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Tour de Suisse, 2e étape

Mathieu Van Der Poel: BANG!

Des questions?

https://www.youtube.com/watch?v=ocdTqi-mmBU&t=6325s

Le Tour de l’actualité

1 – Bahrain-Victorious. Y’a pas à dire, cette équipe a trouvé, depuis quelques semaines, la bonne carburation.

Gino Mader et Damiano Caruso remportent chacun une victoire d’étape sur le récent Giro, avec Caruso qui signe une 2e place derrière Bernal.

On ne les avait pas vu venir.

Tu as maintenant Mark Padun, 24 ans, vainqueur « back to back » de deux étapes de montagne sur le Dauphiné.

Jusque cette semaine, Padun, y’avait que sa mère qui le connaissait.

Surprenant.

Je n’ai pas d’explications. Molto forte, tout simplement.

Padun sort au train de sa roue Richie Porte et Sepp Kuss samedi dernier sur les pentes de La Plagne. Ouf.

On peut simplement dire que les talents de grimpeur de Padun ont déjà été notés: chez les amateurs, il a ramené les maillots de meilleur grimpeur des prestigieuses courses Giro Della Friuli Venezia Giulia (2015) et du Tour du Val d’Aoste (2016). Pour le reste, je ne sais pas.

Padun espère en avoir assez fait pour être retenu par son équipe sur le prochain Tour de France. C’est un minimum!!!

2 – Dauphiné. On attendait Geraint Thomas, c’est finalement Richie Porte, 36 ans, qui s’impose, sa première grande victoire depuis le Tour de Suisse 2018.

Porte a également terminé 3e du Tour l’an dernier.

Chez Ineos-Grenadier, on doit se poser des questions: qui, de Geraint Thomas, Richie Porte, Richard Carapaz ou Tao Geoghegan doit être le leader de l’équipe sur le Tour?

Quod abundat non vitiat. Ou « Abondance de biens ne nuit pas », dit-on. Ce qui ne veut strictement rien dire, mais l’effet reste le même…

À mon avis, plusieurs partiront avec un statut de coureur « protégé » et l’équipe s’ajustera en fonction des circonstances de course.

Et à ce petit jeu, parfois le mieux servi c’est celui qui passe le premier à l’offensive…

3 – Arkea-Samsic, le coup de gueule. Celui d’Yvon Ledanois, pas du tout satisfait de la performance de ses coureurs sur ce Dauphiné, en premier lieu très certainement Nairo Quintana et Warren Barguil.

Quintana termine 18e à presque 5 minutes, Barguil est 38e à plus d’une demi-heure!

Encore que, le général n’est pas tout: si on les avait vu tenter quelque chose, être devant, être acteurs. Rien du tout.

Le Tour de France approche vite, pas rassurant!

4 – Tour de Suisse. On est ravi en Suisse, les deux premières places de la première étape hier, un chrono de 11 kilomètres, sont occupées par des coureurs… suisses. Ils ont le même prénom en plus, facile à retenir!

Stefan Kung 1er, Stefan Bissegger 2e.

L’intérêt est ailleurs.

Des favoris, on note la belle perf de Julian Alaphilippe, excellent 5e hier et qui traduit donc une belle condition après une coupure au terme de la saison des Classiques. De bonne augure pour la suite.

Maximilan Schachmann, 11e, signe aussi une perf digne de mention selon moi; c’est un excellent grimpeur.

Carapaz (15e), Dumoulin (16e), Van der Poel (25e), Sivakov (40e), Uran (41e) sont à moins de 50 secondes.

Moins bon pour Fuglsang, Soler, Hirschi ou encore – et surtout – Mike Woods, « seulement » 128e de ce chrono à 1min19 du vainqueur. Aie. Je suis inquiet pour la suite, espérons que Mike nous rassurera plus tard cette semaine.

5 – Suisse, la suite. Ca se jouera certainement vendredi, samedi et dimanche prochain avec trois belles étapes en montagne autour d’Andermatt.

Vendredi, 130 petits kilomètres mais le Gothard en intro, puis dans le final deux belles ascensions.

Samedi, un chrono de 23 bornes autour d’Andermatt, une ascension de l’Oberalpass, 700m de dénivelé quand même, puis sa descente. Molto bene!

Et dimanche, 160 kms avec, dans le final, le Gothard de nouveau, versant Airolo. Ce sera le festival des photographes, toujours une occasion de photos très spectaculaires ce Gothard, une ascension en pavés!

D’ailleurs, je vous recommande fortement, si vous le pouvez, de faire une fois dans votre vie la sortie « Giants of Switzerland »: la Furka, le Nufenen et le Gothard depuis Andermatt. Absolument indescriptible. Dur. Magnifique. Inoubliable. One true game changer.

6 – Hugo Houle. C’est le meilleur des coureurs canadiens hier sur le Tour de Suisse, et c’est très bien.

Houle est en reprise après une coupure suite aux Classiques.

Fait intéressant, plusieurs coureurs canadiens ont pris hier le départ du Tour de Suisse: outre Houle, on note Guillaume Boivin, James Piccoli et Mike Woods chez Israel Start-Up Nation, ainsi que Mateo Dal-Cin, Nickolas Zukowsky et Rob Britton pour Rally Cycling.

On verra ce qu’ils peuvent faire cette semaine, c’est une occasion en or pour les coureurs de Rally Cycling de se mettre en évidence. Zuko en particulier.

7 – Thibault Pinot. Le Vosgien a disparu de la planète vélo. Même sur Strava!

Inquiétant.

Les dernières nouvelles nous viennent de Marc Madiot en mai dernier: pas de Tour de France, pas de JO, pas de Vuelta, la seule priorité est de guérir ce sacrum qui le fait tant souffrir dès qu’il monte en puissance.

Prompt rétablissement à Thibault. Triste cette affaire qui dure.

