Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : novembre 2005

A. Vayer : « J’assume ce que j’ai fait chez Festina et ça dérange »

La suite de notre passionnante interview avec Antoine Vayer « est disponible ici »:http://www.velochronique.com/chroniques/article.php3?id_article=601, sur le site de notre collègue de VeloChronique. Vayer nous parle notamment de son passage dans l’équipe Festina en tant qu’entraîneur… À lire absolument!

Extrait : « _Certains (coureurs) progressaient en dormant grâce à l’activité des produits et molécules ingérées le soir… D’autres consommaient 1500 Kcal par jour rien qu’à métaboliser d’autres produits. Altius, Fortius, Citius ! (plus haut, plus fort, plus vite) Les références en matière d’entraînement et d’effort pour eux ne voulaient plus rien dire du tout. Des V02 max à 96!!! Pour des gars à 65 en octobre, vous vous rendez compte! Sur le Cybex, des progressions musculaires extraordinaires pour des plus que trentenaires! La jouvence!_ »

La Flamme Rouge tient également à remercier tous les lecteurs ayant laissé des commentaires récemment. Une réponse s’impose à quelques uns d’entre eux et nous terminerons en couvrant quelques points de l’actualité cycliste de la semaine.

1 – Certains sont visiblement frustrés qu’on parle dopage si fréquemment. Malheureusement, l’actualité cycliste impose d’elle même ce sujet. On fait quoi pour que la situation s’améliore? Et bien justement, on en parle dans le but de faire de nos lecteurs des observateurs éclairés de ce sport, convaincu que cela aura un effet positif à long terme, l’éducation étant la clef du changement. Croyez-nous, c’est parfois difficile d’étendre ainsi les problèmes du vélo, mais un sport doit peut-être savoir mourir pour mieux renaître… D’autre part, attendez de voir la suite de l’entrevue, vous serez servi.

Comprenez-nous bien, nous sommes conscients que c’est bien mince comme effort pour que la situation s’améliore, mais c’est à peu près tout ce qu’on peut faire avec nos modestes moyens, hormis de ne plus acheter d’articles promotionnels et certaines revues en cyclisme.

Et vous, cher ami lecteur, que faites-vous concrètement pour changer les choses?

Il est par ailleurs évident que le problème est important, très important dans les autres sports et nous ne manquont pas une occasion de le rappeler car on ne peut taper que sur le cyclisme à ce propos. Mais l’occasion n’est-elle pas superbe pour que le cyclisme s’éleve pendant quelques temps au-dessus des autres sports en faisant d’une part preuve de lucidité face à ce fléau et, d’autre part, en posant des actions concrètes pour ainsi donner l’exemple en ouvrant la voie à l’assainissement du sport en général ? Ce serait une façon intelligente selon nous de redorer le blason de ce sport magnifique…

2 – La critique classique. Certains lecteurs, avançant quelques calculs simples de leur cru qui constituent toutefois un bon point de départ nous l’admettons tout à fait, remettent en doute les calculs de puissance d’Antoine Vayer et de Frédéric Portoleau qui sont des habitués de ce genre de critique. Comme Vayer l’expliquait pourtant dans notre introduction, ses travaux n’ont jamais été remis en question pour celui qui entreprenait de les lire et de les évaluer sérieusement. Il ajoutait même que ses travaux avaient été « _validés par tous ceux qui s’intéressent à la chose_ ». On rappelle donc à nos lecteurs qu’on ne doit pas remettre en question des travaux simplement parce qu’on ne les connaît pas et le but de notre entrevue n’était certainement pas de vous présenter les calculs de ces puissances. Ceux-ci sont infiniment plus complexes que ce qu’on peut croire à premier abord et tiennent compte, outres des paramètres « classiques » nécessaires, de la position sur le vélo, du rendement du revêtement de la route, de l’altitude et du type d’équipement utilisé par le coureur (roues aérodynamiques, casque, cadre profilé, etc.). Le minimum est de lire quelques ouvrages de ces auteurs, notamment « Pouvez vous gagner le Tour? », avant d’oser une critique nous semble-t-il.

3 – Un lecteur évoque la perte de poids entre le Dauphiné et le Tour pour expliquer les gains en performance de certains coureurs. D’une part, ces deux épreuves sont assez rapprochées (un mois tout au plus) limitant les kilos pouvant être perdus, d’autre part on parle ici de coureurs professionnels qui sont « affutés » 90% de l’année et surtout en juin et juillet (sauf peut-être Jan Ullrich en juin!!!). L’explication est un peu mince (l’occasion était trop belle…) nous semble-t-il pour expliquer des gains de puissance si importants entre les deux épreuves.

