Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Catégorie : Les courses Page 9 of 83

Les vidéos de l’heure

À quelques jours des Mondiaux sur route, les vidéos de l’heure pour ceux qui voudraient voir (ou revoir) les plus récentes courses professionnelles. Le prochain champion du monde s’y cache probablement!

Antwerp Port Epic

GP de Fourmies La Voix du Nord

https://www.youtube.com/watch?v=3p8QvGnhc1g

Giro Della Toscana

https://www.youtube.com/watch?v=lPgcgV5mXDQ

GP de Wallonie

https://www.youtube.com/watch?v=h_TsCwwYl2E

Coppa Sabatini

https://www.youtube.com/watch?v=a5jm9jA6o24

Tour du Luxembourg – 3e étape

https://www.youtube.com/watch?v=P9xIEkhM-2I

Ineos Grenadier – Off Script sur le Tour de Grande-Bretagne

Le Tour de l’actualité

Plein de courses intenses, des surprises, des confirmations, des controverses, quel week-end de cyclisme! Et tout cela sur fond de Mondiaux, dans moins de deux semaines…

1 – Un guerrier champion canadien!

Très belle victoire du guerrier Guillaume Boivin samedi dans la course sur route des Championnats canadiens.

Son 2e titre national chez les élites dans la discipline, après celui acquis en 2015.

Guillaume pourra porter le maillot de champion canadien sur les courses WorldTour en Europe et ca, ca fait rudement plaisir.

Guillaume l’a emporté avec la manière, auteur d’une longue et belle échappée solitaire. Gagner solo, c’est quand même quelque chose. Il était le plus fort samedi dernier, pas de doute là-dessus. Lui et les autres.

Avec une première participation au Tour de France en juillet dernier, Guillaume connait une très belle saison et cette victoire vient la couronner. Très content pour lui, compte tenu de ses années « galère » où il a dû composer avec des blessures à répétition. Forcément, le doute s’installe après un moment et de revenir ainsi cette saison au plus haut niveau, ca force le respect.

À 32 ans, le meilleur est peut-être encore à venir en Europe pour ce solide coureur, à commencer par les prochaines courses dont les Mondiaux qu’il devrait courir pour l’équipe canadienne. On attend la confirmation de l’équipe.

2 – Canadiens: la controverse

Une controverse est apparue à l’arrivée samedi de la course sur route des Canadiens, Hugo Houle n’étant pas content de n’avoir pu rentrer sur le groupe de tête au sein duquel faisaient partie notamment Guillaume Boivin et Antoine Duchesne, les deux seuls autres coureurs « WorldTour » au départ de la course, car ce groupe – lisez Antoine – a relancé l’allure quand Hugo s’est rapproché tout près.

Hugo a refusé de serrer la main d’Antoine à l’arrivée, ces deux-là ayant pourtant beaucoup partagé depuis le début de leur carrière en Europe. L’histoire a été rapportée notamment par Simon Drouin dans La Presse.

C’est toujours triste ces situations. D’une part, c’est la course! Antoine et Hugo ne courent pas sous le même maillot, donc il n’y avait pas nécessairement de cadeau à se faire. Ce sont des coureurs pro après tout, on les paye pour gagner.

En même temps, il y a parfois des alliances de circonstances qu’il convient alors de respecter, tout comme les règles « non-écrites » du cyclisme (elles sont nombreuses).

Il était évident que les trois coureurs WorldTour avaient avantage à ne pas laisser un coureur « amateur » s’imposer sur ces Canadiens; après tout, le plus haut niveau, c’est eux. Après avoir fait un gros boulôt sans être relayé pour rentrer devant, je comprends Hugo d’avoir été frustré de voir ses amis WorldTour relancer l’allure et ainsi le condamner: l’explication aurait tout à fait pu venir plus tard…

Des erreurs ont été commises de part et d’autre selon moi, espérons pour le bien de la prochaine équipe canadienne sur les Mondiaux en Flandres dans 10 jours que la paix pourra rapidement revenir.

3 – Hugo et les autres sur le chrono

Hugo Houle ne repart pas les mains vides de ces Canadiens: dans le chrono vendredi, il a confirmé en mettant une valise à tous ses concurrents, s’imposant par plus d’une minute 30 sur son plus proche poursuivant.

Il s’est fait mal pour aller la chercher, celle-là, 41min d’effort tout de même… ce qui taxe forcément un peu, l’épreuve sur route étant le lendemain (samedi).

Gros week-end de travail!

4 – Canadiens: les autres perfs

Carton plein pour Alison Jackson, titrée sur le chrono et la route chez les élites.

Chez les U23, c’est un coureur de la région d’Ottawa, Carlon Miles, qui s’impose, une très belle victoire. Ce coureur continue de grimper les échelons, c’est intéressant de suivre sa progression.

Enfin chez les juniors femmes, la nouvelle championne canadienne s’appelle Jazmine Lavergne et vient d’Aylmer, tout près de Gatineau. Annoncée avec un grand potentiel, elle sera en action dans sa ville lors du prochain critérium le 18 septembre prochain.

Comique, elle pratique l’hiver le ski de fond avec le club Nakkertok. Comme quoi cyclisme et ski de fond peuvent faire très bon ménage… pourvu d’entretenir son coup de pédale quand même un peu l’hiver durant.

5 – Van Aert intouchable

On sait qui sera l’homme à battre sur les prochains Mondiaux: Wout Van Aert.

Il vient de remporter quatre étapes du Tour de Grande-Bretagne, raflant également le général le dernier jour en gagnant l’étape et en empochant les bonifs.

Surpuissant, il n’a pas eu de mal à déborder Andrei Greipel hier dans le sprint final. C’est magnifique de maitrise par le champion belge.

https://www.youtube.com/watch?v=eScRb-sT0iM

6 – Colbrelli champion d’Europe

Méchante course également hier du côté de Trente en Italie pour le Championnat d’Europe.

J’étais sur le bout de ma chaise sur les 50 derniers kilomètres avec cette échappée « royale » qui comportait notamment Pogacar, Cosnefroy, Evenepoel, Colbrelli, Trentin, Hermans et j’en passe.

Après un long travail de sape par son compatriote Hermans, Remco a mis les gaz dans l’avant-dernière ascension de la patate du circuit. C’était impressionnant et seuls Colbrelli et… Cosnefroy ont pu s’accrocher, ce dernier en se dépouillant complètement. La violence de l’effort de Cosnefroy était palpable à la télé.

Exit Pogacar, déposé par l’accélération d’Evenepoel. N’allez toutefois pas croire que le Slovène ne sera pas dans le coup aux prochains Mondiaux: il est évident qu’il monte actuellement en puissance pour sa fin de saison qui passera donc par les Flandres avant d’attaquer les classiques italiennes, et son objectif principal le Tour de Lombardie.

Cosnefroy hier a pété au pied de la dernière ascension, il apparaissait clair qu’il n’a jamais vraiment pu récupérer de l’accélération de Remco au tour précédent. Cosnefroy a pu sauver sa 3e place, une belle récompense pour ses efforts.

Seul Colbrelli a pu s’accrocher au prodige belge, mais n’a pas relayé et a pu le battre au sprint sans grande difficulté.

Evenepoel était si frustré à l’arrivée qu’il a adressé un bras d’honneur au clan italien!

L’erreur tactique lui revient pourtant entièrement selon moi: il a certes monté vite la dernière bosse, mais au train, faisant parfaitement le jeu du sprinter italien qui était au rupteur, mais qui a pu s’accrocher avec un tel effort rectiligne, lisse.

