Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2004 Page 1 of 3

Domina Vacanze

La présentation récente de l’équipe italienne Domina Vacanze a permis à Cipollini de s’exprimer quant à ses projets en 2004. Exit l’ambition de devenir champion olympique en poursuite individuelle à Athènes, et ca devient franchement inquiétant et dommage de voir ce champion revenir constamment sur sa parole depuis quelques années. Cipo a certes toujours beaucoup parlé, mais il assumait jusqu’à peu.

Il visera donc, en 2004, Milan-SanRemo une nouvelle fois (vainqueur en 2002) ainsi que le Giro, ou une belle bataille (et un bon spectacle pour nous) l’attend contre Petacchi. Il formule également le souhait de disputer le Tour de France. Et là, on peut carrément pouffer de rire puisque son équipe, en D2 rappelons-le, ne compte personne d’autre comme vedette à part lui. Rappelons également que Cipo n’avait pas été selectionné pour le Tour 2003 en étant pourtant le champion du monde en titre… Bref, Cipo rêve une fois de plus en couleur (un peu comme Pantani depuis 3 ans) et il faudrait que bien des circonstances soient réunies en 2004 pour le voir sur le Tour.

L’équipe Domina Vacanze est en effet faible : seuls Colombo et Scarponi sont un peu connus hormis Cipollini. Seul point positif, le départ de Lombardi a été compensé par le retour au bercail de Gian-Matteo Fagnini, le poisson-pilote par excellence de Mario dans les sprints, après 2 ans d’exil chez Telekom. Ces deux-là se connaissent si bien qu’ils peuvent faire des sprints victorieux les yeux fermés. Mais les deux coureurs vieillissants, même en unissant leur force et leur expérience commune, pourront-ils rivaliser avec la toute puissante Fassa Bortolo de Petacchi dans les sprints ?

Domina Vacanze accueille aussi en 2004 l’américain David Clinger, un transfert de la défunte équipe américaine Prime Alliance. On doute fort cependant que Clinger ait fait là un bon choix si ce n’est celui de pouvoir courrir quelques courses sur le continent européen. Et il risque fort de se sentir très isolé dans un environnement essentiellement italien, fort différent de la mentalité américaine.

Bref, il ne faudra pas attendre grand chose de cette équipe en 2004 qui accueille, soulignons-le, 5 néo-pros. Tout dépendra, en gros, de la condition et de la motivation de Cipollini. S’il est en forme, de même que Fagnini, quelques victoires d’étape au sprint sur le Giro sont à leur portée, guère plus.

Le site web vaut toutefois la visite, c’est carrément impressionnant, surtout la page d’accueil !

Tour of Wellington

L’équipe canadienne offre une belle performance actuellement au Tour de Wellington, une épreuve par étape disputée en Nouvelle-Zélande.

L’équipe canadienne est composée d’Eric Wholberg, Charles Dionne, Dominique Perras, Corey Lange et Peter Wedge. Ils ont terminé 2e dans la première étape, un CLM par équipe de 7km, n’étant battu que par une équipe australienne spécialiste de ce genre d’épreuve.

Hier matin, Wholberg remportait la première demi-étape du 2e jour, et plus tard dans la journée, c’était autour de Charles Dionne de gagner la deuxième demi-étape. Pour ce dernier, c’est un retour au premier plan après une difficile année chez Saturn en 2003, notamment en raison de blessures à répétition.

Sachons toutefois relativiser car la compétition n’est pas des plus fortes sur cette épreuve. Les Canadiens sont assurément parmi les plus connus sur la scène internationale dans ce peloton, ce qui nous permet de dire qu’ils sont simplement à leur place. C’est toutefois agréable de les voir gagner, et La Flamme Rouge espère qu’ils pourront déloger le Néo-Zélandais Heath Blackgrove actuellement en tête. S’ils traversent avec succès les étapes d’aujourd’hui et de demain, Wohlberg aura une bonne chance dans le CLM individuel de 17 km dans quelques jours.

Tour Down Under – Le bilan

La Flamme Rouge n’avait pas encore pris le temps d’analyser les résultats du Tour Down Under remporté le week-end dernier par l’Australien Patrick Jonker (UniSA) qui mettait là fin à sa carrière professionnelle de bien belle façon. Voici un excellent article, très court, de notre collègue Raphaël pour ceux voulant en savoir plus sur Jonker et sa carrière.

