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Catégorie : Les courses Page 7 of 84

Le Tour de l’actualité

1 – Dauphiné

C’est parti hier et c’est Wout Van Aert qui a ouvert le compteur.

En forme, Wout Van Aert, et le champion belge a des visées sur le maillot vert du prochain Tour de France.

Ca devrait être intéressant dès les premiers jours de course, avec notamment un certain… Mathieu Van Der Poel qui a confirmé sa présence sur la Grande Boucle. Les deux éternels rivaux pour un duel de titans au plus haut niveau!

2 – Dauphiné bis

Pas le meilleur plateau de l’histoire, mais quelques coureurs à surveiller car ils préparent leur mois de juillet.

Et en premier lieu l’équipe de Wout Van Aert, Jumbo-Visma, qui débarque au Dauphiné avec leur deux grosses pointures pour le général, Primoz Roglic et Jonas Vingegaard. Christophe Laporte, Steven Kruijswijk, Tiesj Benoot complètent notamment l’effectif, clairement l’équipe à battre cette semaine.

Chez Ineos, on est débarqué avec l’équipe B, Geoghegan ex-vainqueur du Giro en tête d’affiche. Faut voir.

Caruso et Haig chez Bahrain, O’Connor et Paret-Peintre chez AG2R – Citroen, Gaudu et Madouas chez Groupama-FDJ, McNulty et Bennett chez UAE, Meintjes chez Intermarché, Barguil chez Arkea-Samsic et Chaves chez EF sont les autres coureurs d’intérêt à suivre.

3 – Nouveau Trek Madone sur le Dauphiné

Le site Matos Vélo fait une belle couverture de ce nouveau vélo vu pour la première fois hier sur le Dauphiné.

L’intérêt est la jonction des tubes horizontal et vertical, très particulier. On avance des gains en confort et en aérodynamisme, le gros truc depuis deux ans.

Le video ci-bas produit par Road.cc donne également un très bon aperçu.

Hâte d’en connaitre le prix! Comme disait l’autre, si tu demandes c’est que tu ne peux pas te le permettre…

4 – Plan B, avec Jumbo-Visma

Le beau documentaire du dernier Tour de France vécu de l’intérieur de l’équipe Jumbo-Visma a refait son apparition sur YouTube. Pour ceux qui l’auraient manqué, et en préparation pour le prochain Tour!

5 – Mathieu Van Der Poel

Le champion néerlandais connaît pas mal de succès sur la route cette saison, son dernier étant le maillot rose du dernier Giro.

Il pourrait pourtant faire l’impasse sur la route en 2023, question de préparer son objectif de 2024, devenir champion olympique de VTT (Mtb) lors des JO de Paris.

Comme les places sur la première ligne de départ sont un réel avantage lorsqu’on veut jouer la gagne et que ces places se jouent au niveau des résultats antérieurs, MVDP n’aurait pas d’autres choix que d’engranger des succès en 2023 pour s’assurer d’un bon départ en 2024.

Cela voudrait probablement aussi dire qu’on le verrait plus actif en cyclocross durant les deux prochaines saisons, et ce n’est pas pour me déplaire!

6 – Vitesses à la hausse en WorldTour

Très intéressante analyse des possibles raisons sous-jacentes à la hausse importante et… surprenante des vitesses moyennes sur les courses d’un jour en WorldTour ces trois dernières années.

La grande explication avancée ? Les vélos plus aéros, et notamment l’introduction des pneus tubeless dont la résistance au roulement est moindre.

Perso, je pense que les vélos aéros expliquent surement une partie des vitesses plus élevées en WorldTour, oui.

Mais pas que!

Restons lucide.

Dans les cols, notamment ce col de la Colombière escaladé de façon supersonique par Pogacar, l’aéro ne peut pas tout faire à ces (faibles) vitesses.

À partir de son attaque dans le col de Romme puis la Colombière escaladée solo, Pogacar aurait développé 442 watts-étalon pendant… 49 minutes (calculs de Portoleau-Vayer).

Je vous laisse apprécier.

Les vélos d’accord, pour une (petite) partie des gains en vitesse. Mais je suis sûr qu’il y a aussi autre chose.

7 – Tour de Beauce

LE fleuron du cyclisme québécois, le Tour de Beauce, est de nouveau annulé cette saison, et c’est une bien triste nouvelle pour tout le cyclisme canadien.

C’est la 3e année de suite que le Tour de Beauce est à l’arrêt. La suite est de plus en plus inquiétante, même si le communiqué de presse mentionne que l’épreuve sera de retour sur le calendrier de l’Union Cycliste Internationale (UCI) du 14 au 18 juin 2023.

Dans son communiqué, l’organisation évoque les coûts élevés, un plateau incertain, une pénurie de voitures disponibles comme les principales raisons de la décision.

Espérons pour 2023, le Tour de Beauce a révélé tellement de bons coureurs du peloton pro…

8 – Grand Prix de Charlevoix

C’est un autre fleuron du cyclisme québécois, mais chez les amateurs: le difficile Grand Prix cycliste de Charlevoix, présent dans notre univers depuis de nombreuses années déjà.

L’épreuve aura lieu le week-end prochain du côté de Baie-Saint-Paul, magnifique région s’il en est.

Pour les coureurs Maitres, un chrono le samedi matin, une course de côte le samedi après-midi et une course sur route le dimanche matin, longue de 126 kilomètres. Assurez-vous d’avoir des braquets appropriés, sinon la montée de Ste-Irénée vous laissera des souvenirs impérissables!

On s’inscrit jusque jeudi midi, après il sera trop tard.

Tous les détails sont ici.

9 – Garmin Forerunner 955

C’est une montre d’intérêt pour ceux qui, comme moi, pratiquent plusieurs autres sports que le cyclisme (ski de fond, natation, musculation, par exemple): la Forerunner 955, le dernier fleuron de la gamme Garmin.

Bourée de statistiques sur votre entrainement, les fonctions comme Music sont toujours disponibles. Intéressant, la version « solaire » qui permet d’augmenter la durée de vie de la batterie en l’alimentant par les rayons solaires. Pas bête.

Tout ce que vous devez savoir sur ce nouveau gadget est ici sur l’excellent et très exhaustif site DCRainMaker.

