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Giro: Pogacar sans opposition?

Le Giro 2024 s’élance samedi prochain pas très loin de Turin, la… 107e édition de ce grand tour mythique.

Comme d’hab, 21 étapes qui totalisent 3 400 kilomètres et… 44 600m de dénivelé.

Particularité intéressante de ce Giro, deux chronos individuels plutôt longs, soit 41 et 31 kilomètres, pour un total de 72 kilomètres contre-la-montre. Pas beaucoup de grands tours avec une telle distance chrono au cours des dernières années…

Pour le reste, ca se jouera très certainement sur les étapes 14, 15, 16 et 17, soit quatre jours et quatre grands rendez-vous, soit le dernier chrono lors de la 14e étape suivi de trois étapes de haute montagne dans les Alpes-Dolomites, et trois arrivées en altitude consécutives, dont une à Livigno après avoir escaladé le Mortirolo par son côté le plus facile (Monno).

L’archi-favori de ce Giro, c’est Tadej Pogacar, première participation. Le coureur slovène s’est donné le défi cette saison de faire le doublé Giro-Tour, pas simple à réaliser. Rappelons-le que le dernier à avoir réalisé pareil exploit est Marco Pantani en 1998, mais c’était une autre époque.

Le défi de Pogacar pourrait cependant être facilité par une… faible opposition selon moi au départ de ce Giro.

J’ai beau chercher, je ne vois personne capable de rivaliser avec lui s’il est dans la condition physique qu’il a montré sur Liège-Bastogne-Liège.

Le défi de Pogacar pour gagner ce Giro sera donc de 1) rester sur son vélo et donc éviter les chutes, plus nombreuses que jamais et 2) ne pas tomber malade si jamais la météo devait être moins clémente. Si ces deux conditions sont remplies, le rose lui est promis à Rome le 26 mai prochain selon moi.

Les autres protagonistes

L’opposition viendra d’une petite poignée de coureurs, Juan Pedro Lopez (Lidl-Trek) et Ben O’Connor (Decathlon-AG2R La Mondiale) en premier lieu, ces deux coureurs ayant terminé respectivement 1er et 2e du récent Tour des Alpes. Ils ont tous deux de belles dispositions contre-la-montre et une équipe à leur service.

L’Anglais Geraint Thomas, 2e l’an dernier sur ce Giro derrière Primoz Roglic, portera cette année le dossard #1, et l’Italie en cette saison lui réussit bien habituellement. Thomas n’a cependant pas beaucoup couru cette saison, et ne donne donc aucune garantie quant à sa condition.

J’ajoute à cette (très courte) liste Romain Bardet bien sûr, excellent 2e de la Doyenne et qui a la caisse pour un tel Giro. Un Daniel Felipe Martinez chez Bora-Hansgrohe également, ainsi que Hugh Carthy chez EF.

Trois jeunes auront également toute mon attention, soit Cian Uijtdebroeks chez Jumbo-Lease a Bike, Florian Lipowitz chez Bora-Hansgrohe ainsi qu’Antonio Tiberi chez Bahrain – Victorious. Âgés de 21, 22 et 23 ans, ils sont certes très jeunes, mais ont tous les trois montré de belles dispositions. Rappelons que Tiberi a été champion du monde du chrono en 2019 dans les rangs junior.

Nairo Quintana? Je n’y crois pas une seconde, mais une victoire d’étape demeure probablement possible pour le Colombien dans la tourmente depuis 12 mois.

Deux coureurs canadiens au départ: Riley Pickrell, 22 ans, qui découvre le cyclisme pro cette saison. Être à l’arrivée sera déjà très bien dans son cas.

L’autre, c’est Mike Woods, désormais un vétéran du peloton à 37 balais. Woods a peu couru cette saison, mais semblait en bonne condition mi-avril alors qu’il a terminé 13e du Tour du Jura cycliste. Je pense que Woods voudra se concentrer sur une belle victoire d’étape et les six arrivées en altitude seront très certainement son terrain de chasse privilégié.

Les autres classements

D’autres coureurs d’intérêt sont au départ de ce Giro pour jouer les victoires d’étape, chronos compris: Julian Alaphilippe, Filippo Ganna, Damiano Caruso, Christophe Laporte, Davide Cimolai, Biniam Girmay, Esteban Chaves, les frères Paret-Peintre et Alexey Lutsenko par exemple.

C’est peut-être pour les sprints que ca sera le plus intéressant, et six étapes au minimum devraient se terminer par un emballage massif.

On a en effet les Tim Merlier, Jonathan Milan, Fabio Jakobsen, Caleb Ewan, Fernando Gaviria, Kaden Groves, Olav Kooij et Phil Bauhaus dans ce registre.

Réponse le 26 mai prochain à Rome, mais on aura déjà des indications claires en première semaine vu le parcours.

Le beau printemps des coureurs français

Liège-Bastogne-Liège disputée hier marque la fin de la saison des Classiques, et l’entrée dans la deuxième phase du calendrier cycliste professionnel, soit le temps des grands tours.

En effet, on enchaine sous peu avec la Romandie, puis le Giro, le Dauphiné, la Suisse, et le Tour.

Si les épouvantails que sont Tadej Pogacar et Mathieu Van Der Poel ont régné en maitres absolus de ces Classiques (Tadej termine 3e à SanRemo, 1er sur les Strade Bianche et gagne hier à Liège, Mathieu remporte le Ronde, Paris-Roubaix, le GP E3 et fait 2e de Gent-Wevelgem) en l’absence de Wout Van Aert (presque) le seul à pouvoir donner la réplique, les coureurs français ont été impressionnants durant ce dernier mois, et il faut s’en réjouir.

