Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2004 Page 2 of 3

Pot pourri !

Il y a tellement de nouvelles intéressantes dans le monde des pros qu’on ne sait plus par ou commencer ! Nous poursuivrons notre série sur les équipes 2004 dans les prochaines heures avec les équipes allemandes T-Mobile et Gerolsteiner, suivi de l’équipe italienne Saeco.

1 – Affaire Cofidis. Gaumont a été relâché, non sans avoir avoué certaines pratiques du milieu. On vous avait parlé de l’attitude Gaumont qu’on admire, lui qui assume toujours ses choix. Il a parlé de « l’usage et l’habitude » dans tout le peloton, y compris lors du Tour 2003. Il faut du courage pour oser parler ainsi, vu les sanctions possibles à son égard et l’omerta du milieu. Respect Gaumont ! et honte une fois de plus à tous les autres, surtout les responsables du Tour, qui essaient encore de sauver leur boulôt, leur réputation ou leurs épreuves en affirmant qu’il s’agit de « cas isolés » et que le monde du cyclisme va aujourd’hui beaucoup mieux… Nous verrons bien.

2 – Affaire Musseuw. Ca se poursuit en Belgique également. Dans ce procès cependant, les preuves apparaissent minces et on demeure pessimiste quant au réel impact de cette action en justice.

3 – l’US Postal a annoncé aujourd’hui la venue d’un gros sponsor en la compagnie de Silicon Valley AMD qui fabrique les fameux processeurs Athlon. OLN s’engage également dans l’aventure en produisant 13 émissions sur le fonctionnement de cette équipe. La Flamme Rouge l’avait annoncé il y a quelques jours.

4 – Cervelo s’est engagé pour 3 années supplémentaires avec CSC. Pourquoi pas? Cela assurera la présence de cette compagnie canadienne dans le peloton pro jusqu’en 2006.

5 – Un thésard en physiologie et biophysique de l’Université de Sherbrooke affirme que selon lui, Jeanson pouvait atteindre un taux d’hématocrite élevé en combinant trois éléments : un usage intensif d’une tente hypoxique, la déshydratation et un récent passage de la station assise à debout. Effectivement, c’est surement possible, et Madame Jeanson aura peut-être joué d’une extraordinaire malchance cette journée-là : après avoir passé une nuit comme toutes les autres depuis un an à 3500m d’altitude dans sa tente hypoxique, elle s’est levé complètement déshydratée de son contre-la-montre pourtant effectué trois jours avant (et rappelez-vous que nous sommes le matin de la course sur route des Mondiaux, alors que n’importe quel cadet sait qu’il est crucial de bien boire dans les jours précédents une course…) et a dô fournir un échantillon sanguin dans les instants, manque de pot, après s’être simplement levé de sa chaise… On croit rêver, mais ce serait probablement suffisant pour soulever un doute raisonnable dans la tête d’un juge… Dans ce contexte, vous comprenez tout le difficile travail des policiers pour rassembler des preuves solides qui résisteront à de telles hypothèses d’une succession incroyable (et statistiquement improbable voire impossible) d’événements!

6 – Du beau matos ici, les vélos Colnago et Pinarello des Landbouwkredeit et des Fassa Bortolo.

Pour les fans de l’US Postal

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Voici les premières photos directement du camp d’entrainement de l’US Postal qui se déroule présentement en Californie. On peut notamment y voir les nouveaux Trek Madone, dont la couleur est assez sobre merci !

Les équipes françaises en 2004

À la suite de notre série sur les équipes cyclistes en 2004, voyons un peu les équipes françaises en 2004 : Crédit Agricole, Cofidis, La Boulangère, Ag2r, Ragt-Semences et La Française des Jeux.