10 – Licences WorldTour 2023-2025

La pression s’accentue sur Israel-Premier Tech, actuellement 20e équipe au classement (seules les 18 premières auront la chance d’obtenir une licence WorldTour).

Le Tour de Suisse, le Tour de France et la fin de la saison seront vraiment cruciaux pour l’équipe canado-israélienne. Les coureurs auront de la pression, pas de doute là-dessus.

Le Tour de l’actualité

Après quelques jours d’errance, retour au service normal sur LFR avec ce Tour de l’actualité. Tant à dire!

1 – le Giro, joué sur deux petits kilomètres

Quelle fin de Giro!

La surprise est venue samedi, sur les pentes de la Marmolada, à moins de deux kilomètres de l’arrivée. Carapaz a cédé d’un coup, 1min30 en moins de deux kilomètres, presque pas croyable pour un coureur pro.

Je vous avoue que je ne l’avais pas vu venir celle-là.

L’erreur de Carapaz a été d’essayer de suivre la première salve de Hindley: mis dans le rouge, il a complètement explosé par la suite. Ca lui coûte le Giro, le tarif est sévère.

Saluons aussi le travail intelligent de la Bora-Hansgrohe qui avait envoyé Kamna dans l’échappée, ce dernier pouvant servir à Hindley un bon relais avant de décrocher Carapaz. Bien fait.

Le chrono dimanche n’a été qu’une formalité.

2 – Jai Hindley

Découvrir un peu mieux ce jeune coureur australien de 26 ans.

3 – Le Tour et Jai Hindley

L’Australien peut-il remporter le Tour, maintenant qu’il a gagné le Giro?

Restons calme.

La compétition sur le Tour est une coche supérieure à celle du Giro, la pression aussi. Un Pogacar, un Roglic, un Bernal, lui semblent supérieurs. Mais Hindley a aussi battu Carapaz, 3e du Tour l’an dernier.

On sait jamais, sur un malentendu ca peut marcher.

4 – Van Der Poel régale

Méchant Giro de Mathieu Van Der Poel !

Une victoire d’étape, trois jours en rose, devant presque tous les jours dans la dernière semaine en montagne, et une troisième place lors du chrono du dernier jour dans les rues de Vérone.

Je suis convaincu que Van Der Poel était venu sur ce Giro pour faire un vrai test, test réussi s’il en est. Il franchira un pallier grâce à ce Giro, aucun doute là-dessus. Ses adversaires peuvent se faire du souci pour la suite!

La suite justement, le Tour de France. On va se régaler.

Et Mathieu régale aussi le public une fois la course jouée…

https://www.youtube.com/watch?v=Nfoi2TBlZ6s

5 – Licences WorldTour

De loin, l’équipe Israel-Premier Tech est celle qui a marqué le moins de points sur ce Giro en prévision du renouvellement des licences World Tour en fin d’année.

De quoi nourrir des inquiétudes.

6 – Mercan’Tour Classic

L’équipe Israel-Premier Tech s’est cependant reprise hier sur le Mercan’Tour, plaçant deux coureurs (Fuglsang et Woods) aux deux premières places.

David Gaudu complète le podium.

Pour Fuglsang et Woods, c’est très intéressant de les voir en bonne condition à l’approche du rendez-vous de juillet.

À noter en 11e place, un certain Chris Froome aussi pour Israel-Premier Tech, et qui retrouverait de bonnes sensations à l’approche du Tour.

La fin de course est ici.

https://www.youtube.com/watch?v=TGlTZ9D83E0

7 – Tro Bro Léon

Pour ceux qui voudraient revoir cette très belle course, l’édition 2022 est ici. Superbe!

https://www.youtube.com/watch?v=6glvAcdAVJQ

8 – Dauphiné Libéré

Nos yeux se tournent désormais vers le Critérium du Dauphiné Libéré qui démarre dimanche prochain depuis La-Voulte-sur-Rhône.

Deux superbes étapes durant l’épreuve, les deux dernières.

Samedi 11 juin prochain, St-Chaffrey-Vaujany, 135 petits kms mais le Galibier, la Croix de Fer avant l’ascension finale (pas facile!) vers Vaujany.

Un grand classique, qu’on prend plaisir à redécouvrir chaque fois. Paysages sublimes, au coeur des Alpes. À ne pas manquer.

Le lendemain dimanche, une autre étape courte (139 kms), mais plusieurs très beaux cols à partir de Saint-Alban-Leysse, mon coin de pays: Plainpalais (direction Revard!), Leschaux, puis Colombière avant l’ascension vers le Plateau de Solaison, au dessus du Mont Saxonnex.

Ca sera super-intéressant. Présentation des favoris dans les prochains jours sur ce site.

Giro: la chasse aux secondes de bonif

Trois secondes.

C’est l’écart qui sépare le maillot rose Richard Carapaz de son dauphin, Jai Hindley, 2e à trois petites secondes.

Après 16 étapes!

Deux autres coureurs sont à moins d’une minute du maillot rose: Joao Almeida, à 44 secondes, ainsi que Mikel Landa, à 59 secondes.

Ce Giro est loin d’être terminé, et on ne peut exclure que ca se joue sur les secondes de bonif aux arrivées.

Ca va batailler ferme pour franchir cette ligne, et gageons que la Ineos va encourager dès aujourd’hui des échappées avec de nombreux coureurs qui ne sont plus dangereux au général, question de prendre ces secondes sur la ligne, et ainsi qu’elles ne soient plus une menace pour Carapaz lorsqu’il s’y pointera.

Ca sera notamment des chances pour les Guillaume Martin du peloton!

S’il veut gagner ce Giro, Hindley devra toutefois s’assurer d’un certain coussin à l’approche du dernier chrono dans les rues de Vérone. Ce n’est pas un grand rouleur.

Aujourd’hui, 168 kms à franchir, avec deux cols classés en première caté dans le final. Le plus difficile est le dernier, le Monterovere, un 8km à près de 10% de moyenne. C’est là que ca se jouera pour le général demain.

Outre les secondes de bonif, ce sont les alliances qui menaceront le plus le maillot rose de Carapaz.