Tour à tour, les Benoit Cosnefroy, Valentin Madouas, Christophe Laporte, Aurélien et Valentin Paret-Peintre, Paul Lapeira, Guillaume Martin, Romain Grégoire, Quentin Pacher, Kevin Vauquelin, Dorian Godon, Clément Champoussin et hier Romain Bardet, très bon 2e de cette Doyenne, ont pu obtenir des places d’honneur sur des courses majeures au cours du dernier mois.

Beau tir groupé pour le cyclisme français!

Et surtout, pas l’oeuvre d’un seul coureur: cette diversité laisse penser qu’il y a actuellement en France une profondeur de talents. On pourrait penser que la suite n’en sera que meilleure, notamment pour chasser des victoires d’étape sur les grands tours dès cette saison.

Excellent 2e hier, Romain Bardet nous a fait plaisir: entreprenant, osant l’attaque, il a fait la course jusqu’au bout, et sa place vaut quasiment une victoire derrière l’extra-terrestre Pogacar, coureur pour lequel je suis toujours aussi incapable d’expliquer une telle domination. Pogi hier, c’est le plus grand écart à l’arrivée depuis Bernard Hinault en 1981 sous la neige!

Je n’ai pas compris non plus pourquoi Mathieu n’était pas dans la roue de Pogi au pied de la Redoute, sachant que le gus d’UAE avait annoncé vouloir attaquer à ce moment précis de la course. Sûr qu’il n’avait pas les jambes pour suivre, mais au moins il aurait pu essayer. Au lieu de ca, VDP naviguait 20 coureurs derrière, on ne sait trop pourquoi.

Pidcock et le vainqueur de la Flèche, le cadavérique Williams, n’ont pu réellement peser sur la course dans le final.

Quoi qu’il en soit, j’ai bien aimé ce sommaire totalement décalé de Cycling Highlights.

Bref, le cyclisme français a de quoi se réjouir selon moi. Reste plus qu’à retrouver un Alaphilippe actuellement un peu à la dérive (mais c’est pas la faute à Marion), et ca sera complet pour la suite. Alaphilippe serait d’ailleurs actuellement en négociation avec Total Énergie (ou Cofidis?!) pour l’an prochain, et on le comprend après les déclarations malheureuses d’un Patrick Lefevere toujours aussi insipide, et de plus en plus ringard dans le cyclisme moderne, notamment par des propos déplacés envers le cyclisme féminin.

Pour le reste, ben vous m’avez manqué, lecteurs de La Flamme Rouge. Après de (très) longs mois de pause, La Flamme Rouge reprend un peu du service, tout simplement parce que j’en ai marre du désert d’information critique que nous offre actuellement la sphère média – que ce soit sites officiels, vlog ou vidéos YouTube, Instagram et j’en passe. Il y a deux ans, je me sentais perdu dans cet univers qui a beaucoup évolué, ne sachant plus quelle était ma valeur ajoutée… qui m’apparait plus claire aujourd’hui, toujours bien modestement. Si l’univers du ski de fond est désormais un centre d’intérêt très important dans ma vie, le cyclisme demeure, et demeurera toujours, une passion bien ancrée chez moi. C’est que je ne peux pas m’empêcher d’être sur le bout de ma chaise lorsque les coureurs abordent le Vieux Quaremont, ou entrent sur le Carrefour de l’Arbre!

Je compte sur vous pour la qualité de vos commentaires, question de continuer de faire de ce site une référence crédible dans le monde du cyclisme. Soyons articulés, respectueux de l’avis d’autrui, constructifs, et passionnés comme ces… 21 dernières années!

Liège-Bastogne-Liège: Un monument hors du commun

Vingegaard façon Indurain

Plus de 4 secondes au kilomètre.

Stratosphérique.

1min38 : c’est la facture de Pogacar par rapport à l’extra-terrestre Vingegaard hier sur ce chrono de 22 bornes. 22 petits kilomètres!

Personne n’a fait mieux dans l’histoire (moderne) du cyclisme selon moi.

Et jamais je n’aurais cru de tels écarts au départ.

On parle aujourd’hui encore de la performance de Miguel Indurain sur l’étape chrono de Luxembourg durant le Tour 1992.

Ce jour-là, Indurain avait créé un séisme sur le Tour en reléguant son co-équipier De La Cuevas à 3 minutes, sur 65 kilomètres. Bugno était 3min41, LeMond, encore la plus grosse cylindrée mesurée du cyclisme à ce jour, à plus de 4 minutes.

Ben hier, les 1min38 en 22 kilomètres de Vingegaard, c’est encore mieux!!

On a su par la suite que la victoire d’Indurain sur le(s) Tour était surtout celle de Sabino Padilla, lui-même disciple à la bonne école de Francesco Conconi.

Vinge hier, c’est en tout cas encore mieux que les 1min21 prise par Pogacar sur Tom Dumoulin dans le chrono de la Planche des Belles Filles sur le Tour 2020, sur 36 kilomètres et une ascension crissement plus longue qu’hier.

En d’autres mots, je suis sans mot.

Peut-être LA performance chrono de l’histoire du Tour de France. LeMond avait repris 58 secondes à Fignon sur le dernier chrono du Tour 1989, Versailles-Champs Élysées, 24,5 kilomètres.

Indurain, LeMond, Pogacar, out.

Vingegaard a fait beaucoup mieux hier. Il ré-écrit l’histoire.

