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Un Giro en demi-teinte?

Pour beaucoup, le Giro d’Italia est la plus belle course cycliste du monde.

La 105e édition s’élance vendredi depuis Budapest en Hongrie, site du grand départ et où trois étapes seront disputées, dont un court chrono de 9,2 petits kilomètres lors de la 2e étape.

On mettra ensuite le cap sur la Sicile et son volcan l’Etna, puis la remontée sur Naples, le golfe de Gênes, pour finir avec les Alpes et les Dolomites avant l’arrivée à Vérone le 29 mai prochain.

Je ne parviens pas à m’emballer pour cette édition du Giro, et j’estime les risques assez grands qu’on s’y ennuie cette année.

D’une part, le parcours m’apparait un peu fade, sans grand point fort. 26 petits kilomètres de chrono, huit étapes de 172 kms ou moins, seulement six étapes que l’on peut considérer comme des étapes de montagne et encore! certaines sont classées ainsi parce qu’on a juste, à la fin de l’étape, une ascension comme celle de l’Etna sur la 4e étape.

Seulement deux cols de plus de 2000m seront franchis, les deux lors de la 20e étape entre Belluno et la Marmolada, soit le Pordoi (2239m), pas très difficile, ainsi que l’ascension finale avec le Passo Fedaia (2059m).

La plupart du temps, les cols culminent autour de 1500m.

Enfin, pas moins de neuf étapes proposent des parcours plats ou assez plats qui devraient favoriser les sprinters.

D’autre part, le plateau de coureurs qui prendront le départ m’apparait assez pauvre cette année. Seulement 5 des 20 meilleurs coureurs mondiaux y participent!

Enfin, un seul coureur canadien au départ, Alex Cataford chez Israel-Premier Tech. Ce coureur va vite sur les chronos, et pourrait nous surprendre je suppose s’il fait, par exemple, le coup du kilomètre sur certaines étapes de plat. En manque de points UCI, l’équipe Israel-Premier Tech débarque sur ce Giro avec une formation somme toute très moyenne, et ne devrait logiquement pas beaucoup peser sur la course, aussi bien au général que dans les classements connexes, ni même sur les victoires d’étapes même si leur sprinter Nizzolo est de l’aventure. Mais face à la concurrence dans le registre, je ne suis pas optimiste.

Les étapes à surveiller

Les trois premières d’abord, surtout en raison de la présence au départ de Mathieu Van Der Poel qui n’a pas caché son ambition de décrocher le maillot rose tôt dans la course.

S’il réussit, son expérience du Tour l’an dernier nous prouve qu’il serait bien capable de le garder un peu, même si les pentes de l’Etna lors de la 4e étape lui feront mal. MVDP pourra cependant bénéficier de la journée de repos la veille (pour le transfert depuis la Hongrie) pour se refaire une petite santé avant d’attaquer le géant de Sicile.

Ce qui sera bien, c’est qu’avec le petit chrono du 2e jour et l’Etna le 4e jour, on sera vite fixé sur les coureurs qui pourront gagner ce Giro.

Ca ira ensuite à la 9e étape et cette arrivée en haut du Blockhaus. Un classique.

Ce Giro se jouera très certainement sur les quatre étapes de montagne vers la fin de l’épreuve et entrecoupées du dernier jour de repos, voire sur le dernier chrono de 17 bornes à Vérone le dernier jour.

Les 70 derniers kilomètres de l’étape vers Cogne seront difficiles, avec trois bons cols à franchir, mais aucun ne culminant à plus de 1600m. L’altitude ne sera donc pas un facteur déterminant.

On franchira le Mortirolo le lendemain sur l’étape Salo-Aprica, mais pas du côté le plus dur, mais bien par celui qui est plus facile, via Monno. Pour l’avoir fait plusieurs fois, rien de bien terrible pour des coureurs pros sur cette ascension. Le Santa Christina, dernière difficulté avant la plongée sur Aprica, n’est pas très difficile non plus.

Je ne suis même pas sûr si la 19e étape peut être qualifiée d’étape de montagne.

La 20e étape par contre, aucun doute! En fin de Giro après trois semaines de course, cette étape est assurément l’étape-reine de ce Tour d’Italie et avec le chrono du lendemain, il faudra quand même du jus et une bonne récup pour s’imposer sur l’épreuve.

Les favoris

Si ce Giro s’annonce ouvert, ils ne sont pas si nombreux à penser pouvoir s’imposer sur l’épreuve.

Le grand favori est selon moi l’équatorien Richard Carapaz, champion olympique en titre.

À 28 ans, il est au sommet de son art, a déjà remporté le Giro (2019) et a montré des signes de forme cette saison, notamment sur le Tour de Catalogne.

Carapaz débarque avec une bonne équipe Ineos (Porte, Castroviejo, Puccio, Sivakov, Swift…) qui a connu beaucoup de succès sur les Classiques, de quoi mettre dans de bonnes dispositions pour poursuivre la lancée. Rappelons que l’équipe Ineos a remporté trois des quatre dernières éditions du Giro, excusez-du-peu, avec Froome (2018), Geoghegan (2020) et Bernal (2021).

Sur le papier, son rival le plus sérieux est probablement Simon Yates chez BikeExchange. Il a peu couru cette saison, débarque donc frais, et a connu un bon Tour des Asturies. Son équipe semble toutefois moins puissante qu’Ineos.

À surveiller de près également, deux coureurs français, Romain Bardet et Guillaume Martin.

Bardet en particulier est sur une bonne lancée, ayant remporté le Tour des Alpes. Il vise le classement général sur ce Giro.

Martin est davantage dans l’inconnu, mais lui aussi mise surtout sur le général et il a affirmé vouloir faire mieux que sa 8e place l’an dernier sur le Tour.

Autre coureur à surveiller, car robuste dans les conditions climatiques difficiles et habituellement à son avantage sur le Giro, Joao Almeida chez UAE Team Emirates. C’est lui qui a le leadership de l’équipe qui débarque avec plusieurs autres très bons coureurs, Costa, Formolo et Ulissi notamment. Je ne vois toutefois pas Almeida suivre Carapaz dans les cols, mais le parcours propose aussi quelques étapes piégeuses qui pourraient être à l’avantage d’un coureur comme Almeida.

Une poignée d’autres coureurs seront intéressants à suivre pour ce classement général. Je pense au duo Mollema et Ciccone chez Trek-Segafredo, je pense à ce diable d’Alejet Valverde chez Movistar, je pense à Tom Dumoulin chez Jumbo-Visma, un ancien vainqueur du Giro, je pense à Kelderman ou Hindlai chez Bora-Hansgrohe, Superman Lopez chez Astana, sans oublier bien sûr les coureurs de la Bahrain-Victorious Bilbao, Landa ou Wout Poels, ce dernier ayant été vu en bonne condition récemment.

Les sprints

Ce Giro annonçant plusieurs occasions pour les sprinters, ils sont plusieurs pointures à débarquer: Cavendish, Gaviria, Demare, Bol et Caleb Ewan. Ca va batailler ferme! et ca sera probablement un des intérêts de ce Giro.

L’intérêt Van Der Poel

Je sens que le champion néerlandais voudra se tester à fond sur ce nouveau grand tour, notamment dans sa capacité de terminer l’épreuve.

Rappelons que VDP n’a encore jamais terminé un grand tour. Il a déclaré vouloir terminer ce Giro et vouloir « se tester » en troisième semaine. Son premier objectif demeure cependant le maillot rose dès le premier jour.

Les Canadiens

Comme je le disais, il n’y a qu’Alex Cataford. Les Mike Woods, Hugo Houle, Guillaume Boivin dans la même équipe sont pressentis pour le Tour. Pour ce qui est d’Antoine Duchesne, je ne sais pas et je m’attendais à le voir sur ce Giro. Espérons qu’il pourra être de la fête en juillet, ou alors sur la Vuelta en septembre.