Ce qu’il faut probablement retenir de ce Tour Down Under est la prestation d’une part de McEwen (deux victoires d’étape) et de Cooke (une victoire d’étape), régulièrement vus aux avant-postes et dont la condition physique semble satisfaisante. De bonne augure pour le début, très bientôt, de la saison européenne et les kilomètres faits en Australie seront sans l’ombre d’un doute utiles pour tout de suite être dans le coup sur le vieux continent.

On aura également été impressionné par deux jeunes, le premier étant Mark Renshaw, de La Française des Jeux. Une belle trouvaille de Marc Madiot à n’en point douter, et qui possède une belle pointe de vitesse, ce qui sera utile à Cooke. Toujours dans le coup même après plusieurs jours de course, il semble posséder une maturité surprenante pour un néo-pro né en 1982 (21 ans!!!). L’autre, c’est Philippe Gilbert (une victoire d’étape), qui remporte le prix du meilleur jeune sur ce Tour Down Under. Déjà rompu à l’Europe, ce Gilbert surprendra en 2004, c’est certain, lui qui était dans le coup lors de la grosse étape de l’épreuve australienne.

Bref, Madiot tient en ces deux jeunes de bien beaux espoirs et c’est avec grand intérêt que nous les suivrons en 2004 sur la scène européenne.

Liberty Seguros

La nouvelle formation Liberty Seguros de Manolo Saiz a été présentée aujourd’hui à Madrid. Au total, une vingtaine de coureurs essentiellement espagnols composent l’effectif avec deux objectifs clairs en 2004 : gagner le Tour et la Vuelta.

Si Saiz a perdu Beloki au profit de La Boulangère (et on peut raisonnablement se demander si Joseba a fait un bon choix hormis le fait de passer à la caisse), il récupère en fin d’année dernière Heras, qui soutient facilement la comparaison. Et avec dans les rangs des coureurs comme les frères Gonzales de Galdaneo, Nozal, Serrano et Vandevelde, l’équipe tient bien la route pour les grands tours.

Pour Heras, ca passe ou ca casse sur le Tour. Il a démontré par le passé être en mesure de remporter le Tour, lui qui tient deux succès dans la Vuelta. Rappelez-vous, c’était d’ailleurs pour ca qu’Armstrong l’avait fait venir dans son équipe… Heras sait comment gagner, ce qui n’est pas forcément le cas de Beloki. Il aura en 2004 deux atouts dans son jeu : d’une part Manolo Saiz, excellent préparateur, excellent motivateur et excellent directeur sportif tout court. D’autre part, il connaît très bien l’US Postal et son leader Armstrong pour avoir passé 3 saisons à ses côtés. Il sera donc à même de décoder son principal adversaire l’an prochain sur le Tour afin de l’attaquer au moment le plus propice. Excellent grimpeur, le CLM de l’Alpe d’Huez, dont certaines pentes sont à 10-12%, le favorisera davantage que le parcours en 2003.

Le surprenant Nozal devra confirmer en 2004 sa Vuelta 2003. Difficile, très difficile de savoir jusqu’ou il ira. On peut néanmoins penser qu’il sera un équipier de choix aux côtés d’Heras, tout comme Alvaro Gonzales de Galdaneo, lui-aussi avec un excellent registre sur les épreuves de trois semaines. Excellent au CLM, ce dernier peut en effet ajouter une intéressante corde à l’arc de Manolo Saiz.

Serrano est pour sa part un équipier pas assez valorisé pour le travail, titanesque, qu’il peut abattre sur les courses. Un des coureurs les plus sous-évalué du peloton, mais ca, Manolo l’a compris…

Pour le reste, Hruska écumera probablement quelques CLM tout en aidant dans le CLM par équipe à bien placer son leader. Baranowski est un vieux briscard rompu à tous les métiers du peloton, et apportera son expérience à l’équipe. Pour les autres, difficile à dire…

Bref, Manolo s’est monté une bien jolie équipe qui a un bon coup à jouer sur le Tour et la Vuelta. Il faut toutefois déplorer dans cette équipe le manque de coureurs pour les courses d’un jour. Manolo est pourtant un habitué de ces épreuves, lui qui a été au coeur des années Jalabert… Le connaissant, gageons qu’il recrutera en 2005 des coureurs pour les Classiques mais en attendant, on le verra peu ce printemps en Belgique et dans le Nord de la France. Il devra se contenter d’une présence sur les épreuves par étape espagnoles.

