De retour de Porto, on reprend le service normal après quelques jours de perturbation.
1 – « Paolo Bettini champion du monde! »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/worlds06/?id=results/worlds066 Depuis le temps qu’il courrait derrière cette victoire (Bettini est un homme de maillot distinctif), celà fait plaisir. Nous avons suivi la course à la télé depuis Porto et la joie de Bettini après l’arrivée ne laissait aucun doute quant à l’importance qu’il vouait à cette course. Très actif dans le final, il aura surtout été très lucide dans le dernier km, emboitant immédiatement le pas à un Sanchez qui enclenchait le turbo aux 800m avec un Valverde bien calé dans sa roue. Zabel répondait également présent mais commettait son erreur classique, celle de lancer le sprint de beaucoup trop loin. Alors qu’il plafonnait, Bettini, bien resté dans son aspiration, n’avait pas de mal à venir le « sauter » sur la ligne.
De ce Mondial, il faudra également se surprendre de l’absence de l’équipe de Belgique dans le final. Il leur manquait des costauds devant pour préparer le sprint de Boonen, un sprint pourtant à sa portée. Dans les deux derniers kms, on n’a vu aucun Belge tenter de contrôler le peloton en imposant le rythme. Laissé seul, Boonen ne pouvait contenir le démarrage de Sanchez, un boulôt qui incombait à ses équipiers.
Peu importe, on est certain que Boonen est ravi de voir Bettini gagner, le maillot reste chez Quick Step!
2 – « Jean-Marie Dedecker, ce sénateur belge qui avait affirmé savoir que des coureurs belges de renom faisaient des cures en Italie, a finalement balancé les noms au magistrat chargé de l’affaire »:http://www.levif.be/belga/BelgaNieuws.asp?ArticleID=66814&SectionID=10, affirmant également ne pas avoir confiance en la RLVB. On le comprend, et attendons la suite…
3 – « Basso va peut être s’en sortir en Italie »:http://www.sport.be/fr/cyclisme/article.html?Article_ID=160987, le Comité Olympique Italien estimant les preuves de l’affaire Puerto insuffisantes. Voilà qui ne plait pas à McQuaid comme à nous, l’enquête Puerto n’étant pas encore terminée. Basso semble tout de même dans le collimateur, McQuaid voulant saisir le TAS en cas de rejet de la Fédé italienne.
« Pat McQuaid a par ailleurs récemment raté une belle occasion de se taire »:http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20060923115648821721930120000.XML&associate=PHF9254.
4 – Excellente nouvelle pour les amateurs de cyclisme nord-américain, une nouvelle course, de sanction UCI 2.1, va voir le jour en 2007 : « Montréal – Boston »:http://www.geocities.com/velonouvelle/comm/6/9sept/MontrealBoston25.html. Le groupe de Daniel Manibal (organisateur de la Coupe du Monde des femmes sur le Mont Royal fin mai), les fédés canadiennes et américaines de même que le Gouvernement du Québec étaient dans le coup depuis plusieurs mois pour mettre sur pied cette course. On leur souhaite sincèrement bonne chance pour l’avenir en leur garantissant que nous suivrons de près cette course.
Notre problème, c’est que les expériences passées se sont toutes soldées par un échec et des déficits. Pourquoi cette course réussirait-elle ? Ou alors, c’est que les règles UCI pour les organisateurs ont changé (à l’époque, les frais de voyage – astronomiques lorsque la course est en Amérique du Nord – incombaient à l’organisateur). Le GP des Amériques, tenu en plein coeur de Montréal sur un parcours prestigieux, n’a pu se maintenir que pendant quelques années. Serge Arsenault s’est admirablement bien battu pour maintenir cette course de Coupe du Monde au calendrier, mais n’a pu convaincre les sponsors. Le Tour Trans-Canada, tenu en 1999, a fait face au même problème. Le Tour de Beauce peut depuis peu compter sur un sponsor de marque et généreux, Bell Canada, mais sans l’apport de ce dernier, ce serait nettement plus difficile. Enfin, on connaît les problèmes du Tour de l’Abitibi.
Encore une fois, on souhaite de tout coeur que cette nouvelle épreuve UCI « marche » bien. Les expériences passées nous laissent cependant croire qu’il demeure très difficile de faire vivre une épreuve élite de cyclisme au Canada, surtout dans le contexte ou l’épreuve aura lieu début août, au même moment que certaines classiques prestigieuses (Classica San Sebastian) qui interviennent dans le classement ProTour ainsi que du Tour d’Allemagne, actuellement en hausse. Les Italiens ont quant à eux leurs tryptiques, Giro del Lazio, Tropheo Matteotti, Tre Valle Varezine et les Américains le Tour de l’Utah, lui aussi à la hausse. Quant aux Français, ils préféreront probablement le Tour de l’Ain, prestigieux pour les jeunes coureurs. Les équipes pros ayant déjà traversé l’océan en janvier pour le Tour de Californie voire en juin pour le Tour de Georgie, seront-elles partantes pour revenir ici début août ? Compte tenu de toutes les courses au programme, quel peloton au Québec à ce moment de l’année ?
Bref, nous sommes emballés de ce projet, mais la date nous semble mal choisie pour assurer le succès de l’événement dans le contexte nord-américain.
5 – L’UCI va instaurer deux nouvelles mesures dans la lutte contre le dopage: les tests génétiques d’une part, la mesure de la puissance d’autre part. Si la première nous semble bonne, la deuxième nous apparaît un terrain difficile, facilement falsifiable et sujette à bien des contestations.
Pour le dopage génétique, nous pensons que les athlètes n’en sont pas encore tout-à-fait à ce stade. Le dopage sanguin demeure selon nous l’ennemi no1, car le plus rapidement efficace sur les performances des athlètes. Le dopage génétique n’en est vraissemblablement qu’à ses premiers essais et ses effets sont à trop long terme pour le moment pour réellement convaincre le coureur visant une performance sur une épreuve dans 3 semaines. C’est bien que l’UCI s’attaque à cette nouvelle forme de dopage, mais on serait mieux inspiré de régler d’abord les problèmes les plus criants.
Concernant les mesures de puissance, on voit mal comment l’UCI pourra trainer un cycliste devant un tribunal pour « non-respect de sa puissance limite intrinsèque » ! Les coureurs tentent sans cesse de repousser cette limite et, jusqu’à un certain point, cela demeure naturel de le faire. Comment imposer 450 watts à un coureur en début d’année si cette mesure est faite alors qu’il est en petite condition ? La mesure de la puissance comme outil de lutte contre le dopage ne peut être utilisée selon nous que pour identifier les coureurs suspects, ceux qui appartiennent au club des 500 watts en fin d’étape. Une fois ces coureurs suspects identifiés, il faut mettre en place des contrôles plus serrés à leur égard.
Pourquoi diable ne pas penser au suivi longitudinal ? Plus que jamais, nous croyons que l’instauration d’un suivi régulier et pour l’ensemble des coureurs professionnels demeure le chemin obligé pour que le cyclisme retrouve ses lettres de noblesse.