À la télé

En France, c’est sur Eurosport.

Au Canada et au Québec, ca se complique. Il faudra être abonné à la chaine privée GCN+, ou sinon se débrouiller autrement. FloBikes ne diffuse pas ce Giro.

Grosses pointures en Romandie

On va se régaler au Tour de Romandie cette semaine tellement la compétition va être féroce. Ne manquez pas ca.

Y’a en effet du beau monde au départ de cette 75e édition, c’est moi qui vous le dit.

Je pense qu’on n’a pas vu ca depuis un bon moment.

Le Tour de Romandie, ben c’est au Giro ce que le Dauphiné est au Tour de France: souvent perçu comme une répétition générale, l’ultime occasion de bien peaufiner la condition.

Ca commence aujourd’hui du côté de Lausanne sur le Léman, avec un prologue de cinq petits kilomètres.

Un autre chrono est prévu dimanche prochain entre Aigle et Villard, au terme d’une ascension de 10 kms.

Les autres étapes de mercredi à samedi sont toutes casse-pattes, et autour de 170-180 kms.

L’étape-reine aura lieu samedi prochain entre Aigle et Zinal: voyez un peu!

Au total, on annonce rien de moins que le Tour de Romandie le plus montagneux de l’histoire, avec 14 000m de dénivelé sur six jours de course. Ouch.

Le détail des étapes est ici.

Du beau monde

Au départ et en forme, on a les Brandon McNulty chez UAE, Geraint Thomas pour Ineos, Damiano Caruso et Dylan Teuns chez Bahrain, Louis Meintjes chez Intermarché, Sepp Kuss pour Jumbo-Visma, Enric Mas avec Movistar, Alexandr Vlasov et Sergio Higuita chez Bora, Tibopino pour Groupama-FDJ, Ben O’Connor chez AG2R, Kenny Elissonde chez Trek, Rigoberto Uran et Neilson Powless avec EF ainsi que Chris Froome et… Mike Woods chez Israel-Premier Tech.

Ouf!!!

Évidemment, on suivra avec intérêt la progression de Woods, en espérant qu’il puisse faire un bon prologue aujourd’hui. Ce Tour de Romandie très montagneux devrait très bien le servir. Les étapes ne devraient pas arriver au sprint!

Ca sera également intéressant de voir où en est Chris Froome, toujours en reconstruction (ca s’éternise).

On suivra aussi de près Tibopino, récent vainqueur de la 5e étape du Tour des Alpes et sur le chemin du retour. Il vise le Giro dans deux semaines.

Pour la gagne, un coureur d’expérience comme Enric Mas me semble un gros, gros client.

Le maillot vert

Une bonne idée de l’organisation: pour cette 75e édition, on ressort la couleur vert pour le maillot de leader. Il est jaune depuis un petit moment.

Le Tour de Romandie féminin

Pour son 75e anniversaire, l’organisation du Tour de Romandie lance un volet féminin. Ca se déroulera du 7 au 9 octobre prochain entre Sion et Genève, autour du lac Léman donc.

Riche idée!

LBL: Evenepoel en patron

Hier sur La Doyenne, on a assisté à la naissance de la légende Remco Evenepoel selon moi.

Le jeune belge de 22 ans avait déjà signé de nombreux exploits ces dernières années, c’est certain. On savait que c’était un phénomène.

Mais en s’imposant sur la classique d’un jour réputée comme étant la plus difficile du calendrier, Remco Evenepoel vient d’entrer dans une autre dimension.

Il a gagné un Monument.

On peut penser que c’est le premier d’une longue série à venir.

Surtout qu’il s’est imposé en patron total, ne laissant planer aucun doute: il était de loin le plus fort du paquet hier.

Payez-vous les images de son démarrage en haut de la Redoute: je ne me souviens pas d’avoir vu un démarrage aussi tranchant dans le vélo ces trente dernières années. Remco est sorti de la roue de son équipier Vansevenant comme un boulet de canon. Les autres essaient de s’accrocher, personne ne le peut.

https://www.youtube.com/watch?v=WU0LMD7py58

Après, il restait quand même 25 bornes à franchir, solo. En 1999, Frank Vandenbroucke avait vu le paquet rentrer sur lui après être sorti solo sur le haut de La Redoute, et il était reparti solo dans la dernière bosse avant l’arrivée.

Hier, personne n’a revu Remco.

Les images étaient très impressionnantes: manifestement très aérodynamique, il a su maintenir une vitesse élevée jusqu’à la ligne, tournant les jambes efficacement.

Aucun doute que Remco Evenepoel est revenu à son meilleur niveau après plusieurs mois de galère suivant sa chute au Tour de Lombardie en 2020.

Pour la petite histoire, Tadej Pogacar, l’autre jeune phénomène du cyclisme mondial, avait remporté l’an dernier Liège-Bastogne-Liège à 22 et 7 mois, soit deux mois de plus que Bernard Hinault en 1977 (22 ans et 5 mois).

Hier, Remco Evenepoel a remporté la course à 22 ans et 3 mois. Personne n’a fait mieux depuis… 1968 (Valère Van Sweevelte).

Deux vainqueurs de 22 ans en deux ans: une autre preuve de la génération exceptionnelle qui se présente dans le vélo en ce moment. La question est de savoir s’ils sauront durer.

Bahrain-Victorious, manque de panache

Très belle 2e place hier de Quinten Hermans, un spécialiste du cyclo-cross qui ajuste Wout Van Aert au sprint, excusez-du-peu. Il est clair que Van Aert était émoussé cependant, il avait d’ailleurs été décroché dans la Roche aux Faucons 10 kms plus tôt. Il avait également courageusement contribué à relancer l’allure derrière Remco dans les tous derniers kilomètres, notamment pour aller rechercher Vlasov intercallé.

Mais le meilleur collectif hier, c’était sans nul doute celui de la Bahrain-Victorious qui avait l’avantage du nombre: tous les coureurs étaient présents à l’approche du final.

Mais l’équipe a manqué de cohérence selon moi: Mikel Landa a été vraiment impressionnant en multipliant les attaques en tête du peloton dans la côte de Desniers, mais ca n’a pas fait une grande différence et on a l’impression qu’il a surtout fait mal à ses équipiers.

Une fois Remco devant, la Bahrain-Victorious n’a pas pu organiser une chasse cohérence et efficace avec Haig et Mohoric notamment. Étaient-ils émoussé à cause de Landa?!

Et Dylan Teuns s’est dévoilé beaucoup trop tardivement. Il aurait dû marquer à la culotte Remco dans la Redoute, grosse erreur ici.

Seule la Movistar a vraiment pris les choses en main derrière Remco. On a vu Mas chasser sans réserve, bien joué. Il fallait tenter. Respect.

J’exprime aussi une mention très bien à Mike Woods et Israel-Premier Tech. Woods a été le seul à vraiment tenter de relancer l’allure dans la Roche aux Faucons, il a essayé, ca n’a pas marché, pas de regret à avoir. Ensuite amené au sprint par son coéquipier Fuglsang en vue de la ligne d’arrivée, ca n’a pas marché non plus: un lead-out certainement trop tôt, et tout le monde sait que Woods n’est pas un très bon sprinter. Premier aux 200m, il est 10e sur la ligne…

Si Woods a un seul regret, c’est de n’avoir pas suivi Vlasov dans les tous derniers kms. À deux, ca aurait peut-être marché et assurer un podium…

Quoi qu’il en soit, on a peut-être vu derrière Evenepoel hier l’effet de la chasse aux points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour en fin de saison. Je suis convaincu que des équipes ont voulu assurer une bonne position plutôt que de chercher à ramener Remco pour jouer la gagne.

