Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : février 2007

D’autres nouvelles

1 – Technique UCI: l’intimidation. "L’UCI a en effet fait savoir aux équipes françaises du ProTour que si elles s’alignaient sur Paris-Nice malgré l’interdiction prononcée par l’UCI, elles s’exposeraient à des _sanctions très lourdes_":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20070228_102616Dev.html. Fort heureusement, les directeurs sportifs, Marc Madiot et Jean-René Bernaudeau, gardent la tête froide, estimant qu’il est de leur devoir envers leurs sponsors d’engager leur équipe sur cette épreuve. Nous souhaitons vivement de voir les équipes ProTour participer à Paris-Nice et montrer l’exemple. Il est en effet probable que les organisateurs de Tirreno-Adriatico agissent de la même façon. Envers une UCI bornée et incompétente, une seule attitude possible: la fronde! 2 – "Belle petite série de nos confrères de Cyclismag sur Stephen Roche et son extraordinaire saison 1987":http://www.cyclismag.com/article.php?sid=3006. 3 – On court ce samedi le Het Volk en Belgique, première grande classique de la saison. Tom Boonen est logiquement le favori de l’épreuve. À surveiller aussi, "Stijn Devolder":http://www.velo-club.net/article?sid=36809 et "Peter Van Petegem":http://www.velo-club.net/article?sid=36808. Quelques commentaires sur le parcours du Het Volk "sont disponibles ici":http://www.velo-club.net/article?sid=36803. Dimanche, on court Kuurne-Bruxelles-Kuurne, une autre classique importante du calendrier. La revanche de la veille, en quelque sorte! Le photographe Graham Watson couvrira les deux épreuves.

La chute du Kaiser

La nouvelle du jour est évidemment la retraite de Jan Ullrich, annoncée aujourd’hui par le principal intéressé lors d’une conférence de presse tenue à Berlin. C’est selon nous un jour triste dans le monde du cyclisme, Jan Ullrich quittant en quelque sorte par la petite porte, impliqué dans l’affaire Puerto en juillet dernier et qui lui colle à la peau depuis. Incapable de se retrouver une équipe intéressante malgré quelques propositions probablement largement inférieures (en terme salarial) à sa valeur propre, Ullrich a préféré arrêter les frais dès maintenant. S’il a commis de nombreuses erreurs en cours de carrière, sachons reconnaître qu’il prend là probablement la meilleure décision de sa carrière. Pourquoi? Parce que cette retraite lui évite probablement de se retrouver dans la spirale infernale qu’a connu Marco Pantani, soupçonné de dopage sans jamais avoir été pris positif lui aussi. Car c’était bien la suspicion, les soupçons et l’idée d’être un bouc émissaire, de payer pour tout le monde, qui ont tué Pantani. Ullrich décide de dire stop avant de vivre la même chose, très certainement. Basso a eu la chance de recevoir une offre intéressante des Américains de Discovery et de relancer sa carrière loin de l’Europe. Comment ne pas penser que l’UCI ne fait décidemment pas son travail en ne mettant pas davantage de pression pour que les affaires Puerto et Landis aboutissent ? Si les tests sont fiables et les coureurs positifs, on devrait pouvoir les suspendre rapidement. Si les tests sont contestables, il faut rapidement investir pour les perfectionner et ainsi se donner les moyens d’assainir le sport. Mais dans les deux cas, il faut faire quelque chose, la situation actuelle n’étant plus tolérable. Quoi qu’il en soit, nous sommes d’avis que le cyclisme perd aujourd’hui un surdoué qui n’a malheureusement pas su se donner les moyens d’accomplir ce qu’il aurait pu accomplir dans le vélo compte tenu de ses moyens physiques. Car que reste-t-il d’autre chez les observateurs attentifs du cyclisme qu’un amer goût d’inachevé dans le cas de Jan Ullrich ? Il laisse néanmoins un palmarès qui force le respect: champion du monde amateur à Oslo pendant qu’un certain Lance Armstrong gagnait l’épreuve professionnelle, on le retrouvait déjà 2e du Tour en 1996, derrière Riis. Il remportera sa plus belle victoire, le Tour de France, l’année suivante alors qu’il n’avait que 24 ans, dominant Virenque et Pantani. À ce moment, pour les observateurs du cyclisme, l’avenir lui appartient et certains vont même jusqu’à prédire qu’Ullrich sera le premier coureur à battre le record de 5 victoires sur le Tour alors détenu par Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain. Sa victoire au Tour 1997 restera pourtant sa seule. Comment ne pas penser que ce succès lui monta quelque peu à la tête ? Ayant connu une enfance difficile, ayant quitté sa mère (son père était absent) très tôt pour intégrer une école des sports est-allemande, il était peut-être normal que le jeune homme veuille s’épanouir un peu et profiter de tout ce que lui apportait la vie après sa victoire sur le Tour. D’un mental très influençable, Ullrich allait connaître un hiver catastrophique en 1997-98 et allait se présenter en mars avec un important surplus de poids, une situation qui se reproduira presqu’à chaque année durant sa carrière. Ce manque de sérieux durant les inter-saisons lui aura coûté un palmarès plus important, notamment sur les courses d’un jour au mois d’avril. Car nous sommes convaincus qu’il aurait pu remporter des Ardennaises sans problème… On retiendra enfin que depuis sa victoire sur la Grande Boucle en 1997, il terminera encore 4 fois sur la deuxième marche de l’épreuve et une fois sur la troisième, en faisant le véritable Poulidor des temps modernes. De 1998 à 2006, il signera quelques autres victoires prestigieuses, notamment le titre olympique en 2000 à Sydney, la Vuelta en 1999 ainsi que deux titres de champion du monde du clm, en 1999 et 2000. Ullrich n’aura enfin connu que deux équipes dans sa carrière, T-Mobile (auparavant nommée Deutsche Telekom) de 1996 à 2002 et de 2004 à 2006, ainsi que Bianchi en 2003. Il sera resté fidèle jusqu’au bout à quelques hommes de confiance, notamment son entraineur Peter Becker et son directeur sportif Rudy Pavenage. Ullrich devrait rester impliqué dans le cyclisme auprès de l’équipe continentale autrichienne Volksbank en tant que représentant.

