axés compétition.

Et comme plus petit développement, vous voulez très probablement un rapport 1:1, par exemple un 44-44, ceci afin de grimper les pentes les plus raides assis sur la selle. De nombreux pratiquants de gravel m’ont confié qu’un rapport 1:1 est très utile pour se sortir de mauvais pas.

Une cassette qui offrirait un grand étagement ainsi qu’un plus petit développement au rapport de 1:1 est donc pour moi d’un intérêt particulier.

Et selon ce critère, un seul choix possible: Campagnolo Ekar 13 vitesses plateau avant de 42, cassette arrière 9-42. Soit un étagement de 3,67, obtenu en soustrayant le ratio plateau/pignon le plus petit et le plus grand.

Cette combinaison vous offre le 42-9, 42-10, 42-11, 42-12, 42-13 et 42-14 lorsqu’il faut emmener de la braquasse sur portions roulantes. De quoi toujours trouver le bon braquet! Et le 42-9 n’est pas loin du 53-11 en terme de développement…

Ca grimpe sévère sur de la gravelle lousse? Vous avez le 42-36 ou le 42-42 (au ratio 1:1) pour vous tirer d’affaire.

Dur à battre.

Avec la cassette Sram XPLR 10-44 gravel, votre meilleure option est un plateau 44 dents devant. Vous obtenez un 44-44 en cas de montée sévère, et le 44-10 pour les portions les plus roulantes. Étagement total? 3,40, certes moins intéressant que chez Campagnolo, et c’est là que Sram paye le fait de ne pas disposer d’un groupe 13 vitesses.

Chez Shimano, les étagements sont nettement plus petits et moins intéressants. La combinaison plateau de 42 devant avec cassette arrière 11-42 vous donne certes un 42-42, mais aussi un étagement de seulement 2,82, loin derrière Sram ou Campagnolo. Le 42-11 peut vite vous limiter.

Encore une fois, chez Shimano, optez actuellement pour les groupes double-plateau, vous serez nettement mieux servi.

Enfin, pour ceux visant une pratique plus « extrême » du gravel, donc nécessitant des développements plus petits, deux combinaisons m’apparaissent très intéressantes.

Chez Campagnolo Ekar, le plateau 38 couplé de la cassette 10-44. Étagement de 2,94, et vous disposez du 38-44 (très très petit) et du 38-11 jusqu’au 38-15, dent par dent, pour les sections roulantes.

Vous avez l’équivalent chez Sram avec le plateau 38 et la cassette 10-44. Le 12 dents en moins!

D’autres étagements à préférer

Entre le Campagnolo Ekar plateau 42 cassette 9-36, l’Ekar plateau 40 cassette 9-42 et le Sram XPLR plateau 46 cassette 10-44, l’étagement est proche de 3,50 pour ces trois combinaisons.

Lequel choisir?!

À privilégier selon moi, l’Ekar plateau 40 cassette 9-42, qui vous donne l’option intéressante du 40-42, soit un ratio inférieur à 1:1, pour un grand développement de 40-9, très intéressant.

Les suspensions, l’avenir du gravel?

Les suspensions, qu’elles soient avant ou arrière, sont déjà apparues sur les vélos gravel.

BMC par exemple offre des cadres gravel dotés d’élastomères à l’arrière pour filtrer les vibrations.

Specialized et son fameux « Diverge » offre également une suspension avant intégrée au jeu de direction, appelé « Future Shock suspension ».

Ce ne sont là que deux exemples parmi d’autres.

Il est intéressant de noter que la nouvelle gamme Sram XPLR offre des fourches avant à suspension, intitulées « Rudy », avec travel de 30 ou de 40mm.

Avec le dropper post aussi offert sur la gamme Sram XPLR, la compagnie américaine se distingue des deux autres sur ces périphériques.

Je pense que les vélos gravel dans les prochaines années seront de plus en plus équipés de dropper post et de suspensions, à l’avant comme à l’arrière, avec évidemment des systèmes permettant de les bloquer lorsque le terrain devient roulant.

