« Il faut absolument lire cette entrevue très intéressante avec Pat McQuaid, le président de l’UCI »:http://www.journaldujura.ch/article.cfm?id=190943&startrow=6&ressort=Sports&kap=bta&job=7921310. Si certains propos sont porteurs d’espoir dans la lutte contre le dopage et qu’ils témoignent d’un certain réalisme quant à la situation, d’autres sont plus affligeants et nous laissent croire que l’homme n’a peut-être pas encore tout à fait saisi l’ampleur du problème…
Mois : septembre 2006
On vous présente aujourd’hui notre analyse « du dernier chrono de la Vuelta »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/vuelta06/?id=results/vuelta0620. Il faut rappeler que le dernier chrono d’un grand tour est toujours très révélateur de l’état de fraicheur dans lequel termine les coureurs, intervenant après 3 semaines de course. On se rappelera par exemple des performances surprenantes de l’US Postal sur le Tour de France il y a quelques années, l’équipe parvenant à placer plusieurs coureurs – dont certains pas forcément de gros rouleurs – dans les 10 premiers du dernier chrono.
1 – on pourra d’abord se surprendre de voir Vinokourov remporter ce chrono, lui qui n’est pas un spécialiste. Voilà très certainement une bonne indication que le Kazakh ne termine pas cette Vuelta avec un taux d’hématocrite à 35…
2 – la perf du jour est à placer du côté de Sanchez, 2e à 6 secondes de la fusée Vino. Impressionnant pour ce coureur qui a déjà montré de belles aptitudes, notamment sur les Ardennaises.
3 – le spécialiste David Millar termine 12e du chrono, à 1min05. Voilà probablement une indication que le coureur est propre, ne pouvant ré-éditer son exploit du premier chrono, la fatigue s’étant installée. Cela demeure une performance remarquable tout de même et qui prouve que Millar est un gros moteur contre le chronomètre.
4 – on termine en soulignant la 4e place au général de Carlos Sastre, un coureur qui présente la particularité cette année d’avoir fait les 3 grands tours: 43e du Giro, il terminait ensuite 4e du Tour de France et le revoilà à la même position sur cette Vuelta. Impressionnant tout de même puisque le cumul des jours de course simplement sur ces trois épreuves est de 60 jours!
« Bonne journée aujourd’hui pour les deux Kazakhs de la Vuelta, Vinokourov et Kashechkin »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&06vueltaSt18. Le premier a accru son avance au général sur Valverde et dispose désormais de 53 secondes de priorité sur l’Espagnol avant le clm de samedi. De quoi aborder l’épreuve sereinement.
Kashechkin a pour sa part remporté l’étape du jour tout en servant bien son compatriote. Il accède également à la 3e marche du podium, délogeant Sastre.
Bref, le bilan est très positif pour ces deux coureurs.
On pourra toutefois se surprendre d’une pareille performance tant la domination est totale. Sur ces derniers jours de la Vuelta, il y a vraiment les deux Kazakhs et les autres. « Valverde semble perplexe voire amer quant à ce qu’il a vu »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/sep06/sep15news, ne pouvant que s’incliner devant pareille puissance. Comprenez nous bien, nous n’insinuons rien par ces propos, nous ne faisons qu’affirmer notre surprise devant la performance de ces deux coureurs qui sont assurément dans une condition resplendissante.
1 – Coup de théâtre sur la Vuelta aujourd’hui lors d’une étape qui, à priori, n’aurait pas dû avoir un tel effet sur le général. « Vinokourov s’est en effet emparé du maillot amarillo et devance désormais Valverde de 9 secondes »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&06vueltaSt17. C’est Danielson qui a remporté l’étape au terme d’une longue échappée d’abord à plusieurs, puis avec Vinokourov dans le final. Ce dernier est sorti du groupe Valverde dans la dernière ascension après un gros travail préparatoire de Kashechkin. Surprenante performance de Vinokourov qui n’aura jamais été rejoint par le groupe Valverde/Sastre puis Valverde/Kashechkin/Marchante. Comme il l’a déclaré à l’arrivée, ce fut « une affaire de force »:http://www.velo-club.net/article?sid=34430…
Avec 9 secondes au général avant l’étape de demain qui se termine en altitude à la Sierra de la Pandera, autant dire que rien n’est joué. On peut cependant croire que l’ascendant psychologique va à Vinokourov qui semble terminer en force ce grand tour, signe d’un coureur mature. Valverde devra attaquer demain et il devra pouvoir compter sur son équipe, notamment Pereiro. Vinokourov peut quant à lui se fier à l’excellent Kashechkin, un compatriote dévoué.
