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Pogacar, doit-on y croire?

Vaste sujet déjà si abondamment traité par de nombreux intervenants et amateurs de cyclisme!

Vous avez été plusieurs à commenter mon article hier, pour exprimer vos doutes.

Je vous rassure, j’en ai aussi. Beaucoup, même.

C’est difficile de croire qu’on pulvérise aujourd’hui à l’eau claire les records dans les cols établis par les plus grands dopés – sanguins, je précise – de l’histoire du cyclisme, Armstrong et Pantani en tête. C’est à croire que les cocktails des années 1990 et 2000 – EPO, testostérone, hormones de croissance, stéroïdes et anabolisants, tout cela en protocole savamment orchestré – n’étaient que peu efficaces…

Pour moi, le doute est nécessaire si on veut être un observateur éclairé du cyclisme, surtout avec la perf de Pogi sur le Plateau de Beille sur le Tour cette année. Ce jour-là, il a définitivement fait quelque chose qu’on ne peut pas expliquer avec la constitution humaine (473 watts pendant 40min).

Mais pour l’heure, personne n’a aucune preuve d’un quelconque dopage chez Pogi. On doit simplement maintenir le doute, se rappelant que Lance Armstrong n’a jamais échoué un seul contrôle antidopage de toute sa carrière.

Et pour l’heure, le plus crédible je trouve, ce sont les calculs de puissance. Ces calculs permettent de mieux comprendre ce qu’implique de monter le Plateau de Beille aussi vite, et permettent aussi la déconstruction de discours vaseux autour du matériel, de l’aérodynamique, ou des effets d’abri derrière d’autres coureurs. L’industrie et les acteurs qui ont intérêt dans le WorldTour essaient de nous prendre pour des cons, comme d’habitude.

Si Pogi était si transparent et clean, il publierait toutes ses puissances sur son compte Strava. Mais non. Gênant…

Alors pour l’heure, sachons reconnaître les exploits lorsqu’on en voit un, car Pogi a eu les couilles de partir aussi loin de l’arrivée et il fallait tenir. Mais gardons-nous une petite gêne sur la façon dont il peut évoluer toute une saison durant à un tel niveau.

Chose certaine, je ne comprends plus le vélo depuis quelques années. Performances nettement en hausse, meilleures qu’à la grande époque du dopage sanguin et malgré des vélos plus lourds, et pratiquement jamais de contrôles positifs à l’échelon WorldTour, comme si quelqu’un avait mis un couvercle sur la marmite. Après des années d’affaires de dopage tout azimut entre 1998 et 2015 environ, d’enquêtes journalistiques, de descentes de police dans les hôtels des coureurs, de contrôles et fouilles des bagages, de filatures même, plus rien. Désormais clean, le vélo à l’échelon WorldTour.

Le Tour de l’actualité (Prise 2)

Merci aux lecteurs ayant commenté mon analyse de la dernière étape du Tour de France féminin. J’avais perdu de vue que Rooijakkers avait en effet deux secondes d’avance sur Vollering au départ de cette dernière étape, invalidant totalement mon analyse de la tactique usée durant cette course. Mea culpa! Je rediffuse aujourd’hui le même Tour de l’actualité, mais avec des corrections quant à la tactique sur cette dernière étape. Avec en prime un ajout pour couvrir cette 5e étape de la Vuelta!

Ca fait une pige qu’on n’a pas fait un petit Tour de l’actualité!

1 – 4 secondes. C’est l’écart à l’arrivée du Tour de France féminin entre Kasia Niewiadoma et Demi Vollering au terme d’une course qui aura duré une semaine complète.

Ca rappelle presque les 8 secondes entre LeMond et Fignon en 1989, sauf que cette fois-ci le scénario s’est déroulé sur les pentes de l’Alpe d’Huez.

Et sur une étape un peu rocambolesque si vous voulez mon avis, où les erreurs tactiques ont été nombreuses. La course aurait pu basculer bien autrement!

D’une part, Niewiadoma doit probablement sa victoire finale à… Lucinda Brand, gros moteur et spécialiste du cyclo-cross. Brand s’est mise à la planche du bas de la descente du Glandon jusqu’au pied de l’Alpe d’Huez, soit disant pour replacer sa leader Gaia Realini.

Sauf que Realini jouait déjà au yo-yo sur les dernières rampes du Glandon, et si elle avait eu les jambes pour la gagne, elle aurait accompagné Vollering et Rooijakkers dans l’échappée… Un peu léger comme justification.

Deuxièmement, je n’ai pas compris la tactique de Rooijakkers: tu te retrouves devant avec Vollering, les deux pouvant distancer la leader et aspirer à gagner le Tour au complet. La bonne entente était évidemment « on collabore pour distancer pour de bon Kasia, et on s’explique à la pédale par la suite« . Au lieu de ça, Rooijakkers ne collabore pas, ni dans la vallée, ni dans l’ascension de l’Alpe d’Huez. Vollering s’est plaint du manque de collaboration de sa partenaire d’échappée une fois l’arrivée franchie.

