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Flèche Wallonne: Pogi-Alaf, le match!

86e édition de la Flèche Wallonne demain mercredi.

La course de côte la plus célèbre du calendrier pro.

Au menu de Messieurs les coureurs, 202 kms entre Blegny et Huy. En gros, on se tape d’abord une course en ligne pour ensuite se pointer sur un circuit de 31 kms à parcourir trois fois. Ce circuit comprend trois côtes, soit Ereffe, Cherave et le Mur du Huy. L’arrivée est jugée au terme de la troisième ascension de cette désormais mythique côte, dont certains passages sont à plus de 20%.

Sur la première partie de la course, les coureurs se taperont quelques belles bosses également, et notamment les Forges rendue célèbre par Liège-Bastogne-Liège.

Météo clémente en Belgique demain, soleil, 18 degrés, des vents assez faibles. D’excellentes conditions pour les coureurs, ca sera une sélection par l’avant.

La tactique pour gagner la Flèche Wallonne? Je vous en parlais l’an dernier, chiffres à l’appui.

Pour qu’une échappée aille au bout (pas vu ca depuis fort longtemps!), il faudrait que toutes les équipes avec un favori soient représentés à l’avant, par exemple avec un second lieutenant. Pour Alaf par exemple, Remco.

En l’absence d’une échappée bien équilibrée, des équipes de favoris rouleront pour contrôler l’échappée et pour assurer un peloton groupé au pied de la dernière ascension.

De là, scénario « course de côte ». Temps record d’ascension, 2min41 l’an dernier par Alaf.

C’est encore une fois le scénario le plus probable demain.

Les favoris

D’abord et avant tout, les Quick-Step Alpha Vinyl qui se pointent avec le triple vainqueur et champion du monde en titre, Julian Alaphilippe.

Ils ont la pression de bien faire, les flandriens de l’équipe étant passés à côté de leurs objectifs ces trois dernières semaines, et encore sur Paris-Roubaix dimanche dernier.

Avec une 4e victoire demain, Alaf se rapprocherait du record de victoires (cinq) d’AleJet Valverde. Ce dernier a remporté son premier succès sur cette course en… 2006, soit il y a… 15 ans. Hallucinant!

Alaf sera épaulé dans sa quête par un certain Remco Evenepoel, toujours remuant. Il est probable que le jeune belge se lance dans une échappée avant la dernière ascension du Mur, ce qui pourrait jouer en la faveur d’Alaf qui n’aura pas à se dévoiler si ca se produit.

Le principal adversaire d’Alaf, c’est évidemment Tadej Pogacar qui est en bonne condition actuellement.

Irrésistible sur plusieurs arrivées en altitude sur le Tour de France, Pogi est lui-aussi capable d’accélérations brutales dans les forts pourcentages. Il dispose d’une belle équipe demain, avec notamment Marc Hirschi, vainqueur de la Flèche en 2020 rappelons-le, mais aussi Marc Soler et Diego Ulissi.

Parmi les autres favoris, Benoit Cosnefroy, 2e en haut du Mur de Huy derrière Hirschi en 2020. En grande condition actuellement, j’ai bien hâte de voir ce que peut faire Cosnefroy demain. Il peut surprendre tout le monde, c’est clair. Une victoire de sa part ferait plaisir!

Récent vainqueur du difficile Tour du Pays Basque, Daniel Martinez figure aussi comme un épouvantail demain. Tout réussi actuellement à son équipe Ineos qui se pointe avec Pidcock et Kwiatkowski en renfort. Attention à eux, je vois bien Pidcock placé aussi à l’arrivée demain.

D’autres coureurs à surveiller: Alexandr Vlasov, en vue sur le récent Tour du Pays Basque, Damiano Caruso, tout juste vainqueur du Tour de Sicile, Jack Haig, Jonas Vingegaard leader de la Jumbo-Visma en l’absence de Primoz Roglic, ennuyé par une douleur au genou, Warren Barguil, Dylan Teuns ainsi qu’un certain… Alejandro Valverde. Le quintuple et recordman de l’épreuve se pointe au départ, et peut nourrir des ambitions d’un podium en haut du mur de Huy. Rappelons qu’il a fait 2e des Strade Bianche!

Pris par une bronchite, David Gaudu chez Groupama-FDJ sera absent des Ardennaises. C’est un coup dur pour l’équipe de Marc Madiot.

Les Canadiens

Troisième en 2020, la Flèche Wallonne correspond bien aux qualités de Mike Woods, leader de la Israel-Premier Tech demain. Woods sort d’un « bon » Tour du Pays Basque, de quoi bien travailler, même si on est un peu dans l’inconnu sur sa réelle condition actuelle. Ca sera difficile de faire jeu égal avec Pogi ou Alaf, mais dans un bon jour sur des pentes à 20%, Woods est capable de tout.

Guillaume Boivin et Hugo Houle seront aussi présents chez Israel-Premier Tech dans le but de soutenir leur leader canadien. S’ils se glissent dans une échappée matinale, ca pourrait être intéressant.

Les femmes

Une des plus anciennes classiques chez les femmes, 25e édition demain!

La reine absolue s’appelle la jeune retraitée Anna Van Der Breggen avec sept victoires consécutives, de 2015 à 2021. Ouf!

133 kms à parcourir chez les femmes, trois ascensions du Mur de Huy.

Les favorites demain sont Annemiek van Vleuten, déjà deux fois 2e sur l’épreuve, Demi Vollering et sa formation SD Worx, Katarzyna Niewiadoma 2e l’an dernier, ainsi que les Cecilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli au sein de la formation FDJ.

Cinq Canadiennes annoncées au départ, soit Leah Kirchmann, Magdeleine Vallières-Mills, Sara Poidevin, Olivia Baril et Gabrielle Pilote-Fortin.

Van Baarle, une victoire bien méritée

Dylan Van Baarle, le Néerlandais de 29 ans, est bien l’homme des Flandriennes cette saison.

2e du Tour des Flandres, vainqueur hier de Paris-Roubaix.

Qui dit mieux?

Il offre une première victoire dans l’Enfer du Nord pour l’équipe de Dave Brailsford, Ineos et anciennement Sky.

Le chiffre, c’est 45,8, pour 45,8 km/h. Le Paris-Roubaix le plus rapide de l’histoire, merci les conditions météo favorables. Ce qui confirme aussi le vieil adage à savoir que « les coureurs font la course »: par temps maussade, les éléments climatiques se chargent de durcir la course. Par temps clément, les coureurs roulent plein pot. Dans tous les cas, c’est toujours dur!

Van Baarle a réalisé un « sans faute » hier, gérant parfaitement son Paris-Roubaix malgré une crevaison tôt dans la course, qu’il a surmonté sans paniquer. Son équipe Ineos a aussi été – comme prévu – omniprésente dans toutes les phases de course, notamment grâce à Kwiatko et Turner.