Réponse dans 24h!
2 – Ca se déchaine sur la scène du dopage. « On apprend que des perquisitions ont eu lieu aujourd’hui au domicile d’Ullrich de même que chez des individus soupçonnés d’être impliqués de près dans l’affaire Puerto »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-812749@51-789918,0.html. L’opération policière d’aujourd’hui s’inscrit donc à la suite de l’affaire espagnole. Attendons de voir ce que les enquêteurs auront pu trouver…
« La T-Mobile cherche par ailleurs à rompre avec le passé récent et à se refaire une virginité »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2638. Ont été congédié récemment Ullrich, Pavenage, Ludwig. Le grand ménage est commencé et ca devrait se poursuivre dans les prochains mois.
3 – Saga Jeanson: « on apprend aujourd’hui que le Dr. Duquette s’est vu refuser par la Cour Supérieure du Québec la possibilité de retirer son plaidoyer de culpabilité »:http://radio-canada.ca/sports/cyclisme/2006/09/13/001-duquette.shtml. Rappelons que le Dr. Duquette avait d’abord avoué avoir administré à la cycliste de Lachine de l’Eprex (EPO) avant de revenir sur cette déclaration quelques jours plus tard. La Cour a tranché, le Dr. Duquette devra donc maintenir et assumer son plaidoyer de culpabilité. L’affaire poursuit son cours… mais sans l’accès aux dossiers médicaux de Jeanson, on espère que la Couronne aura des preuves convaincantes car Jeanson, rappelons-le, n’a pas échoué de contrôles anti-dopage. Tout au plus a-t-elle été prise avec un taux d’hématocrite supérieur à la norme permise (Hamilton 2003) et a-t-elle omis de se présenter à un autre contrôle (Flèche Wallonne 2004).
4 – « Réplique agressive de Lefevere en Belgique »:http://www.geocities.com/veloepododo/art/6/9sept/SkyNet13.html concernant les déclarations récentes d’un sénateur qui a laissé entendre qu’il savait de source sûre que trois coureurs belges de renom se payaient des « cures » en Italie. Il est vrai que sans livrer de noms et de preuves concrètes, le sénateur ne pourra bien aller très loin dans cette histoire. N’empêche, Lefevere semble avoir pris la chose très au sérieux (un des meilleurs coureurs belges n’est-il pas Tom Boonen ?) et semble ne pas vouloir en rester là. Espérons que le sénateur livrera les détails de ses informations ou… se la bouclera!
5 – « Évidemment, Armstrong se dissocie fermement des propos tenus par deux de ses ex-équipiers qui ont avoué s’être dopé à l’EPO lorsqu’ils étaient chez US Postal »:http://www.velo-club.net/article?sid=34413. Fallait-il attendre une autre réaction ?
Un lecteur nous a laissé un commentaire remettant en doute notre objectivité envers Armstrong. Il est décidemment bien difficile pour certains de s’ouvrir les yeux. On vous assure de nouveau notre engagement de n’épargner personne impliqué dans des affaires de dopage, que ce soit Jeanson la Québécoise, Ullrich l’Allemand, Sevilla l’Espagnol, Camenzind le Suisse ou Armstrong l’Américain. Ce dernier ayant remporté 7 Tours de France, il est peut-être normal qu’on en parle un peu plus, c’est tout.
