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Amstel: la tactique et le collectif!

C’était crève-coeur hier à l’arrivée: d’abord annoncé gagnant, Benoît Cosnefroy a ensuite été relégué à la 2e place, étant clair sur la photo-finish que Michal Kwiatkowski l’avait devancé d’un boyau.

Une victoire de Cosnefroy aurait été sa première grande sur la scène internationale.

Cosnefroy, sans aucun doute un mec bien et intelligent, a réagi de la plus belle des façons, témoignant de beaucoup de maturité.

Si je commence à pleurer après un podium, autant arrêter le vélo.

Benoit Cosnefroy à l’arrivée de l’amstel

Je pense que Cosnefroy a raté son « jeté du vélo » sur la ligne et Kwiatko l’a parfaitement réussi lui. Si Cosnefroy avait eu un meilleur timing sur ce geste technique, je pense que c’est lui qui aurait gagné. Ca se joue parfois à rien.

Pour le reste, ca été une très belle Amstel Gold Race, très tactique et surtout, une course où le collectif a fait la différence.

Et côté collectif, c’est celui des Ineos qui a été de loin le meilleur, même si on ne comprends pas certaines accélérations de Tom Pidcock dans les derniers kilomètres, puisqu’il avait Kwiatko devant.

À 50 bornes de l’arrivée, on a d’abord vu les Fenix-Alpecin de Mathieu Van Der Poel prendre la course en main. Trop tôt, ou alors pas assez de profondeur dans l’équipe de VDP pour tenir jusqu’à la ligne. Total, 20 bornes plus loin, Mathieu était isolé, son équipe à la trappe notamment grâce à un formidable travail de sape de Luke Rowe pour Ineos, qui a roulé comme une bête pendant des bornes afin de provoquer une grosse sélection.

Les Ineos sont bien ceux qui ont tout fait péter hier, et qui ont réussi à isoler Mathieu de son équipe. Ce dernier avouera à l’arrivée qu’il « ne pouvait pas courir après tout le monde« , preuve que le manque d’équipiers dans ce final lui aura cruellement manqué.

Gageons que la leçon sera retenue en prévision de la saison prochaine, où Fenix-Alpecin pourrait se retrouver avec une licence WorldTour qui exigerait aussi un renforcement de l’effectif.

Sommet du Cauberg, toujours un bon endroit pour attaquer (ca c’est aussi confirmé avec la course des filles), Kwiatko part solo. C’était bien vu et quasi-forcé, les Ineos étaient la seule équipe devant avec deux représentants.

Cosnefroy qui revient sur le Polonais solo quelques minutes après au profit du Geulhemmerberg, fallait le faire. Voilà pour moi l’indice qu’il faudra désormais compter avec le coureur Français, redoutable puncheur. Attention à lui sur les Ardennaises qui approchent à grands pas.

19 kms d’échappée à deux, l’entente était parfaite devant. Réglo tous les deux. Beau à voir.

Derrière, un groupe de chasse quasiment « royal », avec Mathieu, Matthews, Pidcock, Asgreen, Benoot, Kung, Hirschi, Theuns et Kamp. Tous les favoris, ou presque, étaient là! Mais l’entente a fait défaut comme d’hab à ce niveau de compétition, personne ne voulant rouler pour l’autre.

Je suis d’avis qu’un seul autre Fenix-Alpecin devant aurait tout changé, comme un seul autre Quick Step. Hier, ca été très ouvert, aucune équipe n’étant en force dans ce final, sauf les Ineos.

Et chose certaine, chez Jumbo-Visma, on doit amèrement regretter l’absence de Wout Van Aert. Avec Benoot présent hier dans le final, ca aurait aussi tout changé.

Mais avec des « si », on refait le monde…

Paris-Roubaix

On se tourne désormais vers le Monument Paris-Roubaix, Enfer du Nord. Une course très particulière, de spécialistes, notamment ceux qui se débrouillent bien en cyclo-cross.

Ca s’annonce très différent de l’an dernier, avec une belle semaine assez ensoleillée en perspective en France, et des températures très largement supérieures aux normales de saison. Misez donc pour un pavé sec, et un temps assez chaud dimanche prochain. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année.

Encore cette année, Mathieu Van Der Poel, Kasper Asgreen, Stefan Kung, seront de grands favoris pour l’emporter, auxquels il faudra ajouter les Van Baarle, Laporte, Pedersen, Matthews voire Van Avermaet.

Flèche Brabançonne et Tour de Turquie

On garde aussi un oeil sur la Flèche Brabançonne (mercredi) et le Tour de Turquie cette semaine, épreuve où deux coureurs canadiens sont engagés, soit Nickolas Zukowsky ainsi que Adam deVos, tous les deux pour l’équipe Human Powered Health.

Sur la Flèche, la présence d’Alaphilippe et d’Evenepoel est annoncée.

UAE Team Emirates Behind The Scene

Amstel: les Pays-Bas attendent Mathieu

56e édition de l’Amstel Gold Race ce dimanche entre Maastricht et Valkenburg.

On annonce un temps assez clément (pas de pluie), frais (11 degrés) et peu venteux.

254 kms à parcourir, et pas moins de 33 côtes à grimper, certaines plus symboliques, d’autres de vrais patates qui feront mal aux jambes, comme le Kruisberg ou le Gulperberg.

La dernière difficulté, le Bemelerberg, se situe à huit kilomètres de l’arrivée.

À noter que cette année, l’Amstel est située entre le Ronde et Paris-Roubaix, en raison du premier tour des élections présidentielles en France. En Belgique, on hurle au crime, la « semaine sainte » ayant été ainsi coupée!!! Pour la plupart des coureurs, ca ne change pas grand chose. Les plus perdants d’entre eux sont les purs spécialistes des pavés qui doivent maintenir leur forme une bonne semaine de plus, après l’avoir tenu pendant au moins un mois (Gand-Wevelgem remonte à il y a plus de deux semaines). Pour Wout Van Aert, c’est une aubaine car cela multiplie ses chances d’être au départ de l’Enfer du Nord…

Les favoris

Ou plutôt LE favori, Mathieu Van Der Poel, qui joue à domicile.

C’est pas compliqué, toute la population des Pays-Bas attend son enfant chéri dimanche. La pression sera forte sur les épaules du champion néerlandais, qui vient de gagner le Ronde dimanche dernier.

Son grand rival, Wout Van Aert, n’est pas prévu, se remettant encore d’un infection à la Covid.

Les adversaires les plus sérieux de VPD seront évidemment ceux de dimanche dernier: Van Baarle et Madouas. En principe, Pogi ne court pas avant le 20 avril prochain, quelque part par là. À moins qu’on le retrouve du côté de Compiègne dans une semaine?!

Pour Valentin Madouas, il y a une occasion à saisir, c’est clair. Son équipe FDJ est forte, notamment avec Stefan Kung, la confiance des excellents résultats de dimanche dernier booste certainement l’envie. Ca ferait plaisir de voir le coureur français triompher dimanche.