La chute

Grosse chute hier dans la descente de la Haute Levée, avec environ 60 bornes à parcourir.

Le champion du monde Alaf a été le plus touché, et ca me désole. Grosse gamelle, le Français a été éjecté de la route pour retomber lourdement dans un fossé, près du bois. On rapporte qu’il souffre d’un pneumothorax, de côtes et d’une omoplate brisées. Aie. La suite de sa saison est compromise.

Jérémy Cabot chez Total Énergies et Elie Gesbert chez Arkea ont également été salement touché, avec une clavicule fracturée à deux endroits et des brulures sur tout le corps (Cabot) ainsi qu’une fracture de la hanche (Gesbert).

Surtout, on retiendra le beau geste de Romain Bardet, qui a porté une assistance immédiate à Alaf. Bardet a été marqué par cette chute et dénonçait ce matin les coureurs qui veulent remonter « à tout prix » devant. La chute aurait été causée par Tom Pidcock accrochant Jérémy Cabot.

Sans le dire, il est clair que Bardet dénonce là l’effet très pervers des radios de course. Quant tu as tous les directeurs sportifs qui demandent au même moment à leurs coureurs de remonter devant à l’approche d’une nouvelle difficulté, c’est clair que les risques sont décuplés, surtout que les directeurs sportifs peuvent voir, grâce à la télé dans la bagnole, qui est effectivement devant. La pression sur les coureurs est énorme, et ca gamelle.

Et je suis convaincu, bien malheureusement, que ce n’est pas fini. Ca risque d’être rock and roll sur le prochain Tour de France, les enjeux aujourd’hui sont tellement énormes dans le vélo.

Chez les femmes

Pas de surprise, une victoire d’Annemiek Van Vleuten, solo, on écrirait presque « à la Remco… ».

Van Vleuten tournait autour d’une grande victoire depuis un moment déjà.

Belle perf de la Québécoise Magdeleine Vallières-Mills, qui a pu se glisser dans l’échappée matinale.

La suite, le toujours magnifique Tour de Romandie.

On en reparle sous peu.

Une Doyenne très ouverte

108e édition de Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, la « Doyenne » des Classiques d’avril puisque créée en 1892. Ca fait une plombe!

On annonce un temps clément ce dimanche dans les Ardennes, autour de 18 degrés avec du soleil et un vent très raisonnable. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année, mais plutôt le fait que cette édition de la Doyenne apparaît très, très ouverte, nombreux étant les coureurs pouvant croire à un podium sur le Quai des Ardennes à Liège.

Au menu de Messieurs les coureurs, 255 kms et 10 côtes répertoriées, dont certaines désormais mythiques comme Wanne, Stockeu, Haute-Levée, Rosier, Redoute, ou Roche aux Faucons.

On va passer un beau dimanche!

Dans le final, l’enchainement Redoute-Roche aux Faucons sera l’endroit où il est probable que la course se joue. La Redoute, en particulier, provoque toujours une sélection importante.

Dénivelé total dimanche, 4500m. Équivalent à une belle étape de montagne sur un grand tour.

Recordman de l’épreuve, nul autre qu’Eddy Merckx, cinq fois vainqueur. Ca pourrait changer dimanche puisqu’AleJet Valverde est au départ, et présente quatre succès dont le premier en… 2006. Remarquable deuxième mercredi de la Flèche wallonne, Alejandro a une chance unique d’inscrire une page de l’histoire du cyclisme ce dimanche, et gageons que son équipe et lui y pensent.

Quatre autres anciens vainqueurs au départ, soit Philippe Gilbert (2011), Wout Poels (2016), Jakob Fuglsang (2020) et Tadej Pogacar (2021).

Le champion du monde Julian Alaphilippe n’a, lui, jamais remporté l’épreuve et il voudra certainement combler ce trou à son palmarès.

Les favoris

Ils sont très nombreux à pouvoir viser une victoire dimanche, ca rendra certainement la course très tactique, et donc très intéressante.

Le premier favori est assurément Dylan Teuns, vainqueur convainquant de la Flèche wallonne mercredi. Très puissant et en contrôle, il débarque avec une formation Bahrain-Victorious capable de donner le change aux meilleures équipes comme Ineos, Jumbo-Visma, Quick Step ou UAE. Les Wout Poels, Matej Mohoric, Jack Haig voire Mikel Landa seront des belles cartes pour cette équipe.

Chez Quick Step Alpha Vinyl, on s’amène avec en gros les mêmes que mercredi dernier. Alaf et Remco Evenepoel seront les coureurs protégés, avec probablement une stratégie en deux temps: Remco pour se glisser dans une échappée à l’approche du final, Alaf qui se garde pour jouer sa carte dans la Roche aux Faucons ou au sprint si c’est groupé.

Chez Jumbo-Visma, Jonas Vingegaard n’a pas rassuré son monde sur la Flèche, abandonnant tôt dans l’épreuve. On comptera plutôt sur… Wout Van Aert, le joker dimanche, car personne ne sait trop ce dont il est capable sur ce genre de parcours. Perso, je le vois bien sur le podium et même vainqueur car quand tu gagnes une étape de montagne, un chrono et le sprint des Champs-Élysées dans la même semaine sur le Tour, ben t’es capable de tout.

Ineos sera une autre équipe puissante dimanche, avec Daniel Martinez, Michal Kwiatkowski et Tom Pidcock. Ce dernier n’était cependant pas bien mercredi dernier.

Chez UAE, ca sera tout pour Pogacar, bien épaulé par les Marc Hirschi, Diego Ulissi, Marc Soler, Jan Polanc et George Bennett.

Parmi les autres coureurs qu’il faudra prendre très au sérieux, les Alexandr Vlasov, 3e de la Flèche wallonne, Benoit Cosnefroy, Jesus Herrada et Guillaume Martin chez Cofidis, Rigoberto Uran, Rudy Molard, Bruno Armirail et Valentin Madouas chez Groupama-FDJ, Enric Mas chez Movistar avec AleJet Valverde bien sûr, Alexis Vuillermoz et surtout, un Warren Barguil qu’on sent motivé et revanchard après son top-10 sur la Flèche. Il sait qu’il tourne autour d’un grand résultat!

Une nouvelle chance de briller pour Mike Woods

À priori, un seul Canadien au départ, Mike Woods. Guillaume Boivin n’est pas au mieux et a abandonné tôt sur la Flèche.

Pour Woods, il s’agit d’une nouvelle chance d’enfin obtenir une grande victoire dans le registre des courses d’un jour.

Il a réalisé selon moi une excellente ascension du Mur de Huy mercredi dernier, ne laissant planer aucun doute sur sa bonne condition physique. Si seulement il avait été mieux placé au pied du Mur…

Les courses longues et difficiles conviennent à Woods, il faudra dans son cas viser à se dévoiler le plus tard possible, certainement pas avant La Redoute. Après, ca se jouera à la pédale.

Woods pourra notamment compter sur un bon Daryl Impey vu sur la Flèche, ainsi que sur Fuglsang bien sûr.

Chez les femmes

142 kms à parcourir pour les femmes, de Bastogne à Liège. Sept côtes répertoriées. dont Wanne, Haute-Levée, Rosier, Redoute et Roche aux Faucons.

Pour les favorites, vous prenez les mêmes que mercredi dernier. Attention à Demi Vollering en particulier.

Trois Canadiennes au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills ainsi qu’Olivia Baril. Elles seront intéressantes à suivre!

Dans l’histoire (LBL 1999)

Touchant

La réaction de Thibault Pinot hier suite à sa 2e place sur la 4e étape du Tour des Alpes.

Flèche wallonne: Valverde éclipse Teuns, Woods peut nourrir des regrets

Alejandro Valverde aura 42 ans dans quatre jours. Il est le doyen du peloton WorldTour.