Il aurait été plus judicieux de Remco de baisser d’un ton pour ensuite accélérer une première fois, puis une deuxième: je suis sûr qu’il aurait décroché Colbrelli. Remco en a beaucoup fait devant à rouler comme une moto, ca fonctionne chez les amateurs mais pas chez les pros où le niveau est beaucoup plus homogène.

Colbrelli a définitivement été le plus malin. Le voilà avec une belle garde-robe, lui qui est champion d’Italie en titre. Normalement, il aura l’obligation de porter le maillot de champion d’Europe en course durant les 12 prochains mois… à moins qu’il ne gagne les Mondiaux!

7 – Evenepoel au service de Van Aert?

C’est du moins ce que prétend Remco: il se mettra à 100% au service de Wout Van Aert sur les prochains Mondiaux, tout en disputant le chrono à fond bien sûr.

L’équipe de Belgique aura de quoi répondre à celle de Slovénie, qui débarquera avec Roglic, Pogacar et Mohoric.

8 – La France qui gagne

C’était un plaisir de revoir (brièvement) Thibault Pinot devant une course hier sur les Championnats d’Europe.

C’était un plaisir de voir Benoit Cosnefroy être acteur du final avec les deux pointures Colbrelli et Evenepoel. Il ne lui a pas manqué grand chose et le sélectionneur national pourra monter une belle équipe avec des coureurs comme Alaphilippe, Barguil ou encore Bardet qui marchent bien en ce moment. L’équipe de France aura un bon coup à jouer sur ces Mondiaux pour défendre le titre d’Alaf!

Chez les juniors, c’est aussi un plaisir de voir le titre pour Romain Grégoire, avec la 3e place de Lenny Martinez, le fils de Miguel. Les dynasties familiales continuent d’exister dans le cyclisme, un sport où les coureurs pro ont forcément des bons gênes souvent hérités des générations précédentes.

9 – Mathieu, le retour

On peut dire que Mathieu Van Der Poel a réussi sa rentrée lors de sa première course sur route depuis le Tour puisqu’il s’est imposé hier de belle manière sur Antwerp Port Epic dans le nord de la Belgique.

Pour tout vous dire, Antwerp sera le lieu de départ de la course des Mondiaux dans 10 jours.

Van Der Poel a mené une belle échappée avec Taco Van Der Hoorn pour s’imposer au sprint. Le parcours était ponctué de plusieurs chemins de gravelle, un bon test pour son dos convalescent.

Van Der Poel a fait savoir que la décision finale pour son programme de fin de saison sera prise cette semaine, notamment sa participation aux Mondiaux puis à… Paris-Roubaix. Assurément piqué par les succès actuels de Van Aert son éternel rival, je ne serais pas surpris de voir Van Der Poel vouloir donner la réplique!

10 – Woods, la déception

Mike Woods termine le Tour de Grande-Bretagne en excellente condition, c’est évident. Payez-vous ces images de la 4e étape, où Woods donne la réplique à Van Aert et Alaphilippe:

https://www.youtube.com/watch?v=cfqBuECKdx4

Du coup, son forfait pour les Mondiaux est une déception pour tous les fans de cyclisme au Canada selon moi: le parcours dans les Flandres est exigeant, et Woods est en forme.

Dans une carrière pro, tu n’as pas 50 occasions de participer à des Mondiaux en représentant ton pays, qui plus est lorsque ces Mondiaux te conviennent.

Un Mondial pour sprinters, je comprendrais facilement la décision de Woods, mais là j’ai un peu plus de mal.

Woods préfère apparemment gérer sa fatigue pour tout miser sur les classiques italiennes de fin de saison.

Une victoire sur Milan-Turin n’aura jamais le même retentissement qu’une victoire ou un podium sur les Mondiaux selon moi… et Mike trouvera bien des clients de choix pour lui disputer la victoire sur le prochain Tour de Lombardie, et notamment Tadej Pogacar.

Vuelta: Roglic conclut

Primoz Roglic a signé un exploit hier selon moi sur la 17e étape du Tour d’Espagne, sous une météo difficile.

Parti sur l’attaque d’Egan Bernal à plus de 60 bornes de l’arrivée, Roglic a roulé avec le Colombien jusqu’au pied de l’ascension finale des lacs de Cavadonga, pour ensuite rouler solo jusqu’à la ligne.

Bernal n’a juste pas pu suivre le rythme imposé par Roglic dans l’ascension.

Roglic s’impose avec 1min35 d’avance sur son coéquipier Sepp Kuss qui règle un petit groupe incluant les deux Movistar Mas et Lopez.

Au général, Roglic ré-endosse le maillot rouge avec plus de 2min20 d’avance sur son plus proche poursuivant, Enric Mas.

La Vuelta est pliée. Son troisième succès consécutif sur ce grand tour.

Je ne vois plus comment le champion slovène pourrait être battu sur cette Vuelta, à quatre étapes de l’arrivée à St-Jacques de Compostelle.

Sauf incident bien sûr.

Roglic se paye donc un beau prix de consolation sur ce grand tour: sa victoire probable sur cette Vuelta nous rappelle cependant qu’il n’a jamais remporté à ce jour le Tour de France!

L’étape d’aujourd’hui

De façon surprenante, l’étape du jour est presque identique à celle d’hier, mais un peu plus courte (163kms).

Une nouvelle arrivée en altitude à l’Altu d’El Gamoniteiru (1700m), 15 km d’ascension à une moyenne de 9,7%, avec deux passages plus pentus à 12 et 13%. Les quatre derniers kilomètres sont les plus difficiles.

Roglic n’a plus à attaquer, il peut se contenter de suivre, bien épaulé par son coéquipier Kuss qui a prouvé être très efficace en montagne actuellement.

Les deux Movistar devront, eux, passer à l’attaque s’ils veulent faire la différence, et on verra si l’équipe veut ou non en sacrifier un en lui demandant de partir de loin… C’est en effet pour moi la seule façon de mettre en difficulté cette équipe Jumbo-Visma actuellement.

Si les Movistar le faisaient, qui sait, les Bahrain-Victorious et les Ineos pourraient leur venir en aide… Je pense que ces trois équipes ont intérêt à unir leurs efforts durant l’étape d’aujourd’hui, et c’est probablement ca que doivent craindre le plus les Jumbo-Visma.

Pour le reste, les autres classements sont pas mal pliés: Bardet la montagne, Jakobsen les points, Bernal le jeune, et la Bahrain le classement par équipe.

Rohan Dennis chez Jumbo-Visma

L’une des grosses nouvelles hier dans le monde du cyclisme, c’est la signature chez Jumbo-Visma de Rohan Dennis, qui quittera donc en fin de saison son équipe actuelle Ineos-Grenadier.

Gros talent que ce Rohan Dennis: il roule très vite, il grimpe très bien quant il le veut.

Un renfort de choix pour Primoz Roglic qui perdra, rappelons-le, George Bennett en fin de saison, en partance pour la concurrence de UAE Team Emirates.

Landa, encore la déception

Décidément, Mikel Landa continue de décevoir, mois après mois, année après année.

Annoncé comme un des favoris de cette Vuelta suite à sa victoire sur le Tour de Burgos, le coureur espagnol a abandonné la Vuelta hier.

Par la petite porte.

Vuelta: Roglic, n’importe quoi!

J’avoue ne pas bien comprendre la stratégie de course employée hier par Primoz Roglic et les Jumbo-Visma.

Plus tôt cette saison, Primoz Roglic a perdu Paris-Nice ET le Tour de France en raison de chutes. Dans le registre, il a beaucoup donné.

Il tient une excellente condition sur cette Vuelta, il est en rouge, et seul Mas et Lopez semblent pouvoir encore le titiller légèrement pour la gagne.