Bora-Hansgrohe a deux coureurs dans les 10 premiers du général, Bahrain-Victorious et Intermarché aussi. Ca donne beaucoup d’options pour tenter d’isoler Carapaz dans le final. Imaginez que Bilbao ou Buchmann passent à l’offensive demain dans le Passo Del Vitriolo à 45 kms de l’arrivée, ca pourrait créer du dégât si jamais Carapaz était déjà peu entouré.

Surprenante équipe Intermarché par ailleurs, qui réalise un Giro vraiment superbe. Hier, pour leur deuxième victoire d’étape, c’est leur grimpeur Jan Hirt qui s’est imposé, après un joli numéro dans le San Christian pour parvenir à se défaire d’un Thymen Arensman surprenant pour DSM.

J’aime également le tempérament très offensif de Vicenzo Nibali et d’Alejet Valverde sur ce Giro: ils essaient, ils tentent des coups, on les voit sans cesse essayer de trouver l’ouverture.

Ce Giro se sera joué en partie sur des abandons, comme celui, très malheureux il y a quelques jours, de Romain Bardet. Gageons que nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises dans le registre des rebondissements.

Aprica

De beaux souvenirs en tête alors que les coureurs négociaient hier les derniers mètres de l’étape dans cette longue rue toute droite au coeur d’Aprica… et notamment ceux de mes deux participations à la Campionnissimo, par delà les Passo di Gavia, Mortirolo (par son côté le plus dur) et San Christina. Mon Dieu! J’en ai bavé, mais le passage au sommet du Gavia ou du Mortirolo demeure toujours un grand moment.

Ceci étant, pour découvrir tout le secteur, je recommande plutôt Bormio, beaucoup plus central puisque permettant de se diriger rapidement vers le Gavia, le Stelvio et l’Umbrail Pass, le Mortirolo ou encore le lac de Cancano.

Voici mon Paris-Roubaix

Beau vidéo de Bas Tietma sur son Paris-Roubaix 2022. Bien fait.

Il y a des dernières places qui valent des victoires!

Giro: deux belles étapes ce week-end

Le Giro entre dans sa phase la plus intéressante, la montagne… et la dernière semaine, celle où les organismes sont fatigués.

On aura droit à deux belles étapes ce week-end avant le dernier jour de repos lundi prochain. Ces étapes ce week-end sont propres à faire évoluer le classement général « bloqué » ces derniers jours.

Samedi entre Santena et Turin, une étape assez courte de 147 kilomètres mais avec 3600m de dénivelé (!), et donc probablement nerveuse et piégeuse pour certains favoris. L’étape comporte deux ascensions de la basilique de Superga au dessus de Turin, théâtre du final de Milan-Turin.

Pour ceux qui jouent le général, le travail d’équipe sera essentiel pour contrôler la course et préserver les chances d’atteindre plus tard le maillot rose, si les attaques se multiplient, et il est probable qu’elles se multiplient, un tel parcours donnant des idées à beaucoup de baroudeurs du peloton.

Je pense que l’étape samedi démarrera sur des chapeaux de roue et que la première heure sera intense, beaucoup de coureurs viseront à prendre la bonne échappée.

Au menu dimanche, 177 kilomètres entre Rivarolo Canavese et la station de ski de Cogne. Trois cols à franchir, soit l’ascension du Pila Les Fleurs, le Verrogne (14km à 7%), puis l’ascension finale vers Cogne.

46 des derniers 80 kilomètres seront de la grimpe.

La dernière ascension vers Cogne est cependant roulante, assez longue (22 kms) mais présentant peu de gros pourcentage. Les coureurs puissants y seront avantagés sur le haut de l’ascension, et le travail d’équipe également crucial afin de permettre aux leaders de se dévoiler que dans les derniers kilomètres. Avant, ce serait probablement trop tôt, une équipe organisée derrière pouvant revenir au profit des pentes peu abruptes dans les derniers kilomètres.

Je pense que plusieurs favoris joueront les secondes de bonis lors des arrivées de ces étapes, dimanche en particulier, les parcours n’étant pas assez durs pour départager les tous meilleurs. Pour cela, il faudra attendre les gros rendez-vous de la 3e semaine.

Ce Giro pourrait-il se jouer sur les secondes de bonis? Pas impossible! Je vous rappelle que six coureurs sont à moins de 30 secondes du maillot rose toujours porté par l’Espagnol Lopez chez Trek-Segafredo. Il a passé une belle semaine celui-là!

Ca se décante chez les sprinters

Avec Biniam Girmay qui n’a pas pu repartir hier en raison de sa blessure à un oeil, avec Caleb Ewan out, on peut dire qu’Arnaud Demare a les coudées plus franches pour viser de ramener le cyclamen à Vérone.

Il dispose que 86 points d’avance sur Gaviria!

À moins que MVDP ne s’en mêle? Avec 90 points au classement, il pourrait y croire, surtout s’il passe mieux la montagne que Demare.

Quel final!!!

Ha! mes amis(es), quel final hier sur la 10e étape du Giro!!!

Payez-vous les images, ca vaut la peine.

Et au final, Biniam Girmay qui fait l’histoire: premier coureur d’Afrique noire à s’imposer sur une étape du Giro.

Veni, Vidi, Bini!!!!

Quelle belle histoire que celle de Biniam Girmay, 22 ans de l’Érythrée, depuis le début de cette saison. Rafraichissant!

Vainqueur de Gand-Wevelgem, désormais 6e vainqueur d’étape le plus jeune sur le Tour d’Italie.

C’est pas compliqué, la popularité de Biniam Girmay dépasse actuellement celle de son équipe Intermarché. Pour le sponsor, c’est inespéré, et l’occasion aussi d’engranger un maximum de points en vue du renouvellement de la licence World Tour en fin de saison.

Girmay s’impose avec la manière, notamment celle d’ajuster Mathieu Van Der Poel au sprint, excusez-du-peu.

La revanche de Biniam sur Mathieu suite à la première étape!

Je vous avais dit qu’on reparlerait de Biniam Girmay, ca n’a pas loupé. Personne ne connaît actuellement les limites de ce coureur.

Son sprint hier a été monumental, hallucinant: il est parti aux 300 mètres! Sur le coup, j’étais sûr que MVDP le battrait sur la ligne. Un sprint long, épuisant, tout en puissance. Girmay s’est imposé en résistant à MVDP qui a explosé à 25 mètres de la ligne. Très beau « perdant », Mathieu a eu ce signe du pouce pour dire à Girmay « Chapeau ».