La FDJ se tourne désormais vers David Gaudu, auteur d’un honnête Dauphiné, pour faire briller les couleurs de l’équipe française en juillet.

8 – Unbound Gravel. Méga-battage publicitaire autour de l’ex- Dirty Kanza ces derniers jours, en particulier sur le site CyclingNews.

Y’a pas à dire, le Gravel Bike séduit en Amérique, peut-être plus qu’en Europe. Il y a peut-être aussi davantage de routes de « gravel » de ce côté-ci de l’Atlantique.

Ma région, l’Outaouais, est bien pourvue en route de gravel.

Au final, Laurens Ten Dam, l’ancien coureur pro chez Rabobank, SunWeb puis CCC, a été battu par un ex-pro également, Ian Boswell, moins connu celui-là mais qui a quand même séjourné chez Sky (2013 à 2017) puis chez Kathusha (2018-2019) avant de ne pas voir son contrat renouvelé.

Aucun coureur canadien dans les 20 premiers.

9 – Tour de Suisse féminin. J’aime le cyclisme féminin, la compétition y est également très féroce.

Fait intéressant, la championne de VTT Yolanda Neff participait à ce Tour de Suisse féminin remporté par Lizzie Deignan.

Ca frotte dans le peloton féminin: ce vidéo est saisissant!

Dauphiné: un chrono… surprenant!

Les 16 kilomètres du premier test – un chrono – sur le Critérium du Dauphiné Libéré ont été riches en enseignement.

Et surprenant!

D’abord, doublé Astana avec Lutsenko et Izagirre.

Izagirre, 32 ans, connait une bonne saison: 3e de Paris-Nice, il a fini 7e sur le Tour de Romandie et il semble monter en puissance juste au bon moment pour le Tour. Il sait grimper, donc il devrait être un client pour la suite.

Lutsenko, 28 ans, c’est davantage une surprise. Je pense que le circuit hier, avec une 2e partie du chrono assez accidentée où ils ont été nombreux à se casser les dents, a favorisé ce solide coureur kazakh.

Kasper Asgreen 3e, fait plaisir.

Wilco Kelderman, toujours capable du meilleur comme du pire, est 4e pour la Bora-Hansgrohe. Il faudra attendre samedi pour savoir de quoi il sera capable sur ce Dauphiné. Comme souvent, il demeure une énigme.

Richie Porte 6e à 15sec, il est le meilleur des Grenadiers hier. N’oublions pas que Porte a terminé 3e du Tour l’an dernier, et qu’il offre de belles garanties de régularité.

Geraint Thomas « seulement » 10e, c’est la surprise du jour; tout le monde le voyait largement vainqueur. Il a déclaré avoir mal géré ce chrono en partant beaucoup trop vite.

Perso, certains me trouveront durs, je trouve ca non-professionnel. Quand ta seule job dans la vie est de gagner des courses cyclistes, que tu disposes de tout un encadrement exclusivement orienté envers ce seul et unique but, tu fais le métier. Et faire le métier, ça comprend reconnaitre le parcours, analyser, établir un plan de match. Des coureurs Grenadiers l’avaient précédé, ne pouvaient-ils pas le conseiller sur la façon de gérer ce chrono? Ne savait-il pas que la 2e partie était largement plus difficile que la première?

S’était-il contenté d’une simple reconnaissance du parcours via une app comme Google Maps?

Je ne comprends pas.

Et lui l’ancien pistard, qui amène manifestement beaucoup trop gros comme braquet?

Anyway. Il mérite qu’on lui remonte les bretelles!

La belle surprise qui fait plaisir, c’est Aurélien Paret-Peintre, excellent 16e à 15 petites secondes de Thomas sur un chrono de 16 bornes. Le grimpeur d’AG2R-Citroen confirme sa victoire en début de saison sur le GP de la Marseillaise, et je pense qu’il a les moyens de surprendre encore plus tard cette semaine, et sur le Tour.

Paret-Peintre, c’est le Bardet 2.0 si vous voulez mon avis, le chrono en mieux…

D’autres coureurs sauvent la mise: Gaudu, Geoghegan, Valverde, Quintana, Enric Mas. Ils peuvent tenter quelque chose ce week-end. Geoghegan sera probablement plutôt au service de Porte et Thomas.

Pour Fabio Aru, Pierre Rolland et Warren Barguil, c’est moins concluant. À la décharge de Barguil, il a déjà affirmé vouloir faire ce Dauphiné en guise d’entrainement, estimant que dans le passé, un bon Dauphiné signifiait un mauvais Tour de France et l’inverse. Wait and see.

Le grand perdant du jour s’appelle très certainement Chris Froome, à des années lumière de son niveau du passé. C’est même un peu pathétique selon moi. L’équipe Israel Start-Up Nation n’a aucune raison de le sélectionner pour le prochain Tour de France, ses objectifs devraient être revus à plus long terme. Si on veut bien épauler des coureurs comme Mike Woods, il y a chez Israel d’autres choix à faire pour la Grande Boucle.

Sur ce Dauphiné, on attend désormais les étapes de samedi et dimanche en haute montagne pour faire le ménage dans le classement. Ça sera intéressant, car ce chrono a resserré le classement général. Une lutte Astana-Grenadiers se dessine, avec beaucoup d’arbitres entre les deux équipes, et beaucoup d’inconnu.

Bernal: le plus dur est fait

En principe, Egan Bernal deviendra aujourd’hui le deuxième coureur colombien à remporter le Giro d’Italia après Nairo Quintana (2014).

Il rejoindra également Nairo Quintana à titre d’un vainqueur de deux grands tours cyclistes. Bernal a toutefois gagné le Saint Graal, le Tour de France (2019). Quintana, un Giro et une Vuelta.