Il reste de nombreuses étapes avec des arrivées en altitude, notamment en 3e semaine qui sera difficile.

Il a donc largement des occasions de creuser son avance, et il sera difficile à déloger.

Qui plus est, la dernière étape – un chrono de 33 bornes – l’avantagera aussi!

Enfin, il a une solide équipe autour de lui, avec notamment Kuss et Kruijswijk en montagne.

Hier dans la dernière (et la seule) patate du jour, il attaque alors que le sommet est situé à 15 bornes de l’arrivée. Mouais… pas sûr: il avait encore Kuss à ses côtés, donc pourquoi attaquer à cet endroit? L’échappée devant avait 13 minutes d’avance en plus, l’étape était pliée, il ne s’agissait que de rentrer tranquille avec ses adversaires directs.

Voyant l’attaque, tu te dis que Roglic joue la carte de l’intox psychologique, voulant probablement marquer ses adversaires de sa supériorité. C’est toujours bon de rappeler à tout le monde c’est qui le patron. Que tu es en contrôle, que tu fais ce que tu veux. Ok.

Je me dis « il va se relever en haut », surtout qu’à la bascule, il n’a qu’une vingtaine de secondes d’avance sur ses poursuivants, dont les deux Movistar Mas et Lopez.

Ben non, descente à bloc! Prise de risques maximum.

Va falloir m’expliquer là!!!

Et ca n’a pas loupé: sa roue arrière qui glisse dans un virage, Roglic s’étale. Il s’en tire avec des égratignures, a pu repartir très vite et finir avec ses trois poursuivants, ouf, Vuelta sauf jusqu’à… demain… Faudra voir comment il récupère de cette nouvelle gamelle.

Mais pourquoi cette prise de risque dans cette descente? L’exemple de Valverde n’a pas suffit?

Roglic a été très chanceux: il aurait pu se relever avec une clavicule sautée…

Jamais je n’aurais agi ainsi en tête d’un grand tour, bien entouré, alors qu’il reste un paquet d’étapes pour faire la différence sans prendre de tels risques…

Pour moi, c’est du grand n’importe quoi à ce niveau de professionnalisme. Je vous rappelle que le seul but dans la vie de Primoz Roglic, c’est de gagner des courses cyclistes. Point barre.

Sinon, la Jumbo-Visma a choisi de laisser aller (temporairement) le maillot rouge, enfilé par un norvégien Odd Christian Eiking de chez Intermarché-Wanty-Groupe Gobert qui, du coup, n’en revient pas de si belle aubaine.

Décidément, le cyclisme norvégien a le vent dans les voiles ces jours-ci, avec ses récentes étincelles sur le Tour de l’Avenir. L’avenir en cyclisme, justement, semble bien assuré pour ce pays!

Si vous voulez voir descendre un fer à repasser, payez-vous les images d’Enric Mas en descente. Hier, après chaque lacet, on le voyait parler dans la radio, certainement pour demander à son équipier Lopez juste devant de descendre moins vite.

Enfin, Guillaume Martin nous refait le coup du Tour de France en se replaçant au général au profit d’une seule étape. Comme si les grands leaders ne croyaient pas trop en la menace Guillaume Martin; à ce petit jeu, un jour, ca pourrait bien leur échapper… Faudra voir ce que Martin peut faire dans les prochains jours pour préserver sa place sur le podium.

Et une belle lutte se dessine entre Egan Bernal et Alexandr Vlasov pour le maillot blanc de meilleur jeune, ce qui pourrait pimenter voire dynamiter la course dans le groupe des favoris sur les prochaines étapes.

Bernal, qui ne court pas très bien lui non plus: sur l’attaque de Roglic, c’est lui qui fait le premier effort de chasse derrière, alors qu’il a les deux Movistar avec lui… heu, Egan, c’est pas à toi de passer! Un kilomètre plus loin, ca n’a pas loupé quand les deux Movistar ont commencé à appuyer: largué, Bernal! Je comprends pas à ce niveau de professionnalisme.

Mais le reste de cette Vuelta va être passionnant!

Le Tour de l’actualité

L’actualité commentée des derniers jours dans le monde du cyclisme sur route.

1 – Vuelta

Déjà le premier jour de repos aujourd’hui, et neuf étapes de complétées (déjà!).

La situation de course commence à se décanter, surtout hier avec la difficile 9e étape qui a permis de faire du ménage au général.

Primoz Roglic apparait plus que jamais un solide leader, mais la course n’est pas encore jouée.

Les Movistar me surprennent, beaucoup même puisqu’on n’a pas eu l’habitude de les voir à pareil niveau ces 24 derniers mois.

Enric Mas, 26 ans, présenté par certains comme le successeur de Contador, est 2e du général à 28 petites secondes du slovène. Son coéquipier Miguel Angel Lopez est 3e, mais à plus de 1min20 du maillot rouge.

De quoi quand même bien animer la course!

Pour la suite, le gros enjeu, c’est que personne ne connait les limites d’Enric Mas sur cette Vuelta. Jusqu’où peut-il aller?

Je crains toutefois que la stratégie chez Movistar soit de courir au millimètre, question de préserver et d’assurer au minimum les places de 2 et 3 au classement général. Pour la première équipe espagnole en WorldTour, une bonne prestation sur le tour national relève d’une importance capitale, surtout que l’équipe a semblé sous-performer ces derniers mois.

Et puis, en courant au millimètre, on reste en position d’exploiter une défaillance de Roglic, ce qui s’est déjà vu dans le passé sur un grand tour pour le slovène…

Les Ineos Yates et Bernal semblent un peu juste en montagne lorsque ca accélère pour le moment, mais la Vuelta est encore longue. Ne les enterrons pas.

On attaquera demain quatre étapes parfois casse-pattes, mais somme toute moins difficile que plusieurs dans cette première semaine. Les affaires (très) sérieuses reprendront le week-end prochain avec deux étapes très difficiles, avant d’entamer une troisième semaine qui sera aussi éprouvante, surtout la 18e étape.

2 – Vuelta, la Bahrain-Victorious atomise!

Sinon, avez-vous vu les résultats de la 9e étape hier? Caruso 1er, Haig 4e et Mader 7e pour la Bahrain-Victorious.

Landa a certes perdu pas mal de temps pour le général, mais l’équipe continue sa série de succès… parfois surprenante.

3 – Vuelta, la chute de Valverde

La chute d’AleJet dans une descente récemment a fait couler beaucoup d’encre.

Personnellement, je ne comprends pas que Valverde, un coureur de grande expérience, ait fait l’erreur de descendre mains sur les cocottes.

Il est clair qu’on était dans une phase de course agressive, avec un Carapaz qui tentait de sortir. Valverde était au contrôle pour Movistar, flairant le bon coup peut-être.

Il roule dans une aspérité de la route, sa main glisse, l’espace d’une fraction de seconde il sort de sa trajectoire, tente de se récupérer pour terminer son virage, mais part à la faute en glissant de la roue avant.

Morale de l’histoire, toujours les descentes de cols à haute vitesse les mains en bas du guidon!!!

4 – Tour de l’Avenir

Victoire finale du Norvégien Tobias Halland Johannessen après une domination assez nette de toute son équipe de Norvège durant la semaine de course.

Le grimpeur espagnol Carlos Rodriguez – qui appartient à l’équipe Ineos – aura cependant mis le feu hier sur l’Iseran et ensuite le Petit St-Bernard, Johannessen devant son salut et sa victoire finale à son… frère jumeau, auteur d’un gros boulot sur l’étape d’hier pour sauver le maillot jaune de son frère. Quant c’est la famille…

Les coureurs canadiens terminent loin, avec l’Ottavien Carlson Miles 52e du général à plus d’une heure du maillot jaune, honorable prestation quand même. L’expérience acquise du haut niveau est inestimable pour ces jeunes coureurs pour la suite de leur carrière.