Le bras de fer est commencé

Le bras de fer est définitivement commencé entre l’UCI et les organisateurs des trois grands tours. "Aujourd’hui, l’UCI a envoyé une lettre à toutes les équipes du ProTour pour leur demander de ne pas participer au prochain Paris-Nice qui ne se déroulera pas sous l’égide de l’UCI mais bien de la FFC":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/feb07/feb22news2. Rappelons que le litige s’est récemment cristallisé autour de l’exclusion de l’équipe Unibet de Paris-Nice, une équipe pourtant détentrice d’une licence ProTour. L’UCI affirme que toutes les équipes détentrices d’une telle licence doivent pouvoir prendre part aux courses du calendrier ProTour. ASO affirme quant à elle que les organisateurs de courses demeurent souverains et qu’ils sont libres d’inviter qui ils veulent, sur des critères ethiques ou légaux. Et c’est le critère légal qui, dans le cas d’Unibet, pose problème, les sociétés de paris sportifs étant interdites en France. L’association des équipes du ProTour, présidée par Patrick Lefevere, se réunira le 2 mars prochain pour décider communément de sa position dans ce litige. La position des équipes du ProTour sera assurément interprétée comme une preuve d’appui à l’une ou l’autre des deux causes. Si les équipes acquièsent à la demande de l’UCI, Paris-Nice partira peut-être avec un peloton réduit composé d’équipes continentales, ce qui ne serait pas sans intérêt. Si les équipes refusent, l’UCI y jouera probablement sa crédibilité. Notre avis ? Les équipes n’ont d’autres choix que de prendre position, dans un premier temps, pour le ProTour. C’est cependant très délicat car dans ce cas, elles pourraient toutes se voir privées de Tour de France, une catastrophe pour tous les sponsors de ces équipes… La situation des équipes est donc vraiment délicate et gageons que les discussions de coulisses iront grand train dans les prochains jours…