Il ne manquera donc que la Vuelta à Bernal pour inscrire son nom au palmarès rarissime des coureurs qui ont gagné les trois grands Tours cyclistes. S’il le fait cette année, il devancera Alberto Contador, auteur du triplé à 25 ans. L’an prochain, Bernal égalerait le record de Contador.

Le Colombien a su hier s’appuyer sur son équipe Ineos, encore très forte. Il peut dire merci aux Narvaez, Moscon, Castroviejo et son compatriote Martinez, auteurs d’un boulot remarquable pour sa pomme.

Seul moment de panique, quand Castroviejo a largué son coéquipier Martinez dans la dernière descente, sous la flotte. Ils se sont vite repris en laissant l’équipier colombien recoller. Grand bien leur en a pris!

Au passage, je n’ai pas remarqué de grandes différences entre l’efficacité des Ineos dans la descente sous la pluie, comparé aux autres équipes. L’équipe Ineos est montée sur freins à mâchoires, les autres freins à disques… De quoi revoir les copies?

Tellement fort, le marketing de nos jours!

Anyway. Ca vous prend des freins à disque. Vous aurez l’air de coureurs pros.

Pour le reste, on n’a pas vu Ganna hier. Free ride, ses directeurs sportifs lui ont certainement dit « Filippo, aujourd’hui tranquillo, tu y vas dimanche pour la victoire d’étape alors repose tes jambes, pas d’efforts, et all out dans les rues de Milan« .

Bref, aujourd’hui, Ganna.

Mention très bien hier pour Romain Bardet. Avec Almeida, ca le faisait. Avec Caruso, not a chance, les Ineos allaient forcément rouler derrière. Des fois, au niveau professionnel, tes chances de succès ne sont pas en fonction des jambes que tu as, mais bien d’avec qui tu roules.

Mention très bien aussi à Caruso, belle performance. Probablement deuxième du général selon le chrono aujourd’hui, une belle victoire d’étape solo en montagne hier, rien à dire d’autre que bravo! À 33 ans, c’est pour lui une véritable consécration.

Yates a montré certaines limites hier. Le Britannique a souvent des jours sans sur les grands tours, une confirmation? Les Yates, je résumerais en disant « capable du meilleur, comme du pire ».

Les alliances d’équipe? Sur la route hier, on a vu les BikeExchange rouler avec les Ineos pour limiter la casse derrière Caruso, qui menaçait les chances de Yates de monter sur la 2e place du podium à Milan. Logique.

Et on a aussi vu une alliance italienne avec un Giovanni Visconti (Bardiani) qui roulait pour Caruso (Bahrain-Victorious) dans l’échappée. Juste une saine revanche italienne face à l’alliance colombienne!

Par contre, pour Louis Vervaeke chez Fenix, faudra m’expliquer pourquoi il a roulé aussi vite au pied de l’avant dernier col en faveur de l’échappée, pour sauter 4 km plus haut.

Giro: Bernal au métier

C’est un consensus: Simon Yates est bien le coureur le plus fort en cette fin de Giro.

Egan Bernal est sur les vapeurs.

Mais il dispose de la meilleure équipe qui soit.

Et manifestement, l’équipe court très intelligemment.

Chez Ineos, on reste groupé jusque très tard dans la course, on ne répond plus aux attaques dans la dernière ascension et on monte au train pour abriter Bernal.

La recette est éprouvée.

Yates a 2min49 de retard sur Bernal. De quoi gérer.

Assurément, Yates vise plutôt la 2e place, avec seulement 20sec d’écart à combler sur Caruso. La lutte sera là aujourd’hui sur la route de Alpe Motta, et dimanche dans le chrono.

Et on ne sait jamais, Bernal peut craquer. Il faut essayer. L’altitude, avec deux cols à franchir en haut de 2000m, réussit toutefois bien à Bernal. La dernière ascension n’est pas très difficile, son équipe devrait pouvoir l’épauler jusque tard dans l’étape.

Chose certaine, ils ne sont plus que trois pour le podium: Bernal, Caruso et Yates. Tous les autres viseront une belle victoire d’étape, et pour cela il faudra lancer dès l’ascension du San Bernardino, en espérant résister au rouleau-compresseur Ineos dans le final.

Bardet, Carthy, Vlasov, Almeida, Bennett, Formolo, Nibali, ils ont tous un va-tout à jouer aujourd’hui. Espérons une course de mouvement!

C’est Almeida qui a probablement le plus faim.

Et les Ineos savent que ce soir, leur Giro est terminé; dans le chrono dimanche, ce sera chacun pour soi. Ils donneront tout ce qu’il leur reste dans l’étape d’aujourd’hui pour protéger l’avance de Bernal. Et ainsi faire un doublé, avec la victoire de Geoghegan l’an dernier.

Le dernier chrono dimanche? Bernal, Yates et Caruso ont fait à peu près jeu égal dans le chrono du premier jour. Ganna remportera l’étape, mais je doute que ce chrono provoque de gros changements pour le podium.

Des alliances d’équipe demain? Pas impossible non plus. On sera vite fixé. Chose certaine, tous les coureurs colombiens de ce Giro roulent pour Bernal. Sinon, comment expliquer hier l’action de Molano chez UAE Team Emirates?

Giro: c’est pas fini!!!

On dirait bien que la montée de Sega di Ala en a surpris plus d’un hier. Pour une première, c’est réussi!

En premier lieu le maillot rose d’Egan Bernal, jusqu’ici sans faille aucune. Hier, sur les pentes abruptes de cette ascension finale, il a montré des signes de défaillance, ne pouvant suivre le rythme de Yates et d’Almeida.

Je pense que Bernal a fait l’erreur de répondre trop violemment à l’attaque de Yates. Il s’est manifestement mis dans le rouge, et a sauté quelques mètres plus loin.

En tout cas, Bernal peut dire merci à son compatriote Daniel Martinez qui l’a épaulé jusqu’au bout, n’hésitant pas d’ailleurs à parfois l’haranguer pour qu’il reste motivé et qu’il appuie plus fort sur les pédales.