L’équipe Crédit Agricole de Roger Legeay, un vieux directeur sportif qui a prouvé son sérieux mais aussi son approche qui accorde beaucoup de liberté à ses coureurs (LeMond, Boardman, Vaughters avaient quasiment carte blanche dans leur préparation aux objectifs), manque cruellement d’un grand leader, Moreau, vieillissant, ayant depuis longtemps montré ses limites. Si l’équipe a perdu Voigt et O’Grady, elle accueille en 2004 des coureurs comme Patrice Halgand et A. Botcharov, excellents grimpeurs, B. Wiggins dont on ignore tout des limites et Damien Nazon le sprinter. Malgré ces arrivées, on doit cependant conclure dans le cas de Crédit Agricole à un affaiblissement général de l’équipe pour deux raisons, le vieillissement des coureurs comme Moreau d’une part et la perte d’O’Grady d’autre part. La Coupe de France apparaît comme le seul objectif à leur réelle portée et l’équipe devrait être assez inexistante sur la scène internationale.

C’est tout le contraire chez Cofidis qui prend du gallon avec l’arrivée d’Astarloa, champion du monde en titre, d’O’Grady, qui est désormais à maturité, de Casper le petit sprinter français et de Matthew White, équipier costaud (et donc utile à Astarloa…) sur les Classiques. Si l’équipe est actuellement au prise avec une sale affaire de dopage qui pourrait vouloir dire l’arrêt pur et simple si le réseau mis à jour touchait un nombre important de coureurs, on peut croire que 2004 sera une grande année pour ce groupe sportif qui arrive à maturité. Millar et Moncoutié, grands espoirs, sont désormais arrivés au stade ou ils doivent assumer des responsabilités et gagner des courses. Astarloa devrait bien faire dans les Classiques, sauf si le désormais légendaire « mauvais sort » du champion du monde frappe encore en 2004. O’Grady, Vasseur, Farazjin, Gaumont et Lelli sont d’autres excellents équipiers qui connaissent leur métier à fond, pouvant même gagner si l’opportunité se présente. Dans le cas d’O’Grady, on attend carrément (et depuis longtemps!)une grande victoire sur une des Classiques du printemps.

On accueille, chez Brioches La Boulangère en 2004, un gros canon en Joseba Beloki dont on pourra se surprendre du choix vu la faiblesse relative de l’équipe par ailleurs. On est loin du soutien que l’équipe ONCE pouvait offrir à Joseba chez La Boulangère! Car hormis le grand espoir français (mais modeste lorsqu’on se place dans le contexte international) Sylvain Chavanel, force est d’admettre que le reste de l’effectif est plutôt composé de bons coureurs nationaux (Lefevre, Beneteau, Geslin, Hary, Pichon, Renier, Voeckler et Rous, vieillissant). Seul point positif en dehors de Beloki, l’effectif est relativement jeune et n’a donc pas encore atteint son plein potentiel.

Chez Ag2R, on continue petit, avec des objectifs modestes. Seul transfert d’importance, on accueille en 2004 Jean-Patrick Nazon, le sprinter vainqueur sur les Champs-Élysées en juillet dernier. Un bien gros pari sachant qu’hormis cette victoire, le frérot de Damien n’a pas gagné grand chose dans sa carrière. Astarloza (un jeune) et Brochard (vieillissant, mais avec de beaux restes) sont les têtes d’affiche de ce groupe sportif qui ne pourra pas trop rivaliser sur la scène internationale, malgré sa présence en D1. L’espoir Andy Flinckinger (vainqueur du GP de Plouay en 2003) est prometteur, certain l’annonçant (trop vite?) comme le prochain Jalabert français. Encore jeune, on peut penser qu’il est encore loin de la maturité et 2004 devra être l’année de la confirmation ou rien. Quant à Agnolutto, vainqueur du Tour de Suisse il y a quelques années, oubliez ca !

Ragt-Semences était présentée aux médias aujourd’hui. Née des cendres de Jean Delatour (on est pas fâché de voir disparaître cet affreux maillot des pelotons!), l’équipe et les ambitions sont modestes. Essentiellement français, les coureurs les plus connus sont Christophe Rinero, maillot à pois du Tour 1998, Eddy Seigneur, vainqueur sur les Champs-Élysées en 1994 et Guillaume Auger. Le programme de courses est français, tourné vers les épreuves de la Coupe de France. Pourquoi pas ?

