Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 12 of 350

Un Giro en demi-teinte?

Pour beaucoup, le Giro d’Italia est la plus belle course cycliste du monde.

La 105e édition s’élance vendredi depuis Budapest en Hongrie, site du grand départ et où trois étapes seront disputées, dont un court chrono de 9,2 petits kilomètres lors de la 2e étape.

On mettra ensuite le cap sur la Sicile et son volcan l’Etna, puis la remontée sur Naples, le golfe de Gênes, pour finir avec les Alpes et les Dolomites avant l’arrivée à Vérone le 29 mai prochain.

Je ne parviens pas à m’emballer pour cette édition du Giro, et j’estime les risques assez grands qu’on s’y ennuie cette année.

D’une part, le parcours m’apparait un peu fade, sans grand point fort. 26 petits kilomètres de chrono, huit étapes de 172 kms ou moins, seulement six étapes que l’on peut considérer comme des étapes de montagne et encore! certaines sont classées ainsi parce qu’on a juste, à la fin de l’étape, une ascension comme celle de l’Etna sur la 4e étape.

Seulement deux cols de plus de 2000m seront franchis, les deux lors de la 20e étape entre Belluno et la Marmolada, soit le Pordoi (2239m), pas très difficile, ainsi que l’ascension finale avec le Passo Fedaia (2059m).

La plupart du temps, les cols culminent autour de 1500m.

Enfin, pas moins de neuf étapes proposent des parcours plats ou assez plats qui devraient favoriser les sprinters.

D’autre part, le plateau de coureurs qui prendront le départ m’apparait assez pauvre cette année. Seulement 5 des 20 meilleurs coureurs mondiaux y participent!

Enfin, un seul coureur canadien au départ, Alex Cataford chez Israel-Premier Tech. Ce coureur va vite sur les chronos, et pourrait nous surprendre je suppose s’il fait, par exemple, le coup du kilomètre sur certaines étapes de plat. En manque de points UCI, l’équipe Israel-Premier Tech débarque sur ce Giro avec une formation somme toute très moyenne, et ne devrait logiquement pas beaucoup peser sur la course, aussi bien au général que dans les classements connexes, ni même sur les victoires d’étapes même si leur sprinter Nizzolo est de l’aventure. Mais face à la concurrence dans le registre, je ne suis pas optimiste.

Les étapes à surveiller

Les trois premières d’abord, surtout en raison de la présence au départ de Mathieu Van Der Poel qui n’a pas caché son ambition de décrocher le maillot rose tôt dans la course.

S’il réussit, son expérience du Tour l’an dernier nous prouve qu’il serait bien capable de le garder un peu, même si les pentes de l’Etna lors de la 4e étape lui feront mal. MVDP pourra cependant bénéficier de la journée de repos la veille (pour le transfert depuis la Hongrie) pour se refaire une petite santé avant d’attaquer le géant de Sicile.

Ce qui sera bien, c’est qu’avec le petit chrono du 2e jour et l’Etna le 4e jour, on sera vite fixé sur les coureurs qui pourront gagner ce Giro.

Ca ira ensuite à la 9e étape et cette arrivée en haut du Blockhaus. Un classique.

Ce Giro se jouera très certainement sur les quatre étapes de montagne vers la fin de l’épreuve et entrecoupées du dernier jour de repos, voire sur le dernier chrono de 17 bornes à Vérone le dernier jour.

Les 70 derniers kilomètres de l’étape vers Cogne seront difficiles, avec trois bons cols à franchir, mais aucun ne culminant à plus de 1600m. L’altitude ne sera donc pas un facteur déterminant.

On franchira le Mortirolo le lendemain sur l’étape Salo-Aprica, mais pas du côté le plus dur, mais bien par celui qui est plus facile, via Monno. Pour l’avoir fait plusieurs fois, rien de bien terrible pour des coureurs pros sur cette ascension. Le Santa Christina, dernière difficulté avant la plongée sur Aprica, n’est pas très difficile non plus.

Je ne suis même pas sûr si la 19e étape peut être qualifiée d’étape de montagne.

La 20e étape par contre, aucun doute! En fin de Giro après trois semaines de course, cette étape est assurément l’étape-reine de ce Tour d’Italie et avec le chrono du lendemain, il faudra quand même du jus et une bonne récup pour s’imposer sur l’épreuve.

Les favoris

Si ce Giro s’annonce ouvert, ils ne sont pas si nombreux à penser pouvoir s’imposer sur l’épreuve.

Le grand favori est selon moi l’équatorien Richard Carapaz, champion olympique en titre.

À 28 ans, il est au sommet de son art, a déjà remporté le Giro (2019) et a montré des signes de forme cette saison, notamment sur le Tour de Catalogne.

Carapaz débarque avec une bonne équipe Ineos (Porte, Castroviejo, Puccio, Sivakov, Swift…) qui a connu beaucoup de succès sur les Classiques, de quoi mettre dans de bonnes dispositions pour poursuivre la lancée. Rappelons que l’équipe Ineos a remporté trois des quatre dernières éditions du Giro, excusez-du-peu, avec Froome (2018), Geoghegan (2020) et Bernal (2021).

Sur le papier, son rival le plus sérieux est probablement Simon Yates chez BikeExchange. Il a peu couru cette saison, débarque donc frais, et a connu un bon Tour des Asturies. Son équipe semble toutefois moins puissante qu’Ineos.

À surveiller de près également, deux coureurs français, Romain Bardet et Guillaume Martin.

Bardet en particulier est sur une bonne lancée, ayant remporté le Tour des Alpes. Il vise le classement général sur ce Giro.

Martin est davantage dans l’inconnu, mais lui aussi mise surtout sur le général et il a affirmé vouloir faire mieux que sa 8e place l’an dernier sur le Tour.

Autre coureur à surveiller, car robuste dans les conditions climatiques difficiles et habituellement à son avantage sur le Giro, Joao Almeida chez UAE Team Emirates. C’est lui qui a le leadership de l’équipe qui débarque avec plusieurs autres très bons coureurs, Costa, Formolo et Ulissi notamment. Je ne vois toutefois pas Almeida suivre Carapaz dans les cols, mais le parcours propose aussi quelques étapes piégeuses qui pourraient être à l’avantage d’un coureur comme Almeida.

Une poignée d’autres coureurs seront intéressants à suivre pour ce classement général. Je pense au duo Mollema et Ciccone chez Trek-Segafredo, je pense à ce diable d’Alejet Valverde chez Movistar, je pense à Tom Dumoulin chez Jumbo-Visma, un ancien vainqueur du Giro, je pense à Kelderman ou Hindlai chez Bora-Hansgrohe, Superman Lopez chez Astana, sans oublier bien sûr les coureurs de la Bahrain-Victorious Bilbao, Landa ou Wout Poels, ce dernier ayant été vu en bonne condition récemment.

Les sprints

Ce Giro annonçant plusieurs occasions pour les sprinters, ils sont plusieurs pointures à débarquer: Cavendish, Gaviria, Demare, Bol et Caleb Ewan. Ca va batailler ferme! et ca sera probablement un des intérêts de ce Giro.

L’intérêt Van Der Poel

Je sens que le champion néerlandais voudra se tester à fond sur ce nouveau grand tour, notamment dans sa capacité de terminer l’épreuve.

Rappelons que VDP n’a encore jamais terminé un grand tour. Il a déclaré vouloir terminer ce Giro et vouloir « se tester » en troisième semaine. Son premier objectif demeure cependant le maillot rose dès le premier jour.

Les Canadiens

Comme je le disais, il n’y a qu’Alex Cataford. Les Mike Woods, Hugo Houle, Guillaume Boivin dans la même équipe sont pressentis pour le Tour. Pour ce qui est d’Antoine Duchesne, je ne sais pas et je m’attendais à le voir sur ce Giro. Espérons qu’il pourra être de la fête en juillet, ou alors sur la Vuelta en septembre.