Un premier pas vers deux systèmes…

Les actualités du cyclisme: 1 – "La Fédération Française de Cyclisme (FFC) a accepté de prendre sous son égide Paris-Nice, à la demande de l’organisateur ASO qui n’avait pu s’entendre avec l’UCI la semaine dernière":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/feb07/feb22news. Par ce geste, la FFC veut préserver une prestigieuse course qui fait partie du patrimoine cycliste français. Elle se positionne surtout en faveur d’ASO et contre l’UCI et ses tentatives d’hégémonie. La Flamme Rouge est ravi du courage dont fait preuve la FFC et son directeur, Jean Pittalier. De toute évidence, ces gens ont les pieds sur terre et demeurent loin de la folie de grandeur qui prédomine à l’UCI. Ce geste est probablement le premier dans la création d’un circuit parallèle au ProTour puisque la FFC et ASO montrent le chemin aux organisateurs du Giro et de la Vuelta. Les Fédérations italiennes et espagnoles pourraient prochainement adopter la même position de soutien à ces épreuves. Que reste-t-il de la crédibilité et de la légitimité de l’UCI aujourd’hui ? 2 – "Victoire de Jens Voigt sur le Tour de Californie aujourd’hui":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07caliSt3. Levi Leipheimer est toujours leader et se dirige tranquillement vers une victoire probable. Une victoire qui ferait beaucoup de bien à Johan Bruyneel et Lance Armstrong dans leurs démarches pour retrouver un repreneur pour leur équipe. 3 – "Tom Boonen fait décidemment un bon début de saison, ayant remporté l’étape du jour sur la Ruta del Sol":http://www.cyclingnews.com/road.php?id=road/2007/feb07/rutadelsol07/rutadelsol074. 4 – "On a lancé hier l’équipe continentale pro québécoise Calyon-Litespeed":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/2fev/Velop19.html qui entamera en 2007 sa deuxième saison à ce niveau. Quelques coureurs sont partis (Carl Desroches, Joël Dion-Poitras), d’autres arrivent, notamment le récent champion canadien de cyclo-cross, Greg Reain ainsi que Matthew Guse, Ryan Belliveau et Phil Cortes. Les Maxime et Charly Vives, Brooke Boocock et Jean-Sébastien Perron sont demeurés dans l’équipe, tout comme Erik Lyman qui reste le capitaine de route. L’équipe courra sur 3 continents mais aussi au Canada. On peut penser qu’elle aura davantage de compétition sur la scène canadienne avec l’arrivée des équipes Vallée de l’Aluminium et Volkswagen à ce niveau. De quoi pimenté nos courses séniors 1-2! 5 – Parlant d’équipes continentales, "on a toujours eu une admiration assez marquée pour l’équipe française Auber 93":http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2990 qui évolue à tous les niveaux, autant élite que minimes et cadets. Une équipe qui a un réel engagement social dans sa communauté et qui oeuvre quotidiennement au développement du cyclisme en banlieue parisienne. 6 – "Jan Ullrich a annoncé une conférence de presse lundi prochain pour parler de son avenir sportif":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20070221_173512Dev.html. On avoue être très perplexe sur le type d’annonce qu’il fera. Retraite ? Nouvelle équipe ? On prend les paris!

Cyclothon à la mémoire de Robert Brisson

La Flamme Rouge salue cette initiative du Peak Centre de Montréal qui organise un cyclothon à la mémoire du cycliste Robert Brisson, "fauché en octobre dernier par un camionneur au sortir d’une journée de travail au Centre":http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/10oct/Velop21.html. Robert Brisson était marié et père de deux jeunes enfants. L’événement aura lieu le 18 mars prochain entre 8h et 19h au Peak Centre, 6982 Côte de Liesse à Montréal. Une vingtaine de compu-trainer seront mis à la disposition des cyclistes. Chaque cycliste sera invité à faire un don de 20$ par tranche d’une heure d’utilisation des compu-trainers. Les dons recueillis iront directement à la famille de M. Brisson. Voilà donc une excellente occasion de joindre l’utile à l’agréable: vous vous entrainez tout en aidant une famille éprouvée récemment par un tragique accident. Cet événement est aussi une occasion de manifester votre solidarité envers la communauté cycliste québécoise dont M. Brisson faisait partie intégrante. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant au (514) 341-7325.

Trop tard… putain

"Trop tard":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/2fev/PresCan17.html. C’était trop tard pour Alexandre Morin, retrouvé ce matin derrière le garage municipal de Sillery, en bas de la Côte de l’Église. Putain, cette nouvelle nous bouleverse ce matin et nous fait vraiment ch… Ces choses là ne devraient jamais arriver. Les efforts pour retrouver Alexandre ont été colossaux, les gens se rendant par centaines pour aider aux recherches, notamment grâce à un vibrant appel de Louis Garneau, profondément choqué par la disparition du jeune coureur. La solidarité cycliste s’est une fois de plus manifesté, certains clubs n’hésitant pas à se rendre à Québec pour prendre part aux recherches. Nous imaginons le désarroi de tous ces bénévoles en apprenant qu’Alexandre avait été retrouvé, mais sans vie… La Côte de l’Église est désormais bien tristement célèbre dans le monde du cyclisme québécois, ayant été le théâtre de nombreuses chutes dans le passé et même, si notre mémoire est bonne, d’un décès en course au cours des années 1980. Le monde du cyclisme québécois est décidemment durement éprouvé depuis quelques mois. Après le décès tragique de Robert Brisson, voici qu’un autre de ses cyclistes les plus accomplis ne prendra pas le départ de la nouvelle saison. Nos pensées et nos sympathies les plus sincères vont aux proches d’Alexandre. On leur souhaite beaucoup de courage dans les prochains jours.