La Ineos de Van Baarle dispose d’un autre atout dans son jeu, Tom Pidcock, qui devrait être plus à l’aise dans les côtes de l’Amstel que sur celles du Ronde, souvent en pavés.

Parmi les autres coureurs à surveiller, Kasper Asgreen et toute la Quick Step qui a dû se faire remonter les bretelles par Lefevere suite à leur échec sur « leur » course, le Tour des Flandres. Ils doivent rebondir vite et je suis sûr que les dirigeants leur mettront la pression ce week-end.

On surveillera aussi les Christophe Laporte, Tim Wellens, Jack Haig, Matej Mohoric, Soren Kragh Andersen, Greg Van Avermaet et Benoît Cosnefroy, ainsi que Michael Matthews qui a souvent bien fait sur cette épreuve.

Un Warren Barguil, pourquoi pas?

Il sera également intéressant de suivre la course d’un certain jeune prodige au nom imprononçable, Cian Uijtdebroecks chez Bora, qui est annoncé au départ sur plusieurs startlists. Il s’agirait alors de sa première grande classique en carrière, à 19 ans!

À priori, pas de coureurs canadiens au départ cette année, mais aucune liste de départ ne semblait définitive au moment d’écrire ces lignes.

Kristoff confirme

Je vous disais hier qu’à 35 piges, la pointe de vitesse d’Alexander Kristoff n’était probablement plus ce qu’elle était.

Ben il a gagné solo hier sur le GP de l’Escaut, il a eu raison!

Kristoff est parti à plus de 7 kilomètres de l’arrivée pour résister solo au retour du groupe qu’il avait quitté. Faut quand même le faire.

Ca doit bien faire plus de 15 ans que cette course ne s’était pas terminée par un sprint massif. Je peux vous dire qu’il devait y avoir pas mal de déçus à l’arrivée hier, surtout parmi les équipes de sprinters. Et parmi les directeurs sportifs.

Surtout, Kristoff confirme son retour aux affaires après une saison 2021 catastrophique, et sa bonne condition depuis le début de cette saison.

Il avait terminé 10e du Ronde dimanche dernier. Troisième de Milan-Turin mi-mars. Il a gagné la Classica de Almeria en Espagne mi-février, après avoir tourné autour des victoires d’étape lors du Tour des communautés valenciennes plus tôt dans le mois.

Il avait surtout déclaré en début de saison que celle-ci pourrait être sa dernière s’il ne retrouvait pas le chemin de la victoire. Le voici définitivement bien lancé.

Et Kristoff confirme le bon début de saison de son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Rappelons qu’ils ont aussi gagné Gand-Wevelgem avec leur coureur africain Biniam Girmay. Pour une équipe sans coureur de grand renom, ca force le respect. D’autres résultats suivront certainement cette saison, on le souhaite notamment pour leur sympathique et volontaire Taco Van Der Hoorn!

Un petit moment cocasse…

Flandres: Van Der Poel au métier

Après des semaines à tout sacrifier sur l’autel du travail pour Statistique Canada, y’en a marre.

La Flamme Rouge me manque. Vous me manquez.

Il est grand temps de relancer ce petit blog, et de couvrir tout le reste de la saison, sans interruption.

Je dois aussi vous dire que je trouve désolant la couverture sur le cyclisme sur de nombreux sites que j’ai consulté ces dernières semaines: articles « main stream » qu’on retrouve duplicaté ailleurs, format « feuille de choux », aucune profondeur, les sempiternelles mêmes structures de texte.

Enfin bref.

Je me suis régalé du Ronde hier.

Le duel attendu Mathieu Van Der Poel – Tadej Pogacar a bel et bien eu lieu comme prévu.

Quel match! Aucun autre arbitre, ni Pidcock, ni Van Avermaet, ni Mohoric, ni Asgreen qui, avec le reste de la Quick Step, sont passés à travers de leur Ronde, malgré le (toujours gros) travail de Tim Declercq en début de course. C’est Lefevere qui ne doit pas être content.

Pour moi, il n’y avait pas photo: Pogi (ou Pogo!) était le plus fort, pas de doute là-dessus.

J’ai toutefois eu l’impression à plusieurs reprises, et notamment dans cette dernière ascension du Paterberg, que Pogi a pêché par excès de confiance.

Au train, il a souvent l’habitude de faire le ménage en effet, Strade Bianche le prouvant. Mais cette fois-ci, ce n’était pas n’importe qui dans sa roue!

VDP a été au rupteur dans le Paterberg, mais a réussi à se dépouiller au bon moment pour rester au contact. Il est clair que la course s’est jouée à ce moment, Pogi ne parvenant pas à le distancer.

Il aurait peut-être fallu une grosse accélération façon « grimpeur » pour Pogi, l’accélération dans le Paterberg étant peut-être trop progressive pour réellement faire mal à VDP, gros rouleur.

Dans le sprint, deux erreurs selon moi.

La première, c’est d’avoir laissé rentrer Van Baarle et Madouas aux 200m. Sans ce retour, VDP et Pogi finissaient 1er et 2e. Total, Pogi rate le podium! Quand des coureurs rentrent comme ca, c’est toujours le différentiel de vitesse qui créé le chaos, et ca n’a pas loupé hier. VDP et Pogi devaient rouler presque 10km/h moins vite, tu lances plus ton sprint de la même manière lorsqu’il faut que tu t’ajustes sur cet écart de vitesse.

La deuxième, c’est de ne pas avoir serré la barrière sur la droite. Du coup, Madouas s’engouffre à droite, Van Baarle à gauche (le différentiel de vitesse aidant beaucoup), et Pogi se retrouve coincé derrière. Exit le podium.

Je pense qu’il faudra qu’il fasse encore quelques sprints.

Mathieu van der poel à l’arrivée du ronde hier, parlant de tadej pogacar

Kung est 5e pour la FDJ, qui signe là un beau doublé dans le top-5, certain de plaire à Marc Madiot. Cela récompense aussi l’équipe pour le gros boulot abattu durant la course. Deux Bahrain également dans le top-10, on s’y habitue. Et un deuxième Français, Christophe Laporte, termine 9e, remarquable car pris dans une chute et ayant donc dû mener une grosse chasse pour revenir devant.

Méconnaissable d’ailleurs, Laporte cette saison, depuis qu’il est passé chez Jumbo. Toujours surprenant de voir des coureurs français passer un gros cap dès qu’ils s’expatrient dans une équipe étrangère, il y a d’autres exemples ces dernières années.

Vivement que Guillaume Martin intègre la Bahrain-Victorious…

Aucun coureur canadien n’était cette année au départ.

Sinon, ben ca fait du bien de revoir du monde en masse sur les bords de route! J’ai vraiment hâte à Paris-Roubaix la semaine prochaine, ca sera intéressant, avec possiblement le retour aux affaires d’un certain Wout Van Aert, s’il est suffisamment guéri.