Nous n’avons pas pu trouver une image du nouveau maillot. Si quelqu’un trouve un site web qui l’affiche, merci d’en informer La Flamme Rouge.

“Il existe un problème”

Un mot : éloquent. La Flamme Rouge souligne le sérieux et surtout la lucidité de l’AMA.

Euskaltel-Euskadi – Pays Basque

L’équipe espagnole Euskaltel – Euskadi a connu une belle progression ces dernières années et a étonné l’an dernier avec les succès d’Iban Mayo et plus encore d’Haimar Zubeldia sur le Tour. Cette équipe est intéressante en ce sens qu’elle est modeste mais a réussi à tenir tête aux grosses armadas du peloton sur des courses majeures. Comme quoi gros budget n’égale pas toujours gros résultats.

Supportée par des milliers d’afficionados espagnols, principalement basques, l’équipe Euskaltel-Euskadi est aussi celle du peuple, du peuple basque qui n’hésite pas à franchir la frontière lors du Tour et venir par hordes dans les Pyrénées françaises supporter leurs coureurs qui sont alors transcandés par un tel soutien. Le vélo à l’ancienne en quelque sorte, à l’émotion, comme du temps des équipes nationales… Il demeure même encore possible pour le commun des mortels de supporter financièrement l’équipe en faisant parvenir un don sur ce site.

La presque totalité des coureurs sont donc espagnols, basques même. Iban Mayo est certainement le plus connu d’entre eux et le leader affirmé de l’équipe. Rappelons qu’en 2003 il réussit à faire fléchir Armstrong sur les pentes du Galibier dans le Dauphiné pour remettre ça 4 semaines plus tard dans le Tour sur celles de l’Alpe d’Huez. Prodigieux grimpeur, il est confronté au choix de ces coureurs uniques : améliorer en 2004 ses contre-la-montre au risque de perdre sa vélocité dans la montagne, ou au contraire chercher à améliorer encore davantage ses qualités de grimpeur pour aller chercher plus de temps sur ses adversaires en montagne. Virenque a choisi, sans succès, la première option en 1997, Pantani avec succès la deuxième à la même période. Quoi qu’il en soit pour Mayo, il est probablement avec Heras et Simoni parmi les tous meilleurs grimpeurs du peloton actuel et espérons qu’il fera encore de belles envolées en 2004.

Zubeldia a étonné en 2003, et 2004 sera l’année de la confirmation attendue. Plus doué dans le CLM que Mayo, il pourrait encore surprendre en 2004 et arrive à pleine maturité (27 ans). On imagine encore mal ses réelles limites.

David Etxebarria aura pour sa part de nouveau la responsabilité de mener la charge sur les Ardennaises, lui qui a déjà terminé sur le podium de Liège-Bastogne-Liège (en 2000). On craint fort qu’il soit toutefois très isolé dans le final de ces courses encore une fois, ses équipiers n’ayant pas la stature pour l’épauler sur de telles épreuves dans le nord de l’Europe (frileux, les petits espagnols!).

L’équipe pourra certainement encore compter sur Roberto Laiseka, certes vieillissant (34 ans) mais toujours efficace en montagne pour lancer Mayo ou Zubeldia. Quant aux autres, hormis Florès, c’est l’inconnu.

Bref, une belle équipe qui roule encore « à l’émotion », celle de tout le peuple basque. Aupa Euskaltel-Euskadi! Et le maillot est bien réussi, unique en tout cas…

Respect Gaumont !

La Flamme Rouge vous a déjà fait part de son respect pour Philippe Gaumont, un coureur certes pas plus propre que bien d’autres mais dont le franc parler nous impressionne et force l’admiration. Gaumont vient à nouveau de clairement dire ce que tout le monde sait, mais refuse de dire par craintes de représailles ou pour ne pas miner leur principale (unique) source de revenus. Gaumont, lui, a choisi de dire les choses telles qu’elles se passent.

Selon lui, 90% des coureurs pros ne sont peut-être pas clairs, à commencer par lui-même puisqu’il a avoué avoir eu recours à des substances dopantes. Comment faire autrement, affirme-t-il, dans un système profondément pourri, ou la pression (directe ou indirecte, c’est pareil) des sponsors s’ajoute à celle des dirigeants qui veulent, chose normale, obtenir des résultats ? Il confirme également ce qu’on savait déjà, c’est-à-dire que les contrôles sont facilement contournables.