Van Baarle a surtout porté son accélération au bon moment, roulant d’abord solo pour rentrer sur la tête de course qui ne comportait alors aucun coureur Ineos, puis pour ensuite faire la différence sur les derniers secteurs pavés difficiles et rentrer solo sur le vélodrome de Roubaix.

On ne peut en dire autant de Matej Mohoric!

Le coureur slovène était probablement le plus fort hier, mais il s’est dévoilé beaucoup trop tôt selon moi, à près de 100 kms de l’arrivée. Une fois devant dans l’échappée, Mohoric n’a pas ménagé ses efforts, prenant les plus gros relais.

Fort, il repartait de nouveau dans l’échappée 60 bornes plus loin. Incroyable!

Mais son tempérament fougueux a fini par lui coûter la victoire dans le final, quand ceux qui s’étaient économisés un peu ont mis en route.

Avec Mohoric, c’est souvent « tout ou rien », une vraie tête brulée. Il laisse des victoires sur la route, ne gagnant qu’une fois sur quatre, mais lorsqu’il gagne, c’est souvent avec style il faut le reconnaitre.

Deuxième Van Aert à son grand retour, comme quoi il ne faut jamais enterrer un champion de sa trempe. Même à 90%, Van Aert demeure un coureur d’exception: sur sa classe hier, il a aligné plusieurs autres grands favoris.

À commencer par son éternel rival, Mathieu Van Der Poel. Pour moi, c’est surtout son équipe Fenix-Alpecin qui a montré encore une fois ses limites hier. À 90 kms de l’arrivée, on les a vu en tête du peloton, à 50 kms de l’arrivée Mathieu était de nouveau isolé, sans personne pour l’aider. L’histoire commence à se répéter de plus en plus souvent, et gageons qu’Adri le paternel ne doit pas être très content de la situation.

Kung assure une belle 3e place pour la Groupama-FDJ, beau prix de consolation pour Marc Madiot.

Adrien Petit et Laurent Pichon dans le top-10, des coureurs français étaient à la fête hier sur Paris-Roubaix et ca, ca fait toujours plaisir, d’autant plus que les deux coureurs appartiennent à des équipes plus « modestes ».

Le premier Quick Step Alpha Vinyl, Yves Lampaerts, est 10e, notamment en raison d’un beau plongeon dans le final, causé par un spectateur. La WolfPack passe « à travers » sa saison des Flandriennes et ca, ca ne mettra personne de bonne humeur dans le clan belge. Alaphilippe, Evenepoel et Devenyns auront la pression sur les Ardennaises pour récupérer le coup…

Respect pour le champion canadien Guillaume Boivin qui s’est bien battu avec les armes dont il disposait hier, avec au final une 62e place à plus de 15min du vainqueur. Il est allé au bout, a figuré dans le premier groupe longtemps, et a joué de malchance sur crevaison dans des moments clé de la course. Il reviendra.

Chez les femmes

On dirait presque « enfin » pour celle qui a gagné.

Belle victoire de la championne d’Italie Elisa Longo Borghini, de l’équipe Trek. Un an après Lizzie Daignan, l’équipe Trek conserve son titre sur la Reine des classiques.

J’ai toujours eu l’impression que Paris-Roubaix était taillé pour la morphologie puissante de Borghini.

Une course limpide de sa part, intelligente: partie au bon moment, solo, pour ne jamais être rejointe.

Derrière, Lotte Kopecky s’est bien battue, mais ca n’a pas été suffisant pour la puissante équipe SD Worx qui ont quand même bien travaillé.

La championne canadienne Alison Jackson termine à une belle 13e place, les Québécoise Simone Boilard (61e) et Magdeleine Vallières-Mills (74e) vont au bout.

Les Ardennaises

On rempile dès cette semaine avec les Ardennaises, la Flèche Wallonne mercredi prochain suivi de Liège-Bastogne-Liège dimanche. D’autres coureurs entreront dans le jeu, ca sera vraiment intéressant de suivre notamment les Alaphilippe, Cosnefroy, Nibali, Haig, Padun, Vlasov, Gaudu, Pidcock, Vingegaard, Pogacar, Hirschi, Barguil et un certain… Mike Woods!

MVDP-Ineos, le match en Enfer

119e édition de Paris-Roubaix ce dimanche.

L’Enfer du Nord.

Mais ca sera moins l’enfer cette année, puisqu’un temps superbe est attendu sur l’épreuve: beau, chaud mais pas trop (18 degrés), des vents calmes. On sera loin des conditions dantesques de septembre dernier!

Autrement dit, une sélection par l’avant plutôt que par l’arrière est à prévoir.

Au menu de Messieurs les coureurs, 257 kms à parcourir, dont 55 kms au total sur des pavés, répartis en 30 secteurs.

Peu de changement au parcours par rapport à l’an dernier ; deux secteurs parmi les premiers qui seront affrontés sont un peu plus longs, le secteur de Hem en fin de course est désormais classé niveau 2 plutôt que 3 puisqu’il a fait l’objet de rénovations, et c’est à peu près tout.

Les secteurs pavés commencent à Troisvilles comme d’habitude et les secteurs très critiques demeurent ceux de la Tranchée d’Arenberg, Mons en Pévèle et du Carrefour de l’Arbre.

MVDP, pour l’histoire

Le grand favori dimanche selon moi, c’est Mathieu Van Der Poel. Récent vainqueur du Ronde Van Vlaanderen, il a une chance unique d’entrer dans l’histoire du cyclisme en remportant Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière, et en réalisant le fameux doublé Ronde-Enfer.

L’absence de Paris-Roubaix à son palmarès serait remarqué sur des générations, il se doit de remporter l’Enfer du Nord au moins une fois!

VDP a terminé 3e l’an dernier sur le vélodrome de Roubaix.

On peut penser que toute son équipe sera à son service, avec le but de l’accompagner le plus loin possible, notamment pour pouvoir donner la réplique à l’équipe Ineos. On a vu Mathieu rapidement isolé sur certaines courses récentes, notamment l’Amstel.

Son plus grand atout, outre une puissance phénoménale? Ses habiletés sur le vélo, découlant du cyclo-cross. Il fait peu d’erreurs sur les secteurs pavés. Et il est un bon tacticien.

Les autres favoris

En premier lieu, l’équipe Ineos qui débarque avec un gros capital confiance.

Van Baarle (2e du Ronde), Kwiatkowski (vainqueur dimanche dernier de l’Amstel), Sheffield (vainqueur mercredi dernier de la Flèche brabançonne), Rowe, Turner et le joker Ganna, ouf!

Les Ineos ont la capacité de cadenasser la course dimanche selon moi. Ils ont beaucoup de coureurs pouvant rêver à un podium, surtout Van Baarle, Ganna et… Ben Turner, en condition physique spectaculaire ces temps-ci. Turner pourrait bien être une très bonne carte « surprise » pour Ineos, surtout s’il part de loin, par exemple à 50 kms de l’arrivée.

