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Alaf, à l’instinct!

Ouf, quelle course hier!

On s’en souviendra longtemps. Notamment parce qu’une page de l’histoire du cyclisme s’y est écrit, comme on s’en doutait.

Méga-performance de Julian Alaphilippe. C’EST UN GÉANT!

Pour les livres, « Alaf » est devenu le premier coureur français à conquérir deux fois le titre mondial sur route. C’est le 7e coureur de l’histoire à réaliser l’exploit de défendre avec succès le titre acquis un an plus tôt.

Alaf a surtout gagné avec panache. Solo d’une part, en faisant tout péter à la pédale d’autre part. Pas une victoire à l’économie, ca c’est clair!

Il a surtout couru à l’instinct, faisant même fi des consignes du DTN Thomas Voeckler dans le final.

Il a attaqué plusieurs fois tout seul, c’est son instinct qui a parlé. Mais il m’a fait peur le con.

Thomas voeckler, 26 septembre 2021, journal le monde

Il m’a fait peur à moi-aussi.

Sur ses deux premières attaques à 58 et 49 kms de l’arrivée, j’ai cru à la grosse erreur, surtout qu’il sortait chaque fois isolé. Trop tôt, trop loin, trop de beau monde derrière… Il a eu le mérite de ne pas insister trop longtemps, voyant qu’il ne creusait pas.

Il a remis ca au km 21 (bien assisté à ce moment par un excellent Valentin Madouas), avant de porter la dernière estocade à 17 kms de la ligne. Ces deux dernières attaques étaient parfaites compte tenu du déroulement de la course juste avant. Il était alors clairement le plus fort et gagne un peu de la même façon que sur les Mondiaux 2020.

Remarquable équipe de France, discutable équipe de Belgique…

Selon moi, la victoire d’Alaf hier est aussi celle de toute l’équipe de France, qui a peut-être réalisé la course parfaite, se jouant de l’équipe de Belgique très habilement.

Cosnefroy a mis le feu aux poudres à… 180 kms de l’arrivée, créant du mouvement parmi les formations favorites. Evenepoel n’a pas pu résister à se porter devant sur cette accélération, et entre ce moment et le km 26 où il a finalement rendu les armes, il a prouvé son manque d’expérience au plus haut niveau: rouler comme un dingue devant fonctionne chez les amateurs, pas chez les pros!

Mais respect quand même pour la démonstration d’Evenepoel: quelle force!! C’est hallucinant ce coureur. On entendra beaucoup parler de lui encore, surtout s’il perfectionne ses trajectoires en descente de col et apprend un peu plus les rudiments de la tactique de course chez les professionnels.

Remco devant, les Français ont chaque fois laissé faire, profitant habilement du travail des autres et les laissant user de leurs forces.

Et chaque fois qu’une phase de course se terminait, qui relançait? Les Français! Cosnefroy, Madouas… et Alaphilippe bien sûr. Bien joué!

Les Belges se sont dispersés, surtout Evenepoel: imaginez une minute s’il avait gardé ses forces pour les 20 derniers kilomètres pour épauler Van Aert, plutôt que de se dépenser à amener comme une brute le groupe de tête pendant de nombreux kilomètres (en gros, entre les kms 45 et 26) dans le final? Ca servait à quoi? Éviter un retour du groupe de derrière? On s’en foutait, lâchés une première fois, ces coureurs l’auraient été une seconde fois!

Dans les 15 derniers kms, derrière Alaphilippe parti et les quatre coureurs intercalés, ne restait plus personne pour rouler dans le groupe Van Aert – Colbrelli – Van Der Poel. Un Evenepoel efficace dans ce groupe aurait stimulé la chasse, et aurait probablement incité les deux Italiens (Colbrelli, Nizzolo) qui restaient à ce moment à contribuer avec les deux Belges.

L’autre erreur des Belges, c’est une fois Evenepoel rangé, pourquoi Van Aert n’a-t-il pas marqué à la culotte Alaf? Il savait ce dernier en jambes, il avait attaqué trois fois plus tôt! Et si Van Aert jouait la carte de l’arrivée au sprint, c’était très risqué: Colbrelli était bien présent, et lui aussi disposait d’un équipier (Nizzolo) pour l’amener.

Bref, les Belges, qui n’ont aucun coureur sur le podium – qui l’eu crû avant le départ?! – n’ont qu’eux à blâmer selon moi. Ils ont été bien aveuglés par l’équipe de France qui signe un Mondial collectif exceptionnel. Les Belges ont voulu contrôler la course façon « rouleau compresseur », ca n’a pas fonctionné.

Enfin, on dira encore que Mathieu Van Der Poel était clairement un ton en dessous de son niveau habituel hier, ne pesant en rien sur la course. Dans sa forme habituelle et avec son tempérament d’attaquant, je pense qu’un MVDP n’aurait pas laissé filer Alaf aussi facilement.

Tom Pidcock, lui, nous a tous surpris, étant un actif du final. Lui aussi paye probablement son inexpérience tactique dans ce genre de course chez les pros ainsi que son isolement, l’équipe du Royaume-Uni ayant été décimée tôt dans la course.

Probable révélation de ces Mondiaux, l’Américain Neilson Powless, 25 ans, devant quasiment toute la journée et ne ménageant pas ses efforts. J’ai été soufflé par le niveau du vainqueur plus tôt cette saison de la Classica San Sebastian. Et mine de rien, avec Valgren, les Education First occupent les 3e et 5e places de ces Mondiaux hier!

Guillaume Boivin, une course de ouf!

Pour les fans de cyclisme canadiens et québécois, on se souviendra longtemps de ces Mondiaux en raison de l’exceptionnelle 17e place de Guillaume Boivin qui confirme ainsi son excellente saison 2021.

En gros, notre nouveau champion canadien termine dans le premier groupe de chasse derrière l’échappée avant qu’Alaf n’en sorte. Imaginez le niveau!

Je n’en revenais pas de voir un maillot canadien présent dans ce final si difficile, après une course si usante. Sur une telle course, tu peux pas mentir sur ton niveau.

Des coureurs comme Roglic, Pogacar, Mollema, Almeida, Matthews, Sagan, même Cosnefroy terminent derrière Guillaume à l’arrivée.

Très fort. Très inspirant.

Guillaume Boivin s’alignera sur Paris-Roubaix la semaine prochaine, avec sa condition actuelle il peut tout faire sur cette course, il faut y croire. Solide coureur, rapide au sprint, endurant, et probable coureur protégé chez Israel-Start Up Nations, un grand résultat n’est pas loin!!!

Petite mention moins bien au public des Flandres

Ca s’entendait à la télé: en échappée dans le final, Alaf a souvent fait l’objet de huées du public très nombreux massé sur le bord de la route, et qui a contribué bien évidemment à mettre l’ambiance de la journée.

On peut comprendre: le public flamand était venu voir la victoire d’un coureur belge bien sûr, et flamand de préférence on peut supposer.

Après l’arrivée et devant les journalistes, Alaf a eu ces mots intelligents qui ont rapidement mis un terme à la situation sans provoquer de controverse, lui qui court pour une équipe belge. Une autre victoire d’Alaf hier!

Beaucoup de supporters qui étaient pour la Belgique et pour Wout Van Aert, dans le dernier tour, me demandaient de ralentir, ils n’avaient pas des mots très sympas. Je tiens à les remercier, car ca m’a donné envie d’appuyer encore plus fort.

Julian alaphilippe

Et toc!