J’aime beaucoup ce cyclisme là. Inspirant! Un beau final. Un sprint propre. Une victoire disputée à la pédale. Et le respect entre les adversaires, qui se sont bien battus, loyalement.

Le sport à son meilleur.

Girmay peut aussi dire merci à toute son équipe Intermarché, qui a été magistrale durant toute l’étape.

Dans le final, ca flinguait à tout va, MVDP en premier lieu, mais aussi Simon Yates, Hugh Carthy ou encore Alessandro Covi. Girmay ne s’est jamais affolé, n’a fourni aucun effort superflu, faisant confiance à son équipe pour tout ramener.

Il peut dire un grand merci à notamment Domenico Pozzovivo, impressionnant hier dans les derniers kilomètres pour tout ramener. Pozzovivo était au chômage l’hiver dernier…

Les équipes Alpecin-Fenix et Intermarché ont très bien joué dans la dernière bosse (Monsano) pour éliminer les purs sprinters comme Demare, Cavendish ou Ewan, déjà à la ramasse dans les bosses précédentes. Vélo 101 ici.

Aux points, Girmay pointe désormais à trois petits points de retard sur Demare, qui peut se faire du souci. Girmay passera mieux la montagne je pense. Il a un bon coup à jouer et peut ramener le maillot cyclamen à Vérone.

Méfiez-vous du Prosecco!

Comique, Biniam Girmay a été conduit à l’hôpital après l’étape, le bouchon du Prosecco offert sur le podium l’ayant atteint à un oeil. Girmay est ressorti quelques heures plus tard et devrait prendre le départ ce matin.

Toujours se méfier en ouvrant une bouteille de bulles!

https://www.youtube.com/watch?v=QIfBtKgdhB0

Le meilleur reportage de l’étape

C’est sur Pez Cycling qu’on la retrouve, sans l’ombre d’un doute.

Giro: Carapaz le plus convaincant

Deuxième jour de repos sur le Tour d’Italie aujourd’hui.

Le temps de faire le point sur la course, où rien n’est encore joué. Six coureurs sont à moins de 30 secondes du maillot rose!

Mais ca se précise.

Le Mont Etna a enterré les espoirs de Tom Dumoulin ou de « Superman Lopez », hier le Blockhaus a enterré ceux de Simon Yates.

Une surprise? Oui et non.

On sait que Yates peut tenir sur un grand tour, il a remporté la Vuelta en 2018. Mais il connait aussi souvent des « jours sans » sur les grands tours, par exemple sur ce Giro 2018 où il s’était effondré lors de la 19e étape remportée par Chris Froome. Ca s’est reproduit hier.

Yates a déclaré avoir souffert de la chaleur.

Devant, les meilleurs étaient sans doute Carapaz, Bardet et Landa, chacun d’eux étant capables d’accélérer dans la montée du Blockhaus. Ca n’a toutefois pas suffit, le petit groupe de poursuivants amené par Almeida s’est bien battu et au sprint, c’est l’Australien Jai Hindley qui a offert à l’équipe Bora-Hansgrohe sa 2e victoire d’étape sur ce Giro.

À ce stade-ci, je suis d’avis que Carapaz – la locomotive de Carchi – est probablement le client le plus sérieux pour la gagne. Il est fort en montagne, et dispose de la meilleure équipe du paquet.

Romain Bardet est de retour à son meilleur niveau, et ca fait plaisir. Frustré hier de n’avoir pu gagner l’étape, je pense que le coureur français sera revanchard sur ce Giro et voudra y laisser sa marque: tu te dois de profiter d’une aussi belle condition.

Pour faire la différence, Bardet devra soigneusement choisir ses étapes, et faire preuve de patience: ces étapes pour lui sont probablement en dernière semaine. Seul le résultat à Vérone compte quant on joue le général.

Mikel Landa apparait également comme un sacré joker sur ce Giro: il est capable du meilleur, comme du pire. Hier, il a été très convaincant, surmontant deux chutes plus tôt dans l’étape pour se battre avec Bardet et Carapaz dans les derniers kilomètres de l’ascension du Blockhaus. Une telle attitude ne trahit pas: ce coureur en veut sur ce Giro.

Difficile également de savoir jusqu’où iront Jai Hindley et Joao Almeida. Hindley a terminé 2e du Giro 2020, et Almeida 4e en 2020 et 6e en 2021. Ils sauront tenir la distance, et si leur condition s’améliore encore, il faudra compter sur eux.

Bref, je trouve ce Giro encore très ouvert, et gageons que nous aurons encore pas mal de surprises. En cette 2e semaine, il faudra surveiller les étapes de jeudi vers Gênes, de samedi vers Turin et enfin de dimanche prochain avec l’arrivée en altitude à Cogne, étape de la Coupe du Monde de ski de fond chaque hiver.

MVDP

On a eu un bel aperçu du tempérament du garçon sur la 8e étape de ce Giro, Mathieu Van Der Poel enflammant le peloton dès les premiers kilomètres et relançant les hostilités à de nombreuses reprises. Beau spectacle!

Ca ne doit pas être très drôle de devoir répliquer à un tel coureur les jours où il décide de faire la course!

La course pour le maillot cyclamen

Ca risque d’être très intéressant de ce côté-là, avec le jeune érythréen Biniam Girmay qui veut visiblement donner la réplique à Arnaud Démare, Mark Cavendish ou encore Fernando Gaviria ou Giacomo Nizzolo.

Il n’a pas froid aux yeux Biniam!

Tro Bro Leon

Le petit Paris-Roubaix s’est disputé hier en France, par un temps pluvieux.

Payez-vous les images, c’est impressionnant!

Et avec trois coureurs au sein de l’échappée de 4 devant, les Arkea-Samsic ne pouvaient pas l’échapper celle-là. Victoire de Hugo Hofstetter derrière un excellent Luca Mozzato chez B&B Hotels.

https://www.youtube.com/watch?v=pjce4d7Fl1A

Mtb à Nove Mesto: Pidcock et McConnell encore

La Coupe du Monde de vélo de montagne était de retour ce week-end avec l’étape de Nove Mesto en Tchéquie.