4 – Simeoni a depuis longtemps mis fin à ses relations avec Ferrari. Et son manque de victoires même lorsqu’il était chez Ferrari s’explique probablement par le fait qu’il n’y a pas un dopage mais bien des dopages, proportionnels à la taille du porte-feuille. Le dopage de haut niveau est en effet très cher (la lecture du livre de Willy Voet, Massacre à la chaîne, vous en convaincra) et tous n’ont pas accès dans la même mesure aux mêmes produits. C’est d’ailleurs l’argument qu’il faut reprendre lorsqu’on entend certains nous servir le classique « _de toute façon, ils sont tous dopés alors ca revient au même, le meilleur gagne quand même_ ». Pas forcément, car s’ils sont presque tous dopés peut-être, ils ne sont pas tous dopés pareil… et c’est aussi ca le problème!

5 – Concernant les « exploits sportifs » qui auraient démenti les calculs scientifiques, il y a en effet des exceptions et c’est bien tant mieux car la beauté du sport, c’est aussi de repousser les limites humaines. Dans un autre domaine, la Française Jeanne Calmant a bien vécu jusque l’âge confirmé de… 122 ans! Ceci étant, le but des travaux scientifiques en cyclisme n’est pas de démasquer du cas par cas mais plutôt de mettre en perspective de grandes généralités. Et c’est ce que font Vayer et Portoleau car il n’est effectivement pas normal de retrouver aujourd’hui sur le Tour 50 coureurs en haut du Ballon d’Alsace pourtant grimpé à un train d’enfer derrière un coureur en échappée solitaire à qui ils n’ont rien repris!

L’actualité cycliste maintenant :

6 – « Boonen est le Vélo d’Or mondial 2005 »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/BOONEN_VELO_2005.html et c’est une bonne nouvelle. Vainqueur du Ronde, de Paris-Roubaix, d’étapes sur le Tour de France et des Championnats du monde, tout cela à 25 ans, c’était le choix logique et raisonnable.

7 – « L’équipe française Ag2R a été intégrée pour 4 ans au ProTour »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051128_181108Dev.html. Cette équipe récupère la licence laissée par la Fassa Bortolo qui a arrêté ses activités. Voilà une bonne nouvelle pour le cyclisme français et ses coureurs qui auront ainsi accès aux plus grandes épreuves. Rappelons que « Francisco Mancebo »:http://www.procycling.com/news.aspx?ID=1762 et Christophe Moreau ont rejoint cette formation cet hiver.

8 – « Défense d’Heras et de son avocat »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2005/nov05/nov28news suite à son contrôle positif à l’EPO : « _nous voulons savoir ce qu’il est advenu des échantillons durant le transport au laboratoire puisqu’ils ont été prélevés le samedi et n’y sont arrivés que le lundi_ ». Vous les voyez venir, comme nous : on vise sans le cacher le vice de procédure, toujours très pratique et de loin plus sûr comme défense que de tenter de prouver que le test n’est pas valide…

A. Vayer : « le cas Heras ne fait que confirmer ce que tout le monde sait »

*La Flamme Rouge vous présente la suite de l’entretien avec Antoine Vayer, dont la diffusion a commencé simultanément avant-hier sur « Vélochronique »:http://www.velochronique.com/ et sur ce site.*

Propos recueillis par Raphael Watbled et Laurent Martel.

*Velochronique et La Flamme Rouge : Au Tour 2004, David Moncoutié (que l’ont tient pour propre) termine 9e du contre-la-montre de l’Alpe d’Huez, sur les talons de grosses pointures. Est-ce que cette belle performance ne crédibilise pas celle des quelques athlètes qui le précèdent?*

*Antoine Vayer* : Il faut arrêter de légitimer les dopés et de continuer le business en disant qu’on permet à ceux qui ne se doperaient pas de participer… Et puis d’abord David, je ne lui donne pas de blanc-seing comme vous, je ne le peux pas. Il s’était économisé pour ce chrono lors des étapes précédentes. Il n’est l’étalon que de lui-même. Dans une course de côte comme 2004 où, sans fatigue et sans cols avant, il fait partie des meilleurs spécialistes mondiaux, David n’a développé (gabarit 78 kg) que 423 Watts dans la partie sans vent de Sarennes à Saint Féréol en 24’01, et 416 watts en tenant compte du vent (faible brise de vallée défavorable sur le haut) sur la seconde partie. C’est imaginable et rien par rapport à ce qu’on peut connaître de certains qui passent trois cols avant de faire la même montée.