La bonne tactique était évidemment de collaborer: au moins tu as une chance de remporter l’épreuve, et au pire tu fais deux. Au lieu de cela, Rooijakkers termine 3e du général ; une place de 2 vaut mieux qu’une place de 3, non?

Ou alors, c’est que Rooijakkers n’avait vraiment aucune confiance en ses moyens du jour, son calcul étant « si je collabore et m’épuise, je prends le risque de me faire larguer complètement, voire rattrapée par Kasia derrière » ? Difficile à croire quand même à ce niveau.

Enfin, je n’ai pas compris pourquoi Muzic a fait les bonifs à Niewiadoma sur la ligne de l’Alpe d’Huez: faut qu’on m’explique là.

Plusieurs lecteurs de ce site ont pointé vers le transfert probable chez FDJ-Suez de Vollering l’an prochain… si je n’ai rien vu de signé officiellement pour le moment, alors en effet, vous avez raison: le sprint de Muzic sur Kasia aurait simplement pu être pour donner le maximum de chance à Vollering de remporter le général, cadeau de bienvenue dans l’équipe. Et cela voudrait aussi dire que la signature de Vollering chez FDJ-Suez est plus que probable voire confirmée désormais!

2 – Alaphilippe et Tudor. Surprenant quand même!

Mais les Suisses sont riches, et Alaphilippe aura probablement négocié un bon salaire, malgré qu’il ne soit probablement pas à la hauteur de ce qu’il touchait chez Soudai-Quick Step.

Sûr que chez Tudor, Alaphilippe, 32 ans, prend des risques.

En premier lieu de ne pas courir le Tour l’an prochain. Ca serait la 2e fois en deux ans. Dommageable.

Tudor doit en effet obtenir une wild card d’ASO pour participer au Tour l’an prochain. Sont en compétition avec Uno-X et… Total Énergies, l’autre formation qui était pressentie pour Olaf.

Ce n’est pas la première fois qu’un coureur de premier plan tente l’aventure d’une formation plus modeste, mais qui aspire au World Tour.

Déjà, on se rappellera l’aventure malheureuse de Stephen Roche chez Fagor en 1988. Merckx chez Fiat avant ca.

Perso, j’ai toujours pensé que l’attrait c’est aussi de préparer sa reconversion.

Chez Tudor, Alaphilippe sera un gros poisson dans un petit bocal mais avec le contrat de développer le bocal, donc beau défi sans trop de pression, car tout ne dépend pas de lui.

Et surtout, il peut aspirer, une fois la retraite venue d’ici 3-4 ans, de se reconvertir au sein d’une formation qu’il aura pu contribuer à développer.

Ce défi n’était pas évident chez Total Énergies et Bernaudeau, une équipe déjà très mature.

Et en Suisse, il aura moins de pression côté résultats qu’au sein d’une équipe française.

3 – Tour de l’Avenir. Incroyable mais vrai, le Canada y a une équipe! On doit le saluer. Et en son rang, un certain Michael Leonard, 20 ans seulement, et déjà vainqueur de la première étape contre-la-montre autour de Sarrebourg. Après de grâves pépins santé cette année, Léonard a déjà justifié, sur ce Tour de l’Avenir, pourquoi il est déjà chez Ineos.

4 – Vuelta. Wout Van Aert vainqueur au sprint hier, il a finalement retrouvé ses bonnes jambes. Maillot de leader en bonus.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a du beau monde sur cette Vuelta.

Sepp Kuss (le vainqueur sortant) et Cian Uijtdebroeks chez Jumbo. Joao Almeida, Pavel Sivakov, Adam Yates et Brandon McNulty chez UAE. Carlos Rodriguez chez Ineos. Mikel Landa chez Soudai-Quick Step. Ben O’Connor chez AG2R-Decathlon. Primoz Roglic chez Bora-RedBull. Mike Woods chez Israel-Premier Tech. Richard Carapaz chez EF Education First. Enric Mas chez Movistar. David Gaudu pour la Groupama-FDJ. Antonio Tiberi chez Bahrain. Guillaume Martin chez Cofidis.

Gageons que Jumbo-Lease a Bike a la pression après avoir été mouchée sur les deux premiers grands tours cette saison, alors que l’équipe avait remporté les trois grands tours la saison dernière. Gros contrat pour Kuss à la lumière de l’opposition.

Pour la gagne, difficile de dire mais j’aime bien la condition actuelle d’un Joao Almeida et la puissance de son équipe UAE.

5 – Vuelta bis. Victoire hier de Primoz Roglic sur les pentes très inégales et pentues du Pico Villuercas au terme d’une étape accidentée qui a vu un petit groupe regroupant les principaux favoris se disputer la gagne. Coup double également: victoire d’étape et maillot de leader!

Il faisait chaud sur la Vuelta hier, et ces 170 kilomètres ont mis les coureurs à rude épreuve. Une étape qui laissera des traces dans les organismes.