Je pense aussi que l’Enfer du Nord est parfait pour un coureur comme Ganna, très puissant. Sur Paris-Roubaix, l’important n’est pas le rapport poids-puissance, mais bien la puissance brute.

La Jumbo-Visma débarque aussi avec une belle équipe dans laquelle figurera Wout Van Aert, pour son retour après un épisode Covid. Chez Jumbo, Christophe Laporte est certainement la meilleure carte.

Il faudra certainement aussi compter sur la WolfPack Quick Step Alpha Vinyl, qui a surtout un printemps à sauver. Je pense que les coureurs ont la pression de bien faire, car un Patrick Lefevere n’est certainement pas très heureux de la campagne de Classiques de son équipe, qui n’a remporté que Kuurnes-Bruxelles-Kuurnes cette saison dans le Nord de l’Europe.

L’équipe pourra compter sur Kasper Asgreen, Tim Declercq, Yves Lampaerts, Florian Sénéchal et Zdenek Stybar, entre autre.

On surveillera aussi l’équipe Groupama-FDJ, avec Stefan Kung et Valentin Madouas. Les deux coureurs sont en excellente condition, et peuvent prétendre faire une belle place sur une course qui transcende à chaque fois leur directeur sportif Marc Madiot.

Les Trek-Segafredo s’amènent aussi avec une belle équipe, Mads Pedersen et Jasper Stuyven en premier lieu.

Sinon, quelques autres coureurs pourraient bien faire dimanche: je pense à Matej Mohoric, capable de tout, à son coéquipier Jan Tratnik, en bonne condition et très dur au mal, à Victor Campenaerts chez Lotto, à Greg Van Avermaet ou Olivier Naesen chez AG2R – Citroen, à Michael Matthews bien sûr qui va vite au sprint en cas d’arrivée au sprint au sein d’un petit comité.

Quelques autres coureurs qui pourraient bien faire: Daniel Oss chez Total Énergies pourquoi pas (par contre, ne comptez pas sur Peter Sagan selon moi, en méforme totale cette saison jusqu’ici), Nils Politt chez Bora-Hansgrohe (il a terminé 5e d’À travers la Flandre fin mars) voire Alexander Kristoff ou Taco Van Der Hoorn pour Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux.

Israel-Premier Tech

Auteur d’une course vraiment remarquable l’an dernier, le Québécois Guillaume Boivin sera de nouveau de la course dimanche, avec son équipe Israel-Premier Tech. Maillot de champion canadien sur le dos!

Hugo Houle y figure aussi avec Sep VanMarcke.

Hugo est probablement la meilleure chance de l’équipe dimanche, dans le contexte où une grande partie de l’équipe a souffert de maladies, notamment la grippe, au cours des dernières semaines. Ce fut le cas de Guillaume, qui n’aura que peu d’attente dimanche.

Pour Israel-Premier Tech, ces maladies sont tombées à un bien mauvais moment: l’équipe a besoin d’engranger de précieux points UCI au classement par équipe, de façon à s’assurer d’une place en WorldTour pour la période 2023-2025.

L’UCI redistribue en effet les licences WorldTour en fin de saison, et seules les 18 premières équipes au classement auront droit au précieux Graal leur garantissant une présence sur toutes les grandes courses de la saison. Actuellement, Israel-Premier Tech est plutôt dans le bas du classement, autour de la 18e place sur les 22 premières équipes si on en inclut quelques unes sans licence WorldTour actuellement, comme Fenix-Alpecin ou Uno-X ProCycling.

De surcroit, quelques points séparent actuellement six équipes bataillant pour cette dernière licence WorldTour, il faudra donc qu’Israel-Premier Tech engrange pas mal de points sur le reste de la saison pour s’assurer de leur place l’an prochain.

D’ailleurs, cette lutte est susceptible de changer un peu la tactique de course cette saison, les équipes se battront pour des top-10 plus que dans les saisons précédentes j’en suis sûr.

Je souligne au passage la belle 2e place hier de Pier-André Côté sur la 3e étape du Tour de Turquie. C’est pas passé loin!!

Paris-Roubaix femmes

Deuxième édition de l’épreuve samedi, avec 124 kms à parcourir (115 l’an dernier), dont 17 secteurs pavés donnant au total 29 kms sur ces routes difficiles.

La température samedi sera également clémente. Sélection par l’avant.

Lizzie Deignan, gagnante l’an dernier, est absente cette fois-ci pour cause de maternité.

Les favorites seront la championne du monde en titre, Elisa Balsamo, l’équipe SD Work avec Chantal Van Den Blaak et surtout, Lotte Kopecky, Marianne Vos chez Jumbo-Visma (il faut toujours compter sur elle!) voire Elisa Longo Borghini.

Au moment d’écrire ces lignes, trois Canadiennes figurent sur la liste de départ, soit la championne canadienne Alison Jackson et les Québécoises Simone Boilard ainsi que Magdeleine Vallières-Mills.

Quelques vidéos

https://www.youtube.com/watch?v=d8pLr9Q0pAo

Que du Ineos!!!

Y’a pas à dire, l’équipe Ineos-Grenadier est sur une bonne lancée en ce moment.

Hier, c’est le très jeune coureur américain de 19 ans Magnus Sheffield qui a remporté, à la surprise générale, la Flèche Brabançonne.

Une course parfaitement maîtrisée par l’équipe anglaise, qui avait trois (jeunes) représentants dans l’échappée devant, avec Tom Pidcock et Ben Turner, tous des U23.

Rappelons que les Ineos-Grenadier ont remporté dimanche dernier l’Amstel Gold Race avec Michal Kwiatkowski, ont gagné le Tour du Pays Basque avec Daniel Martinez et ont terminé 2e du Tour des Flandres avec Dylan Van Baarle. Tout cela en deux semaines à peine. On fait difficilement mieux.

Cosnefroy et Barguil dans le coup

Le jeune coureur américain a parfaitement su placer son démarrage à quelques kilomètres de l’arrivée, sachant que c’était à son équipe de manoeuvrer.

Une fois parti, personne derrière n’a voulu ramener franchement, certain que soit Pidcock, soit Turner placeraient un contre. Vélo 101.

J’ai bien aimé le comportement de Barguil et Cosnefroy, qui ont tenté quelque chose tour à tour, ne s’avouant pas battu. Les deux confirment leur excellente condition, et il faudra les surveiller sur les prochaines Ardennaises.

Dans l’échappée lui-aussi, Remco Evenepoel a semblé s’éparpiller, multipliant les relances assassines mais sans vraiment faire la différence. Il avait surtout plusieurs équipiers de premier plan dans le groupe derrière, dont Alaphilippe, et aurait donc pu ne prendre aucun relais dans l’échappée qui comptait, rappelons-le, trois Ineos. Visiblement, le jeune coureur belge a encore à progresser tactiquement… ou alors il continue d’insister à vouloir faire son « one-man show »…

Enfin, l’affaire de la chute du champion du monde Julian Alaphilippe fait couler beaucoup d’encre, puisque causée par son propre directeur sportif Geert Van Bondt au volant de la voiture QuickStep-AlphaVinyl. Ce dernier essayait alors de remonter vers l’échappée ou Remco figurait.