Les produits (et c’est fantastique en fait), pour bien s’assimiler, permettent de s’échauffer dans une montée comme le Galibier et de donner plus de rendement dans Huez ensuite que si le Galibier n’avait pas été monté avant. Pas pour ceux qui ne prennent rien, bien entendu, et que la montée du Galibier épuise forcément en puisant dans leurs stocks énergétiques. Moncoutié développe peu ou prou la même puissance que sur le Dauphiné au Ventoux (414 watts) un mois avant. C’est bon signe. Il est imaginable que sur une course d’un jour, un « non-dopé » puisse gagner une étape actuellement, avec pas mal de concours de circonstances (mansuétude des leaders).

Par contre, en moyenne, le coureur de l’US Postal ce jour là à Huez (Armstrong 467 watts, Azevedo 441, Landis 416, Noval, Rubiera, Hincapie, Beltran, Pardnos, Ekimov) était capable de développer 415 watts pendant plus de 40 minutes ! Ils ont joué. En réalité la puissance moyenne d’un tel coureur était bien supérieure car certains membres de l’équipe comme Ekimov n’ont pas donné leur maximum au cours de cette étape. Chez Festina il y avait une époque où par oreillettes dans des CLM comme au Tour de Romandie 98 on faisait ralentir Dufaux afin que Zülle finisse 1er devant lui et où, si chaque coureur se mettait à fond, on pouvait mettre les neuf de l’équipe dans les 20 premiers.

S’il y a des choses qui crédibilisent, ce qui est à relever c’est ce qui décrédibilise et valide la tricherie. On avait, avec les Watts, détecté les Rumsas comme on a détecté Heras sur la dernière Vuelta : car 444 watts pendant 33’58 au col de Pajares en fin d’étape (14,5km à 6,18 % de moyenne en fin d’étape dans les conditions de l’étape) c’est du Top !. Le niveau général en watts pour les cadors de cette Vuelta est très impressionnant, comme tous les ans, pour ce qui est admis depuis très longtemps être une « curée » au-delà de la chaîne pyrénéenne… Le cas Heras ne fait que confirmer ce que tout le monde sait.

*VLC et LFR : Vous observez une augmentation des puissances moyennes développées par les champions. Ce qui était inhumain hier ne pourra-t-il être humain demain ? Autrement dit, l’homme dispose-t-il d’après vous d’une marge de progression naturelle au fil des générations?*

*A. Vayer* : Il y a longtemps qu’on a dépassé les limites humaines et évalué le surnaturel en terme de performances ! La progression des performances et records artificiels est liée à l’avènement de produits qui ont évolué au fur et à mesure des temps. Et le dopage ça marche super bien ! On est passé des ères biologiques à biochimiques à biotechnologiques en 100 ans de cyclisme qui est un des domaines le plus actif d’expérimentations de produits pharmaceutiques sur les humains. C’est pourtant interdit par les droits de l’homme. Mais le vélo a mis artificiellement certains bipèdes à plus de 60% d’hématocrite là où la recherche en médecine s’interdit de dépasser 50 ! (Seuil légal UCI en phase, tiens, tiens !). Tout le monde sait maintenant cela !

Pléthore de publications et d’articles de bon sens, ainsi que de sportifs morts nous ont prouvé que la marge de progression du « sportif de haut niveau » réside dans sa capacité à mieux tricher avec de meilleurs docteurs maintenant ; et à ne pas se faire prendre. Le sportif va devoir devenir intelligent et s’entourer d’intelligences s’il veut continuer sa marge de progression. On peut hélas lui faire confiance dans cette organisation nouvelle. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas lui faire confiance… mais le surveiller beaucoup plus qu’il ne l’est. Et c’est possible mais pas mis en place.

L’homme naît bon mais limité physiquement. Repousser les qualités humaines par un travail acharné c’est un leurre par rapport à une bonne cure bien dosée pré-compétitive et par rapport à des hormones de croissance où de récupération. C’est désespérant. Le cycliste très motivé et très doué qui se cantonne à s’entraîner parfaitement n’a aucune chance de progresser au-delà de limites dont nous avons déjà parlé et elles sont dépassées depuis bien plus d’une décennie à de multiples occasions ! Il peut hélas juste rêver un peu et manger quelques miettes. Aux médias de les mettre en valeur, ces miettes, pour cautionner le tout.