5e salon du vélo et du cyclotourisme

"Le 5e salon du vélo et du cyclotourisme":http://www.expodium.ca/ a ouvert ses portes vendredi matin à la Place Bonaventure de Montréal et ce, pour 3 jours consécutifs. C’est un peu la grande messe de la famille cycliste québécoise puisqu’il s’agit d’une occasion unique de promotion pour tous ceux qui oeuvrent dans le monde du vélo au Québec et ailleurs, qu’ils soient constructeurs de cycles, entraîneurs, designers, organisateurs, détaillants, etc. "Vous trouverez déjà quelques photos du salon sur le site de notre confrère Guy Maguire de Veloptimum":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/2fev/Velop16.html. "À lire par ailleurs, ce bon article sur les meilleurs cyclistes québécois":http://www.rds.ca/cyclisme/chroniques/223505.html. Ce salon s’ouvre toutefois dans un drôle de contexte, "celui de la disparition aussi invraissemblable que curieuse d’Alexandre Morin mercredi soir dernier lors d’un entraînement près du domicile familial":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/2fev/Velop15.html. Alexandre Morin est un jeune cycliste prometteur de 17 ans résidant à Sillery, tout près de Québec. D’importantes recherches, infructueuses au moment d’écrire ces lignes, sont actuellement en cours, notamment grâce à tout l’appui de Louis Garneau et de nombreux bénévoles. "Nous partageons les propos de la FQSC":http://www.fqsc.net/07/Nouvelle/0216.html et nos pensées en ces moments difficiles vont aux proches d’Alexandre, en leur souhaitant de le retrouver très vite.

Marco Pantani (1970-2004)

La Flamme Rouge se souvient.

RCS durcit le ton

"La société RCS Sport, organisatrice du Giro mais aussi de Milan San Remo et de Tirreno-Addriatico, a annoncé aujourd’hui que seules 18 équipes du ProTour étaient retenues pour participer au Giro en mai prochain":http://www.velo-club.net/article?sid=36550. RCS Sport se laisse 4 wild cards à sa discrétion, lui permettant d’inviter des équipes de son choix. Ce choix sera rendu public dans quelques jours, soit vendredi le 16 février prochain. De plus, et c’est une première, RCS Sport laisse le loisir à des équipes ProTour de décliner l’invitation. Jusqu’ici, les équipes ProTour ont l’obligation de prendre le départ de toutes les épreuves au calendrier. Ce nouveau choix pourrait intéresser des équipes espagnoles par exemple pour lesquelles le Giro ne représente que peu d’intérêt. Nous voilà donc de retour 3 ou 4 ans en arrière, au temps où l’obtention d’une fameuse wild card créait quelques remous dans le cyclisme. Le ProTour n’a rien arrangé cependant et en dépit de ses problèmes, nous croyons fermement que le système des wild cards est meilleur que celui du ProTour. Il est meilleur parce qu’il fait notamment vivre un cyclisme national en difficulté avec le ProTour. Les organisateurs du Giro pourront ainsi choisir d’inviter de bonnes équipes nationales comme Acqua & Sapone-Caffè Mokambo, Ceramica Flaminia (Ita) voire même Tinkoff Credit Systems, même si certains coureurs de cette dernière équipe ont un passé sulfureux en matière de dopage. Espérons seulement que la société RCS saura appliquer une charte d’éthique à l’heure des choix! Si le système est permis, cela laisserait aussi le loisir à ASO ou aux organisateurs de la Vuelta de privilégier quelques équipes nationales, permettant au cyclisme du pays de bénéficier de l’épreuve phare du calendrier national. Quoi qu’il en soit, l’UCI devrait réagir avec vigueur dans les prochaines heures et il sera intéressant de suivre la réaction…

Comment vous dopez-vous ?