Ne lisez plus ce site, je ne connais plus le cyclisme: je vous avoue franchement ne pas comprendre.

Seule chose qui me rassure, même Vingegaard a déclaré à l’arrivée hier s’être surpris lui-même… Hallucinant… je vous dis pas à quel point j’ai hâte que mon Garmin qui affiche mes watts me surprenne…

Devant une telle performance qui relègue tous les concurrents, Pogacar compris, à de vulgaires figurants sur ce Tour de France, l’humour reste la meilleure explication. Et la palme revient à ce twitt d’un observateur inspiré du cyclisme:

Et c’est vers la fin de Domancy que je me suis aperçu que j’avais gardé mes tongs à la place de mes chaussures de vélo, c’est cocasse.

Jonas vingegaard, facon erwann Mingam

Rien à ajouter. Apprécions le spectacle. La Loze? Un vulgaire ruban tout plat pour Vinge aujourd’hui.

Le mec fait 60 kilos (avec les tongs), et il y a encore trois ans, y’avait que sa mère qui le connaissait. Vinge, un vrai extra-terrestre. D’ailleurs, y’a un petit quelque chose du sourire de Venom dans celui du Vinge, non?!

C’est dans la Loze que se jouera le Tour!

C’est un Tour de France très serré jusqu’ici cette année, 10 petites secondes d’écart au classement général entre les deux monstres des courses par étape, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, et ce après 15 étapes.

On peut trouver beaucoup, beaucoup d’analyses, de vidéos, de commentaires évoquant ce qui pourrait se passer d’ici à l’arrivée à Paris. Vingegaard ? Pogacar? J’ai pu lire et écouter tout et n’importe quoi hier.

On peut même entendre des analyses sur le port des gants par Pogacar, c’est dire… que voulez-vous, faut meubler le vide…

Pour moi, c’est très simple: contrairement à ce que beaucoup disent, le Tour ne se jouera pas aujourd’hui sur le chrono entre Passy et Combloux: trop court (22 kms), et la côte de Domancy n’est à la fois pas assez longue et pas assez sélective pour faire de grands écarts.

Bien sûr, avec 10 petites secondes à combler, Pogacar pourrait prendre le maillot jaune aujourd’hui. Mais il n’aura pas course gagnée pour autant, sauf accident bien sûr.

Pour moi, et certainement pour ceux qui l’ont déjà monté sur un vélo, le Tour de France se jouera ce mercredi entre Saint-Gervais Mont Blanc et Courchevel, sur les pentes cruelles du col de la Loze.

Une tuerie. Vraiment.

Du moment que vous quittez le haut de Méribel et entrez sur la piste cyclable qui monte au sommet de la Loze, c’est un enfer: 8 km atroces, des pentes très irrégulières, avec des ruptures de pente sans arrêt, un coup à 22%, un coup à 3%, et allez que ca recommence…

Dans un tel contexte, il est très, très difficile de trouver un rythme. Et le sommet est à 2300m d’altitude!

Sur mon 34-29 l’an dernier sur la Haute Route, j’ai souffert le martyr, comme tous les participants ce jour-là. Je compte sur les doigts d’une seule main les fois où j’ai eu envie de vomir sur une ligne d’arrivée, en 25 ans de compétition cycliste ; au col de la Loze, c’est passé très près.

Je vous prie de me croire, ce col est une tuerie. Les écarts seront conséquents: pour preuve, retournez voir les résultats de la 17e étape du Tour de France 2020, gagnée par Superman Lopez.

Je vous rappelle que mercredi, on abordera la Loze après les Saisies, le Cormet de Roseland, puis la longue montée depuis Moutiers vers LePraz, 149 kms pour laminer les organismes déjà fatigués puisque dans la 3e semaine du Tour, avant d’attaquer ces pentes terribles de la Loze. Il faudra être fort mentalement pour ne pas craquer dans le final ce jour-là!

Rendez-vous mercredi soir pour connaître le vainqueur du Tour 2023. L’étape du Markstein samedi prochain ne changera plus rien.

Overijse: quel cyclocross!

On s’est régalé hier dimanche sur la 6e manche de la Coupe du Monde de cyclocross, qui se déroulait à Overijse.

Un classique de la discipline.

Payez-vous les images de la course (ci-bas), le duel Pidcock-Vanthourenhout a été tout simplement magnifique jusqu’à la toute fin.

https://www.youtube.com/watch?v=x-h2zYSqyXM

Pris avec un pépin dès le départ, Pidcock s’est rapidement retrouvé… dernier de la course, les 42 autres coureurs devant lui.

Il a alors entamé une remontée spectaculaire, et était de retour aux avant-postes dès le 2e tour. Hallucinant. Technique et glissant, le parcours était toutefois bien large à de nombreux endroits, permettant les dépassements.

Dans le dernier tour, les deux athlètes étaient à bloc de chez à bloc, la moindre erreur et la course était perdue. Pidcock est revenu plusieurs fois très près de Vanthourenhout, sans pouvoir jamais lui ravir la première place.

Et c’est finalement Vanthourenhout qui a eu le dernier mot. Une grande victoire.

Toute une course!

Après Pidcock, le retour de Van Aert et Van Der Poel

Si le champion du monde Thomas Pidcock a donc fait sa rentrée sur les cyclocross ce week-end, on attend toujours le retour des deux tauliers du sport, Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel.

Sans ces trois là, un peu tristounet le cyclocross… j’aime bien Eli Iserbyt, mais ca fait un temps.