Roglic rassure donc sur cette Vuelta, après son abandon sur chute lors du Tour de France en juillet dernier. Il faudra compter sur lui.

Il faudra aussi compter sur Joao Almeida, je l’écrivais hier dans la première version de ce Tour de l’actualité. Le coureur portugais est bien, très bien même, et pointe désormais à huit petites secondes de Roglic au général.

Mais la Vuelta est encore longue, alors les enseignements du jour viennent probablement davantage de ceux qui n’ont pas réussi à résister hier sur la dernière ascension.

Je pense à Sepp Kuss, qui perd 28 secondes. Pas grand chose certes, espérons que sa condition est croissante pour la suite.

McNulty, O’Connor, Yates, Carapaz, Uijtdebroeks et Martin terminent à une minute ou plus, ils sont ceux qui perdent le plus hier. Si certains d’entre eux ne jouent peut-être pas le général mais plutôt les lieutenants de luxe, le débours est important si tôt dans la course.

Terminant avec plus de 3min30 de retard, Woods a quant à lui clairement indiqué hier que ce seront les victoires d’étape qu’il visera. Et ca ne surprendra personne.

Parmi les surprises du jour, mais en est-ce vraiment une, la très belle perf du jeune coureur américain Matthew Rittitello, 22 ans et 6e de l’étape. À ce niveau, c’est très bien pour Israel-Premier Tech.

Ce Lennert Van Eetvelt est également surprenant à 23 ans. Déjà vainqueur en début de saison du UAE Tour, il confirme sur cette Vuelta de belles qualités de grimpeur.

Et chose certaine, c’est Vincent Lavenu qui doit se féliciter d’avoir recruté un certain Félix Gall en 2022, c’est lui qui obtient actuellement les meilleurs résultats cette saison sur les grands tours pour AG2R-Décathlon. Rappelons aussi que Ben O’Connor quittera l’équipe en fin de saison pour rejoindre les Australiens de Jayco-AlUla.

Cyclisme aux JO: « tout le monde y a droit et ça, c’est chouette »

Des JO exceptionnels.

La France peut aujourd’hui être très fière des JO qu’elle a livré au monde entier.

En un mot, ces JO nous ont fait vibrer. De A à Z. C’est à dire de la cérémonie d’ouverture, exceptionnelle dans son originalité selon moi, à la cérémonie de clôture, elle aussi nous réservant quelques surprises.

Surtout, ces JO de Paris ont montré qu’il était possible de faire différent: la mise en valeur de sites exceptionnels (le Grand Palais, Versailles, le Champ de Mars, Montmartre, etc.), des stades mais pas que, une ambiance du tonnerre, l’efficacité, tout a été parfait. La France en a mis plein la gueule, et aux Français d’abord.

Divisée ces derniers mois la France, déchirée même, entre crises politiques, crises économiques, crises sociales, on a l’impression que la France ressort de ces JO comme un pays conquérant, ayant montré aux yeux du monde ce qu’elle peut faire de mieux. Exit le Front populaire, exit les réformes des retraites, le pouvoir d’achat, l’immigration, pour deux semaines la France a fait vibrer le monde, Léon Marchand en tête de liste. La France a ses problèmes comme tout le monde, mais dans l’art de vivre, l’art d’émouvoir, on fait difficilement mieux.

Et pour moi, c’est l’épreuve de cyclisme sur route qui a été l’apothéose de ces JO enivrants d’un bout à l’autre.

Un succès populaire ahurissant, surtout dans Belleville autour de Montmartre, où de mémoire d’homme on n’avait pas vu pareille ambiance. Le cyclisme a ceci de particulier qu’il demeure, par sa nature, proche de ses athlètes et héros, qui sont au contact de la foule en tout temps. Que voulez-vous, on ne peut pas installer des barrières sur 270 kilomètres de course…

Je me souviendrai longtemps de ces épreuves de cyclisme sur route, de cette arrivée au Trocadero, Remco triomphant avec en arrière-plan la Tour Eiffel dans toute sa splendeur. Remarquable. Le passage dans Belleville, sur cette butte Montmartre, était quelque chose. Unique. Le cyclisme professionnel serait bien avisé d’y retourner chaque année, pour une grande fête populaire déjà garantie; pourquoi ne pas ressusciter ce magnifique « Trophée des grimpeurs », édition Montmartre, dès l’an prochain?

Quoi qu’il advienne, ce n’est pas compliqué: il restera un « avant » les JO de Paris, et un « après » les JO de Paris. Bonne chance à ceux qui suivent pour faire mieux…

Aujourd’hui, alors que le monde retrouve une certaine normalité et que les enjeux désolants seront remis au premier plan, alors que les ténèbres reviendront assurément, la France peut être très fière d’avoir offert au monde entier ce qui demeure sa signature: ses Lumières, tout simplement.

Jumbo-Lease a Bike: A True Renaissance

Intéressant vidéo sur l’expérience de l’équipe Jumbo-Lease a Bike sur le récent Tour de France.

