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Les vidéos du Tour

Alors que les coureurs du Tour s’attaque aujourd’hui à la plus longue étape de l’édition, 249 kilomètres et un final casse-pattes, et qu’on aura deux belles étapes de montagne dans les Alpes ce week-end (à ne pas manquer!), voici quelques vidéos qui ont retenu mon attention ces dernières heures autour de la course.

1 – Ineos – Grenadier Off-Script

2 – Cav is back

3 – Visite du bus des Lotto-Soudal, par Philippe Gilbert

4 – le jour du TT, encore avec Philippe Gilbert

5 – Les bus du Tour de France

https://www.youtube.com/watch?v=5MUGYuCeD6Q

6 – … et la caravane publicitaire comme si vous étiez

https://www.youtube.com/watch?v=cYLQ9JgqL-A

7 – … et enfin, les voitures de l’organisation

https://www.youtube.com/watch?v=du4adBkzgL8

8 – Chris Froome insider

9 – la vie dans le Tour, avec Total Énergies

10 – Team Gaudu vs Team Madouas, la passion du Tour de France!

11 – Ils sont de retour, et chassent cette fois les bidons

12 – Tadej Pogacar sur Stade2 il y a un mois, ca m’avait échappé

Le journal du Tour

L’actualité de ce Tour de France en cette 6e étape longue de 160 kms vers Châteauroux et promise aux sprinters.

1 – Pogo à la planche.

Pas de doute, Pogacar a repris là où il avait laissé l’an dernier, dominant ses adversaires pour le général dans ce chrono de 27 bornes parcouru à 51 km/h de moyenne, excusez-du-peu.

Pogacar s’offre au passage le spécialiste Stefan Kung qui croyait bien en avoir fait assez. Sa moue au passage de Pogacar sur la ligne en disait long sur sa déception.

Le premier de ses adversaires au général, Roglic, est repoussé à 44 secondes.

Pire encore, le premier Ineos de ce chrono est Richie Porte, à près d’une minute. Geraint Thomas prend 1min18 et Carapaz 1min44.

Autrement dit, les Ineos ont été décimé hier et le premier d’entre eux, Carapaz, se retrouve 9e du général, à plus de 1min30 de Pogacar. Pas top.

Ce Pogacar, quel moteur quand même!

2 – Le vélo de chrono de Pogacar.

Une sacré machine qu’on peut découvrir dans ce vidéo. Très beau matos de pointe, comme quoi y’a pas que les Pinarello Bolide qui sont bien aboutis.

3 – MVDP, le panache.

Vous avez vu le faciès de Mathieu Van Der Poel dans le dernier kilomètre du chrono hier?

Ouf. Le gus en voulait. Pas question de lâcher le maillot jaune comme ca.

Moi, je dis respect parce que en effet, le maillot jaune, ca se défend jusqu’au bout du bout.

Finalement 5e de l’étape à 31 secondes de Pogo, MVDP a réalisé un super chrono, faisant jeu égal avec son rival de toujours sur les circuits de cyclo-cross ainsi que sur les Classiques, Wout Van Aert, 2e Jumbo sur la ligne hier.

Mathieu a déclaré à l’arrivée s’être surpris lui-même, et avoir fait le chrono à fond.

Le pire, c’est que MVDP montait hier pour la… 2e fois de l’année sur son vélo de chrono!!! Des ajustements ont été faits jusque tard hier soir afin d’optimiser son aérodynamique, des roues lui étant même livrées au matin du chrono seulement. Quelle histoire!

4 – Vingegaard, la révélation du Tour ?

Grosse, très grosse performance du Danois Jonas Vingegaard hier puisqu’il termine 3e du chrono à 27 petites secondes de Pogo. C’est la surprise du jour.

À 24 ans, je crois bien que ce bon grimpeur pourrait être la révélation de ce Tour de France. Il connait une belle saison, ayant terminé 2e de la dernière étape du récent Dauphiné, 2e du général du difficile Tour du Pays Basque et 1er du général de la Settimana Internazionale Coppi e Bartali.

Il sera en tout cas un lieutenant important de Primoz Roglic son leader sur les prochaines étapes de montagne.

5 – Houle, grosse performance aussi.

Je m’en voudrais de ne pas souligner l’excellent chrono du Québécois Hugo Houle hier, au final 34e de l’étape à moins de deux minutes de Pogo, et à… six petites secondes de son leader, Jakob Fuglsang.

Sur 27 kms, ca ne laisse aucun doute selon moi: Hugo progresse encore, et connait une excellente saison.

Place désormais à la récupération, et je pense qu’il nous surprendra au cours des deux prochaines semaines. Moi, j’y crois à 100%!

6 – Le général à l’approche des Alpes.

On voit plus clair sur ce Tour de France: Pogacar s’inscrit désormais comme l’archi-favori et est le mieux placé pour revêtir le maillot jaune dès samedi au Grand Bornand.

Alaphilippe est à 40 secondes du Slovène, et le 2e mieux placé actuellement. Il a déjà gagné au Grand Bornand, mais Pogacar devrait pouvoir lâcher sans trop de difficulté Alaf dans les grands cols, et notamment dans la montée finale vers Tignes dimanche prochain.

Logiquement, les autres coureurs qui devraient pouvoir se rapprocher du podium sont Rigoberto Uran, Richard Carapaz et Primoz Roglic. Ce dernier a pu limiter les dégâts hier, ce qui est très bien pour la suite compte tenu de sa récente belle gamelle où il est sorti râpé de partout.

Pour Geraint Thomas, à près de deux minutes et sur ce qu’on a vu à date, la suite du Tour va être plus difficile.

Ceux qui peuvent nous surprendre outre Vingegaard sont Alexey Lutsenko, actuel 5e, et Pierre Latour, auteur de cinq belles étapes et qui occupe actuellement la 6e place du général. Pour lui et son équipe Total Énergies, c’est inespéré et une réelle occasion de briller.

7 – Mike Woods, seules les étapes comptent désormais.

109e du chrono hier à plus de quatre minutes, 90e du général à près de 15 minutes, Mike a probablement joué conservateur hier pour se garder des forces pour la montagne qui approche vite.

Pour lui, seule une victoire d’étape sur ce Tour compte désormais.

Pris dans une chute en début de Tour, Woods a déjà beaucoup donné dans le registre. J’ai beaucoup aimé sa prise de position publique récente sur la nécessité de s’attaquer de front à la sécurité des coureurs en course, avec les instances comme l’UCI.

8 – Les vélos du Tour 2021.

Toujours très intéressant de découvrir les vélos du Tour de France, car souvent perclus d’innovation qui se retrouveront sur les prochains vélos que nous pourrons acheter. Et ca fait rêver!

9 – Thibault Pinot, la longue convalescence.

On n’oublie pas le leader de la FDJ-Groupama, absent de ce Tour de France et au prise avec une sale blessure, un héritage de sa chute en début de Tour l’an dernier.

Pas encore totalement remis, Pinot travaille fort sur et en dehors de son vélo pour retrouver tous ses moyens. On lui souhaite un retour en temps opportun, mais à 100%.

10 – Coupe du Monde de VTT (Mtb) aux Gets.

Le circuit de la Coupe du Monde de Mtb remet ca ce week-end du côté des Gets, pour la 3e manche de la saison.

L’info est pertinente en ce sens que MVDP, depuis le Tour, sera probablement très attentif aux résultats de l’épreuve XCO puisqu’il a fait du titre olympique de la discipline son principal objectif en 2021.

Et au passage, soulignons cet intéressant reportage sur le parcours depuis l’enfance de Pauline Ferrand-Prevost, réalisé par RedBull.

11 – Pinarello Dogma F.

Le géant italien du cycle a lancé le nouvel opus de son fer de lance, le Dogma.

Nommé Dogma F, il s’agit d’une évolution du F12. L’équipe Ineos sur ce Tour de France est équipé du nouvel engin.

Fait intéressant, le Dogma F demeurera disponible en version freins à disque et freins à mâchoire.

Lignes épurées? On repassera. Il faut aimer les lignes tarabiscotées, tourmentées, boursouflées.

On trouvera une présentation intéressante du vélo ici.

12 – Indice de confiance de ChronoWatts.