Van Aert et son équipe Jumbo Visma ont annoncé le programme sous-bois du champion belge: retour en course le 4 décembre prochain lors de la 8e manche de la Coupe du Monde à Antwerp. S’en suivra environ une quinzaine de cross, pour l’amener doucement en top condition pour son rendez-vous avec les Mondiaux de la discipline à Hoogerheide aux Pays-Bas début février.

Mathieu devrait quant à lui faire bientôt sa rentrée, certaines rumeurs évoquent le week-end prochain du côté de Hulst, avec lui aussi comme objectif principal les Mondiaux qui sont cette année chez lui. Il ne peut pas manquer ca!

Pidcock a cependant déjà annoncé qu’il ne défendrait pas son titre mondial, car il voudra alors se consacrer à la préparation de sa saison sur route. Dommage.

Les trois croiseront toutefois le fer, mais peut-être juste une ou deux fois, la première début décembre probablement.

Pogacar, parce que tout est bon à prendre

Surtout quant on a manqué son principal objectif de la saison, le Tour de France!

Du coup, Pogi a fait plaisir à tout son monde hier en remportant le GP cycliste de Montréal.

Pogi court toujours pour gagner et il est intéressant pour cela.

Et il a gagné hier en pleine maitrise de son art.

Autrement dit, il n’a pas raté son coup, et il a aussi assuré au niveau de ses coéquipiers qui ont donné durant toute la course pour lui permettre de jouer la gagne.

Comme d’hab, la sélection finale s’est faite « à la pédale » dans la dernière ascension de Camilien Houde.

Pogi n’a pas eu besoin de se débarrasser de ses compagnons d’échappée – Van Aert, Gaudu, Yates et Bagiolo – confiant qu’il était dans son sprint après 200 bornes d’une course usante.

Et comme il l’avait anticipé, il a pu battre Van Aert et les autres.

Ce dernier s’est bien battu, est allé au bout de l’effort. Rien à dire. Ses coéquipiers ne peuvent nourrir trop de regrets.

Mention très bien à David Gaudu aussi, impressionnant dans le final pour un « petit » gabarit.

Il n’a pas manqué grand chose à Bardet et Cosnefroy pour accrocher le bon wagon en haut de Camilien Houde. Ces deux-là peuvent nourrir des regrets.

Le premier Canadien est encore une fois Guillaume Boivin, 37e. Sur un tel parcours, c’est remarquable pour lui qui est plutôt sprinter. S’il connait une bonne intersaison durant les prochains mois, attention à lui l’an prochain!

Une autre qui doit rager, c’est Warren Barguil qui repart du Québec avec deux 10e places. Il tourne autour cette saison, mais ne parvient pas à en décrocher une belle. Frustrant pour lui.

Prélude aux Mondiaux

Assurément, plusieurs coureurs ont rassuré voire « mis la table » pour les prochains Mondiaux, en particulier Pogacar aujourd’hui, mais aussi Van Aert et Cosnefroy. Il faudra compter sur eux.

Il faudra aussi compter sur un certain Remco Evenepoel, qui a remporté hier le premier grand tour de sa carrière, la Vuelta. Evenepoel vient de passer dans une nouvelle dimension, et pourra prochainement aspirer au… Tour de France.

En attendant, il partagera la responsabilité du leadership de l’équipe de Belgique en Australie.

Avec les flammèches l’an dernier sur ces mêmes Mondiaux entre Van Aert et lui, j’ai bien hâte de voir comment ces deux-là vont s’entendre!

Cosnefroy à l’injection!!!

Quel spectacle hier dans la côte des Glacis lorsque Benoit Cosnefroy a attaqué ce qui restait alors du peloton principal au GP cycliste de Québec!

Ouf.

J’avais déjà lu que Cosnefroy était le « petit Alaphilippe » et j’en ai eu la preuve hier.

Une attaque foudroyante, et surtout imparable. Viens un moment où il y a une limite à la vitesse que tu peux monter une bosse. Cosnefroy l’avait probablement atteinte hier dans les Glacis.

Personne n’a pu embrayer dans sa roue.

Sur le haut, le plus dur restait à faire: tenir.

Ben il a tenu. Cosnefroy aura aussi bénéficié d’un dernier kilomètre décousu derrière lui, aucune équipe ne parvenant vraiment à assurer un train pour amener son sprinter vers la ligne.

Une TRÈS grande victoire du coureur français de 26 ans, assurément sa plus belle en carrière jusqu’ici.

Cosnefroy sera un sacré client des prochains Mondiaux.

Une course classique

Sinon, le GP de Québec a connu hier un scénario classique.

Une échappée matinale, avec un coureur de l’équipe canadienne, Carlson Miles d’Ottawa qui est allé assez loin tout en jouant les points du grimpeur. Bien fait.

J’ai été très surpris de voir parmi les 5 hommes devant un Damiano Caruso, pourtant d’un autre niveau. Caruso est logiquement allé le plus loin parmi les coureurs de la première échappée.

C’est avec 4 tours à faire que la course s’est vraiment lancée, mais trois équipes veillaient au grain: Intermarché, Jumbo-Visma et BikeExchange.

Visiblement, les Van Aert, Girmay et Matthews avaient donné des instructions.

Et parfois Pogi puisqu’on a aussi vu les UEA Team Emirates par moment.

Je pense qu’encore une fois, ce circuit de Québec et sa dernière ligne droite jusqu’à la ligne auront surpris bon nombre de coureurs: sur un tour, on se dit « pas de problème, c’est pas très difficile ».