Bref, si le cyclisme viendra à changer, c’est par des mecs comme Gaumont qui parlent, qui dénoncent les choses tels qu’elles sont, tout en avouant faire partie, pour l’instant, du système. Leur crédibilité est en ce sens différente de celle d’un Christophe Bassons ou d’un Gilles Delion par exemple, qui étaient à l’extérieur de ce système.

Bravo Gaumont, vous avez tout notre respect.

À ces propos s’ajoutent ceux de Bruno Roussel, directeur sportif de Festina au moment de l’affaire 1998, qui parle du passage d’un dopage « vertical » (organisé et structuré au sein d’une équipe) à un dopage « horizontal » (à travers plusieurs équipes au même moment). ll affirme que les événements de 1998 auront changé les façons de faire des coureurs face au dopage, notamment face à l’approvisionnement. Un article vraiment intéressant et à ne pas manquer.

Alessio-Bianchi et Bodysol

L’équipe Alessio-Bianchi s’est renforçée en vue des Classiques en 2004, avec l’acquisition d’Andrea Tafi, de Magnus Backstedt et de Scott Sunderland. L’équipe a toutefois perdu Dufaux qui est allé rejoindre son copain Virenque chez Quick Step. Pour le remplacer, l’équipe comptera sur la maturité croissante de Pellizotti dont on dit beaucoup de bien, malgré ses faibles succès jusqu’ici. Avec Fabio Baldato pour les sprints, avec Pietro Caucchioli dans les courses à étapes, avec Cristian Moreni sur les courses d’un jour et avec Andrea Noe pour les étapes de montagne, l’équipe apparaît polyvalente même si on regrettera la présence d’un grand leader pouvant galvaniser tout ce joli monde mais généralement second couteau.

Bref, une belle équipe qui jouera la carte de la surprise en 2004, et qui voudra profiter des occasions lorsqu’elles se présenteront, notamment sur le Giro. À noter également le changement de cycles, l’équipe délaissant De Rosa pour rouler en 2004 sur Bianchi.

On est par ailleurs impressionné par l’équipe belge Relax-Bodysol qu’il faut voir comme l’équipe développement de la puissante Quick-Step. Née de la fusion entre l’équipe espagnole Relax-Colchon-Fuenlabrada et l’équipe belge Bodysol-Brustor, et dans laquelle Patrick Lefevere a un important mot à dire, l’équipe Bodysol en 2004 est essentiellement composée de jeunes, voire tout jeunes, coureurs pros qui pourront, de par le statut en D2 de l’équipe, déjà accéder à quelques très belles épreuves du calendrier international.

Le vétéran espagnol Santiago Blanco est là pour transmettre son expérience aux plus jeunes et garantir certains résultats en cours de saison sur les courses à étapes. Le même rôle, mais sur les Classiques d’un jour, a été confié à Nico Mattan. Car hormis ces deux là, il y a peu de coureurs connus dans cette équipe. À noter et à surveiller cependant le néo-pro belge Johan Van Summeren, une machine à pédaler bourrée de talent et qui a terminé 2e de la course sur route des moins de 23 ans aux Mondiaux d’Hamilton après avoir écumé les courses amateur en Belgique. Un très grand espoir donc pour la Belgique, et qui fera son apprentissage chez les pros dans une très bonne équipe.

L’équipe utilisera en 2004 les vélos Ridley, peu connus jusqu’ici.

De la pub!

Vous aurez peut-être remarqué la présence au bas de la colonne de droite de certaines publicités ciblées obtenues via le serveur google. Rassurez-vous, La Flamme Rouge est loin de vouloir devenir un site à but lucratif ! Il s’agit simplement d’un service offert par Google qui permet, chaque fois que quelqu’un clique sur une annonce, d’engranger quelques sous, ceci dans l’unique but de défrayer les coôts associés au fonctionnement du site (achat du nom de domaine, hébergement du site, etc.).

Et s’il devait y avoir surplus, ce serait investi dans la mise online du pool de cyclisme !

Cofidis suite

Devant l’ampleur de la crise entourant l’équipe Cofidis, certains coureurs ont décidé de parler aux journalistes pour dire que le dopage dans cette équipe n’est pas organisé à grande échelle comme il a pu l’être chez Festina en 1997 et 1998 par exemple. Les deux David, Millar et Moncoutié ainsi que Vasseur ont en effet cru bon de donner un coup de pouce à leur patron François Migraine qui doit trouver le temps bien long en ce moment.