En gros, les résultats ont été les mêmes qu’une semaine plus tôt à Albstadt: l’Australienne Rebecca McConnell l’emporte chez les femmes et l’Anglais Tom Pidcock fait de même chez les hommes.

Tous les deux semblent intouchables en ce moment.

On signale le retour au premier plan de la Suissesse Jolanda Neff qui s’impose sur le « short tract » du vendredi. Ca fait plaisir car elle a galéré ces derniers mois pour revenir en forme. À noter qu’elle n’est plus blonde, mais désormais brune…!

On peut suivre ces courses en direct ou en reprise sur l’App Red Bull TV, très bien. Et c’est gratuit. Beau spectacle, belle ambiance.

La classe MVDP!!!

BANG!

La classe Mathieu Van Der Poel, premier maillot rose de ce Giro d’Italia.

Mal placé au pied de l’ascension vers la ligne d’arrivée, trois sprints pour se replacer et un sprint d’enfer, façon Tour de France 2021, avec au bout le premier maillot rose de ce Giro.

Magistral Van Der Poel!

Le gars est allé très, TRÈS loin dans l’effort. 202 puls/min sur la ligne, près de 480 watts sur 8min pour aller chercher la gagne.

Exceptionnel!

Tout le monde l’attendait, il livre la marchandise.

La marque des grands champions.

Respect.

Il se dépouillera aujourd’hui dans le chrono pour garder le maillot.

Et ce Biniam Girmay, quel coureur! On va reparler de lui, je vous le confirme. Et c’est tant mieux pour le cyclisme africain.

La chute Caleb Ewans

Rien à redire, il ne peut s’en prendre qu’à lui. Faut savoir piloter son vélo.

Un Giro en demi-teinte?

Pour beaucoup, le Giro d’Italia est la plus belle course cycliste du monde.

La 105e édition s’élance vendredi depuis Budapest en Hongrie, site du grand départ et où trois étapes seront disputées, dont un court chrono de 9,2 petits kilomètres lors de la 2e étape.

On mettra ensuite le cap sur la Sicile et son volcan l’Etna, puis la remontée sur Naples, le golfe de Gênes, pour finir avec les Alpes et les Dolomites avant l’arrivée à Vérone le 29 mai prochain.

Je ne parviens pas à m’emballer pour cette édition du Giro, et j’estime les risques assez grands qu’on s’y ennuie cette année.

D’une part, le parcours m’apparait un peu fade, sans grand point fort. 26 petits kilomètres de chrono, huit étapes de 172 kms ou moins, seulement six étapes que l’on peut considérer comme des étapes de montagne et encore! certaines sont classées ainsi parce qu’on a juste, à la fin de l’étape, une ascension comme celle de l’Etna sur la 4e étape.

Seulement deux cols de plus de 2000m seront franchis, les deux lors de la 20e étape entre Belluno et la Marmolada, soit le Pordoi (2239m), pas très difficile, ainsi que l’ascension finale avec le Passo Fedaia (2059m).

La plupart du temps, les cols culminent autour de 1500m.

Enfin, pas moins de neuf étapes proposent des parcours plats ou assez plats qui devraient favoriser les sprinters.

D’autre part, le plateau de coureurs qui prendront le départ m’apparait assez pauvre cette année. Seulement 5 des 20 meilleurs coureurs mondiaux y participent!

Enfin, un seul coureur canadien au départ, Alex Cataford chez Israel-Premier Tech. Ce coureur va vite sur les chronos, et pourrait nous surprendre je suppose s’il fait, par exemple, le coup du kilomètre sur certaines étapes de plat. En manque de points UCI, l’équipe Israel-Premier Tech débarque sur ce Giro avec une formation somme toute très moyenne, et ne devrait logiquement pas beaucoup peser sur la course, aussi bien au général que dans les classements connexes, ni même sur les victoires d’étapes même si leur sprinter Nizzolo est de l’aventure. Mais face à la concurrence dans le registre, je ne suis pas optimiste.

Les étapes à surveiller

Les trois premières d’abord, surtout en raison de la présence au départ de Mathieu Van Der Poel qui n’a pas caché son ambition de décrocher le maillot rose tôt dans la course.

S’il réussit, son expérience du Tour l’an dernier nous prouve qu’il serait bien capable de le garder un peu, même si les pentes de l’Etna lors de la 4e étape lui feront mal. MVDP pourra cependant bénéficier de la journée de repos la veille (pour le transfert depuis la Hongrie) pour se refaire une petite santé avant d’attaquer le géant de Sicile.

Ce qui sera bien, c’est qu’avec le petit chrono du 2e jour et l’Etna le 4e jour, on sera vite fixé sur les coureurs qui pourront gagner ce Giro.

Ca ira ensuite à la 9e étape et cette arrivée en haut du Blockhaus. Un classique.

Ce Giro se jouera très certainement sur les quatre étapes de montagne vers la fin de l’épreuve et entrecoupées du dernier jour de repos, voire sur le dernier chrono de 17 bornes à Vérone le dernier jour.

Les 70 derniers kilomètres de l’étape vers Cogne seront difficiles, avec trois bons cols à franchir, mais aucun ne culminant à plus de 1600m. L’altitude ne sera donc pas un facteur déterminant.

On franchira le Mortirolo le lendemain sur l’étape Salo-Aprica, mais pas du côté le plus dur, mais bien par celui qui est plus facile, via Monno. Pour l’avoir fait plusieurs fois, rien de bien terrible pour des coureurs pros sur cette ascension. Le Santa Christina, dernière difficulté avant la plongée sur Aprica, n’est pas très difficile non plus.

Je ne suis même pas sûr si la 19e étape peut être qualifiée d’étape de montagne.

La 20e étape par contre, aucun doute! En fin de Giro après trois semaines de course, cette étape est assurément l’étape-reine de ce Tour d’Italie et avec le chrono du lendemain, il faudra quand même du jus et une bonne récup pour s’imposer sur l’épreuve.

Les favoris

Si ce Giro s’annonce ouvert, ils ne sont pas si nombreux à penser pouvoir s’imposer sur l’épreuve.

Le grand favori est selon moi l’équatorien Richard Carapaz, champion olympique en titre.