Et il vient de terminer 2e de la Flèche Wallonne, en haut du Mur du Huy qui requiert un effort monstrueux.

Remarquable!

Cet exploit éclipse même la victoire de Dylan Teuns selon moi.

AleJet Valverde est une légende vivante du cyclisme. Il fallait voir la confiance que lui portait son équipe Movistar au pied du Mur de Huy, bien amené par Carlos Verona d’abord, puis Enric Mas. Parfaitement joué!

Un podium sur une course WorldTour pour un coureur au delà de 40 ans, ca reste rare. On se souviendra que Raymond Poulidor, le « Poupou » national et grand-père de MVDP, terminait 3e du Tour de France 1976, à l’âge de 40 ans. Exceptionnel aussi, et qui en dit long sur la santé de ce coureur adulé du public.

La perle du jour hier nous vient du compte Twitter « Dans la musette »:

Teuns le plus fort

Aucun doute cependant qu’hier dans le Mur, c’est Dylan Teuns qui était le plus fort. Sa double accélération d’abord aux 300m puis à 75m de l’arrivée pour se débarrasser définitivement d’Alejet était juste puissante, bien maitrisée, technique et… imparable.

On le savait en bonne condition, j’en avais fait un favori de la course: il était 6e du Ronde, 10e de l’Amstel et 8e de la Flèche Brabançonne récemment.

Teuns nous a habitué à de gros exploits de la sorte durant sa carrière, et notamment sur l’étape du Grand-Bornand l’an dernier sur le Tour. Dans un bon jour, Teuns est difficile, très difficile à battre.

Il sera définitivement un gros client dimanche prochain sur La Doyenne.

6e au pied du Mur, 1er en haut, la course en tête, le dernier kilomètre de Teuns hier a été un sans-faute. Très lucide.

Il signe là la plus belle victoire de sa carrière pro, à 30 ans. Et il offre à l’équipe Bahrain-Victorious un nouveau succès cette saison. Cinq équipes sont dans une classe à part au sommet du World Tour depuis le début de la saison, soit Ineos, UAE, Jumbo-Visma, Quick Step et Bahrain.

Ils ont tous explosé

La concurrence a explosé dans ce Mur de Huy, à commencer par Alaf qui « ne pouvait faire mieux » et a avoué après l’arrivée « avoir tout donné » (comme il dit souvent). J’ai été surpris de lire qu’Alaf était stressé à l’approche de cette course où, bien sûr, tout le monde l’attend, et qu’il était « soulagé » de la voir enfin derrière lui. Pas le meilleur état d’esprit pour affronter le Mur!

Chose certaine, la Quick Step continue de manquer de réussite cette saison, je suppose que ca devient rageant à la longue. Ils ont encore La Doyenne pour se reprendre dimanche prochain, et gageons que le remuant Remco Evenepoel ne voudra pas attendre le sprint. Aura-t-il perdu confiance dans les moyens actuels d’Alaf ?

Pogacar s’est éteint aux 300m. Un manque d’expérience sur ce Mur? Son équipe avait roulé plus tôt dans la course, on peut penser que Pogi se sentait bien à l’approche du final. Il n’en fut rien, il termine 12e. Un peu surprenant quand même compte tenu des qualités du bonhomme.

Quatre coureurs français dans le top-10, il faut le souligner; outre Alaf, on y retrouve Molard, Barguil et Vuillermoz. Cosnefroy est 13e. Pour Molard et Vuillermoz, c’est un très beau résultat.

Woods, les regrets?

De tous les favoris, c’est probablement Mike Woods qui a réalisé les meilleurs 300 derniers mètres hier dans le Mur.

Si vous analysez bien les images, Woods aborde le Mur mal placé (quoi qu’en dise son équipe dans les médias), entre la 15e et la 20e place. On ne le voit jamais parmi les 15 premiers au pied du Mur, et ce jusqu’aux 300m. Derrière, Woods.

Compte tenu que Teuns accélère franchement aux 250m, et que Woods termine finalement 6e à 7 petites secondes, imaginez un peu son temps sur les 300 derniers mètres! Il a au minimum fait jeu égal avec le temps de Teuns, et peut-être mieux! Pour remonter ainsi plusieurs concurrents, Woods a dû produire un effort monstrueux en fin d’ascension ; s’il avait plutôt été placé autour de la 5e place aux 300m, un podium était selon moi garanti.

Un manque de confiance? D’agressivité? Des erreurs? De la malchance? Je ne sais pas, mais Woods avait un podium dans les jambes hier, ca je n’ai aucun doute.

J’ai lu que Woods avait « perdu la roue » de ses équipiers au pied du Mur, et notamment celle de Hugo Houle. L’erreur est quand même importante à ce niveau de professionnalisme, même si une petite seconde d’inattention peut tout changer à ce stade – tendu – de la course. Les places sont chères, c’est certain.

Woods pourra se ressaisir sur Liège-Bastogne-Liège dimanche, ou le placement est moins capital. Mais ils seront nombreux dans cet état d’esprit!

Remarquable Olivia Baril

Chez les femmes, victoire de l’Italienne Marta Cavalli, pas une surprise suite à son récent succès sur l’Amstel. Je l’avais mis parmi mes favorites. Visiblement, elle possède un rapport poids-puissance très bon, propice à ce genre d’arrivée.

Van Vleuten et Vollering complètent le podium, là encore pas de surprise. Deux très bons moteurs.

Comme chez les hommes, la course s’est résumée à une course de côte dans la dernière ascension de Huy.

La belle nouvelle de cette course est selon moi la prestation de la jeune québécoise Olivia Baril (24 ans), 16e hier dans des circonstances difficiles (chute). Cette jeune fille s’est très bien battue et visiblement, elle a du chien en situation de course. Je suis convaincu qu’on va reparler d’elle rapidement, et qu’elle présente un gros potentiel pour les prochains mois et années.

« Le Mur de Huy est correct pour moi, je n’ai pas de problème, je ferais 100 fois le Mur de Huy avant une section de pavés de 3 kilomètres ! »

Olivia baril, en entrevue avec sportcom

C’est une bonne nouvelle pour le cyclisme féminin d’ici!

Magdeleine Vallières-Mills, Leah Kirchmann et Alison Jackson, pas sur son terrain, ont également terminé cette Flèche wallonne. Gabrielle Pilote-Fortin n’a pu compléter la course.

WolfPack sur Paris-Roubaix

Flèche Wallonne: Pogi-Alaf, le match!

86e édition de la Flèche Wallonne demain mercredi.

La course de côte la plus célèbre du calendrier pro.

Au menu de Messieurs les coureurs, 202 kms entre Blegny et Huy. En gros, on se tape d’abord une course en ligne pour ensuite se pointer sur un circuit de 31 kms à parcourir trois fois. Ce circuit comprend trois côtes, soit Ereffe, Cherave et le Mur du Huy. L’arrivée est jugée au terme de la troisième ascension de cette désormais mythique côte, dont certains passages sont à plus de 20%.

Sur la première partie de la course, les coureurs se taperont quelques belles bosses également, et notamment les Forges rendue célèbre par Liège-Bastogne-Liège.

Météo clémente en Belgique demain, soleil, 18 degrés, des vents assez faibles. D’excellentes conditions pour les coureurs, ca sera une sélection par l’avant.

La tactique pour gagner la Flèche Wallonne? Je vous en parlais l’an dernier, chiffres à l’appui.

Pour qu’une échappée aille au bout (pas vu ca depuis fort longtemps!), il faudrait que toutes les équipes avec un favori soient représentés à l’avant, par exemple avec un second lieutenant. Pour Alaf par exemple, Remco.