Pour moi, un incident de course, certes regrettable, mais un incident de course.

Qui est Magnus Sheffield?

Je connaissais que très peu ce Magnus Sheffield, son parcours est intéressant car son ascension très, très rapide.

En 2018, il gagnait la course junior Green Mountain Stage Race aux États-Unis, ouverte aux amateurs comme moi.

Moins de quatre ans plus tard, il gagne la Flèche Brabançonne en étant passé, dans l’intervalle, par l’équipe américaine Rally en 2021 et en ayant gagné le Valley of the Sun Stage Race en 2020.

Cette année, il avait déjà accroché à son palmarès une étape de la Ruta Del Sol en février.

Dans quelle mesure son arrivée chez Ineos-Grenadier, avec son niveau de professionnalisme, lui aura permis d’hausser son niveau cette saison?

Houle 16e

Le Québécois Hugo Houle termine 16e de l’épreuve, remarquable, les conditions climatiques étant difficiles.

Pour moi, c’est clair qu’il s’agit d’une nouvelle confirmation que Hugo tourne autour depuis un petit moment déjà. Il ne manque vraiment pas grand chose pour que ca soit la bonne très bientôt. Il faut persévérer, continuer de travailler car tout va dans le bon sens actuellement.

Ineos et Paris-Roubaix

On devrait voir les Ineos-Grenadier devant sur Paris-Roubaix dimanche prochain, l’équipe s’amenant avec Dylan Van Baarle et Magnus Sheffield, mais aussi les Michal Kwiatkoswi, Luke Rowe, Ben Turner et surtout, Filippo Ganna.

De quoi faire des dégâts au niveau du collectif.

Amstel: la tactique et le collectif!

C’était crève-coeur hier à l’arrivée: d’abord annoncé gagnant, Benoît Cosnefroy a ensuite été relégué à la 2e place, étant clair sur la photo-finish que Michal Kwiatkowski l’avait devancé d’un boyau.

Une victoire de Cosnefroy aurait été sa première grande sur la scène internationale.

Cosnefroy, sans aucun doute un mec bien et intelligent, a réagi de la plus belle des façons, témoignant de beaucoup de maturité.

Si je commence à pleurer après un podium, autant arrêter le vélo.

Benoit Cosnefroy à l’arrivée de l’amstel

Je pense que Cosnefroy a raté son « jeté du vélo » sur la ligne et Kwiatko l’a parfaitement réussi lui. Si Cosnefroy avait eu un meilleur timing sur ce geste technique, je pense que c’est lui qui aurait gagné. Ca se joue parfois à rien.

Pour le reste, ca été une très belle Amstel Gold Race, très tactique et surtout, une course où le collectif a fait la différence.

Et côté collectif, c’est celui des Ineos qui a été de loin le meilleur, même si on ne comprends pas certaines accélérations de Tom Pidcock dans les derniers kilomètres, puisqu’il avait Kwiatko devant.

À 50 bornes de l’arrivée, on a d’abord vu les Fenix-Alpecin de Mathieu Van Der Poel prendre la course en main. Trop tôt, ou alors pas assez de profondeur dans l’équipe de VDP pour tenir jusqu’à la ligne. Total, 20 bornes plus loin, Mathieu était isolé, son équipe à la trappe notamment grâce à un formidable travail de sape de Luke Rowe pour Ineos, qui a roulé comme une bête pendant des bornes afin de provoquer une grosse sélection.

Les Ineos sont bien ceux qui ont tout fait péter hier, et qui ont réussi à isoler Mathieu de son équipe. Ce dernier avouera à l’arrivée qu’il « ne pouvait pas courir après tout le monde« , preuve que le manque d’équipiers dans ce final lui aura cruellement manqué.

Gageons que la leçon sera retenue en prévision de la saison prochaine, où Fenix-Alpecin pourrait se retrouver avec une licence WorldTour qui exigerait aussi un renforcement de l’effectif.

Sommet du Cauberg, toujours un bon endroit pour attaquer (ca c’est aussi confirmé avec la course des filles), Kwiatko part solo. C’était bien vu et quasi-forcé, les Ineos étaient la seule équipe devant avec deux représentants.

Cosnefroy qui revient sur le Polonais solo quelques minutes après au profit du Geulhemmerberg, fallait le faire. Voilà pour moi l’indice qu’il faudra désormais compter avec le coureur Français, redoutable puncheur. Attention à lui sur les Ardennaises qui approchent à grands pas.

19 kms d’échappée à deux, l’entente était parfaite devant. Réglo tous les deux. Beau à voir.

Derrière, un groupe de chasse quasiment « royal », avec Mathieu, Matthews, Pidcock, Asgreen, Benoot, Kung, Hirschi, Theuns et Kamp. Tous les favoris, ou presque, étaient là! Mais l’entente a fait défaut comme d’hab à ce niveau de compétition, personne ne voulant rouler pour l’autre.

Je suis d’avis qu’un seul autre Fenix-Alpecin devant aurait tout changé, comme un seul autre Quick Step. Hier, ca été très ouvert, aucune équipe n’étant en force dans ce final, sauf les Ineos.

Et chose certaine, chez Jumbo-Visma, on doit amèrement regretter l’absence de Wout Van Aert. Avec Benoot présent hier dans le final, ca aurait aussi tout changé.

Mais avec des « si », on refait le monde…

Paris-Roubaix

On se tourne désormais vers le Monument Paris-Roubaix, Enfer du Nord. Une course très particulière, de spécialistes, notamment ceux qui se débrouillent bien en cyclo-cross.

Ca s’annonce très différent de l’an dernier, avec une belle semaine assez ensoleillée en perspective en France, et des températures très largement supérieures aux normales de saison. Misez donc pour un pavé sec, et un temps assez chaud dimanche prochain. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui durciront la course cette année.

Encore cette année, Mathieu Van Der Poel, Kasper Asgreen, Stefan Kung, seront de grands favoris pour l’emporter, auxquels il faudra ajouter les Van Baarle, Laporte, Pedersen, Matthews voire Van Avermaet.

Flèche Brabançonne et Tour de Turquie

On garde aussi un oeil sur la Flèche Brabançonne (mercredi) et le Tour de Turquie cette semaine, épreuve où deux coureurs canadiens sont engagés, soit Nickolas Zukowsky ainsi que Adam deVos, tous les deux pour l’équipe Human Powered Health.

Sur la Flèche, la présence d’Alaphilippe et d’Evenepoel est annoncée.

UAE Team Emirates Behind The Scene

Amstel: les Pays-Bas attendent Mathieu

56e édition de l’Amstel Gold Race ce dimanche entre Maastricht et Valkenburg.