Chez Ineos, on était proche de la panique, j’en suis sûr.

Du coup, Yates et Caruso penseront que Bernal est prenable. De quoi donner des idées pour les étapes de vendredi et samedi.

Tous deux n’auront pas de mal à trouver des alliés de circonstances qui voudront faire tomber le rouleau-compresseur Ineos.

Joao Almeida d’abord, qui semble finir très fort ce Giro et qui cherche certainement une belle victoire d’étape. Yates et lui peuvent faire un duo de choc.

Romain Bardet aussi voudra profiter d’une condition en hausse.

Giulio Ciccone devra aussi se rabattre vers cet objectif d’une victoire d’étape après avoir perdu pas mal de temps hier, étant pris dans la chute qui a entrainé Remco Evenepoel aussi, et qui l’a contraint à l’abandon hier soir.

George Bennett, Davide Formolo veulent aussi exister sur ce Giro.

Bref, c’est loin d’être fini! Et on a déjà vu des défaillances sur un dernier chrono. Toujours difficile, un dernier chrono après trois semaines de course intense dans les jambes. Révélateur des facultés de récupération.

Giro: ce qui reste à prendre

Le taulier est de retour…

Alors que le Giro reprend aujourd’hui après le deuxième jour de repos, quelques réflexions sur la course jusqu’ici et sur ce qui reste à prendre d’ici l’arrivée dimanche prochain à Milan.

L’étape d’aujourd’hui d’abord, 193 kms vers Sega di Ala, une arrivée en altitude qu’on connait mal, mais qui s’annonce redoutable: 11km à 9,8% de moyenne, des passages très pentus sur le haut avec notamment deux kilomètres à plus de 12%, et un court passage à 17%.

Juste avant, les coureurs devront franchir le Passo di San Valentino.

La chance des coureurs aujourd’hui? Pas d’altitude. Le San Valentino culmine à 1315m.

Et une météo clémente.

Le reste de la semaine ne sera pas simple pour autant. Sur les cinq étapes restantes, on compte trois arrivées en altitude (incluant aujourd’hui) et un chrono de 30 bornes dimanche prochain à Milan. Belle débauche d’énergie pour les coureurs!

L’étape de jeudi sera l’étape de récup. Vendredi, 176kms et une arrivée à l’Alpe di Mera, 1500m d’altitude.

Samedi, la grosse étape restante, avec 164 kms et deux cols à plus de 2000m d’altitude, le Passo San Bernardino et Passo di Spluga, avant l’arrivée à l’Alpe Motta où la Madonna d’Europa accueillera les coureurs. À partir de la mi-étape, plus de répit pour les coureurs, ca montera et ca descendra jusqu’à la ligne.

Si Egan Bernal est un solide leader au général, épaulé par une équipe Ineos tout aussi solide, tout peut encore arriver sur de telles étapes.

La météo semble vouloir enfin coopérer et les coureurs devraient profiter d’un temps plus sec et plus ensoleillé pour le reste du Giro.

Ce qui reste à prendre

Les deux premières places du général semblent solides, avec Bernal et Caruso.

Surprenant Caruso! 33 ans, pro depuis 2012, pas de grand palmarès, son meilleur résultat en carrière sur un grand tour est une 8e place sur le Giro 2015. Solide cependant, 14 grands tours à son actif, le gus en a jamais abandonné un! Pour lui, une 2e place serait une consécration. Et pour son équipe Bahrain-Victorious aussi.

La troisième place de Hugh Carthy sera probablement la plus disputée, trois coureurs naviguant à quelques 40 secondes du podium, soit Simon Yates, Alexandr Vlasov et Giulio Ciccone.

Bref, tout ce beau monde voudra prendre du temps, et ne diront pas non à une victoire d’étape en cours de route.

Les Romain Bardet, Dan Martin, Vicenzo Nibali, Bauke Mollema, George Bennett et surtout Remco Evenepoel voudront aussi sauver leur Giro 2021 sur les prochaines étapes. On devrait assister à une course de mouvement.

Pour Remco, l’étape de jeudi est probablement celle qui a retenu son attention car le chrono de Milan le dernier jour semble déjà promis à Ganna, 30 kms tout plat en légère descente (le 60 km/h de moyenne est jouable si on a vent de dos!). Avec 231 kms et quatre belles courtes bosses dans les 30 derniers kms, Remco pourrait faire parler sa puissance de train pour tenter un coup dans le final. Il l’a déjà fait plus tôt dans sa carrière, façon Alaphilippe!

Classement meilleur grimpeur

Le Français Geoffroy Bouchard d’AG2R-Citroen est toujours en tête du classement du meilleur grimpeur, 29 petits points devant Bernal. Ca sera très difficile pour lui de rester en tête je pense, il n’aura d’autres choix que de grapiller un maximum de points sur les premiers cols des étapes.

Classement par équipe

Possiblement une belle lutte de ce côté, avec Trek-Segafredo un maigre 6min d’avance sur Ineos.

On saura vite aujourd’hui si ce classement fait l’objet d’une convoitise de l’un ou l’autre des deux équipes. Trek a certainement le plus à gagner d’un succès. Ils ont un coup à jouer, avec Ciccone, Mollema, Nibali.

Le bilan à ce jour

Bernal a manifestement retrouvé la condition qui lui avait permis de gagner le Tour de France 2019. Il explose le temps d’ascension de Gilberto Simoni en 2003 sur le Zoncolan côté Sutrio, par plus d’une minute. Pas de données publiques de puissance pour Bernal (…) mais on sait que pour venir à bout de cette mythique ascension, Caruso a dû développer un peu plus de 400 watts pendant environ 41 minutes. Ouch.