Paris-Roubaix, la suite

Un autre beau week-end de courses professionnelles nous attend la semaine prochaine, avec le 2 octobre la première édition de Paris-Roubaix féminin, ca sera super-intéressant de voir comment le peloton féminin négociera les divers secteurs pavés.

Le 2 octobre également, le difficile Giro dell’Emilia pour les coureurs qui n’iront pas à Paris-Roubaix. Je pense qu’on y verra notamment Mike Woods.

Dimanche 3 octobre, la Reine des Classiques, 118e édition de Paris-Roubaix. Un autre très grand rendez-vous de la saison cycliste, et une course qui marque toujours.

Wout, toute la Flandre t’attend!

Ca s’annonce dantesque… et imprévisible, d’où l’intérêt.

Installez-vous confortablement dimanche matin (départ à 10h25 d’Anvers, soit 4h25 du matin heure du Québec) pour suivre ce qui sera peut-être la plus belle course sur route de la saison 2021.

Les Championnats du monde!

Au bout des 268 kilomètres de cette course qui se dispute dans l’un des hauts-lieux du cyclisme, la Flandre, le maillot irisé tend les bras au vainqueur. Le maillot irisé… le 2e le plus convoité en cyclisme après le maillot jaune (et c’est discutable!).

Je peux vous dire qu’il y a un paquet de coureurs qui sont motivés.

La foule, les fans passionnés de vélo, et qui devraient être nombreux sur le bord des routes, donneront encore plus d’énergie aux coureurs qui savent que dimanche, ils écriront une nouvelle page de la légende du cyclisme.

Ca devrait être une course de mouvement, pas une sélection par l’arrière. Le parcours est difficile, mais pas trop difficile. Les attaques devraient se succéder à un bon rythme dans les derniers 60-80 kms, après la toujours hautement probable échappée matinale.

Cette échappée matinale pourrait contenir des coureurs canadiens, certains ayant intérêt à se montrer comme Nickolas Zukowsky ou Pier-André Côté.

Ca sera compliqué dans le final, car une échappée avec une bonne composition de coureurs pourrait aller au bout. Pour les favoris, il ne s’agira donc pas d’attendre au dernier moment, mais bien de se dévoiler au « bon » moment.

Une échappée royale dans le final n’est pas à exclure.

Beaucoup d’équipes nationales ont de belles cartes à jouer.

La météo s’annonce clémente, un temps variable, des vents assez légers et une température agréable (23 degrés).

Van Aert, la pancarte

Un archi-favori, Wout Van Aert, déjà 2e du chrono derrière le spécialiste Ganna dimanche dernier, ne laissant aucun doute sur sa condition physique actuelle.

Van Aert a cependant la pression: il joue à domicile, sur ses routes d’entrainement, et la Belgique attend avec impatience le successeur de Philippe Gilbert. Son équipe belge, puissante, capable de contrôler la course, est en principe à son service.

Les grands champions ont la capacité de se sublimer lors des grands événements dit-on. Wout, à toi de jouer!

Six équipes avec le poids de la course

Soit l’équipe de Belgique, des Pays-Bas, de la France, de la Slovénie, de l’Italie et du… Danemark.

Ces équipes partent toutes à huit coureurs, la France avec neuf même en raison d’Alaphilippe, le champion sortant.

Chez les Belges, Remco Evenepoel sera un beau joker derrière le leader Van Aert. Très en forme, souvent imprévisible, je demande à voir comment Van Aert et lui orchestreront leur collaboration. Je ne serais pas surpris que Remco devance Van Aert dans une échappée et tente ainsi sa chance.

Les Pays-Bas ont deux cartes à jouer: Mathieu Van Der Poel bien sûr, et Bauke Mollema.

Van Der Poel – Van Aert, un nouveau match!

Ces deux-là se tirent la bourre depuis qu’ils ont 12 ans, et gageons que l’un sera attentif à l’autre dimanche. Mathieu est cependant un peu plus dans l’incertitude au niveau de sa condition: comment son dos réagira-t-il après 240 kilomètres de course intense?

Et ce diable de Bauke Mollema, un coureur de l’automne, a une résistance peu commune et une bonne science de la course. Attention à lui… en attendant le Tour de Lombardie, sa course de prédilection (avec la Classica San Sebastian).

La France jouera Alaphilippe bien sûr, le champion sortant. Sa giclette dans les bosses (ca va gicler dans les bosses…) pourrait faire très mal dimanche. Récent vainqueur de la Primus Classic, Sénéchal est une belle carte à jouer aussi, le gars est solide sur les Classiques. Sans oublier Benoit Cosnefroy bien sûr, très, très fort ces dernières semaines. Un vrai joker pour l’équipe de France, et il disposera d’une certaine marge de manoeuvre dimanche.

Chez les Slovènes, la condition de Pogacar est en hausse, et tu dois te méfier d’un coureur qui a gagné le dernier Liège-Bastogne-Liège, de surcroit au sprint face à Alaf.

Récent vainqueur de la Vuelta, Roglic peut tout faire et nous a gardé dans l’inconnu depuis son sacre à St-Jacques de Compostelle.

Mohoric l’arrogant et fier sera probablement le premier slovène à se dévoiler dans le final dimanche. Dans une bonne échappée, il peut aller loin.

L’équipe italienne présente aussi de très bons coureurs susceptibles de jouer la gagne, en premier lieu Sonny Colbrelli, intenable en ce moment. Nous ramènera-t-il le maillot à pois et le maillot vert à Paris lors du prochain Tour de France?! En attendant, le récent champion d’Europe aura à coeur de refaire son numéro de Trente derrière Evenepoel, mais avec Van Aert cette fois.

Les Italiens ont aussi Nizzolo, Moscon et surtout Trentin au départ, de beaux jokers.

Les Danois ont… trois hommes en forme, de quoi y croire: Michael Valgren, récent vainqueur de la Coppa Sabatini et du Giro Della Toscana, Kasper Asgreen et Magnus Cort Nielsen. Normalement, chaque coup dans le final contiendra un coureur danois.

Au fait, méchante relève au sein du cyclisme danois: les nouveaux champions du monde U23 et juniors sont danois, Johan Price-Pejtersen et Gustav Wang, excusez-du-peu…

Les outsiders

Au moment d’écrire ces lignes, la liste finale des partants dimanche n’était pas encore disponible.

Mais on peut quand même élaborer un peu.

Un coureur à surveiller de près, c’est le Portugais Joao Almeida. Il était très fort sur le très récent Tour du Luxembourg, qu’il a gagné.

Comment ne pas compter parmi les outsiders l’Anglais Thomas Pidcock, un autre grand talent du cyclisme actuel, toujours prêt à répondre à ses « potes » de cyclo-cross que sont Mathieu et Wout?

Le Suisse Marc Hirschi a montré récemment des signes de grande forme.

Peter Sagan, je n’y crois pas.

Ni aux Espagnols, ni aux Polonais, ni aux Colombiens.

Michael Matthews, peut-être. Il est rapide au sprint et encaisse les longues courses.

L’équipe canadienne

Six coureurs au départ!

Les cartes Duchesne, Houle et Boivin sont excellentes. Houle et Boivin, en particulier, peuvent croire en leurs chances de participer au final de la course et partant de là, tout est possible pour un top-10.

Ben Perry est aussi au départ.

Pour les deux jeunes coureurs Zuko et Côté, le but sera probablement de se montrer. Il ne faut pas hésiter!

Suivre la course

Espérons que le live!channel de l’UCI sur YouTube fonctionnera mieux que lors des épreuves chrono de ces Championnats du monde.

Sinon, les plateformes habituelles. Évidemment, un petit plus pour la RTBF… pour l’ambiance, la saveur locale et… l’accent!