Phil Liggett: bon débarras

J’ai beaucoup aimé Phil Liggett comme animateur des courses cyclistes professionnelles dans les années 1980 et 1990.

Ses propos, parfois teintés de lyrisme et faisant souvent référence à l’histoire du sport, étaient justes, informés, et pertinents. Il m’a fait vibrer alors que je découvrais le cyclisme professionnel.

Puis tout a dérapé avec Lance Armstrong.

Phil Liggett a alors perdu toute objectivité, toute éthique de travail, pour devenir un laudateur naïf des exploits pourtant suspects – c’était documenté – de l’Américain.

N »hésitant pas à accepter de voyager dans le jet privé d’Armstrong, il s’est fait avoir par ce dernier qui avait besoin de la voix de Liggett pour magnifier son culte, et engranger des millions en pub. Le système Armstrong.

Plutôt que de rester un observateur éclairé du cyclisme comme d’autres animateurs comme Bertrand Duboux, Liggett est devenu un pion du système, manipulé et manipulant les foules.

J’ai totalement décroché. Phil Liggett a très mal fait son travail. Pire, il ne l’a jamais vraiment avoué, au contraire d’autres comme Pierre Foglia.

Alors qu’il annonce sa retraite prochaine et que les JO de Paris sont ses derniers, je ne m’ennuierai pas de cet animateur partial, biaisé et manquant d’éthique de travail. Bon vent.

Trop fatigué, Pogacar?!

On a annoncé hier le forfait de Tadej Pogacar pour les JO de Paris dans une semaine.

Exit donc la course à la médaille d’or, Pogi restera chez lui.

Raison évoquée? Trop fatigué.

Really?

Vous avez vu Pogacar fatigué sur ce Tour de France vous?

Frais comme un gardon, il se baladait dans la Bonnette ou dans le col de Braus le lendemain, en dernière semaine.

Un coureur fatigué en fin de Tour ne gagne pas trois victoires d’étape en trois jours, les trois derniers de surcroit. Pogi a atomisé l’opposition sur le dernier chrono de Nice, terminant une minute de moins que tout le monde.

On vous(nous) prend pour des valises, des imbéciles de première. Une fois de plus.

La raison est, selon moi, toute autre.

Tadej Pogacar n’a tout simplement pas digéré l’exclusion de la sélection slovène pour les JO de sa conjointe, la cycliste Urska Zigart (27 ans). Elle avait pourtant dominé les championnats nationaux, remportant le titre sur route et le titre au chrono.

Pour Pogi et Urska, pas de doute possible: elle est bel et bien la meilleure cycliste slovène du moment.

La sélection slovène lui a préféré deux cyclistes, soit Urska Pintar (38 ans) et Eugenia Bujak (35 ans). Choix surprenant!

Alors la vérité probable, c’est que Pogi vient de dire à sa Fédé « vous laissez Urska à la maison, really? Ben fuck you d’abord, je n’irai pas faire briller les couleurs de la Slovénie à Paris moi non plus ».

Je n’ai personnellement aucun doute que la véritable raison est là, malgré ce que certains diront: « ce sont des professionnels après tout, bla bla bla ».

LA question est de savoir pourquoi la sélection slovène n’a pas retenu Zigart? Sportivement, le choix semblait évident. La raison doit être ailleurs: conflit de personnalité? Raison inavouable publiquement?

Chose certaine, ca ne semble pas être le beau fixe entre le clan Pogacar-Zigart et leur fédération de cyclisme.

Quoi qu’il en soit, on sait désormais que Pogi se comporte en patron, et qu’il ne faut pas l’écoeurer de trop. Le gus a de l’orgueil, et il faudra voir comment ca se décante pour les prochains Mondiaux à Zurich en septembre prochain.

Gageons que Urska fera partie de la sélection slovène pour ces Mondiaux!

Des vidéos intéressants

Quelques vidéos ont retenu mon attention ces derniers jours.

D’une part, ce vidéo présentant Hugo Houle, vidéo produit dans le cadre de la série « Le rêve olympique » par la Société Radio-Canada. Très touchant par moment, authentique, ce vidéo nous permet de découvrir qui est Hugo, sa vie, ses rêves, ses succès aussi. J’ai beaucoup aimé.

Par ailleurs, Netflix diffusait hier 11 juin la série II « Au coeur du peloton » mettant en scène quelques uns des meilleurs cyclistes professionnels au monde.

Cette année, Tadej Pogacar est de la série, tout comme Julian Alaphilippe et Thibault Pinot, qui a pris sa retraite au terme de la dernière saison.

Images chocs parce qu’intimes, vie des équipes « derrière la caméra », la deuxième série promet, fort du succès de la première série diffusée l’an dernier. Ca fait partie de re-dorer l’image du cyclisme professionnel, qui souffre parfois de bien des soupçons.

Pour les fans de Tadej, les vidéos produits par UAE Team Emirates sont à regarder, même si désormais, presque toutes les équipes pro font des vidéos similaires afin de rejoindre leur public.