On annonce un temps assez clément (pas de pluie), frais (11 degrés) et peu venteux.

254 kms à parcourir, et pas moins de 33 côtes à grimper, certaines plus symboliques, d’autres de vrais patates qui feront mal aux jambes, comme le Kruisberg ou le Gulperberg.

La dernière difficulté, le Bemelerberg, se situe à huit kilomètres de l’arrivée.

À noter que cette année, l’Amstel est située entre le Ronde et Paris-Roubaix, en raison du premier tour des élections présidentielles en France. En Belgique, on hurle au crime, la « semaine sainte » ayant été ainsi coupée!!! Pour la plupart des coureurs, ca ne change pas grand chose. Les plus perdants d’entre eux sont les purs spécialistes des pavés qui doivent maintenir leur forme une bonne semaine de plus, après l’avoir tenu pendant au moins un mois (Gand-Wevelgem remonte à il y a plus de deux semaines). Pour Wout Van Aert, c’est une aubaine car cela multiplie ses chances d’être au départ de l’Enfer du Nord…

Les favoris

Ou plutôt LE favori, Mathieu Van Der Poel, qui joue à domicile.

C’est pas compliqué, toute la population des Pays-Bas attend son enfant chéri dimanche. La pression sera forte sur les épaules du champion néerlandais, qui vient de gagner le Ronde dimanche dernier.

Son grand rival, Wout Van Aert, n’est pas prévu, se remettant encore d’un infection à la Covid.

Les adversaires les plus sérieux de VPD seront évidemment ceux de dimanche dernier: Van Baarle et Madouas. En principe, Pogi ne court pas avant le 20 avril prochain, quelque part par là. À moins qu’on le retrouve du côté de Compiègne dans une semaine?!

Pour Valentin Madouas, il y a une occasion à saisir, c’est clair. Son équipe FDJ est forte, notamment avec Stefan Kung, la confiance des excellents résultats de dimanche dernier booste certainement l’envie. Ca ferait plaisir de voir le coureur français triompher dimanche.

La Ineos de Van Baarle dispose d’un autre atout dans son jeu, Tom Pidcock, qui devrait être plus à l’aise dans les côtes de l’Amstel que sur celles du Ronde, souvent en pavés.

Parmi les autres coureurs à surveiller, Kasper Asgreen et toute la Quick Step qui a dû se faire remonter les bretelles par Lefevere suite à leur échec sur « leur » course, le Tour des Flandres. Ils doivent rebondir vite et je suis sûr que les dirigeants leur mettront la pression ce week-end.

On surveillera aussi les Christophe Laporte, Tim Wellens, Jack Haig, Matej Mohoric, Soren Kragh Andersen, Greg Van Avermaet et Benoît Cosnefroy, ainsi que Michael Matthews qui a souvent bien fait sur cette épreuve.

Un Warren Barguil, pourquoi pas?

Il sera également intéressant de suivre la course d’un certain jeune prodige au nom imprononçable, Cian Uijtdebroecks chez Bora, qui est annoncé au départ sur plusieurs startlists. Il s’agirait alors de sa première grande classique en carrière, à 19 ans!

À priori, pas de coureurs canadiens au départ cette année, mais aucune liste de départ ne semblait définitive au moment d’écrire ces lignes.

Kristoff confirme

Je vous disais hier qu’à 35 piges, la pointe de vitesse d’Alexander Kristoff n’était probablement plus ce qu’elle était.

Ben il a gagné solo hier sur le GP de l’Escaut, il a eu raison!

Kristoff est parti à plus de 7 kilomètres de l’arrivée pour résister solo au retour du groupe qu’il avait quitté. Faut quand même le faire.

Ca doit bien faire plus de 15 ans que cette course ne s’était pas terminée par un sprint massif. Je peux vous dire qu’il devait y avoir pas mal de déçus à l’arrivée hier, surtout parmi les équipes de sprinters. Et parmi les directeurs sportifs.

Surtout, Kristoff confirme son retour aux affaires après une saison 2021 catastrophique, et sa bonne condition depuis le début de cette saison.

Il avait terminé 10e du Ronde dimanche dernier. Troisième de Milan-Turin mi-mars. Il a gagné la Classica de Almeria en Espagne mi-février, après avoir tourné autour des victoires d’étape lors du Tour des communautés valenciennes plus tôt dans le mois.

Il avait surtout déclaré en début de saison que celle-ci pourrait être sa dernière s’il ne retrouvait pas le chemin de la victoire. Le voici définitivement bien lancé.

Et Kristoff confirme le bon début de saison de son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Rappelons qu’ils ont aussi gagné Gand-Wevelgem avec leur coureur africain Biniam Girmay. Pour une équipe sans coureur de grand renom, ca force le respect. D’autres résultats suivront certainement cette saison, on le souhaite notamment pour leur sympathique et volontaire Taco Van Der Hoorn!

Un petit moment cocasse…

Flandres: Van Der Poel au métier

Après des semaines à tout sacrifier sur l’autel du travail pour Statistique Canada, y’en a marre.

La Flamme Rouge me manque. Vous me manquez.

Il est grand temps de relancer ce petit blog, et de couvrir tout le reste de la saison, sans interruption.

Je dois aussi vous dire que je trouve désolant la couverture sur le cyclisme sur de nombreux sites que j’ai consulté ces dernières semaines: articles « main stream » qu’on retrouve duplicaté ailleurs, format « feuille de choux », aucune profondeur, les sempiternelles mêmes structures de texte.

Enfin bref.

Je me suis régalé du Ronde hier.

Le duel attendu Mathieu Van Der Poel – Tadej Pogacar a bel et bien eu lieu comme prévu.

Quel match! Aucun autre arbitre, ni Pidcock, ni Van Avermaet, ni Mohoric, ni Asgreen qui, avec le reste de la Quick Step, sont passés à travers de leur Ronde, malgré le (toujours gros) travail de Tim Declercq en début de course. C’est Lefevere qui ne doit pas être content.

Pour moi, il n’y avait pas photo: Pogi (ou Pogo!) était le plus fort, pas de doute là-dessus.

J’ai toutefois eu l’impression à plusieurs reprises, et notamment dans cette dernière ascension du Paterberg, que Pogi a pêché par excès de confiance.

Au train, il a souvent l’habitude de faire le ménage en effet, Strade Bianche le prouvant. Mais cette fois-ci, ce n’était pas n’importe qui dans sa roue!

VDP a été au rupteur dans le Paterberg, mais a réussi à se dépouiller au bon moment pour rester au contact. Il est clair que la course s’est jouée à ce moment, Pogi ne parvenant pas à le distancer.

Il aurait peut-être fallu une grosse accélération façon « grimpeur » pour Pogi, l’accélération dans le Paterberg étant peut-être trop progressive pour réellement faire mal à VDP, gros rouleur.