Mondiaux 2025 au Rwanda… en attendant Montréal?

C’est une excellente nouvelle selon moi: le Rwanda (Kigali) accueillera les Championnats du monde de cyclisme sur route en 2025, une première pour le continent africain.

Jusqu’ici, l’anneau noir représentant le continent africain sur le maillot de champion du monde était plus pâle que les quatre autres… il était temps.

Le choix est logique, le Tour du Rwanda montant en puissance depuis plus d’une décennie maintenant. Le choix de l’Afrique sub-saharienne est excellent.

Rappelons que pour 2026, Montréal s’est portée candidate et je pense que ses chances sont plus qu’excellentes.

L’UCI et les vélos de gravelle (vélo de route tout-terrain)

L’UCI a également annoncé la mise sur pied d’un circuit de courses de vélos de gravelle, appelé « Série Mondiale Gravel UCI », série qui proposera des épreuves de qualification pour le Championnats du monde de vélos de gravelle, une première. Les détails sont encore à être annoncés.

Autrement dit, le format en gravelle est un peu le même que pour la série UCI GranFondo pour la route, dont une des épreuves de qualification se déroule à Victoriaville lors du Vélo.Victo.Fest. Rappelons également que l’organisation de Victoriaville s’est portée candidate pour obtenir les Championnats du monde GranFondo en 2026.

Pour les organisateurs de courses de vélos de gravelle du Canada et du Québec, c’est l’occasion de s’assurer que l’UCI pourrait adjoindre leur épreuve dans ce nouveau calendrier officiel…

Et ce n’est pas tout: l’UCI plancherait sur la même formule pour le… fat bike! (vélos à pneus surdimensionnés, surtout utilisés l’hiver sur neige).

Contre-la-montre relais mixte

Pour ceux qui l’aurait manqué, c’est ici.

https://www.youtube.com/watch?v=TYh9apUQgiI

Et la suite?

Elle s’appelle Paris-Roubaix le 3 octobre et le Tour de Lombardie le 9 octobre prochain. La saison n’est pas terminée, ô que non!

Un choc de titans!!!

On s’est régalé hier sur le chrono des Mondiaux, vraiment.

D’abord la foule présente sur le bord de la route: fou!

Des hordes.

Ca promet pour dimanche prochain, c’est moi qui vous le dit!!!

On comprend vite pourquoi en Flandres, le cyclisme est une religion.

Ensuite, le suspense hier. Ganna en retard sur Van Aert au premier pointage, et Remco, passé 30min plus tôt, pas très loin derrière.

https://youtu.be/otW1aW6kmh8

Au deuxième pointage, Ganna et Van Aert séparés de moins d’une seconde!!!

Le suspense a été total jusqu’à la ligne.

Et c’est Ganna qui s’est imposé. 54,4 km/h de moyenne, excusez-du-peu. Record sur un Mondial de chrono.

Je sais pas si vous voyez mais pour faire 54,4 km/h de moyenne, compte tenu des relances, du départ, ca veut dire que Ganna était souvent bien au-delà de cette vitesse.

Essayez, pour voir! Perso, je tiens un kilomètre à 55 km/h, puis j’explose.

Grosse performance du champion italien qui défend donc avec succès son titre de l’an dernier. Ou il avait battu… Wout Van Aert!

Deuxième fois 2e donc pour le Belge, cette fois-ci pour cinq misérables secondes après 48min d’effort, de quoi nourrir des regrets. Le Belge était déçu à l’arrivée même si, bel esprit sportif, il est immédiatement allé féliciter l’Italien quelques secondes après que ce dernier ait franchi la ligne d’arrivée.

Surtout que Van Aert a cumulé quelques belles places de 2e cette saison: sur la course sur route des Jeux Olympiques (Carapaz), sur les Mondiaux de cyclo-cross (Van Der Poel), sur Tirreno-Adriatico (Pogacar), sur la Flèche Brabançonne (Pidcock)…

Très puissant, Van Aert a bien amené son plateau de 58 dents à l’avant jusque dans les derniers kilomètres, où il a visiblement coincé un peu: ca se remarque chez Van Aert lorsque sa cadence de pédalage diminue. Dans le dernier kilomètre, elle n’était plus celle tenue jusque là.

Au moins, Wout peut se consoler hier: il n’a pas été battu par Mathieu, son éternel rival!

Van Aert se tourne désormais vers la course sur route dimanche prochain. Il sera forcément revanchard, et il aura la pression d’être l’archi-favori que tout un peuple – les Flamands – attend, frustré aujourd’hui de voir leurs deux coureurs prodiges terminer à la 2e et 3e place.

Dimanche prochain, l’équipe de Belgique n’a pas droit à l’erreur.

Pour Remco, ce chrono est une petite victoire. Quelle position! Il a été parmi les rares en « negative split » comme Ganna, terminant plus vite qu’il n’était parti. La preuve d’une excellente gestion de son chrono.

Hugo Houle 20e

Chrono difficile pour Hugo Houle hier, de ses propres aveux.

Il termine certes 20e, mais à seulement trois minutes de Ganna.

Sur 43km, compte tenu du niveau des coureurs sur le podium, je trouve cela remarquable sur le plan athlétique. Surtout, y’a du beau monde… derrière Hugo.

Il peut être fier de sa perf.

Aujourd’hui, les femmes

Trente bornes très roulantes aujourd’hui sur le chrono des femmes.

Misez la Néerlandaise Annemiek Van Vleuten pour la gagne. La suissesse Marlen Reussen, 2e l’an dernier dans la discipline derrière van der Breggen, est aussi au départ. L’Américaine Amber Neben, 6e l’an dernier, sera aussi à suivre avec intérêt.

Deux Canadiennes sur la ligne de départ, Leah Kirchmann et Karol-Ann Canuel, dont il s’agit de ses derniers Mondiaux. Un top-10 est jouable!

Chrono des Mondiaux: le match Kung-Ganna-Van Aert – Evenepoel

C’est jour de chrono sur les Championnats du monde dans les Flandres aujourd’hui!

Le parcours est long de 43 bornes, tout plat.

Pas une bosse.

Sur un tel parcours, la puissance brute parlera.

À prévoir, une moyenne élevée, probablement proche et possiblement supérieure à 55km/h. Ouf!

Je vois mal qui pourrait s’immiscer dans le match attendu entre Stefan Kung, récent champion d’Europe de la discipline, Filippo Ganna l’actuel champion du monde du chrono, Wout Van Aert en état de grâce et Remco Evenepoel, certes un plus petit gabarit mais dont l’aérodynamique est bluffante.

On a l’impression qu’Evenepoel a besoin de 80 watts de moins que les trois autres pour rouler à la même vitesse tant il est compact sur son vélo!

Pour Wout Van Aert, le parcours n’est peut-être pas assez sélectif. Mais dans un bon jour, rien ne semble hors de portée pour le champion belge qui a manifesté récemment son intérêt pour un doublé chrono-route.

Un tel doublé n’a jamais été réalisé chez les hommes. Miguel Indurain s’en est approché en 1995 à Duitama (Colombie), remportant le chrono et terminant 2e sur la route derrière son compatriote Abraham Olano.

Intéressant, Van Aert lui-même a fait 2e du chrono et de la route en 2020 à Imola.

Pour Ganna, ce chrono long de 43 bornes est peut-être un peu long. Ca sera son principal défi: résister en 2e partie de chrono face à des « routiers » tels que Van Aert ou Kung, rompus à des efforts solitaires assez longs.