Sinon, pour ceux qui ne l’auraient pas vu, Road to Résilience par l’équipe Jumbo-Lease a Bike.

Pogacar, l’année de tous les records?

Le phénomène Tadej Pogacar s’est donc imposé sur un Giro sans course ni suspense (je vous l’avais annoncé avant le départ) tant le Slovène a dominé son sujet de bout en bout, ré-écrivant même des parties de l’histoire moderne du cyclisme.

Jamais un vainqueur n’y avait roulé aussi vite, plus de 42 de moyenne sur les trois semaines de course.

Six victoires d’étape. Ca faisait un bail qu’on n’avait pas vu ca sur un grand tour, même chez un sprinter.

Presque 10 minutes d’avance sur le dauphin, qui a eu l’air d’un coureur junior pendant ces trois semaines.

Et surtout, une insolente facilité, capable d’accélérer et de lâcher tous ses adversaires pratiquement bouche fermée là et quand il le voulait. Il s’est même offert Ganna sur le long chrono de ce Giro, le détenteur du record de l’heure!

D’après ce que j’ai lu, Pogacar n’aurait jamais vraiment « forcé » sur ce Giro, et en aurait donc garder sous la pédale en prévision du Tour.

Je ne sais quoi vous dire d’autre! C’est tout simplement stupéfiant.

Après un court repos, Pogacar rempile avec un camp d’entrainement en altitude du côté d’Isola, question de refaire des globules, puis ca sera le Tour avec la pancarte d’archi-favori dans le dos.

Isola je connais, j’peux vous dire que ce col de la Lombarde n’est pas facile du tout, notamment parce qu’il culmine à plus de 2300m d’altitude.

S’il maintient voire augmente sa condition, il n’y aura que Jonas Vingegaard pour rivaliser avec lui, puisque le Danois est le seul à l’avoir vaincu. « Vinge » soigne toutefois ses blessures subies sur le Tour du Pays Basque, la récupération est longue et forcément, à un tel niveau, pas sûr que Vinge pourra revenir à 100% à temps pour le Tour. La Vuelta est probablement plus réaliste pour lui.

On ne connait certes pas les limites sur un grand tour de Remco Evenepoel, mais ses tentatives jusqu’ici n’ont pas été concluantes. À 24 ans, il n’a probablement pas encore toute la « caisse » pour tenir trois semaines durant face à Tadej Pogacar.

Reste le compatriote Primoz Roglic, le grand discret de cette saison jusqu’ici puisque n’ayant disputé que Paris-Nice (sans impact) et le Tour du Pays Basque, qu’il a abandonné suite à la fameuse chute. Prévu sur le prochain Dauphiné, c’est là qu’on aura une idée de sa condition actuelle. À 34 ans, il n’y a plus de temps à perdre pour gagner le Tour!

Chose certaine, Pogacar jouit actuellement de conditions très favorables pour réaliser son pari sur cette saison 2024, celle de remporter Giro et Tour de France, avec comme possible prime les Mondiaux fin septembre. Rappelons que seuls deux coureurs ont réalisé l’exploit de ces trois victoires la même saison, soit Merckx (deux fois) et Stephen Roche en 1987.

Sympathique Pogacar

Pour moi, et c’est peut-être la grande révélation de ce Giro, Pogacar devient un bon ambassadeur du cyclisme.

On l’a vu en effet très accessible et sympathique à l’égard du public, tantôt donnant un bidon (et un gel!) à un jeune enfant sur le bord de la route, tantôt dansant avec son équipe dans le bus, tantôt pédalant avec une meute de cyclistes amateurs lors de la journée de repos à Livigno, bref, Pogacar est décomplexé, drôle, et semble ne pas trop se prendre au sérieux.

Je vous avoue que je trouve ca très bien, mieux en tout cas que la froideur fréquente de Mathieu Van Der Poel, que la réserve naturelle de Wout Van Aert, sans parler de Jonas Vingegaard qui passe moins bien, malgré ses meilleurs efforts.

Jumbo-Lease a Bike: Road to Resilience

Question de passer un bon week-end, je vous propose un petit vidéo très récent et très intéressant faisant état de l’expérience de l’équipe Jumbo-Lease a Bike sur les récentes Classiques d’avril, Tour des Flandres et Paris-Roubaix inclus.

Vu de l’intérieur, c’est toujours surprenant de voir à quel point il peut y avoir des similitudes avec notre vie de tous les jours.

La révélation Florian Lipowitz

Je vous parlais en février dernier du jeune coureur Jumbo-Lease a bike Joergen Nordhagen, nouveau champion du monde U23 en… ski de fond. Un phénomène.

Ben LA révélation de ce Tour de Romandie, c’est le jeune coureur Bora-Hansgrohe Florian Lipowitz, 3e du général et surtout 2e de l’étape reine samedi dernier vers Leysin. Impressionnant!

23 ans seulement, le jeune Lipowitz a attaqué dans le final, faisant exploser le groupe jusque là amené par Ineos-Grenadier et un excellent Egan Bernal qui revient à son meilleur niveau.