Après cinq tours, aie, ca se complique.

Après huit, tu ne la trouves plus drôle.

Après 10 tours, ca pète de partout.

Après 14 tours, la grande lessive: ils n’étaient plus que 45 dans le peloton principal.

Et dans le dernier tour, c’est au mental que ca se joue.

Si Cosnefroy et Matthews n’ont pas pété hier dans le long faux-plat jusqu’à la ligne, Wout Van Aert a semblé le trouver un peu indigeste après 200 bornes: il rate le podium après avoir fait rouler son équipe toute la journée. Gageons qu’il sera revanchard à Montréal.

Les Canadiens

Hugo Houle n’était visiblement pas dans un grand jour, mais on l’excusera après une très grosse saison.

Carlson Miles, très bien dans l’échappée.

Matteo Dal-Cin et Pierre-André Côté se sont rendus jusque dans le final, très bien là encore. Il n’aura pas manqué grand chose à Côté pour finir avec le premier peloton devant, ce qu’a réussi à faire Guillaume Boivin au métier. Il est le premier coureur canadien classé.

Montréal dimanche

On remet ca dimanche avec les mêmes favoris, sur un parcours mythique et un peu plus difficile qu’à Québec.

Les enjeux des GP cyclistes de Québec et Montréal

Une belle partie du peloton WorldTour est au Québec depuis quelques jours pour les deux Grands Prix cyclistes de Québec (vendredi) et de Montréal (dimanche).

L’autre partie termine actuellement la Vuelta, où Remco Evenepoel pourrait signer sa première victoire sur un grand tour. Avec Roglic le poissard qui a bêtement chuté dans les derniers mètres de l’étape il y a quelques jours, on voit mal ce qui pourrait désormais empêcher le jeune prodige belge de la consécration. Enric Mas? Je n’y crois pas.

Peu importe, pour Québec et Montréal, le peloton s’amène avec quelques gros enjeux en toile de fond. Question de bien comprendre les stratégies de course qu’on risque de voir, il est utile de les rappeler.

Enjeu #1

D’abord et avant tout, la préparation des prochains Mondiaux, fin septembre, en Australie. Le parcours là-bas est casse-pattes, et beaucoup de coureurs peuvent nourrir des ambitions, surtout qu’un puncheur comme Alaphilippe, double tenant du titre, n’est pas au mieux.

Québec et Montréal, avec les bosses à répétition, c’est parfait pour amorcer la préparation finale, en situation de course.

Enjeu #2

La sélection et le leadership des équipes nationales.

Les Mondiaux sont une des rares courses pro à être disputées en équipes nationales. Il faut donc s’y faire sélectionner, et la question du leadership de l’équipe nationale se pose ensuite.

Pour beaucoup de coureurs sur les GP de Québec et Montréal, on voudra se mettre en évidence pour assurer sa sélection pour l’Australie, voire pour revendiquer un statut de coureur protégé lors de ces Mondiaux. Une sélection en équipe nationale est toujours une belle réalisation dans une carrière.

Ca sera l’occasion par exemple pour Guillaume Martin ou Warren Barguil de rassurer sur leur condition actuelle. Idem pour certains coureurs belges, italiens ou espagnols.

À noter que chez les Belges, les deux leaders pour les prochains Mondiaux ont déjà été annoncés: Wout Van Aert et Remco Evenepoel, qui d’autre? Les autres Belges voudront plutôt s’assurer d’une place en sélection nationale pour faire briller la Belgique en Australie.

Enjeu #3

Bien entendu, les points UCI en vue du renouvellement des licences WorldTour.

Gageons que des équipes comme Israel-Premier Tech, Bike Exchange, Lotto-Soudal, EF Education First, voire Cofidis et Arkea voudront marquer de précieux points. La lutte est serrée pour la 18e et dernière place permettant d’accéder au précieux graal, ces équipes devront être offensives.

Enjeu #4

Renouveler son contrat pour la saison prochaine!

Certains coureurs jouent gros en cette fin de saison, n’ayant pas encore renouvelé leur contrat en vue de 2023.

Antoine Duchesne à la Groupama-FDJ est dans cette situation.

Ils viseront donc de se mettre en évidence aux yeux de leur propre équipe, soit par un solide travail d’équipier, soit par une belle place sur la ligne d’arrivée.

En WorldTour, les places sont chères et les directeurs sportifs et managers d’équipe ne font pas dans le sentiment. Il s’agit donc, pour plusieurs coureurs, de ne pas rater leur mois de septembre et d’octobre afin de convaincre.

Enjeu #5

Une saison à sauver!

Si certains coureurs ne sont pas à risque de perdre leur contrat en vue de la saison prochaine, ils ont sous-performé en 2022 compte tenu de leur contrat actuel, de leur réputation et des attentes à leur endroit.

La fin de saison chez les pros, c’est aussi le moment où certains cherchent à « sauver » leur saison.

Un Greg Van Avermaet par exemple, assez inexistant cette saison pour AG2R-Citroen, compte tenu de son statut et de son salaire.

Un Jakob Fulgsang chez Israel-Premier Tech, ou Sep VanMarcke.

Jasper Stuyven chez Trek-Segafredo.

Enjeu #6

Les neo-pro.

Plusieurs coureurs du peloton de Québec et Montréal sont très jeunes (22 ans ou moins), et en sont à leur première année en WorldTour. Les deux courses sont des tests pour eux, ceci afin de mesurer leur progression et leur potentiel en vue des prochaines années. Les équipes voudront suivre de près leur performance, là encore en vue du renouvellement de leur contrat pour les prochaines années.