À 28 ans, il est au sommet de son art, a déjà remporté le Giro (2019) et a montré des signes de forme cette saison, notamment sur le Tour de Catalogne.

Carapaz débarque avec une bonne équipe Ineos (Porte, Castroviejo, Puccio, Sivakov, Swift…) qui a connu beaucoup de succès sur les Classiques, de quoi mettre dans de bonnes dispositions pour poursuivre la lancée. Rappelons que l’équipe Ineos a remporté trois des quatre dernières éditions du Giro, excusez-du-peu, avec Froome (2018), Geoghegan (2020) et Bernal (2021).

Sur le papier, son rival le plus sérieux est probablement Simon Yates chez BikeExchange. Il a peu couru cette saison, débarque donc frais, et a connu un bon Tour des Asturies. Son équipe semble toutefois moins puissante qu’Ineos.

À surveiller de près également, deux coureurs français, Romain Bardet et Guillaume Martin.

Bardet en particulier est sur une bonne lancée, ayant remporté le Tour des Alpes. Il vise le classement général sur ce Giro.

Martin est davantage dans l’inconnu, mais lui aussi mise surtout sur le général et il a affirmé vouloir faire mieux que sa 8e place l’an dernier sur le Tour.

Autre coureur à surveiller, car robuste dans les conditions climatiques difficiles et habituellement à son avantage sur le Giro, Joao Almeida chez UAE Team Emirates. C’est lui qui a le leadership de l’équipe qui débarque avec plusieurs autres très bons coureurs, Costa, Formolo et Ulissi notamment. Je ne vois toutefois pas Almeida suivre Carapaz dans les cols, mais le parcours propose aussi quelques étapes piégeuses qui pourraient être à l’avantage d’un coureur comme Almeida.

Une poignée d’autres coureurs seront intéressants à suivre pour ce classement général. Je pense au duo Mollema et Ciccone chez Trek-Segafredo, je pense à ce diable d’Alejet Valverde chez Movistar, je pense à Tom Dumoulin chez Jumbo-Visma, un ancien vainqueur du Giro, je pense à Kelderman ou Hindlai chez Bora-Hansgrohe, Superman Lopez chez Astana, sans oublier bien sûr les coureurs de la Bahrain-Victorious Bilbao, Landa ou Wout Poels, ce dernier ayant été vu en bonne condition récemment.

Les sprints

Ce Giro annonçant plusieurs occasions pour les sprinters, ils sont plusieurs pointures à débarquer: Cavendish, Gaviria, Demare, Bol et Caleb Ewan. Ca va batailler ferme! et ca sera probablement un des intérêts de ce Giro.

L’intérêt Van Der Poel

Je sens que le champion néerlandais voudra se tester à fond sur ce nouveau grand tour, notamment dans sa capacité de terminer l’épreuve.

Rappelons que VDP n’a encore jamais terminé un grand tour. Il a déclaré vouloir terminer ce Giro et vouloir « se tester » en troisième semaine. Son premier objectif demeure cependant le maillot rose dès le premier jour.

Les Canadiens

Comme je le disais, il n’y a qu’Alex Cataford. Les Mike Woods, Hugo Houle, Guillaume Boivin dans la même équipe sont pressentis pour le Tour. Pour ce qui est d’Antoine Duchesne, je ne sais pas et je m’attendais à le voir sur ce Giro. Espérons qu’il pourra être de la fête en juillet, ou alors sur la Vuelta en septembre.

À la télé

En France, c’est sur Eurosport.

Au Canada et au Québec, ca se complique. Il faudra être abonné à la chaine privée GCN+, ou sinon se débrouiller autrement. FloBikes ne diffuse pas ce Giro.

Grosses pointures en Romandie

On va se régaler au Tour de Romandie cette semaine tellement la compétition va être féroce. Ne manquez pas ca.

Y’a en effet du beau monde au départ de cette 75e édition, c’est moi qui vous le dit.

Je pense qu’on n’a pas vu ca depuis un bon moment.

Le Tour de Romandie, ben c’est au Giro ce que le Dauphiné est au Tour de France: souvent perçu comme une répétition générale, l’ultime occasion de bien peaufiner la condition.

Ca commence aujourd’hui du côté de Lausanne sur le Léman, avec un prologue de cinq petits kilomètres.

Un autre chrono est prévu dimanche prochain entre Aigle et Villard, au terme d’une ascension de 10 kms.

Les autres étapes de mercredi à samedi sont toutes casse-pattes, et autour de 170-180 kms.

L’étape-reine aura lieu samedi prochain entre Aigle et Zinal: voyez un peu!

Au total, on annonce rien de moins que le Tour de Romandie le plus montagneux de l’histoire, avec 14 000m de dénivelé sur six jours de course. Ouch.

Le détail des étapes est ici.

Du beau monde

Au départ et en forme, on a les Brandon McNulty chez UAE, Geraint Thomas pour Ineos, Damiano Caruso et Dylan Teuns chez Bahrain, Louis Meintjes chez Intermarché, Sepp Kuss pour Jumbo-Visma, Enric Mas avec Movistar, Alexandr Vlasov et Sergio Higuita chez Bora, Tibopino pour Groupama-FDJ, Ben O’Connor chez AG2R, Kenny Elissonde chez Trek, Rigoberto Uran et Neilson Powless avec EF ainsi que Chris Froome et… Mike Woods chez Israel-Premier Tech.

Ouf!!!

Évidemment, on suivra avec intérêt la progression de Woods, en espérant qu’il puisse faire un bon prologue aujourd’hui. Ce Tour de Romandie très montagneux devrait très bien le servir. Les étapes ne devraient pas arriver au sprint!

Ca sera également intéressant de voir où en est Chris Froome, toujours en reconstruction (ca s’éternise).

On suivra aussi de près Tibopino, récent vainqueur de la 5e étape du Tour des Alpes et sur le chemin du retour. Il vise le Giro dans deux semaines.

Pour la gagne, un coureur d’expérience comme Enric Mas me semble un gros, gros client.

Le maillot vert

Une bonne idée de l’organisation: pour cette 75e édition, on ressort la couleur vert pour le maillot de leader. Il est jaune depuis un petit moment.