La Flamme Rouge ne désire nullement par ailleurs « omettre » certaines informations dans ces affaires. Le commentaire laissé suggère qu’on aurait pas volontairement rapporté toute l’information, notamment le fait que les deux coureurs ayant récemment « déballé » avaient également affirmé n’avoir jamais vu Armstrong se doper. C’est que ce détail nous a apparu totalement futile. Ceux qui connaissent le cyclisme savent bien que les grands leaders d’équipe ne se dopent pas (on parle ici du dopage sophystiqué) en public, ni même avec leurs équipiers. Il est coutume dans le milieu de « partager » les produits dans deux occasions seulement: lors des « petites fêtes » de fin d’année et lors des critériums d’après Tour. Les produits échangés sont alors généralement amphétamines, pots belges, etc., soit des excitants. Une des raisons pour laquelle chacun fait son petit truc de son côté est que tous les coureurs ne sont pas suivis par les mêmes « médecins ».
6 – John Lelangue, ancien directeur sportif chez Phonak, n’a pas tardé à se recaser. « Il fera partie de l’encadrement d’Unibet.com en 2007 »:http://www.velo-club.net/article?sid=34417. Devrait-on permettre ce genre de chose lorsque le directeur sportif quitte une équipe minée par des scandales de dopage ?
7 – Astana poursuit son recrutement tout azimut: Savoldelli est dans le colimateur.
1 – Comme prévu, ca n’a pas tardé: « Landis et ses avocats demandent l’abandon des charges suite à son contrôle positif à la testostérone sur le Tour de France »:http://www.eurosport.fr/cyclisme/sport_sto962302.shtml. Raison évoquée ? On vous le donne en mille: vice de procédures! Plus ca change, plus c’est pareil. Faut-il vraiment poursuivre ? Tout cela est pathétique, affligeant.
2 – « Il faut lire ce court article »:http://www.7sur7.be/hlns/cache/fr/det/art_258097.html?wt.bron=homeSportLinks à propos de trois cyclistes belges de haut niveau qui auraient fait des cures de « préparation » en Italie au début de l’année (probablement pour préparer les Classiques?) et au coût de 24 000 euros environ (un dopage très sophystiqué donc). Les propos sont tenus par un sénateur belge qui dénonce l’hypocrisie générale dans le milieu cycliste pro en Europe. On est bien d’accord avec lui.
Plus encore, cela témoigne de l’existence réelle de bien des filières de dopage en Italie.
Évidemment, « la Ligue Vélocipédique Belge n’a pas fait attendre sa réaction »:http://www.sport.be/fr/cyclisme/article.html?Article_ID=158992, se disant étonné des déclarations du sénateur et le sommant de livrer des noms. On verra dans les prochains jours si le sénateur « balance » ou non…
3 – Intéressant courriel aujourd’hui d’un fidèle lecteur de La Flamme Rouge qui a été très déçu de son achat d’un « pédalier Time ASX Titan »:http://www.time-sport.com/fr/peripheriques/pedalier_asx_titan.htm. Apparemment, le pédalier, qui se détaille tout de même près de 800$, était foutu après seulement 3500 bornes au compteur, carbone explosé. Selon ce lecteur, le détaillant chez qui il avait acquis le précieux pédalier a eu de nombreux retours pour la même raison. On vous recommande donc la plus grande prudence avec ce pédalier Time qui, de toute évidence, ne serait pas au point.
Rappelons que la première version du pédalier carbone Campagnolo Record avait aussi connu des ratées. Une évolution avait rapidement été commercialisée pour solutionner les problèmes de la version originale. Même avec le nouveau pédalier, de nombreux pros – dont Boonen – refusent de l’utiliser, évoquant sa fragilité et le risque de rupture.