*VLC et LFR : Lance Armstrong est parti. Il symbolisait selon vous une certaine image du cyclisme, que vous n’aimiez pas?*

*A. Vayer*: Le cyclisme est un sport ou un show? En tant qu’enseignant d’E.P.S. et ensuite en tant qu’entraîneur de cyclistes qui sont dans le ventre mou du Tour, j’aime le sport passionnément avec ses valeurs et ses règles. Le cyclisme en particulier, ma passion. Je n’aime pas le catch US, ni ne crois au monde merveilleux de Disney. Armstrong je ne le considère pas, pas plus qu’Indurain. Ils ne sont rien, ne valent rien. Ceux qui ont gagné le Tour pour moi s’appellent Michele Ferrari et Sabino Padilla (NDLR : professeur de physiologie et préparateur auprès de Miguel Indurain chez Banesto). Ce sont eux les champions.

Lisez la suite demain sur « Velochronique »:http://www.velochronique.com/.

L’entretien au jour le jour :
Antoine Vayer sort du bois : sur « Vélochronique »:http://www.velochronique.com/chroniques/article.php3?id_article=598 et « La Flamme Rouge »:https://laflammerouge.com/article/3980/antoine-vayer-sort-du-bois.
Antoine Vayer : « Prendre le temps d’aller vite »:http://www.velochronique.com/chroniques/article.php3?id_article=599 sur Velochronique.

A. Vayer : prendre le temps d’aller vite…

La suite de notre passionnante interview avec Antoine Vayer « est disponible ici »:http://www.velochronique.com/, sur le site de notre collègue de VeloChronique. Vayer nous parle notamment des puissances réalisées sur le dernier Tour. À lire absolument!

Extrait à propos du Tour 2005 : « _Ballon d’Alsace nord en 22’52 » pour un peloton de 50 coureurs à 431 watts emmené par tous les Discovery qui chassent mais ne reprennent aucune seconde à un minuscule coureur irréel (NDLR : Michael Rasmussen) échappé depuis le kilomètre 4 qui roulera plus vite mains en haut du guidon ensuite que deux des meilleurs rouleurs du monde (NDLR : Christophe Moreau et Jens Voigt) qui s’unissent derrière lui sur 50 km de plat face au vent. C’est beau le vélo!_ »

Antoine Vayer sort du bois

* »Cyclismag s’inquiétait plus tôt cette semaine de la disparition d’Antoine Vayer »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1669 ; voilà qu’il sort du bois simultanément sur « VéloChronique »:http://www.velochronique.com/ et sur La Flamme Rouge ! Ces deux sites ont collaboré pour vous proposer, dans les prochains jours, un entretien passionnant avec Vayer qui, lorsque vient le temps de parler de ce qui se passe réellement dans le cyclisme, ne s’économise jamais, parle avec verve et sans mâcher ses mots, loin de la langue de bois de nombreux journalistes apparemment plus prompts à préserver l’image du cyclisme qu’à en dénoncer les problèmes criants.*

*Ancien entraîneur de l’équipe _Festina_, de Christophe Bassons et de Jérôme Chiotti, Antoine Vayer refuse en effet la solution du dopage ; sur cette question, ses propos sont généralement sans détour. Pour « réinventer le cyclisme », il ne se gêne pas pour décrire ce milieu comme infesté par la tricherie et prend pour arguments ses calculs sur les puissances développées par les cyclistes professionnels, dont certaines des performances lui apparaissent humainement impossibles. On se souvient de ses chroniques acides ou cyniques dans Libération ou L’Humanité. Actuellement Professeur d’Education Physique et Sportive à Laval, Antoine Vayer n’a plus beaucoup parlé depuis un an, si l’on excepte ses chroniques sur l’entraînement dans le mensuel Le Cycle.*

*C’est donc sur « VéloChronique »:http://www.velochronique.com/ et La Flamme Rouge que dès ce soir, Antoine Vayer a accepté de reprendre le dialogue public. La suite de l’entretien sera quotidiennement diffusée en alternance sur ces deux sites, à partir de demain. Et c’est avec plaisir que nous vous offrons cette bonne dose de sain réalisme, ceci afin de vous permettre de toujours rester lucide sur ce qui se passe réellement dans ce sport qui nous passionne. Bonne lecture!*

Propos recueillis par Raphael Watbled et Laurent Martel.

*Vélochronique et La Flamme Rouge* : Antoine Vayer, est-ce que vos calculs sur les puissances développées par les coureurs sont remis en cause, ou sont-ils définitivement tenus pour fiables ?

*Antoine Vayer* : Les travaux sur les puissances ne sont pas nouveaux, ni les miens ni ceux surtout de Frédéric Portoleau (l’ingénieur qui fait les monstrueux calculs exhaustifs indirects par vidéos). Ils n’ont jamais été remis en question. C’est impossible, sauf à vouloir se tirer une balle dans le pied. Car ils sont validés par tous ceux qui s’intéressent à la chose, ne sont pas magiques mais scientifiques et archi connus. On est plus au XIIIème siècle mais pas non plus au XVIIIème, celui des lumières, en cyclisme.