En l’absence d’une échappée bien équilibrée, des équipes de favoris rouleront pour contrôler l’échappée et pour assurer un peloton groupé au pied de la dernière ascension.

De là, scénario « course de côte ». Temps record d’ascension, 2min41 l’an dernier par Alaf.

C’est encore une fois le scénario le plus probable demain.

Les favoris

D’abord et avant tout, les Quick-Step Alpha Vinyl qui se pointent avec le triple vainqueur et champion du monde en titre, Julian Alaphilippe.

Ils ont la pression de bien faire, les flandriens de l’équipe étant passés à côté de leurs objectifs ces trois dernières semaines, et encore sur Paris-Roubaix dimanche dernier.

Avec une 4e victoire demain, Alaf se rapprocherait du record de victoires (cinq) d’AleJet Valverde. Ce dernier a remporté son premier succès sur cette course en… 2006, soit il y a… 15 ans. Hallucinant!

Alaf sera épaulé dans sa quête par un certain Remco Evenepoel, toujours remuant. Il est probable que le jeune belge se lance dans une échappée avant la dernière ascension du Mur, ce qui pourrait jouer en la faveur d’Alaf qui n’aura pas à se dévoiler si ca se produit.

Le principal adversaire d’Alaf, c’est évidemment Tadej Pogacar qui est en bonne condition actuellement.

Irrésistible sur plusieurs arrivées en altitude sur le Tour de France, Pogi est lui-aussi capable d’accélérations brutales dans les forts pourcentages. Il dispose d’une belle équipe demain, avec notamment Marc Hirschi, vainqueur de la Flèche en 2020 rappelons-le, mais aussi Marc Soler et Diego Ulissi.

Parmi les autres favoris, Benoit Cosnefroy, 2e en haut du Mur de Huy derrière Hirschi en 2020. En grande condition actuellement, j’ai bien hâte de voir ce que peut faire Cosnefroy demain. Il peut surprendre tout le monde, c’est clair. Une victoire de sa part ferait plaisir!

Récent vainqueur du difficile Tour du Pays Basque, Daniel Martinez figure aussi comme un épouvantail demain. Tout réussi actuellement à son équipe Ineos qui se pointe avec Pidcock et Kwiatkowski en renfort. Attention à eux, je vois bien Pidcock placé aussi à l’arrivée demain.

D’autres coureurs à surveiller: Alexandr Vlasov, en vue sur le récent Tour du Pays Basque, Damiano Caruso, tout juste vainqueur du Tour de Sicile, Jack Haig, Jonas Vingegaard leader de la Jumbo-Visma en l’absence de Primoz Roglic, ennuyé par une douleur au genou, Warren Barguil, Dylan Teuns ainsi qu’un certain… Alejandro Valverde. Le quintuple et recordman de l’épreuve se pointe au départ, et peut nourrir des ambitions d’un podium en haut du mur de Huy. Rappelons qu’il a fait 2e des Strade Bianche!

Pris par une bronchite, David Gaudu chez Groupama-FDJ sera absent des Ardennaises. C’est un coup dur pour l’équipe de Marc Madiot.

Les Canadiens

Troisième en 2020, la Flèche Wallonne correspond bien aux qualités de Mike Woods, leader de la Israel-Premier Tech demain. Woods sort d’un « bon » Tour du Pays Basque, de quoi bien travailler, même si on est un peu dans l’inconnu sur sa réelle condition actuelle. Ca sera difficile de faire jeu égal avec Pogi ou Alaf, mais dans un bon jour sur des pentes à 20%, Woods est capable de tout.

Guillaume Boivin et Hugo Houle seront aussi présents chez Israel-Premier Tech dans le but de soutenir leur leader canadien. S’ils se glissent dans une échappée matinale, ca pourrait être intéressant.

Les femmes

Une des plus anciennes classiques chez les femmes, 25e édition demain!

La reine absolue s’appelle la jeune retraitée Anna Van Der Breggen avec sept victoires consécutives, de 2015 à 2021. Ouf!

133 kms à parcourir chez les femmes, trois ascensions du Mur de Huy.

Les favorites demain sont Annemiek van Vleuten, déjà deux fois 2e sur l’épreuve, Demi Vollering et sa formation SD Worx, Katarzyna Niewiadoma 2e l’an dernier, ainsi que les Cecilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli au sein de la formation FDJ.

Cinq Canadiennes annoncées au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills, Sara Poidevin, Olivia Baril et Gabrielle Pilote-Fortin.

Van Baarle, une victoire bien méritée

Dylan Van Baarle, le Néerlandais de 29 ans, est bien l’homme des Flandriennes cette saison.

2e du Tour des Flandres, vainqueur hier de Paris-Roubaix.

Qui dit mieux?

Il offre une première victoire dans l’Enfer du Nord pour l’équipe de Dave Brailsford, Ineos et anciennement Sky.

Le chiffre, c’est 45,8, pour 45,8 km/h. Le Paris-Roubaix le plus rapide de l’histoire, merci les conditions météo favorables. Ce qui confirme aussi le vieil adage à savoir que « les coureurs font la course »: par temps maussade, les éléments climatiques se chargent de durcir la course. Par temps clément, les coureurs roulent plein pot. Dans tous les cas, c’est toujours dur!

Van Baarle a réalisé un « sans faute » hier, gérant parfaitement son Paris-Roubaix malgré une crevaison tôt dans la course, qu’il a surmonté sans paniquer. Son équipe Ineos a aussi été – comme prévu – omniprésente dans toutes les phases de course, notamment grâce à Kwiatko et Turner.

Van Baarle a surtout porté son accélération au bon moment, roulant d’abord solo pour rentrer sur la tête de course qui ne comportait alors aucun coureur Ineos, puis pour ensuite faire la différence sur les derniers secteurs pavés difficiles et rentrer solo sur le vélodrome de Roubaix.

On ne peut en dire autant de Matej Mohoric!

Le coureur slovène était probablement le plus fort hier, mais il s’est dévoilé beaucoup trop tôt selon moi, à près de 100 kms de l’arrivée. Une fois devant dans l’échappée, Mohoric n’a pas ménagé ses efforts, prenant les plus gros relais.

Fort, il repartait de nouveau dans l’échappée 60 bornes plus loin. Incroyable!

Mais son tempérament fougueux a fini par lui coûter la victoire dans le final, quand ceux qui s’étaient économisés un peu ont mis en route.

Avec Mohoric, c’est souvent « tout ou rien », une vraie tête brulée. Il laisse des victoires sur la route, ne gagnant qu’une fois sur quatre, mais lorsqu’il gagne, c’est souvent avec style il faut le reconnaitre.

Deuxième Van Aert à son grand retour, comme quoi il ne faut jamais enterrer un champion de sa trempe. Même à 90%, Van Aert demeure un coureur d’exception: sur sa classe hier, il a aligné plusieurs autres grands favoris.

À commencer par son éternel rival, Mathieu Van Der Poel. Pour moi, c’est surtout son équipe Fenix-Alpecin qui a montré encore une fois ses limites hier. À 90 kms de l’arrivée, on les a vu en tête du peloton, à 50 kms de l’arrivée Mathieu était de nouveau isolé, sans personne pour l’aider. L’histoire commence à se répéter de plus en plus souvent, et gageons qu’Adri le paternel ne doit pas être très content de la situation.

Kung assure une belle 3e place pour la Groupama-FDJ, beau prix de consolation pour Marc Madiot.

Adrien Petit et Laurent Pichon dans le top-10, des coureurs français étaient à la fête hier sur Paris-Roubaix et ca, ca fait toujours plaisir, d’autant plus que les deux coureurs appartiennent à des équipes plus « modestes ».