À la télé

En France, c’est sur Eurosport.

Au Canada et au Québec, ca se complique. Il faudra être abonné à la chaine privée GCN+, ou sinon se débrouiller autrement. FloBikes ne diffuse pas ce Giro.

Une nouvelle série de courses régionales à Sherbrooke, et le VictoFest

C’est une excellente nouvelle pour le cyclisme sur route au Québec: une nouvelle série de courses régionales voit le jour à Sherbrooke, organisée par l’équipe cycliste Siboire-CCS qui se mobilise pour le vélo.

Il se passe de quoi à Sherbrooke dans le domaine du vélo en ce moment, pas de doute là-dessus. Je couvrirai d’autres nouvelles et événements de la région sous très peu, c’est excitant.

La première série de courses, ce sont quatre critériums organisés dans le parc industriel de Sherbrooke, les 12 et 26 mai ainsi que les 9 et 23 juin prochain.

Les bourses distribuées sont intéressantes, enveloppe totale de 3 000$ notamment grâce au commanditaire GFT, entreprise internationale spécialisée en solutions numériques d’affaire.

Toutes les infos sont ici.

La deuxième série est intéressante puisqu’il s’agit de trois courses sur route, mais dans des spécialités: une course de côte, la célèbre montée du sanctuaire de Beauvoir, un chrono individuel et un chrono par équipe.

Beauvoir, c’est toujours un moment fort de la saison de vélo à Sherbrooke, la courte épreuve (9,3 km) se terminant par une belle montée de presque un kilomètre, réservée aux meilleurs puncheurs et grimpeurs. Une répétition générale de l’étape en côte du GP de Charlevoix!

Cette année, c’est le 17 mai et ca vaut le déplacement. Les infos sont ici.

Le chrono individuel aura lieu le 2 juin avec trois choix de parcours, selon la caté: 5, 10 et 20 kms. Le parcours est exigeant, avec une belle longue bosse à escalader deux fois. Ca sera sélectif! Les infos sont ici.

Enfin, le chrono par équipe (équipes au choix de trois ou quatre coureurs, le temps est pris sur l’avant-dernier coureur de l’équipe à franchir l’arrivée) sera disputé le mardi 12 juillet prochain. Le parcours est linéaire et les coureurs puissants trouveront matière à bien s’exprimer. Toutes les infos sont ici.

Les coûts d’inscription à toutes ces courses sont très abordables et varient entre 17 et 27$.

Sept courses, sept belles opportunités de progresser et d’avoir du fun dans une belle ambiance, avec le Siboire-CCS et sa bière en arrière-plan… Et si vous voyez les coureurs de l’équipe devant sur les courses provinciales, il faudra se dire que ce circuit régional n’aura certainement pas nuit à la condition physique des coureurs de Sherbrooke. Un circuit régional de courses est fondamental pour le développement des athlètes, j’en sais quelque chose ayant été choyé pendant des années dans la région de l’Outaouais, notamment grâce aux critériums NRC, aux courses dans le parc et aux chronos du Ottawa Bicycle Club.

On remercie évidemment les coureurs du Siboire-CCS pour leur initiative cette saison, en espérant que le succès sera au rendez-vous!

D’autres événements près de la région

Début juillet, le VictoFest est de retour à notre grand bonheur, avec deux épreuves phare: la série mondiale GranFondo UCI, ainsi que les Championnats canadiens sur route pour les Maitres.

Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les coureurs maitres au Québec et au Canada. L’événement l’an dernier a juste été parfait.

On rappelle que ceux qui participeront à l’épreuve GranFondo UCI peuvent se qualifier pour les Mondiaux UCI de la discipline, à condition de terminer dans le premier 25% de sa catégorie.

Les Mondiaux 2022 auront lieu à Trente en Italie, dans la superbe région des Dolomites.

Pour celles et ceux qui sont attirés par le titre canadien, ca sera cette année encore très difficile car le parcours demeure un sacré défi. Légèrement modifié, il est un peu plus long (10 kms de plus que l’an dernier, pour un total de 135 bornes), avec une approche du fameux circuit différente, puisque sur un tronçon de 30 kms avec de belles bosses aussi. Ce tronçon sera emprunté à l’aller comme au retour, et les coureurs n’auront « que » trois tours du circuit à faire.

Plus près de l’événement, je ferai sur ce site une reconnaissance du parcours, question d’aussi savoir dans quoi je m’embarque…

Tous les détails de ces prochains Championnats canadiens sont ici. Ce week-end du 1-2-3-4 juillet prochain mérite votre soutien et votre participation, Alexis Pinard et toute son équipe, j’inclus les bénévoles bien sûr, ne négligeant pas leurs efforts pour faire de cet événement le meilleur de l’année cycliste au Québec.

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Romandie

Une course très décevante! Peu d’action intéressante, un parcours finalement pas à la hauteur (si vous voyez ce que je veux dire), des coureurs peu portés sur l’attaque, bref, c’était triste.

Même Thibault Pinot l’a dit!

On retiendra de ce Tour de Romandie une bonne prestation d’ensemble chez Jumbo-Visma, qui a bien contrôlé la 4e étape avant le chrono pour donner une chance à leur Australien Rohan Dennis de jouer le général. On a vu un bon Robert Gesink et les excellents Sepp Kuss et Steven Kruijswijk bien contrôler le paquet dans les ascensions finales.

Dennis s’est loupé sur le chrono, avant l’étape je n’y aurais pas crû mais c’est ce qui est arrivé. Il a pris un sacré éclat dans son épreuve de prédilection, le contre-la-montre. Surprenant.

C’est Vlasov qui s’impose au final, on le savait un sacré client après sa campagne ardennaise. On reverra ce dernier plus tard en juin avant le Tour de France qu’il s’est fixé comme objectif.

Les Suisses se consolent avec la belle 2e place au général de Gino Mader à la Bahrain-Victorious.

À souligner aussi, la belle perf de Simon Geschke chez Cofidis, qui termine très fort ce Tour de Romandie. Solide.

Enfin, j’ai aimé la prestation de Thibault Pinot sur le chrono du dernier jour, 6e temps. Il y a des signes qui ne trompent jamais. Je pense que Tibopino est en train de revenir au premier plan et la suite sera intéressante. Il part en stage d’altitude pour le moment, puis enchainera avec le Tour de Suisse et le Tour de France.

2 – Mike Woods

Il n’aura pas pesé sur la course en Romandie. Une course anonyme, je suppose que ca en prend de temps en temps.

La satisfaction chez Israel-Premier Tech sera venue de Patrick Bevin, vainqueur de la 3e étape.

3 – Mathias Fluckiger

Le champion de Mtb, médaillé d’argent de la discipline à Tokyo en 2020 et vainqueur de la Coupe du Monde l’an dernier, était de ce Tour de Romandie.

Il confie ici les difficultés de bien performer à la fois en Mtb et sur la route. Le Mtb nécessite des efforts de type « chrono » sur 90 min, la route exige des pics de puissance bien plus importants, qu’on doit pouvoir répéter à plusieurs reprises.

Intéressant.

Et voilà qui force l’admiration de coureurs comme Mathieu Van Der Poel qui ont combiné les deux disciplines avec le succès qu’on sait.

4 – Giro d’Italia

Tellement une belle course!!! Ca démarre du côté de la Hongrie ce vendredi 6 mai. On vous présente l’épreuve et ses favoris d’ici là.

5 – Paris-Roubaix Femmes

Très beau petit vidéo sur le premier Paris-Roubaix Femmes, en 2021.

6 – Équipe Femmes Trek-Segafredo sur Paris-Roubaix 2022

Un autre beau vidéo sur les à-côtés de la victoire de Elisa Longo Borghini sur Paris-Roubaix Femmes 2022.