Si le vélo est un sport de valeur relative, on ne devrait pas se ficher de savoir (pour qui prétend être contre le dopage) à quelle vitesse Anquetil et Poulidor ont grimpé le Puy-de-Dôme en 1964, Hinault et LeMond L’Alpe d’Huez en 1986, mais pourquoi et comment (avec quoi) ils en sont arrivés là. Et pourquoi et comment, malgré leurs moyens respectifs utilisés de l’époque, ces derniers sont des juniors en valeur absolue face à des coureurs actuels sortis de nulle part, des ânes devenus chevaux de courses. C’est du calcul physique et mathématique, historique, aussi simple que 1+1=2, (c’est juste un peu plus complexe) que nous avons expliqué dans « _Pouvez vous gagner le Tour?_ »:http://www.polarfrance.fr/002_html_Accessoires/3_Accessoires_Fiche_MNG-Gagner-Tour.htm (NDLR : F. Portoleau et A. Vayer, éditions Polar, 2002).

M’enfin un jour peut-être qu’un « scientiste » d’une revue « spécialisée » finançant une épreuve nous dira que la Terre est plate, vu que certains cols le sont apparemment. Aux États-Unis bientôt peut-être. « Lefred-Thouron »:http://www.lambiek.net/fr/lefred_thouron.html ou « Luz »:http://www.homme-moderne.org/images/graf/luz/ pourront alors se déchaîner pour notre plus grand plaisir. Sauf si nous brûlons avant sur le bûcher. C’est impossible maintenant puisque des gens comme moi « ne tuent plus le vélo » subitement après l’histoire Armstrong et que sont condamnés officiellement ceux qui se taisent plutôt que ceux qui parlent… Voilà bien un retournement de situation pour le moins sympathique et une reconnaissance absolue qui atténue la bassesse des coups reçus ces dernières années. Christophe Bassons apprécie mais n’est pas dupe. En outre cette reconnaissance est faite par certains qui ont donné les coups ! C’est-y pas formidable ? Ou bien il y a une autre urgence : la mort du petit cheval ? A votre avis ?

Demain, lisez la suite sur « Vélochronique »:http://www.velochronique.com/.

Dopage : la valse continue!

Mauvaise journée dans le cyclisme aujourd’hui qui a assurément perdu un peu plus de sa crédibilité déjà pratiquement inexistante: « Roberto Heras a été confirmé positif à l’EPO »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-714492@51-636140,0.html, l’échantillon B prélevé l’avant dernier jour de la Vuelta ayant revélé des traces de cette molécule.

Les conséquences pour l’Espagnol seront probablement lourdes et demeurent encore à confirmer. Parmi elles, on peut déjà être sûr de son licenciement immédiat de l’équipe Liberty Seguros. Il faudra probablement ajouter la perte de son titre de vainqueur de la Vuelta (Menchov, probablement aussi chargé que lui mais un peu moins testé sur la fin de l’épreuve, n’étant plus en amarillo, sera déclaré vainqueur) ainsi qu’une suspension de 2 ans qui signifiera vraissemblablement la fin de sa carrière, Heras ayant 31 ans.

Bref, la valse des scandales de dopage se poursuit de plus belle, exactement comme on l’avait prévu il y a un an. Et on peut d’ors et déjà prévoir qu’elle se poursuivra en 2006 autant sur la scène des courses d’un jour que sur celle des grands tours, les instances internationales n’ayant pas encore conscience de l’étendue et la gravité du problème.

Que dire de plus sur cette nouvelle affaire qui parle d’elle-même? Allez, quelques petits trucs mais on a vraiment l’impression de se répéter :

1 – il apparaît évident que les coureurs n’ont pas encore compris la gravité de la situation et sont déconnectés de la réalité. Heras avait déclaré, ces derniers jours, être tranquille puisqu’il n’avait jamais consommé de produits dopants. Ben voyons! Il joue aujourd’hui la carte de la surprise, voire de la victime. Archi-connu là aussi. Seul David Millar et, avant, les Alex Zulle, Armin Maeir, Laurent Brochard et Didier Rous de l’affaire Festina avaient adopté la ligne intelligente, celle de tout avouer devant l’évidence scientifique implacable.

Les coureurs professionnels sont des êtres humains capables d’efforts physiques largement plus importants que le commun des mortels. En ce sens, ils développent souvent une attitude de supériorité envers leurs semblables, attitude qui est même cultivée en raison des exigences de la compétition et entretenue par l’adulation du public. Cette attitude se répercute malheureusement dans d’autres aspects de leur vie et il est évident qu’en matière de dopage, ils se croient intouchables. D’importants efforts sont à faire pour changer les mentalités sur ce point. Et sur ce chemin, on sent que les coureurs français ont une grosse longueur d’avance, le discours de ces coureurs étant radicalement différent des autres (voir Vélo Magazine du mois).