Tout cela pour dire que la lutte au poids n’est pas sans conséquence au niveau de la sécurité des pratiquants. Dans une récente interview, un officiel de l’UCI mentionnait même que la limite UCI de 6,8 kg avait justement été fixée avec des soucis de sécurité en premier lieu. On vous recommande donc la plus grande prudence dans l’achat de votre matos, la légèreté ayant un prix parfois très important…
« Le New York Times publiait hier un long article dans lequel deux ex-coureurs de l’équipe US Postal qui ont fait le Tour de France comme équipier d’Armstrong ont avoué avoir pris de l’EPO »:http://www.nytimes.com/2006/09/12/sports/othersports/12cycling.html?_r=1&ref=sports&oref=slogin. L’un d’eux est Frankie Andreu dont on se souviendra que sa femme, Betsy Andreu, a témoigné récemment dans le procès qui oppose Armstrong à une compagnie d’assurance américaine supposée lui verser des primes de victoires pour ses succès. La femme d’Andreu avait affirmé – sous serment – avoir entendu Armstrong parler des produits dopants qu’il avait utilisé dans sa carrière après que ses médecins lui ai demandé, ceci afin de fixer son traitement anti-cancer.
L’autre coureur qui a avoué hier dans les colonnes du NY Times avoir consommé de l’EPO chez US Postal a affirmé l’avoir fait durant le Tour de France 1999. Selon lui, l’équipe aurait commencé à utiliser la précieuse molécule en 1995.
Aucun des deux coureurs n’avait évidemment échoué de contrôles anti-dopage.
Le journaliste a tenté de rejoindre Johan Bruyneel pour des explications. Celui ci n’a pas retourné les appels.
Avec chaque année qui passe, l’édifice Armstrong se fissure un peu plus. Que restera-t-il bientôt de ses sept victoires consécutives sur le Tour de France ? C’est probablement Greg LeMond qui a raison dans l’histoire: ce sera la plus grande fraude sportive jamais vue dans l’histoire.
Mercredi dernier, « nous nous faisions le relais »:https://laflammerouge.com/article/4308/la-saison-des-transferts-est-bien-engagee d’une nouvelle parue sur « Velo-Club »:http://www.velo-club.net/ à savoir le non-renouvellement du contrat de Charles Dionne chez Saunier Duval. « Notre collègue de Veloptimum »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/9sept/Velop6.html puis d’autres sites web comme « PedalMag »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/9sept/Velop8.html ou « CanadianCyclist »:http://www.canadiancyclist.com/dailynews/September/9.7.066.13PM04.shtml reprenaient rapidement la nouvelle.
Il semble que Guy Maguire, webmestre de Veloptimum, a eu la chance de vérifier avec le principal intéressé, contactant Dionne au téléphone. « Ce dernier a démenti l’information, déclarant qu’il se rendrait la semaine prochaine en Espagne pour de nouveaux examens de santé »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/9sept/Velop8.html.
Nous avons contacté nos collègues de Velo-Club pour connaître l’origine de la nouvelle. Ces derniers nous affirment que c’est « le journal web espagnol Dario Vasco qui était la source de l’information »:http://www.diariovasco.com/edicion/. Malgré nos recherches, nous n’avons pas pu retracer l’article original sur le site de Dario Vasco, les articles se renouvellant rapidement sur ce site selon toute vraissemblance.
On vous rappelle que La Flamme Rouge est un carnet ouèbe et non un site d’information. En ce sens, nous sommes largement tributaire des nouvelles diffusées sur les principaux sites de nouvelles en cyclisme dans le monde. Notre valeur ajoutée, c’est le commentaire de l’actualité, c’est de vous livrer notre opinion sur les événements à mesure qu’ils surviennent. La Flamme Rouge ne dispose pas d’une équipe de rédaction ni de moyens pour couvrir l’actualité, ni même de contacts privilégiés parmi les cyclistes professionnels européens. On s’assure de la qualité de l’information qu’on commente en sélectionnant les sites web sur lesquels nous allons la chercher. Lorsque ces sites sont plus « petits » (les grands étant CyclingNews, L’Équipe, VeloNews, etc.), on connaît généralement les équipes de rédaction, nous permettant de juger de la qualité de l’information et de son traitement.