Le premier Quick Step Alpha Vinyl, Yves Lampaerts, est 10e, notamment en raison d’un beau plongeon dans le final, causé par un spectateur. La WolfPack passe « à travers » sa saison des Flandriennes et ca, ca ne mettra personne de bonne humeur dans le clan belge. Alaphilippe, Evenepoel et Devenyns auront la pression sur les Ardennaises pour récupérer le coup…

Respect pour le champion canadien Guillaume Boivin qui s’est bien battu avec les armes dont il disposait hier, avec au final une 62e place à plus de 15min du vainqueur. Il est allé au bout, a figuré dans le premier groupe longtemps, et a joué de malchance sur crevaison dans des moments clé de la course. Il reviendra.

Chez les femmes

On dirait presque « enfin » pour celle qui a gagné.

Belle victoire de la championne d’Italie Elisa Longo Borghini, de l’équipe Trek. Un an après Lizzie Daignan, l’équipe Trek conserve son titre sur la Reine des classiques.

J’ai toujours eu l’impression que Paris-Roubaix était taillé pour la morphologie puissante de Borghini.

Une course limpide de sa part, intelligente: partie au bon moment, solo, pour ne jamais être rejointe.

Derrière, Lotte Kopecky s’est bien battue, mais ca n’a pas été suffisant pour la puissante équipe SD Worx qui ont quand même bien travaillé.

La championne canadienne Alison Jackson termine à une belle 13e place, les Québécoise Simone Boilard (61e) et Magdeleine Vallières-Mills (74e) vont au bout.

Les Ardennaises

On rempile dès cette semaine avec les Ardennaises, la Flèche Wallonne mercredi prochain suivi de Liège-Bastogne-Liège dimanche. D’autres coureurs entreront dans le jeu, ca sera vraiment intéressant de suivre notamment les Alaphilippe, Cosnefroy, Nibali, Haig, Padun, Vlasov, Gaudu, Pidcock, Vingegaard, Pogacar, Hirschi, Barguil et un certain… Mike Woods!

MVDP-Ineos, le match en Enfer

119e édition de Paris-Roubaix ce dimanche.

L’Enfer du Nord.

Mais ca sera moins l’enfer cette année, puisqu’un temps superbe est attendu sur l’épreuve: beau, chaud mais pas trop (18 degrés), des vents calmes. On sera loin des conditions dantesques de septembre dernier!

Autrement dit, une sélection par l’avant plutôt que par l’arrière est à prévoir.

Au menu de Messieurs les coureurs, 257 kms à parcourir, dont 55 kms au total sur des pavés, répartis en 30 secteurs.

Peu de changement au parcours par rapport à l’an dernier ; deux secteurs parmi les premiers qui seront affrontés sont un peu plus longs, le secteur de Hem en fin de course est désormais classé niveau 2 plutôt que 3 puisqu’il a fait l’objet de rénovations, et c’est à peu près tout.

Les secteurs pavés commencent à Troisvilles comme d’habitude et les secteurs très critiques demeurent ceux de la Tranchée d’Arenberg, Mons en Pévèle et du Carrefour de l’Arbre.

MVDP, pour l’histoire

Le grand favori dimanche selon moi, c’est Mathieu Van Der Poel. Récent vainqueur du Ronde Van Vlaanderen, il a une chance unique d’entrer dans l’histoire du cyclisme en remportant Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière, et en réalisant le fameux doublé Ronde-Enfer.

L’absence de Paris-Roubaix à son palmarès serait remarqué sur des générations, il se doit de remporter l’Enfer du Nord au moins une fois!

VDP a terminé 3e l’an dernier sur le vélodrome de Roubaix.

On peut penser que toute son équipe sera à son service, avec le but de l’accompagner le plus loin possible, notamment pour pouvoir donner la réplique à l’équipe Ineos. On a vu Mathieu rapidement isolé sur certaines courses récentes, notamment l’Amstel.

Son plus grand atout, outre une puissance phénoménale? Ses habiletés sur le vélo, découlant du cyclo-cross. Il fait peu d’erreurs sur les secteurs pavés. Et il est un bon tacticien.

Les autres favoris

En premier lieu, l’équipe Ineos qui débarque avec un gros capital confiance.

Van Baarle (2e du Ronde), Kwiatkowski (vainqueur dimanche dernier de l’Amstel), Sheffield (vainqueur mercredi dernier de la Flèche brabançonne), Rowe, Turner et le joker Ganna, ouf!

Les Ineos ont la capacité de cadenasser la course dimanche selon moi. Ils ont beaucoup de coureurs pouvant rêver à un podium, surtout Van Baarle, Ganna et… Ben Turner, en condition physique spectaculaire ces temps-ci. Turner pourrait bien être une très bonne carte « surprise » pour Ineos, surtout s’il part de loin, par exemple à 50 kms de l’arrivée.

Je pense aussi que l’Enfer du Nord est parfait pour un coureur comme Ganna, très puissant. Sur Paris-Roubaix, l’important n’est pas le rapport poids-puissance, mais bien la puissance brute.

La Jumbo-Visma débarque aussi avec une belle équipe dans laquelle figurera Wout Van Aert, pour son retour après un épisode Covid. Chez Jumbo, Christophe Laporte est certainement la meilleure carte.

Il faudra certainement aussi compter sur la WolfPack Quick Step Alpha Vinyl, qui a surtout un printemps à sauver. Je pense que les coureurs ont la pression de bien faire, car un Patrick Lefevere n’est certainement pas très heureux de la campagne de Classiques de son équipe, qui n’a remporté que Kuurnes-Bruxelles-Kuurnes cette saison dans le Nord de l’Europe.

L’équipe pourra compter sur Kasper Asgreen, Tim Declercq, Yves Lampaerts, Florian Sénéchal et Zdenek Stybar, entre autre.

On surveillera aussi l’équipe Groupama-FDJ, avec Stefan Kung et Valentin Madouas. Les deux coureurs sont en excellente condition, et peuvent prétendre faire une belle place sur une course qui transcende à chaque fois leur directeur sportif Marc Madiot.

Les Trek-Segafredo s’amènent aussi avec une belle équipe, Mads Pedersen et Jasper Stuyven en premier lieu.

Sinon, quelques autres coureurs pourraient bien faire dimanche: je pense à Matej Mohoric, capable de tout, à son coéquipier Jan Tratnik, en bonne condition et très dur au mal, à Victor Campenaerts chez Lotto, à Greg Van Avermaet ou Olivier Naesen chez AG2R – Citroen, à Michael Matthews bien sûr qui va vite au sprint en cas d’arrivée au sprint au sein d’un petit comité.

Quelques autres coureurs qui pourraient bien faire: Daniel Oss chez Total Énergies pourquoi pas (par contre, ne comptez pas sur Peter Sagan selon moi, en méforme totale cette saison jusqu’ici), Nils Politt chez Bora-Hansgrohe (il a terminé 5e d’À travers la Flandre fin mars) voire Alexander Kristoff ou Taco Van Der Hoorn pour Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux.

Israel-Premier Tech

Auteur d’une course vraiment remarquable l’an dernier, le Québécois Guillaume Boivin sera de nouveau de la course dimanche, avec son équipe Israel-Premier Tech. Maillot de champion canadien sur le dos!

Hugo Houle y figure aussi avec Sep VanMarcke.

Hugo est probablement la meilleure chance de l’équipe dimanche, dans le contexte où une grande partie de l’équipe a souffert de maladies, notamment la grippe, au cours des dernières semaines. Ce fut le cas de Guillaume, qui n’aura que peu d’attente dimanche.

Pour Israel-Premier Tech, ces maladies sont tombées à un bien mauvais moment: l’équipe a besoin d’engranger de précieux points UCI au classement par équipe, de façon à s’assurer d’une place en WorldTour pour la période 2023-2025.