2 – on a vraiment l’impression que désormais, il suffit de tester régulièrement un coureur pro pour le piquer positif. Les scandales s’enchainent en effet à une vitesse folle (et on vous fait grâce des centaines de « petites affaires » de seconde importance) : Aitor Gonzales, les affaires du Giro, David Millar, Tyler Hamilton, Johan Musseuw, Lance Armstrong, maintenant Roberto Heras, tous des vainqueurs de grands tours ou d’importants champions. Et beaucoup d’ex coureurs de l’US Postal…

Le cyclisme devient un cirque ou la question intéressante n’est plus de savoir qui gagnera telle ou telle course, mais quand le vainqueur se fera piquer au contrôle. Et l’UCI qui, toujours, est totalement déconnectée de la réalité…

3 – seul point positif, on a l’impression que plus les affaires s’accumulent, plus on se rapproche d’un moment ou quelque chose de positif se passera. Et le plus tôt sera le mieux. Il reste à savoir quel événement surviendra : désaffection du public ? Moratoire d’un an sur le cyclisme pro pour marquer un temps de réflexion qui apparaît absolument nécessaire ? Désengagement massif des sponsors ?

On terminera ce texte par une réponse à un lecteur : il nous apparaît de la plus grande utilité, lorsqu’on est passionné du sport cycliste, de dévoiler TOUTES les affaires de dopage, et pas seulement celles qui viennent de se produire. L’affaire Armstrong n’est pas moins importante que l’affaire Heras parce qu’elle remonte à 7 ans ou parce qu’il n’y a pas d’échantillon « B » à analyser (une pure procédure administrative). Car que préférez-vous ? Continuer d’être manipulé par un faux champion qui vous rit au nez (car le pauvre imbécile qui le payez grassement en achetant magazines, vélos, produits promotionnels et en regardant OLN, c’est vous) en vous mentant effrontement à propos des moyens qu’il a utilisé pour remporter ses victoires, ou être un observateur averti et lucide d’un cyclisme certes pas drôle tous les jours mais qui a tout de même de bons moments (la victoire d’étape de Moncoutié sur le Tour en fut un), et ainsi être porteur, avec d’autres, d’un éventuel changement positif (sans jeu de mots!) encore à venir ?

Heras : réponse vendredi espérons!

1 – les résultats de la contre-expertise sur l’échantillon urinaire « B » de Roberto Heras « ne seront pas connus demain mais plutôt vendredi au plus tôt »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051123_180152Dev.html. Le laboratoire du Conseil supérieur des sports espagnol, responsable de l’analyse, évoque des mesures supplémentaires nécessaires pour valider ou non le résultat sur l’échantillon « A ».

Évidemment, l’avocat d’Heras a d’ors et déjà émis des doutes quant à la validité de la méthode, les nouveaux délais étant selon lui une preuve que celle-ci « _n’est ni précise, ni fiable et je m’interrogerais sur la fiabilité du premier résultat_ ».

Accordons notre confiance au laboratoire et attendons les résultats avant de conclure. Ceci étant, on peut déjà prévoir une belle bataille d’avocats si le résultat de l’échantillon « A » était confirmé dans les prochains jours !

2 – « voici une excellente petite entrevue avec Jacky _dudu_ Durand »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1671, coureur des années 1990 chez Castorama puis Lotto, vainqueur du Ronde 1992, double champion de France et flahute à ses heures, spécialiste en tout cas des longs raids solitaires. Le bougre aura réussi une fois de plus à nous faire bien rire…

3 – « l’UCI évoque, via son président Pat McQuaid, que deux circuits de courses internationales pourraient co-exister dans l’avenir »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051123_215857Dev.html. L’un serait le ProTour, régit par l’UCI, l’autre étant un regroupement d’épreuves « dissidentes » comme les trois grands tours qui refusent toujours d’adhérer aveuglément au ProTour. McQuaid affirme cependant que «_Si on devait en arriver là, ce serait vraiment dommageable pour le cyclisme international_». Il devrait savoir ce qu’il reste à faire pour éviter ce gachis…