5 – Mathieu Van Der Poel

Le champion néerlandais a déclaré forfait pour les Mondiaux de VTT (Mtb) le week-end prochain à Val di Sole (Italie) et c’est bien dommage. Son dos le fait encore souffrir.

MVDP se tourne désormais vers la route: Benelux Tour d’abord, avant ses autres objectifs, Mondiaux et… Paris-Roubaix.

6 – Bretagne Classic

C’est le week-end prochain en Bretagne et on annonce un joli plateau, avec notamment Julian Alaphilippe, Wout Van Aert et un certain Tadej Pogacar. Ils ont probablement tous en tête les Mondiaux fin septembre!

À noter que l’épreuve comporte certains secteurs de gravel.

7 – Lachlan Morton

Intéressant vidéo sur le récent « Alt Tour » de ce coureur hors norme, spécialiste de l’ultra.

8 – Entrainement polarisé

Efficace, ce type d’entrainement? Personnellement, j’en suis convaincu. Guy Thibault fait le point dans cet article paru la semaine dernière, quelques références pertinentes à l’appui.

Je vous rappelle mes deux articles publiés sur ce sujet en juin dernier, réalisés en collaboration avec Guy. C’est ici et ici.

Roglic, Dumoulin, Dennis sauvent leur saison, Houle confirme

Ils sont plusieurs à avoir sauvé leur saison hier sur le chrono des Jeux Olympiques.

D’autres ont fait le saut au niveau du parcours, pas mal plus compliqué à gérer que prévu. Il faisait chaud, c’était très casse-pattes avec 800m de dénivelé sur 44 kms. Les coureurs partis trop vite – Ganna, Kung, Van Aert – l’ont payé cash.

Primoz Roglic nous a rappelé quel champion il était hier, car outre sa victoire, il met une grosse valise à tout le monde: plus d’une minute sur son dauphin Dumoulin!

Une minute!

Rappelons que Primoz Roglic est peut-être l’athlète ayant obtenu la plus haute valeur sur un test de VO2max de l’histoire. Autrement dit, un moteur exceptionnel.

Roglic sauve ainsi une saison compliquée pour lui, car on l’attendait notamment sur le Tour où une chute un peu bête l’a contraint à l’abandon. Même plus tôt dans sa saison, ses résultats n’ont pas été aussi tranchants que ces trois quatre dernières années.

Il a remis les pendules à l’heure hier. On attend encore la confirmation de sa participation à la prochaine Vuelta, dont il est le tenant du titre. Ca ferait un beau duel avec Egan Bernal, vainqueur en mai dernier du Giro!

Ca fait également plaisir de revoir Tom Dumoulin à un très haut niveau. Le coureur néerlandais donne enfin matière à satisfaction pour ce pays qui a joué de malchance – ou d’incompétence! – sur la course sur route des femmes, et qui a vu Mathieu Van Der Poel chuter dans l’épreuve de Mtb (VTT).

Quant on connaît l’engagement mental que requiert un tel chrono, je pense que Dumoulin a actuellement une tête bien en ordre.

Troisième hier, un autre sacré talent en cyclisme, Rohan Dennis. Quant il s’agit de chronos accidentés, le coureur australien n’est jamais loin de la gagne.

Dennis et Dumoulin sauvent également leur saison par cet excellent résultat hier. Pour Dennis c’était maigre jusqu’ici, le prologue du Tour de Romandie seulement. Dumoulin devait se rassurer après un break du cyclisme.

Grosse déception pour Kung, 4e hier, une semaine après sa déception sur le dernier chrono du Tour. Pas facile.

Ganna a explosé au 2e tour hier. Pas une grosse surprise, le parcours était juste trop dur pour son gabarit.

En revanche, je suis surpris de Wout Van Aert que j’attendais nettement mieux. La fatigue le rattraperait-il? C’est du moins ce qu’il a laissé entendre en entrevue post-course. On le comprend, il a beaucoup donné sur le Tour et dans la course sur route de ces JO.

Hugo Houle, la confirmation

Excellente, vraiment excellente place du Québécois Hugo Houle sur ce chrono des Jeux de Tokyo hier, avec cette belle 13e place, à un peu moins de trois minutes de l’extra-terrestre Roglic (48 de moyenne sur le chrono).

Pour Hugo, c’est un résultat qui vaut une victoire.

Surtout, je pense que c’est une confirmation de sa nouvelle valeur athlétique. Il avait déjà signé un excellent chrono sur l’avant dernière étape du Tour, il y a une semaine. Hugo progresse régulièrement, c’est évident, depuis quelques années et en particulier depuis 2-3 ans ou il rejoint progressivement les meilleurs du peloton.

Ses résultats sont également très constants, logiques, fiables. C’est rassurant.

Il fallait de la caisse pour rouler à 46 de moyenne hier sur ce parcours.

On souhaite désormais pour Hugo d’accrocher une belle victoire chez les pros, ca serait tellement bien! Il en est tout à fait capable, son équipe a de plus en plus confiance en ses moyens, ca peut le faire. Une semi-classique italienne de fin de saison? (Milan-Turin, les Trois Vallées Varésines) Une étape sur une prochaine course d’une semaine?

Hugo pourrait être au départ des prochains Championnats canadiens début septembre à Saint-Georges de Beauce. Il est aujourd’hui le meilleur rouleur chrono du Canada, surtout si le parcours présente du dénivelé. Il a un bon coup à jouer sur le chrono et sur la course sur route. Il a déjà été champion canadien au chrono chez les élites en 2015, mais un titre de champion canadien sur route élite manque toujours à son palmarès, après l’avoir décroché en junior et en espoir.

En refaisant un peu de fraicheur, il serait un sacré client sur ces Championnats canadiens.

Annemiek Van Vleuten, la valise aussi

Les néerlandaises ont fait oublier hier leur course sur route catastrophique en prenant la première et la troisième place du chrono.

Van Vleuten s’impose avec près d’une minute d’avance sur la suissesse Reusser, inattendue 2e hier, soit une belle valise à tout le monde.

Autrement dit, ce chrono hier s’est gagné par deux coureurs nettement au dessus du lot, Roglic et Van Vleuten.

La troisième place revient à Van Der Breggen, pas une surprise.

12e et 14e place pour les Canadiennes Kirchmann et Canuel. Je voyais Canuel un peu mieux, mais il suffit parfois de peu pour se trouver dans un jour de moins bien. Trois Canadiens(ennes) dans les 15 premiers hier, il (elles) n’ont pas démérité.

Côté français, Cavagna se loupe complètement, et Labous est 9e du chrono chez les femmes. Pas de quoi être satisfait. Des JO difficiles pour l’équipe de France d’ailleurs, avec un Gaudu qui rate le podium de peu sur la route, et les françaises qui se loupent aussi complètement à la fois dans la course sur route et sur l’épreuve VTT (Mtb) où Lecomte et Ferrand-Prévost étaient pourtant archi-favorites.

Anna Kiesenhofer, très rafraîchissant comme histoire

Pas de coach. Pas d’équipe professionnelle. Juste elle, sa planif, son organisation toute personnelle. Et au bout l’or, avec un peu de chance aussi bien sûr. Une belle histoire!