La Française des Jeux, au contraire, se donne, comme Cofidis, les moyens de rivaliser sur la scène internationale, notamment avec son fort contingent d’Australien : Cooke, McGee, Renshaw et Wilson. Cooke et McGee devraient, en 2004, confirmer leurs excellents résultats de 2003 et pourront rivaliser dans la cour des grands, notamment dans les sprints. Par ailleurs, la Française possède en Sandy Casar un réel espoir français dont on ignore tout des limites et qui fait penser à Jalabert à ses débuts. Ajoutez l’autre excellent espoir Philippe Gilbert et vous comprenez que Marc Madiot, excellent meneur d’hommes mais très exigeant, prépare aussi l’avenir. Madiot s’appuie également sur Mengin et Robin, de vieux routiers, afin de transmettre le métier aux plus jeunes et donner l’exemple.

En conclusion, Cofidis, par son effectif international et ses deux champions du monde, est l’équipe française la plus susceptible de briller à l’échelle internationale. Suivent dans l’ordre La Française des Jeux sur un pied d’égalité avec La Boulangère, suivi du Crédit Agricole, d’AG2R et de Ragt-Semences. Tout cela est sans compter bien sôr sur les effets du suivi longitudinal imposé par la Fédération Française de Cyclisme, assurément le plus sévère actuellement du peloton. La traversée du désert du cyclisme français n’est donc pas terminée, et une fois Virenque (qui court dans une équipe belge…) parti, les espoirs reposeront essentiellement sur Chavanel et Casar. Aie.

Gaumont et Vasseur en garde à vue!

On apprend aujourd’hui que les coureurs de Cofidis Philippe Gaumont et Cedric Vasseur ont été interpellés à leur arrivée en sol français de leur camp d’entrainement espagnol.

L’enquête progresse donc et on quitte le domaine des inconnus pour entrer dans celui de personnalités plus médiatiques. Soulignons que Gaumont n’est pas le premier venu en matière de dopage, ayant servi de nombreuses suspensions au cours de sa carrière. Il assume d’ailleurs ce fléau du sport avec une surprenante honnêteté, décriant le système dans lequel, pour lutter à armes égales, il faut faire comme les autres selon lui.

Bref, voilà l’équipe Cofidis touchée de plus en plus au coeur et on se demande bien ou tout cela s’arrêtera-t-il ?

Team CSC

Nous poursuivons notre série sur les équipes de la saison 2004 avec CSC, une équipe danoise menée par le surprenant Bjarne Riis qui, avec Johan Bruyneel, représentent les stars des nouveaux et jeunes directeurs sportifs.

Riis avait en effet réussi à remotiver, en 2001, un Laurent Jalabert rompu depuis de nombreuses années aux habitudes de l’équipe ONCE de Manolo Sainz. Jalabert allait, en 2001 et 2002, ramener deux « grimpeurs » sur le Tour de France, performance ô combien remarquable pour un coureur qui, au début de sa carrière, ramenait plutôt le vert à Paris…

L’an dernier, il amenait Tyler Hamilton à une nouvelle dimension, l’aidant à remporter Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Romandie ainsi qu’une étape du Tour et la 4e place à Paris.

S’il a perdu Hamilton, Tafi et N. Jalabert durant l’intersaison, Riis et CSC ont néanmoins été agressifs et recrutés pour 2004 Michele Bartoli, Bobby Jullich, Ivan Basso, Frank Hoj, Jorg Jaksche, Max Sciandri et Jens Voigt, excusez un peu. Riis se spécialise visiblement dans le relancement de carrière chez des coureurs vieillissants ayant peu gagné depuis deux ans (sauf Bartoli et Basso), voire 10 ans (Sciandri !).