C’est une nouvelle initiative et c’est intéressant. Cet indice a été créé en collaboration avec cyclisme-dopage et permet, en quelque sorte, de donner une appréciation différente des performances que l’on peut voir sur les grandes courses cyclistes, incluant le Tour bien sûr. Crédible ou pas? L’indice de confiance vous permet d’y voir un peu plus clair.

Par ailleurs, ChronoWatts propose six « radars » sur ce Tour de France: la Colombière, la montée vers Tignes, le Ventoux, Beixalis, le Portet et Luz Ardiden. Ca sera intéressant, car ca permet de nuancer et de rester quelque peu vigilant; on nous prend trop souvent pour des cons.

Le Tour dans la tourmente

L’ambiance peut changer vite sur la route du Tour de France.

C’est probablement Tim Merlier qui le regrette le plus.

Sa victoire au sprint, superbement préparée par son équipe Alpecin-Fenix dans les derniers kilomètres, le maillot jaune Mathieu Van Der Poel lui-même servant de coéquipier de luxe, est occultée par le débat sur le nombre et la violence des chutes dans le peloton.

Un débat notamment relancé par l’intervention à chaud et engagée de Marc Madiot après l’étape.

« Au delà de mes coureurs, je suis père de famille. Il y a beaucoup de familles qui regardent le Tour de France à la télé, beaucoup de gamins, des mamans… Et bien moi ce soir, je n’ai pas envie que mon gamin soit cycliste professionnel. Ma femme n’a pas envie que mon gamin fasse du vélo. Et beaucoup de familles n’ont pas envie non plus pour voir ce qu’on a vu aujourd’hui. Ca fait des années qu’on en parle. Il faut trouver des solutions. Ce n’est plus du vélo ! Peut-être qu’il faut adapter le matériel, peut-être qu’il faut enlever les oreillettes. Il faut faire plein des choses ! Si on ne le fait pas un jour on va avoir des morts ! »

Marc Madiot, 28 juin 2021

Pourtant, deux des chutes du jour hier n’étaient pas directement liées à la nervosité du peloton ou à la dangereusité des routes: Geraint Thomas est tombé tout seul sur un dos d’âne, n’étant peut-être pas assez attentif à ce moment, et Caleb Ewan accroche la roue devant lui durant le sprint, et entraine Peter Sagan au tapis avec lui.

Le premier jour, la première chute massive est causée par une spectatrice.

Il convient donc de nuancer: les chutes font partie du sport cycliste sur route, il y en a toujours eu, il y en aura toujours.

Ceci étant, la chute hier à quatre kilomètres de l’arrivée et qui a condamné Arnaud Demare et Jack Haig était complètement due à la dangereusité de la route à cet endroit, certainement trop étroite et sinueuse pour un peloton lancé à fond.

Il est certain que les risques ont augmenté depuis deux décennies, pour plusieurs raisons: un mobilier urbain (ilots directionnels, panneaux de fléchage, dos d’âne, déviations, etc.) en forte croissance, des vitesses qui sont reparties à la hausse sur les étapes moins accidentées en particulier, notamment grâce à l’usage de vélos très aéro, les oreillettes bien sûr, les enjeux tellement énormes de nos jours, ainsi qu’un public peut-être moins passif qu’il y a 30 ans, parce que tout le monde veut sa photo instagram prise sur le côté de la route, gros plan si possible…

Les coureurs semblent également se blesser davantage dans ces chutes, notamment en raison des vitesses élevées, mais aussi des… freins à disque. Au moins deux coureurs ont été méchamment coupés par des disques lors de chutes depuis le début de ce Tour de France, mais on tait ces informations car l’industrie du vélo n’a pas terminé sa transition vers le disque.

Il serait intéressant de calculer quelle est la proportion actuelle des coureurs qui ne sont pas encore allés au tapis sur ce Tour de France. Elle est probablement bien inférieure à 50%… ce qui impose un constat: il y a bel et bien un problème.

Tout ca n’est pas bon pour l’image du cyclisme sur route, ni du Tour de France. Des coureurs qui se blessent sérieusement c’est lourd et attristant, et des favoris qui doivent abandonner pour cette raison, ca plombe l’intérêt de la course plus tard.

Je suis sûr que l’organisation du Tour de France se penchera sur la question de la sécurité des coureurs en course dans les prochains mois. Ne soyons pas surpris si des changements sont annoncés pour 2022.

Quelles solutions?

Le débat actuel a le mérite de poser quelques bonnes questions.

En premier lieu, les oreillettes, de plus en plus identifiées comme un réel problème.

Rappelons que l’UCI a voulu les supprimer il y a quelques années, mais que les plus grosses équipes pro s’y sont opposées, évoquant… la sécurité des coureurs.

Je l’ai déjà écrit: si c’est la sécurité des coureurs que l’on assure en utilisant les oreillettes, mettons-les unidirectionnelles et plaçons un « commissaire à la sécurité » sur une moto 200m devant le peloton, responsable de communiquer à tous les coureurs les mêmes informations sur les dangers de la route devant eux.

Le Tour de France devra probablement restreindre l’usage de certaines routes départementales sur certaines étapes courues en peloton à haute vitesse, car souvent trop étroites et/ou sinueuses pour un peloton pro lancé à plus de 55 km/h dans le final. Et choisir plus soigneusement les routes que le peloton empruntera, selon divers paramètres: début ou fin d’étape? Étape accidentée ou peu accidentée? Vitesse probable, début ou fin de Tour?

Le Tour peut-il également revoir son cahier des charges imposé aux villes-étape afin d’éliminer du mobilier urbain potentiellement dangereux avant le passage des coureurs?

D’autres solutions existent peut-être: étendre la règle des trois kilomètres à dix? Chose certaine, dès 2016, le débat faisait déjà rage entre équipes de sprinters et équipes pour le général. Pour préserver les coureurs du général c’est une option, mais cette mesure ne serait possiblement que peu efficace pour limiter les chutes, les équipes de sprinters étant suffisamment nombreuses pour continuer de créer de belles gamelles dans le final.

Je ne crois pas que revoir le nombre de coureurs servirait la cause.

C’est un beau chantier qui s’ouvre, un chantier important. Espérons qu’il débouchera sur du concret pour la sécurité des coureurs, les chutes à gogo durant la première semaine du Tour ayant assez duré.

L’étape d’aujourd’hui

Encore une étape en principe promise aux sprinters. Il faudra surveiller de nouvelles chutes possibles, mais aussi la pluie qui devrait être de la partie. Le vent, par contre, ne devrait pas trop gêner les coureurs.

Le Tour: déjà l’apothéose!

Quel début de Tour!!!

Deux étapes, et nous en avons déjà plein les yeux. Vivement la suite!

Je ne me souviens pas d’avoir vu un Tour de France débuter ainsi avec tant d’action, de panache, de belles victoires et de belles histoires.

Chose certaine, les coureurs sont au rendez-vous.

L’Histoire l’était aussi hier sur la 2e étape. L’Histoire du Tour.

L’Histoire du cyclisme.

Trois mots: il l’a fait.

Incroyable Mathieu Van Der Poel! Quel champion. Hors norme.

Tout le monde rêvait de voir MVDP endosser le maillot jaune sur son premier Tour, en hommage à son grand-père Raymond Poulidor disparu il y a deux ans. Il s’était loupé sur la première étape, des jambes moyennes dira-t-il à l’arrivée et, surtout, un Julian Alaphilippe intouchable.

Tout le monde l’attendait hier, y compris ses adversaires les plus coriaces. La pancarte dans le dos.

Car hier, c’était sa dernière chance. Aujourd’hui et demain, deux étapes pour les sprinters, et après le chrono mercredi qui fera un premier ménage au général.

Imaginez la pression sur les épaules du garçon!

MVDP faisait également face à l’adversité: des sensations pas au top depuis deux semaines, DNF aux récents Championnats des Pays-Bas puis cette première étape avant-hier. Nous aussi, on n’était pas rassuré: payait-il ses efforts depuis six mois?

Enfin, pour réaliser l’exploit, il fallait reprendre 18 secondes au champion du monde Alaphilippe, sur son terrain en plus, une arrivée en haut d’une belle bosse. Pas simple.

On mesure toute la portée de l’exploit de MVDP hier…

Il a été impérial dans les deux ascensions du Mur de Bretagne. Juste parfait de maitrise tactique, de timing, de puissance.