Enjeu #7

L’équipe canadienne!

Pour beaucoup de coureurs sur la sélection canadienne, il s’agit de se montrer, et de faire briller les couleurs de l’équipe nationale. Cyclisme Canada compte également là-dessus, c’est toujours une belle vitrine que de passer la première moitié de la course avec des maillots de l’équipe nationale dans l’échappée devant.

D’autres, comme Pier-André Côté ou Matteo Dal-Cin, joueront probablement plutôt une belle place à l’arrivée.

Le premier veut une place en WorldTour, le second veut sécuriser un contrat pro – n’importe lequel – en vue de la saison prochaine.

Un jeune coureur comme Carlson Miles est un candidat parfait pour l’échappée matinale à Québec.

Les favoris

Pour moi, un seul nom sort du lot: Wout Van Aert.

Il sera très difficile à battre, surtout à Québec. Si le sprint si spécial en faux-plat ascendant convient bien à Michael Matthews et Peter Sagan, il conviendra également parfaitement à un Wout Van Aert surpuissant cette saison.

Van Aert dispose d’une belle équipe à son service, et il se doit de rassurer la Belgique en vue des Mondiaux puisque Evenepoel remportera probablement la Vuelta.

Tadej Pogacar ne devra pas être sous-estimé, particulièrement à Montréal: d’un tempérament offensif, il est clair pour moi qu’il ne restera pas anonyme au sein du peloton durant les deux courses.

Aussi à surveiller, Michael Matthews bien sûr, il a déjà réalisé le doublé au Québec sur des circuits correspondant parfaitement à ses qualités.

Je vois bien un Matej Mohoric également, Alberto Bettiol ou Neilson Powless pour EF Education, Christophe Laporte, Luke Rowe et Adam Yates chez Ineos, Rui Costa ou encore Diego Ulissi chez UAE dépendemment de Pogi, ou encore Benoit Cosnefroy.

Autre attraction de ces deux courses, Biniam Girmay bien entendu! SVP, s’il gagne, ne lui offrez pas de bouteille de champagne sur le podium…

Hugo Houle superstar

Comme David Veilleux à une certaine époque, gageons que l’accueil du public québécois pour Hugo Houle sera remarquable et… bruyant sur les deux courses.

Et c’est très mérité. Il s’agit de l’heure de gloire d’Hugo, et considérant sa victoire d’étape sur le Tour de France, quoi de plus normal?

On espère qu’Hugo pourra se mettre en évidence, pourquoi pas en se glissant dans une échappée dans le final de Québec ou de Montréal? Gageons qu’il aura un statut de coureur protégé chez Israel-Premier Tech, ce qui devrait lui donner une certaine marge de manoeuvre.

La météo

Grand beau, assez chaud, peu de vent. Des conditions de course idéales!

Les revanches de cette Vuelta

La 77e édition du Tour d’Espagne s’élance ce vendredi d’Utrecht aux Pays-Bas, avec des revanches à prendre sur le sort ou sur certains adversaires pour beaucoup de coureurs. Et, pour beaucoup d’équipes, c’est la licence WorldTour 2023-2025 qui se joue!

C’est donc un très beau plateau qui s’aligne sur cette Vuelta.

Pas moins de six anciens vainqueurs au départ, un record: Alejandro Valverde, Vicenzo Nibali, Chris Froome, Simon Yates, Nairo Quintana (malgré son double-contrôle au Tramadol sur le Tour, ces contrôles ne constituant pas une infraction au code antidopage) et Primoz Roglic, vainqueur des trois dernières éditions.

Beaucoup d’autres coureurs de premier plan: Julian Alaphilippe le champion du monde qui prépare ses Mondiaux et son coéquipier Remco Evenepoel, Richard Carapaz, Tao Geoghegan Hart et Pavel Sivakov chez Ineos, Jay Hindley vainqueur du Giro en mai dernier, Ben O’Connor malheureux sur le Tour, Enric Mas, Louis Meintjes, Joao Almeida et Brandon McNulty chez UAE, Thibault Pinot, Miguel Angel Lopez, Fred Wright et Mikel Landa chez Bahrain, Hugh Carty et Esteban Chaves chez EF, Mike Woods en leader pour Israel-Premier Tech, bref, beaucoup de beau monde!!

Une quatrième victoire pour Roglic lui permettrait d’égaler le record de quatre victoires tenu par Roberto Heras, à une autre époque du cyclisme (début des années 2000).

Le parcours

Au menu de Messieurs les coureurs, 3 280 kilomètres entre Utrecht et Madrid qui sera rejoint le 11 septembre prochain.

Le parcours est très musclé en 2e et 3e semaine, avec une première arrivée en altitude lors de la 6e étape vers d’Al Pico Jano. C’est à ce moment que la course au maillot amarillo se lancera réellement.

Pas moins de… huit autres étapes sur les 15 restantes à ce moment de la course se termineront par une ascension, plus ou moins longue. Autrement dit, des étapes chaque fois au final difficile, compliqué, pouvant créer des écarts. Il faudra être très attentif tout le temps sur toutes ces étapes, ce sera très usant pour ceux qui ont des ambitions au général.

Beaucoup d’étapes font entre 160 et 190 kilomètres, de quoi user les organismes à la longue. Peu de répit.

Deux chronos, le premier jour et en milieu de Vuelta, lors de la 10e étape longue de 31 kilomètres.

Cinq étapes sont à surveiller de près, les 6e, 8e, 14e, 15e et 20e étapes.