Contré par la suite par nul autre que Richard Carapaz, Lipowitz faisant un impressionnant rapproché dans le dernier kilomètre pour venir mourir dans la roue du coureur équatorien sur la ligne. Il s’en est fallu de peu!

Payez-vous les images!

Pour la petite histoire, Lipowitz est un ancien… biathlonien. Deux planches de ski de fond, il connait donc.

Lipowitz sera normalement au départ du Giro le week-end prochain, ca sera intéressant de le surveiller pour voir s’il pourra confirmer, et remporter une victoire d’étape.

Pour le reste, ce Tour de Romandie confirme l’excellente condition de Dorian Godon, deux victoires d’étape pour le cyclisme français, confirme également un Egan Bernal en net progrès, et enfin les bonnes tenues d’Enric Mas, Alexandr Vlasov et Carlos Rodriguez. Ceci étant, nombre de ces coureurs, dont Mas, Carapaz et Bernal, ne seront pas présents sur le prochain Giro, dommage…

On regardera de plus près cette semaine les favoris du Giro, mais jusqu’à présent, il semble que Tadej Pogacar n’aura pas une grande opposition, et je vois mal qui pourra lui barer la route vers le maillot rose…

Le Tour de l’actualité

Pas mal de nouvelles récentes dans le monde du cyclisme… surtout depuis deux ans! Mais bon, limitons-nous et (re)commençons petit!

1 – LBL: MVDP peut-il gagner LBL

Ca a fait couler pas mal d’encre ces derniers jours, et devant la démonstration de Pogi, ben j’ai lu pas mal de conneries sur ce chapitre.

MVDP peut-il gagner LBL ? Oui. Mais pour ca, il faudrait qu’il consacre une préparation spécifique. Pour l’heure, le gus s’est amené sur la course alors qu’il était sur la brèche depuis les Mondiaux de cyclo-cross, puis Milan SanRemo et acteur du final, puis la gagne sur le Ronde, puis la gagne sur l’Enfer du Nord, excusez-du-peu.

Pour moi, la question n’est pas de savoir si MVDP peut gagner LBL; pour moi, la question est veut-il y sacrifier tout le reste?

2 – LBL : la Maison du cyclisme

La Maison du cyclisme a été inaugurée le 19 avril dernier du côté de Remouchamps, au pied de La Redoute, et en présence de légendes du sport, Eddy Merckx et Bernard Hinault en tête.

Rappelons que Merckx demeure l’unique vainqueur de… cinq LBL, et qu’Hinault a écrit une page de la légende du cyclisme en gagnant l’épreuve sous la neige en 1980.

Musée du cyclisme, l’endroit relate les plus belles heures de notre sport, et vaudra donc un arrêt lors de votre prochaine visite du côté de La Redoute.

Pour en savoir plus, je vous propose l’excellent petit vidéo de Philippe Gilbert à l’occasion de l’inauguration. Bien fait!

3 – Tour de Romandie: le prologue

Un prologue très spécial hier car… très court, 2.3 petits kilomètres, du côté de Payerne.

Tu te demandes pourquoi un tel prologue, aussi court chez les professionnels? 2.3 kms! En exagérant un peu, tu peux presque le faire en apnée…

Ceci étant, victoire de Maikel Zijlaard pour l’équipe suisse Tudor. Voilà qui est très bien, et qui réjouira forcément un certain… Fabian Cancellara, qui n’a jamais caché ses ambitions de doucement faire de Tudor une équipe World Tour de premier plan.

Mention très bien à un Julian Alaphilippe, excellent 3e. Ca fait plaisir! On verra si le coureur français pourra confirmer lors des prochaines étapes, ce qui serait un sacré soulagement. Il a assez galéré comme ca, on lui souhaite vraiment d’en décrocher enfin quelques belles.

Dorian Godon, je vous en parlais dans mon article sur le cyclisme français, excellent 4e, la preuve que le cyclisme français rayonne ces jours-ci.

Pour le reste, difficile de tirer des conclusions avec un prologue de 2.3 kilomètres…

4 – Tour de Romandie – les favoris

Y’a du beau monde en Romandie, et ca sera riche d’enseignement pour le Giro.

Deux super-favoris selon moi, le vainqueur sortant Adam Yates chez une équipe très puissante UAE, ainsi que… le revenant Egan Bernal, qu’on a vu à son avantage sur LBL. Attention au coureur colombien, Cyrille Guimard en a aussi fait son favori pour la gagne, il est manifestement en bonne condition et il a faim de victoire!

Beaucoup d’outsiders seront à surveiller de près, pour certains Giro en tête: Juan Ayuso, Brandon McNulty et Pavel Sivakov chez UAE (abondance de biens nuit…), Julian Alaphilippe et Fausto Masnada chez Soudal Quick Step, Giulio Ciccone et Tao Geoghegan Hart the Trek-Lidl, Alexandr Vlasov et Jai Hindley chez Bora-Hansgrohe, Simon Yates chez Jayco-Alula, Lenny Martinez chez Groupama-FDJ, Guillaume Martin chez Cofidis, Enric Mas chez Movistar, Richard Carapaz et Rigoberto Uran chez EF Education Easy Post, voire Louis Meintjes chez Intermarché-Wanty.