Dans le sprint, deux erreurs selon moi.

La première, c’est d’avoir laissé rentrer Van Baarle et Madouas aux 200m. Sans ce retour, VDP et Pogi finissaient 1er et 2e. Total, Pogi rate le podium! Quand des coureurs rentrent comme ca, c’est toujours le différentiel de vitesse qui créé le chaos, et ca n’a pas loupé hier. VDP et Pogi devaient rouler presque 10km/h moins vite, tu lances plus ton sprint de la même manière lorsqu’il faut que tu t’ajustes sur cet écart de vitesse.

La deuxième, c’est de ne pas avoir serré la barrière sur la droite. Du coup, Madouas s’engouffre à droite, Van Baarle à gauche (le différentiel de vitesse aidant beaucoup), et Pogi se retrouve coincé derrière. Exit le podium.

Je pense qu’il faudra qu’il fasse encore quelques sprints.

Mathieu van der poel à l’arrivée du ronde hier, parlant de tadej pogacar

Kung est 5e pour la FDJ, qui signe là un beau doublé dans le top-5, certain de plaire à Marc Madiot. Cela récompense aussi l’équipe pour le gros boulot abattu durant la course. Deux Bahrain également dans le top-10, on s’y habitue. Et un deuxième Français, Christophe Laporte, termine 9e, remarquable car pris dans une chute et ayant donc dû mener une grosse chasse pour revenir devant.

Méconnaissable d’ailleurs, Laporte cette saison, depuis qu’il est passé chez Jumbo. Toujours surprenant de voir des coureurs français passer un gros cap dès qu’ils s’expatrient dans une équipe étrangère, il y a d’autres exemples ces dernières années.

Vivement que Guillaume Martin intègre la Bahrain-Victorious…

Aucun coureur canadien n’était cette année au départ.

Sinon, ben ca fait du bien de revoir du monde en masse sur les bords de route! J’ai vraiment hâte à Paris-Roubaix la semaine prochaine, ca sera intéressant, avec possiblement le retour aux affaires d’un certain Wout Van Aert, s’il est suffisamment guéri.

Chez les femmes

Les Belges étaient en liesse, victoire au sprint de la championne de Belgique Lotte Kopecky, bien amenée par sa coéquipière Chantal VanDenBroeck-Blaak.

Annimiek Van Vleuten termine 2e.

À noter la belle prestation de la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine Futuroscope, qui place trois coureuses dans les neuf premières. La première française, Aude Biannic, n’est que 29e toutefois.

Trois Canadiennes étaient au départ, soit Olivia Baril (46e), Sara Poidevin (65e) ainsi que Leah Kirchmann (80e).

Briançon – L’Alpe d’Huez

5h03min03.

Le temps de Bernard Hinault et Greg Lemond pour franchir les 163 kilomètres de l’étape Briançon – L’Alpe d’Huez lors du Tour de France 1986.

Une étape reprise à l’identique sur le Tour 2022.

Et sur l’Étape du Tour cyclo.

Vous avez été très nombreux à répondre à l’appel, les inscriptions pour l’Étape du Tour se sont envolées hier en quelques heures à peine. Fou!

De quoi vous mesurer directement avec l’histoire du vélo.

Ca sera très intéressant de voir le temps des tous premiers sur l’Étape du Tour, ainsi que le temps du vainqueur sur le Tour 2022, Tadej Pogacar peut-être!

Une magnifique étape, avec les majestueux Lautaret puis Galibier depuis Briançon, souvent escaladés vent de face.

Puis la belle descente sur Valloire, roulante, et la descente plus technique du Télégraphe.

La vallée entre St-Michel et St-Jean, plus roulante dans ce sens que l’inverse.

Le sauvage col de la Croix de Fer et ses difficiles rampes après St-Sorlin d’Arves.

La plongée casse-pattes vers Allemont, puis la courte vallée vers Bourg d’Oisans avant d’entamer les 21 célèbres lacets de l’Alpe d’Huez.

Pas super-difficile l’Alpe d’Huez, mais après 145 bornes en haute montagne c’est une autre histoire…

Pour revivre cette belle étape du Tour 1986, et dans l’attente de 2022, voici de quoi revivre des grandes heures du cyclisme, avec des animateurs télé de légende.

Un très beau Tour 2022

J’aime beaucoup le tracé du prochain Tour de France.

Mais les sprinters ne seront probablement pas d’accord avec moi!

Ce sont en effet ceux qui seront le moins à la fête en juillet prochain, sauf peut-être durant les tous premiers jours de la course.

Pour le reste, on garde la formule actuelle, celle de la mixité des terrains pour permettre une course de rebondissement, celle de peu de kilomètres contre-la-montre pour ne pas « bloquer » la course, celle aussi des étapes courtes et nerveuses, pour inciter les coureurs à passer à l’attaque tôt dans les étapes.

La distance moyenne des étapes en ligne sur la première semaine, 184 kms. En deuxième semaine, 175 kms. En troisième semaine, et excluant la dernière étape de 112 kms à Paris, 160 kms. C’est très certainement une volonté des organisateurs du Tour.

Les étapes

109e édition, du 1er au 24 juillet. 3328 kilomètres, soit la poursuite d’une tendance à la baisse pour le nombre total de kilomètres à parcourir.

Deux chronos sans difficulté, pour purs spécialistes, le premier lors de la 1er étape à Copenhague (13kms) et le deuxième l’avant dernier jour du côté de Rocamadour (40kms).

Pour Filippo Ganna, c’est la chance de sa vie de conquérir le maillot jaune le premier jour. Un maillot jaune dans une carrière, ca compte!

Six étapes de montagne, trois dans les Alpes et trois dans les Pyrénées. La plus longue de ces étapes fait 179 kms, les autres autour de 150 bornes seulement, c’est court, très court.

La 12e étape entre Briançon et l’Alpe d’Huez reprend exactement le parcours de la fameuse étape du Tour 1986, ou Bernard Hinault et Greg Lemond avait franchi la ligne d’arrivée main dans la main (un artifice compte tenu des vives tensions dans l’équipe La Vie Claire à ce moment). Outre le clin d’oeil à l’histoire, ce sera très intéressant de comparer le temps des deux vainqueurs, à 36 ans d’intervalle. Galibier, Croix de Fer, montée de l’Alpe d’Huez, on sera dans l’histoire du Tour et du cyclisme ce jour-là.

Il s’agit assurément de l’étape reine de ce Tour de France, et celle qui sera proposée aux cyclistes amateurs lors de L’Étape du Tour, le 10 juillet prochain. Les inscriptions ouvrent le 18 octobre, préparez-vous!

Reprenant essentiellement les mêmes cols, mais dans un sens et un ordre différents, la Marmotte aura lieu, elle, une semaine avant, soit le dimanche 3 juillet. De quoi passer une belle semaine en Oisans!