Chez les femmes

Les Belges étaient en liesse, victoire au sprint de la championne de Belgique Lotte Kopecky, bien amenée par sa coéquipière Chantal VanDenBroeck-Blaak.

Annimiek Van Vleuten termine 2e.

À noter la belle prestation de la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine Futuroscope, qui place trois coureuses dans les neuf premières. La première française, Aude Biannic, n’est que 29e toutefois.

Trois Canadiennes étaient au départ, soit Olivia Baril (46e), Sara Poidevin (65e) ainsi que Leah Kirchmann (80e).

Briançon – L’Alpe d’Huez

5h03min03.

Le temps de Bernard Hinault et Greg Lemond pour franchir les 163 kilomètres de l’étape Briançon – L’Alpe d’Huez lors du Tour de France 1986.

Une étape reprise à l’identique sur le Tour 2022.

Et sur l’Étape du Tour cyclo.

Vous avez été très nombreux à répondre à l’appel, les inscriptions pour l’Étape du Tour se sont envolées hier en quelques heures à peine. Fou!

De quoi vous mesurer directement avec l’histoire du vélo.

Ca sera très intéressant de voir le temps des tous premiers sur l’Étape du Tour, ainsi que le temps du vainqueur sur le Tour 2022, Tadej Pogacar peut-être!

Une magnifique étape, avec les majestueux Lautaret puis Galibier depuis Briançon, souvent escaladés vent de face.

Puis la belle descente sur Valloire, roulante, et la descente plus technique du Télégraphe.

La vallée entre St-Michel et St-Jean, plus roulante dans ce sens que l’inverse.

Le sauvage col de la Croix de Fer et ses difficiles rampes après St-Sorlin d’Arves.

La plongée casse-pattes vers Allemont, puis la courte vallée vers Bourg d’Oisans avant d’entamer les 21 célèbres lacets de l’Alpe d’Huez.

Pas super-difficile l’Alpe d’Huez, mais après 145 bornes en haute montagne c’est une autre histoire…

Pour revivre cette belle étape du Tour 1986, et dans l’attente de 2022, voici de quoi revivre des grandes heures du cyclisme, avec des animateurs télé de légende.

Un très beau Tour 2022

J’aime beaucoup le tracé du prochain Tour de France.

Mais les sprinters ne seront probablement pas d’accord avec moi!

Ce sont en effet ceux qui seront le moins à la fête en juillet prochain, sauf peut-être durant les tous premiers jours de la course.

Pour le reste, on garde la formule actuelle, celle de la mixité des terrains pour permettre une course de rebondissement, celle de peu de kilomètres contre-la-montre pour ne pas « bloquer » la course, celle aussi des étapes courtes et nerveuses, pour inciter les coureurs à passer à l’attaque tôt dans les étapes.

La distance moyenne des étapes en ligne sur la première semaine, 184 kms. En deuxième semaine, 175 kms. En troisième semaine, et excluant la dernière étape de 112 kms à Paris, 160 kms. C’est très certainement une volonté des organisateurs du Tour.

Les étapes

109e édition, du 1er au 24 juillet. 3328 kilomètres, soit la poursuite d’une tendance à la baisse pour le nombre total de kilomètres à parcourir.

Deux chronos sans difficulté, pour purs spécialistes, le premier lors de la 1er étape à Copenhague (13kms) et le deuxième l’avant dernier jour du côté de Rocamadour (40kms).

Pour Filippo Ganna, c’est la chance de sa vie de conquérir le maillot jaune le premier jour. Un maillot jaune dans une carrière, ca compte!

Six étapes de montagne, trois dans les Alpes et trois dans les Pyrénées. La plus longue de ces étapes fait 179 kms, les autres autour de 150 bornes seulement, c’est court, très court.

La 12e étape entre Briançon et l’Alpe d’Huez reprend exactement le parcours de la fameuse étape du Tour 1986, ou Bernard Hinault et Greg Lemond avait franchi la ligne d’arrivée main dans la main (un artifice compte tenu des vives tensions dans l’équipe La Vie Claire à ce moment). Outre le clin d’oeil à l’histoire, ce sera très intéressant de comparer le temps des deux vainqueurs, à 36 ans d’intervalle. Galibier, Croix de Fer, montée de l’Alpe d’Huez, on sera dans l’histoire du Tour et du cyclisme ce jour-là.

Il s’agit assurément de l’étape reine de ce Tour de France, et celle qui sera proposée aux cyclistes amateurs lors de L’Étape du Tour, le 10 juillet prochain. Les inscriptions ouvrent le 18 octobre, préparez-vous!

Reprenant essentiellement les mêmes cols, mais dans un sens et un ordre différents, la Marmotte aura lieu, elle, une semaine avant, soit le dimanche 3 juillet. De quoi passer une belle semaine en Oisans!

Six arrivées en « altitude »: la Super Planche des Belles Filles (7e étape), la montée de l’altiport de Mégève (10e étape), le difficile col du Granon (11e étape), l’Alpe d’Huez (12e étape), Peyragudes (17e étape) et Hautacam (18e étape). La 9e étape vers Chatel Les Portes du Soleil peut également entrer dans cette catégorie selon moi.

Une étape « spéciale », la 5e (155 bornes), avec 20 kms de secteurs pavés à franchir. Une étape toujours redoutée par les grands leaders, ainsi que par les grimpeurs.

Les sprinters se partageront quatre vraies opportunités, sur les étapes #2 (Nyborg), 3 (Sonderborg), 19 (Cahors) et bien sûr les Champs Élysées (21e étape), avec des possibles options sur les étapes #4 (Calais) et 15 (Carcassonne). C’est maigre pour eux.

Au Danemark sur les étapes #2 et #3, le vent pourrait jouer des tours, leur compliquant la tâche.

Les sprinters, une race de coureurs moins populaire de ces temps-ci? Avec eux arrivent les controverses (affaire Groenewegen-Jakobsen, chutes dans le final, etc.). Les organisateurs du Tour ont peut-être voulu limiter les emballages finaux – et les kilomètres les précédant où ca frotte beaucoup – pour ces raisons.

Bref, c’est un Tour 2022 très intéressant selon moi, car des choses pourront survenir presque tous les jours et en ce sens, chaque étape représente une vraie opportunité, et donc un grand intérêt. Les coureurs seront sur la brèche tous les jours, il y a très peu d’étapes « de transition ».

On peut penser que le coureur en jaune au sortir des Alpes aura pris une grosse option sur la victoire finale.

Chose certaine, un coureur comme Mike Woods a de quoi trouver chaussure à son pied, ce ne seront pas les occasions de briller qui vont manquer avec les arrivées en altitude.

Et pourquoi pas rêver d’une belle 5e étape sur les pavés pour Guillaume Boivin?