En ce sens, le vélo gravel devient de plus en plus un entre-deux entre le vélo de route et le vélo mtb (VTT), ce qui permettra à de plus en plus d’usagers de n’acheter qu’un seul vélo, un gravel, leur permettant une belle polyvalence dans les usages.

On verra probablement de plus en plus de gravel bikes sur les sentiers de Mtb (VTT), du moins ceux qui ne sont pas trop techniques!

Le Tour de l’actualité

Après deux semaines de ressourcement, reprise sur La Flamme Rouge avec les nouvelles cyclistes qui ont retenu mon attention au cours des derniers jours.

1 – Vuelta 2021

C’est parti ce samedi du côté de Burgos, avec la victoire attendue de Primoz Roglic sur un (court – 7.1 km) contre-la-montre qui convenait parfaitement à ses qualités.

Pour moi, les nouvelles sont ailleurs.

Elles sont surtout du côté de Sepp Kuss et de Romain Bardet, deux excellents grimpeurs qui terminent respectivement 12e et 14e, à seulement 15 et 17 secondes de Roglic.

Quant tu as des grimpeurs qui se distinguent dans le prologue ou le premier chrono, donc en tout début d’épreuve, tu dois les prendre très au sérieux pour la suite. C’est qu’ils sont prêts, qu’ils ont de la puissance et qu’ils sont affutés. Donc que ca fera mal dans les cols quant ils accéléreront.

Romain Bardet annonce des jambes de feu, après un gros stage d’entrainement en altitude et le Tour de Burgos.

Sepp Kuss jouera certes les équipiers de luxe pour Roglic au sein de la Jumbo-Visma, mais sera également ravi de servir de leader de rechange si le champion slovène devait chuter ou essuyer une défaillance.

Outre la toute puissance Jumbo-Visma et un titre à défendre, quatre autres équipes s’amènent avec un gros « line-up » sur cette Vuelta.

Les Ineos-Grenadier d’abord, bien sûr: Bernal, Carapaz le nouveau champion olympique sur route, Pidcock, Yates, Sivakov, pour ne nommer que ceux là. Ouf…

La Bahrain-Victorious ensuite, avec les Landa, Caruso, Haig, Mader, Padun, Poels et l’autre slovène, Tratnik. Ouf… (encore!) L’équipe n’a pas de pression particulière, c’est un avantage, et saisira toutes les opportunités tant pour des victoires d’étape de prestige, que pour les divers classements.

Enfin, l’UAE Team Emirates et Astana possèdent de nombreux coureurs capables de viser un top-5, et surtout de belles victoires d’étapes. Je pense chez UAE aux De La Cruz, Dombrovski, Majka, Trentin, Polanc, et chez Astana aux frères Izaguirre, à Vlasov bien sûr, Aranburu déjà 2e du premier chrono, ainsi qu’à Fraile et qu’au vieux briscard de Luis Leon Sanchez.

Sinon, il sera intéressant de suivre quelques autres coureurs sur cette Vuelta: Aru (qui a annoncé sa retraite sportive au terme de cette Vuelta), Schachmann malheureusement tombé hier, Guillaume Martin, Vansevenant, Carthy, Demare dans les sprints, Mas et Lopez qui ont la pression du côté de Movistar la première équipe espagnole en WorldTour, Nieve, Ciccone et Elissonde.

Deux Canadiens au départ chez Israel Start-Up Nation, soit James Piccoli et Alexander Cataford.

2 – Vuelta 2021 (bis)

Le premier rendez-vous c’est aujourd’hui avec l’arrivée en altitude du côté de Picon Blanco. Un premier test pour secouer le cocotier, afin de savoir qui tiendra, et qui montrera déjà des signes de faiblesse.

L’étape fait 203 kilomètres tout de même, mais se résumera à une course de côte sur les derniers 7 kms.

Pour la gagne et ceux qui seront certainement devant, ben vous prenez les mêmes, à peu de choses près (Roglic, Kuss…) que sur la récente arrivée à cet endroit sur le Tour de Burgos.

https://youtu.be/8KjOP4er9wo

3 – Le courage de Premier Tech

C’est l’histoire qui a retenu le plus mon attention ces dernières semaines: Premier Tech a annoncé qu’elle retirait sa participation dans l’équipe Astana, participation qui avait pourtant considérablement augmenté en 2021.