Vous trouverez deux articles engagés très intéressants sur les propos de Vasseur chez notre collègue Raphaël des Chroniques du vélo. À ne pas manquer, surtout qu’on est plutôt d’accord avec lui.

On vous entend d’ici : qu’est ce que La Flamme Rouge pense de tout ca ? Et bien en toute franchise, on a aucun problème à croire Vasseur et Moncoutié quant ils affirment que le dopage n’est pas généralisé et organisé chez Cofidis. Nous sommes même convaincu qu’ils disent la vérité. On pense que ces coureurs sont relativement (Vasseur) propres (Moncoutié) car leurs performances depuis quelques années le laissent entendre. Moncoutié en particulier est un coureur qu’on respecte beaucoup, capable de numéros en montagne totalement électrisants et admirables. Il nous donne la chair de poule, David, quand il est devant un peloton qui se déchaîne, sans succès, pour le ramener. Voilà un coureur courageux, dur au mal, qui fait le métier à fond, et pour la bonne raison : il aime ca. Comme lui, nous n’aimons pas que d’autres, moins propres, salissent ce sport et ses perfs personnelles. Parce que David, après avoir fait un grand numéro lors d’une étape, il est très souvent inexistant les jours d’après. Que voulez-vous, l’organisme humain doit récupérer… Alors bien sôr, il n’est « que » 13e du Tour 2002 et… 43e cette année.

Il y a des 43e place qui valent bien des places dans les dix premiers…

Affaire Cofidis ? On peut certainement penser que les coureurs (de n’importe quelle équipe) impliqués dans ce réseau sont plus nombreux qu’on le laisse pour l’instant croire, mais il ne faut pas généraliser, c’est évident. Ca permettra de resserer un peu plus les contrôles et d’augmenter la peur du gendarme en vue de la saison 2004. En ce sens, on rejoint François Migraine qui déclarait que si ca pouvait aider à nettoyer un peu le sport, alors toute cette affaire ne serait pas vaine.

Non, ce qui nous dérange dans ce sport, c’est les perfs bétonnées, les mecs qui roulent à 40 de moyenne jours après jours, sans jamais aucun signe de fatigue, dans des cols à 10%, et qui doivent freiner pour prendre les lacets en montant. Je suis certain que vous voyez de qui (ils sont nombreux) je veux parler…

Saeco Macchine Per Caffe 2004

On poursuit notre série sur les équipes pro 2004 avec la Saeco, une des vieilles équipes du peloton puisque le sponsor principal y est présent depuis le début des années 1990.

Le recrutement d’inter-saison a été faible chez Saeco qui a vu davantage de coureurs la quitter (Astarloa, Quaranta, Sacchi, Zanini, Sheffer pour ne nommer que les plus grosses pertes) que de coureurs se joindre à l’équipe (le prometteur jeune talent Petrov et Manzzoleni étant probablement les plus connus). Il faut par conséquent conclure à un affaiblissement général de l’équipe, même si l’effectif 2004 donnera clairement plus de responsabilités à DiLuca, ce qui pourrait être une bonne chose, lui qui se doit désormais d’endosser et d’assumer un rôle de grand leader.

Simoni sera toujours le leader sur les grands tours (Giro et Tour à son programme en 2004, mais il a montré, dans le passé, ne pas avoir les ressources nécessaires pour doubler deux grands tours avec succès dans la même saison…). Les équipiers sont suffisemment costauds pour l’épauler efficacement sur ces épreuves et un troisième Giro semble à sa portée, même s’il devra composer, tout comme Lance sur le Tour, avec la montée en puissance des jeunes, en premier lieu Popovytch.

DiLuca assumera le leadership sur les Classiques montagneuses comme les Ardennaises, avec un Celestino en leader de remplacement. Pour DiLuca, qui tarde à réellement en gagner des belles, c’est l’année cruciale : ou il assume chez Saeco, ou il devra changer d’air en 2005.

Celestino est certainement un coureur sous-évalué dans le peloton, probablement du fait de son inconstance. En forme, ce coureur peut toutefois gagner de grandes courses et 2004 pourrait le voir revenir au premier plan.