Le Tour de Romandie féminin

Pour son 75e anniversaire, l’organisation du Tour de Romandie lance un volet féminin. Ca se déroulera du 7 au 9 octobre prochain entre Sion et Genève, autour du lac Léman donc.

Riche idée!

LBL: Evenepoel en patron

Hier sur La Doyenne, on a assisté à la naissance de la légende Remco Evenepoel selon moi.

Le jeune belge de 22 ans avait déjà signé de nombreux exploits ces dernières années, c’est certain. On savait que c’était un phénomène.

Mais en s’imposant sur la classique d’un jour réputée comme étant la plus difficile du calendrier, Remco Evenepoel vient d’entrer dans une autre dimension.

Il a gagné un Monument.

On peut penser que c’est le premier d’une longue série à venir.

Surtout qu’il s’est imposé en patron total, ne laissant planer aucun doute: il était de loin le plus fort du paquet hier.

Payez-vous les images de son démarrage en haut de la Redoute: je ne me souviens pas d’avoir vu un démarrage aussi tranchant dans le vélo ces trente dernières années. Remco est sorti de la roue de son équipier Vansevenant comme un boulet de canon. Les autres essaient de s’accrocher, personne ne le peut.

https://www.youtube.com/watch?v=WU0LMD7py58

Après, il restait quand même 25 bornes à franchir, solo. En 1999, Frank Vandenbroucke avait vu le paquet rentrer sur lui après être sorti solo sur le haut de La Redoute, et il était reparti solo dans la dernière bosse avant l’arrivée.

Hier, personne n’a revu Remco.

Les images étaient très impressionnantes: manifestement très aérodynamique, il a su maintenir une vitesse élevée jusqu’à la ligne, tournant les jambes efficacement.

Aucun doute que Remco Evenepoel est revenu à son meilleur niveau après plusieurs mois de galère suivant sa chute au Tour de Lombardie en 2020.

Pour la petite histoire, Tadej Pogacar, l’autre jeune phénomène du cyclisme mondial, avait remporté l’an dernier Liège-Bastogne-Liège à 22 et 7 mois, soit deux mois de plus que Bernard Hinault en 1977 (22 ans et 5 mois).

Hier, Remco Evenepoel a remporté la course à 22 ans et 3 mois. Personne n’a fait mieux depuis… 1968 (Valère Van Sweevelte).

Deux vainqueurs de 22 ans en deux ans: une autre preuve de la génération exceptionnelle qui se présente dans le vélo en ce moment. La question est de savoir s’ils sauront durer.

Bahrain-Victorious, manque de panache

Très belle 2e place hier de Quinten Hermans, un spécialiste du cyclo-cross qui ajuste Wout Van Aert au sprint, excusez-du-peu. Il est clair que Van Aert était émoussé cependant, il avait d’ailleurs été décroché dans la Roche aux Faucons 10 kms plus tôt. Il avait également courageusement contribué à relancer l’allure derrière Remco dans les tous derniers kilomètres, notamment pour aller rechercher Vlasov intercallé.

Mais le meilleur collectif hier, c’était sans nul doute celui de la Bahrain-Victorious qui avait l’avantage du nombre: tous les coureurs étaient présents à l’approche du final.

Mais l’équipe a manqué de cohérence selon moi: Mikel Landa a été vraiment impressionnant en multipliant les attaques en tête du peloton dans la côte de Desniers, mais ca n’a pas fait une grande différence et on a l’impression qu’il a surtout fait mal à ses équipiers.

Une fois Remco devant, la Bahrain-Victorious n’a pas pu organiser une chasse cohérence et efficace avec Haig et Mohoric notamment. Étaient-ils émoussé à cause de Landa?!

Et Dylan Teuns s’est dévoilé beaucoup trop tardivement. Il aurait dû marquer à la culotte Remco dans la Redoute, grosse erreur ici.

Seule la Movistar a vraiment pris les choses en main derrière Remco. On a vu Mas chasser sans réserve, bien joué. Il fallait tenter. Respect.

J’exprime aussi une mention très bien à Mike Woods et Israel-Premier Tech. Woods a été le seul à vraiment tenter de relancer l’allure dans la Roche aux Faucons, il a essayé, ca n’a pas marché, pas de regret à avoir. Ensuite amené au sprint par son coéquipier Fuglsang en vue de la ligne d’arrivée, ca n’a pas marché non plus: un lead-out certainement trop tôt, et tout le monde sait que Woods n’est pas un très bon sprinter. Premier aux 200m, il est 10e sur la ligne…

Si Woods a un seul regret, c’est de n’avoir pas suivi Vlasov dans les tous derniers kms. À deux, ca aurait peut-être marché et assurer un podium…

Quoi qu’il en soit, on a peut-être vu derrière Evenepoel hier l’effet de la chasse aux points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour en fin de saison. Je suis convaincu que des équipes ont voulu assurer une bonne position plutôt que de chercher à ramener Remco pour jouer la gagne.

La chute

Grosse chute hier dans la descente de la Haute Levée, avec environ 60 bornes à parcourir.

Le champion du monde Alaf a été le plus touché, et ca me désole. Grosse gamelle, le Français a été éjecté de la route pour retomber lourdement dans un fossé, près du bois. On rapporte qu’il souffre d’un pneumothorax, de côtes et d’une omoplate brisées. Aie. La suite de sa saison est compromise.

Jérémy Cabot chez Total Énergies et Elie Gesbert chez Arkea ont également été salement touché, avec une clavicule fracturée à deux endroits et des brulures sur tout le corps (Cabot) ainsi qu’une fracture de la hanche (Gesbert).

Surtout, on retiendra le beau geste de Romain Bardet, qui a porté une assistance immédiate à Alaf. Bardet a été marqué par cette chute et dénonçait ce matin les coureurs qui veulent remonter « à tout prix » devant. La chute aurait été causée par Tom Pidcock accrochant Jérémy Cabot.

Sans le dire, il est clair que Bardet dénonce là l’effet très pervers des radios de course. Quant tu as tous les directeurs sportifs qui demandent au même moment à leurs coureurs de remonter devant à l’approche d’une nouvelle difficulté, c’est clair que les risques sont décuplés, surtout que les directeurs sportifs peuvent voir, grâce à la télé dans la bagnole, qui est effectivement devant. La pression sur les coureurs est énorme, et ca gamelle.