Hasard de la vie, Bernal s’était aussi imposé lors d’une étape écourtée pour cause d’orages de grêle sur son Tour de France victorieux, l’étape vers Tignes en passant par l’Iseran avait à l’époque aussi subit des conditions météo difficiles.

Bernal semble à l’aise sur des routes de gravier, dans la pluie et le froid, et en haute altitude. Des atouts non négligeables, et des conditions qu’on retrouve certainement assez régulièrement chez lui en Colombie, à l’entrainement.

Remco

Le jeune prodige belge a pris une belle claque sur ce Giro, et je pense qu’il s’agit peut-être du premier gros revers de sa carrière. Un sentiment dont parle également son manager général Patrick Lefevere.

Je pense que Remco vient de comprendre ce qu’est réellement le cyclisme professionnel au plus haut niveau, quand tu dois te battre avec des coureurs qui ont déjà remporté des grands tours. Pas simple.

Il va apprendre, pas inquiet là-dessus. Et puis, quand tu as le moteur, ben tu as le moteur. Ça, ça ne se perd pas.

Je suis plus inquiet des limites techniques qu’il a montrées, que ce soit sur les Strade Bianche où il n’était pas à l’aise du tout, ou dans les descentes de cols, surtout sous la pluie.

En clair, Remco descend comme un fer à repasser. Probablement pas étranger à sa violente chute dans la descente de Sormano l’an dernier, et qui lui a valu des mois d’hôpital.

Son équipe Quick Step devra prendre le taureau par les cornes. Lui faire faire du karting peut-être, ou le sens des trajectoires est tout. D’autres coureurs ont pu s’améliorer considérablement dans ce registre par le passé, je pense par exemple à Thibault Pinot.

Les échappées

Je sais pas vous, mais le nombre d’échappées qui sont allés au bout sur ce Giro m’a frappé. On n’avait pas vu ça depuis 20 ans sur les grands tours. Exit le retour du paquet dans les 10 derniers kilomètres, cette année le peloton du Giro laisse filer, avec la bénédiction des Ineos. Ca fait quoi, 7 ou 8 étapes que la victoire se joue parmi les coureurs devant? Intéressant! De quoi en tout cas raviver l’intérêt de se lancer tôt dans pareils raids. On sait jamais, sur un malentendu, ca peut marcher… plus aujourd’hui qu’hier! Espérons notamment qu’un Antoine Duchesne pourra en prendre une belle prochainement…

Lotto-Soudal

Encore cinq étapes et il leur reste… deux coureurs en course! Caleb Ewan a certes remporté deux étapes avant de quitter la course, mais l’équipe belge a depuis été décimée.

Qhubeka-Assos

L’équipe sud-africaine est restée en WorldTour in-extemis à la fin de la saison passée. Elle vient de signer trois succès en cinq étapes sur ce Giro, c’est la fête totale de leur côté: d’abord Mauro Schmid, puis Giacomo Nizzolo et enfin Victor Campenaerts. J’ai l’impression que l’ambiance au sein de cette formation est au beau fixe, et des succès en appellent souvent d’autres!

Photos

Très belles photos de l’étape du Giau avant-hier, vraiment. Merci à thierry pour le lien.

Ambiance bord de la route

Bernal, option victoire

Quelle étape hier!!!

Question: suffit-il d’organiser une course cycliste dans la région de la Toscane pour avoir un gros spectacle?!

Pour y avoir été, la Toscane, ben ça monte et ça descend. Et il y a effectivement de belles routes blanches bordées de cyprès.

Terre de cyclisme.

Chaque année, on se régale avec les Strade Bianche. On s’est régalé hier avec la 11e étape du Giro qui a causé de gros dégâts au général.

Bernal et ses Ineos ont tout fait exploser, en commençant le travail par un relais monstrueux de Filippo Ganna sur le premier secteur de gravel. Ganna roulait tellement vite qu’il a failli rater un virage en descente.

Plein de maitrise, Bernal n’a jamais lâché sa roue sur ce premier secteur. Il faut certainement y voir les fruits du passé de Bernal, qui a débuté en MTB (VTT) et qui est sans l’ombre d’un doute à l’aise sur des routes de gravel, bien plus en tout cas que les autres favoris de ce Giro. Rappelez-vous que Bernal a terminé 3e des Strade Bianche cette année.

Remco Evenepoel était, lui, manifestement beaucoup moins à l’aise sur de telles routes. Ses difficultés étaient évidentes à chaque virage, dans chaque descente.

La panne de jambes due à une fringale? Une mauvaise gestion de sa première journée de repos en carrière sur un grand tour ? Je ne pense pas. Sur l’asphalte, Evenepoel semblait bien rouler.

Quoi qu’il en soit, l’équipe Deceuninck a totalement implosé hier, laissant tomber leur leader au plus mauvais moment. C’était indigne de la plus grosse équipe de Classiques d’un jour, voire même indigne d’une équipe cycliste pro tout court. Si quelques équipiers ont bien ramené Remco devant après le premier secteur, ils doivent aussi leur salut à ce moment à la présence dans leur groupe de Vlasov qui a donc fait rouler ses Astana.

Par la suite, bonsoir la Deceuninck, on se revoit aux douches. Almeida était devant avec Remco avec 20 bornes à faire, mais ne s’est jamais occupé du jeune prodige belge qui était dernier du groupe à faire le yo-yo. Une fois lâché, Remco était fou furieux, probablement du manque de soutien de son dernier équipier. C’est clair que le mental de Remco a été défaillant à ce moment de l’étape.

Almeida a certes été ensuite rappelé par son équipe pour revenir épauler Evenepoel, mais c’était beaucoup trop tard. Evenepoel lâche quand même plus de deux minutes sur Bernal au général, ça fait mal.

Si Almeida n’est plus chez Deceuninck l’an prochain, ne vous surprenez pas. Ca a dû causer sévère dans le bus après l’étape, c’est moi qui vous le dit. Patrick Lefevere ne devait pas être content du tout devant son poste télé hier après-midi.