C’était tout simplement beau.

Et les émotions de Mathieu après l’arrivée, et une fois dans la tente, ont constitué un réel moment d’émotion pour nous aussi. Difficile de rester insensible à cette trame hors du commun, et à ce pont entre deux histoires, deux époques et deux champions unis par des liens familiaux si forts.

Mathieu peut désormais espérer être en jaune jusqu’au chrono de mercredi. Il aura le renfort des Jumbo, des UAE et des Ineos pour rouler demain et mardi derrière les échappées, en plus des équipes de sprinters bien entendu puisqu’elles ne voudront pas perdre l’occasion de gagner.

Alaphilippe superbe

Nous n’avons pas été en reste sur la première étape non plus, avec ce travail exemplaire de la Deceuninck jusqu’au pied de la dernière bosse pour lancer de façon impeccable Julian Alaphilippe qui a su finir le travail.

Quel effort d’Alaf! Il est sorti très tôt, sur le coup je ne le voyais pas tenir aussi longtemps.

Lui-aussi, il l’a fait!

Sur la ligne, un petit hommage discret à son bébé naissant, à sa famille.

Julian et Mathieu, ils nous ont régalé sur ces deux premières étapes. Deux coureurs à la morphologie différente certes, mais à la philosophie en course très similaire: des attaquants nés, n’hésitant pas à attaquer même de loin, le plus souvent à l’instinct.

Pogacar et Roglic aussi présents

Les deux slovènes sont un peu éclipsés en ce moment avec toute l’attention que génèrent Alaf et Mathieu, deux coureurs spéciaux au coeur des Français, mais ils répondent également présents, et bien présents.

Ils sont 3e et 4e au général! Et présents les deux derniers jours sur le podium des étapes.

Voilà qui confirme ce que des lecteurs de ce site évoquent: les deux slovènes sont au-dessus du lot dans la bataille pour le général. Intouchables?

Logiquement, l’un d’eux sera en tout cas en jaune mercredi soir s’ils évitent les chutes dans les deux prochains jours. Misez Roglic, avec Pogacar pas très loin derrière. Alaphilippe? Je n’y crois pas trop, au moins un des deux slovènes devrait logiquement lui barrer la reconquête du maillot jaune. Chose certaine, les Alpes le week-end prochain vont être intéressantes si l’un des deux slovènes les abordent en tête…

Et pour Tadej Pogacar, je vous recommande cette récente interview, assez complète, qui nous permet de découvrir un peu plus qui il est, et son parcours jusqu’au sommet de la hiérarchie cycliste.

Mike Woods

Je vous l’avais dit: pour Woods, le défi serait de passer la première semaine sans encombre.

Ben malheureusement non. L’histoire du Tour 2019 s’est répétée, et c’est dommage.

Pris dans une des deux chutes massives du premier jour, Woods a perdu près de 9 minutes. Le général du Tour, c’est terminé pour lui. Certains diront que ce général n’était pas un grand objectif de toute façon.

La bonne nouvelle?

Woods, bandage au bras, a rassuré tout son monde hier sur la dernière ascension du Mur de Bretagne, répondant présent aux avant-postes juste derrière le démarrage de MVDP. À ce niveau, cela signifie que Mike ne souffre pas trop des conséquences de sa chute et qu’il peut encore viser son objectif principal, une victoire d’étape. Les Alpes lui donneront les premières réelles occasions.

Les autres coureurs qui répondent présents

Surprenant Wilco Kelderman, manifestement en grande condition. Je pense qu’il peut aller très loin sur ce Tour de France. Actuellement 5e du général au sortir des deux premières étapes difficiles, c’est désormais le chrono qui nous renseignera sur la suite possible.

Idem pour Jonas Vingegaard chez Jumbo-Visma, excellent 9e du général actuellement. Attention à lui, il connait une excellente saison et je pense qu’on le reverra devant avec Roglic dans la montagne.

David Gaudu est également apparu extrêmement concentré et en condition. Par rapport à nombre d’autres favoris, il a limité les dégâts sur ces deux premières étapes, a su éviter les chutes, et se tient désormais en embuscade. S’il perdra du temps mercredi, il pourrait aborder les Alpes pas trop loin au général. S’il continue ainsi, je le vois dans les 5 à Paris.

Les déceptions

Geraint Thomas et Richie Porte, sans conteste.

Les Ineos ont roulé sur ces deux premières étapes, mais aujourd’hui ces deux coureurs ont montré des limites inquiétantes dans la dernière ascension du Mur de Bretagne.

Le Tour est encore jeune, ils ne l’ont pas encore perdu et peuvent se refaire encore assez rapidement. Attendons le chrono pour statuer davantage.

Pour l’instant, chez Ineos, c’est Carapaz qui apporte le plus de garantie selon moi.

Guillaume Martin a également déjà perdu plus de deux minutes, et Fuglsang semble respecter son plan de match en perdant un peu de temps sur les hommes du général: il jouera les étapes.

Chez Movistar, c’est la cata: Miguel Angel Lopez est passé à la trappe pour le général, comme Valverde, et Soler a dû abandonner à cause des deux chutes de la première étape. C’est pas de chance pour l’équipe espagnole qui peut toutefois encore compter sur Mas, 11e du général à 26 secondes.

Caméras embarquées

Toujours intéressantes ces images du coeur du peloton. Ces deux vidéos sont accessibles ici et ici si les liens directs ne fonctionnent pas.

https://www.youtube.com/watch?v=r0kuTUhmSF0

Alpecin-Fenix, la bonne idée

Très bonne idée de l’équipe Alpecin-Fenix qui s’est présenté hier à la cérémonie de présentation des équipes avec un maillot spécial, aux couleurs de la célèbre équipe Mercier de Raymond Poulidor.

Aucun doute que Mathieu Van Der Poel, son petit-fils rappelons-le, a un objectif sur ces deux premières étapes bretonnes: le maillot jaune, que son grand-père n’a jamais porté.

Ca va être très excitant dans le final, il ne faudra pas manquer ca! Les clients sont nombreux contre Mathieu, à commencer par plusieurs favoris de l’épreuve. Un certain Julian Alaphilippe ou un Wout Van Aert voudront saisir l’opportunité.

Chose certaine, faudra être très, très costaud pour s’imposer samedi ou dimanche!

Suivre le Tour: les bons plans

Pas question de manquer quoi que ce soit du Tour qui débute samedi!

Voici mes bons plans, y compris les étapes à surveiller de près, et pourquoi.

À la télé

En France, France Télévision bien sûr: on fait difficilement mieux!

L’intégrale des étapes y sera disponible: du premier au dernier kilomètre, sur toutes les étapes.

Le duo Jalabert-Voeckler (moto1), excellent selon moi, est de retour, encadré par Alexandre Pasteur. En complément, les Yoann Offredo, Nicolas Geay (moto2), Frank Ferrand et Marion Rousse un peu plus tard, tout juste remise de son accouchement.

Le Vélo Club de Laurent Luyat est également de retour cette année immédiatement après l’arrivée.

Audience record en 2020!

EuroSport diffuse également, avec notamment Les rois de la pédale. J’aime nettement moins. L’équipe est composée de Guillaume Di Grazia, Jacky Durand et Steve Chainel.

Au Québec, et jusqu’en 2023, c’est seulement sur Internet, via FloBikes, une compagnie américaine basée au Texas. C’est vous qui voyez… Chose certaine, cette situation fait des mécontents; je vous invite à consulter cet article du journal Le Devoir publié en septembre dernier.

Perso, je la joue différemment. J’utilise l’application FilmOn qui me permet, via un abonnement d’un mois, d’avoir France2 et France3 sur mon ordinateur, ma tablette ou mon téléphone si je suis en déplacement. Très pratique, pour la qualité et les moyens intégraux de France Télévision. Moyennant un petit supplément, je peux même enregistrer online la diffusion pour la regarder plus tard.

Sinon, pour du Live!Stream gratuit, vous avez Tiz.cycling, que j’ai beaucoup utilisé ce printemps pour les Classiques ainsi que pour le Giro. Ca marche habituellement assez bien, surtout les liens qui proposent des stream en basse résolution.