7 – Lewis Askey

Beau reportage sur ce jeune coureur britannique lors de son récent Paris-Roubaix dantesque où, blessé au genou, il a quand même rallié le vélodrome avant que les grilles ne ferment.

8 – The WolfPack, les Ardennaises

9 – Campagnolo Levante

La célèbre marque italienne vient de lancer une paire de roues spécifique pour le vélo de gravelle, les Levante.

Rappelons qu’il y a environ un an, Campagnolo lançait ce qui allait devenir un populaire groupe pour les vélos de gravelle, l’Ekar, qui se distingue en proposant 13 vitesses.

Les Levante sont annoncées à moins de 1500 grammes pour la paire, appréciable pour des roues gravelle qui doivent donc être robustes.

Jantes avec un profil de 30mm, évidemment tubuless, mais équipées de la technologie 2-Way Fit pour pouvoir aussi monter des pneus.

On y installe des cassettes Shimano, Sram, ou Campagnolo.

La technologie proposée est très similaire à celle des célèbres Bora Ultra WTO pour le reste.

Du très beau matos!

10 – Sport de combat

Beau petit texte de David Desjardins diffusé dans VéloMag sur la pratique du cyclisme au printemps au Québec, et qui résume bien mes dernières semaines sur mon vélo à m’époumoner seul face à ce vent d’enfer. Ca forge le moral, et ca permet de passer à autre chose.

La Coupe canadienne, un nouveau classement national en cyclisme sur route

L’initiative nous vient de Global Relay – Bridge the Gap (GR – BTG), un groupe formé depuis quelques années par d’anciens coureurs professionnels au Canada et qui vise à aider les jeunes coureurs du pays à se développer et à atteindre le niveau professionnel.

En gros, GR – BTG a sélectionné plusieurs courses du calendrier de cyclisme sur route et organisera un classement national, sur la base de points marqués à chacune des épreuves. À la clé, des bourses seront distribuées aux gagnants.

Une sorte de « SuperPrestige Pernod », pour ceux qui connaissent l’histoire du vélo!

La première course du calendrier est le chrono de Granby le 1er mai prochain, et la dernière sera le critérium national organisé en septembre en marge des grands prix de Québec et Montréal. D’autres courses figurent également au calendrier bien sûr, et notamment les championnats provinciaux.

Tous les détails sont ici.

Ce classement national a pour but de créer un sentiment d’appartenance des athlètes canadiens et de promouvoir les courses qui se déroulent chez nous. BTG a été très supportif à l’idée de soutenir nos jeunes athlètes et voit en ce classement une façon de rendre le cyclisme canadien excitant. BTG offrira une bourse aux gagnants de chaque catégorie.

Karol-Ann Canuel

Quelle belle initiative!!

Elle permettra de promouvoir la participation à plusieurs courses au fil de la saison, dotera les gagnants de bourses pouvant soutenir leur développement, et aidera aussi les organisateurs qui pourront probablement compter sur une participation plus large et plus stable à leurs épreuves.

Ce qui me choque, c’est que ca ne vient pas de Cyclisme Canada. GR – BTG est indépendant de la Fédé canadienne.

Niet. Absente, la Fédé.

Cyclisme Canada a accouché il y a quelques mois d’un plan stratégique à mes yeux trop général et trop flou pour être pertinent. Un document désespérant à mes yeux pour l’avenir du cyclisme sur route de compétition au pays.

QUE DEVONS-NOUS FAIRE? – S’engager à atteindre un but. 

Plan stratégique de Cyclisme canada, p. 17

L’un des objectifs (flous) évoqués dans ce plan stratégique, celui de « produire et faciliter des événements qui susciteront l’intérêt des Canadiens pour le cyclisme. Cela engagera notre communauté et stimulera un nouvel intérêt et une nouvelle participation, tout en soutenant le développement des athlètes et en rehaussant le profil du sport. »

Force est de reconnaitre que la récente initiative d’un classement national, pourtant élémentaire, ne vient pas de Cyclisme Canada.

GR – BTG a même réussi à engager une compagnie comme Shimano dans leurs activités et initiatives. Je dis bravo!

Cyclisme Canada? Niet. On s’intéresse à la piste.

Pendant ce temps, des athlètes et ex-athlètes sur route se mobilisent. Bravo.

La directrice exécutive de Global Relay – Bridge The Gap est nulle autre que Leah Kirchmann. Sur le Conseil d’administration, les Ryan Anderson, Kevin Field, Andrew Pinford, Erinne Wilcock et… Svein Tuft.

Will Routley est un co-fondateur (l’autre est Ryan Anderson).

Parmi les conseillers, Karol-Ann Canuel et Brian Storey.

Merci à Karol-Ann pour avoir porté cette initiative à mon attention. De quoi donner un peu d’espoir dans la situation morose actuelle que traverse le cyclisme sur route au Canada.

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Romandie

Belle victoire hier du jeune pistard Ethan Hayter chez Ineos, qui poursuit ainsi la belle réussite de l’équipe ces temps-ci. Il faudra compter sur lui dans les prochaines années sur les chronos, question de donner la réplique à son coéquipier Ganna?

Rappelons aussi que Hayter a remporté l’an dernier le Tour de Norvège. Si ce Tour de Romandie est probablement beaucoup trop montagneux pour lui, il pourrait garder le maillot jusque jeudi.

2 – Mike Woods

Ce fut hier le moins bon des favoris sur le prologue, prouvant que Woods n’est pas un bon rouleur contre la montre.

Mais les écarts sont serrés, il n’a perdu par exemple que 23 secondes sur Alexandr Vlasov, rien pour s’affoler pour le moment. Les écarts seront beaucoup plus importants que ca vendredi et samedi prochain!

Par contre, belle perf de Rohan Dennis et de Geraint Thomas, qui sont des clients pour le général. Dennis pourra compter sur un bon Sepp Kuss en ce moment chez Jumbo-Visma.

3 – Tudor Pro Cycling Team

La marque suisse de montre Tudor se lance dans le cyclisme professionnel, avec l’aide de… Fabian Cancellara.

L’annonce a été faite à l’occasion du départ du Tour de Romandie.

C’est une excellente nouvelle pour le cyclisme suisse, privée d’équipes cyclistes à ce niveau depuis un moment.

L’ambition avouée du nouveau patron Cancellara est d’élever progressivement l’équipe jusqu’au World Tour au cours des prochaines années.

L’équipe roulera sur des vélos BMC, suisses eux-aussi.

Le chemin jusqu’au WorldTour est parfois long et surtout très cher, l’équipe française B&B Hotel-KTM est là pour nous le rappeler.

4 – Sidi

J’ai toujours aimé la compagnie de chaussures de vélo et de moto italienne Sidi. Du très beau matos, porté par des générations de coureurs depuis des décennies.

Sidi, c’est un peu le Campagnolo de la chaussure cycliste.

Beau petit vidéo sur l’usine Sidi, mis récemment en ligne par Chris Froome.

5 – Dopage

Très sale histoire d’une saisie de produits dopants dans le milieu cycliste amateur en Occitanie. C’est moche, et ca fait peur… car cela prouve que le problème demeure bien réel dans le vélo, il convient de ne pas baisser les bras et la vigilance.

6 – Plafond salarial

Le plafond salarial existe déjà dans de nombreux sports professionnels, question d’équilibrer la compétition et de limiter le pouvoir de l’argent.

Pourrait-on en venir là dans le cyclisme professionnel qui ne dispose pas actuellement d’une pareille mesure?

Pas impossible, l’UCI a entamé ses réflexions en ce sens. À temps pour la redistribution des licences World Tour pour la période 2023-2025?