Il manque un lieutenant pour Remco, un solide coureur d’expérience capable de le rassurer dans les phases critiques, ou lorsqu’il vit un moment de moins bien. Beaucoup de leaders ont bénéficié de tels « capitaines de route » étant jeunes, et Remco semble actuellement bien isolé au sein même de sa propre équipe.

L’étape a également été fossoyeur des ambitions de Dan Martin, de Davide Formolo, de Giulio Ciccone, de Marc Soler, de Romain Bardet et de Jai Hindley. Ils joueront désormais les victoires d’étapes.

Bernal se pose aujourd’hui comme l’homme fort du Giro. Son équipe est la plus solide du peloton également. On voit mal comment lui ravir le maillot rose, sauf défaillance, ce qui est toujours possible en cyclisme. Il reste beaucoup de grosses étapes, à commencer par celle d’aujourd’hui qui pourrait aussi créer de gros écarts notamment parce qu’on grimpe pas mal, et que l’étape fait 210 bornes au lendemain d’une grosse journée. Le Zoncolan se profile samedi.

Vlasov est pour moi le plus sérieux rival de Bernal à ce stade-ci. Je ne serais pas surpris de le voir 2e à Milan.

Emanuel Buchmann m’a paru hier très bien, et my good! qu’il est affuté. Pas un pet de graisse… Je pense qu’il peut jouer la 3e place à Milan, notamment parce qu’il est mon client #1 pour l’étape de samedi sur le Zoncolan, avec Bernal.

L’inconnu demeure Simon Yates, qui sauve les meubles hier et qui pointe actuellement à la 5e place du général, à à peine plus de 30 secondes de la 2e place de Vlasov. Yates pourrait être très fort en montagne en 3e semaine. Méfions nous de lui, il joue pour le moment profil bas et semble attendre son heure.

Pour le reste, on peut penser à une réaction d’orgueil prochaine de Remco Evenepoel qui estime probablement, avec raison, qu’il n’a pas été battu sur sa valeur physique hier. Il veut aussi certainement gagner la confiance de toute son équipe Deceuninck sur les grands tours pour les prochaines années, notamment pour demander à ce qu’elle soit renforcée à l’intersaison. Je pense qu’on n’a pas tout vu du jeune belge; il n’en restera pas là.

Bernal-Evenepoel: ca sera sans merci!

Images incroyables hier lors de la 10e étape du Giro, je ne me rappelle pas d’avoir vu ça sur un grand tour. Payez-vous les images, ça vaut vraiment la peine (ça commence à 1min47 du résumé de l’étape ci-bas).

Bernal et Evenepoel qui sprintent à fond sur un sprint bonif (en temps, d’où l’intérêt bien sûr, n’étant tous deux séparés que de quelques secondes au général) au km 121 de l’étape, on croyait rêver. Tout cela pour un gain potentiel de quelques secondes dérisoires lorsqu’on songe que samedi, ca se jouera sur le Zoncolan.

Je suppose que c’est ca, le cyclisme moderne et c’est tant mieux car le spectacle était autant inattendu que captivant.

Normalement, sur une telle étape « de transition », les principaux leaders en profitent pour se refaire une santé en prévision de la montagne à venir.

Et bien non.

Et le tout était probablement prémédité chez Ineos puisque c’est nul autre que Ganna, le dragster italien, qui amène Bernal à quelques hectomètres du sprint. Il amène tellement fort qu’il créé un trou avec Evenepoel, dont l’équipe le lâche au même moment, plus personne ne pouvant l’aider à ce niveau de puissance. Remco a dû parler au WolfPack hier soir: focus les boys.

Mais retour à l’action hier, Remco ramène solo, incroyable. Dans le vent.

Il rentre sur Ganna et Bernal, et poursuit son effort, doublant les deux coureurs Ineos. Ganna s’écarte, Bernal agonise dans la roue d’Evenepoel, ne peut plus se lever alors que Remco en remet une couche et lance son sprint en danseuse.

Manque de chance, Remco avait scotché derrière lui un autre coureur Ineos, Narvaez. Ce dernier a été très lucide et un parfait équipier, débordant Remco dans les tous derniers mètres pour aller le priver du meilleur bonus en temps sur la ligne.

Bien joué Ineos: à défaut que Bernal puisse rafler la mise, autant que ce soit un de ses équipiers qui prive Remco du pactole.

Ouf. Belle phase de course.

On ne se fera pas de cadeau ça c’est clair entre Bernal et Evenepoel. Les deux veulent le titre, et le veulent vraiment.

La puissance de Remco sur cette phase de course était impressionnante. Pouvoir se lever ainsi de la selle pour lancer un sprint après un effort titanesque pour boucher solo un trou sur le duo Ganna-Bernal, il faut le faire.

Bernal, lui, tente bien de se lever pour lancer son sprint, mais se rassoit aussitôt, probablement les jambes asphyxiées par les lactates.

Aujourd’hui, repos.

Mercredi, une belle étape en Toscane sur les Strade Bianchi.

Et samedi, le grand test: Zoncolan.

Ce Giro me plait de plus en plus!

Giro: le carré d’as

À priori, ils ne sont plus que quatre à pouvoir prétendre à la victoire sur ce Giro 2021: Egan Bernal le nouveau maillot rose, Remco Evenepoel, Giulio Ciccone ainsi qu’Alexandr Vlasov.

Le plus vieux d’entre eux a 26 ans! (Ciccone)

Le plus solide pour le moment, c’est Bernal selon moi ; il présente le plus de garantie. Son accélération hier dans les derniers 600m pour la victoire d’étape (sa première en carrière sur un grand tour!) était tranchante. Pas de doute qu’il est revenu à son meilleur niveau, après une année 2020 très compliquée.

La semaine qui s’amorce mercredi sera difficile et selon moi à l’avantage de Bernal.