On espère évidemment que Dionne pourra rester chez Saunier Duval en 2007. Si cela était impossible, on espère de tout coeur qu’il ne l’apprendra pas au travers des médias mais bien de ses directeurs sportifs. La Flamme Rouge n’a évidemment pas voulu nuire de quelque façon que ce soit à la carrière de ce cycliste de haut niveau du Québec. Notre intention n’était que de commenter une nouvelle qui nous apparaissait importante – et à ce moment-là crédible, notamment parce que c’est la saison des transferts actuellement – sur la scène du cyclisme québécois.
« Il faut absolument lire l’interview publiée aujourd’hui par le journal français Le Monde avec Pierre Bordry »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-811030@51-789918,0.html, président du « Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) »:http://www.cpld.fr/. Bordry parle de l’usage, très répandu dans le peloton cycliste professionnel européen, des « autorisations à usage thérapeuthiques » (AUT), ces documents émis par l’UCI (lisez bien, par l’UCI…) et qui autorise un coureur à faire usage d’un produit qui autrement serait interdit car dopant.
Selon Bordry, 60% (soit environ 60 coureurs) des 105 coureurs contrôlés sur le dernier Tour de France présentaient une AUT leur permettant d’éviter le contrôle positif le cas échéant. Et ce fut le cas échéant pour 13 coureurs dont un seul – Floyd Landis – ne présentait pas d’AUT valable pour le produit trouvé (la testostérone exogène) dans les tests d’urine. Les 12 autres, dont un coureur luxembourgeois (assurément Franck Schleck, vainqueur à l’Alpe d’Huez et donc testé…), avaient en leur possession une AUT leur permettant d’éviter le contrôle positif officiel malgré la substance dopante retrouvé dans leurs urines.
Comme l’affirme Bordry, il est en effet « _assez troublant_ » qu’un nombre si important de coureurs professionnels – en théorie pétant de santé – doivent avoir recours à des médicaments pour se soigner. On ne peut être davantage d’accord avec Brodry lorsqu’il affirme qu’ « _Il est tout à fait justifié que des AUT soient délivrées dans des sports où, par exemple, les pratiquants sont plus âgés comme le golf ou le tir à l’arc, ou quand elles sont destinées à des personnes qui ont des problèmes cardiaques. En revanche, 60 % de justifications thérapeutiques sur le Tour suscite des doutes sérieux et laisse à penser qu’elles peuvent cacher des pratiques dopantes_ ».
La majorité des AUT concerne évidemment les béta-2 agonistes qui dilatent les bronches et permettent un meilleur passage de l’oxygène respiré, ainsi que les corticoides et dérivés de cortisone. EPO, hormones de croissance, testostérone, béta-2 agonistes, on retrouve toujours le même cocktail prisé des cyclistes et qui leur permet les performances actuelles, c’est-à-dire d’escalader des cols à près de 500 watts de puissance après 200 bornes.
Brodry conclut par une analyse qui nous apparaît très juste de la situation actuelle : « _On peut effectivement se demander, de façon plus globale, si les contrôles sont bien adaptés aux pratiques dopantes. On parle de plus en plus de dopage, il y a de plus en plus d’affaires et, paradoxalement, les contrôles positifs sont en régression constante (27 % en 2003, 25 % en 2004, 15 % en 2005 et 9 % en 2006) alors même que le nombre de contrôles pratiqués n’a jamais cessé d’augmenter_ ».
On vous rappelle qu’il faut ajouter aux AUT les produits dits « licites » utilisés par les équipes cyclistes et qui font l’objet d’une déclaration obligatoire. L’US Postal en fut la championne durant le début des années 2000. Comme le rapporte Ballester et Walsh dans L.A. Confidentiel, l’US Postal a soumis une liste d’autorisation d’importation comportant au total 119 produits, soit 790 boîtes de médicaments, juste pour le Tour 2001. Il s’agit de plus de 8000 comprimés de toutes sortes, représentant une prise journalière par coureur d’au minimum 13 comprimés…
On termine par cette question grave : l’UCI, responsable de délivrer les AUT, est-elle complice du dopage dans le cyclisme professionnel par ses largesses dans la distribution d’AUT ? Comment se fait-il qu’un organisme qui est responsable de gérer – et donc de tout connaître du sport – le cyclisme ne se soit pas posé davantage de questions en constatant que selon un rapide bilan des AUT délivrées, une majorité de coureurs cyclistes étaient en fait de grands malades?