Personnellement, je suis totalement pour. À une nuance près: il faudra tenir compte du fait que le cyclisme est un sport individuel qui se court en équipe. Souvent, ces équipes sont structurées autour d’un ou deux grands leaders bien établis, les autres coureurs étant à leur service sur des épreuves ciblées, et disposent de plus de marge de liberté ailleurs.

Pourrait-on voir une équipe avec 6-7 des tous meilleurs coureurs mondiaux? On peut penser que ce serait un joyeux bordel en course!

7 – Zwift

L’égalité des chances dans Zwift? N’y comptez pas trop. Perso, je n’y ai jamais cru, expérience empirique à l’appui. Ce qui ne veut pas dire que l’outil n’est pas intéressant pour bien s’entrainer durant l’intersaison.

Perso, je préfère le ski de fond dehors!

8 – 12 ooo kilomètres

Parlant ski de fond, il a parcouru cet hiver 12 000 kms sur ses skis de fond.

À 73 ans.

Vous avez bien lu, et non, ce n’est pas 12 000 kms sur un vélo mais bien sur des skis.

Hallucinant. Je ne vous parle pas de mes 2 500 kms. Ridicule.

9 – Egan Bernal

Le jeune champion colombien a repris récemment l’entrainement sur son vélo, après des mois d’arrêt dûs à cette lourde chute.

C’est une bonne nouvelle pour le vélo.

La mauvaise, c’est qu’Alaf, le champion du monde, est toujours à l’hôpital à Herentals, et ca, ben ca ne me fait pas plaisir. Alaf a eu la poisse cette saison avec cette autre chute sur les Strade Bianche. On espère le revoir le plus rapidement possible en course.

10 – Mardis cyclistes de Lachine

Des rumeurs laissent croire à la fin de cette prestigieuse et mythique série de critériums en banlieue de Montréal, qui a couronné de nombreux champions au fil des ans.

On a hâte d’en savoir plus. Si les Mardis cyclistes disparaissaient, ca serait un autre coup dur pour le cyclisme sur route au Québec, particulièrement pour les jeunes espoirs du sport qui ont besoin de courses d’un niveau relevé pour se développer et, éventuellement, se faire remarquer au plus haut niveau.

Grosses pointures en Romandie

On va se régaler au Tour de Romandie cette semaine tellement la compétition va être féroce. Ne manquez pas ca.

Y’a en effet du beau monde au départ de cette 75e édition, c’est moi qui vous le dit.

Je pense qu’on n’a pas vu ca depuis un bon moment.

Le Tour de Romandie, ben c’est au Giro ce que le Dauphiné est au Tour de France: souvent perçu comme une répétition générale, l’ultime occasion de bien peaufiner la condition.

Ca commence aujourd’hui du côté de Lausanne sur le Léman, avec un prologue de cinq petits kilomètres.

Un autre chrono est prévu dimanche prochain entre Aigle et Villard, au terme d’une ascension de 10 kms.

Les autres étapes de mercredi à samedi sont toutes casse-pattes, et autour de 170-180 kms.

L’étape-reine aura lieu samedi prochain entre Aigle et Zinal: voyez un peu!

Au total, on annonce rien de moins que le Tour de Romandie le plus montagneux de l’histoire, avec 14 000m de dénivelé sur six jours de course. Ouch.

Le détail des étapes est ici.

Du beau monde

Au départ et en forme, on a les Brandon McNulty chez UAE, Geraint Thomas pour Ineos, Damiano Caruso et Dylan Teuns chez Bahrain, Louis Meintjes chez Intermarché, Sepp Kuss pour Jumbo-Visma, Enric Mas avec Movistar, Alexandr Vlasov et Sergio Higuita chez Bora, Tibopino pour Groupama-FDJ, Ben O’Connor chez AG2R, Kenny Elissonde chez Trek, Rigoberto Uran et Neilson Powless avec EF ainsi que Chris Froome et… Mike Woods chez Israel-Premier Tech.

Ouf!!!

Évidemment, on suivra avec intérêt la progression de Woods, en espérant qu’il puisse faire un bon prologue aujourd’hui. Ce Tour de Romandie très montagneux devrait très bien le servir. Les étapes ne devraient pas arriver au sprint!

Ca sera également intéressant de voir où en est Chris Froome, toujours en reconstruction (ca s’éternise).

On suivra aussi de près Tibopino, récent vainqueur de la 5e étape du Tour des Alpes et sur le chemin du retour. Il vise le Giro dans deux semaines.

Pour la gagne, un coureur d’expérience comme Enric Mas me semble un gros, gros client.

Le maillot vert

Une bonne idée de l’organisation: pour cette 75e édition, on ressort la couleur vert pour le maillot de leader. Il est jaune depuis un petit moment.

Le Tour de Romandie féminin

Pour son 75e anniversaire, l’organisation du Tour de Romandie lance un volet féminin. Ca se déroulera du 7 au 9 octobre prochain entre Sion et Genève, autour du lac Léman donc.

Riche idée!

LBL: Evenepoel en patron

Hier sur La Doyenne, on a assisté à la naissance de la légende Remco Evenepoel selon moi.

Le jeune belge de 22 ans avait déjà signé de nombreux exploits ces dernières années, c’est certain. On savait que c’était un phénomène.

Mais en s’imposant sur la classique d’un jour réputée comme étant la plus difficile du calendrier, Remco Evenepoel vient d’entrer dans une autre dimension.

Il a gagné un Monument.

On peut penser que c’est le premier d’une longue série à venir.

Surtout qu’il s’est imposé en patron total, ne laissant planer aucun doute: il était de loin le plus fort du paquet hier.

Payez-vous les images de son démarrage en haut de la Redoute: je ne me souviens pas d’avoir vu un démarrage aussi tranchant dans le vélo ces trente dernières années. Remco est sorti de la roue de son équipier Vansevenant comme un boulet de canon. Les autres essaient de s’accrocher, personne ne le peut.

https://www.youtube.com/watch?v=WU0LMD7py58

Après, il restait quand même 25 bornes à franchir, solo. En 1999, Frank Vandenbroucke avait vu le paquet rentrer sur lui après être sorti solo sur le haut de La Redoute, et il était reparti solo dans la dernière bosse avant l’arrivée.

Hier, personne n’a revu Remco.

Les images étaient très impressionnantes: manifestement très aérodynamique, il a su maintenir une vitesse élevée jusqu’à la ligne, tournant les jambes efficacement.

Aucun doute que Remco Evenepoel est revenu à son meilleur niveau après plusieurs mois de galère suivant sa chute au Tour de Lombardie en 2020.

Pour la petite histoire, Tadej Pogacar, l’autre jeune phénomène du cyclisme mondial, avait remporté l’an dernier Liège-Bastogne-Liège à 22 et 7 mois, soit deux mois de plus que Bernard Hinault en 1977 (22 ans et 5 mois).

Hier, Remco Evenepoel a remporté la course à 22 ans et 3 mois. Personne n’a fait mieux depuis… 1968 (Valère Van Sweevelte).

Deux vainqueurs de 22 ans en deux ans: une autre preuve de la génération exceptionnelle qui se présente dans le vélo en ce moment. La question est de savoir s’ils sauront durer.

Bahrain-Victorious, manque de panache

Très belle 2e place hier de Quinten Hermans, un spécialiste du cyclo-cross qui ajuste Wout Van Aert au sprint, excusez-du-peu. Il est clair que Van Aert était émoussé cependant, il avait d’ailleurs été décroché dans la Roche aux Faucons 10 kms plus tôt. Il avait également courageusement contribué à relancer l’allure derrière Remco dans les tous derniers kilomètres, notamment pour aller rechercher Vlasov intercallé.

Mais le meilleur collectif hier, c’était sans nul doute celui de la Bahrain-Victorious qui avait l’avantage du nombre: tous les coureurs étaient présents à l’approche du final.