Je pense que cette Vuelta se jouera lors des 14e et 15e étapes, deux étapes au profil similaire qui offrent une arrivée en altitude, la première à la Sierra de la Pandera, la deuxième à l’Alto Hoya de la Mora.

Les favoris, les enjeux

Encore malheureux sur le Tour cette année, Primoz Roglic s’est décidé pour la Vuelta seulement récemment. Si on ignore où en est sa réelle condition, il demeure le client principal de cette Vuelta et dispose d’une belle équipe à son service, avec notamment Kuss, Gesink et Dennis.

La réplique viendra d’abord de Richard Carapaz. Avec Roglic, c’est le plus doué physiquement sur cette Vuelta. Il sera également revanchard, ayant perdu le Giro en mai dernier aux mains de Jay Hindley. Carapaz a une saison à sauver!

Carapaz avait également terminé 2e derrière Roglic sur la Vuelta 2020, pour 24 petites secondes. Gageons qu’il s’en souviendra!

Cette Vuelta comporte plusieurs inconnus par ailleurs: Jay Hindley, après sa victoire sur le Giro plus tôt cette saison pourra aller jusqu’où?

Et le jeune prodige belge, Remco Evenepoel, qui se teste de nouveau sur un grand tour après son échec du Giro 2021?

Simon Yates, vainqueur en 2018, sera aussi un sérieux client. Il peut gagner.

Enfin, Mikel Landa et est « Superman » Lopez sont capables du meilleur comme du pire; à surveiller de près.

Les Movistar ont toujours la pression en Espagne, surtout Enric Mas qui se doit d’enfin justifier son statut. Valverde voudra réussir sa sortie par une belle victoire d’étape je suppose.

Les autres joueront aussi les victoires d’étape, sauf circonstances. Joao Almeida ne semble pas en grande condition actuellement, de son propre avis.

Enfin, misez quelques coups d’éclat de Julian Alaphilippe qui voudra certainement hausser sa condition sur les trois prochaines semaines, et se tester en vue des Mondiaux. Après plusieurs semaines compliquées, il est probablement très motivé à l’idée de reprendre la compétition!

Mike Woods

L’équipe Israel-Premier Tech a besoin désespérément de points UCI, et a très probablement demandé à Mike Woods de jouer une place au général. Si les 10 premiers sont jouables, le podium sera toutefois difficile selon moi.

Espérons surtout que Woods pourra jouer une victoire d’étape au moins; beaucoup d’étapes lui conviennent, avec toutes ces arrivées après une montée finale.

Jumbo-Visma, totale domination

Le Tour de France s’est conclu hier sur les Champs Élysées avec la 2e victoire d’étape de Jasper Philipsen, ce qui a bien dû faire plaisir à MVDP devant sa télévision, lui qui est passé au travers de sa Grande Boucle.

Quelques conclusions de ce Tour de France.

1 – La nouvelle dimension d’Hugo Houle

Entré dans l’histoire en devenant le 2e coureur canadien et le premier Québécois à remporter une étape du Tour, on mesurera à quel point Hugo est aussi entré dans une nouvelle dimension sur les prochains Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal.

Ca risque d’être de la folie!

24e à Paris au général, c’est une belle place plus que respectable également. Carton plein.

2 – Jumb0-Visma, la meilleure équipe de grands tours

Après les éditions 2020 et 2021 crève-coeur au niveau du général, la Jumbo-Visma s’est bien reprise cette année: on n’a vu qu’eux en juillet!

Six victoires d’étape, ca aurait pu être sept si Van Aert n’avait pas décidé de zapper le sprint des Champs Élysées. Je soupçonne que les Comm de la Jumbo-Visma ont influencé derrière, car déjà la veille, après le doublé Van Aert-Vingegaard, les questions fâcheuses n’avaient pas manqué de surgir…

3 – Vingegaard, combien de temps?

Comme personne ne l’a vu venir, on a du mal à imaginer la suite pour le coureur danois: vient-il d’ouvrir son compteur sur le Tour de France, où sa performance 2022 était due à un « état de grâce »? Pourrait-on voir Vingegaard gagner les deux ou trois prochains Tour de France?

4 – Pogacar reconnait son erreur

Je vous l’avais dit, Pogacar l’a reconnu hier à Paris: il a perdu le Tour en essayant de contrer seul toutes les attaques de Roglic et Vingegaard dans le col du Galibier, lançant lui-même quelques mines. Il a payé ses efforts dans le haut du Granon, quand toutes les lumières de son tableau de bord se sont allumées en même temps: rideau! Une erreur de jeunesse, il se console à Paris avec le maillot blanc.

Une chose est sûre: vous verrez la UAE Team Emirates très active sur la saison des transferts afin de renforcer leur formation pour 2023 et pouvoir mieux entourer Tadej Pogacar.

5 – Gaudu, mais pas de podium

Bardet, Pinot ont pu monter sur le podium du Tour, mais pas Gaudu, 4e et premier coureur français à l’arrivée. Il doit cette belle place en partie à ses équipiers, notamment Valentin Madouas, qui ont su l’épauler dans certains moments critiques. Une 4e place grâce au collectif!

6 – Woods et Boivin, la déception

Deux coureurs québécois à l’arrivée, Houle et Duchesne, mais pas de Woods ni Boivin, dernières victimes malheureuses de la Covid-19 la veille de l’arrivée à Paris. C’est vraiment pas de chance, terminer un Tour de France étant marquant dans une carrière de coureur cycliste professionnel.