D’autres voudront utiliser des VPN et ainsi avoir directement accès au live! de télévisions ailleurs dans le monde en contournant le geocodage. Ca peut être pratique pour regarder le Tour dans votre langue maternelle.

Enfin, nombre de sites proposent des live! par texto, comme CyclingNews.

N’hésitez pas à partager avec nous vos bons plans pour suivre le Tour en direct à la télé, pour le bénéfice de tous.

À la radio

Une radio: RMC. Parce que Cyrille Guimard. Tous les jours dès 14h, jusque 18h. Très pratique lorsque vous êtes dans votre bagnole au Québec, et que vous ne voulez pas tirer trop de votre LTE. Une très belle équipe là-aussi, qui savent de quoi ils parlent.

Les applications

Celle du Tour, bien sûr. Du direct, toutes les infos sur les étapes, les coureurs, les classements. Bien fait, mais la pub en plus.

EuroSport dispose aussi d’une app dédiée au Tour. Je n’ai pas testé.

Sinon, le site officiel du Tour est assez bien fait et simple.

Les podcasts

Sur YouTube, ils sont très nombreux à proposer des vidéos quotidiennement.

Lance Armstrong a son émission The Move, avec George Hincapie et Johan Bruyneel. C’est vous qui voyez.

Mieux, les vidéos quotidiens de Chris Horner, qui tiennent solidement la route. J’apprécie particulièrement le gars pour sa description de la tactique de course et sa franchise lorsque les coureurs merdent (ce qu’il appelle les « knucklehead »!).

Au Québec, vous avez Radio Bidon qui propose des podcasts également. Bien faits.

Les étapes clé

Les deux premières, bien sûr.

C’est le début du Tour, tous les maillots sont à prendre, tous les coureurs sont frais, les enjeux sont colossaux, et une équipe qui gagne tôt sur le Tour, c’est toujours très bien.

Et du coup, tout le monde est nerveux et c’est souvent chutes à gogo. Chaque année, des favoris pour le classement général y laissent leurs espoirs.

Cette année en Bretagne, ce sera peut-être pire encore. Du vent, des petites routes, des changements de direction et beaucoup, beaucoup de belles bosses sur ces deux premières étapes. Et puis, le Mur de Bretagne (ou côte de Ménéhiez pour les locaux), escaladée deux fois lors de la 2e étape, c’est l’Alpe d’Huez bretonne!

À surveiller, l’équipe Alpecin-Fenix de Mathieu Van Der Poel qui voudra marquer l’histoire en conquérant le maillot jaune en ce début de Tour. Son grand rival Wout Van Aert s’en mêlera probablement! Et pour les favoris du Tour, il faudra surtout savoir ne pas le perdre sur ces routes.

Regardez bien le peloton cette année: plus que jamais auparavant, je crois qu’on verra un peloton très organisé, chaque équipe restant ensemble, protégeant leur leader. Les Ineos avec les Ineos, les Jumbo avec les Jumbo, les UAE avec les UAE, etc. Ca ne sera pas un peloton multicolore, mais bien en forme de mosaïque!

Les étapes 3 et 4 sont promises aux sprinters, surtout qu’ils auront patienté deux jours avant d’entrer en action. Hugo Houle se glissera peut-être dans une échappée sur ces étapes, mais pour lui ce ne seront pas les meilleures occasions de briller selon moi.

Le chrono de 27 bornes sur la 5e étape est le premier rendez-vous des favoris, et on saura au soir de l’étape qui sont les hommes en forme. Les grimpeurs peuvent facilement y perdre deux minutes. Roglic et Thomas devront frapper un grand coup, et on verra comment Pogacar et Carapaz résistent.

6e étape, sprinters.

7e étape, la plus longue du Tour, 247 kms, et un beau final accidenté, pour vrais puncheurs, type Alaf. Une échappée aura du mal à aller au bout en ce sens que les puncheurs sortiront forts en fin d’étape.

Les deux étapes suivantes dans les Alpes sont évidemment de grands rendez-vous pour le classement général. L’enchainement Mont Saxonnex-Romme-Colombière est difficile, pour l’avoir déjà fait plusieurs fois sur la Grand Bo.

Je pense surtout que c’est sur Tignes que certains chercheront vraiment à créer de gros écarts. Primoz Roglic connait parfaitement cette montée, il sera quasiment le « régional de l’étape ». Et la première arrivée à plus de 2000m d’altitude! C’est ici que Mike Woods devra être costaud également: une première occasion pour lui.

Étape 10 vers Valence, c’est celle que je choisirais si j’étais Hugo Houle. Lendemain du premier jour de repos, veille d’une étape redoutable et redoutée pour les hommes du classement général, et un parcours roulant mais pas tout plat non plus, 180 kms. Parfait pour se glisser dans une bonne échappée et jouer la gagne!

L’étape 11 est pour moi l’étape reine: deux ascensions du Ventoux, 200 bornes, s’il fait chaud et/ou que le mistral souffle, ca va être terrible. Je ne voudrais pas être un coureur du Tour ce jour-là. L’arrivée étant jugée au terme de la descente sur Malaucène, attention, ca sera très dangereux car les coureurs voudront conserver les écarts créés dans la dernière ascension. Avec la fatigue, la faute dans la descente à haute vitesse se paiera cash. Rappelez-vous la descente du Relais du Mont du Chat sur le Tour 2017, fatale à Richie Porte…

Les 12e et 13e étapes devraient être réservées aux sprinters.

La 14e étape vers Quillan est promise à un baroudeur de métier, on sera en 2e semaine et la fatigue générale sera installée. Un Thomas de Gendt par exemple. Une excellente étape pour voir une échappée aller au bout.

Les 15e, 16e, 17e et 18e étapes se passent dans les Pyrénées, qui ont la part belle cette année.

On monte à plus de 2400m d’altitude lors de la 15e étape vers Andorre-la-Vieille. Si Mike Woods connait bien ces routes, je ne pense pas qu’il s’agisse de la meilleure étape pour lui. Je vois un groupe de favoris au général arriver groupé.

La 16e étape, l’étape pour rien!! Celle-là, je ne la comprends pas. Après le Portet-d’Aspet km 137 sur 164, vous avez 5 bornes de descente et 25 bornes de plat. L’occasion pour des grimpeurs loin au général de briller, mais c’est tout.

Les 17e et 18e étapes présentent une arrivée en altitude, la première à Saint-Lary-Soulan, l’autre à Luz Ardiden.

Les deux plus belles chances pour Mike Woods de remporter son étape sur ce Tour, surtout sur la route de Saint-Lary-Soudan, plus pentue. Pour le reste, la lutte pour le maillot jaune sera à son comble sur ces deux étapes, avec l’arrivée à Paris imminente. Seul bémol, ces deux étapes sont idéales pour appliquer la technique du rouleau-compresseur, et si Ineos ou Jumbo ont le maillot jaune, ca pourrait bien cadenasser la course.

19e étape vers Libourne, dernière chance pour Hugo Houle de briller. Les sprinters n’auront pas été à la fête depuis quatre jours, il sera toutefois difficile de résister à leurs équipes qui voudront s’assurer que ca arrive avec un emballage final.

20e étape, l’autre rendez-vous des rouleurs, un chrono de 28 kms. On sait jamais, si c’est serré au général, ca peut être un gros suspense. Roulant, il faudra de la puissance sur ce contre-la-montre vers Saint-Émilion. Une affaire de spécialiste, parfait pour un pistard comme Geraint Thomas.

21e étape, les Champs-Élysées, dans le cyclisme moderne seuls les sprinters s’y imposent désormais. La dernière échappée à être allé au bout à Paris est peut-être celle de Jeff Pierce en 1987!

Le peloton du Tour 2021

On y est presque: dans quelques jours, le Tour!!!!!

Ce grand moment de l’année cycliste pour les spectateurs que nous sommes, mais aussi pour tous les coureurs au départ. Après tout, le Tour, c’est la plus grande course du monde!

Tous partent avec des ambitions, des rêves, un rôle à jouer. Quelques uns seront exaucés; beaucoup seront déçus.

Certains coureurs ont même rendez-vous avec l’Histoire.

Samedi, les yeux du monde seront sur Mathieu: le premier maillot jaune sur son premier Tour de France, afin d’honorer la mémoire de son grand-père Poupou, adoré de tous les Français et qui n’a jamais porté la précieuse tunique. L’émotion serait immense, et le parcours lui convient.