D’autres coureurs canadiens, dont Hugo Houle, y trouveront leur compte, il y a de belles opportunités pour les baroudeurs sur quelques étapes au final compliqué, avec une dernière patate à escalader à quelques hectomètres de l’arrivée.

Autrement dit, un Tour qui convient très bien aux coureurs canadiens! Et des étapes plus courtes ne seront certainement pas pour leur nuire.

Exit Le Coq Sportif, bienvenue Santini

C’est la compagnie italienne Santini, bien présente dans le vélo depuis des décennies, qui fournira les maillots distinctifs sur le Tour 2022, en remplacement de la compagnie française Le Coq Sportif qui en était responsable depuis quelques années.

Intéressant, l’histoire de chaque maillot sera imprimée sur l’intérieur de chaque pièce, et le nom des coureurs les portant lors de la dernière étape seront imprimés sur le maillot.

Le Tour de France féminin

Nom officiel, le Tour de France Femmes avec Zwift 2022.

On annonce partout la « première édition ». C’est avoir la mémoire courte, un Tour de France féminin ayant existé en… 1955 puis de 1984 à 1989, sans compter les autres expériences dans les années 1990 avec la Grande Boucle Féminine.

Huit étapes, entre le 24 et le 31 juillet. Autrement dit, le Tour de France masculin se termine et le féminin démarre aussi sur les Champs Élysées; les deux courses profiteront donc de la même infrastructure ce jour là.

L’épreuve se concentre par la suite dans l’est de la France, Champagne, Lorraine et Alsace.

Huit étapes en ligne. On regrettera l’absence d’un contre-la-montre.

Le final sera musclé, avec une très belle 7e étape entre Sélestat et le Markstein, par delà les très belles ascensions du Petit Ballon, du Platzerwasel et du Grand Ballon.

La 8e et dernière étape sera jugée au sommet de la Super Planche des Belles Filles, qui couronnera donc la championne 2022.

Mention bien pour cette première édition, la mention « très bien » aurait exigé la présence d’un chrono, qui aurait pu avoir lieu dans la traversée de la Champagne. Dommage, car l’épreuve aurait alors ressemblé davantage au Tour de France qu’on connait.

Pogacar, le nouveau Merckx c’est lui!

Le Tour des Émirats arabes unis (février)

Tirreno-Adriatico (mars)

Liège-Bastogne-Liège (avril)

Le Tour de Slovénie (juin)

Le Tour de France, avec trois victoires d’étape, le classement du meilleur grimpeur et du meilleur jeune (juillet)

Et maintenant, le Tour de Lombardie (octobre)

Ha oui, et au passage plusieurs belles places sur des grandes courses, notamment la médaille de bronze lors de la course sur route des Jeux olympiques (juillet).

Il vient d’avoir… 23 ans.

Tadej Pogacar a fait une saison « à la Merckx« , c’est à dire en gagnant de février à octobre.

Fort, très fort.

Pogacar, c’est bien lui le nouveau Merckx.

Deux Monuments dans la même saison, en plus du Tour de France. Seuls Fausto Coppi et Eddy Merckx avant lui avaient réalisé pareil exploit. Ouf.

Pensez-y deux minutes: être capable après un début de saison chargé et après avoir épinglé le Tour de se remotiver, de refaire des sacrifices à l’entrainement pour revenir en grande forme et s’imposer lors de la dernière grande course de la saison, en octobre… Beaucoup d’autres coureurs ont déjà (dans le passé) et auraient dit après le Tour « à l’an prochain ».

Sa course samedi en Lombardie a été limpide: il est sorti sur un contre en répondant à Vicenzo Nibali qui a mis le feu aux poudres au début de la dernière difficulté du jour. L’accélération de Pogo a été foudroyante, personne n’a pu suivre. Il y avait pourtant du beau monde avec lui à ce moment, notamment Roglic, Alaphilippe, Woods et Yates.

Jusque là, la course avait été rapide, et tout le monde commençait à être dans le dur.

Seul un très surprenant Fausto Masnada est parvenu à rentrer sur le champion slovène seul devant, au prix d’une belle poursuite notamment dans la descente juste après.

Masnada était sur des routes qu’il connait par coeur, ce qui l’a aidé à rentrer.

Le duo n’a plus été revu et Pogacar n’a pas eu de mal à disposer de l’Italien dans le sprint. Une formalité.

Ce qui pose une question: la Deceuninck a-t-elle jouée la bonne carte samedi? Celle d’Alaphilippe ne leur aurait-elle pas permis de nourrir d’autres espoirs?

Remco Evenepoel, lui, n’était pas dans un grand jour et a déclaré à l’arrivée avoir eu une panne de jambes de cinq minutes au plus mauvais moment. Bizarre quand même.

Mention très bien quand même à Masnada, un homme de l’automne, qui a réussi à rester au contact de Pogo dans la dernière petite bosse du Colle Aperto à quatre kilomètres de l’arrivée. C’était noir de monde dans cette ascension, le cyclisme italien à son meilleur!

Bref, Pogo va passer un très bel hiver, serein. Ses adversaires, moins: je suis sûr qu’il y en a plusieurs qui se demandent aujourd’hui comment on pourra battre le champion slovène l’an prochain!

https://www.youtube.com/watch?v=KZ5kV5Z4pGs

Revoilà El bala

Incroyable mais vrai: quelques semaines après sa violente chute sur la Vuelta, AleJet Valverde, 41 balais, termine 5e du Tour de Lombardie.

Je n’en reviens pas de ce type. Quelle motivation!

Woods 9e

… et dernier du sprint au sein du premier groupe de chasse derrière Pogo et Masnada.

Mike Woods était fort samedi, aucun doute là-dessus: il a été un des seuls à notamment pouvoir répondre aux relances d’un Romain Bardet bien en jambes dans les derniers kilomètres.

Mais il n’a pas pu aller chercher la 3e place. Sûr qu’Alaf, Valverde ou encore Roglic sont plus rapides que lui au sprint.

La saison de Mike Woods aura été à cette image: beaucoup de belles places, mais peu de podiums.

Deux victoires, une étape du Tour de Romandie et une autre sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var en début de saison.

On retiendra un mot de sa saison 2021, qui donne espoir pour 2022: constant.

Mike Woods a été constant en 2021. Il est désormais capable de toujours faire le final de toutes les courses difficiles et accidentées avec les meilleurs cyclistes du monde dans ce registre.

Il faut maintenant qu’il trouve comment gagner.

Il ne dispose pas du sprint comme arme. Il va falloir trouver autre chose.

Perso, je pense qu’il peut marquer les esprits et se constituer un beau palmarès en étant plus spécifique sur les étapes et courses d’un jour qu’il choisit pour jouer la gagne: ca lui prend des arrivées en altitude, c’est aussi simple que cela.

Les grands tours en regorgent.