Fin de Tour en apothéose pour les amateurs de cyclisme du Québec, Antoine Duchesne nous a régalé d’une belle petite échappée sur la plus belle avenue du monde! Merci Antoine!

7 – Les couacs

Lotto-Soudal et Caleb Ewan, assez inexistants sur ce Tour. Pour une formation qui doit marquer des points WorldTour, c’est un bilan très maigre en juillet.

Total-Énergies et Peter Sagan. On ne les a pas trop vu ces trois dernières semaines.

Astana, avec la nuance que Lutsenko termine dans les 10 premiers du général à Paris, 9e. Pouvez-vous simplement me nommer un autre coureur de cette équipe et qui était présent sur ce Tour?!

Movistar, Enric Mas n’a pas pu aller jusqu’à Paris. Les années Indurain et sa Banesto sont loin!

AG2R-Citroen. Merci Bob Jungels!

8 – Vitesse moyenne

42,026 km/h, soit le record absolu. Le précédent record « appartenait » à Lance Armstrong sur le Tour 2005, 41,654.

Autrement dit, vous avez bien vu: on a roulé plus vite que jamais sur ce Tour de France.

Évidemment, propre, car les études scientifiques montrent que les pneus tubeless offrent une résistance au roulement moindre que les pneus ou les boyaux…

9 – Tour de France féminin

Il est parti hier sur les Champs Élysées, et c’est un très belle nouvelle. Une semaine de course, qui nous amènera jusqu’à la Super Planche des Belles Filles dimanche prochain. Trois Canadiennes au départ, toutes Québécoises: Simone Boilard, Olivia Baril et Magdeleine Vallières. Toutes trois peuvent croire à une victoire d’étape!

Que du Jumbo-Visma!

Le Tour est plié: sauf accident ou chute, Jonas Vingegaard remportera ce Tour de France.

Il ramène aussi à Paris le maillot à pois.

Son co-équipier Wout Van Art, le maillot vert.

Carton plein chez Jumbo-Visma, qui ont aussi quatre victoires d’étape à ce jour. Ca pourrait être plus: Wout Van Aert demeure un gros client dans les prochains jours, tant au sprint que sur le dernier chrono.

Le podium final à Paris sera complété par Tadej Pogacar et Geraint Thomas.

Avant hier, on a vu un excellent Brandon McNulty se dépouiller pour placer son leader en orbite dans le final de l’étape. Si Pogacar est parvenu à battre au sprint Vingegaard, il n’a pas pu récupérer de temps sur le maillot jaune.

Hier dans la grande étape des Pyrénées, on a vu que du Jumbo-Visma durant l’étape, c’en était presque écoeurant. Wout Van Aert, Sepp Kuss en particulier ont évolué à un très haut niveau, lâchant tout le monde dans les cols. Ouf.

Je ne sais trop quoi penser devant le spectacle des derniers jours.

Je ne sais trop quoi penser de Jonas Vingegaard, insolent de facilité sur ce Tour. En juin 2021, il n’y avait que sa mère qui le connaissait. Treize mois plus tard, il s’apprête à gagner la plus prestigieuse course cycliste au monde, lui qui jusqu’ici n’a à peu près rien gagné dans sa carrière de coureur professionnel, ni même chez les amateurs.

Ce Tour de France sera probablement le plus rapide de l’histoire.

Des records de la sombre époque Pantani/Ullrich/Armstrong sont tombés, notamment dans la montée du col d’Azet avant-hier. On parle ici de Marco Pantani tout de même.

Hier, 36 de moyenne sur l’étape qui comportait 4000m de dénivelé. Hallucinant.

Il sera intéressant de notamment comparer la perf de Bjarne Riis – Monsieur 60% et un autre danois – sur Hautacam en 1996 et celle de Vingegaard hier.

Y’a pas à dire, du très, très haut niveau de la part de Pogacar certes, mais il a trouvé plus fort que lui: la Jumbo-Visma et Vingegaard, encore plus forts. C’est l’équipe archi-dominante de ce Tour de France.

Les analyses de puissance proposées par Frédéric Portoleau demeure d’une belle pertinence pour comprendre le cyclisme qu’on a sous les yeux.

Remarquable Gaudu

4e du général, mais à… 11 minutes du maillot jaune tout de même, le Français David Gaudu fait un Tour remarquable, et s’est bien battu en pouvant également compter sur un collectif intéressant, notamment un excellent Valentin Madouas.

Pour moi, c’est une des grandes perfs de ce Tour de France.

Romain Bardet a été plus à la peine en cette dernière semaine, régressant dans le classement. Presque rassurant…

Et malheureusement, on n’aura pas vu Thibault Pinot lever les bras. Il l’aurait mérité.

Les Canadiens

Fait remarquable, ils sont encore tous en course.

Hugo Houle a eu tout le succès qu’il mérite, encore devant hier, ouf, son niveau est exceptionnel.

Antoine Duchesne et Guillaume Boivin ont travaillé comme prévu pour leurs équipes respectives.

Petite déception pour Mike Woods qui n’a pu se distinguer dans les étapes accidentées, voire de montagne. Blessé sur chute en première semaine, ca l’a assurément handicapé. À ce niveau, tu te dois d’être à 110% pour faire quelque chose.

Lotto-Soudal sur la réserve

Les trois derniers du général hier étaient tous des coureurs Lotto-Soudal. Caleb Ewan n’a rien gagné jusqu’ici. Difficile Tour de France pour cette équipe, comme pour Astana qu’on a très peu vu.

Lopez et Astana (encore) dans la tourmente

Sale affaire.

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