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Les équipes françaises en 2004

À la suite de notre série sur les équipes cyclistes en 2004, voyons un peu les équipes françaises en 2004 : Crédit Agricole, Cofidis, La Boulangère, Ag2r, Ragt-Semences et La Française des Jeux.

L’équipe Crédit Agricole de Roger Legeay, un vieux directeur sportif qui a prouvé son sérieux mais aussi son approche qui accorde beaucoup de liberté à ses coureurs (LeMond, Boardman, Vaughters avaient quasiment carte blanche dans leur préparation aux objectifs), manque cruellement d’un grand leader, Moreau, vieillissant, ayant depuis longtemps montré ses limites. Si l’équipe a perdu Voigt et O’Grady, elle accueille en 2004 des coureurs comme Patrice Halgand et A. Botcharov, excellents grimpeurs, B. Wiggins dont on ignore tout des limites et Damien Nazon le sprinter. Malgré ces arrivées, on doit cependant conclure dans le cas de Crédit Agricole à un affaiblissement général de l’équipe pour deux raisons, le vieillissement des coureurs comme Moreau d’une part et la perte d’O’Grady d’autre part. La Coupe de France apparaît comme le seul objectif à leur réelle portée et l’équipe devrait être assez inexistante sur la scène internationale.

C’est tout le contraire chez Cofidis qui prend du gallon avec l’arrivée d’Astarloa, champion du monde en titre, d’O’Grady, qui est désormais à maturité, de Casper le petit sprinter français et de Matthew White, équipier costaud (et donc utile à Astarloa…) sur les Classiques. Si l’équipe est actuellement au prise avec une sale affaire de dopage qui pourrait vouloir dire l’arrêt pur et simple si le réseau mis à jour touchait un nombre important de coureurs, on peut croire que 2004 sera une grande année pour ce groupe sportif qui arrive à maturité. Millar et Moncoutié, grands espoirs, sont désormais arrivés au stade ou ils doivent assumer des responsabilités et gagner des courses. Astarloa devrait bien faire dans les Classiques, sauf si le désormais légendaire « mauvais sort » du champion du monde frappe encore en 2004. O’Grady, Vasseur, Farazjin, Gaumont et Lelli sont d’autres excellents équipiers qui connaissent leur métier à fond, pouvant même gagner si l’opportunité se présente. Dans le cas d’O’Grady, on attend carrément (et depuis longtemps!)une grande victoire sur une des Classiques du printemps.

On accueille, chez Brioches La Boulangère en 2004, un gros canon en Joseba Beloki dont on pourra se surprendre du choix vu la faiblesse relative de l’équipe par ailleurs. On est loin du soutien que l’équipe ONCE pouvait offrir à Joseba chez La Boulangère! Car hormis le grand espoir français (mais modeste lorsqu’on se place dans le contexte international) Sylvain Chavanel, force est d’admettre que le reste de l’effectif est plutôt composé de bons coureurs nationaux (Lefevre, Beneteau, Geslin, Hary, Pichon, Renier, Voeckler et Rous, vieillissant). Seul point positif en dehors de Beloki, l’effectif est relativement jeune et n’a donc pas encore atteint son plein potentiel.

Chez Ag2R, on continue petit, avec des objectifs modestes. Seul transfert d’importance, on accueille en 2004 Jean-Patrick Nazon, le sprinter vainqueur sur les Champs-Élysées en juillet dernier. Un bien gros pari sachant qu’hormis cette victoire, le frérot de Damien n’a pas gagné grand chose dans sa carrière. Astarloza (un jeune) et Brochard (vieillissant, mais avec de beaux restes) sont les têtes d’affiche de ce groupe sportif qui ne pourra pas trop rivaliser sur la scène internationale, malgré sa présence en D1. L’espoir Andy Flinckinger (vainqueur du GP de Plouay en 2003) est prometteur, certain l’annonçant (trop vite?) comme le prochain Jalabert français. Encore jeune, on peut penser qu’il est encore loin de la maturité et 2004 devra être l’année de la confirmation ou rien. Quant à Agnolutto, vainqueur du Tour de Suisse il y a quelques années, oubliez ca !