Raison: incompatibilité des objectifs pour 2022 et les années suivantes.

Ce qu’il faut surtout comprendre, c’est que Premier Tech n’était pas d’accord à investir autant d’argent dans le cyclisme au sein d’une équipe qui a, à sa tête, un personnage aussi controversé qu’Alexandre Vinokourov.

Premier Tech avait déjà mis beaucoup de pression avant le Tour, évinçant l’ex-coureur kazakh de la direction de l’équipe, et imposant entre autre un directeur sportif comme Steve Bauer, canadien.

Une situation qui n’avait pas plu du tout bien sûr à Vinokourov, qui avait immédiatement entrepris des démarches judiciaires pour se faire valoir.

En clair, récemment, Vino a dit aux puissants financiers kazakhs derrière l’équipe « c’est moi ou c’est Premier Tech« .

Les Kazakhs ont bien sûr choisi de rester fidèles à Vinokourov, probablement en tenant compte des « services rendus » ces dernières années.

Je salue le courage de Premier Tech qui a su se tenir debout, défendre certaines valeurs, une vision « propre » du cyclisme surtout. Bye bye Astana.

Premier Tech serait en discussion avec une autre équipe WorldTour pour rester dans le milieu en 2022 et après. C’est tout ce que je leur souhaite, en considérant bien sûr que beaucoup d’autres équipes ont une autre éthique qu’Astana, et qui valent la peine d’investir. Je pense notamment à certaines équipes françaises.

Wait and see pour la suite, et espérons que cela pourra concrétiser un avenir pour certains de nos coureurs québécois et canadiens très prometteurs.

4 – Tour de l’Avenir

Ca fait plaisir: une équipe canadienne a pris le départ du Tour de l’Avenir, souvent présenté comme le Tour de France des U23.

Trois Québécois en font partie: Robin Plamondon, Raphael Parisella et Francis Juneau.

Le Tour de l’Avenir, c’est un endroit formidable pour se faire voir, dans le but de décrocher un premier contrat pro.

Wait and see pour la suite sur cette épreuve. Pour le moment, les Danois et les Néerlandais se tirent la bourre.

D’autres jeunes Québécois se distinguent actuellement en Europe, notamment Matisse Julien, 2e de la dernière étape de la Ronde des Vallées. Bien!

5 – Transferts

Une autre dossier intéressant en cette saison est celui des transferts en prévision de la saison prochaine.

La grosse nouvelle dans ce domaine c’est le transfert de Peter Sagan vers Total Énergies. Sagan amène avec lui plusieurs autres coureurs dont son frère Uraj et Daniel Oss bien sûr, mais aussi du staff d’encadrement et… Specialized, qui équipera donc l’équipe française en 2022. Des millions d’euros! (mais on est loin de Lionel Messi…)

Parmi les autres transferts très intéressants, ceux qui impliquent l’équipe UAE Team Emirates, très active actuellement pour manifestement renforcer le soutien qu’on veut offrir à Tadej Pogacar, qui a signé chez eux jusqu’en… 2027! C’est ainsi qu’on a recruté Joao Almeida, tout juste vainqueur du Tour de Pologne, ainsi que les grimpeurs Marc Soler, George Bennett et Pascal Ackermann. Visiblement, chez UAE, on n’a pas de problèmes d’argent.

La Bora-Hansgrohe voit aussi tout un renouvellement s’opérer, avec la perte de Peter Sagan. Elle recrute Alexandr Vlasov en partance de chez Astana donc, mais aussi Marco Haller, Jay Hindley et Sergio Higuita, comme si l’équipe voulait se recentrer sur les courses par étape pour les années à venir. Elle met aussi la main sur le sprinter Sam Bennett, en partance de Deceuninck n’ayant pas apprécié de ne pas être retenu sur le dernier Tour de France. Les déclarations de Patrick Lefevere par la suite n’ont certainement pas dû aider!!!