Quant à Remco, il n’a rien à perdre, sachant qu’il a déjà déclaré vouloir se mettre à 100% au service de Van Aert lors de la course sur route. Pour lui, ca sera probablement « on débranche la tête, et full gas ». Le résultat sera le résultat.

Un seul Canadien au départ, Hugo Houle nouveau champion canadien de la discipline. Un choix logique. Un top-15 serait excellent, un top-10 carrément extraordinaire. On lui souhaite!

Peu de vent, peu de pluie, nuageux et environ 23 degrés, les conditions devraient être excellentes pour ce chrono. Espérons la foule flamande – des passionnés de cyclisme, les Flamands – nombreuse sur le bord de la route!

Un live stream est prévu pour la chaine UCI sur YouTube.

Les vidéos de l’heure

À quelques jours des Mondiaux sur route, les vidéos de l’heure pour ceux qui voudraient voir (ou revoir) les plus récentes courses professionnelles. Le prochain champion du monde s’y cache probablement!

Antwerp Port Epic

GP de Fourmies La Voix du Nord

https://www.youtube.com/watch?v=3p8QvGnhc1g

Giro Della Toscana

https://www.youtube.com/watch?v=lPgcgV5mXDQ

GP de Wallonie

https://www.youtube.com/watch?v=h_TsCwwYl2E

Coppa Sabatini

https://www.youtube.com/watch?v=a5jm9jA6o24

Tour du Luxembourg – 3e étape

https://www.youtube.com/watch?v=P9xIEkhM-2I

Ineos Grenadier – Off Script sur le Tour de Grande-Bretagne

Le Tour de l’actualité

Plein de courses intenses, des surprises, des confirmations, des controverses, quel week-end de cyclisme! Et tout cela sur fond de Mondiaux, dans moins de deux semaines…

1 – Un guerrier champion canadien!

Très belle victoire du guerrier Guillaume Boivin samedi dans la course sur route des Championnats canadiens.

Son 2e titre national chez les élites dans la discipline, après celui acquis en 2015.

Guillaume pourra porter le maillot de champion canadien sur les courses WorldTour en Europe et ca, ca fait rudement plaisir.

Guillaume l’a emporté avec la manière, auteur d’une longue et belle échappée solitaire. Gagner solo, c’est quand même quelque chose. Il était le plus fort samedi dernier, pas de doute là-dessus. Lui et les autres.

Avec une première participation au Tour de France en juillet dernier, Guillaume connait une très belle saison et cette victoire vient la couronner. Très content pour lui, compte tenu de ses années « galère » où il a dû composer avec des blessures à répétition. Forcément, le doute s’installe après un moment et de revenir ainsi cette saison au plus haut niveau, ca force le respect.

À 32 ans, le meilleur est peut-être encore à venir en Europe pour ce solide coureur, à commencer par les prochaines courses dont les Mondiaux qu’il devrait courir pour l’équipe canadienne. On attend la confirmation de l’équipe.

2 – Canadiens: la controverse

Une controverse est apparue à l’arrivée samedi de la course sur route des Canadiens, Hugo Houle n’étant pas content de n’avoir pu rentrer sur le groupe de tête au sein duquel faisaient partie notamment Guillaume Boivin et Antoine Duchesne, les deux seuls autres coureurs « WorldTour » au départ de la course, car ce groupe – lisez Antoine – a relancé l’allure quand Hugo s’est rapproché tout près.

Hugo a refusé de serrer la main d’Antoine à l’arrivée, ces deux-là ayant pourtant beaucoup partagé depuis le début de leur carrière en Europe. L’histoire a été rapportée notamment par Simon Drouin dans La Presse.

C’est toujours triste ces situations. D’une part, c’est la course! Antoine et Hugo ne courent pas sous le même maillot, donc il n’y avait pas nécessairement de cadeau à se faire. Ce sont des coureurs pro après tout, on les paye pour gagner.

En même temps, il y a parfois des alliances de circonstances qu’il convient alors de respecter, tout comme les règles « non-écrites » du cyclisme (elles sont nombreuses).

Il était évident que les trois coureurs WorldTour avaient avantage à ne pas laisser un coureur « amateur » s’imposer sur ces Canadiens; après tout, le plus haut niveau, c’est eux. Après avoir fait un gros boulôt sans être relayé pour rentrer devant, je comprends Hugo d’avoir été frustré de voir ses amis WorldTour relancer l’allure et ainsi le condamner: l’explication aurait tout à fait pu venir plus tard…

Des erreurs ont été commises de part et d’autre selon moi, espérons pour le bien de la prochaine équipe canadienne sur les Mondiaux en Flandres dans 10 jours que la paix pourra rapidement revenir.

3 – Hugo et les autres sur le chrono

Hugo Houle ne repart pas les mains vides de ces Canadiens: dans le chrono vendredi, il a confirmé en mettant une valise à tous ses concurrents, s’imposant par plus d’une minute 30 sur son plus proche poursuivant.

Il s’est fait mal pour aller la chercher, celle-là, 41min d’effort tout de même… ce qui taxe forcément un peu, l’épreuve sur route étant le lendemain (samedi).

Gros week-end de travail!

4 – Canadiens: les autres perfs

Carton plein pour Alison Jackson, titrée sur le chrono et la route chez les élites.

Chez les U23, c’est un coureur de la région d’Ottawa, Carlon Miles, qui s’impose, une très belle victoire. Ce coureur continue de grimper les échelons, c’est intéressant de suivre sa progression.

Enfin chez les juniors femmes, la nouvelle championne canadienne s’appelle Jazmine Lavergne et vient d’Aylmer, tout près de Gatineau. Annoncée avec un grand potentiel, elle sera en action dans sa ville lors du prochain critérium le 18 septembre prochain.

Comique, elle pratique l’hiver le ski de fond avec le club Nakkertok. Comme quoi cyclisme et ski de fond peuvent faire très bon ménage… pourvu d’entretenir son coup de pédale quand même un peu l’hiver durant.

5 – Van Aert intouchable

On sait qui sera l’homme à battre sur les prochains Mondiaux: Wout Van Aert.

Il vient de remporter quatre étapes du Tour de Grande-Bretagne, raflant également le général le dernier jour en gagnant l’étape et en empochant les bonifs.

Surpuissant, il n’a pas eu de mal à déborder Andrei Greipel hier dans le sprint final. C’est magnifique de maitrise par le champion belge.

https://www.youtube.com/watch?v=eScRb-sT0iM

6 – Colbrelli champion d’Europe

Méchante course également hier du côté de Trente en Italie pour le Championnat d’Europe.

J’étais sur le bout de ma chaise sur les 50 derniers kilomètres avec cette échappée « royale » qui comportait notamment Pogacar, Cosnefroy, Evenepoel, Colbrelli, Trentin, Hermans et j’en passe.

Après un long travail de sape par son compatriote Hermans, Remco a mis les gaz dans l’avant-dernière ascension de la patate du circuit. C’était impressionnant et seuls Colbrelli et… Cosnefroy ont pu s’accrocher, ce dernier en se dépouillant complètement. La violence de l’effort de Cosnefroy était palpable à la télé.

Exit Pogacar, déposé par l’accélération d’Evenepoel. N’allez toutefois pas croire que le Slovène ne sera pas dans le coup aux prochains Mondiaux: il est évident qu’il monte actuellement en puissance pour sa fin de saison qui passera donc par les Flandres avant d’attaquer les classiques italiennes, et son objectif principal le Tour de Lombardie.