Jeudi vers Bagno di Romagna, 208 kilomètres, une étape qui reprend en gros les routes des Strade Bianche, au coeur de la Toscane. Rappelons-nous que Bernal a terminé 3e de la course en mars dernier. Son équipe Ineos est surpuissante, avec notamment les Castroviejo, Moscon, Ganna et Martinez pour l’épauler. Il a de quoi aborder cette étape avec l’esprit assez tranquille, sachant que tout peut toujours arriver.

Bernal présente aussi les meilleures garanties d’un succès au sommet du Zoncolan samedi prochain, une étape qui promet. Ciccone devrait aussi être dans le coup.

Ceci étant, j’aime beaucoup l’attitude et la position au général de Remco Evenepoel en ce moment. Si je voulais gagner ce Giro, c’eut été mon attitude: rester au contact de Bernal sachant qu’il existe un dernier chrono long de 30 kilomètres le dernier jour pour faire la différence.

Seul le maillot rose à Milan importe, et Evenepoel ne dispose pas d’une équipe aussi forte qu’Ineos pour contrôler encore 11 étapes.

Vlasov, c’est le joker. On ne sait pas trop de quoi il est capable, et son lieutenant Luis Leon Sanchez a plus d’un tour dans son sac, disposant du bagage de l’expérience.

Dan Martin, Simon Yates, Hugh Carthy, Marc Soler et Romain Bardet marquent tous le pas, mais ils voudront certainement exister d’une façon ou d’une autre sur ce Giro. Ils peuvent provoquer des choses susceptibles d’influencer la course au maillot rose, des opportunités pouvant s’ouvrir à tout moment. Des alliés de circonstance aussi.

Bref, rien n’est encore joué et ca s’annonce passionnant cette semaine. Ne manquez pas les étapes de jeudi et de samedi, ca sera du grand cyclisme je pense.

Antoine Duchesne

Gros boulôt d’Antoine Duchesne sur les deux dernières étapes, à rouler devant le peloton durant des kilomètres pour protéger son leader et maillot rose Attila Valter. Ca fait plaisir de revoir Antoine à ce niveau, utile pour son équipe, après une saison 2020 pas simple à gérer. Hard work always pays off, de quoi penser que la suite sera intéressante pour lui.

Nove Mesto MTB

Une minute. C’est la valise qu’a mis Thomas Pidcock à Mathieu Van Der Poel hier sur le XCO de Nove Mesto, 2e manche de la Coupe du Monde de VTT.

Tout simplement impressionnant. Le jeune coureur britannique a livré hier une réelle démonstration de force et de maitrise, décollant à la mi-course environ pour ne plus être revu.

Selon ses propres aveux, c’est dans la discipline du VTT qu’il se réalise le plus. Ca promet.

Ceci étant, devinant le tempérament de gagneur de MVDP, celui-ci doit être piqué au vif. Surtout par un rival sur les circuits de cyclo-cross aussi. MVDP va revenir c’est certain, plus fort encore. Rappelons que son objectif 2021 est l’épreuve de VTT des prochains Jeux Olympiques de Tokyo.

MVDP part-il trop vite sur ces épreuves XCO? Deux week-ends, deux mêmes stratégies, deux défaites: Mathieu décolle comme une fusée, puis semble marquer le pas au bout d’environ deux tours. Il ne peut suivre sa propre cadence. Des ajustements à faire?

Chez les femmes, le récital Loana Lecomte se poursuit. La Française est simplement intouchable en ce moment. Ca semble si facile!

Et chez les U23 hommes, nouvelle victoire du Canadien Carter Woods!!!

Le point sur le Giro

L’histoire de ce Giro pour le moment, c’est la pluie et le froid qui durcissent la course et font souffrir les organismes.

L’étape d’hier a été éprouvante c’est certain, et plusieurs coureurs y auront laissé des plumes. C’est notamment le cas de l’équipe Ineos, qui a beaucoup travaillé sur les 60 derniers kilomètres afin de préparer le terrain pour Egan Bernal.

Bernal n’a pas déçu, et s’inscrit aujourd’hui comme un des tous favoris de ce Giro. Son équipe est solide (mais a-t-elle trop travaillé hier?), il est en forme, il est jeune et on sait qu’il a la caisse pour tenir trois semaines durant, et notamment dans les cols culminant en altitude.

Ceci étant, j’ai beaucoup aimé la course de Remco Evenepoel hier, une course que j’estime intelligente. Il savait que le Giro ne se gagnait pas hier. Qui plus est, dans les conditions météo difficiles, tu ne veux pas trop en faire, mais plutôt faire le dos rond, attendre que ca passe sans pour autant perdre du temps.

Mission accomplie pour Remco hier: il reste au contact de Bernal, profite du travail des Ineos pour distancer certains adversaires notamment Simon Yates, et garde des forces pour la suite.

Pour moi, à la lumière de ce qu’on a vu hier, ce Giro se jouera entre Evenepoel et Bernal. La 14e étape qui se termine par l’ascension du Zoncolan sera déterminante pour les départager, pas de doute.

Ils ont perdu le Giro

Outre certains comme Landa qui ont perdu ce Giro sur chute et abandon, quelques coureurs ont déjà été distancés sur cette course. Je pense à Jay Hindley, à Joao Almeida désormais au service de Remco, à George Bennett, à Bauke Mollema, voire à Marc Soler.

Ils sont encore dans le coup

Certains sont limite, mais ils peuvent encore y croire.

Simon Yates en premier lieu. Incapable de suivre le groupe Bernal hier, il limite les dégâts mais inquiète pour la suite.

Idem pour Alexandr Vlasov et Romain Bardet. On a vraiment l’impression qu’ils sont un peu justes.

Par contre, Dan Martin et Giulio Ciccone ont agréablement surpris hier et semblent pouvoir suivre la cadence de Bernal dans les ascensions. Une belle place à Milan leur semble tout à fait jouable.