Mais l’équipe a manqué de cohérence selon moi: Mikel Landa a été vraiment impressionnant en multipliant les attaques en tête du peloton dans la côte de Desniers, mais ca n’a pas fait une grande différence et on a l’impression qu’il a surtout fait mal à ses équipiers.

Une fois Remco devant, la Bahrain-Victorious n’a pas pu organiser une chasse cohérence et efficace avec Haig et Mohoric notamment. Étaient-ils émoussé à cause de Landa?!

Et Dylan Teuns s’est dévoilé beaucoup trop tardivement. Il aurait dû marquer à la culotte Remco dans la Redoute, grosse erreur ici.

Seule la Movistar a vraiment pris les choses en main derrière Remco. On a vu Mas chasser sans réserve, bien joué. Il fallait tenter. Respect.

J’exprime aussi une mention très bien à Mike Woods et Israel-Premier Tech. Woods a été le seul à vraiment tenter de relancer l’allure dans la Roche aux Faucons, il a essayé, ca n’a pas marché, pas de regret à avoir. Ensuite amené au sprint par son coéquipier Fuglsang en vue de la ligne d’arrivée, ca n’a pas marché non plus: un lead-out certainement trop tôt, et tout le monde sait que Woods n’est pas un très bon sprinter. Premier aux 200m, il est 10e sur la ligne…

Si Woods a un seul regret, c’est de n’avoir pas suivi Vlasov dans les tous derniers kms. À deux, ca aurait peut-être marché et assurer un podium…

Quoi qu’il en soit, on a peut-être vu derrière Evenepoel hier l’effet de la chasse aux points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour en fin de saison. Je suis convaincu que des équipes ont voulu assurer une bonne position plutôt que de chercher à ramener Remco pour jouer la gagne.

La chute

Grosse chute hier dans la descente de la Haute Levée, avec environ 60 bornes à parcourir.

Le champion du monde Alaf a été le plus touché, et ca me désole. Grosse gamelle, le Français a été éjecté de la route pour retomber lourdement dans un fossé, près du bois. On rapporte qu’il souffre d’un pneumothorax, de côtes et d’une omoplate brisées. Aie. La suite de sa saison est compromise.

Jérémy Cabot chez Total Énergies et Elie Gesbert chez Arkea ont également été salement touché, avec une clavicule fracturée à deux endroits et des brulures sur tout le corps (Cabot) ainsi qu’une fracture de la hanche (Gesbert).

Surtout, on retiendra le beau geste de Romain Bardet, qui a porté une assistance immédiate à Alaf. Bardet a été marqué par cette chute et dénonçait ce matin les coureurs qui veulent remonter « à tout prix » devant. La chute aurait été causée par Tom Pidcock accrochant Jérémy Cabot.

Sans le dire, il est clair que Bardet dénonce là l’effet très pervers des radios de course. Quant tu as tous les directeurs sportifs qui demandent au même moment à leurs coureurs de remonter devant à l’approche d’une nouvelle difficulté, c’est clair que les risques sont décuplés, surtout que les directeurs sportifs peuvent voir, grâce à la télé dans la bagnole, qui est effectivement devant. La pression sur les coureurs est énorme, et ca gamelle.

Et je suis convaincu, bien malheureusement, que ce n’est pas fini. Ca risque d’être rock and roll sur le prochain Tour de France, les enjeux aujourd’hui sont tellement énormes dans le vélo.

Chez les femmes

Pas de surprise, une victoire d’Annemiek Van Vleuten, solo, on écrirait presque « à la Remco… ».

Van Vleuten tournait autour d’une grande victoire depuis un moment déjà.

Belle perf de la Québécoise Magdeleine Vallières-Mills, qui a pu se glisser dans l’échappée matinale.

La suite, le toujours magnifique Tour de Romandie.

On en reparle sous peu.

Une Doyenne très ouverte

108e édition de Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, la « Doyenne » des Classiques d’avril puisque créée en 1892. Ca fait une plombe!

On annonce un temps clément ce dimanche dans les Ardennes, autour de 18 degrés avec du soleil et un vent très raisonnable. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année, mais plutôt le fait que cette édition de la Doyenne apparaît très, très ouverte, nombreux étant les coureurs pouvant croire à un podium sur le Quai des Ardennes à Liège.

Au menu de Messieurs les coureurs, 255 kms et 10 côtes répertoriées, dont certaines désormais mythiques comme Wanne, Stockeu, Haute-Levée, Rosier, Redoute, ou Roche aux Faucons.

On va passer un beau dimanche!

Dans le final, l’enchainement Redoute-Roche aux Faucons sera l’endroit où il est probable que la course se joue. La Redoute, en particulier, provoque toujours une sélection importante.

Dénivelé total dimanche, 4500m. Équivalent à une belle étape de montagne sur un grand tour.

Recordman de l’épreuve, nul autre qu’Eddy Merckx, cinq fois vainqueur. Ca pourrait changer dimanche puisqu’AleJet Valverde est au départ, et présente quatre succès dont le premier en… 2006. Remarquable deuxième mercredi de la Flèche wallonne, Alejandro a une chance unique d’inscrire une page de l’histoire du cyclisme ce dimanche, et gageons que son équipe et lui y pensent.

Quatre autres anciens vainqueurs au départ, soit Philippe Gilbert (2011), Wout Poels (2016), Jakob Fuglsang (2020) et Tadej Pogacar (2021).

Le champion du monde Julian Alaphilippe n’a, lui, jamais remporté l’épreuve et il voudra certainement combler ce trou à son palmarès.

Les favoris

Ils sont très nombreux à pouvoir viser une victoire dimanche, ca rendra certainement la course très tactique, et donc très intéressante.

Le premier favori est assurément Dylan Teuns, vainqueur convainquant de la Flèche wallonne mercredi. Très puissant et en contrôle, il débarque avec une formation Bahrain-Victorious capable de donner le change aux meilleures équipes comme Ineos, Jumbo-Visma, Quick Step ou UAE. Les Wout Poels, Matej Mohoric, Jack Haig voire Mikel Landa seront des belles cartes pour cette équipe.

Chez Quick Step Alpha Vinyl, on s’amène avec en gros les mêmes que mercredi dernier. Alaf et Remco Evenepoel seront les coureurs protégés, avec probablement une stratégie en deux temps: Remco pour se glisser dans une échappée à l’approche du final, Alaf qui se garde pour jouer sa carte dans la Roche aux Faucons ou au sprint si c’est groupé.

Chez Jumbo-Visma, Jonas Vingegaard n’a pas rassuré son monde sur la Flèche, abandonnant tôt dans l’épreuve. On comptera plutôt sur… Wout Van Aert, le joker dimanche, car personne ne sait trop ce dont il est capable sur ce genre de parcours. Perso, je le vois bien sur le podium et même vainqueur car quand tu gagnes une étape de montagne, un chrono et le sprint des Champs-Élysées dans la même semaine sur le Tour, ben t’es capable de tout.

Ineos sera une autre équipe puissante dimanche, avec Daniel Martinez, Michal Kwiatkowski et Tom Pidcock. Ce dernier n’était cependant pas bien mercredi dernier.

Chez UAE, ca sera tout pour Pogacar, bien épaulé par les Marc Hirschi, Diego Ulissi, Marc Soler, Jan Polanc et George Bennett.

Parmi les autres coureurs qu’il faudra prendre très au sérieux, les Alexandr Vlasov, 3e de la Flèche wallonne, Benoit Cosnefroy, Jesus Herrada et Guillaume Martin chez Cofidis, Rigoberto Uran, Rudy Molard, Bruno Armirail et Valentin Madouas chez Groupama-FDJ, Enric Mas chez Movistar avec AleJet Valverde bien sûr, Alexis Vuillermoz et surtout, un Warren Barguil qu’on sent motivé et revanchard après son top-10 sur la Flèche. Il sait qu’il tourne autour d’un grand résultat!