On se souviendra tous de sa 2e place sur l’étape-reine du Tour de Suisse, une 2e place crève-coeur car il était le plus fort ce jour-là.

Lombardie: Roglic-Evenepoel, le match

115e édition du Tour de Lombardie demain samedi.

La « course aux feuilles mortes »!

Et la course de Fausto Coppi, quintuple vainqueur et jamais égalé. Vicenzo Nibali est le coureur encore en activité le plus titré sur ce Monument, avec deux victoires. Une troisième victoire samedi lui permettrait de faire jeu égal avec Henri Pelissier, Costante Girardengo, Gaetano Belloni, Gino Bartali, Sean Kelly et Damiano Cunego, plus près de nous.

C’est dire si s’imposer plusieurs fois sur cette course de fin de saison est difficile. À la difficulté du parcours, il faut savoir entretenir sa motivation et gérer sa fatigue au terme d’une longue saison.

Au menu de Messieurs les coureurs, 239 kilomètres entre Côme et Bergame.

4400 mètres de dénivelé!

Les coureurs attaqueront par le traditionnel pèlerinage à la Madonna des Ghisallo, patronne universelle des cyclistes.

Suivront une succession de belles ascensions jusqu’au Passo di Ganda où la course devrait se jouer.

Le défi, c’est que le sommet de cette dernière bosse, qui comporte des rampes à 15% dans son final, se situe à… 32 kms de l’arrivée. Ceux qui basculeront avec une petite minute de retard en haut pourront encore espérer rentrer sur la tête de course si ca collabore bien.

Pour les grimpeurs, il faudra donc bien gérer ces 30 derniers kilomètres. Ne pas partir seul est probablement une bonne idée.

Et les trois derniers kilomètres sont en descente, très roulants.

Ca sera assurément un final compliqué!

Surtout que côté météo, on annonce des averses de pluie. Les descentes pourraient être dangereuses, surtout que les coureurs y prendront des risques avec des écarts probablement peu importants au sommet des bosses.

Départ à 10h20 heure de Côme, 4h20 du matin heure du Québec.

20 000 euros au vainqueur.

Les favoris

Deux archi-favoris: Remco Evenepoel et Primoz Roglic.

Remco Evenepoel est en très grande condition, sa récente victoire sur la Coppa Bernocchi acquise après 40 bornes solo sous la pluie ne laissant aucun doute.

En voilà un qui ne faudra pas laisser partir dans le Passo di Ganda voire dans l’ascension précédente car il est capable de résister solo au retour de ses poursuivants.

Son équipe Deceuninck dispose d’une véritable armada: Alaf, Devenyns, Almeida surtout, très fort en ce moment, ainsi que Masnada.

Je pense que Remco a besoin d’une victoire en Lombardie pour clore la polémique qui fait rage en Belgique sur la stratégie de l’équipe nationale sur les Mondiaux. Eddy Merckx, Remco lui-même en ont rajouté cette semaine, ce n’est pas bon.

Et il voudra également « effacer » sa chute survenue en 2020 sur la même course.

Ses équipiers Alaf et Almeida peuvent aussi s’imposer c’est clair. Faudra voir comment la Deceuninck orchestrera sa course d’équipe, surtout pour éviter de nouvelles polémiques!

Leur adversaire principal sera Primoz Roglic, littéralement impérial mercredi sur Milan-Turin. Les autres avaient l’air de cadets! Vraiment très, très fort. Il faudra voir si un certain Jonas Vingegaard pourra l’aider.

Parmi les autres favoris, Adam Yates chez Ineos, lui aussi très fort sur Milan-Turin. Ineos aligne également Gianni Moscon, auteur d’un grand Paris-Roubaix.

Tadej Pogacar semble encore en progression et il devrait être dans le coup samedi après une 4e place mercredi.

Mike Woods sera lui aussi à surveiller. Les ascensions lui conviennent, mais peut-être moins le final car si ca devait arriver au sein d’une petite échappée royale, on sait tous que le sprint n’est pas la première qualité du coureur canadien.

Côté français, trois coureurs à surveiller: David Gaudu d’abord, Thibault Pinot ensuite, et enfin Benoit Cosnefroy. Guillaume Martin semble un peu juste.

Vlasov, Ulissi, Valverde – incroyable 10e de Milan-Turin – peuvent aussi prétendre au podium samedi.

D’autres bons coureurs sont au départ: Nibali bien sûr, son coéquipier Mollema vainqueur en 2019, Majka, Powless, Pozzovivo, Quintana et Lutsenko.

Les Canadiens

Outre Mike Woods, pas d’autres coureurs canadiens au départ, mais la liste finale des partants n’était pas encore disponible au moment d’écrire ces lignes.

Les femmes

Pas de Giro di Lombardia chez les femmes, du moins pour l’instant.

Et à propos de cyclisme féminin, ce beau vidéo « The Run Up » tourné à l’approche du récent Paris-Roubaix.

Milan-Turin

C’est ici, pour ceux qui auraient manqué ce beau final. Commentaires en portugais, je sais, mais c’est mieux que rien!

https://youtu.be/ZUanBzEXOe0

J’aime Milan-Turin!

C’est la plus vieille course cycliste du monde: première édition en 1876!

10h09min de selle pour parcourir 150 bornes à l’époque. Le vainqueur s’appelait Paolo Magretti. Comique, ce coureur est aujourd’hui mieux connu pour ses travaux scientifiques dans le domaine de l’entomologie!

Traditionnellement courue au printemps, une semaine avant Milan San-Remo, le premier « Monument » de la saison, Milan-Turin se dispute à l’automne depuis 1987.

Avec le Tour du Piémont et le Tour de Lombardie, cette course fait partie du « Trittico di Autunno« , le triptyque de l’automne en Italie.

Le parcours a changé au fil des ans. Souvent disputée dans le vélodrome « Fausto Coppi » de Milan niché sur le Corso Casale, l’arrivée est aujourd’hui située au terme de l’ascension de la Superga, cette basilique sur les hauteurs de Turin, au terme d’une double ascension de cette rampe d’un peu plus de cinq kilomètres.

Torino, la ville de la compagnie Fiat!

Milan Turin est organisée par RCS, l’équivalent italien d’A.S.O. en France et propriétaire du Giro, des Strade Bianche, du Tour de Lombardie, de Tirreno-Adriatico et de Milan San-Remo.

Pour la petite histoire, Eddy Merckx n’a jamais remporté Milan-Turin, terminant 4e de sa seule participation, en 1973. On dit du Cannibale qu’il a tout gagné, mais pas la plus vieille course cycliste du monde en tout cas!

Par contre, le Canadien Mike Woods, présent au départ aujourd’hui, a lui gagné Milan Turin en 2019. Il avait également terminé 2e en 2016, preuve que cette classique lui réussit plutôt bien en raison de ses qualités de puncheur.