Du mouvement chez les coureurs québécois…

La grande nouvelle du jour concerne évidemment « Lyne Bessette qui ira rejoindre en 2006 les rangs de la puissante formation T-Mobile »:http://www.geocities.com/velonouvelles/articles/5/11nov/P22.html. Si on pouvait considérer que cette équipe était, jusque cette année, une équipe américaine, ce ne sera plus le cas en 2006 puisque le quartier général sera ramené à Bonn en Allemagne et que « la formation T-Mobile »:http://www.t-mobile-team.com/cms/tmoteam/en/ se consacrera en grande partie au calendrier européen. « Bessette rejoindra d’autres excellentes cyclistes ce qui fera de cette formation une puissance sur le circuit »:http://www.t-mobile-team.com/cms/tmoteam/en/press/pressreleases/templateId=renderInternalPage/yearID=2005/itemID=76822/id=7030.html. Elle aura également l’occasion unique de se frotter aux meilleures cyclistes mondiales, dans les courses les plus difficiles et éventuellement d’étoffer son palmarès à la hauteur de son talent (quoi qu’elle devra respecter les consignes d’équipe…). La présentation de l’équipe est prévue le 14 janvier prochain, en même temps que la présentation de la formation masculine dont le leader n’est nul autre que Jan Ullrich.

Pour Bessette, c’est évidemment très bien et on serait tenté de dire « enfin » ! Ses victoires au Tour de l’Aude 1999 et 2001 de même que quelques belles places en Europe, notamment sa 2e place acquise sur la Flèche Wallonne 2002, avaient en effet prouvé hors de tout doute qu’elle avait sa place au sein du peloton européen. Pourtant, depuis 2003, son calendrier se résumait essentiellement au circuit nord-américain certes lucratif (quoi que, en cyclisme féminin, peu de courses sont réellement lucratives…) mais limité et beaucoup moins compétitif. On comprenait mal les raisons de ce choix comme il serait difficile de comprendre pourquoi un bon joueur de hockey se contenterait de jouer dans les ligues mineures alors que la Ligue Nationale est une possibilité. Et en cyclisme, les plus grandes, les plus prestigieuses et les plus difficiles courses sont en Europe.

Bref, si l’arrivée de Bessette chez T-Mobile et sur le circuit européen est une très bonne nouvelle, on peut raisonnablement se poser la question « est-ce trop tard » ? Car à 30 ans, Bessette a déjà plusieurs de ses bonnes années derrière elle. Un tel changement 5 ans plus tôt aurait eu, selon nous, un tout autre effet sur sa carrière, lui permettant de mieux progresser. Fait rassurant, Bessette elle-même semble en être consciente, ayant déclaré dans « une très récente interview »:http://www.canadiancyclist.com/dailynews/November/11.22.051.14PM09.shtml qu’il s’agit probablement de sa dernière chance de courir en Europe pour une équipe européenne. En ce sens, on ne peut lui reprocher de condamner « le projet de la FQSC de monter une équipe professionnelle féminine québécoise »:http://radio-canada.ca/sports/CyclismeRoute/nouvelles/200510/11/002-BessetteEquipe.shtml.

Quoi qu’il en soit, voilà un geste courageux (car partir ainsi en Europe n’est pas chose aisée, surtout après les difficultés vécues par son mari Tim Johnson en 2004) et dont Geneviève Jeanson ferait bien de s’inspirer si elle veut laisser une trace dans l’histoire du cyclisme féminin. Car ce n’est plus en continuant de gagner le Tour de Toona, le Valley of the Sun et les Championnats Canadiens chaque année que Jeanson progressera davantage. En la voyant gagner année après année la course du Mt Royal, on ne peut en effet que déplorer qu’une pareille athlète n’aille pas plus souvent se frotter au peloton international européen, sur les plus grandes courses.

On apprend par ailleurs que « Dominique Rollin ira rejoindre en 2006 »:http://www.geocities.com/velonouvelles/articles/5/11nov/Velop22.html la bonne formation française « Vélo Club de Roubaix »:http://asso.nordnet.fr/veloclubroubaix/, conseillée par nul autre que… Cyrille Guimard, l’homme derrière 4 des 5 victoires de Bernard Hinault sur le Tour, l’homme derrière toutes celles de Laurent Fignon et l’homme qui a découvert et conseillé Greg LeMond au début de sa carrière. Le VC Roubaix est une bonne antichambre du cyclisme professionnel et est composé de très bons coureurs, notamment John Gadret, un flahute de première à partir duquel Rollin pourra « apprendre le métier ».

C’est une excellente opportunité pour Rollin puisque le VC Roubaix, qui privilégie les courses du Nord de la France et de la Belgique, correspond bien à ses aptitudes de rouleur hors pair. Rollin devrait bien se débrouiller dans un environnement de flahutes et devrait être à l’aise sur les courses plutôt plates, exposées au vent, sur les pavés ainsi que dans les monts brefs qui se montent en puissance. Car c’est aussi ca le cyclisme. On lui souhaite la meilleure des chances et on espère qu’il saura intéresser une équipe professionnelle au cours des 2 prochaines années, car c’est habituellement le délai qu’il faut savoir respecter.