L’UCI redistribue en effet les licences WorldTour en fin de saison, et seules les 18 premières équipes au classement auront droit au précieux Graal leur garantissant une présence sur toutes les grandes courses de la saison. Actuellement, Israel-Premier Tech est plutôt dans le bas du classement, autour de la 18e place sur les 22 premières équipes si on en inclut quelques unes sans licence WorldTour actuellement, comme Fenix-Alpecin ou Uno-X ProCycling.

De surcroit, quelques points séparent actuellement six équipes bataillant pour cette dernière licence WorldTour, il faudra donc qu’Israel-Premier Tech engrange pas mal de points sur le reste de la saison pour s’assurer de leur place l’an prochain.

D’ailleurs, cette lutte est susceptible de changer un peu la tactique de course cette saison, les équipes se battront pour des top-10 plus que dans les saisons précédentes j’en suis sûr.

Je souligne au passage la belle 2e place hier de Pier-André Côté sur la 3e étape du Tour de Turquie. C’est pas passé loin!!

Paris-Roubaix femmes

Deuxième édition de l’épreuve samedi, avec 124 kms à parcourir (115 l’an dernier), dont 17 secteurs pavés donnant au total 29 kms sur ces routes difficiles.

La température samedi sera également clémente. Sélection par l’avant.

Lizzie Deignan, gagnante l’an dernier, est absente cette fois-ci pour cause de maternité.

Les favorites seront la championne du monde en titre, Elisa Balsamo, l’équipe SD Work avec Chantal Van Den Blaak et surtout, Lotte Kopecky, Marianne Vos chez Jumbo-Visma (il faut toujours compter sur elle!) voire Elisa Longo Borghini.

Au moment d’écrire ces lignes, trois Canadiennes figurent sur la liste de départ, soit la championne canadienne Alison Jackson et les Québécoises Simone Boilard ainsi que Magdeleine Vallières-Mills.

Quelques vidéos

https://www.youtube.com/watch?v=d8pLr9Q0pAo

Que du Ineos!!!

Y’a pas à dire, l’équipe Ineos-Grenadier est sur une bonne lancée en ce moment.

Hier, c’est le très jeune coureur américain de 19 ans Magnus Sheffield qui a remporté, à la surprise générale, la Flèche Brabançonne.

Une course parfaitement maîtrisée par l’équipe anglaise, qui avait trois (jeunes) représentants dans l’échappée devant, avec Tom Pidcock et Ben Turner, tous des U23.

Rappelons que les Ineos-Grenadier ont remporté dimanche dernier l’Amstel Gold Race avec Michal Kwiatkowski, ont gagné le Tour du Pays Basque avec Daniel Martinez et ont terminé 2e du Tour des Flandres avec Dylan Van Baarle. Tout cela en deux semaines à peine. On fait difficilement mieux.

Cosnefroy et Barguil dans le coup

Le jeune coureur américain a parfaitement su placer son démarrage à quelques kilomètres de l’arrivée, sachant que c’était à son équipe de manoeuvrer.

Une fois parti, personne derrière n’a voulu ramener franchement, certain que soit Pidcock, soit Turner placeraient un contre. Vélo 101.

J’ai bien aimé le comportement de Barguil et Cosnefroy, qui ont tenté quelque chose tour à tour, ne s’avouant pas battu. Les deux confirment leur excellente condition, et il faudra les surveiller sur les prochaines Ardennaises.

Dans l’échappée lui-aussi, Remco Evenepoel a semblé s’éparpiller, multipliant les relances assassines mais sans vraiment faire la différence. Il avait surtout plusieurs équipiers de premier plan dans le groupe derrière, dont Alaphilippe, et aurait donc pu ne prendre aucun relais dans l’échappée qui comptait, rappelons-le, trois Ineos. Visiblement, le jeune coureur belge a encore à progresser tactiquement… ou alors il continue d’insister à vouloir faire son « one-man show »…

Enfin, l’affaire de la chute du champion du monde Julian Alaphilippe fait couler beaucoup d’encre, puisque causée par son propre directeur sportif Geert Van Bondt au volant de la voiture QuickStep-AlphaVinyl. Ce dernier essayait alors de remonter vers l’échappée ou Remco figurait.

Pour moi, un incident de course, certes regrettable, mais un incident de course.

Qui est Magnus Sheffield?

Je connaissais que très peu ce Magnus Sheffield, son parcours est intéressant car son ascension très, très rapide.

En 2018, il gagnait la course junior Green Mountain Stage Race aux États-Unis, ouverte aux amateurs comme moi.

Moins de quatre ans plus tard, il gagne la Flèche Brabançonne en étant passé, dans l’intervalle, par l’équipe américaine Rally en 2021 et en ayant gagné le Valley of the Sun Stage Race en 2020.

Cette année, il avait déjà accroché à son palmarès une étape de la Ruta Del Sol en février.

Dans quelle mesure son arrivée chez Ineos-Grenadier, avec son niveau de professionnalisme, lui aura permis d’hausser son niveau cette saison?

Houle 16e

Le Québécois Hugo Houle termine 16e de l’épreuve, remarquable, les conditions climatiques étant difficiles.

Pour moi, c’est clair qu’il s’agit d’une nouvelle confirmation que Hugo tourne autour depuis un petit moment déjà. Il ne manque vraiment pas grand chose pour que ca soit la bonne très bientôt. Il faut persévérer, continuer de travailler car tout va dans le bon sens actuellement.

Ineos et Paris-Roubaix

On devrait voir les Ineos-Grenadier devant sur Paris-Roubaix dimanche prochain, l’équipe s’amenant avec Dylan Van Baarle et Magnus Sheffield, mais aussi les Michal Kwiatkoswi, Luke Rowe, Ben Turner et surtout, Filippo Ganna.

De quoi faire des dégâts au niveau du collectif.

Amstel: la tactique et le collectif!

C’était crève-coeur hier à l’arrivée: d’abord annoncé gagnant, Benoît Cosnefroy a ensuite été relégué à la 2e place, étant clair sur la photo-finish que Michal Kwiatkowski l’avait devancé d’un boyau.

Une victoire de Cosnefroy aurait été sa première grande sur la scène internationale.

Cosnefroy, sans aucun doute un mec bien et intelligent, a réagi de la plus belle des façons, témoignant de beaucoup de maturité.

Si je commence à pleurer après un podium, autant arrêter le vélo.

Benoit Cosnefroy à l’arrivée de l’amstel

Je pense que Cosnefroy a raté son « jeté du vélo » sur la ligne et Kwiatko l’a parfaitement réussi lui. Si Cosnefroy avait eu un meilleur timing sur ce geste technique, je pense que c’est lui qui aurait gagné. Ca se joue parfois à rien.

Pour le reste, ca été une très belle Amstel Gold Race, très tactique et surtout, une course où le collectif a fait la différence.

Et côté collectif, c’est celui des Ineos qui a été de loin le meilleur, même si on ne comprends pas certaines accélérations de Tom Pidcock dans les derniers kilomètres, puisqu’il avait Kwiatko devant.

À 50 bornes de l’arrivée, on a d’abord vu les Fenix-Alpecin de Mathieu Van Der Poel prendre la course en main. Trop tôt, ou alors pas assez de profondeur dans l’équipe de VDP pour tenir jusqu’à la ligne. Total, 20 bornes plus loin, Mathieu était isolé, son équipe à la trappe notamment grâce à un formidable travail de sape de Luke Rowe pour Ineos, qui a roulé comme une bête pendant des bornes afin de provoquer une grosse sélection.

Les Ineos sont bien ceux qui ont tout fait péter hier, et qui ont réussi à isoler Mathieu de son équipe. Ce dernier avouera à l’arrivée qu’il « ne pouvait pas courir après tout le monde« , preuve que le manque d’équipiers dans ce final lui aura cruellement manqué.