Cosnefroy hier a pété au pied de la dernière ascension, il apparaissait clair qu’il n’a jamais vraiment pu récupérer de l’accélération de Remco au tour précédent. Cosnefroy a pu sauver sa 3e place, une belle récompense pour ses efforts.

Seul Colbrelli a pu s’accrocher au prodige belge, mais n’a pas relayé et a pu le battre au sprint sans grande difficulté.

Evenepoel était si frustré à l’arrivée qu’il a adressé un bras d’honneur au clan italien!

L’erreur tactique lui revient pourtant entièrement selon moi: il a certes monté vite la dernière bosse, mais au train, faisant parfaitement le jeu du sprinter italien qui était au rupteur, mais qui a pu s’accrocher avec un tel effort rectiligne, lisse.

Il aurait été plus judicieux de Remco de baisser d’un ton pour ensuite accélérer une première fois, puis une deuxième: je suis sûr qu’il aurait décroché Colbrelli. Remco en a beaucoup fait devant à rouler comme une moto, ca fonctionne chez les amateurs mais pas chez les pros où le niveau est beaucoup plus homogène.

Colbrelli a définitivement été le plus malin. Le voilà avec une belle garde-robe, lui qui est champion d’Italie en titre. Normalement, il aura l’obligation de porter le maillot de champion d’Europe en course durant les 12 prochains mois… à moins qu’il ne gagne les Mondiaux!

7 – Evenepoel au service de Van Aert?

C’est du moins ce que prétend Remco: il se mettra à 100% au service de Wout Van Aert sur les prochains Mondiaux, tout en disputant le chrono à fond bien sûr.

L’équipe de Belgique aura de quoi répondre à celle de Slovénie, qui débarquera avec Roglic, Pogacar et Mohoric.

8 – La France qui gagne

C’était un plaisir de revoir (brièvement) Thibault Pinot devant une course hier sur les Championnats d’Europe.

C’était un plaisir de voir Benoit Cosnefroy être acteur du final avec les deux pointures Colbrelli et Evenepoel. Il ne lui a pas manqué grand chose et le sélectionneur national pourra monter une belle équipe avec des coureurs comme Alaphilippe, Barguil ou encore Bardet qui marchent bien en ce moment. L’équipe de France aura un bon coup à jouer sur ces Mondiaux pour défendre le titre d’Alaf!

Chez les juniors, c’est aussi un plaisir de voir le titre pour Romain Grégoire, avec la 3e place de Lenny Martinez, le fils de Miguel. Les dynasties familiales continuent d’exister dans le cyclisme, un sport où les coureurs pro ont forcément des bons gênes souvent hérités des générations précédentes.

9 – Mathieu, le retour

On peut dire que Mathieu Van Der Poel a réussi sa rentrée lors de sa première course sur route depuis le Tour puisqu’il s’est imposé hier de belle manière sur Antwerp Port Epic dans le nord de la Belgique.

Pour tout vous dire, Antwerp sera le lieu de départ de la course des Mondiaux dans 10 jours.

Van Der Poel a mené une belle échappée avec Taco Van Der Hoorn pour s’imposer au sprint. Le parcours était ponctué de plusieurs chemins de gravelle, un bon test pour son dos convalescent.

Van Der Poel a fait savoir que la décision finale pour son programme de fin de saison sera prise cette semaine, notamment sa participation aux Mondiaux puis à… Paris-Roubaix. Assurément piqué par les succès actuels de Van Aert son éternel rival, je ne serais pas surpris de voir Van Der Poel vouloir donner la réplique!

10 – Woods, la déception

Mike Woods termine le Tour de Grande-Bretagne en excellente condition, c’est évident. Payez-vous ces images de la 4e étape, où Woods donne la réplique à Van Aert et Alaphilippe:

https://www.youtube.com/watch?v=cfqBuECKdx4

Du coup, son forfait pour les Mondiaux est une déception pour tous les fans de cyclisme au Canada selon moi: le parcours dans les Flandres est exigeant, et Woods est en forme.

Dans une carrière pro, tu n’as pas 50 occasions de participer à des Mondiaux en représentant ton pays, qui plus est lorsque ces Mondiaux te conviennent.

Un Mondial pour sprinters, je comprendrais facilement la décision de Woods, mais là j’ai un peu plus de mal.

Woods préfère apparemment gérer sa fatigue pour tout miser sur les classiques italiennes de fin de saison.

Une victoire sur Milan-Turin n’aura jamais le même retentissement qu’une victoire ou un podium sur les Mondiaux selon moi… et Mike trouvera bien des clients de choix pour lui disputer la victoire sur le prochain Tour de Lombardie, et notamment Tadej Pogacar.

Vuelta: Roglic conclut

Primoz Roglic a signé un exploit hier selon moi sur la 17e étape du Tour d’Espagne, sous une météo difficile.

Parti sur l’attaque d’Egan Bernal à plus de 60 bornes de l’arrivée, Roglic a roulé avec le Colombien jusqu’au pied de l’ascension finale des lacs de Cavadonga, pour ensuite rouler solo jusqu’à la ligne.

Bernal n’a juste pas pu suivre le rythme imposé par Roglic dans l’ascension.

Roglic s’impose avec 1min35 d’avance sur son coéquipier Sepp Kuss qui règle un petit groupe incluant les deux Movistar Mas et Lopez.

Au général, Roglic ré-endosse le maillot rouge avec plus de 2min20 d’avance sur son plus proche poursuivant, Enric Mas.

La Vuelta est pliée. Son troisième succès consécutif sur ce grand tour.

Je ne vois plus comment le champion slovène pourrait être battu sur cette Vuelta, à quatre étapes de l’arrivée à St-Jacques de Compostelle.

Sauf incident bien sûr.

Roglic se paye donc un beau prix de consolation sur ce grand tour: sa victoire probable sur cette Vuelta nous rappelle cependant qu’il n’a jamais remporté à ce jour le Tour de France!

L’étape d’aujourd’hui

De façon surprenante, l’étape du jour est presque identique à celle d’hier, mais un peu plus courte (163kms).

Une nouvelle arrivée en altitude à l’Altu d’El Gamoniteiru (1700m), 15 km d’ascension à une moyenne de 9,7%, avec deux passages plus pentus à 12 et 13%. Les quatre derniers kilomètres sont les plus difficiles.

Roglic n’a plus à attaquer, il peut se contenter de suivre, bien épaulé par son coéquipier Kuss qui a prouvé être très efficace en montagne actuellement.

Les deux Movistar devront, eux, passer à l’attaque s’ils veulent faire la différence, et on verra si l’équipe veut ou non en sacrifier un en lui demandant de partir de loin… C’est en effet pour moi la seule façon de mettre en difficulté cette équipe Jumbo-Visma actuellement.

Si les Movistar le faisaient, qui sait, les Bahrain-Victorious et les Ineos pourraient leur venir en aide… Je pense que ces trois équipes ont intérêt à unir leurs efforts durant l’étape d’aujourd’hui, et c’est probablement ca que doivent craindre le plus les Jumbo-Visma.

Pour le reste, les autres classements sont pas mal pliés: Bardet la montagne, Jakobsen les points, Bernal le jeune, et la Bahrain le classement par équipe.

Rohan Dennis chez Jumbo-Visma

L’une des grosses nouvelles hier dans le monde du cyclisme, c’est la signature chez Jumbo-Visma de Rohan Dennis, qui quittera donc en fin de saison son équipe actuelle Ineos-Grenadier.

Gros talent que ce Rohan Dennis: il roule très vite, il grimpe très bien quant il le veut.

Un renfort de choix pour Primoz Roglic qui perdra, rappelons-le, George Bennett en fin de saison, en partance pour la concurrence de UAE Team Emirates.