Six arrivées en « altitude »: la Super Planche des Belles Filles (7e étape), la montée de l’altiport de Mégève (10e étape), le difficile col du Granon (11e étape), l’Alpe d’Huez (12e étape), Peyragudes (17e étape) et Hautacam (18e étape). La 9e étape vers Chatel Les Portes du Soleil peut également entrer dans cette catégorie selon moi.

Une étape « spéciale », la 5e (155 bornes), avec 20 kms de secteurs pavés à franchir. Une étape toujours redoutée par les grands leaders, ainsi que par les grimpeurs.

Les sprinters se partageront quatre vraies opportunités, sur les étapes #2 (Nyborg), 3 (Sonderborg), 19 (Cahors) et bien sûr les Champs Élysées (21e étape), avec des possibles options sur les étapes #4 (Calais) et 15 (Carcassonne). C’est maigre pour eux.

Au Danemark sur les étapes #2 et #3, le vent pourrait jouer des tours, leur compliquant la tâche.

Les sprinters, une race de coureurs moins populaire de ces temps-ci? Avec eux arrivent les controverses (affaire Groenewegen-Jakobsen, chutes dans le final, etc.). Les organisateurs du Tour ont peut-être voulu limiter les emballages finaux – et les kilomètres les précédant où ca frotte beaucoup – pour ces raisons.

Bref, c’est un Tour 2022 très intéressant selon moi, car des choses pourront survenir presque tous les jours et en ce sens, chaque étape représente une vraie opportunité, et donc un grand intérêt. Les coureurs seront sur la brèche tous les jours, il y a très peu d’étapes « de transition ».

On peut penser que le coureur en jaune au sortir des Alpes aura pris une grosse option sur la victoire finale.

Chose certaine, un coureur comme Mike Woods a de quoi trouver chaussure à son pied, ce ne seront pas les occasions de briller qui vont manquer avec les arrivées en altitude.

Et pourquoi pas rêver d’une belle 5e étape sur les pavés pour Guillaume Boivin?

D’autres coureurs canadiens, dont Hugo Houle, y trouveront leur compte, il y a de belles opportunités pour les baroudeurs sur quelques étapes au final compliqué, avec une dernière patate à escalader à quelques hectomètres de l’arrivée.

Autrement dit, un Tour qui convient très bien aux coureurs canadiens! Et des étapes plus courtes ne seront certainement pas pour leur nuire.

Exit Le Coq Sportif, bienvenue Santini

C’est la compagnie italienne Santini, bien présente dans le vélo depuis des décennies, qui fournira les maillots distinctifs sur le Tour 2022, en remplacement de la compagnie française Le Coq Sportif qui en était responsable depuis quelques années.

Intéressant, l’histoire de chaque maillot sera imprimée sur l’intérieur de chaque pièce, et le nom des coureurs les portant lors de la dernière étape seront imprimés sur le maillot.

Le Tour de France féminin

Nom officiel, le Tour de France Femmes avec Zwift 2022.

On annonce partout la « première édition ». C’est avoir la mémoire courte, un Tour de France féminin ayant existé en… 1955 puis de 1984 à 1989, sans compter les autres expériences dans les années 1990 avec la Grande Boucle Féminine.

Huit étapes, entre le 24 et le 31 juillet. Autrement dit, le Tour de France masculin se termine et le féminin démarre aussi sur les Champs Élysées; les deux courses profiteront donc de la même infrastructure ce jour là.

L’épreuve se concentre par la suite dans l’est de la France, Champagne, Lorraine et Alsace.

Huit étapes en ligne. On regrettera l’absence d’un contre-la-montre.

Le final sera musclé, avec une très belle 7e étape entre Sélestat et le Markstein, par delà les très belles ascensions du Petit Ballon, du Platzerwasel et du Grand Ballon.

La 8e et dernière étape sera jugée au sommet de la Super Planche des Belles Filles, qui couronnera donc la championne 2022.

Mention bien pour cette première édition, la mention « très bien » aurait exigé la présence d’un chrono, qui aurait pu avoir lieu dans la traversée de la Champagne. Dommage, car l’épreuve aurait alors ressemblé davantage au Tour de France qu’on connait.

Pogacar, le nouveau Merckx c’est lui!

Le Tour des Émirats arabes unis (février)

Tirreno-Adriatico (mars)

Liège-Bastogne-Liège (avril)

Le Tour de Slovénie (juin)

Le Tour de France, avec trois victoires d’étape, le classement du meilleur grimpeur et du meilleur jeune (juillet)

Et maintenant, le Tour de Lombardie (octobre)

Ha oui, et au passage plusieurs belles places sur des grandes courses, notamment la médaille de bronze lors de la course sur route des Jeux olympiques (juillet).

Il vient d’avoir… 23 ans.

Tadej Pogacar a fait une saison « à la Merckx« , c’est à dire en gagnant de février à octobre.

Fort, très fort.

Pogacar, c’est bien lui le nouveau Merckx.

Deux Monuments dans la même saison, en plus du Tour de France. Seuls Fausto Coppi et Eddy Merckx avant lui avaient réalisé pareil exploit. Ouf.

Pensez-y deux minutes: être capable après un début de saison chargé et après avoir épinglé le Tour de se remotiver, de refaire des sacrifices à l’entrainement pour revenir en grande forme et s’imposer lors de la dernière grande course de la saison, en octobre… Beaucoup d’autres coureurs ont déjà (dans le passé) et auraient dit après le Tour « à l’an prochain ».

Sa course samedi en Lombardie a été limpide: il est sorti sur un contre en répondant à Vicenzo Nibali qui a mis le feu aux poudres au début de la dernière difficulté du jour. L’accélération de Pogo a été foudroyante, personne n’a pu suivre. Il y avait pourtant du beau monde avec lui à ce moment, notamment Roglic, Alaphilippe, Woods et Yates.

Jusque là, la course avait été rapide, et tout le monde commençait à être dans le dur.

Seul un très surprenant Fausto Masnada est parvenu à rentrer sur le champion slovène seul devant, au prix d’une belle poursuite notamment dans la descente juste après.

Masnada était sur des routes qu’il connait par coeur, ce qui l’a aidé à rentrer.

Le duo n’a plus été revu et Pogacar n’a pas eu de mal à disposer de l’Italien dans le sprint. Une formalité.

Ce qui pose une question: la Deceuninck a-t-elle jouée la bonne carte samedi? Celle d’Alaphilippe ne leur aurait-elle pas permis de nourrir d’autres espoirs?

Remco Evenepoel, lui, n’était pas dans un grand jour et a déclaré à l’arrivée avoir eu une panne de jambes de cinq minutes au plus mauvais moment. Bizarre quand même.

Mention très bien quand même à Masnada, un homme de l’automne, qui a réussi à rester au contact de Pogo dans la dernière petite bosse du Colle Aperto à quatre kilomètres de l’arrivée. C’était noir de monde dans cette ascension, le cyclisme italien à son meilleur!