Vive Verbruggen!
1 – Vuelta et Tour de l’Avenir: ca va se décanter demain et samedi, avec les contre-la-montre. Sur le Tour de l’Avenir, le clm en côte de 25 bornes entre Chamonix et la commune suisse de Finhaut devrait définitivement départager les 9 premiers qui sont à l’intérieur d’une minute et demie. Si Roche devrait reculer encore, il sera intéressant de suivre le jeune espagnol en tête, Nevado, ainsi que Monnerais.
Sur la Vuelta, le clm samedi est plat sur 33 kms, favorisant les rouleurs. Valverde devrait résister et garder le maillot amarillo mais Kashechkin pourrait se rapprocher. Marchante et surtout Sastre pourraient quant à eux reculer un peu au général. Il sera intéressant de suivre les performances de Millar et de Cancellara (en prévision des Mondiaux clm) ainsi que de Barry, le Canadien, capable de bien rouler lorsqu’il le faut.
2 – « Campagnolo a dévoilé sa gamme 2007 »:http://www.campagnolo.com/newprodc.php, notamment sur son groupe « Record »:http://www.campagnolo.com/groupsets.php?gid=1&cid=all. Pédalier Ultra-Torque, pour réduire encore le poids, pour la simplicité et pour rapprocher le pied de l’axe, freins « Skeleton », pour également réduire le poids (mais on perd selon nous en esthétisme), poignées Ergopower « Quick Shift » pour une plus grande douceur dans les changements de braquets, telles sont les nouveautés qui ne comportent donc pas de grandes révolutions. À quand de nouveaux systèmes électroniques intégrés, notamment un capteur de puissance dans le pédalier ? Il nous semble que des développements en ce sens seraient porteurs…
Plusieurs transferts d’importance ont déjà eu lieu dans le monde du cyclisme professionnel, notamment :
1 – Hammond est annoncé chez T-Mobile qui est en pleine restructuration après le scandale Ullrich de juillet dernier. « Chez les Allemands, on fait le ménage puisque Kloden et Kessler ont aussi quitté la formation pour rejoindre l’équipe Astana »:http://www.velo-club.net/article?sid=34287 qui recrute actuellement beaucoup. On annonce aussi Mazzoleni et Nardello en partance de T-Mobile, mais leur destination est pour le moment inconnue.
Pour Hammond, c’est un bon transfert dans la mesure ou il aura davantage de place pour s’exprimer que chez Discovery qui compte déjà plusieurs excellents coureurs de classiques.
2 – Astarloa, le champion du monde 2003 à Hamilton, est annoncé chez Milram. Le revoilà de nouveau dans une équipe ProTour après 2 bonnes années de galère dans des petites équipes. Rappelons que les problèmes d’Astarloa ont commencé en 2004 avec le scandale de dopage au sein de l’équipe Cofidis, scandale qui a emporté notamment Millar.
3 – « Dommage pour Charles Dionne mais on annonce chez Saunier Duval que le Canadien ne fera pas partie de son effectif en 2007 »:http://www.velo-club.net/article?sid=34291. C’est un coup dur pour Dionne qui aura connu une saison frustrante cette année, une blessure sournoise l’empêchant de s’exprimer pleinement sur le vélo. Espérons que Dionne pourra rapidement retrouver une équipe pour 2007, cette équipe ayant de bonnes chances d’être américaine.
4 – Frank Vandenbroucke sera chez Aqua Sappone l’an prochain. C’est un véritable miracle que de voir un nouvel employeur accorder sa confiance à VDB après toutes ces saisons ou il n’a pas livré la marchandise. Capable du meilleur mais surtout du pire, VDB reste toujours un sacré pari et un test difficile pour les nerfs!