Et je suis convaincu, bien malheureusement, que ce n’est pas fini. Ca risque d’être rock and roll sur le prochain Tour de France, les enjeux aujourd’hui sont tellement énormes dans le vélo.

Chez les femmes

Pas de surprise, une victoire d’Annemiek Van Vleuten, solo, on écrirait presque « à la Remco… ».

Van Vleuten tournait autour d’une grande victoire depuis un moment déjà.

Belle perf de la Québécoise Magdeleine Vallières-Mills, qui a pu se glisser dans l’échappée matinale.

La suite, le toujours magnifique Tour de Romandie.

On en reparle sous peu.

Une Doyenne très ouverte

108e édition de Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, la « Doyenne » des Classiques d’avril puisque créée en 1892. Ca fait une plombe!

On annonce un temps clément ce dimanche dans les Ardennes, autour de 18 degrés avec du soleil et un vent très raisonnable. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année, mais plutôt le fait que cette édition de la Doyenne apparaît très, très ouverte, nombreux étant les coureurs pouvant croire à un podium sur le Quai des Ardennes à Liège.

Au menu de Messieurs les coureurs, 255 kms et 10 côtes répertoriées, dont certaines désormais mythiques comme Wanne, Stockeu, Haute-Levée, Rosier, Redoute, ou Roche aux Faucons.

On va passer un beau dimanche!

Dans le final, l’enchainement Redoute-Roche aux Faucons sera l’endroit où il est probable que la course se joue. La Redoute, en particulier, provoque toujours une sélection importante.

Dénivelé total dimanche, 4500m. Équivalent à une belle étape de montagne sur un grand tour.

Recordman de l’épreuve, nul autre qu’Eddy Merckx, cinq fois vainqueur. Ca pourrait changer dimanche puisqu’AleJet Valverde est au départ, et présente quatre succès dont le premier en… 2006. Remarquable deuxième mercredi de la Flèche wallonne, Alejandro a une chance unique d’inscrire une page de l’histoire du cyclisme ce dimanche, et gageons que son équipe et lui y pensent.

Quatre autres anciens vainqueurs au départ, soit Philippe Gilbert (2011), Wout Poels (2016), Jakob Fuglsang (2020) et Tadej Pogacar (2021).

Le champion du monde Julian Alaphilippe n’a, lui, jamais remporté l’épreuve et il voudra certainement combler ce trou à son palmarès.

Les favoris

Ils sont très nombreux à pouvoir viser une victoire dimanche, ca rendra certainement la course très tactique, et donc très intéressante.

Le premier favori est assurément Dylan Teuns, vainqueur convainquant de la Flèche wallonne mercredi. Très puissant et en contrôle, il débarque avec une formation Bahrain-Victorious capable de donner le change aux meilleures équipes comme Ineos, Jumbo-Visma, Quick Step ou UAE. Les Wout Poels, Matej Mohoric, Jack Haig voire Mikel Landa seront des belles cartes pour cette équipe.

Chez Quick Step Alpha Vinyl, on s’amène avec en gros les mêmes que mercredi dernier. Alaf et Remco Evenepoel seront les coureurs protégés, avec probablement une stratégie en deux temps: Remco pour se glisser dans une échappée à l’approche du final, Alaf qui se garde pour jouer sa carte dans la Roche aux Faucons ou au sprint si c’est groupé.

Chez Jumbo-Visma, Jonas Vingegaard n’a pas rassuré son monde sur la Flèche, abandonnant tôt dans l’épreuve. On comptera plutôt sur… Wout Van Aert, le joker dimanche, car personne ne sait trop ce dont il est capable sur ce genre de parcours. Perso, je le vois bien sur le podium et même vainqueur car quand tu gagnes une étape de montagne, un chrono et le sprint des Champs-Élysées dans la même semaine sur le Tour, ben t’es capable de tout.

Ineos sera une autre équipe puissante dimanche, avec Daniel Martinez, Michal Kwiatkowski et Tom Pidcock. Ce dernier n’était cependant pas bien mercredi dernier.

Chez UAE, ca sera tout pour Pogacar, bien épaulé par les Marc Hirschi, Diego Ulissi, Marc Soler, Jan Polanc et George Bennett.

Parmi les autres coureurs qu’il faudra prendre très au sérieux, les Alexandr Vlasov, 3e de la Flèche wallonne, Benoit Cosnefroy, Jesus Herrada et Guillaume Martin chez Cofidis, Rigoberto Uran, Rudy Molard, Bruno Armirail et Valentin Madouas chez Groupama-FDJ, Enric Mas chez Movistar avec AleJet Valverde bien sûr, Alexis Vuillermoz et surtout, un Warren Barguil qu’on sent motivé et revanchard après son top-10 sur la Flèche. Il sait qu’il tourne autour d’un grand résultat!

Une nouvelle chance de briller pour Mike Woods

À priori, un seul Canadien au départ, Mike Woods. Guillaume Boivin n’est pas au mieux et a abandonné tôt sur la Flèche.

Pour Woods, il s’agit d’une nouvelle chance d’enfin obtenir une grande victoire dans le registre des courses d’un jour.

Il a réalisé selon moi une excellente ascension du Mur de Huy mercredi dernier, ne laissant planer aucun doute sur sa bonne condition physique. Si seulement il avait été mieux placé au pied du Mur…

Les courses longues et difficiles conviennent à Woods, il faudra dans son cas viser à se dévoiler le plus tard possible, certainement pas avant La Redoute. Après, ca se jouera à la pédale.

Woods pourra notamment compter sur un bon Daryl Impey vu sur la Flèche, ainsi que sur Fuglsang bien sûr.

Chez les femmes

142 kms à parcourir pour les femmes, de Bastogne à Liège. Sept côtes répertoriées. dont Wanne, Haute-Levée, Rosier, Redoute et Roche aux Faucons.

Pour les favorites, vous prenez les mêmes que mercredi dernier. Attention à Demi Vollering en particulier.

Trois Canadiennes au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills ainsi qu’Olivia Baril. Elles seront intéressantes à suivre!

Dans l’histoire (LBL 1999)

Touchant

La réaction de Thibault Pinot hier suite à sa 2e place sur la 4e étape du Tour des Alpes.

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