Bref, Pogo va passer un très bel hiver, serein. Ses adversaires, moins: je suis sûr qu’il y en a plusieurs qui se demandent aujourd’hui comment on pourra battre le champion slovène l’an prochain!

https://www.youtube.com/watch?v=KZ5kV5Z4pGs

Revoilà El bala

Incroyable mais vrai: quelques semaines après sa violente chute sur la Vuelta, AleJet Valverde, 41 balais, termine 5e du Tour de Lombardie.

Je n’en reviens pas de ce type. Quelle motivation!

Woods 9e

… et dernier du sprint au sein du premier groupe de chasse derrière Pogo et Masnada.

Mike Woods était fort samedi, aucun doute là-dessus: il a été un des seuls à notamment pouvoir répondre aux relances d’un Romain Bardet bien en jambes dans les derniers kilomètres.

Mais il n’a pas pu aller chercher la 3e place. Sûr qu’Alaf, Valverde ou encore Roglic sont plus rapides que lui au sprint.

La saison de Mike Woods aura été à cette image: beaucoup de belles places, mais peu de podiums.

Deux victoires, une étape du Tour de Romandie et une autre sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var en début de saison.

On retiendra un mot de sa saison 2021, qui donne espoir pour 2022: constant.

Mike Woods a été constant en 2021. Il est désormais capable de toujours faire le final de toutes les courses difficiles et accidentées avec les meilleurs cyclistes du monde dans ce registre.

Il faut maintenant qu’il trouve comment gagner.

Il ne dispose pas du sprint comme arme. Il va falloir trouver autre chose.

Perso, je pense qu’il peut marquer les esprits et se constituer un beau palmarès en étant plus spécifique sur les étapes et courses d’un jour qu’il choisit pour jouer la gagne: ca lui prend des arrivées en altitude, c’est aussi simple que cela.

Les grands tours en regorgent.

On se souviendra tous de sa 2e place sur l’étape-reine du Tour de Suisse, une 2e place crève-coeur car il était le plus fort ce jour-là.

Lombardie: Roglic-Evenepoel, le match

115e édition du Tour de Lombardie demain samedi.

La « course aux feuilles mortes »!

Et la course de Fausto Coppi, quintuple vainqueur et jamais égalé. Vicenzo Nibali est le coureur encore en activité le plus titré sur ce Monument, avec deux victoires. Une troisième victoire samedi lui permettrait de faire jeu égal avec Henri Pelissier, Costante Girardengo, Gaetano Belloni, Gino Bartali, Sean Kelly et Damiano Cunego, plus près de nous.

C’est dire si s’imposer plusieurs fois sur cette course de fin de saison est difficile. À la difficulté du parcours, il faut savoir entretenir sa motivation et gérer sa fatigue au terme d’une longue saison.

Au menu de Messieurs les coureurs, 239 kilomètres entre Côme et Bergame.

4400 mètres de dénivelé!

Les coureurs attaqueront par le traditionnel pèlerinage à la Madonna des Ghisallo, patronne universelle des cyclistes.

Suivront une succession de belles ascensions jusqu’au Passo di Ganda où la course devrait se jouer.

Le défi, c’est que le sommet de cette dernière bosse, qui comporte des rampes à 15% dans son final, se situe à… 32 kms de l’arrivée. Ceux qui basculeront avec une petite minute de retard en haut pourront encore espérer rentrer sur la tête de course si ca collabore bien.

Pour les grimpeurs, il faudra donc bien gérer ces 30 derniers kilomètres. Ne pas partir seul est probablement une bonne idée.

Et les trois derniers kilomètres sont en descente, très roulants.

Ca sera assurément un final compliqué!

Surtout que côté météo, on annonce des averses de pluie. Les descentes pourraient être dangereuses, surtout que les coureurs y prendront des risques avec des écarts probablement peu importants au sommet des bosses.

Départ à 10h20 heure de Côme, 4h20 du matin heure du Québec.

20 000 euros au vainqueur.

Les favoris

Deux archi-favoris: Remco Evenepoel et Primoz Roglic.

Remco Evenepoel est en très grande condition, sa récente victoire sur la Coppa Bernocchi acquise après 40 bornes solo sous la pluie ne laissant aucun doute.

En voilà un qui ne faudra pas laisser partir dans le Passo di Ganda voire dans l’ascension précédente car il est capable de résister solo au retour de ses poursuivants.

Son équipe Deceuninck dispose d’une véritable armada: Alaf, Devenyns, Almeida surtout, très fort en ce moment, ainsi que Masnada.

Je pense que Remco a besoin d’une victoire en Lombardie pour clore la polémique qui fait rage en Belgique sur la stratégie de l’équipe nationale sur les Mondiaux. Eddy Merckx, Remco lui-même en ont rajouté cette semaine, ce n’est pas bon.

Et il voudra également « effacer » sa chute survenue en 2020 sur la même course.

Ses équipiers Alaf et Almeida peuvent aussi s’imposer c’est clair. Faudra voir comment la Deceuninck orchestrera sa course d’équipe, surtout pour éviter de nouvelles polémiques!

Leur adversaire principal sera Primoz Roglic, littéralement impérial mercredi sur Milan-Turin. Les autres avaient l’air de cadets! Vraiment très, très fort. Il faudra voir si un certain Jonas Vingegaard pourra l’aider.

Parmi les autres favoris, Adam Yates chez Ineos, lui aussi très fort sur Milan-Turin. Ineos aligne également Gianni Moscon, auteur d’un grand Paris-Roubaix.

Tadej Pogacar semble encore en progression et il devrait être dans le coup samedi après une 4e place mercredi.

Mike Woods sera lui aussi à surveiller. Les ascensions lui conviennent, mais peut-être moins le final car si ca devait arriver au sein d’une petite échappée royale, on sait tous que le sprint n’est pas la première qualité du coureur canadien.

Côté français, trois coureurs à surveiller: David Gaudu d’abord, Thibault Pinot ensuite, et enfin Benoit Cosnefroy. Guillaume Martin semble un peu juste.

Vlasov, Ulissi, Valverde – incroyable 10e de Milan-Turin – peuvent aussi prétendre au podium samedi.

D’autres bons coureurs sont au départ: Nibali bien sûr, son coéquipier Mollema vainqueur en 2019, Majka, Powless, Pozzovivo, Quintana et Lutsenko.

Les Canadiens

Outre Mike Woods, pas d’autres coureurs canadiens au départ, mais la liste finale des partants n’était pas encore disponible au moment d’écrire ces lignes.

Les femmes

Pas de Giro di Lombardia chez les femmes, du moins pour l’instant.

Et à propos de cyclisme féminin, ce beau vidéo « The Run Up » tourné à l’approche du récent Paris-Roubaix.

Milan-Turin

C’est ici, pour ceux qui auraient manqué ce beau final. Commentaires en portugais, je sais, mais c’est mieux que rien!

https://youtu.be/ZUanBzEXOe0

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