Le parcours

190 bornes, les 165 premiers presque tout plat pour ensuite attaquer deux ascensions de Superga sur les hauteurs de Turin. Ca se joue toujours là, entre puncheurs capables de générer beaucoup, beaucoup de watts sur quelques minutes.

Les favoris

Du très beau monde au départ, en mode « répétition générale » avant le Tour de Lombardie samedi, beaucoup plus difficile.

La Deceuninck débarque avec Alaphilippe, qui fait sa rentrée après les Mondiaux il y a deux semaines, ainsi qu’Almeida et Masnada.

Primoz Roglic, récent vainqueur du Giro dell’ Emilia, se pose aussi en grand favori de l’épreuve, et il est bien entouré chez Jumbo-Visma avec Sepp Kuss et George Bennett entre autre.

Mike Woods chez Israel Start-Up Nation a un bon coup à jouer. Il a prouvé sur le Tour de Grande-Bretagne qu’il est capable de suivre Alaf dans ses accélérations. Récent 3e du Giro Dell’ Emilia, il est fort et reposé en ce moment.

Tadej Pogacar voudra aussi répondre présent et faire des efforts afin de peaufiner sa condition en vue de samedi prochain. Il peut compter autour de lui sur les Hirschi, Ulissi, Polanc et Majka, une très forte équipe UAE Team Emirates capable de répondre à la WolfPack Deceuninck.

Sinon, on a d’autres coureurs intéressants à surveiller.

Vlasov et surtout Lutsenko chez Astana.

Les Français Guillaume Martin et surtout, Thibault Pinot qui est motivé en cette fin de saison. Pinot devrait être dans le coup demain dans la dernière ascension de Superga en vue de l’arrivée.

Chez Ineos, on a du beau monde aussi, notamment Geoghegan vu devant il y a deux jours en Italie, mais aussi Sivakov et Adam Yates.

Enfin, n’oublions pas Bauke Mollema et Vicenzo Nibali, très motivés en cette fin de saison. Nibali vient de gagner avec émotion son Tour de Sicile, preuve d’une bonne condition physique.

Et ce diable d’AleJet Valverde qui est de retour aux affaires après sa lourde chute lors de la 7e étape de la Vuelta. Incroyable ce type!!!

Petit Tour de l’actualité

1 – Remco Evenepoel

Le jeune prodige belge a gagné hier la Coppa Bernocchi, après 40 bornes solo dans le final et sous la flotte.

Il y a des signes qui ne trompent pas.

Evenepoel est en très grande forme et il sera un client toute la semaine en Italie.

Il sera le favori #1 sur le Tour de Lombardie samedi prochain.

Au coeur d’une controverse en Belgique quant aux récents Mondiaux, il est très certainement revanchard et veut prouver par ses résultats son point essentiel: il estime qu’il était le plus fort des Mondiaux, et que l’équipe de Belgique aurait dû être à son service, pas à celui de Wout Van Aert.

2 – La semaine italienne

Semaine chargée en Italie, avec aujourd’hui les Tre Valli Varesine, une course gagnée par le Québécois David Veilleux il y a quelques années rappelons-le.

Mercredi, Milan-Turin avec le champion du monde Alaf, ainsi que Mike Woods, Primoz Roglic, Tadej Pogacar, pour ne nommer que ceux-là.

Jeudi, le Gran Piemonte.

Et samedi, le Tour de Lombardie, 5e et dernier grand monument de la saison. Du beau monde au départ.

Les Deceuninck seront très difficiles à battre sur les prochaines épreuves italiennes, ils pourront compter, outre un Evenepoel en grande condition, sur le champion du monde Alaphilippe, sur Joao Almeida, sur Drys Devenyns, ainsi que sur Fausto Masnada, 3e hier de la Coppa Bernocchi et un homme toujours en forme et motivé en fin de saison.

3 – Thibault Pinot

Le grand retour!

Il a terminé 5e de la Coppa Bernocchi, de quoi signer son retour aux affaires du cyclisme professionnel et lui laisser croire en ses chances pour un beau Tour de Lombardie samedi prochain.

On est content de revoir ce coureur de talent être de retour au premier plan.

4 – Les gants à Roubaix

Je vous parlais de l’importance de porter des gants en course, surtout sur des épreuves comme Paris-Roubaix où les risques de chute sont importants et les surfaces particulièrement dangereuses pour les mains.

Sans le savoir, certains commentateurs de la télé anglaise en ont parlé dimanche.

Et la guidoline de Lizzie Deignan ne laissait aucun doute sur cet enjeu après la course des femmes samedi.

5 – Deceuninck et les crevaisons

Ca me surprend: silence radio sur les raisons derrière les multiples crevaisons des coureurs de la Deceuninck-Quick Step dimanche.

Lampearts, trois crevaisons.

Asgreen, au moins une crevaison.

D’autres coureurs de la formation ont aussi crevé.

Cette formation utilise des pneus avec chambres à air latex.

C’est vous qui voyez, mais j’ai ma petite idée sur les raisons de toutes ces crevaisons. Et chez Deceuninck, motus et bouche cousue, on ne veut pas nuire aux sponsors.

Et fait intéressant, les deux vainqueurs de Paris-Roubaix (hommes et femmes) roulaient sur des tubeless ce week-end. Colbrelli avait chaussé des tubeless de 30mm de section et Deignan était en mono-plateau de 52 dents, avec une cassette 12 vitesses derriere.

Des choix logiques selon moi, compte tenu de la nature du tracé de Paris-Roubaix.

6 – Les visages de Paris-Roubaix

C’est ici, toujours intéressant de voir à quel point les coureurs ont souffert dimanche dernier.

7 – Paris-Roubaix avec Israel Start-Up Nation

C’est ici, beau petit vidéo avec notamment Guillaume Boivin. On sent toute sa déception à l’arrivée, lui qui avait des jambes exceptionnelles dans le final.

8 – Record d’audience

France Télévision a signé un nouveau record d’audience dimanche dernier avec Paris-Roubaix: 2,8 millions de téléspectateurs!

L’effet Jaja, ou l’effet Marion?!

Chose certaine, la popularité du cyclisme se confirme, et pourtant au même moment le nombre de coureurs licenciés continue de diminuer.

Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne sommes plus à un paradoxe près…

9 – Record de l’heure féminin

Comment passer sous silence que le record de l’heure chez les femmes vient d’être battu le 30 septembre dernier par Joscelin Lowden, avec 48,405 kms parcourus.

48,4 km/h de moyenne! Ouf!

Lowden s’est préparée de nombreux mois pour cette tentative et estimait à l’arrivée avoir géré sa course de façon conservatrice, suggérant qu’elle pourrait rouler plus vite encore dans l’avenir.

Les 49 km/h sont peut-être atteignables sous peu par les femmes, voire de briser la marque mythique des 50 km/h!

Le record masculin est détenu depuis 2019 par Victor Campenaerts avec 55,089 km dans l’heure.