La signature de Petrov, un jeune coureur de 25 ans, double (CLM et route) champion du monde des moins de 23 ans en 2000 (il a donc ré-édité 2 ans plus tard chez les hommes l’exploit de Jeanson chez les femmes), champion russe du CLM en 2002 et vainqueur du Tour de l’Avenir la même année, est certainement un bon coup pour l’avenir et l’environnement italien devrait mieux convenir à ce coureur que celui de l’Espagne ou il a un peu perdu son temps (mais seulement un an) chez Banesto en 2003. Un coureur à surveiller de près.

Bref, l’équipe Saeco tient toujours la route en 2004 avec Simoni, DiLuca et Celestino en tête d’affiche. En l’absence d’un grand sprinter cependant, le nombre de victoires sera moindre qu’en l’époque de Super-Mario. Il sera intéressant de voir les progrès de Petrov dans ce nouvel environnement, pour peu que Simoni et DiLuca le prennent sous leurs ailes.

Nous poursuivrons dès demain la série avec les équipes Alessio-Bianchi (Italie), Euskaltel-Euskadi (Espagne) et Relax-Bodysol (Espagne).

Les équipes allemandes

Depuis une dizaine d’années, le cyclisme allemand s’est beaucoup développé, surtout grâce à la présence de l’équipe Deutsche Telekom (désormais T-Mobile) et de deux grands champions, Erik Zabel et Jan Ullrich.

En 2004, l’Allemagne comptera deux équipes en D1, la sur-puissante T-Mobile et Gerolsteiner. Pour T-Mobile, dont la présentation a récemment eu lieu, La Flamme Rouge a déjà commenté cette dream team du vélo. Mais parce que ça sonne doux aux oreilles, on remet ça une autre fois, pour le plaisir : Aerts (une Flèche Wallonne), Aldag (super-équipier), Botero (champion du monde du CLM en 2002), Evans (beau Giro 2002), Guerini (vainqueur à l’Alpe d’Huez en 2001), Ivanov (pas un manche sur les Classiques), Kessler (prometteur), Klier (vainqueur en 2003 d’une semi-classique au printemps), Kloden (un Paris-Nice), Nardello (une Coupe du Monde en 2003), Savoldelli (vainqueur du Giro 2002), Ullrich (vainqueur du Tour 1997, 4 fois 2e, champion olympique, champion du monde du CLM), Vinokourov (quelle saison 2003 !), Wesemann (un Paris-Roubaix lui semble promis) et Zabel (3 Milan San Remo, 4 maillots vert et j’en passe…). A-l-l-u-c-i-n-a-n-t.

Chez Gerolsteiner, l’inter-saison a été plutôt tranquille, avec le recrutement de seulement 5 coureurs, dont les plus connus sont Beat Zberg, Danilo Hondo et Sven Montgomery. Pour le Suisse Zberg, désormais un vieux routier, on passe à la caisse en vue de la sortie prochaine en capitalisant sur une excellente fin de saison 2003 qui l’avait notamment vu très actif lors des Mondiaux d’Hamilton. C’est un bon coureur qui peut à tout moment en décrocher une belle sur les Classiques. Hondo devrait bien remplir son rôle d’équipier infaillible auprès de ses leaders, mais on doute qu’il parviendra à sortir complètement de l’ombre. Montgomery a montré pour sa part beaucoup de potentiel en montagne sur le Giro et le Tour dans le passé proche mais a raté sa saison 2003. Espérons qu’un changement d’air saura le relancer et il pourrait surprendre en 2004.

Sinon, l’équipe continuera de compter sur le coureur low-profile par excellence du peloton, Davide Rebellin, toujours placé mais rarement vainqueur. Sa constance à être dans les 10 premiers au classement UCI est étonnante, lui qui ne monopolise pourtant pas les médias par ses victoires ! Totschning, excellent grimpeur, pourra l’épauler sur les Ardennaises et endosser des responsabilités sur le Giro ou la Vuelta. Les hommes-chrono Peschel, Pollack et Rich continueront pour leur part d’écrémer les CLM de courtes distances, mais il ne faut pas compter sur eux pour emmener le leader lorsque ca grimpe, voir pour passer les ponts de chemin de fer.

Bref, une belle équipe que la Gerolsteiner, capable de bons coups sur certaines courses internationales ciblées, mais on regrettera un recrutement timide durant l’inter-saison qui n’a pas su leur donner un grand leader nécessaire pour passer la vitesse supérieure.

Le maillot 2004, renouvellé, nous apparaît cependant très réussi !

Page 1 of 3