La deuxième étape représente une autre chance pour lui.

Il y a tant d’autres enjeux, d’autres rêves!

Tour d’horizon de ce peloton 2021, équipe par équipe.

AG2R – Citroen

La formation de Chambéry s’est transformée en une équipe de baroudeurs cette saison, n’ayant plus de visée au général comme les années précédentes avec notamment Romain Bardet, désormais chez DSM.

Chez AG2R, on vise les étapes avec Van Avermaet, Naesen, Peters et Cosnefroy.

L’intérêt sera aussi du côté d’Aurélien Paret-Peintre, qui entreprend son premier Tour. Excellent grimpeur, jusqu’où ira-t-il?

Astana

Une belle équipe avec Fulgsang comme leader. Ce dernier n’aurait pas d’ambitions pour le général, et toute l’équipe devrait donc chasser les étapes.

Avec un tel objectif, les coureurs auront chacun leur chance sur diverses étapes. Le Québécois Hugo Houle pourrait donc avoir la liberté de jouer sa carte personnelle sur une étape, et on lui souhaite. Dans une bonne saison, en forme, 6e de la 6e étape du récent Tour de Suisse, il peut y croire et nous aussi. Allez Hugo!

Aranburu pourrait être un sérieux prétendant au maillot vert, et une étape semble déjà promise à Lutsenko.

Alpecin-Fenix

L’émotion Van Der Poel!

Un maillot jaune sur ses épaules serait un très grand moment dans l’histoire du Tour. Pour son premier Tour de France, jusqu’où le prodige néerlandais ira-t-il? Son objectif de la saison étant la course de VTT (Mtb) des prochains JO, il pourrait toutefois abandonner l’épreuve avant la fin pour se préparer à ce rendez-vous plus tard en juillet.

Sinon, l’équipe a très peu d’expérience sur le Tour, aucun coureur n’en étant à plus de deux participations (incluant 2021). Tim Merlier est rapide dans les sprints, Silvan Dillier est en forme puisqu’il vient de remporter le Championnat de Suisse sur route, et Jasper Philipsen connait une excellente saison.

Une belle équipe de baroudeurs!

Arkea-Samsic

Capable du meilleur comme du pire dans tous les registres!

Pour le général et pour des coups d’éclat en montagne, Warren Barguil, auteur d’un excellent Championnat de France sur route, et Nairo Quintana, tenteront de répondre présents. Ils sont capables de tout, mais aussi de rien.

L’enfant terrible du cyclisme français Nacer Bouhanni est aussi de la partie pour les sprints, et il faudra le surveiller de près. Il n’a peur de rien ni de personne, quitte à faire tomber la moitié du paquet, et n’a également besoin de personne pour se faufiler. Explosif!

Bahrain-Victorious

Là aussi, une équipe de baroudeurs qui est sur une série surprenante – et inexplicable? – de succès tout azimut.

Pello Bilbao et Wout Poels peuvent prétendre à une place dans les 10, ou à des victoires d’étape en montagne.

Poels, en particulier, semblait en net gain de forme récemment.

Sonny Colbrelli est probablement un des prétendants les plus sérieux au maillot vert, en l’absence de Sam Bennett blessé à un genou. Colbrelli devrait batailler avec Sagan et d’autres pour le paletot.

Quant à Mohoric, un sacré baroudeur que celui là. Bon n’importe où! Quant il part, le paquet le revoit difficilement. Un coureur de classe, un des plus beaux sur son vélo.

B&B Hôtels – KTM

11e Tour de France pour Pierre Rolland, un des vétérans de l’épreuve. En vue récemment notamment aux Championnats de France, il est certain qu’on le verra tenter quelque chose sur les étapes de montagne.

Coquard est là pour se mêler aux sprints. Sur un malentendu, ca peut le faire.

Le joker est Cyril Gautier, grand espoir du cyclisme français et successeur attendu de Thomas Voeckler, mais décevant depuis trois ans.

Bora-Hansgrohe

Peter Sagan est en forme, c’est le nouveau champion de Slovaquie. Déjà recordman du maillot vert avec 7 titres, une 8e semble tout-à-fait possible. Il est bien entouré pour y arriver… et ainsi faire oublier son échec de l’an dernier.

Kelderman pourrait jouer dans les 10 premiers du général. Pour Buchmann, je ne suis pas certain, il a déjà couru le Giro cette saison.

Vainqueur de la 2e étape du récent Dauphiné, attention à Lukas Pöstlberger pour la gagne sur une étape.

Cofidis

Christophe Laporte pour les sprints.

Guillaume Martin, en vue aux Championnats de France, pour une belle place au général. Il a encore progressé, c’est évident. C’est un coureur intelligent, conscient de ses limites mais aussi confiant dans ses moyens. S’il y a une ouverture, il la saisira.

Deceuninck – Quick Step

La puissante formation belge débarque avec du bien beau monde sur ce Tour de France, et ainsi jouer la carte des victoires d’étape et des sprints.

Ballerini va vite et pourra batailler avec Sagan.

Mark Cavendish est de la partie également, suite au retrait dernière minute de Sam Bennett. Deuxième au classement du plus grand nombre d’étapes remportées sur le Tour derrière Eddy Merckx, Cav vient d’en claquer une sur le Tour de Belgique et sa confiance est boostée. Faut voir.

Pour le reste, Asgreen est promis à une victoire d’étape, et Alaf nous régalera en essayant d’aller le plus loin possible sans trop compter, fidèle à ses habitudes. Je suis certain qu’il sera motivé par la naissance récente de son fils Nino.

N’oubliez pas les autres! Cattaneo, Morkov, Devenyns (lieutenant d’Alaf) et Declerq, c’est du lourd. Une bien belle équipe pouvant causer la surprise, y compris dans des coups de bordure en première semaine!

EF Education – Nippo

L’alignement final de cette équipe n’a pas encore été complété.

Le leader sera évidemment Rigoberto Uran, auteur d’un surprenant Tour de Suisse où il est apparu en très grande condition, s’octroyant au passage de chrono de l’Oberalppass. Uran sera peut-être la grande surprise de ce Tour au niveau du classement général.

Higuita et Valgren seront aussi présents, et peuvent accompagner Uran très loin.

Groupama – FDJ

L’absence de Thibault Pinot est bien compensée par le binôme David Gaudu et Arnaud Demare.

Demare peut jouer le maillot vert aucun doute là-dessus. C’est un sérieux client pour les Sagan, Colbrelli, Ballerini et Ewan sur ce Tour.

Gaudu perdra du temps dans les chronos, mais ce Tour est suffisamment montagneux pour lui permettre de viser une place dans les 5 à Paris. Il est cette année plus constant, plus solide au contact des meilleurs. Il peut y croire.

Autrement, Valentin Madouas et Stefan Kung sont les meilleures chances de succès d’étape, le premier sur des terrains accidentés, le 2e sur des terrains plus roulants s’il se glisse dans une bonne échappée. Hugo Houle ferait bien de le surveiller, avec Kasper Asgreen: si tu veux sortir avec des gars dans une échappée, autant choisir ces deux-là!!!

Ineos – Grenadier

Les épouvantails de ce Tour de France!

Une équipe fabuleuse, bâtie pour cadenasser la course et viser au moins deux coureurs dans les trois premiers à Paris.

Ils ont pas moins de quatre leaders, dont trois se sont déjà imposés sur un grand tour: Geraint Thomas, Richard Carapaz, Teo Geoghegan, ainsi que Richie Porte, 3e l’an dernier. Ouf!

L’effectif est complété par les solides Michal Kwiatkowski, Dylan Van Baarle, Jonathan Castroviejo et Luke Rowe. Ces derniers ne bénéficieront toutefois d’aucun bon de sortie pour viser des intérêts personnels.

Tout le monde se demande: pour qui Ineos roulera-t-elle? Dans un premier temps, probablement pour le mieux placé du général après la première semaine, propice aux chutes et qui comporte un premier chrono de 27 bornes. Après, pour le mieux placé dans la 3e semaine. Des conflits internes ne sont pas à exclure si plusieurs sont bien placés dans cette 3e semaine, Carapaz, par exemple, n’est pas anglo-saxon…

Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux

Une équipe de baroudeurs, mais peut-être sur le papier l’une des plus faibles du paquet.