Landa, encore la déception

Décidément, Mikel Landa continue de décevoir, mois après mois, année après année.

Annoncé comme un des favoris de cette Vuelta suite à sa victoire sur le Tour de Burgos, le coureur espagnol a abandonné la Vuelta hier.

Par la petite porte.

Vuelta: Roglic, n’importe quoi!

J’avoue ne pas bien comprendre la stratégie de course employée hier par Primoz Roglic et les Jumbo-Visma.

Plus tôt cette saison, Primoz Roglic a perdu Paris-Nice ET le Tour de France en raison de chutes. Dans le registre, il a beaucoup donné.

Il tient une excellente condition sur cette Vuelta, il est en rouge, et seul Mas et Lopez semblent pouvoir encore le titiller légèrement pour la gagne.

Il reste de nombreuses étapes avec des arrivées en altitude, notamment en 3e semaine qui sera difficile.

Il a donc largement des occasions de creuser son avance, et il sera difficile à déloger.

Qui plus est, la dernière étape – un chrono de 33 bornes – l’avantagera aussi!

Enfin, il a une solide équipe autour de lui, avec notamment Kuss et Kruijswijk en montagne.

Hier dans la dernière (et la seule) patate du jour, il attaque alors que le sommet est situé à 15 bornes de l’arrivée. Mouais… pas sûr: il avait encore Kuss à ses côtés, donc pourquoi attaquer à cet endroit? L’échappée devant avait 13 minutes d’avance en plus, l’étape était pliée, il ne s’agissait que de rentrer tranquille avec ses adversaires directs.

Voyant l’attaque, tu te dis que Roglic joue la carte de l’intox psychologique, voulant probablement marquer ses adversaires de sa supériorité. C’est toujours bon de rappeler à tout le monde c’est qui le patron. Que tu es en contrôle, que tu fais ce que tu veux. Ok.

Je me dis « il va se relever en haut », surtout qu’à la bascule, il n’a qu’une vingtaine de secondes d’avance sur ses poursuivants, dont les deux Movistar Mas et Lopez.

Ben non, descente à bloc! Prise de risques maximum.

Va falloir m’expliquer là!!!

Et ca n’a pas loupé: sa roue arrière qui glisse dans un virage, Roglic s’étale. Il s’en tire avec des égratignures, a pu repartir très vite et finir avec ses trois poursuivants, ouf, Vuelta sauf jusqu’à… demain… Faudra voir comment il récupère de cette nouvelle gamelle.

Mais pourquoi cette prise de risque dans cette descente? L’exemple de Valverde n’a pas suffit?

Roglic a été très chanceux: il aurait pu se relever avec une clavicule sautée…

Jamais je n’aurais agi ainsi en tête d’un grand tour, bien entouré, alors qu’il reste un paquet d’étapes pour faire la différence sans prendre de tels risques…

Pour moi, c’est du grand n’importe quoi à ce niveau de professionnalisme. Je vous rappelle que le seul but dans la vie de Primoz Roglic, c’est de gagner des courses cyclistes. Point barre.

Sinon, la Jumbo-Visma a choisi de laisser aller (temporairement) le maillot rouge, enfilé par un norvégien Odd Christian Eiking de chez Intermarché-Wanty-Groupe Gobert qui, du coup, n’en revient pas de si belle aubaine.

Décidément, le cyclisme norvégien a le vent dans les voiles ces jours-ci, avec ses récentes étincelles sur le Tour de l’Avenir. L’avenir en cyclisme, justement, semble bien assuré pour ce pays!

Si vous voulez voir descendre un fer à repasser, payez-vous les images d’Enric Mas en descente. Hier, après chaque lacet, on le voyait parler dans la radio, certainement pour demander à son équipier Lopez juste devant de descendre moins vite.

Enfin, Guillaume Martin nous refait le coup du Tour de France en se replaçant au général au profit d’une seule étape. Comme si les grands leaders ne croyaient pas trop en la menace Guillaume Martin; à ce petit jeu, un jour, ca pourrait bien leur échapper… Faudra voir ce que Martin peut faire dans les prochains jours pour préserver sa place sur le podium.

Et une belle lutte se dessine entre Egan Bernal et Alexandr Vlasov pour le maillot blanc de meilleur jeune, ce qui pourrait pimenter voire dynamiter la course dans le groupe des favoris sur les prochaines étapes.

Bernal, qui ne court pas très bien lui non plus: sur l’attaque de Roglic, c’est lui qui fait le premier effort de chasse derrière, alors qu’il a les deux Movistar avec lui… heu, Egan, c’est pas à toi de passer! Un kilomètre plus loin, ca n’a pas loupé quand les deux Movistar ont commencé à appuyer: largué, Bernal! Je comprends pas à ce niveau de professionnalisme.

Mais le reste de cette Vuelta va être passionnant!

Le Tour de l’actualité

L’actualité commentée des derniers jours dans le monde du cyclisme sur route.

1 – Vuelta

Déjà le premier jour de repos aujourd’hui, et neuf étapes de complétées (déjà!).

La situation de course commence à se décanter, surtout hier avec la difficile 9e étape qui a permis de faire du ménage au général.

Primoz Roglic apparait plus que jamais un solide leader, mais la course n’est pas encore jouée.

Les Movistar me surprennent, beaucoup même puisqu’on n’a pas eu l’habitude de les voir à pareil niveau ces 24 derniers mois.

Enric Mas, 26 ans, présenté par certains comme le successeur de Contador, est 2e du général à 28 petites secondes du slovène. Son coéquipier Miguel Angel Lopez est 3e, mais à plus de 1min20 du maillot rouge.

De quoi quand même bien animer la course!

Pour la suite, le gros enjeu, c’est que personne ne connait les limites d’Enric Mas sur cette Vuelta. Jusqu’où peut-il aller?

Je crains toutefois que la stratégie chez Movistar soit de courir au millimètre, question de préserver et d’assurer au minimum les places de 2 et 3 au classement général. Pour la première équipe espagnole en WorldTour, une bonne prestation sur le tour national relève d’une importance capitale, surtout que l’équipe a semblé sous-performer ces derniers mois.

Et puis, en courant au millimètre, on reste en position d’exploiter une défaillance de Roglic, ce qui s’est déjà vu dans le passé sur un grand tour pour le slovène…

Les Ineos Yates et Bernal semblent un peu juste en montagne lorsque ca accélère pour le moment, mais la Vuelta est encore longue. Ne les enterrons pas.

On attaquera demain quatre étapes parfois casse-pattes, mais somme toute moins difficile que plusieurs dans cette première semaine. Les affaires (très) sérieuses reprendront le week-end prochain avec deux étapes très difficiles, avant d’entamer une troisième semaine qui sera aussi éprouvante, surtout la 18e étape.

2 – Vuelta, la Bahrain-Victorious atomise!

Sinon, avez-vous vu les résultats de la 9e étape hier? Caruso 1er, Haig 4e et Mader 7e pour la Bahrain-Victorious.

Landa a certes perdu pas mal de temps pour le général, mais l’équipe continue sa série de succès… parfois surprenante.

3 – Vuelta, la chute de Valverde

La chute d’AleJet dans une descente récemment a fait couler beaucoup d’encre.

Personnellement, je ne comprends pas que Valverde, un coureur de grande expérience, ait fait l’erreur de descendre mains sur les cocottes.

Il est clair qu’on était dans une phase de course agressive, avec un Carapaz qui tentait de sortir. Valverde était au contrôle pour Movistar, flairant le bon coup peut-être.