Gageons que la leçon sera retenue en prévision de la saison prochaine, où Fenix-Alpecin pourrait se retrouver avec une licence WorldTour qui exigerait aussi un renforcement de l’effectif.

Sommet du Cauberg, toujours un bon endroit pour attaquer (ca c’est aussi confirmé avec la course des filles), Kwiatko part solo. C’était bien vu et quasi-forcé, les Ineos étaient la seule équipe devant avec deux représentants.

Cosnefroy qui revient sur le Polonais solo quelques minutes après au profit du Geulhemmerberg, fallait le faire. Voilà pour moi l’indice qu’il faudra désormais compter avec le coureur Français, redoutable puncheur. Attention à lui sur les Ardennaises qui approchent à grands pas.

19 kms d’échappée à deux, l’entente était parfaite devant. Réglo tous les deux. Beau à voir.

Derrière, un groupe de chasse quasiment « royal », avec Mathieu, Matthews, Pidcock, Asgreen, Benoot, Kung, Hirschi, Theuns et Kamp. Tous les favoris, ou presque, étaient là! Mais l’entente a fait défaut comme d’hab à ce niveau de compétition, personne ne voulant rouler pour l’autre.

Je suis d’avis qu’un seul autre Fenix-Alpecin devant aurait tout changé, comme un seul autre Quick Step. Hier, ca été très ouvert, aucune équipe n’étant en force dans ce final, sauf les Ineos.

Et chose certaine, chez Jumbo-Visma, on doit amèrement regretter l’absence de Wout Van Aert. Avec Benoot présent hier dans le final, ca aurait aussi tout changé.

Mais avec des « si », on refait le monde…

Paris-Roubaix

On se tourne désormais vers le Monument Paris-Roubaix, Enfer du Nord. Une course très particulière, de spécialistes, notamment ceux qui se débrouillent bien en cyclo-cross.

Ca s’annonce très différent de l’an dernier, avec une belle semaine assez ensoleillée en perspective en France, et des températures très largement supérieures aux normales de saison. Misez donc pour un pavé sec, et un temps assez chaud dimanche prochain. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année.

Encore cette année, Mathieu Van Der Poel, Kasper Asgreen, Stefan Kung, seront de grands favoris pour l’emporter, auxquels il faudra ajouter les Van Baarle, Laporte, Pedersen, Matthews voire Van Avermaet.

Flèche Brabançonne et Tour de Turquie

On garde aussi un oeil sur la Flèche Brabançonne (mercredi) et le Tour de Turquie cette semaine, épreuve où deux coureurs canadiens sont engagés, soit Nickolas Zukowsky ainsi que Adam deVos, tous les deux pour l’équipe Human Powered Health.

Sur la Flèche, la présence d’Alaphilippe et d’Evenepoel est annoncée.

UAE Team Emirates Behind The Scene

Amstel: les Pays-Bas attendent Mathieu

56e édition de l’Amstel Gold Race ce dimanche entre Maastricht et Valkenburg.

On annonce un temps assez clément (pas de pluie), frais (11 degrés) et peu venteux.

254 kms à parcourir, et pas moins de 33 côtes à grimper, certaines plus symboliques, d’autres de vrais patates qui feront mal aux jambes, comme le Kruisberg ou le Gulperberg.

La dernière difficulté, le Bemelerberg, se situe à huit kilomètres de l’arrivée.

À noter que cette année, l’Amstel est située entre le Ronde et Paris-Roubaix, en raison du premier tour des élections présidentielles en France. En Belgique, on hurle au crime, la « semaine sainte » ayant été ainsi coupée!!! Pour la plupart des coureurs, ca ne change pas grand chose. Les plus perdants d’entre eux sont les purs spécialistes des pavés qui doivent maintenir leur forme une bonne semaine de plus, après l’avoir tenu pendant au moins un mois (Gand-Wevelgem remonte à il y a plus de deux semaines). Pour Wout Van Aert, c’est une aubaine car cela multiplie ses chances d’être au départ de l’Enfer du Nord…

Les favoris

Ou plutôt LE favori, Mathieu Van Der Poel, qui joue à domicile.

C’est pas compliqué, toute la population des Pays-Bas attend son enfant chéri dimanche. La pression sera forte sur les épaules du champion néerlandais, qui vient de gagner le Ronde dimanche dernier.

Son grand rival, Wout Van Aert, n’est pas prévu, se remettant encore d’un infection à la Covid.

Les adversaires les plus sérieux de VPD seront évidemment ceux de dimanche dernier: Van Baarle et Madouas. En principe, Pogi ne court pas avant le 20 avril prochain, quelque part par là. À moins qu’on le retrouve du côté de Compiègne dans une semaine?!

Pour Valentin Madouas, il y a une occasion à saisir, c’est clair. Son équipe FDJ est forte, notamment avec Stefan Kung, la confiance des excellents résultats de dimanche dernier booste certainement l’envie. Ca ferait plaisir de voir le coureur français triompher dimanche.

La Ineos de Van Baarle dispose d’un autre atout dans son jeu, Tom Pidcock, qui devrait être plus à l’aise dans les côtes de l’Amstel que sur celles du Ronde, souvent en pavés.

Parmi les autres coureurs à surveiller, Kasper Asgreen et toute la Quick Step qui a dû se faire remonter les bretelles par Lefevere suite à leur échec sur « leur » course, le Tour des Flandres. Ils doivent rebondir vite et je suis sûr que les dirigeants leur mettront la pression ce week-end.

On surveillera aussi les Christophe Laporte, Tim Wellens, Jack Haig, Matej Mohoric, Soren Kragh Andersen, Greg Van Avermaet et Benoît Cosnefroy, ainsi que Michael Matthews qui a souvent bien fait sur cette épreuve.

Un Warren Barguil, pourquoi pas?

Il sera également intéressant de suivre la course d’un certain jeune prodige au nom imprononçable, Cian Uijtdebroecks chez Bora, qui est annoncé au départ sur plusieurs startlists. Il s’agirait alors de sa première grande classique en carrière, à 19 ans!

À priori, pas de coureurs canadiens au départ cette année, mais aucune liste de départ ne semblait définitive au moment d’écrire ces lignes.

Kristoff confirme

Je vous disais hier qu’à 35 piges, la pointe de vitesse d’Alexander Kristoff n’était probablement plus ce qu’elle était.

Ben il a gagné solo hier sur le GP de l’Escaut, il a eu raison!

Kristoff est parti à plus de 7 kilomètres de l’arrivée pour résister solo au retour du groupe qu’il avait quitté. Faut quand même le faire.

Ca doit bien faire plus de 15 ans que cette course ne s’était pas terminée par un sprint massif. Je peux vous dire qu’il devait y avoir pas mal de déçus à l’arrivée hier, surtout parmi les équipes de sprinters. Et parmi les directeurs sportifs.

Surtout, Kristoff confirme son retour aux affaires après une saison 2021 catastrophique, et sa bonne condition depuis le début de cette saison.

Il avait terminé 10e du Ronde dimanche dernier. Troisième de Milan-Turin mi-mars. Il a gagné la Classica de Almeria en Espagne mi-février, après avoir tourné autour des victoires d’étape lors du Tour des communautés valenciennes plus tôt dans le mois.

Il avait surtout déclaré en début de saison que celle-ci pourrait être sa dernière s’il ne retrouvait pas le chemin de la victoire. Le voici définitivement bien lancé.

Et Kristoff confirme le bon début de saison de son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Rappelons qu’ils ont aussi gagné Gand-Wevelgem avec leur coureur africain Biniam Girmay. Pour une équipe sans coureur de grand renom, ca force le respect. D’autres résultats suivront certainement cette saison, on le souhaite notamment pour leur sympathique et volontaire Taco Van Der Hoorn!

Un petit moment cocasse…

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