Ragt-Semences était présentée aux médias aujourd’hui. Née des cendres de Jean Delatour (on est pas fâché de voir disparaître cet affreux maillot des pelotons!), l’équipe et les ambitions sont modestes. Essentiellement français, les coureurs les plus connus sont Christophe Rinero, maillot à pois du Tour 1998, Eddy Seigneur, vainqueur sur les Champs-Élysées en 1994 et Guillaume Auger. Le programme de courses est français, tourné vers les épreuves de la Coupe de France. Pourquoi pas ?

La Française des Jeux, au contraire, se donne, comme Cofidis, les moyens de rivaliser sur la scène internationale, notamment avec son fort contingent d’Australien : Cooke, McGee, Renshaw et Wilson. Cooke et McGee devraient, en 2004, confirmer leurs excellents résultats de 2003 et pourront rivaliser dans la cour des grands, notamment dans les sprints. Par ailleurs, la Française possède en Sandy Casar un réel espoir français dont on ignore tout des limites et qui fait penser à Jalabert à ses débuts. Ajoutez l’autre excellent espoir Philippe Gilbert et vous comprenez que Marc Madiot, excellent meneur d’hommes mais très exigeant, prépare aussi l’avenir. Madiot s’appuie également sur Mengin et Robin, de vieux routiers, afin de transmettre le métier aux plus jeunes et donner l’exemple.

En conclusion, Cofidis, par son effectif international et ses deux champions du monde, est l’équipe française la plus susceptible de briller à l’échelle internationale. Suivent dans l’ordre La Française des Jeux sur un pied d’égalité avec La Boulangère, suivi du Crédit Agricole, d’AG2R et de Ragt-Semences. Tout cela est sans compter bien sôr sur les effets du suivi longitudinal imposé par la Fédération Française de Cyclisme, assurément le plus sévère actuellement du peloton. La traversée du désert du cyclisme français n’est donc pas terminée, et une fois Virenque (qui court dans une équipe belge…) parti, les espoirs reposeront essentiellement sur Chavanel et Casar. Aie.

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3 Commentaires

  1. Un cycliste bronchiteux asthmatique

    Force est de constater que les soucis connus au debut des annees 90 avec le manque d’equipe francaises dans le peloton ont disparu depuis quelques annees. Il semblerait que le velo attire a nouveau depuis plusieurs annees les sponsors francais. C’est un bien quand on pense qu’il a failli ne rester plus que deux ou trois equipes professionnelles francaises au debut des annees 90.

    Mais meme si le nombre d’equipe est important, il est necessaire de s’inquieter sur l’etat du peloton francais. En effet, sur le strict point de vue qualitatif, il faut reconnaitre que la France n’est plus la grande nation qu’elle a ete dans le passe. Qu’est devenue cette nation qui pesait de tout son poids sur les classiques, le Tour ou les championnats du monde? On se souvient aisement encore voir l’equipe de France cadenasser le peloton des mondiaux conjointement avec les equipes italienne et suisse. Ou encore de l’equipe Casino qui remporte plus de 70 victoires dans une saison devancant la tres grande Mapei!! Ca ne remonte pas si loin apres tout. Malheureusement, la qualite relative du peloton francais a chute dans le grand bain international.

    Certains avancent l’explication du suivi longitudinal. Pourquoi pas. Mais dans ce cas, comment expliquer le bon niveau international des coureurs etrangers courant dans les equipes francaises, qui sont eux aussi sujets au suivi longitudinal? Et que dire des coureurs francais a l’etranger? Pourquoi ces resultats quand meme plus significatifs de la part de ces coureurs par rapport aux coureurs francais des equipes francaises? Je m’interroge. S’agit-il d’un probleme dans la formation des jeunes? Un probleme de grinta? Se cachent-ils derriere le pretexte du suivi longitudinal pour expliquer et se complaire dans leur manque de performance? Je ne le sais, meme si ces raisons interviennent toutes a leur niveau.

    Quoi qu’il en soit, il y a un vrai probleme de performance du peloton francais. Et l’absence de resultats probants dans les classiques et les grands tours (je parle du classement general et non des victoires d’etapes ou des classements annexes) en est la cinglante preuve.