Ca se jouera jeudi avec l’arrivée en haut de la bosse des Marécottes, puis sur le chrono de 15 bornes vendredi du côté d’Oron, et enfin le lendemain samedi prochain, l’étape-reine, 150 bornes vers Leysin et une arrivée en altitude.

5 – Valverde, 43 balais pour El Bala

Le vieillissant champion espagnol a de la suite dans les idées: il s’est recyclé, une fois la retraite du cyclisme professionnel sur route, dans les épreuves de gravel bike et il atomise tout ce qui passe. Vivement qu’on le voit aux States sur la Belgium Waffle et autres pour donner l’heure juste au Peter Stetina, Adam Roberge et autres!

Valverde vient de gagner l’épreuve gravel UCI La Innomable en Espagne, haut la main comme toujours.

6 – Time XPro 12 SL

87 grammes par pédale, c’est la pédale la plus légère au monde: la nouvelle Time XPro 12 SL.

Je suis un fan et un fidèle de Time depuis de nombreuses années, appréciant la technicité des produits, ainsi que la légèreté.

Le hic: prix rébarbatif. Plus de 400$/euros. Ouch.

Rappelons que Time a été racheté par Sram il y a quelques années, et que des évolutions étaient attendues depuis un moment du coté des pédales. Pas de révolution, juste des petits ajustements par rapport aux versions antérieures, déjà excellentes.

Roulements céramique, axe titane, trois réglages du « Q-factor », 3 réglages de la résistance du ressort de déclenchement, grande surface d’appui, tout y est.

7 – Colnago

La mythique compagnie italienne a eu de très beaux jours dans les années 1990, équipant alors la prestigieuse équipe Mapei. Les vélos de Michele Bartoli, Johan Musseuw et les autres coureurs de l’équipe faisaient alors envie.

Après un long passage à vide et une absence totale du World Tour, Colnago s’est repositionnée il y a quelques années avec l’équipe UAE de Tadej Pogacar, avec les succès qu’on sait.

Du coup, la compagnie italienne est passée à la caisse, son chiffre d’affaire étant en très nette progression depuis trois ans (x3!).

Ca pose la question: est-il possible de se maintenir dans le marché du vélo de route très haut de gamme sans une présence en WorldTour aujourd’hui?

Perso, je pense que non. L’exemple de Campagnolo est éloquent, la prestigieuse compagnie italienne est totalement absente du WorldTour cette année pour la première fois, et ses parts de marché ne cessent de décliner.

À l’inverse, Trek, Cannondale, Giant, Pinarello, Specialized, BMC, Factor, Cervélo, Canyon, Bianchi, Willier, Merida, Look et Scott, notamment, continuent d’être les grands leaders du marché, fort d’une omniprésence au plus haut niveau.

Pas le choix selon moi aujourd’hui: le WorldTour, ou tu régresses au niveau international. Sur les micro-marché, je conviens que la situation peut être différente.

Que du Jumbo-Visma!

Alors que la fin de saison arrive vite, je m’interroge encore sur les performances dont j’ai pu être le témoin sur les trois grands tours de l’année.

Ca se résume à « que du Jumbo-Visma »!

L’équipe néerlandaise a remporté les trois grands tours avec Roglic en Italie, Vingegaard en France et Kuss en Espagne.

Du jamais vu.

Et souvent, avec une facilité déconcertante. J’ai encore les images du chrono de St-Gervais en tête. Ce jour-là, y’avait Vingegaard et les autres, Pogi compris.

Plus encore, Sepp Kuss, un coureur que j’aime bien, a fait le triplé cette saison: 14e au Giro, 12e au Tour et 1er sur la Vuelta. 63 jours de course au plus haut niveau. Fort vous dites?! Sepp Kuss, une grosse grosse santé en tout cas!

Parlant triplé, outre les trois grands tours, la Jumbo termine aux trois premières places de cette Vuelta.

Certains ont récemment crié au dopage mécanique; je n’en crois rien, même si ca demeure possible.

Mais le recours à des formes de dopage sanguin modernes, récentes et indétectables pour le moment, je le crois plus que possible.

Si j’écris moins sur La Flamme Rouge depuis plusieurs mois en raison d’une charge de travail professionnelle stratosphérique, je continue de suivre l’actualité cycliste et de me poser des questions. Et j’apprécie les échanges que je peux avoir avec de nombreux autres suiveurs passionnés du cyclisme, dont Marc Kluszczynski. Je diffuse aujourd’hui un premier article de plusieurs qu’il m’a gentiment fait parvenir, et le remercie chaudement de ces nouvelles contributions.