Objectif? Montrer le maillot. On voudra se glisser tous les jours dans l’échappée matinale.

Jan Bakelants est le plus expérimenté de la troupe puisqu’il amorcera son 6e Tour.

Louis Meintjes a du talent, mais ne connait pas une grande saison.

Israel – StartUp Nation

Leader le Canadien Mike Woods!!!

En forme, en témoigne sa 2e place sur la dernière étape du Tour de Suisse, Mike a tout ce qu’il faut pour faire les 10 premiers à Paris, pas de doute là-dessus. Mais un top-10 représente-t-il un Tour réussi? Pas sûr… une victoire d’étape en montagne aurait plus de retentissement, du moins au Canada.

Pour Mike, le principal danger est cette première semaine et la nervosité du peloton, entrainant des chutes. Ca avait bousillé son premier Tour en 2019. Durant cette première semaine, Mike devra être super-bien protégé par son équipe et son capitaine de route, un certain Chris Froome. S’il passe la première semaine sans encombre, les Alpes seront une première occasion de briller, et briller fort!

Pour le reste, le Québécois Guillaume Boivin est aussi de la partie, et on ne peut être plus content pour lui après des années à manquer le rendez-vous. Résilient, dur au mal, Boivin est un bon sprinter également et pourra épauler ou se faire épauler par Andrei Greipel, l’un des vétérans sur ce Tour.

Lotto-Soudal

Une chance que l’équipe belge peut compter sur Caleb Ewan cette saison, sinon le bilan est maigre!

Ewan sera le principal client dans les sprints, pas de doute là-dessus.

Sinon, l’intéressant Thomas de Gendt est de la partie, lui et ses raids de débile qu’il lance à des plombes de l’arrivée. Une fois parti, en voilà un difficile à rattraper. Quelle machine ce de Gendt!

Philippe Gilbert est aussi de la partie, mais il ne faut pas attendre grand chose du champion belge selon moi.

Movistar

Le doyen du peloton et plus âgé coureur de ce Tour, AleJet Valverde, est au départ et on est ravi. Du punch, il en a encore beaucoup et plusieurs arrivées, notamment lors des deux premières étapes qu’il abordera avec de la fraicheur, lui conviennent.

Valverde se lance sur son… 14e Tour de France!

Sinon, Enric Mas et Miguel Angel Lopez seront les coureurs à qui on demandera une place dans les 10 du général, et Marc Soler pour une belle victoire d’étape en montagne.

Et chez Movistar, on aime aussi briller sur le classement par équipe!

Team Bike Exchange

Esteban Chaves et Simon Yates sont leur deux fers de lance pour le général. Les Australiens compteront aussi sur Michael Matthews pour aller chercher une étape.

Il faudra voir ce que pourra faire Lucas Hamilton sur son premier Tour.

Je ne vois pas trop cette équipe réaliser un grand Tour de France cette année, mais on ne sait jamais.

Team DSM

Là encore, des baroudeurs pour les victoires d’étape, surtout Soren Kragh Andersen et Cees Bol.

Romain Bardet a couru le Giro et est donc absent de ce Tour.

Le vétéran Nicolas Roche entreprend son 10e Tour, et ca ferait plaisir qu’il décroche une première victoire d’étape, enfin.

Jumbo-Visma

L’autre épouvantail de ce Tour, une équipe très solide qui a tout ce qu’il faut, selon moi, pour donner la réplique aux Ineos-Grenadier.

Le leader incontesté est évidemment Primoz Roglic, auteur d’un sacré pari cette saison puisqu’il n’a pas couru depuis Liège-Bastogne-Liège, préférant se préparer pour ce Tour du côté de Tignes, solo (et on espère qu’il a fait des EPIC de Guy Thibault!). On n’a donc aucun repère sur sa condition actuelle, mais le Slovène présente quand même de belles garanties vu son niveau.

Wout Van Aert vient de remporter le Championnat de Belgique, dominant un certain Remco Evenepoel remuant dans le final. Wout sera en forme ascendante sur ce Tour, aucun doute là-dessus.

Le vieillissant Tony Martin – au départ de son 13e Tour! – vient de remporter le chrono du Championnat d’Allemagne, il est aussi au rendez-vous.

Sepp Kuss, Robert Gesink, Steven Kruijswijk, Jonas Vingegaard et Mike Teunissen seront les autres lieutenants de Roglic, tous capables de grandes choses. Aucun de ces coureurs ne pourront jouer leur carte personnelle.

Qhubeka-Assos

Pas sûr du tout quoi attendre de cette équipe!

Victor Campenaerts jouera la carte des chronos et des échappées, c’est clair.

Pour le reste, Simon Clarke est le plus expérimenté, débutant un 6e Tour de France. On jouera la carte des étapes, mais il faudra de la chance pour que ca fonctionne selon moi… et cette équipe en a eu récemment, avec une belle série de succès inattendus sur le Giro.

La preuve que parfois, il suffit d’une bonne ambiance au sein d’une équipe pour créer une spirale de succès.

Total-Énergies

L’équipe a changé de nom et de maillot au soir du récent Championnat de France.

Elle débarque avec Edvald Boasson Hagen sur son 11e Tour, mais ce dernier est inexistant cette saison. Seulement 36e du Championnat de Norvège le week-end dernier, ca n’inspire pas confiance.

Les meilleures cartes pour de belles victoires d’étape sont assurément Pierre Latour et surtout Anthony Turgis, qui a sans aucun doute franchi un pallier cette saison avec notamment une très belle saison des Classiques du printemps il y a quelques semaines.

Trek – Segafredo

Une belle équipe mais personne pour le général.

On visera donc les victoires d’étape dans tous les registres.

Vicenzo Nibali et surtout Bauke Mollema peuvent encore gagner en moyenne montagne.

La puce Kenny Elissonde visera les arrivées en altitude, là où c’est le plus pentu. Pourquoi pas cette étape avec deux ascensions du Mont Ventoux? Y’a une belle affaire à faire pour ce coureur sur cette journée en Provence!

Ailleurs, on comptera sur les solides Mads Pedersen (surtout si la météo est mauvaise!), Jasper Stuyven et Edward Theuns.

UAE-Emirates

L’équipe du dossard #1, Tadej Pogacar, favori de ce Tour de France et vainqueur sortant.

Sauf que.

Sauf que cette année, il aura la pancarte dans le dos. Ca sera moins facile que l’an dernier où on pensait tous qu’il jouait la 2e place.

Pogacar semble prêt, il se baladait sur le récent Tour de Slovénie qu’il a remporté sans peine.

À 22 ans et trois quart, il demeure l’un des plus jeunes coureurs de ce Tour de France et sa maturité en impose beaucoup. C’est assez bluffant de voir le niveau de ce coureur, à un si jeune âge.

Pour l’épauler, une solide formation mais assez inexpérimentée sur le Tour, sauf pour Rui Costa qui prendra le départ de son 10e Tour.

Majka, Formolo, Hirschi, McNulty, De La Cruz, c’est du solide en montagne et sur les étapes accidentées.

Je suis toutefois plus inquiet pour Pogacar sur les étapes exposées au vent, où des coups de bordure seront forcément tentés. Pogacar ne dispose pas dans son équipe d’un solide et imposant rouleur à la Tony Martin ou Wout Van Aert, rompu aux ficelles du métier. Et je suis sûr que les Ineos, les Deceuninck, les Jumbo ont déjà planifié de piéger Pogacar sur certaines routes de la première semaine. L’an dernier, ca avait marché…

Bref, pour Tadej, la première semaine sera cruciale. Une fois installé en haut du classement, s’il y parvient, ca sera plus simple de contrôler la course.

Quelques statistiques

Coureur le plus âgé: Alejandro Valverde (Movistar), 41 ans.

Coureur le plus jeune: Fred Wright (Bahrain-Victorious), 22 ans et 14 jours.

Nation la plus représentée : France, 32 coureurs

Coureurs canadiens: 3 (Woods, Houle, Boivin)

Anciens vainqueurs au départ: 4 (Pogacar, Thomas, Froome, Nibali)

Profil du coureur moyen: 29 ans, 1m80, 69 kilos.