Carapaz l’or, Van Aert le plus fort, Woods le mérite

Les Québécois qui auront fait l’effort de se lever cette nuit pour regarder les 60 derniers kilomètres de la course sur route des JO de Tokyo ne le regrettent surement pas ce matin.

Quel final!

Ca a flingué à tout va.

Ouf, j’étais fatigué pour les coureurs sur la ligne d’arrivée.

Autrement, la course s’est jouée en gros comme prévu: une échappée matinale de seconds couteaux, la reprise peu avant Mikuni, le feu d’artifice dans cette rampe, puis les 30 derniers kilomètres très débridés où le groupe de survivants devant, environ 10-12 coureurs seulement, se sont tirés la bourre.

C’est Richard Carapaz qui emporte le gros lot, parti après Mikuni avec un Brandon McNulty déchainé dans ce final.

La paire s’est parfaitement entendue pour rouler à bloc, comment en aurait-il été autrement, ils avaient les deux premières médailles assurées?!

Malin, Carapaz a cependant déposé McNulty au profit d’une petite bosse non loin de l’entrée du circuit. Quand tu joues l’or olympique, aussi bien arriver solo…

Fort, Carapaz, pour rouler ainsi en solitaire dans les tous derniers kilomètres d’une course qui en comptait 234.

Mais le plus fort, pour moi, aucun doute: Wout Van Aert. Méchante machine!

Van Aert n’a certes pas pu accompagner Pogacar sur son accélération dans Mikuni – Mike Woods et Brandon McNulty oui – mais le champion belge a géré sans s’affoler, et est rentré rapidement au train par la suite.

On l’a vu ensuite sauter sur tout ce qui bougeait, tout le monde sur son porte-bagage. Il a encore trouvé les ressources pour terminer 2e au sprint.

Je pense que Van Aert retirera de la frustration de la course, tout le monde courait contre lui, sauf peut-être… Mike Woods.

Valeureux Mike Woods! Le Canadien en sort avec une 5e place au final, un peu décevant tant on espérait une médaille, mais il sort la tête très haute.

Il a été un des coureurs les plus actifs dans le final, attaquant de nombreuses fois. Dans Mikuni, il a pu rentrer solo sur Pogacar, excusez-un-peu. C’était solide.

La feuille d’érable brillait dans ce final éprouvant d’une longue course sur route. Bravo Mike, et bravo à Hugo et Guillaume qui l’ont assisté et qui, tous deux, ont mis un point d’honneur à terminer la course cette nuit.

Après Mikuni et derrière le duo Carapaz-McNulty, Mike en a remis dans la petite ascension suivante, mais il est simplement tombé sur un Van Aert très fort qui se méfiait de lui.

Les dernières mines de Mike n’ont peut-être pas été placées tout à fait au bon moment, mais il a le mérite complet d’avoir essayé jusqu’au bout ; tous dans ce groupe de chasse derrière Carapaz ne peuvent pas en dire autant.

Enfin, un mot sur Pogacar, qui a fait la sélection dans Mikuni en plaçant une grosse accélération – assis sur sa selle! – après le travail des Belges. Très fort aussi. Repris par la suite, Pogacar a régulièrement roulé avec Van Aert pour revenir sur le duo Carapaz-McNulty parti dans un moment de flottement après Mikuni, témoignant je trouve de l’attitude moins calculatrice de cette nouvelle génération de coureurs. Ca fait du bien et c’est beau à voir!

Pogacar offre le bronze à la Slovénie, qui ne repart donc pas les mains vides. Et Mollema devance Woods au sprint pour la 4e place… une place parfois importante s’il advenait un contrôle positif pour les trois premiers.

De la taille des pelotons hommes et femmes aux JO

Ceci est 2021.

Parfois, on ne le croirais pas!

132 coureurs prendront part à la course sur route des hommes samedi matin.

Aux derniers Mondiaux d’Imola, ils étaient près de 180 au départ.

Il est difficile pour moi de comprendre pourquoi on limite ainsi le peloton dans l’épreuve sur route des JO.

On pourrait facilement accroitre sa taille d’une soixantaine de coureurs, donc permettre à davantage de coureurs et de nations de vivre l’expérience olympique. Ca aurait aussi l’avantage d’augmenter la profondeur du peloton.

C’est encore bien pire chez les femmes!

Elles seront… 67 à prendre le départ dimanche de la course sur route.

Enlevez les filles de pays « émergents » en cyclisme qui seront probablement très loin du niveau mondial que peuvent avoir les néerlandaises ou les italiennes, par exemple les coureures de pays comme Trinidad et Tobago, Chypre, l’Érythrée, la Chine, la Namibie ou encore le Paraguay, ca veut dire que vous avez maxi 45 filles au départ avec un niveau suffisant pour faire la course dimanche.

C’est un peu ridicule si vous voulez mon avis.

Elles étaient près de 130 récemment au départ de La Course organisée par le Tour de France, et à peu près le même nombre au Giro Donna il y a quelques jours.

Le peloton féminin s’est suffisamment développé ces dernières années pour avoir un peloton largement plus conséquent et de qualité.

Comment voulez-vous développer le prestige, l’image et tout l’intérêt du public pour le cyclisme féminin avec seulement 45 filles capables d’en découdre dimanche?

Mais il y a pire!

À Paris en 2024, l’UCI a annoncé en décembre dernier la parité hommes-femmes dans les épreuves de cyclisme, parité par ailleurs déjà atteinte en 2021 à Tokyo dans des disciplines comme le VTT (Mtb), le BMX ou la piste.

Reste la route, toujours à la traine, apparemment.

Ben l’UCI a annoncé à Paris des pelotons composés de… 90 hommes et 90 femmes.

Autrement dit, au lieu d’augmenter par exemple à 160 pour tout le monde, on réduit de façon conséquente le peloton masculin et on augmente marginalement celui des femmes.

Lamentable, si vous voulez mon avis.

On tue une partie de la compétition chez les hommes avec un peloton aussi petit. Que voudra dire l’or olympique devant une si faible compétition? À 90 coureurs au départ seulement, on peut se demander si des équipes de cinq comme à Tokyo seront encore possibles?

Et 90 filles… on a déjà des pelotons nettement plus importants et donc plus compétitifs sur les grandes courses du calendrier féminin en Europe.

Le peloton masculin des JO est passé de 184 coureurs à Atlanta (1996) à 145 à Athènes en 2004 puis à 130 cette année. Chez les filles, le nombre est resté stable autour de 67 coureures depuis plus de 20 ans.

Sans revenir à des pelotons de plus de 200 coureurs comme dans les années 1980, sécurité en course oblige, je pense qu’on peut permettre largement plus que 90 coureurs(res) dans une épreuve aussi prestigieuse que la course sur route des Jeux Olympiques, tant chez les hommes que chez les femmes.

Tokyo: ca sera compliqué pour Woods

Samedi prochain 11h (heure locale), le départ de la course sur route des Jeux Olympiques de Tokyo sera donné pour les hommes.

Ce qui veut dire vendredi soir 22h, heure du Québec.

Au menu de Messieurs les coureurs, 234 kilomètres (si on exclut les 10 premiers, neutralisés) sur le difficile circuit autour du Mont Fuji.

4800m de dénivelé.

On annonce très chaud samedi, 30 degrés au thermomètre. Ça durcira considérablement la course, qui totalisera environ 6h de temps de selle.

La course se jouera probablement dans le Mikuni Pass, dont le sommet est situé à 33 kms de l’arrivée. La patate fait 6,8 km de long, moyenne à 10% avec des passages plus pentus. Une parfaite rampe de lancement pour les favoris, pourvu que certaines équipes aient pris la responsabilité de contrôler l’échappée qui ne manquera pas de se former dans les 60 premiers kilomètres. Le peloton est constitué de beaucoup de coureurs de « petites » nations » en cyclisme (le Pérou, la Turquie, la Namibie, l’Iran, l’Algérie par exemple), qui voudront se montrer.