Vuelta : les Jeux du Cycle (par Marc Kluszczynski)

Au moment où Olav Kooij écrasait la concurrence sur le Tour de Grande-Bretagne avec quatre victoires d’affilée grâce à un Wout van Aert équipier de luxe, l’hydre à trois têtes (pour l’instant) de la Jumbo-Visma planait sur la Vuelta.

Trois têtes ?

Peut-être davantage, selon la réponse un tant soit peu provocatrice de Primoz Roglič à un journaliste de la RTBF après la 8ème étape (Xorret de Cati). Alors qu’il s’aligne sur son 3ème grand Tour cette année, l’américain Sepp Kuss devenait leader malgré lui. Après un démarrage qui lui fera prendre 20 m d’un coup, il avait dû attendre ses deux leaders, Roglič et Vingegaard. Le grimpeur de Durango, pas vraiment spécialiste des CLM plats, étonnera même lors de la 10ème étape, un CLM individuel de 26 km à Valladolid avec juste une petite côte de 100 m de dénivelé. Il finira 13ème à 1 min 29 du vainqueur Filippo Ganna et pas si loin de Vingegaard, 10ème à 1 min 18. Des consignes d’équipe (garder le maillot amarillo) peuvent-elles expliquer cette performance ? Lors du Giro en mai, sur le CLM plat de la 1ère étape, Kuss avait terminé 68ème. Mais la Vuelta nous réserve souvent des performances étonnantes. Cette année, elle pourrait être le feu d’artifice d’une saison que l’on qualifierait de Jeux du Cycle.

Avec la bénédiction de l’ubiquitaire David Lappartient et de l’agence indépendante (?) ITA, créée et payée par le CIO, il n’y a pas eu de contrôle positif en World Tour l’année dernière. Cette année, on n’a qu’à se mettre sous la dent un contrôle positif chez… Jumbo-Visma, avec un diurétique retrouvé chez Michel Hessmann le 14 juin : qu’avait -t-il à éliminer 15 jours avant le Tour de France? Alors que Jumbo-Visma n’a jamais été aussi dominatrice, l’équipe hollandaise va gagner les trois grands Tours pour la 1èrefois dans l’histoire du cyclisme moderne.

 Avec ses trois grands tours en une saison, Sepp Kuss fait un triplé peu commun et réalisé à ce jour par trois espagnols, Eduardo Chozas (en 1991, 6, 10 et 11ème sur les trois grands tours), Alejandro Valverde (3, 6 et 12ème en 2016) et Carlos Sastre (8, 20 et 7ème en 2010). Mais il se pourrait bien que la police allemande, ayant perquisitionné au domicile d’Hessmann, détienne les clés dans cette mascarade à laquelle on assiste depuis trois ans.

Deux triplés et des miettes

Outre la victoire sur les trois grands tours, l’équipe Jumbo-Visma assurera le triplé sur le podium de cette Vuelta, un triplé acquis lors de 13ème étape du Tourmalet. Il faut remonter à la Flèche Wallonne 1994 et Paris-Roubaix 1996 pour observer une telle domination avec la Gewiss- Ballan de Moreno Argentin, Giorgio Furlan et Evgueni Berzin (préparée à l’EPO par le Dr Michele Ferrari) et la Mapei de Johan Musseuw, Gianluca Bortolami et Andrea Tafi. On assistera à un 2ème triplé sur une étape par l’équipe néerlandaise lors de la 17ème étape de l’Angliru (12,4 km à 9,8% de moyenne, avec des passages à 24%). Malgré la victoire de Jonas Vingegaard la veille, dédiée à Nathan Van Hooydonck accidenté (victime d’un malaise cardiaque lorsque l’on sait que de nouveaux produits dopants – certaines hémoglobines de synthèse – peuvent être responsables de troubles cardiaques, voire d’infarctus), les positions resteront figées avec la victoire finale de Sepp Kuss devant Vingegaard et Roglic.

Le patron de la Jumbo, Richard Plugge, expliquera cette domination de ses huit coureurs par la diététique et l’entraînement en altitude pratiqué à un niveau jamais atteint en cyclisme. Il balaiera les insinuations de dopage mécanique lancées par Jérôme Pineau, directeur de la défunte équipe B&B Hôtel. Ce qui fait passer les autres équipes au rang d’amateurs alors qu’elles s’entraînent aussi sérieusement que la Jumbo-Visma. Les espagnols devront se contenter des 4, 5 et 6èmes places avec Juan Ayuso (à 3 min 44), Mikel Landa (à 4 min 03) et Enric Mas (à 4 min 14) alors qu’ils brillent toujours sur leur Tour national. Jamais un grand Tour n’a jamais été aussi énervant ! La critique est interdite, l’omerta omniprésente, et Remco Evenepoel en est réduit au rôle de bouffon des rois (sifflés par une partie du public à l’arrivée de la 20ème étape), avec son beau maillot à pois bleu, alors qu’il a perdu 27 min dans le Tourmalet. Le World Tour se rapproche de la Formule I et des sports spectacles.

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