D’autres transferts d’intérêt: Alexandre Kristoff vers Intermarché Wanty (ca sent la fin de carrière), John Degenkolb vers Team DSM, Esteban Chaves vers EF Education, Tony Gallopin vers Trek-Segafredo et Brian Coquard vers Cofidis.

6 – Thibault Pinot, Antoine Duchesne, les retours

Après des mois compliqués, qui nous ont fait douter de son avenir dans le cyclisme même, Thibault Pinot reprend cette semaine la compétition sur le Tour du Limousin, avec comme objectif de se tester en vue d’une bonne fin de saison, notamment du côté des classiques italiennes de septembre et octobre prochain. Très bien! Je lui souhaite une excellente reprise, surtout sans douleurs dans le bas du dos.

Antoine Duchesne a également été vu en forme sur le récent Tour de Pologne et ca fait plaisir, après des mois compliqués pour lui aussi. Espérons une belle fin de saison, possiblement aux côtés de son leader français.

7 – Mathieu Van Der Poel, le grand défi

Déçu d’avoir manqué son objectif de l’année, l’or olympique en VTT (mtb) pour une chute stupide, le champion néerlandais s’est fixé un nouvel objectif, et c’en est tout un: devenir triple champion du monde en 2021, soit sur cyclo-cross, sur route et en VTT (mtb).

Rien de moins!

Remarquez que pour le titre en cyclo-cross, c’est déjà fait.

Celui du VTT se déroulera le 28 août prochain du côté de Val di Sole en Italie, sur un parcours qu’il affectionne beaucoup. Il a de réelles chances, mais les derniers jours ont été inquiétants: il a dû couper à son stage d’entrainement en altitude en raison de maux de dos, possiblement une conséquence de sa chute à Tokyo. Faut voir la suite, des traitements sont prévus ces jours-ci.

Les Mondiaux sur route auront lieu fin septembre en Belgique, dans les Flandres. 268 kms à parcourir entre Anvers et Louvain, 2 560m de dénivelé. Ca sera usant, donc parfait pour MVDP.

C’est jouable, et ca serait tout un exploit!

Roglic, Dumoulin, Dennis sauvent leur saison, Houle confirme

Ils sont plusieurs à avoir sauvé leur saison hier sur le chrono des Jeux Olympiques.

D’autres ont fait le saut au niveau du parcours, pas mal plus compliqué à gérer que prévu. Il faisait chaud, c’était très casse-pattes avec 800m de dénivelé sur 44 kms. Les coureurs partis trop vite – Ganna, Kung, Van Aert – l’ont payé cash.

Primoz Roglic nous a rappelé quel champion il était hier, car outre sa victoire, il met une grosse valise à tout le monde: plus d’une minute sur son dauphin Dumoulin!

Une minute!

Rappelons que Primoz Roglic est peut-être l’athlète ayant obtenu la plus haute valeur sur un test de VO2max de l’histoire. Autrement dit, un moteur exceptionnel.

Roglic sauve ainsi une saison compliquée pour lui, car on l’attendait notamment sur le Tour où une chute un peu bête l’a contraint à l’abandon. Même plus tôt dans sa saison, ses résultats n’ont pas été aussi tranchants que ces trois quatre dernières années.

Il a remis les pendules à l’heure hier. On attend encore la confirmation de sa participation à la prochaine Vuelta, dont il est le tenant du titre. Ca ferait un beau duel avec Egan Bernal, vainqueur en mai dernier du Giro!

Ca fait également plaisir de revoir Tom Dumoulin à un très haut niveau. Le coureur néerlandais donne enfin matière à satisfaction pour ce pays qui a joué de malchance – ou d’incompétence! – sur la course sur route des femmes, et qui a vu Mathieu Van Der Poel chuter dans l’épreuve de Mtb (VTT).

Quant on connaît l’engagement mental que requiert un tel chrono, je pense que Dumoulin a actuellement une tête bien en ordre.

Troisième hier, un autre sacré talent en cyclisme, Rohan Dennis. Quant il s’agit de chronos accidentés, le coureur australien n’est jamais loin de la gagne.