Une nouvelle chance de briller pour Mike Woods

À priori, un seul Canadien au départ, Mike Woods. Guillaume Boivin n’est pas au mieux et a abandonné tôt sur la Flèche.

Pour Woods, il s’agit d’une nouvelle chance d’enfin obtenir une grande victoire dans le registre des courses d’un jour.

Il a réalisé selon moi une excellente ascension du Mur de Huy mercredi dernier, ne laissant planer aucun doute sur sa bonne condition physique. Si seulement il avait été mieux placé au pied du Mur…

Les courses longues et difficiles conviennent à Woods, il faudra dans son cas viser à se dévoiler le plus tard possible, certainement pas avant La Redoute. Après, ca se jouera à la pédale.

Woods pourra notamment compter sur un bon Daryl Impey vu sur la Flèche, ainsi que sur Fuglsang bien sûr.

Chez les femmes

142 kms à parcourir pour les femmes, de Bastogne à Liège. Sept côtes répertoriées. dont Wanne, Haute-Levée, Rosier, Redoute et Roche aux Faucons.

Pour les favorites, vous prenez les mêmes que mercredi dernier. Attention à Demi Vollering en particulier.

Trois Canadiennes au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills ainsi qu’Olivia Baril. Elles seront intéressantes à suivre!

Dans l’histoire (LBL 1999)

Touchant

La réaction de Thibault Pinot hier suite à sa 2e place sur la 4e étape du Tour des Alpes.

Flèche wallonne: Valverde éclipse Teuns, Woods peut nourrir des regrets

Alejandro Valverde aura 42 ans dans quatre jours. Il est le doyen du peloton WorldTour.

Et il vient de terminer 2e de la Flèche Wallonne, en haut du Mur du Huy qui requiert un effort monstrueux.

Remarquable!

Cet exploit éclipse même la victoire de Dylan Teuns selon moi.

AleJet Valverde est une légende vivante du cyclisme. Il fallait voir la confiance que lui portait son équipe Movistar au pied du Mur de Huy, bien amené par Carlos Verona d’abord, puis Enric Mas. Parfaitement joué!

Un podium sur une course WorldTour pour un coureur au delà de 40 ans, ca reste rare. On se souviendra que Raymond Poulidor, le « Poupou » national et grand-père de MVDP, terminait 3e du Tour de France 1976, à l’âge de 40 ans. Exceptionnel aussi, et qui en dit long sur la santé de ce coureur adulé du public.

La perle du jour hier nous vient du compte Twitter « Dans la musette »:

Teuns le plus fort

Aucun doute cependant qu’hier dans le Mur, c’est Dylan Teuns qui était le plus fort. Sa double accélération d’abord aux 300m puis à 75m de l’arrivée pour se débarrasser définitivement d’Alejet était juste puissante, bien maitrisée, technique et… imparable.

On le savait en bonne condition, j’en avais fait un favori de la course: il était 6e du Ronde, 10e de l’Amstel et 8e de la Flèche Brabançonne récemment.

Teuns nous a habitué à de gros exploits de la sorte durant sa carrière, et notamment sur l’étape du Grand-Bornand l’an dernier sur le Tour. Dans un bon jour, Teuns est difficile, très difficile à battre.

Il sera définitivement un gros client dimanche prochain sur La Doyenne.

6e au pied du Mur, 1er en haut, la course en tête, le dernier kilomètre de Teuns hier a été un sans-faute. Très lucide.

Il signe là la plus belle victoire de sa carrière pro, à 30 ans. Et il offre à l’équipe Bahrain-Victorious un nouveau succès cette saison. Cinq équipes sont dans une classe à part au sommet du World Tour depuis le début de la saison, soit Ineos, UAE, Jumbo-Visma, Quick Step et Bahrain.

Ils ont tous explosé

La concurrence a explosé dans ce Mur de Huy, à commencer par Alaf qui « ne pouvait faire mieux » et a avoué après l’arrivée « avoir tout donné » (comme il dit souvent). J’ai été surpris de lire qu’Alaf était stressé à l’approche de cette course où, bien sûr, tout le monde l’attend, et qu’il était « soulagé » de la voir enfin derrière lui. Pas le meilleur état d’esprit pour affronter le Mur!

Chose certaine, la Quick Step continue de manquer de réussite cette saison, je suppose que ca devient rageant à la longue. Ils ont encore La Doyenne pour se reprendre dimanche prochain, et gageons que le remuant Remco Evenepoel ne voudra pas attendre le sprint. Aura-t-il perdu confiance dans les moyens actuels d’Alaf ?

Pogacar s’est éteint aux 300m. Un manque d’expérience sur ce Mur? Son équipe avait roulé plus tôt dans la course, on peut penser que Pogi se sentait bien à l’approche du final. Il n’en fut rien, il termine 12e. Un peu surprenant quand même compte tenu des qualités du bonhomme.

Quatre coureurs français dans le top-10, il faut le souligner; outre Alaf, on y retrouve Molard, Barguil et Vuillermoz. Cosnefroy est 13e. Pour Molard et Vuillermoz, c’est un très beau résultat.

Woods, les regrets?

De tous les favoris, c’est probablement Mike Woods qui a réalisé les meilleurs 300 derniers mètres hier dans le Mur.

Si vous analysez bien les images, Woods aborde le Mur mal placé (quoi qu’en dise son équipe dans les médias), entre la 15e et la 20e place. On ne le voit jamais parmi les 15 premiers au pied du Mur, et ce jusqu’aux 300m. Derrière, Woods.

Compte tenu que Teuns accélère franchement aux 250m, et que Woods termine finalement 6e à 7 petites secondes, imaginez un peu son temps sur les 300 derniers mètres! Il a au minimum fait jeu égal avec le temps de Teuns, et peut-être mieux! Pour remonter ainsi plusieurs concurrents, Woods a dû produire un effort monstrueux en fin d’ascension ; s’il avait plutôt été placé autour de la 5e place aux 300m, un podium était selon moi garanti.

Un manque de confiance? D’agressivité? Des erreurs? De la malchance? Je ne sais pas, mais Woods avait un podium dans les jambes hier, ca je n’ai aucun doute.

J’ai lu que Woods avait « perdu la roue » de ses équipiers au pied du Mur, et notamment celle de Hugo Houle. L’erreur est quand même importante à ce niveau de professionnalisme, même si une petite seconde d’inattention peut tout changer à ce stade – tendu – de la course. Les places sont chères, c’est certain.

Woods pourra se ressaisir sur Liège-Bastogne-Liège dimanche, ou le placement est moins capital. Mais ils seront nombreux dans cet état d’esprit!

Remarquable Olivia Baril

Chez les femmes, victoire de l’Italienne Marta Cavalli, pas une surprise suite à son récent succès sur l’Amstel. Je l’avais mis parmi mes favorites. Visiblement, elle possède un rapport poids-puissance très bon, propice à ce genre d’arrivée.

Van Vleuten et Vollering complètent le podium, là encore pas de surprise. Deux très bons moteurs.

Comme chez les hommes, la course s’est résumée à une course de côte dans la dernière ascension de Huy.

La belle nouvelle de cette course est selon moi la prestation de la jeune québécoise Olivia Baril (24 ans), 16e hier dans des circonstances difficiles (chute). Cette jeune fille s’est très bien battue et visiblement, elle a du chien en situation de course. Je suis convaincu qu’on va reparler d’elle rapidement, et qu’elle présente un gros potentiel pour les prochains mois et années.

« Le Mur de Huy est correct pour moi, je n’ai pas de problème, je ferais 100 fois le Mur de Huy avant une section de pavés de 3 kilomètres ! »

Olivia baril, en entrevue avec sportcom

C’est une bonne nouvelle pour le cyclisme féminin d’ici!