Favoris par maillot

Jaune: Pogacar, Roglic, Thomas, Carapaz

Vert: Sagan, Colbrelli, Demare, Ewan, Aranburu

Blanc: Pogacar

Pois: Gaudu, Majka, Carapaz, Porte, Fulgsang, Uran, Barguil

Le Tour de Slovénie

L’épreuve s’est élancée hier, et comporte cinq étapes.

L’intérêt?

C’est beau, la Slovénie.

Mais le réel intérêt de notre point de vue, c’est évidemment Tadej Pogacar!

Primoz Roglic, lui, a décidé de ne plus courir d’ici le départ du Tour, et se prépare solo du côté de Tignes actuellement, en altitude évidemment.

L’équipe UAE Team Emirates est manifestement, par son alignement en Slovénie, en répétition générale en vue du très prochain Tour de France.

Outre Pogacar, on y retrouve les Majka, Ulissi, Trentin, Polanc, Oliveira. On soude le groupe.

L’opposition viendra de trois autres équipes WorldTour: BikeExchange avec Kangert, Astana avec Felline et Bahrain-Victorious, avec Mohoric et Haussler.

Remarquez hier, c’est (encore!) la Bahrain-Victorious qui a débloqué son compteur sur l’épreuve avec la victoire au sprint de l’Allemand Phil Bauhaus. Décidément, on n’arrête plus cette équipe!

Une foule d’autres équipes continentales pro sont de la partie, notamment Bardiana et Androni-Giocattoli, mais des équipes avec moins de profondeur. Des équipes espagnoles, polonaises, anglaises, danoises, russes, slovaques, et slovènes aussi.

L’étape de samedi est celle à surveiller, avec une arrivée au terme d’une ascension. Pogacar s’y testera. On le dit motivé à enfin remporter son tour national.

Dommage cependant que ce Tour de Slovénie ne comporte aucun chrono… et gageons que les organisateurs reverront peut-être la copie en prévision de 2022 si des coureurs comme Pogacar ou Roglic veulent en faire une épreuve de prépa régulière en vue du Tour.

Intraitable MVDP!

Mathieu Van Der Poel: RE-BANG!

D’autres questions?!

Deuxième victoire d’étape consécutive pour le champion des Pays-Bas hier sur la 3e étape du Tour de Suisse. On n’avait pas vu ca depuis… depuis Marc Padun sur le Dauphiné en fin de semaine dernière en fait!

Ceci étant, magnifique de maitrise à l’approche de la ligne hier, MVDP. Il n’a pas hésité à lancer le sprint le premier, juste avant les 250 mètres, c’était super-bien vu face à la concurrence, surtout face à Julian Alaphilippe qui était avec lui.

Le sprint était en léger faux plat ascendant: un Alaphilippe est toujours très dangereux sur un tel terrain, car très explosif. En partant le premier de loin, MVDP défaisait les plans d’Alaf, en plus de lui imposer un long sprint. Alaf n’est jamais revenu. Vraiment bien joué.

Ceci étant, la question: combien de temps MVDP peut-il tenir le maillot jaune de leader de l’épreuve, conquis hier?

Ca sera déjà plus difficile aujourd’hui avec un final compliqué, et son équipe Alpecin-Fenix a désormais le poids de la course. Les Ineos, les Deceuninck, les Bora avec Schachmann qui me parait vraiment très bien, les Israel Start-Up Nation avec Woods devant avant-hier, voire les Astana, tout ce beau monde n’hésitera pas à profiter du travail des Alpecin avant de les attaquer dans le final.

Chose certaine, c’est peut-être la première fois que MVDP doit défendre un maillot de leader sur une course par étape importante à l’approche de la montagne. On sera vite fixé sur ses moyens sur ce terrain particulier, un terrain qu’il retrouvera forcément sur le prochain Tour de France qui part dans moins de trois semaines rappelons-le.

J’ai personnellement bien hâte de voir. Avec MVDP, c’est parfois tout ou rien, et ca sera peut-être rien demain dans le final?

Alaphilippe se diperse-t-il?

Certains lecteurs estiment qu’Alaf se disperse peut-être trop un peu tôt dans le final, et que certaines cartouches lui manquent peut-être pour l’emballage final.

Je ne crois pas.

Il essaie, c’est tout. Il attaque. MVDP fait pareil! Mathieu a les jambes pour conclure, Alaf pour le moment n’est pas capable de rivaliser avec le Néerlandais. Mais on ne peut pas lui reprocher de tenter des choses, d’animer la course, de vouloir sortir du paquet.

Les Canadiens

Je trouve ce Tour de Suisse intéressant aussi pour les coureurs canadiens qui y participent.

J’étais inquiet pour Mike Woods suite à un chrono moyen le week-end dernier. Mike nous a rassuré en étant un acteur du final des deux dernières étapes, étant avec Alaf et les autres dans les coups.

Je suis certain que Mike sera devant sur les étapes à venir, surtout vendredi et dimanche prochain. Il tentera quelque chose, j’en suis convaincu.

Zuko et Matteo ont offert aussi de beaux moments sur la 2e étape, étant échappés devant avec deux autres coureurs. Ils se sont malheureusement faits distancer dans une descente de col sous la pluie, qui prouve que ces descentes sont décidément un exercice bien particulier. Perso, je préfère les savoir encore en course aujourd’hui plutôt qu’à l’hôpital avant-hier… et je pense que Rally voudra encore se montrer cette semaine pour justifier leur invitation.

Tour de Suisse, 2e étape

Mathieu Van Der Poel: BANG!

Des questions?

https://www.youtube.com/watch?v=ocdTqi-mmBU&t=6325s

Le Tour de l’actualité

1 – Bahrain-Victorious. Y’a pas à dire, cette équipe a trouvé, depuis quelques semaines, la bonne carburation.

Gino Mader et Damiano Caruso remportent chacun une victoire d’étape sur le récent Giro, avec Caruso qui signe une 2e place derrière Bernal.

On ne les avait pas vu venir.

Tu as maintenant Mark Padun, 24 ans, vainqueur « back to back » de deux étapes de montagne sur le Dauphiné.

Jusque cette semaine, Padun, y’avait que sa mère qui le connaissait.

Surprenant.

Je n’ai pas d’explications. Molto forte, tout simplement.

Padun sort au train de sa roue Richie Porte et Sepp Kuss samedi dernier sur les pentes de La Plagne. Ouf.

On peut simplement dire que les talents de grimpeur de Padun ont déjà été notés: chez les amateurs, il a ramené les maillots de meilleur grimpeur des prestigieuses courses Giro Della Friuli Venezia Giulia (2015) et du Tour du Val d’Aoste (2016). Pour le reste, je ne sais pas.

Padun espère en avoir assez fait pour être retenu par son équipe sur le prochain Tour de France. C’est un minimum!!!

2 – Dauphiné. On attendait Geraint Thomas, c’est finalement Richie Porte, 36 ans, qui s’impose, sa première grande victoire depuis le Tour de Suisse 2018.

Porte a également terminé 3e du Tour l’an dernier.

Chez Ineos-Grenadier, on doit se poser des questions: qui, de Geraint Thomas, Richie Porte, Richard Carapaz ou Tao Geoghegan doit être le leader de l’équipe sur le Tour?

Quod abundat non vitiat. Ou « Abondance de biens ne nuit pas », dit-on. Ce qui ne veut strictement rien dire, mais l’effet reste le même…

À mon avis, plusieurs partiront avec un statut de coureur « protégé » et l’équipe s’ajustera en fonction des circonstances de course.

Et à ce petit jeu, parfois le mieux servi c’est celui qui passe le premier à l’offensive…

3 – Arkea-Samsic, le coup de gueule. Celui d’Yvon Ledanois, pas du tout satisfait de la performance de ses coureurs sur ce Dauphiné, en premier lieu très certainement Nairo Quintana et Warren Barguil.

Quintana termine 18e à presque 5 minutes, Barguil est 38e à plus d’une demi-heure!

Encore que, le général n’est pas tout: si on les avait vu tenter quelque chose, être devant, être acteurs. Rien du tout.

Le Tour de France approche vite, pas rassurant!