Il roule dans une aspérité de la route, sa main glisse, l’espace d’une fraction de seconde il sort de sa trajectoire, tente de se récupérer pour terminer son virage, mais part à la faute en glissant de la roue avant.

Morale de l’histoire, toujours les descentes de cols à haute vitesse les mains en bas du guidon!!!

4 – Tour de l’Avenir

Victoire finale du Norvégien Tobias Halland Johannessen après une domination assez nette de toute son équipe de Norvège durant la semaine de course.

Le grimpeur espagnol Carlos Rodriguez – qui appartient à l’équipe Ineos – aura cependant mis le feu hier sur l’Iseran et ensuite le Petit St-Bernard, Johannessen devant son salut et sa victoire finale à son… frère jumeau, auteur d’un gros boulot sur l’étape d’hier pour sauver le maillot jaune de son frère. Quant c’est la famille…

Les coureurs canadiens terminent loin, avec l’Ottavien Carlson Miles 52e du général à plus d’une heure du maillot jaune, honorable prestation quand même. L’expérience acquise du haut niveau est inestimable pour ces jeunes coureurs pour la suite de leur carrière.

5 – Mathieu Van Der Poel

Le champion néerlandais a déclaré forfait pour les Mondiaux de VTT (Mtb) le week-end prochain à Val di Sole (Italie) et c’est bien dommage. Son dos le fait encore souffrir.

MVDP se tourne désormais vers la route: Benelux Tour d’abord, avant ses autres objectifs, Mondiaux et… Paris-Roubaix.

6 – Bretagne Classic

C’est le week-end prochain en Bretagne et on annonce un joli plateau, avec notamment Julian Alaphilippe, Wout Van Aert et un certain Tadej Pogacar. Ils ont probablement tous en tête les Mondiaux fin septembre!

À noter que l’épreuve comporte certains secteurs de gravel.

7 – Lachlan Morton

Intéressant vidéo sur le récent « Alt Tour » de ce coureur hors norme, spécialiste de l’ultra.

8 – Entrainement polarisé

Efficace, ce type d’entrainement? Personnellement, j’en suis convaincu. Guy Thibault fait le point dans cet article paru la semaine dernière, quelques références pertinentes à l’appui.

Je vous rappelle mes deux articles publiés sur ce sujet en juin dernier, réalisés en collaboration avec Guy. C’est ici et ici.

Roglic, Dumoulin, Dennis sauvent leur saison, Houle confirme

Ils sont plusieurs à avoir sauvé leur saison hier sur le chrono des Jeux Olympiques.

D’autres ont fait le saut au niveau du parcours, pas mal plus compliqué à gérer que prévu. Il faisait chaud, c’était très casse-pattes avec 800m de dénivelé sur 44 kms. Les coureurs partis trop vite – Ganna, Kung, Van Aert – l’ont payé cash.

Primoz Roglic nous a rappelé quel champion il était hier, car outre sa victoire, il met une grosse valise à tout le monde: plus d’une minute sur son dauphin Dumoulin!

Une minute!

Rappelons que Primoz Roglic est peut-être l’athlète ayant obtenu la plus haute valeur sur un test de VO2max de l’histoire. Autrement dit, un moteur exceptionnel.

Roglic sauve ainsi une saison compliquée pour lui, car on l’attendait notamment sur le Tour où une chute un peu bête l’a contraint à l’abandon. Même plus tôt dans sa saison, ses résultats n’ont pas été aussi tranchants que ces trois quatre dernières années.

Il a remis les pendules à l’heure hier. On attend encore la confirmation de sa participation à la prochaine Vuelta, dont il est le tenant du titre. Ca ferait un beau duel avec Egan Bernal, vainqueur en mai dernier du Giro!

Ca fait également plaisir de revoir Tom Dumoulin à un très haut niveau. Le coureur néerlandais donne enfin matière à satisfaction pour ce pays qui a joué de malchance – ou d’incompétence! – sur la course sur route des femmes, et qui a vu Mathieu Van Der Poel chuter dans l’épreuve de Mtb (VTT).

Quant on connaît l’engagement mental que requiert un tel chrono, je pense que Dumoulin a actuellement une tête bien en ordre.

Troisième hier, un autre sacré talent en cyclisme, Rohan Dennis. Quant il s’agit de chronos accidentés, le coureur australien n’est jamais loin de la gagne.

Dennis et Dumoulin sauvent également leur saison par cet excellent résultat hier. Pour Dennis c’était maigre jusqu’ici, le prologue du Tour de Romandie seulement. Dumoulin devait se rassurer après un break du cyclisme.

Grosse déception pour Kung, 4e hier, une semaine après sa déception sur le dernier chrono du Tour. Pas facile.

Ganna a explosé au 2e tour hier. Pas une grosse surprise, le parcours était juste trop dur pour son gabarit.

En revanche, je suis surpris de Wout Van Aert que j’attendais nettement mieux. La fatigue le rattraperait-il? C’est du moins ce qu’il a laissé entendre en entrevue post-course. On le comprend, il a beaucoup donné sur le Tour et dans la course sur route de ces JO.

Hugo Houle, la confirmation

Excellente, vraiment excellente place du Québécois Hugo Houle sur ce chrono des Jeux de Tokyo hier, avec cette belle 13e place, à un peu moins de trois minutes de l’extra-terrestre Roglic (48 de moyenne sur le chrono).

Pour Hugo, c’est un résultat qui vaut une victoire.

Surtout, je pense que c’est une confirmation de sa nouvelle valeur athlétique. Il avait déjà signé un excellent chrono sur l’avant dernière étape du Tour, il y a une semaine. Hugo progresse régulièrement, c’est évident, depuis quelques années et en particulier depuis 2-3 ans ou il rejoint progressivement les meilleurs du peloton.

Ses résultats sont également très constants, logiques, fiables. C’est rassurant.

Il fallait de la caisse pour rouler à 46 de moyenne hier sur ce parcours.

On souhaite désormais pour Hugo d’accrocher une belle victoire chez les pros, ca serait tellement bien! Il en est tout à fait capable, son équipe a de plus en plus confiance en ses moyens, ca peut le faire. Une semi-classique italienne de fin de saison? (Milan-Turin, les Trois Vallées Varésines) Une étape sur une prochaine course d’une semaine?

Hugo pourrait être au départ des prochains Championnats canadiens début septembre à Saint-Georges de Beauce. Il est aujourd’hui le meilleur rouleur chrono du Canada, surtout si le parcours présente du dénivelé. Il a un bon coup à jouer sur le chrono et sur la course sur route. Il a déjà été champion canadien au chrono chez les élites en 2015, mais un titre de champion canadien sur route élite manque toujours à son palmarès, après l’avoir décroché en junior et en espoir.

En refaisant un peu de fraicheur, il serait un sacré client sur ces Championnats canadiens.

Annemiek Van Vleuten, la valise aussi

Les néerlandaises ont fait oublier hier leur course sur route catastrophique en prenant la première et la troisième place du chrono.

Van Vleuten s’impose avec près d’une minute d’avance sur la suissesse Reusser, inattendue 2e hier, soit une belle valise à tout le monde.

Autrement dit, ce chrono hier s’est gagné par deux coureurs nettement au dessus du lot, Roglic et Van Vleuten.

La troisième place revient à Van Der Breggen, pas une surprise.

12e et 14e place pour les Canadiennes Kirchmann et Canuel. Je voyais Canuel un peu mieux, mais il suffit parfois de peu pour se trouver dans un jour de moins bien. Trois Canadiens(ennes) dans les 15 premiers hier, il (elles) n’ont pas démérité.