Magdeleine Vallières-Mills, Leah Kirchmann et Alison Jackson, pas sur son terrain, ont également terminé cette Flèche wallonne. Gabrielle Pilote-Fortin n’a pu compléter la course.

WolfPack sur Paris-Roubaix

15e édition du GP Ste-Martine dimanche prochain

Et on ne veut pas que ca soit la dernière!!!

La saison des courses cyclistes sur route au Québec s’est amorcée la semaine dernière (le calendrier complet est ici) avec la première édition du Grand Prix des Bois Francs, du côté de Delson en banlieue de Montréal. Un peu plus de 200 coureurs(es) se sont présentés(ées) à l’événement, un nombre disons… limite pour permettre à une telle course de boucler le budget.

Dimanche prochain, la 15e édition (déjà!) du GP de Ste-Martine aura lieu. Désormais une classique du calendrier, cette course présente une belle caractéristique: trois fois sur quatre, le festival de la bordure. Cyclisme 101 ici.

Idéal pour s’imaginer un instant être sur Gand-Wevelgem en Belgique ou sur le GP E3!

L’organisation dirigée par André Charlebois est comme d’habitude irréprochable. Je vous parlais en 2016 des initiatives que cet organisateur-né multiplie pour promouvoir le vélo dans le secteur de Beauharnois. Aujourd’hui, nombre de ces initiatives ont vu le jour, et on parle même de phase 2!

On pourra s’inscrire sur place à Ste-Martine jusqu’à une heure avant l’épreuve. Les inscriptions en ligne sont disponibles ici, et sont ouvertes jusque ce jeudi midi (demain).

Un calendrier de course à revoir?

J’ai beaucoup, beaucoup de respect en ce moment pour les organisateurs de courses cyclistes sur route au Québec, car une telle organisation est vraiment compliquée aujourd’hui.

Dans d’autres disciplines comme le gravel, le Mtb ou le cyclo-cross, les organisateurs ne font pas face aux mêmes défis.

Prenez simplement la sécurité sur la route: en cyclisme sur route, tu dois protéger les pelotons en constante mouvance, tu dois sécuriser des kilomètres de circuit, gérer la population locale qui veut avoir le moins de nuisance possible, etc. Tout un casse-tête – un casse-tête qui coûte cher en plus! – que les organisateurs de course de Mtb ou de cyclo-cross n’ont pas.

La photo-finish n’est souvent pas nécessaire sur les autres disciplines, mais en cyclisme sur route toujours indispensable.

Bref, boucler un budget en cyclisme sur route, c’est tout un défi en ce moment. Les services de police facturent, c’est très cher. Et la FQSC impose ses règles, ses exigences qui compliquent souvent le budget des organisateurs, notamment au niveau de la prise en charge des commissaires.

Dans ce contexte, l’offre de courses sur route ne s’est pas améliorée ces dernières années au Québec. J’ai abondamment couvert le sujet sur ce site.

Côté FQSC, c’est pour le moins qu’on puisse dire l’immobilisme total: pas d’initiatives susceptibles de populariser le cyclisme sur route, on manque clairement de vision. Et on se laisse porter par la vague: le gravel est en expansion? Très bien! Mais soutenir le cyclisme sur route…

Les initiatives que je vois autour de moi ne viennent pas de la Fédé, mais bien d’individus qui se mobilisent pour faire vivre le cyclisme sur route. J’y reviendrai très prochainement pour vous parler justement de nouvelles initiatives locales qui sont à saluer.

Pourtant, du côté des fédés, il y aurait tant à faire si on veut être un peu créatif.

Pas les idées qui me manquent en tout cas, en premier lieu du côté d’initiatives inter-catégories et inter-disciplinaires pour favoriser la participation d’équipes organisées, voire mixtes (H-F).

L’usage d’outils modernes façon Velon, pourquoi pas?

Et une réforme du calendrier?

Des « trous » existent en effet dans le calendrier de la saison durant des belles périodes de l’année où la météo est clémente et habituellement agréable (la météo est un facteur très important pour la participation des coureurs maitres qui ont le choix d’une offre en croissance parmi les autres disciplines du vélo, comme le gravel). Les changements climatiques ont retardé l’arrivée du printemps au Québec, et ont aussi fait des automnes plus beaux, plus chauds, et souvent plus longs.

Organiser une course cycliste fin-avril au Québec comporte de plus en plus de risques au niveau climatique, surtout avec des départs à 9h du mat’. Août, septembre sont sous-exploités…

Il neigeait ce matin à Gatineau.

Chose certaine, c’est loin d’être mort, le cyclisme sur route. Mais je vois un gros chantier au Québec au cours des prochaines années pour le réformer/bonifier. On parle des catégories et de l’hétérogénéité de certaines?

Flèche Wallonne: Pogi-Alaf, le match!

86e édition de la Flèche Wallonne demain mercredi.

La course de côte la plus célèbre du calendrier pro.

Au menu de Messieurs les coureurs, 202 kms entre Blegny et Huy. En gros, on se tape d’abord une course en ligne pour ensuite se pointer sur un circuit de 31 kms à parcourir trois fois. Ce circuit comprend trois côtes, soit Ereffe, Cherave et le Mur du Huy. L’arrivée est jugée au terme de la troisième ascension de cette désormais mythique côte, dont certains passages sont à plus de 20%.

Sur la première partie de la course, les coureurs se taperont quelques belles bosses également, et notamment les Forges rendue célèbre par Liège-Bastogne-Liège.

Météo clémente en Belgique demain, soleil, 18 degrés, des vents assez faibles. D’excellentes conditions pour les coureurs, ca sera une sélection par l’avant.

La tactique pour gagner la Flèche Wallonne? Je vous en parlais l’an dernier, chiffres à l’appui.

Pour qu’une échappée aille au bout (pas vu ca depuis fort longtemps!), il faudrait que toutes les équipes avec un favori soient représentés à l’avant, par exemple avec un second lieutenant. Pour Alaf par exemple, Remco.

En l’absence d’une échappée bien équilibrée, des équipes de favoris rouleront pour contrôler l’échappée et pour assurer un peloton groupé au pied de la dernière ascension.

De là, scénario « course de côte ». Temps record d’ascension, 2min41 l’an dernier par Alaf.

C’est encore une fois le scénario le plus probable demain.

Les favoris

D’abord et avant tout, les Quick-Step Alpha Vinyl qui se pointent avec le triple vainqueur et champion du monde en titre, Julian Alaphilippe.

Ils ont la pression de bien faire, les flandriens de l’équipe étant passés à côté de leurs objectifs ces trois dernières semaines, et encore sur Paris-Roubaix dimanche dernier.

Avec une 4e victoire demain, Alaf se rapprocherait du record de victoires (cinq) d’AleJet Valverde. Ce dernier a remporté son premier succès sur cette course en… 2006, soit il y a… 15 ans. Hallucinant!

Alaf sera épaulé dans sa quête par un certain Remco Evenepoel, toujours remuant. Il est probable que le jeune belge se lance dans une échappée avant la dernière ascension du Mur, ce qui pourrait jouer en la faveur d’Alaf qui n’aura pas à se dévoiler si ca se produit.

Le principal adversaire d’Alaf, c’est évidemment Tadej Pogacar qui est en bonne condition actuellement.

Irrésistible sur plusieurs arrivées en altitude sur le Tour de France, Pogi est lui-aussi capable d’accélérations brutales dans les forts pourcentages. Il dispose d’une belle équipe demain, avec notamment Marc Hirschi, vainqueur de la Flèche en 2020 rappelons-le, mais aussi Marc Soler et Diego Ulissi.

Parmi les autres favoris, Benoit Cosnefroy, 2e en haut du Mur de Huy derrière Hirschi en 2020. En grande condition actuellement, j’ai bien hâte de voir ce que peut faire Cosnefroy demain. Il peut surprendre tout le monde, c’est clair. Une victoire de sa part ferait plaisir!