5 – Nicolas Jalabert est annoncé chez Agritubel l’an prochain.
6 – Rappelons que l’équipe Phonak arrête en fin d’année, ce qui fera beaucoup de coureurs à recaser. Les places seront chères l’an prochain au sein des équipes ProTour. Aurélien Clerc s’est déjà recasé chez Bouygues Telecom et gageons qu’Axel Merckx n’aura pas de problème à se retrouver une équipe, belge probablement, question de finir sa carrière en beauté, devant son public.
7 – Finalement, Ullrich et Basso sont pour le moment au chômage (mais ne vous inquiétez pas pour eux côté finances!). Gageons qu’aucune équipe ne se manifestera tant et aussi longtemps que les fédérations italienne et suisse (Ullrich court sous licence helvétique) n’auront pas annoncé les éventuelles accusations et sanctions contre ces deux coureurs.
« On apprend aujourd’hui qu’Ivan Basso, par l’intermédiaire de son avocat bien sûr (qui l’a probablement conseillé en ce sens), refusera de se soumettre à des tests d’ADN »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/sep06/sep05news2 qui représentent pourtant sa seule opportunité pour laver son honneur et son nom suite à l’affaire Puerto. Ullrich en fera très probablement de même. Rappelons que la police espagnole détient environ 200 poches de sang qui pourraient être analysées et comparées par tests d’ADN avec le sang des coureurs soupçonnés. Une telle comparaison représente donc, pour les coureurs voulant blanchir leur nom, une occasion unique de définitivement prouver leur innoncence dans cette affaire.
Pourquoi Basso refuse-t-il alors, faisant ainsi fi de sa seule chance de laver son nom ?
Parce qu’il est probablement coupable et sans l’ombre d’un doute intelligent. Plus près de nous, rappelons que cette position fut aussi celle de Jeanson qui refusa et qui refuse toujours de rendre public ses analyses sanguines qui pourraient pourtant la blanchir si ces dernières présentaient des anomalies génétiques.
Revenons à Basso. Il ignore pour l’instant la nature des accusations qui seront portées contre lui, si jamais il y en a. La fédération italienne annoncera sa position le 12 septembre prochain après examen complet des preuves (qu’on espère suffisantes) accumulées par la police espagnole. L’avocat de Basso lui a probablement conseillé d’attendre au moins jusque là avant de faire quoi que ce soit.
D’autre part, Basso et son avocat préfèreront 1000 fois se battre contre le système actuel plutôt que de complexifier le cas avec des tests d’ADN qu’ils savent incontestables. En refusant de tels tests, Basso et son avocat savent qu’ils ont une chance de s’en sortir en invoquant l’arsenal classique des avocats dans les cas de dopage, celui-ci présentant la particularité que Basso n’a jamais échoué un test anti-dopage : vice de procédures, intrusion de la vie privée, déclarations contradictoires des témoins, preuves insuffisantes, etc. Par exemple, ils tenteront assurément de contester les liens qui seront faits, par exemple entre Basso et son nom de code utilisé par le Dr. Fuentes.
On se dirige donc tout droit vers un beau procès, très long et qui verra l’avocat de Basso tenter toutes les avenues possibles pour sortir son client de cette situation. Si Basso reçoit l’autorisation de courir durant cette période, c’est tout bénéfice pour lui.
Dans l’affaire Puerto, une affaire policière rappelons-le, tout repose donc sur la qualité des preuves accumulées par la police espagnole. Et on peut penser, à la lumière des éléments présentés jusqu’ici, que ces preuves sont crédibles et suffisantes pour condamner les coureurs qui faisaient affaire avec le Dr. Fuentes. Ce serait une première, la police italienne ayant dans une large mesure échouée il y a quelques années pour condamner les coureurs du Dr. Ferrari, coureurs évidemment très connus aujourd’hui…