Dennis et Dumoulin sauvent également leur saison par cet excellent résultat hier. Pour Dennis c’était maigre jusqu’ici, le prologue du Tour de Romandie seulement. Dumoulin devait se rassurer après un break du cyclisme.

Grosse déception pour Kung, 4e hier, une semaine après sa déception sur le dernier chrono du Tour. Pas facile.

Ganna a explosé au 2e tour hier. Pas une grosse surprise, le parcours était juste trop dur pour son gabarit.

En revanche, je suis surpris de Wout Van Aert que j’attendais nettement mieux. La fatigue le rattraperait-il? C’est du moins ce qu’il a laissé entendre en entrevue post-course. On le comprend, il a beaucoup donné sur le Tour et dans la course sur route de ces JO.

Hugo Houle, la confirmation

Excellente, vraiment excellente place du Québécois Hugo Houle sur ce chrono des Jeux de Tokyo hier, avec cette belle 13e place, à un peu moins de trois minutes de l’extra-terrestre Roglic (48 de moyenne sur le chrono).

Pour Hugo, c’est un résultat qui vaut une victoire.

Surtout, je pense que c’est une confirmation de sa nouvelle valeur athlétique. Il avait déjà signé un excellent chrono sur l’avant dernière étape du Tour, il y a une semaine. Hugo progresse régulièrement, c’est évident, depuis quelques années et en particulier depuis 2-3 ans ou il rejoint progressivement les meilleurs du peloton.

Ses résultats sont également très constants, logiques, fiables. C’est rassurant.

Il fallait de la caisse pour rouler à 46 de moyenne hier sur ce parcours.

On souhaite désormais pour Hugo d’accrocher une belle victoire chez les pros, ca serait tellement bien! Il en est tout à fait capable, son équipe a de plus en plus confiance en ses moyens, ca peut le faire. Une semi-classique italienne de fin de saison? (Milan-Turin, les Trois Vallées Varésines) Une étape sur une prochaine course d’une semaine?

Hugo pourrait être au départ des prochains Championnats canadiens début septembre à Saint-Georges de Beauce. Il est aujourd’hui le meilleur rouleur chrono du Canada, surtout si le parcours présente du dénivelé. Il a un bon coup à jouer sur le chrono et sur la course sur route. Il a déjà été champion canadien au chrono chez les élites en 2015, mais un titre de champion canadien sur route élite manque toujours à son palmarès, après l’avoir décroché en junior et en espoir.

En refaisant un peu de fraicheur, il serait un sacré client sur ces Championnats canadiens.

Annemiek Van Vleuten, la valise aussi

Les néerlandaises ont fait oublier hier leur course sur route catastrophique en prenant la première et la troisième place du chrono.

Van Vleuten s’impose avec près d’une minute d’avance sur la suissesse Reusser, inattendue 2e hier, soit une belle valise à tout le monde.

Autrement dit, ce chrono hier s’est gagné par deux coureurs nettement au dessus du lot, Roglic et Van Vleuten.

La troisième place revient à Van Der Breggen, pas une surprise.

12e et 14e place pour les Canadiennes Kirchmann et Canuel. Je voyais Canuel un peu mieux, mais il suffit parfois de peu pour se trouver dans un jour de moins bien. Trois Canadiens(ennes) dans les 15 premiers hier, il (elles) n’ont pas démérité.

Côté français, Cavagna se loupe complètement, et Labous est 9e du chrono chez les femmes. Pas de quoi être satisfait. Des JO difficiles pour l’équipe de France d’ailleurs, avec un Gaudu qui rate le podium de peu sur la route, et les françaises qui se loupent aussi complètement à la fois dans la course sur route et sur l’épreuve VTT (Mtb) où Lecomte et Ferrand-Prévost étaient pourtant archi-favorites.

Anna Kiesenhofer, très rafraîchissant comme histoire

Pas de coach. Pas d’équipe professionnelle. Juste elle, sa planif, son organisation toute personnelle. Et au bout l’or, avec un peu de chance aussi bien sûr. Une belle histoire!

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