Grâce à quelques lecteurs passionnés en ce moment, les débats font rage sur La Flamme Rouge. Nous avons retenu deux commentaires plus particulièrement et sur lesquels nous revenons ce soir: 1 – ASO. Il est vrai qu’on pourrait comparer, à moindre échelle, ASO à l’UCI. L’un comme l’autre ont tendance à vouloir exercer une hégémonie sur le cyclisme, l’un au niveau national français, l’autre au niveau international. Nous voyons toutefois une nuance importante: selon nous, c’est le Tour de France et ASO (anciennement L’Auto puis L’Équipe), par son prestige et sa popularité, qui a été la locomotive du cyclisme français. Sans le développement de ces épreuves phares, beaucoup d’autres n’auraient pas vu le jour. On pense notamment au Critérium du Dauphiné qui doit une partie de sa popularité à sa place dans le calendrier, ce qui en fait une épreuve de préparation importante à la Grande Boucle. L’UCI, au contraire, vise par son ProTour a obtenir tous les bénéfices des épreuves pourtant développées par d’autres. Pourquoi ? Pour les droits télé bien sûr, d’importants revenus s’il en est. Pour aussi mieux attirer de gros sponsors dans le cyclisme en pouvant leur garantir dès leur venue une place parmi les plus grandes épreuves assurant un maximum de visibilité. Ou est la nuance ? Par son système, l’UCI ne met en place aucun avantage pour les plus petits sponsors, condamnés à être systématiquement à la marge des grandes épreuves s’ils n’obtiennent pas de licence ProTour. On garantit donc le cyclisme de haut niveau, mais on tue le reste et notamment les petites équipes et les petites épreuves qui perdent de leur intérêt pour les retransmissions télé. ASO et le Tour de France, pour leur part, sont effectivement de gros poissons en France. Mais ils n’ont jamais hésité à soutenir d’autres épreuves moins importantes comme par exemple Paris-Nice ou Paris-Tours qu’ils ont repris à leur compte alors que ces organisations traversaient des difficultés financières (parlez en à Laurent Fignon!). ASO est certes un gros joueur sur la scène française mais il faut selon nous les voir comme la locomotive qui tire le train, pas comme le fossoyeur de son cyclisme national. Le projet de l’UCI, quant à lui, n’a strictement rien de bon. L’organisme devrait se concentrer sur l’urgence d’assainir le sport afin de lui redonner une crédibilité plutôt que de tenter de s’imposer commercialement. 2 – Un lecteur nous demande de parler un peu des suppléments alimentaires, ces aides à la performance qu’on retrouve bien souvent en vente libre un peu partout. Premièrement, il convient de dire que tous les suppléments alimentaires ne sont pas du dopage. Il convient, comme toujours, de faire les nuances. Voici les nôtres: *Les vitamines*: la prise de suppléments de vitamines, à raison d’un comprimé chaque matin, ne constitue selon nous pas une forme de dopage, ni d’aide à la performance. La vie quotidienne d’aujourd’hui, le stress du travail, les contraintes de la vie familiale et professionnelle entraînent une alimentation parfois carrencée. Nous ne voyons donc aucun problème à ce que certains d’entre nous prennent des vitamines. La Flamme Rouge en prend-t-elle ? Oui, seulement durant les mois de janvier, février et mars, à raison d’une pastille de vitamine C de 500 mg chaque matin. C’est tout. Cela nous aide, selon nous, à combattre les petits rhumes en entretenant notre système immunitaire dans un état raisonnable. *Les autres éléments, notamment les minéraux*: ici, on parle de fer, de zinc, de magnesium, de ginseng, de spiruline, de gelée royale, de radis noirs et autres concoctions de tous acabits. Leur efficacité est loin d’être scientifiquement prouvée, tout comme leurs conséquences à long terme sur l’organisme. Selon nous, la prise de tels suppléments relève davantage du psychologique que du physique: pour ceux qui veulent bien y croîre, c’est peut-être efficace… Ceci étant dit, il ne s’agit pas selon nous de dopage là encore. Nous ne prenons actuellement aucun produit comme tel. À la sortie de l’hiver, en mars prochain, nous ferons cependant une cure de 2 semaines de Surdynamisant, un produit Overstim’s, question (psychologique, on précise encore une fois!) de recharger les batteries après un hiver passé à perdre des minéraux en suant sur un home-trainer dans le sous-sol. *Les autres produits (poudres de protéines, créatine, glutamine, BCAA, etc.)*: La Flamme Rouge ne prend aucun produit de cette famille que nous considérons comme la première forme de dopage du sport, la créatine étant, dans certains pays, interdite. Leur efficacité pour le cyclisme est loin de faire l’unanimité et leurs effets à long terme sur l’organisme humain sont assez méconnus. Nous croyons que ces produits sont toutefois largement utilisés aux niveaux régional et provincial, notamment l’hiver en période de musculation pour certains. Les autres produits pouvant améliorer les performances sont évidemment du dopage pour nous: amphétamines, cortico-stéroides, etc. Aux niveaux régional et provincial, nul doute pourtant que ces produits sont parfois utilisés. Il s’agit d’un dopage "par la bouche", se résumant à avaler des petites pillules de temps en temps. Un dopage sérieux et éminement condamnable car représentant un réel avantage sur les adversaires qui courent "à l’eau claire". Enfin, le dernier stade du dopage, assez inaccessible pour les coureurs modestes, est évidemment le dopage sanguin. Les cocktails sont bien connus: ferritine sous cutanée, testostérone, EPO, hormones de croissance, etc. On parle ici d’un dopage "à la seringue" et nécessitant un certain suivi médical, sous peine de s’exposer à de graves ennuis de santé. Nous croyons que cette forme de dopage n’a pas cours aux niveaux régional et provincial car trop cher. C’est au niveau national élite seulement que ce dopage commence à être pratiqué, de même qu’au niveau professionnel. Hautement efficace, cette forme de dopage peut permettre à des coureurs de franchir d’importants palliers. Il convient évidemment de nuancer: dans certains cas, le dopage sanguin est probablement utilisé même sur des cyclosportives. Nous voulons croire que c’est cependant une infime minorité de cyclistes qui a recours à ce genre de préparation pour affronter une Marmotte ou une Étape du Tour… Que prend donc La Flamme Rouge sur une saison ? Ca se résume à cela: de la vitamine C pendant 3 mois l’hiver, une cure de 2 semaines de Surdynamisant en mars et c’est tout. Rien d’autre. Le reste, c’est de l’eau claire, des pâtes, de l’hydrixir dans les bidons et quelques gels Red Tonic, des produits Overstim’s, pour les compétitions et les moments plus difficiles à l’entrainement. Nous n’avons jamais affronté la classique Montréal-Québec avec autre chose que cela et deux ou trois petites boites vertes d’Extran… Et vous ?