Colbrelli, Boivin: au bout de l’enfer, leur paradis!

Quel dimanche de cyclisme!

Et ca n’a pas loupé: ce Paris-Roubaix restera gravé dans bien des mémoires, en particulier celles des amateurs de cyclisme au Québec.

Ca s’est joué à la pédale, le travail d’équipe étant réduit à peu de chose hier dans ces conditions climatiques.

Et quelle course incroyable de Guillaume Boivin!

Il nous aura tenu en haleine longtemps!

C’est pas compliqué: il pouvait gagner hier, aucun doute là-dessus. Très impressionnant, il répondait du tac au tac à chacune des accélérations du pourtant très remuant Mathieu Van Der Poel – je répète, Mathieu Van Der Poel! – dans le final.

Saleté de chute dans le secteur de Camphin-en-Pévèle, à 19 km de l’arrivée.

Sans cette chute, aucune raison de croire que Guillaume n’aurait pas pu rester avec son petit groupe Colbrelli-MVDP-Vermeersch qui a repris Moscon dans le secteur suivant du Carrefour de l’Arbre, et qui a joué la gagne sur le vélodrome.

Quoi qu’il en soit, c’est physiquement l’état de grâce pour Guillaume en ce moment. Des jambes de feu. Mais le principal est probablement ailleurs, dans la tête: avec une telle perf, le déclic s’opère. Avant, tu pensais faire partie des meilleurs; aujourd’hui, tu l’as fait. La confiance de Guillaume sera durablement renforcée et ca, ca fait une grosse différence.

Et pour nous, un réel plaisir et une fierté aussi de voir le maillot de champion canadien devant sur Paris-Roubaix, de quoi nous laisser de belles images dans la tête cet hiver!

L’Enfer du Nord sourit aux néophytes

Édition exceptionnelle hier, car les trois coureurs sur le podium en étaient tous à leur… premier Paris-Roubaix!!

Colbrelli a fait une course très juste, portant ses efforts aux bons moments, et s’économisant lorsqu’il le fallait, notamment dans les dix derniers kilomètres. Avec des jambes exceptionnelles en ce moment on le savait, il était le favori pour remporter ce sprint sur la piste de Roubaix, et il a su concrétiser.

Outre Guillaume Boivin, la révélation de l’épreuve c’est assurément le jeune Florian Vermeersch, 22 ans, déjà 3e du chrono U23 des récents Mondiaux (ne pas confondre avec Gianni Vermeersch chez Alpecin-Fenix).

Lui aussi en était à sa première participation, et il a passé la journée devant! Il a également été très impressionnant dans le sprint, Colbrelli ne le remontant que dans les 25 derniers mètres. Vermeersch s’offre au passage Mathieu Van Der Poel sur la ligne, excusez-du-peu.

Ce dernier se « contente » de la 3e place et sa déception était palpable tout juste après l’arrivée. Je suis d’avis que MVDP en a trop fait dans les 15 derniers kilomètres, et qu’il a mal négocié son sprint une fois sur la piste de Roubaix: il fallait laisser Colbrelli devant! Tu ne veux jamais amener un bon sprinter dans ta roue sur une piste.

Chapeau quand même à MVDP hier, grand animateur de la course qu’il a lancée loin de l’arrivée, dans la traversée d’Arenberg. Fort, très fort. MVDP s’accordera désormais une pause, tout comme Wout Van Aert d’ailleurs, avant de reprendre les courses de cyclo-cross en décembre prochain.

Mention très bien également à Gianni Moscon hier, très fort dans le final avant de chuter sur les pavés, je pense en raison d’une pression trop forte des pneumatiques sur le nouveau vélo pris en rechange suite à sa crevaison. Et oui, il faut aussi penser à ca!

Mention très bien aussi au Français Christophe Laporte, excellent 6e chez Cofidis.

Deceuninck, l’échec

Le fait peut-être le plus marquant hier a été la déconfiture presque complète de l’équipe belge Deceuninck, pourtant en surnombre jusqu’à l’entrée de la Trouée d’Arenberg.

Dans leur cas, la course s’est déroulée en deux temps: parfaite jusque Arenberg, l’hécatombe après. Exit les Asgreen, Stybar, Declercq, Sénéchal, tous à la trappe.

Seul Yves Lampaerts a pu sauver les meubles, terminant finalement 5e après s’être bien battu pour revenir de pépins mécaniques.

Pour la Deceuninck qui court habituellement sur des pneus, des enjeux à ce niveau hier? Chose certaine, les pneus dotés de chambres à air à l’intérieur sont plus sujets à des « chocs pincement » lorsqu’on les roule à basse pression, ce qui était nécessaire hier sur de tels pavés gras.

Quant à l’autre grand favori Wout Van Aert, une course à l’image de celle de ses Mondiaux: il a subi. Manifestement, Wout semble fatigué en cette fin de saison, comme s’il n’avait jamais récupéré de son Tour de France époustouflant en troisième semaine. Il a également été esseulé bien rapidement, même s’il avait deux hommes dans l’échappée devant: ca ne lui aura finalement servi à rien.

À noter que Hugo Houle n’a pas terminé et que Ben Perry est arrivé hors délai, fixés hier à 29min.

Paris-Roubaix femmes

Là encore, une course intéressante, bien qu’elle ait été pliée assez rapidement, Lizzie Deignan y allant d’un sacré numéro en solitaire.

82 kms seule devant!

Le rapproché de Marianne Vos dans le final aura été vain, elle est partie trop tard en poursuite. L’Italienne Borghini a complété le succès pour l’équipe Trek-Segafredo, avec une 3e place.

La Canadienne Alison Jackson termine 24e à un peu plus de six minutes.

J’ai été surpris par Deignan samedi: la seule à avoir disputé Paris-Roubaix sans… gants! Je n’ai vu aucun homme, et aucune autre femme oser ce pari.

Sans gants, une chute peut être catastrophique pour les paumes de main, un endroit compliqué à guérir et très handicapant pour la suite de la course, si jamais vous pouvez repartir.

Mike Woods 3e

Week-end faste pour le cyclisme canadien puisque Mike Woods a terminé 3e samedi du Giro Dell Emilia, remporté par Primoz Roglic devant Joao Almeida.

À la 5e place, un certain Remco Evenepoel.

Mike Woods prouve hors de tout doute qu’il est en excellente condition, et ca va nous faire une semaine très intéressante, avec Milan-Turin mercredi suivi du Tour de Lombardie samedi prochain, sur un parcours redessiné. Woods sera l’un des favoris de ces deux épreuves, mais la concurrence sera vive.

Pas tout à fait finie, cette saison!

Paris-Roubaix: ca sera très ouvert et… dantesque!

Ne manquez pas ca ce week-end: Paris-Roubaix!

La Reine des Classiques. L’Enfer du Nord. Le vélo à son meilleur, dans son côté « tragédie grecque ».