Hugh Carthy, actuellement 6e du général à 38 secondes du maillot rose, demeure pour moi une énigme. Totalement imprévisible!

Antoine Duchesne

Contre toute attente, le maillot rose se retrouve aujourd’hui à la Groupama-FDJ, l’équipe du coureur québécois Antoine Duchesne.

Ils peuvent espérer conserver le maillot un jour de plus, donc je ne serais pas surpris de voir l’équipe travailler en tête sur l’étape d’aujourd’hui pour assurer la défense du maillot d’Attila Valter.

Dimanche, ca sera une autre paire de manche, mais Valter grimpe bien en ce moment, il peut aussi y croire, sachant que lundi, ça sera assurément fini.

L’étape d’aujourd’hui

Étape de transition aujourd’hui, en principe assez tranquille du côté du général.

Les réjouissances reprennent dimanche avec une étape un peu comme celle d’hier, une belle ascension à l’amorce du final, une longue descente puis une courte grimpée vers l’arrivée. Encore une étape où, si tu n’es pas bien dans la première longue ascension, tu peux perdre beaucoup de temps si tu te retrouve isolé dans la descente.

Je m’attends à ce que la Bora-Hansgrohe roule dans le long col dimanche si Sagan est au contact, question d’éliminer plusieurs sprinters en faveur du coureur slovaque. C’est l’occasion de le replacer dans la course au maglia ciclamino.

La belle aventure de Taco

Ca arrive si rarement dans le cyclisme moderne qu’il convient de saluer cette victoire en solitaire de Taco Van Der Hoorn au terme d’une longue échappée (180 bornes!) sur la 3e étape du Giro.

Une victoire qui fait plaisir à tout le monde!

Une victoire impressionnante aussi, car il fallait à la fois de la ressource et du jugement pour décrocher ce succès.

La patte, Taco l’avait hier. Il a su aller au bout de lui-même dans les cinq derniers kilomètres pour résister au retour du peloton. Son faciès en disait long sur l’intensité de l’effort sous la flamme rouge. Chapeau.

Il fallait aussi du jugement pour attaquer son dernier compagnon d’échappée, Simon Pellaud, à neuf kilomètres de l’arrivée. Comme beaucoup, j’ai d’abord cru à une grosse erreur: à deux, tu as plus de chance de rallier l’arrivée sans te faire rattraper que solo.

Ben non. Taco a vu juste, sentant probablement que Pellaud faiblissait.

Taco est allé chercher son destin, seul contre tous. Il a réussi.

Magnifique.

Taco offre aussi une première victoire en World Tour à sa formation belge Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux, une équipe qui a franchi le pas vers le plus haut niveau à l’intersaison.

Un grand pied de nez aussi aux équipes de sprinters et aux oreillettes, battues hier. La Bora-Hansgrohe a eu beau rouler pour lâcher d’autres sprinters et préparer le sprint de Sagan, elle n’est pas revenue sur Taco. La la lère…

Souvent, ce genre d’événement peut déclencher un effet très positif pour le coureur, qui prend soudainement confiance. C’est ce que je souhaite à notre ami Taco, son rêve étant d’un jour briller sur Paris-Roubaix. Pourquoi pas?!

Comme j’écris souvent, il faut y croire.

Chose certaine, un cyclisme comme ça, on signe des deux mains.

Ganna, moins tranquille aujourd’hui

Auteur d’un prologue époustouflant (plus de 58,5 km/h de moyenne!!!) sur son 58×11, Filippo Ganna porte le maillot rose depuis le 1er jour. Il sera moins tranquille aujourd’hui, avec un final compliqué puisque comportant plusieurs belles patates qui ne devraient pas manquer de créer une course de mouvement.

Misons un changement d’épaules pour le maillot rose.

Et le premier rendez-vous se profile déjà, jeudi prochain vers Ascoli Piceno, avec une arrivée située après environ 15 bornes d’ascension, dont les cinq derniers kilomètres à près de 8% de moyenne.

Ca sera une première indication des forces en présence pour la course au maillot rose.

Incroyable MVDP

Ce fut également un régal le week-end dernier du côté d’Albstadt, pour la première manche de la Coupe du Monde de vélo de montagne.

Sur l’épreuve de sprint vendredi, victoire de Pauline Ferrand-Prévost chez les femmes et de… Mathieu Van Der Poel chez les hommes. Les attaques de ce dernier durant l’épreuve étaient tout simplement un spectacle hallucinant. Payez-vous les images, c’est sur Red Bull TV.

Dimanche, doublé français avec la victoire de la jeune Loana Lecomte chez les femmes, et de Victor Koretsky chez les hommes, pour ce dernier sa première victoire en Coupe du Monde. Il devance nul autre que le multiple champion du monde Nino Schurter.

Parti comme une fusée dimanche, MVDP n’a pu tenir le rythme et a faibli peu avant la mi-course, une situation inhabituelle mais qu’on a quand même vu à quelques reprises chez le prodige néerlandais. Je pense que MVDP a peut-être un peu de mal à s’acclimater aux grandes chaleurs (il faisait très chaud en Allemagne dimanche) et que pour lui, c’est toujours tout ou rien. C’était tout vendredi, et c’était rien dimanche.

Il sera revanchard le week-end prochain à Nove Mestro pour la 2e manche! Ca sera intéressant.

Victoire canadienne

Extraordinaire performance du jeune coureur canadien de la Colombie-Britannique Carter Woods dans la course U23 de cette manche de la Coupe du Monde le week-end dernier puisque Woods a… remporté la course, excusez du peu!

Avec des performances en hausse de Léandre Bouchard, un Peter Disera qui est présent lui aussi, voilà que la relève masculine en VTT pour le Canada semble être aussi assurée avec Carter Woods.

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