Bref, une belle équipe sur le papier, très internationale, ce qui lui posera un défi supplémentaire, celui de faire co-habiter tout ce joli monde. Chez CSC en 2004, on parlera italien, danois, anglais, allemand, autrichien, norvégien, etc! Bartoli devrait être présent sur les classiques, bien épaulé par Sciandri, Hoj, Voigt (un bon abri), Arvesen, Hoffman, Peron et Michaelsen qui peuvent espérer tirer leur épingle du jeu si le leader faiblit. Sur les grands tours, Sastre et Basso s’échangeront probablement le leadership, épaulés en montagne par Luttenberger.

Et Jullich qui, s’il retrouve son niveau de 1998, pourrait jouer les leaders de remplacement…

Ca roule en Australie !

Première étape hier au Tour Down Under, la grande messe des Australiens. Victoire au sprint de Robbie McEwen, mais force est d’admettre qu’en battant Kemna, Renshaw et Brown, on est encore loin des sprints royals avec Petacchi, Cipollini et Zabel. Attendons donc pour voir si McEwen retrouvera en 2004 la forme qu’il avait en 2002, année ou il avait remporté le maillot vert sur les Champs-Élysées.

C’est l’équipe de Marc Madiot La Française des Jeux qui fait figure d’épouvantail sur cette épreuve avec McGee, Cooke, Renshaw, Wilson et Vogondy. Preuve que les choses ne vont jamais tout-à-fait comme on le prévoyait, ils ont perdu avant même que le Tour commence McGee, victime d’un empoisonnement alimentaire toujours très suspect (rappellez-vous l’affaire PDM en 1991 sur le Tour de France…). La centrifugeuse aurait-elle rendu son verdict ?!

Par ailleurs, notons que Matt Wilson est le nouveau champion australien sur route, en réalisant une bien jolie course. N’oublions pas que ce coureur a vaincu un cancer des ganglions il y a à peine un an, comme quoi il n’y a pas qu’Armstrong pour vaincre cette saloperie.

Fassa Bortolo

L’équipe Fassa Bortolo, qui occupe présentement la première place du classement par équipe de l’UCI, a été présentée aux médias il y a quelques jours. Malgré les départs de Bartoli et de Basso, deux excellents coureurs, force est d’admettre qu’on demeure impressionné par la qualité et la profondeur de cette équipe dirigée par le maître absolu des directeurs sportifs, GianCarlo Ferreti. Voyez un peu :

– Petacchi est devenu en 2003 le meilleur sprinter du monde et s’il lui sera difficile de faire aussi bien en 2004, on peut penser qu’il engrangera encore de nombreuses victoires dont certaines dans le registre des classiques (Milan-SanRemo, Paris-Tours sont à sa portée…).

– Qui sait jusqu’ou un Aitor Gonzales retrouvé pourrait aller ? Gageons que Ferreti saura le remettre en selle rapidement car avec ce dernier, on ne passe guère plus qu’une saison sur le flanc… Et ce Gonzales, impressionnant en 2002, pourrait surprendre en 2004.

– S’il y a quelqu’un pour remettre VDB dans le droit chemin, c’est bien Ferreti. Le pari est osé, mais s’il y parvient, VDB peut tout gagner. S’il s’écrase, c’est alors carrière terminée. On aime l’audace de Ferreti, et le sérieux retrouvé de VDB ces jours-ci. Une ou deux classiques du printemps sont assurément à sa portée.

– Pozzato. Un coureur de demain avec de gros moyens. Il continuera son apprentissage auprès des meilleurs, mais il peut déjà espérer en remporter une belle en 2004.

– Flecha. Un bon équipier qui peut à l’occasion gagner des courses.

– Cancellara. Un dragster. Les prologues et les CLM courts ne devraient plus lui résister longtemps.

– Danielson. Le coureur de demain, qui entame chez Fassa Bortolo un excellent apprentissage. Il peut être la surprise en 2004 et nous découvrirons assurément l’étendue de son registre en cours de saison.

– Frigo. Peut-être vieillissant, mais il a de sacré beaux restes. Un coureur fiable, qui peut remporter de belles courses par étape (Tour de Suisse, Tirreno-Addriatico, etc.).