4 – Tour de Suisse. On est ravi en Suisse, les deux premières places de la première étape hier, un chrono de 11 kilomètres, sont occupées par des coureurs… suisses. Ils ont le même prénom en plus, facile à retenir!

Stefan Kung 1er, Stefan Bissegger 2e.

L’intérêt est ailleurs.

Des favoris, on note la belle perf de Julian Alaphilippe, excellent 5e hier et qui traduit donc une belle condition après une coupure au terme de la saison des Classiques. De bonne augure pour la suite.

Maximilan Schachmann, 11e, signe aussi une perf digne de mention selon moi; c’est un excellent grimpeur.

Carapaz (15e), Dumoulin (16e), Van der Poel (25e), Sivakov (40e), Uran (41e) sont à moins de 50 secondes.

Moins bon pour Fuglsang, Soler, Hirschi ou encore – et surtout – Mike Woods, « seulement » 128e de ce chrono à 1min19 du vainqueur. Aie. Je suis inquiet pour la suite, espérons que Mike nous rassurera plus tard cette semaine.

5 – Suisse, la suite. Ca se jouera certainement vendredi, samedi et dimanche prochain avec trois belles étapes en montagne autour d’Andermatt.

Vendredi, 130 petits kilomètres mais le Gothard en intro, puis dans le final deux belles ascensions.

Samedi, un chrono de 23 bornes autour d’Andermatt, une ascension de l’Oberalpass, 700m de dénivelé quand même, puis sa descente. Molto bene!

Et dimanche, 160 kms avec, dans le final, le Gothard de nouveau, versant Airolo. Ce sera le festival des photographes, toujours une occasion de photos très spectaculaires ce Gothard, une ascension en pavés!

D’ailleurs, je vous recommande fortement, si vous le pouvez, de faire une fois dans votre vie la sortie « Giants of Switzerland »: la Furka, le Nufenen et le Gothard depuis Andermatt. Absolument indescriptible. Dur. Magnifique. Inoubliable. One true game changer.

6 – Hugo Houle. C’est le meilleur des coureurs canadiens hier sur le Tour de Suisse, et c’est très bien.

Houle est en reprise après une coupure suite aux Classiques.

Fait intéressant, plusieurs coureurs canadiens ont pris hier le départ du Tour de Suisse: outre Houle, on note Guillaume Boivin, James Piccoli et Mike Woods chez Israel Start-Up Nation, ainsi que Mateo Dal-Cin, Nickolas Zukowsky et Rob Britton pour Rally Cycling.

On verra ce qu’ils peuvent faire cette semaine, c’est une occasion en or pour les coureurs de Rally Cycling de se mettre en évidence. Zuko en particulier.

7 – Thibault Pinot. Le Vosgien a disparu de la planète vélo. Même sur Strava!

Inquiétant.

Les dernières nouvelles nous viennent de Marc Madiot en mai dernier: pas de Tour de France, pas de JO, pas de Vuelta, la seule priorité est de guérir ce sacrum qui le fait tant souffrir dès qu’il monte en puissance.

Prompt rétablissement à Thibault. Triste cette affaire qui dure.

La FDJ se tourne désormais vers David Gaudu, auteur d’un honnête Dauphiné, pour faire briller les couleurs de l’équipe française en juillet.

8 – Unbound Gravel. Méga-battage publicitaire autour de l’ex- Dirty Kanza ces derniers jours, en particulier sur le site CyclingNews.

Y’a pas à dire, le Gravel Bike séduit en Amérique, peut-être plus qu’en Europe. Il y a peut-être aussi davantage de routes de « gravel » de ce côté-ci de l’Atlantique.

Ma région, l’Outaouais, est bien pourvue en route de gravel.

Au final, Laurens Ten Dam, l’ancien coureur pro chez Rabobank, SunWeb puis CCC, a été battu par un ex-pro également, Ian Boswell, moins connu celui-là mais qui a quand même séjourné chez Sky (2013 à 2017) puis chez Kathusha (2018-2019) avant de ne pas voir son contrat renouvelé.

Aucun coureur canadien dans les 20 premiers.

9 – Tour de Suisse féminin. J’aime le cyclisme féminin, la compétition y est également très féroce.

Fait intéressant, la championne de VTT Yolanda Neff participait à ce Tour de Suisse féminin remporté par Lizzie Deignan.

Ca frotte dans le peloton féminin: ce vidéo est saisissant!

Dauphiné: un chrono… surprenant!

Les 16 kilomètres du premier test – un chrono – sur le Critérium du Dauphiné Libéré ont été riches en enseignement.

Et surprenant!

D’abord, doublé Astana avec Lutsenko et Izagirre.

Izagirre, 32 ans, connait une bonne saison: 3e de Paris-Nice, il a fini 7e sur le Tour de Romandie et il semble monter en puissance juste au bon moment pour le Tour. Il sait grimper, donc il devrait être un client pour la suite.

Lutsenko, 28 ans, c’est davantage une surprise. Je pense que le circuit hier, avec une 2e partie du chrono assez accidentée où ils ont été nombreux à se casser les dents, a favorisé ce solide coureur kazakh.

Kasper Asgreen 3e, fait plaisir.

Wilco Kelderman, toujours capable du meilleur comme du pire, est 4e pour la Bora-Hansgrohe. Il faudra attendre samedi pour savoir de quoi il sera capable sur ce Dauphiné. Comme souvent, il demeure une énigme.

Richie Porte 6e à 15sec, il est le meilleur des Grenadiers hier. N’oublions pas que Porte a terminé 3e du Tour l’an dernier, et qu’il offre de belles garanties de régularité.

Geraint Thomas « seulement » 10e, c’est la surprise du jour; tout le monde le voyait largement vainqueur. Il a déclaré avoir mal géré ce chrono en partant beaucoup trop vite.

Perso, certains me trouveront durs, je trouve ca non-professionnel. Quand ta seule job dans la vie est de gagner des courses cyclistes, que tu disposes de tout un encadrement exclusivement orienté envers ce seul et unique but, tu fais le métier. Et faire le métier, ça comprend reconnaitre le parcours, analyser, établir un plan de match. Des coureurs Grenadiers l’avaient précédé, ne pouvaient-ils pas le conseiller sur la façon de gérer ce chrono? Ne savait-il pas que la 2e partie était largement plus difficile que la première?

S’était-il contenté d’une simple reconnaissance du parcours via une app comme Google Maps?

Je ne comprends pas.

Et lui l’ancien pistard, qui amène manifestement beaucoup trop gros comme braquet?

Anyway. Il mérite qu’on lui remonte les bretelles!

La belle surprise qui fait plaisir, c’est Aurélien Paret-Peintre, excellent 16e à 15 petites secondes de Thomas sur un chrono de 16 bornes. Le grimpeur d’AG2R-Citroen confirme sa victoire en début de saison sur le GP de la Marseillaise, et je pense qu’il a les moyens de surprendre encore plus tard cette semaine, et sur le Tour.

Paret-Peintre, c’est le Bardet 2.0 si vous voulez mon avis, le chrono en mieux…

D’autres coureurs sauvent la mise: Gaudu, Geoghegan, Valverde, Quintana, Enric Mas. Ils peuvent tenter quelque chose ce week-end. Geoghegan sera probablement plutôt au service de Porte et Thomas.

Pour Fabio Aru, Pierre Rolland et Warren Barguil, c’est moins concluant. À la décharge de Barguil, il a déjà affirmé vouloir faire ce Dauphiné en guise d’entrainement, estimant que dans le passé, un bon Dauphiné signifiait un mauvais Tour de France et l’inverse. Wait and see.

Le grand perdant du jour s’appelle très certainement Chris Froome, à des années lumière de son niveau du passé. C’est même un peu pathétique selon moi. L’équipe Israel Start-Up Nation n’a aucune raison de le sélectionner pour le prochain Tour de France, ses objectifs devraient être revus à plus long terme. Si on veut bien épauler des coureurs comme Mike Woods, il y a chez Israel d’autres choix à faire pour la Grande Boucle.

Sur ce Dauphiné, on attend désormais les étapes de samedi et dimanche en haute montagne pour faire le ménage dans le classement. Ça sera intéressant, car ce chrono a resserré le classement général. Une lutte Astana-Grenadiers se dessine, avec beaucoup d’arbitres entre les deux équipes, et beaucoup d’inconnu.

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