L’arrivée sera jugée sur le circuit automobile de Fuji, donc une chaussée en bon état et très large si ça devait arriver au sprint.

Les favoris

La course sur route des JO, c’est une course très particulière comme l’est aussi la course sur route des Mondiaux, car elles se courent en équipes nationales.

Le reste du temps, les pros sont en équipes de marques.

Du coup, ça peut jouer sur la tactique en course voire même avant la course!

L’an dernier, le coureur belge Dries Devenyns avait refusé sa sélection en équipe de Belgique pour ne pas être exposé au risque de devoir rouler contre son coéquipier et grand ami Julian Alaphilippe dans le final. Grand bien lui en a pris!!

Si vous voyez Richard Carapaz sauter des relais derrière un Michal Kwiatkowski échappé samedi, ben vous saurez pourquoi. Idem pour un Tom Dumoulin si jamais c’est Primoz Roglic qui est devant. Nibali roulera-t-il contre Mollema?! (remarquez, Nibali est pressenti chez Astana en 2022, alors ce n’est pas impossible qu’il roule!)

Ils sont 132 au départ samedi.

Les favoris sont nombreux: outre Woods, j’en compte personnellement une vingtaine.

C’est dire si ca sera compliqué pour le Canadien Mike Woods qui a fait de cette course sur route l’objectif principal de sa saison.

Mon objectif est de remporter une médaille, mais ça va être très dur. Il y a une quinzaine de gars qui peuvent aspirer au podium. Ça va m’avantager si la course est difficile.

mike woods, journal de québec, 20 juillet 2021

Sur le plan physique et mental, Mike Woods peut s’imposer, c’est certain. Il peut accompagner les meilleurs dans le final lorsque ca grimpera fort. C’est plutôt son sprint qui m’inquiète un peu, l’idéal pour lui étant d’arriver seul. C’est toutefois peu probable samedi considérant les 25 derniers kilomètres, roulant.

Trois équipes se détachent car très puissantes, capables de jouer plusieurs cartes: l’équipe de Belgique, qui défend le titre de Greg Van Avermaet acquis à Rio, l’équipe des Pays-Bas et, bien sûr, l’équipe de Slovénie.

Les Belges débarquent avec Wout Van Aert, l’épouvantail samedi avec Tadej Pogacar bien sûr.

Van Aert sait tout faire, grimper, rouler et sprinter. Utile sur ce genre de parcours. Il est épaulé par Van Avermaet, Remco Evenepoel, Benoot et Vansevenant.

Remco sera le joker belge à n’en pas douter. On sait mal où il en est dans sa condition, mais je la soupçonne très bonne: après son Giro moyen, il a remporté le Tour de Belgique, et terminé 2e du chrono sur le Championnat de Belgique avant de s’adjuger la 3e place dans la course sur route.

Les Néerlandais pourront compter sur Kelderman et Mollema, qui sortent d’un bon Tour de France, sur Dumoulin, sur Van Baarle et Havik. Mollema, en particulier, peut être un sacré client: souvent quant il part celui-là, on ne le revoit pas.

Les Slovènes débarquent avec les deux géants du cyclisme actuel, Roglic et Pogacar. Tratnik et Polanc complètent l’effectif. Dans le cas des deux premiers, quant tu as les jambes, tu n’as besoin de personne. Je vois mal comment Pogo pourrait ne pas être dans le coup dans Mikuni, et son sprint à Liège-Bastogne-Liège cette année nous prouve qu’il sait être très rapide lorsqu’il le faut.

Pour Roglic, il faudra voir comment il a récupéré de sa chute sur le Tour. Je pense qu’il sera présent dans le final et parfaitement opérationnel.

Avouez qu’un sprint Pogo-Van Aert pour la médaille d’or, ça aurait de la gueule!

Je vois plusieurs autres coureurs très dangereux samedi: Lutsenko, un homme de Championnats, toujours solide dans ces occasions. Kwiatkowski, idem. Dan Martin qui a fait globalement un bon Tour de France. Kasper Asgreen, une bête à rouler si jamais il passe Mikuni.

Et comment ne pas penser à Alejet, aussi un homme de Championnat, grosse expérience de ce genre d’événement? Les Espagnols alignent aussi Omar Fraile, qui sort d’un bon Tour de France.

D’autres gros clients potentiels: Jakob Fuglsang, aussi un homme de ce genre d’événement et qui était en hausse sur le récent Tour, même s’il a été diminué par son vaccin Covid subit avant la Grande Boucle.

Richard Carapaz est un autre client, Stephan Kung aussi s’il passe Mikuni comme pour Asgreen.

Joao Almeida pourquoi pas, un dur au mal celui-là.

Côté Français (Gaudu, Martin, Cavagna, Cosnefroy et Elissonde), je ne les vois pas dans le coup pour les 5 premières places.

Les Italiens? Ca tient la route sur le papier (Nibali, Caruso, Moscon, Bettiol et Ciccone), mais sauront-ils s’entendre?

Bref, pas mal de beau monde pour la gagne, et tous ces gens n’auront pas voulu faire ce long voyage à l’autre bout du monde pour faire de la figuration dans le peloton.

Rappelons que Mike Woods sera épaulé par deux coureurs québécois, soit Guillaume Boivin et Hugo Houle. La tactique est probablement simple: Boivin sera en charge de veiller sur Mike jusqu’au pied du Mont Fuji, voire de contribuer (avec d’autres pays) à limiter les écarts avec une échappée devant, après quoi ce sera à Hugo, meilleur grimpeur que Guillaume, de rester avec Mike le plus longtemps possible, espérons jusqu’au pied de Mikuni. Après, Mike devra faire la différence à la patte. Ou suivre les meilleurs quand ca embrayera.

Les autres épreuves à surveiller

Aux JO en cyclisme, on a plusieurs disciplines: route, chrono, VTT (Mtb), BMX, piste.

Dimanche prochain, la course sur route des femmes à surveiller, avec deux représentantes canadiennes au départ, soit Leah Kirchmann et Karol-Ann Canuel.

Je surveillerai évidemment le chrono mercredi prochain, tant chez les hommes que chez les femmes. Hugo Houle vise un top-15 et je le crois tout à fait capable d’atteindre cet objectif. Karol-Ann Canuel a connu de bons résultats récemment dans la discipline, c’est prometteur.

Parmi les gros clients pour le titre sur le chrono, Wout Van Aert, Filippo Ganna et Stephan Kung bien sûr, ca sera le gros match! Il faudra aussi surveiller Remi Cavagna, Tom Dumoulin, Rohan Dennis et Kasper Asgreen. On y reviendra.

En VTT (Mtb), l’épreuve cross-country des hommes aura lieu lundi, et les femmes mardi. Le match entre Mathieu Van der Poel et tous les géants du circuit Mtb de la Coupe du Monde, Schurter, Sarrou, Flueckiger en premier lieu! Mathieu en a fait un gros objectif de sa saison.

Bref, méchant programme dès samedi et jusque mercredi prochain!

La piste m’intéressera moins, mais fait remarquable, le Canadien Vincent de Haitre fera partie de l’équipe canadienne de poursuite par équipe, trois ans après avoir pris part aux JO d’hiver de PyeongChang en… patinage de vitesse. Il sera de la discipline probablement aux JO d’hiver de Pékin dans deux ans.