Bref, hormis T-Mobile, on ne voit pas qui d’autre présente un aussi beau contingent de coureurs rompus à tous les exercices, permettant à Fassa Bortolo de couvrir le terrain des classiques et des grands tours en 2004, tout en préparant demain avec Danielson et Pozzato. Et avec Ferreti derrière la barre, qui sait toujours aller chercher le maximum de ses coureurs, gageons que la Fassa Bortolo sera encore impressionnante en 2004. Une bien belle équipe, qui roule sur du bien beau matos (cycle Pinarello).

Présentation des équipes, la suite

Le bal des présentations d’équipe se poursuit avec, ces jours derniers, Landbouwkrediet-Colnago, Fassa Bortolo, Crédit Agricole et CSC qui ont été présentées aux médias. La Flamme Rouge aura des textes sur ces équipes au cours de la semaine, à commencer aujourd’hui par Landbouwkrediet-Colnago.

À la vue des deux dernières années, on ne peut qu’être séduit par cette équipe Landbouwkrediet-Colnago dont le leader incontesté est Popovytch. La formation bénéficie de bases solides au niveau de ses sponsors engagés à long terme comme de sa direction (les ex-coureurs pros Baffi et Saligari entre autres). De toute évidence, on cherche à poursuivre la montée en puissance après une belle troisième place au Giro l’an dernier grâce à Popovytch.

Sur ce dernier, personne ne sait où il s’arrêtera tant ses aptitudes semblent énormes. Agé de seulement 24 ans, polyvalent et doté d’une maturité et d’une modestie impressionnantes, il est peut-être (probablement) le prochain champion des grands tours. Franchissant les étapes vers le sommet petit-à-petit mais avec une grande constance, il peut prétendre dès cette année remporter le Giro.

Hormis Popovytch, et conscients d’un effectif modeste et jeune en 2003, les dirigeants ont cherché à recruter des vieux briscards en 2004 afin de montrer le métier aux plus jeunes: c’est ainsi que Jacky Durand et Tom Steels sont venus rejoindre Dierckxsens, dans l’objectif certes de couvrir le terrain des classiques mais aussi de transmettre leur expérience.

Bref, on a l’impression que Landbouwkrediet-Colnago est peut-être la grande équipe de demain qui continuera encore, en 2004, de franchir sereinement les étapes vers le sommet. Surtout qu’on est également allé chercher l’impressionnant champion du monde moins de 23 ans Serguey Lagutin, preuve qu’on vise, au sein de cette formation, le long terme. La grande surprise en 2004 pourrait fort bien venir de cette formation.

Cyclists for Dean

Le moins qu’on puisse dire c’est que le candidat à l’investiture démocrate aux États-Unis Howard Dean fait une campagne originale en ce sens qu’il utilise comme jamais vu auparavant le web pour aller chercher des appuis. Dean a même son site web pour les cyclistes, appelé cyclistsfordean.

On y raconte que Dean est un « cyclist advocate » ou un « recreational cyclist » sensible aux enjeux du cyclisme urbain. Si jamais il devient Président des États-Unis un jour, on tremble déjà pour les réseaux de dopage !

Présentation des équipes

La fin du mois de janvier est intéressante en ce sens qu’on peut découvrir les équipes 2004 à l’occasion de leur présentation officielle. Après T-Mobile au début janvier, c’était au tour des équipes Brioches-La Boulangère, Rabobank, Phonak et Cofidis d’être lançées officiellement cette semaine. Demain, c’est le Crédit Agricole qui sera présenté aux médias, suivi RAGT Semences- MG Rover le 21 janvier, de AG2R le 27 janvier et de La Française des Jeux le 28.