Récent vainqueur du difficile Tour du Pays Basque, Daniel Martinez figure aussi comme un épouvantail demain. Tout réussi actuellement à son équipe Ineos qui se pointe avec Pidcock et Kwiatkowski en renfort. Attention à eux, je vois bien Pidcock placé aussi à l’arrivée demain.

D’autres coureurs à surveiller: Alexandr Vlasov, en vue sur le récent Tour du Pays Basque, Damiano Caruso, tout juste vainqueur du Tour de Sicile, Jack Haig, Jonas Vingegaard leader de la Jumbo-Visma en l’absence de Primoz Roglic, ennuyé par une douleur au genou, Warren Barguil, Dylan Teuns ainsi qu’un certain… Alejandro Valverde. Le quintuple et recordman de l’épreuve se pointe au départ, et peut nourrir des ambitions d’un podium en haut du mur de Huy. Rappelons qu’il a fait 2e des Strade Bianche!

Pris par une bronchite, David Gaudu chez Groupama-FDJ sera absent des Ardennaises. C’est un coup dur pour l’équipe de Marc Madiot.

Les Canadiens

Troisième en 2020, la Flèche Wallonne correspond bien aux qualités de Mike Woods, leader de la Israel-Premier Tech demain. Woods sort d’un « bon » Tour du Pays Basque, de quoi bien travailler, même si on est un peu dans l’inconnu sur sa réelle condition actuelle. Ca sera difficile de faire jeu égal avec Pogi ou Alaf, mais dans un bon jour sur des pentes à 20%, Woods est capable de tout.

Guillaume Boivin et Hugo Houle seront aussi présents chez Israel-Premier Tech dans le but de soutenir leur leader canadien. S’ils se glissent dans une échappée matinale, ca pourrait être intéressant.

Les femmes

Une des plus anciennes classiques chez les femmes, 25e édition demain!

La reine absolue s’appelle la jeune retraitée Anna Van Der Breggen avec sept victoires consécutives, de 2015 à 2021. Ouf!

133 kms à parcourir chez les femmes, trois ascensions du Mur de Huy.

Les favorites demain sont Annemiek van Vleuten, déjà deux fois 2e sur l’épreuve, Demi Vollering et sa formation SD Worx, Katarzyna Niewiadoma 2e l’an dernier, ainsi que les Cecilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli au sein de la formation FDJ.

Cinq Canadiennes annoncées au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills, Sara Poidevin, Olivia Baril et Gabrielle Pilote-Fortin.

Van Baarle, une victoire bien méritée

Dylan Van Baarle, le Néerlandais de 29 ans, est bien l’homme des Flandriennes cette saison.

2e du Tour des Flandres, vainqueur hier de Paris-Roubaix.

Qui dit mieux?

Il offre une première victoire dans l’Enfer du Nord pour l’équipe de Dave Brailsford, Ineos et anciennement Sky.

Le chiffre, c’est 45,8, pour 45,8 km/h. Le Paris-Roubaix le plus rapide de l’histoire, merci les conditions météo favorables. Ce qui confirme aussi le vieil adage à savoir que « les coureurs font la course »: par temps maussade, les éléments climatiques se chargent de durcir la course. Par temps clément, les coureurs roulent plein pot. Dans tous les cas, c’est toujours dur!

Van Baarle a réalisé un « sans faute » hier, gérant parfaitement son Paris-Roubaix malgré une crevaison tôt dans la course, qu’il a surmonté sans paniquer. Son équipe Ineos a aussi été – comme prévu – omniprésente dans toutes les phases de course, notamment grâce à Kwiatko et Turner.

Van Baarle a surtout porté son accélération au bon moment, roulant d’abord solo pour rentrer sur la tête de course qui ne comportait alors aucun coureur Ineos, puis pour ensuite faire la différence sur les derniers secteurs pavés difficiles et rentrer solo sur le vélodrome de Roubaix.

On ne peut en dire autant de Matej Mohoric!

Le coureur slovène était probablement le plus fort hier, mais il s’est dévoilé beaucoup trop tôt selon moi, à près de 100 kms de l’arrivée. Une fois devant dans l’échappée, Mohoric n’a pas ménagé ses efforts, prenant les plus gros relais.

Fort, il repartait de nouveau dans l’échappée 60 bornes plus loin. Incroyable!

Mais son tempérament fougueux a fini par lui coûter la victoire dans le final, quand ceux qui s’étaient économisés un peu ont mis en route.

Avec Mohoric, c’est souvent « tout ou rien », une vraie tête brulée. Il laisse des victoires sur la route, ne gagnant qu’une fois sur quatre, mais lorsqu’il gagne, c’est souvent avec style il faut le reconnaitre.

Deuxième Van Aert à son grand retour, comme quoi il ne faut jamais enterrer un champion de sa trempe. Même à 90%, Van Aert demeure un coureur d’exception: sur sa classe hier, il a aligné plusieurs autres grands favoris.

À commencer par son éternel rival, Mathieu Van Der Poel. Pour moi, c’est surtout son équipe Fenix-Alpecin qui a montré encore une fois ses limites hier. À 90 kms de l’arrivée, on les a vu en tête du peloton, à 50 kms de l’arrivée Mathieu était de nouveau isolé, sans personne pour l’aider. L’histoire commence à se répéter de plus en plus souvent, et gageons qu’Adri le paternel ne doit pas être très content de la situation.

Kung assure une belle 3e place pour la Groupama-FDJ, beau prix de consolation pour Marc Madiot.

Adrien Petit et Laurent Pichon dans le top-10, des coureurs français étaient à la fête hier sur Paris-Roubaix et ca, ca fait toujours plaisir, d’autant plus que les deux coureurs appartiennent à des équipes plus « modestes ».

Le premier Quick Step Alpha Vinyl, Yves Lampaerts, est 10e, notamment en raison d’un beau plongeon dans le final, causé par un spectateur. La WolfPack passe « à travers » sa saison des Flandriennes et ca, ca ne mettra personne de bonne humeur dans le clan belge. Alaphilippe, Evenepoel et Devenyns auront la pression sur les Ardennaises pour récupérer le coup…

Respect pour le champion canadien Guillaume Boivin qui s’est bien battu avec les armes dont il disposait hier, avec au final une 62e place à plus de 15min du vainqueur. Il est allé au bout, a figuré dans le premier groupe longtemps, et a joué de malchance sur crevaison dans des moments clé de la course. Il reviendra.

Chez les femmes

On dirait presque « enfin » pour celle qui a gagné.

Belle victoire de la championne d’Italie Elisa Longo Borghini, de l’équipe Trek. Un an après Lizzie Daignan, l’équipe Trek conserve son titre sur la Reine des classiques.

J’ai toujours eu l’impression que Paris-Roubaix était taillé pour la morphologie puissante de Borghini.

Une course limpide de sa part, intelligente: partie au bon moment, solo, pour ne jamais être rejointe.

Derrière, Lotte Kopecky s’est bien battue, mais ca n’a pas été suffisant pour la puissante équipe SD Worx qui ont quand même bien travaillé.

La championne canadienne Alison Jackson termine à une belle 13e place, les Québécoise Simone Boilard (61e) et Magdeleine Vallières-Mills (74e) vont au bout.

Les Ardennaises

On rempile dès cette semaine avec les Ardennaises, la Flèche Wallonne mercredi prochain suivi de Liège-Bastogne-Liège dimanche. D’autres coureurs entreront dans le jeu, ca sera vraiment intéressant de suivre notamment les Alaphilippe, Cosnefroy, Nibali, Haig, Padun, Vlasov, Gaudu, Pidcock, Vingegaard, Pogacar, Hirschi, Barguil et un certain… Mike Woods!

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