Remarquez, ce n’est pas le premier à participer aux JO d’hiver et d’été dans deux disciplines différentes pour le Canada. On se souvient bien sûr de Pierre Harvey en cyclisme et en ski de fond dans les années 1980. De méchants athlètes!

La belle histoire

Celle de Masomah Ali Zada, coureure cycliste afghane, oui, vous ne rêvez pas. Elle sera de la course sur route dimanche, pour l’équipe des « réfugiés » autorisée par le CIO.

Elle s’est entrainée récemment du côté du Centre mondial de cyclisme à Aigle en Suisse.

C’est bien connu dans mon monde de la démographie: le développement, le progrès d’une population et d’un pays commence d’abord par des investissements en éducation chez les jeunes filles et femmes.

Les pros aux JO?

Ca revient toujours: doit-on permettre aux coureurs pro de concourir aux JO?

Certains diront que ce débat appartient à une autre époque. Ou que la notion de pro versus amateur est aujourd’hui quasiment révolue, les distinctions n’étant plus aussi claires qu’avant.

Les meilleurs coureurs sur les plus grandes courses, c’est aussi un argument qui se vaut.

Pour moi, le débat est ailleurs: que représente une victoire dans la course sur route des JO pour un coureur cycliste pro, en comparaison avec une victoire sur un Monument ou une belle Classique, voire même en comparaison avec une victoire d’étape sur le Tour, ou porter ne serait-ce qu’une journée le maillot jaune?

C’est là qu’on mesure tout le poids des traditions en cyclisme, qui est différent d’autres sports à ce niveau. En natation, en athlétisme, une médaille olympique c’est le Saint-Graal.

Pas en cyclisme selon moi.

Je préfèrerais 100 fois gagner Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres que l’or olympique en cyclisme sur route.

Qui se souvient aujourd’hui que Samuel Sanchez a été champion olympique à Beijing et Alexandr Vinokourov, à Londres? Ils sont davantage reconnus pour leurs autres résultats.

On oublie moins un porteur du maillot jaune, ou du maillot de champion du monde.

La montagne et le chrono pas incompatibles…

… et le discours trompeur de certains médias. Une contribution de Marc Kluszczynski.

Dans cette nouvelle contribution à La Flamme Rouge, Marc revient sur l’exercice de l’ascension d’un col, souvent présenté comme très difficile par les commentateurs télé.

Or, montagne et chrono, ce sont des exercices pas forcément très éloignés, et cela peut d’ailleurs expliquer comment Wout Van Aert a pu enchainer une victoire dans le dernier chrono du Tour avec celle acquise au Ventoux quelques jours plus tôt. Les coureurs se préparent à la montagne aujourd’hui de bien des manières!

Après la descente de police à l’hôtel des Bahrain Victorious dans la nuit du 14 juillet, le discours encenseur et flouté des consultants TV des chaînes françaises apparaît totalement déplacé de la réalité de ce Tour 2021. 

En dehors de la question du dopage, prenons l’exemple de la « haute montagne ». 

Dès que le peloton l’aborde, ces consultants, mais aussi certains journalistes de la presse écrite étrangère, présentent cet univers comme dangereux pour les coureurs. La dramatisation à outrance, maintenant généralisée à bien d’autres évènements d’actualité, est devenue un refrain bien rodé. Ils ne s’attaquent tout de même pas à un 8000 sans oxygène ! 

Même le journaliste de CyclingNews, Alasdair Fotheringham, écrit que la montée de Luz-Ardiden de la 18ème étape va être difficile pour « ceux qui souffrent en altitude ». Fotheringham est aussi correspondant de journaux anglais grand public, et ceci explique cela. 

À la télé française, si l’on en croit les spécialistes consultants, les coureurs respirent mal dans un col. Comme Tadej Pogačar dans la montée du col de Portet ? Bouche à peine ouverte dans les derniers kilomètres, ne pouvait-il pas l’ouvrir davantage comme Jonas Vingegaard et Richard Carapaz ? Ce qui montre une fois de plus qu’un dopé est sur la retenue dans l’ascension d’un col, et qu’il est difficile de forcer certains comportements non naturels. 

Laurent Jalabert avait-il du mal à respirer dans les cols de la Vuelta 1995, qu’il remporta avec le maillot du meilleur grimpeur et celui du maillot vert du classement par points ? 

Alors, les coureurs souffrent-ils en montagne ? 

Éliminons de suite du débat les utilisateurs de VTT-E qui gravissent les cols des Alpes et des Pyrénées, certains parfois en sifflotant, le sourire aux lèvres (quand il vous dépasse), et qui font semblant de tourner les jambes sans appuyer sur les pédales.

Certains pro vivent toute l’année en altitude et la plupart des équipes effectuent des séjours en altitude plusieurs par an, parfois à 3000 m. 

Ce qui est sûr, c’est qu’un cycliste dopé et suroxygéné souffrira moins à allure égale qu’un non dopé ayant effectué des séjours en altitude ou en tente ou chambre hypoxique. L’augmentation physiologique du taux d’hémoglobine atteint une limite, qu’il est possible de dépasser avec le dopage actuel microdosé, sachant que les hémoglobines solubles de vers marins, les nouveaux PFC, et les hémoglobines synthétiques permettent un transport de l’oxygène court-circuitant cette filière dont les variations sont épiées dans le passeport sanguin. 

L’expérience du cyclisme en amateur montre aussi que l’organisme fonctionne mieux au fur et à mesure que l’on gagne de l’altitude, en partie dû au fait que la température baisse avec l’élévation, mais aussi au fait qu’il fait appel à sa mémoire cellulaire du fonctionnement en altitude. 

Naturellement, gravir un col reste difficile, et d’autant plus pour un sprinteur ou un cycliste de 80 kg, car l’effort est continu et solitaire, mais pour un pro, ce n’est pas plus difficile qu’un CLM de 50 minutes.

Bilan du Tour, en chiffres

Il l’a fait!

Incroyable.

Wout Van Aert s’est imposé hier au sprint sur les Champs Élysées, comme il l’avait annoncé. Parfaitement amené par Teunissen, il a lancé de loin et c’était bien vu pour épuiser les sprinters plus courts comme Cav. Ce dernier a été enfermé par Philipsen sur sa droite et n’a rien pu faire. Son échec est surtout celle de la Wolfpack, inexistante au moment où ça comptait le plus.

Fort Van Aert. Très fort. Le gus remporte sur dans les derniers 10 jours une grande étape de montagne – deux ascensions du Ventoux, excusez du peu – un chrono et un sprint massif.

Très impressionnant.

Le Tour a commencé avec Mathieu, il se termine avec Wout. Ces deux-là ne cessent de m’étonner.

Et ce n’est probablement pas fini: Mathieu pourrait très bien devenir très bientôt le champion olympique en Mtb (VTT) et Wout le champion olympique du chrono et/ou de la course sur route.

L’ironie du sort veut également que ce soit le champion de… Belgique qui prive Mark Cavendish de dépasser le record de victoires d’étape sur le Tour, un record aussi détenu par le Belge Eddy Merckx.

Sinon, 2e victoire de suite de Pogo sur le Tour de France. Avec ce qu’on a vu, la série pourrait être très longue tant la domination a été manifeste. Il ramène à Paris trois classements distinctifs, soit le général, le classement de la montagne et le classement du meilleur jeune. Comme l’an dernier!

Parmi les grandes surprises de ce Tour de France, la 2e place de Jonas Vingegaard, la 4e place de Ben O’Connor et la belle 8e place de Guillaume Martin qui termine devant David Gaudu (11e).

Parmi les couacs, bien sûr l’équipe Ineos-Grenadier qui sauve les meubles avec la 3e place au général de Richard Carapaz. Pas une seule victoire d’étape!