Peu de changement chez Rabobank si ce n’est que l’ancien excellent coureur Erik Breukink a rejoint l’équipe en tant que directeur sportif. S’il lui sera difficile de remplir les souliers de Jan Raas, limogé de façon surprenante fin 2003, Breukink bénéficiera toutefois de son excellente notoriété auprès des coureurs vu son excellent palmarès qui, rappelons-le, comprend une troisième place lors du Tour 1990. Pas sôr que Breukink pourra obtenir en 2004 de meilleurs résultats qu’en 2003 aux vues d’un effectif vieillissant (Boogerd, Dekker, Leipheimer, Wauters, Den Bakker, De Jongh, têtes d’affiches, ont tous passé 30 ans…).

Chez Phonak, on a été très agressif ces derniers mois afin de recruter des coureurs de premier plan : Hamilton, Sevilla, Camenzind, N. Jalabert, excusez un peu. Bref, une bien belle équipe sur le papier, avec une direction toutefois plus faible (Urs Freuler, Alvaro Pino, Jacques Michaud et René Savary). Hamilton sera le seul leader pour le Tour, ce qui a le mérite d’être clair pour les autres coureurs.

Chez Cofidis, l’année commence bien mal avec son soigneur polonais récemment placé en tole dans l’affaire de dopage qui pourrait, selon un article de l’Équipe, toucher, à terme, plus de 30 coureurs pros… Mais on est encore plus géné pour l’équipe RAGT-Semences qui devra faire son lancement officiel en gérant de forts soupçons de traffic de substances interdites pour un de ses coureurs. Pas le meilleur moyen, pour des nouveaux sponsors, de prendre confiance dans le cyclisme et de se forger une image positive…

Pantani

On savait déjà que Marco Pantani était au bord de la retraite. Son père, qui a répondu à quelques questions de journalistes de la Gazzetta Dello Sport, confirme qu’il y a qu’une chance sur dix pour qu’on revoit Marco sur un vélo en 2004. Le Romagnol, âgé de tout juste 34 ans, aurait grossi de 15 kg.

Ces propos n’ont pas été confirmé par son attaché de presse de longue date Manuela Ronchi qui confirme cependant que Marco « cherche la motivation » pour remonter sur un vélo.

La Flamme Rouge est un grand fan de Pantani qui demeure un des rares grimpeurs à avoir pu faire trembler les plus grands. On regrette toutefois de constater que Marco entretient l’incertitude autour de lui et de son avenir. Il nous semblerait normal qu’il annonce à ses fans fidèles ses intentions pour l’année à venir.

On regrettera amèrement que le monde du sport en ai fait un exemple dans la lutte contre le dopage lui qui n’était ni plus ni moins dopé que les autres. Il était cependant le moins bien outillé côté moral pour affronter ce genre de pression…

Bartoli au départ de l’Enfer du Nord !

Michele Bartoli a annoncé sur son site web vouloir prendre le départ de Paris-Roubaix en 2004, ce qui constituera une première pour ce coureur davantage habitué aux Ardennaises, i.e. Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.

Excellent coureur de Classiques, Bartoli est à l’aise sur des terrains vallonnés, ponctués de montées sèches. Il a d’ailleurs épinglé un Het Volk (2001), un Tour des Flandres (1996), deux Liège-Bastogne-Liège (1997 et 1998), une Flèche Wallonne (1999), une Amstel Gold Race (2002) et deux Tours de Lombardie (2002 et 2003), courses au profil accidenté. Peu à l’aise dans les contre-la-montre, on peut raisonnablement se demander ce qu’un tel coureur peut espérer sur l’Enfer du Nord ou la puissance est de mise sur un terrain plat et afin de passer les pavés. Les risques de blessures sont importants et pourraient compromettre sa participation aux Ardennaises la semaine suivante.

Si on ne peut que se réjouir de voir un tel champion au départ de l’Enfer du Nord, on demeure sceptique sur ses chances de briser le top 5 car plus que jamais, cette course est une affaire de spécialistes. Misez plutôt Musseuw, Boonen, Hincapie, Van Petegem, Wesemann, Paolini, O’Grady, Bruylands ou encore Mattan, Knaven ou Tafi !

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