En effet, tout peut arriver sur cette course: même en tête à quelques hectomètres de l’arrivée, tu n’as jamais course gagnée. Crevaisons, pépins mécaniques, chutes, défaillances, l’histoire de cette course est jonchée de drames et donc d’exploits aussi.

118e édition de Paris-Roubaix ce dimanche chez les hommes, 1ere édition chez les femmes samedi.

Ca s’annonce dantesque sur les deux épreuves, avec de la pluie et du vent, beaucoup de vent, mais orienté favorablement par rapport à la progression des coureurs. Toujours ça de gagné!

La pluie, ca entretient un pavé glissant. Dimanche, il faudra voir l’impact sur les secteurs pavés qu’aura eu la course des femmes la veille, avec pas mal de véhicules de course y circulant.

30 secteurs pavés à affronter chez les hommes, 17 chez les femmes, pour un total de 258 kilomètres dans le premier cas, 116 dans le second.

Les secteurs névralgiques sont toujours les mêmes: la trouée d’Arenberg au km 163, moment où la course se lance vraiment pour les favoris. Orchies, Mont-en-Pévèle, Templeuve, le Carrefour de l’Arbre où la course s’est jouée si souvent, à 25 kms de l’arrivée.

Le sprint sur le vélodrome n’est jamais simple non plus, surtout pour ceux qui n’ont jamais fait de piste. Et un sprint après 258 bornes et 30 secteurs pavés, ca réserve souvent des surprises!

Bref, l’intérêt de Paris-Roubaix, au-delà de son côté spectaculaire, c’est qu’il s’agit d’une course où la sélection se fait autant par l’avant que par l’arrière. Toujours très imprévisible!

Les favoris

Ils sont très, très nombreux cette année à pouvoir rêver s’imposer à Roubaix.

En premier lieu, Wout Van Aert bien sûr, qui aura à coeur de prendre sa revanche après son échec aux Mondiaux. Il a la Jumbo-Visma à son seul service, et il a aussi la pression.

En deuxième lieu, Mathieu Van Der Poel, son éternel rival, qui découvre Paris-Roubaix pour la première fois. Gageons que ces deux-là se marqueront une nouvelle fois à la culotte. Mathieu a affirmé hier croire en ses chances de victoire, il est là pour faire la course et je suis convaincu qu’il n’aura pas peur de lancer les hostilités de loin. Sa formation Alpecin-Fenix est également à son service.

La Deceuninck débarque en force également, avec pas moins de… quatre coureurs qui peuvent aspirer à la victoire! Asgreen, Lampaerts, Sénéchal et surtout, Stybar, auteur d’un grand Mondial la semaine dernière et spécialiste du cyclo-cross comme Wout et Mathieu, ne seront pas là pour faire de la figuration. C’est l’équipe à battre samedi, aucun doute là-dessus.

Derrière, on a une foule d’autres grosses pointures pour la gagne.

Par exemple, Dylan Van Baarle, 2e des Mondiaux il y a une semaine, et dont la formation Ineos présente de bons équipiers pour le néerlandais, comme Michal Kwiatlowski.

Attention, attention à Nils Politt chez Bora-Hansgrohe, deuxième de l’épreuve en 2019 derrière Philippe Gilbert. On l’a vu devant à attaquer à plusieurs reprises sur les récents Mondiaux. Logiquement, il sera dans le coup au Carrefour de l’Arbre dimanche, sauf pépin mécanique ou chute bien sûr.

Michael Valgren est le leader chez EF. Fort lui aussi en ce moment.

Chez Bahrain-Victorious, on misera Colbrelli ou Mohoric, deux coureurs pouvant facilement jouer la gagne dimanche. Colbrelli a l’avantage d’avoir une jolie pointe de vitesse.

Chez Trek-Segafredo, bien sûr Stuyven 4e des Mondiaux, mais aussi le jeune américain Quinn Simmons, qui voue une véritable dévotion à Paris-Roubaix. Forcément, ca joue sur la motivation!

La Groupama-FDJ comptera sur Kung et Demare, qui présente une belle pointe de vitesse si jamais il devait atteindre le vélodrome au sein d’un petit groupe disputant la gagne. Motivée, la Groupama-FDJ, chaque fois qu’elle se pointe sur Paris-Roubaix: Marc Madiot, son manager, ne vit que pour cette course!! (double vainqueur aussi).

On a d’autres coureurs à surveiller: Christophe Laporte chez Cofidis, Giacomo Nizzolo chez Qhubeka, avec son coéquipier Victor Campenaerts, le sympathique carnassier Taco Van Der Hoorn aussi chez Intermarché, pas un manche sur ce genre de parcours, ou encore Matteo Trentin.

Peter Sagan? Je n’y crois toujours pas.

Enfin, comment oublier le Québécois Guillaume Boivin, qui sera leader d’Israel Start-Up Nation dimanche. Auteur d’une remarquable saison 2021, champion canadien en Beauce il y a deux semaines, 17e des Mondiaux, il peut légitimement croire en ses chances dimanche d’un top-5. Il faut y croire!!!

Deux autres coureurs canadiens au départ, pour Astana-PremierTech: Hugo Houle et Ben Perry.

Boyaux, pneus ou tubeless?

Parmi les autres enjeux de la course, le matos.

Paris-Roubaix met à l’épreuve les mécaniques et s’il pleut comme prévu, il sera très intéressant de suivre la fréquence des crevaisons, et la capacité des équipes à les changer efficacement.

Pour des raisons commerciales, le peloton est passé sur freins à disque, toutefois moins faciles à changer rapidement. Mathieu Van Der Poel a perdu le récent Primus GP sur crevaison de la roue avant qui a pris trop de temps à changer, alors qu’avec un frein à mâchoire traditionnel et un déblocage rapide, il aurait pu revenir rapidement dans le groupe de tête.

On va voir ce que ca va donner dimanche!

Et on assiste également à une guerre entre le traditionnel boyau, le pneu (notamment chez Deceuninck) et le tubeless dans le peloton. Laquelle de ces trois options sera la plus fiable dimanche sur les pavés et sous la flotte?

Suspension avant

Ce n’est pas nouveau: on cherche à donner aux coureurs un peu plus de confort en intégrant aux vélos une suspension avant.

Greg Lemond et son équipe Z avaient monté des suspensions avant Rock Shox sur leurs vélos pour Paris-Roubaix au début des années 1990 dans ce but.

Samedi et dimanche, plusieurs coureurs équipés par Specialized utiliseront la suspension Future Shock 2.0 avec 20mm de débattement, une suspension située au dessus du tube de direction, juste en dessous de la potence. Le système peut facilement se barrer en tournant une clé située au sommet de la potence. Très astucieux! et probablement un réel avantage.

Pour les autres, on se repliera sur la tradition: la double guidoline! Une solution qu’adopte par ailleurs Julian Alaphilippe à l’année sur son vélo.

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