Paris-Nice en danger

L’actualité cycliste nous apparaît bien terne ces jours-ci, toujours les mêmes problèmes. C’est surtout le différent entre l’UCI et ASO qui défraie la chronique, ASO refusant d’admettre au départ de la course au soleil l’équipe belge Unibet.com dont le sponsor, une société de paris, contrevient à la loi française. L’UCI, via son ProTour, garantit pourtant aux équipes ayant le label le départ à toutes les épreuves du calendrier. Du coup, l’UCI menace d’interdire la tenue de l’épreuve française. Le cyclisme se déchire une fois de plus en public. D’un côté, l’UCI et son putain de ProTour qui n’est ni plus ni moins qu’une tentative de s’octroyer la part belle de ce que les organisateurs de courses cyclistes ont mis des décennies à bâtir. De l’autre, les trois grands organisateurs de course (ASO, Giro, Vuelta) qui défendent une idée "traditionnelle" du cyclisme, et notamment le droit d’inviter les équipes qu’ils veulent sur leurs épreuves, un droit devenu très important en cette époque ou les scandales de dopage ne manquent pas. Les équipes dans tout ca sont plutôt favorables à l’UCI et au ProTour puisque ce système défend leurs intérêts économiques et sportifs, l’UCI n’ayant pas démontré vouloir s’attaquer de front au dopage ces dernières années. Les coureurs sont plus déchirés, certains soutenant, peut être à la demande du sponsor, le système de l’UCI, d’autres déplorant que l’âme du cyclisme est en train de se perdre et ne pouvant se résoudre à voir une course aussi légendaire et belle comme Paris-Nice disparaître du calendrier pour des luttes de pouvoir. Quel foutoir! Sur une note plus heureuse, on vous rappelle que la date limite pour nous soumettre votre équipe pour le pool 2007 est *vendredi prochain le 9 février*. Au plaisir de vous voir (ou revoir) participer à notre petit jeu cette saison!