Petit bilan du Tour, en chiffres

0. Le jeu blanc pour 4 équipes sur ce Tour, qui ne sont même pas parvenues à placer un coureur dans le top-3 d’une étape: Qhubeka, Total Énergies, B&B Hôtels et Intermarché-Wanty-Gobert. La misère.

1. Un seul top-3 sur une étape et c’est tout, aussi une misère pour les équipes Cofidis, Groupama-FDJ, Astana, DSM et Israel Start-Up Nation, cette dernière ayant eu sur une étape seulement le maillot à pois grâce à Mike Woods. Là encore, la misère. Et ca fait beaucoup d’équipes françaises: cyclisme à deux vitesses?

1. Une seule victoire d’étape pour les coureurs français, Alaf à la 1ere étape.

3. Le nombre de porteurs du maillot jaune: Alaf, Mathieu et Pogo. That’s it.

5. Le nombre de victoires d’étape de l’équipe belge Deceuninck, la plus victorieuse sur ce Tour grâce essentiellement à Mark Cavendish (4 victoires).

8. Le nombre d’équipes qui ont remporté une étape, ca en laisse beaucoup (15) sur la touche. Les équipes victorieuses: Deceuninck (5 victoires), Jumbo-Visma (4 victoires), UAE Team Emirates et Bahrain-Victorious (3 victoires), Bora-Hansgrohe et Alpecin-Fenix (2 victoires), AGR2 – Citroen et Trek-Segafredo (une victoire).

9. Le nombre de nationalités présentes dans le top-10 du général. Une seule n’est présente que deux fois, l’Espagne (Mas 6e et Bilbao, 9e).

13. Le nombre de coureurs qui ont remporté au moins une étape. Sur 184 partants. C’est peu, moins que d’habitude.

29. Alejandro Valverde prenait part, sur ce Tour de France, à son 29e grand tour en carrière. Madre de dios!

41,163. La vitesse moyenne de ce Tour de France. Le plus rapide de l’histoire, malgré un Tour très montagneux et la mauvaise météo.

42. Nombre d’abandons, il faut remonter au Tour 2012 pour en trouver davantage (45).

120. Les heures de télévision en direct assurée par France Télévision.

1000. En euros, la somme que perçoit chaque coureur qui termine le Tour.

11 000. En euros, ce que valait une victoire d’étape sur ce Tour.

12,000. En euros, les gains de l’équipe Qhubeka-Assos, la moins rémunérée sur ce Tour pour les efforts des coureurs. DSM suit juste derrière avec 13,000 euros de gain, une misère.

624,000. En euros, les gains de l’équipe UAE Team Emirates sur ce Tour de France. Le pactole, loin devant Jumbo-Visma en 2e position de ce classement (355,000 euros) et Bahrain, 3e (169,000 euros).

40 millions. Soit le nombre de téléspectateurs, répartis dans 190 pays.

Le mot de la fin à la Jumbo-Visma.

Van Aert, une bête

Carton plein pour l’équipe Jumbo-Visma hier, avec Wout Van Aert qui remporte le chrono et Jonas Vingegaard qui termine 3e de l’étape.

Wout Van Aert, quelle bête quand même.

Le gus a gagné plusieurs cyclo-cross l’hiver dernier, faisant la guerre avec Mathieu Van Der Poel son éternel rival.

Il enchaine sur route, gagne Gent-Wevelgem ainsi que l’Amstel, termine 2e de Tirreno-Adriatico et de la Flèche Brabançonne, 3e de Milan San Remo, 4e de Strade Bianche et 6e du Ronde.

Il se tape ensuite une appendice.

Il revient vitesse grand V afin de préparer le Tour, remporte le Championnat de Belgique sur route au passage fin juin.

Deux victoires d’étape sur le Tour: le Ventoux et le dernier chrono, toujours révélateur de l’état de fraicheur.

Et en n’en faisant pas un objectif, il est actuellement 19e du général…

Ouf. Une grosse santé.

Ce n’est pas tout. Il a déclaré hier après l’étape que son Tour n’est pas fini: il veut gagner aujourd’hui sur les Champs Élysées!

Le pire, c’est qu’il faut le prendre très au sérieux. C’est peut-être le plus gros client de Cavendish aujourd’hui. Van Aert peut également compter sur Mike Teunissen pour lui préparer le sprint dans le dernier kilomètre, un atout certain.

Voyez cela: un belge qui priverait Cav de dépasser Merckx avec qui il est ex-aequo au chapitre du nombre de victoires d’étape sur le Tour (34)!

Quoi qu’il en soit, pour moi, c’est très clair: Wout Van Aert termine ce Tour de France beaucoup plus fort qu’il ne l’était au départ de l’épreuve.

Du coup, il devient un très sérieux client pour la course sur route (samedi prochain le 24 juillet) ET le chrono (mercredi 28) des prochains Jeux Olympiques. Attention à lui, il peut tout faire.

Pas de surprises

On attendait Van Aert hier, il a livré la marchandise.

On attendait Kung, il est parti trop vite.

On attendait Asgreen, il a répondu présent mais il est tombé sur un super Van Aert.

On savait Vingegaard rapide, il termine 3e comme lors du premier TT de ce Tour.

Pogo, quant à lui, n’avait qu’à assurer. Pas de risques à prendre. Et valait mieux éviter la victoire…

Pas de changement au général.

Hugo Houle

Le Québécois a fait ce dernier chrono à fond, question de se tester en vue de la même épreuve sur les prochains JO. Excellente performance pour Hugo qui termine 29e du chrono, à 2min33 du vainqueur. Il est à sa place selon moi.

Matos sur le TT

Apparemment, les choses changent.

Alors que traditionnellement en cyclisme, les coureurs montaient des manivelles plus longues sur les chronos, question d’augmenter l’effet de levier, c’est la tendance inverse qui s’observe actuellement.

Des manivelles plus courtes. Certains coureurs auraient monté hier des 165 voire des 160mm.

Le but? Mieux « enrouler » le braquet, des manivelles plus courtes favorisant des cadences élevées.

Et ouvrir l’angle de la hanche, permettant de rester dans des positions qui favorisent plus de puissance que si la hanche est assez fermée, ce qui est le cas avec des manivelles plus longues.

La mode est aussi aux plateaux avant de 55, voire 58 dents. On vise ici à mieux respecter une ligne de chaine efficace, bien centrée avec la cassette arrière où on utilise plutôt les pignons de 13, 14 et 15 dents au lieu de 11 et 12. En d’autres mots, pas de croisement de chaine, susceptible de faire perdre quelques watts.

Par contre, les freins à disque ne sont pas répandus sur les vélos de chrono autant que sur les vélos de route. C’est vrai qu’en contre-la-montre, moins tu touches aux freins, mieux c’est…

Aujourd’hui les Champs, demain Tokyo

Ca fait des plombes qu’une échappée n’est pas allée au bout sur l’étape des Champs Élysées. La dernière fois, Eddy Seigneur peut-être, en 1994?

Dans le cyclisme des oreillettes, ca devrait donc arriver au sprint cette année encore. Misez Cav ou Van Aert, mais on ne sait jamais, d’autres sprinters peuvent y arriver: Colbrelli, Matthews, Philipsen, Bol.

En soirée, ils seront nombreux à déjà prendre des vols pour Tokyo afin de gagner rapidement le Japon et débuter l’acclamation en vue de l’épreuve sur route des JO samedi prochain. On vous revient avec l’analyse complète de cette épreuve très particulière puisqu’elle sera courue sous les maillots nationaux, et non d’équipes de marques.

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