  2. Un cycliste bronchiteux asthmatique

    Force est de constater que les soucis connus au debut des annees 90 avec le manque d’equipe francaises dans le peloton ont disparu depuis quelques annees. Il semblerait que le velo attire a nouveau depuis plusieurs annees les sponsors francais. C’est un bien quand on pense qu’il a failli ne rester plus que deux ou trois equipes professionnelles francaises au debut des annees 90.

    Mais meme si le nombre d’equipe est important, il est necessaire de s’inquieter sur l’etat du peloton francais. En effet, sur le strict point de vue qualitatif, il faut reconnaitre que la France n’est plus la grande nation qu’elle a ete dans le passe. Qu’est devenue cette nation qui pesait de tout son poids sur les classiques, le Tour ou les championnats du monde? On se souvient aisement encore voir l’equipe de France cadenasser le peloton des mondiaux conjointement avec les equipes italienne et suisse. Ou encore de l’equipe Casino qui remporte plus de 70 victoires dans une saison devancant la tres grande Mapei!! Ca ne remonte pas si loin apres tout. Malheureusement, la qualite relative du peloton francais a chute dans le grand bain international.

    Certains avancent l’explication du suivi longitudinal. Pourquoi pas. Mais dans ce cas, comment expliquer le bon niveau international des coureurs etrangers courant dans les equipes francaises, qui sont eux aussi sujets au suivi longitudinal? Et que dire des coureurs francais a l’etranger? Pourquoi ces resultats quand meme plus significatifs de la part de ces coureurs par rapport aux coureurs francais des equipes francaises? Je m’interroge. S’agit-il d’un probleme dans la formation des jeunes? Un probleme de grinta? Se cachent-ils derriere le pretexte du suivi longitudinal pour expliquer et se complaire dans leur manque de performance? Je ne le sais, meme si ces raisons interviennent toutes a leur niveau.

    Quoi qu’il en soit, il y a un vrai probleme de performance du peloton francais. Et l’absence de resultats probants dans les classiques et les grands tours (je parle du classement general et non des victoires d’etapes ou des classements annexes) en est la cinglante preuve.

  3. Un cycliste bronchiteux asthmatique

    Force est de constater que les soucis connus au debut des annees 90 avec le manque d’equipe francaises dans le peloton ont disparu depuis quelques annees. Il semblerait que le velo attire a nouveau depuis plusieurs annees les sponsors francais. C’est un bien quand on pense qu’il a failli ne rester plus que deux ou trois equipes professionnelles francaises au debut des annees 90.

    Mais meme si le nombre d’equipe est important, il est necessaire de s’inquieter sur l’etat du peloton francais. En effet, sur le strict point de vue qualitatif, il faut reconnaitre que la France n’est plus la grande nation qu’elle a ete dans le passe. Qu’est devenue cette nation qui pesait de tout son poids sur les classiques, le Tour ou les championnats du monde? On se souvient aisement encore voir l’equipe de France cadenasser le peloton des mondiaux conjointement avec les equipes italienne et suisse. Ou encore de l’equipe Casino qui remporte plus de 70 victoires dans une saison devancant la tres grande Mapei!! Ca ne remonte pas si loin apres tout. Malheureusement, la qualite relative du peloton francais a chute dans le grand bain international.

    Certains avancent l’explication du suivi longitudinal. Pourquoi pas. Mais dans ce cas, comment expliquer le bon niveau international des coureurs etrangers courant dans les equipes francaises, qui sont eux aussi sujets au suivi longitudinal? Et que dire des coureurs francais a l’etranger? Pourquoi ces resultats quand meme plus significatifs de la part de ces coureurs par rapport aux coureurs francais des equipes francaises? Je m’interroge. S’agit-il d’un probleme dans la formation des jeunes? Un probleme de grinta? Se cachent-ils derriere le pretexte du suivi longitudinal pour expliquer et se complaire dans leur manque de performance? Je ne le sais, meme si ces raisons interviennent toutes a leur niveau.

    Quoi qu’il en soit, il y a un vrai probleme de performance du peloton francais. Et l’absence de resultats probants dans les classiques et les grands tours (je parle du classement general et non des victoires d’etapes ou des classements annexes) en est la cinglante preuve.

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