Côté français, Cavagna se loupe complètement, et Labous est 9e du chrono chez les femmes. Pas de quoi être satisfait. Des JO difficiles pour l’équipe de France d’ailleurs, avec un Gaudu qui rate le podium de peu sur la route, et les françaises qui se loupent aussi complètement à la fois dans la course sur route et sur l’épreuve VTT (Mtb) où Lecomte et Ferrand-Prévost étaient pourtant archi-favorites.

Anna Kiesenhofer, très rafraîchissant comme histoire

Pas de coach. Pas d’équipe professionnelle. Juste elle, sa planif, son organisation toute personnelle. Et au bout l’or, avec un peu de chance aussi bien sûr. Une belle histoire!

Carapaz l’or, Van Aert le plus fort, Woods le mérite

Les Québécois qui auront fait l’effort de se lever cette nuit pour regarder les 60 derniers kilomètres de la course sur route des JO de Tokyo ne le regrettent surement pas ce matin.

Quel final!

Ca a flingué à tout va.

Ouf, j’étais fatigué pour les coureurs sur la ligne d’arrivée.

Autrement, la course s’est jouée en gros comme prévu: une échappée matinale de seconds couteaux, la reprise peu avant Mikuni, le feu d’artifice dans cette rampe, puis les 30 derniers kilomètres très débridés où le groupe de survivants devant, environ 10-12 coureurs seulement, se sont tirés la bourre.

C’est Richard Carapaz qui emporte le gros lot, parti après Mikuni avec un Brandon McNulty déchainé dans ce final.

La paire s’est parfaitement entendue pour rouler à bloc, comment en aurait-il été autrement, ils avaient les deux premières médailles assurées?!

Malin, Carapaz a cependant déposé McNulty au profit d’une petite bosse non loin de l’entrée du circuit. Quand tu joues l’or olympique, aussi bien arriver solo…

Fort, Carapaz, pour rouler ainsi en solitaire dans les tous derniers kilomètres d’une course qui en comptait 234.

Mais le plus fort, pour moi, aucun doute: Wout Van Aert. Méchante machine!

Van Aert n’a certes pas pu accompagner Pogacar sur son accélération dans Mikuni – Mike Woods et Brandon McNulty oui – mais le champion belge a géré sans s’affoler, et est rentré rapidement au train par la suite.

On l’a vu ensuite sauter sur tout ce qui bougeait, tout le monde sur son porte-bagage. Il a encore trouvé les ressources pour terminer 2e au sprint.

Je pense que Van Aert retirera de la frustration de la course, tout le monde courait contre lui, sauf peut-être… Mike Woods.

Valeureux Mike Woods! Le Canadien en sort avec une 5e place au final, un peu décevant tant on espérait une médaille, mais il sort la tête très haute.

Il a été un des coureurs les plus actifs dans le final, attaquant de nombreuses fois. Dans Mikuni, il a pu rentrer solo sur Pogacar, excusez-un-peu. C’était solide.

La feuille d’érable brillait dans ce final éprouvant d’une longue course sur route. Bravo Mike, et bravo à Hugo et Guillaume qui l’ont assisté et qui, tous deux, ont mis un point d’honneur à terminer la course cette nuit.

Après Mikuni et derrière le duo Carapaz-McNulty, Mike en a remis dans la petite ascension suivante, mais il est simplement tombé sur un Van Aert très fort qui se méfiait de lui.

Les dernières mines de Mike n’ont peut-être pas été placées tout à fait au bon moment, mais il a le mérite complet d’avoir essayé jusqu’au bout ; tous dans ce groupe de chasse derrière Carapaz ne peuvent pas en dire autant.

Enfin, un mot sur Pogacar, qui a fait la sélection dans Mikuni en plaçant une grosse accélération – assis sur sa selle! – après le travail des Belges. Très fort aussi. Repris par la suite, Pogacar a régulièrement roulé avec Van Aert pour revenir sur le duo Carapaz-McNulty parti dans un moment de flottement après Mikuni, témoignant je trouve de l’attitude moins calculatrice de cette nouvelle génération de coureurs. Ca fait du bien et c’est beau à voir!

Pogacar offre le bronze à la Slovénie, qui ne repart donc pas les mains vides. Et Mollema devance Woods au sprint pour la 4e place… une place parfois importante s’il advenait un contrôle positif pour les trois premiers.

De la taille des pelotons hommes et femmes aux JO

Ceci est 2021.

Parfois, on ne le croirais pas!

132 coureurs prendront part à la course sur route des hommes samedi matin.

Aux derniers Mondiaux d’Imola, ils étaient près de 180 au départ.

Il est difficile pour moi de comprendre pourquoi on limite ainsi le peloton dans l’épreuve sur route des JO.

On pourrait facilement accroitre sa taille d’une soixantaine de coureurs, donc permettre à davantage de coureurs et de nations de vivre l’expérience olympique. Ca aurait aussi l’avantage d’augmenter la profondeur du peloton.

C’est encore bien pire chez les femmes!

Elles seront… 67 à prendre le départ dimanche de la course sur route.

Enlevez les filles de pays « émergents » en cyclisme qui seront probablement très loin du niveau mondial que peuvent avoir les néerlandaises ou les italiennes, par exemple les coureures de pays comme Trinidad et Tobago, Chypre, l’Érythrée, la Chine, la Namibie ou encore le Paraguay, ca veut dire que vous avez maxi 45 filles au départ avec un niveau suffisant pour faire la course dimanche.

C’est un peu ridicule si vous voulez mon avis.

Elles étaient près de 130 récemment au départ de La Course organisée par le Tour de France, et à peu près le même nombre au Giro Donna il y a quelques jours.

Le peloton féminin s’est suffisamment développé ces dernières années pour avoir un peloton largement plus conséquent et de qualité.

Comment voulez-vous développer le prestige, l’image et tout l’intérêt du public pour le cyclisme féminin avec seulement 45 filles capables d’en découdre dimanche?

Mais il y a pire!

À Paris en 2024, l’UCI a annoncé en décembre dernier la parité hommes-femmes dans les épreuves de cyclisme, parité par ailleurs déjà atteinte en 2021 à Tokyo dans des disciplines comme le VTT (Mtb), le BMX ou la piste.

Reste la route, toujours à la traine, apparemment.

Ben l’UCI a annoncé à Paris des pelotons composés de… 90 hommes et 90 femmes.

Autrement dit, au lieu d’augmenter par exemple à 160 pour tout le monde, on réduit de façon conséquente le peloton masculin et on augmente marginalement celui des femmes.

Lamentable, si vous voulez mon avis.

On tue une partie de la compétition chez les hommes avec un peloton aussi petit. Que voudra dire l’or olympique devant une si faible compétition? À 90 coureurs au départ seulement, on peut se demander si des équipes de cinq comme à Tokyo seront encore possibles?

Et 90 filles… on a déjà des pelotons nettement plus importants et donc plus compétitifs sur les grandes courses du calendrier féminin en Europe.

Le peloton masculin des JO est passé de 184 coureurs à Atlanta (1996) à 145 à Athènes en 2004 puis à 130 cette année. Chez les filles, le nombre est resté stable autour de 67 coureures depuis plus de 20 ans.

Sans revenir à des pelotons de plus de 200 coureurs comme dans les années 1980, sécurité en course oblige, je pense qu’on peut permettre largement plus que 90 coureurs(res) dans une épreuve aussi prestigieuse que la course sur route des Jeux Olympiques, tant chez les hommes que chez les femmes.

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