Rappelons en terminant que Charles Dionne courra en 2006 chez les Espagnols Saunier Duval et « qu’il se prépare activement en vue de ses premiers objectifs, possiblement le Tour du Qatar »:http://www.geocities.com/velonouvelles/articles/5/11nov/5212.html, qui seront cruciaux pour la suite de sa saison. Dominique Perras poursuivra sa carrière chez Kodak-Sierra Nevada, une formation dans laquelle « Martin Gilbert fera ses premiers pas en tant que professionnel »:http://www.geocities.com/velonouvelles/articles/5/11nov/Velop5.html. « François Parisien a quant à lui rejoint l’équipe professionnelle américaine Tiaa-Cref pour 2006 »:http://www.geocities.com/velonouvelles/articles/5/8aout/Velop31.html, là encore un excellent choix pour débuter sa carrière pro puisque le directeur sportif n’est nul autre que Jonathan Vaughters, ex-pro chez US Postal et Credit Agricole.

Nul doute, le Championnat Canadien Élite sera en 2006 âprement disputé par un peloton de plus en plus professionnel!

Pas de demi-étapes sur le Giro

1 – Le conseil de l’UCI ProTour a aujourd’hui rejeté la requête d’autorisation de tenir deux demi-étapes formulée par les organisateurs du Giro. Du coup, le final du Giro 2006 devra être modifié et on se demande bien ce que les organisateurs feront. Le plus probable selon nous est qu’ils laisseront carrément tomber le clm en côte prévu le matin vu les difficultés de la dernière semaine. Réponse bientôt.

2 – « La Fédération Française de Cyclisme a suggéré aujourd’hui à l’UCI quelques façons de renforcer la lutte contre le dopage »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051115_212407Dev.html. Parmi ces mesures, plus de pouvoir pour les médecins chargés du suivi longitudinal, plus de mesures disciplinaires lorsque les paramètres physiologiques sortent des normes et la prélévation d’un 3e échantillon urinaire pour analyses futures. Des mesures avec lesquelles nous sommes évidemment d’accord, bien que nous irons bientôt plus loin…

3 – Deux lecteurs nous ont laissé un commentaire aujourd’hui qui nous pique un peu, dénonçant « l’acharnement » dont on ferait preuve à l’égard de l’équipe américaine Discovery. Nous avons simplement dénoncé le geste de Bruyneel de priver le champion défendant du Giro d’assister à la présentation de l’épreuve 2006, un geste de représailles à l’égard des grands tours, mais aussi un geste visiblement de frustration par rapport à tout ce que l’équipe traverse depuis quelques mois. Les scandales touchant à la fois les ex-coureurs comme les coureurs encore en activité s’accumulent en effet au sein de la formation et ce n’est tout de même pas de notre faute ! Comme ce n’est pas de notre faute si l’actualité du cyclisme tourne en quasi-exclusivité autour des questions de dopage depuis un an… On peut simplement vous assurer qu’on continuera à parler de tous les scandales de dopage, Discovery ou pas.

Et c’est, si on se fie à notre mémoire, la première fois en 25 ans que l’on apprend qu’un directeur sportif contraint ainsi un coureur de première importance à assister à une telle activité… ce qui en dit long selon nous sur l’attitude qui règne au sein de cette équipe américaine.

Car permettez-nous de rétablir les faits une fois pour toute : c’est Johan Bruyneel et Discovery Channel qui ont besoin du cyclisme, pas l’inverse…

Beaucoup de choses ce soir…

Les perturbations sont nombreuses sur LFR en ce moment, pour diverses raisons liées à notre activité professionnelle. Retour au service normal la semaine prochaine, avec de belles surprises…

Entretemps, voici ce qui a retenu notre intérêt dans l’actualité des derniers jours :

1 – Comment ne pas avoir une pensée pour « Marco Pantani »:http://www.fondazionemarcopantani.it/ en découvrant « le Giro 2006 »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2006/pres/index.html et surtout « sa grande étape d’Aprica »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2006/pres/trentoaprica.html, ou Marco s’était imposé en 1994 au nez et à la barbe d’un Indurain médusé de s’être fait déposé comme un junior dans le final ?

C’est en effet tout un Giro que les organisateurs ont tracé pour l’an prochain et on peut raisonnablement se demander, devant un tel programme, s’il faut s’en réjouir tant l’épreuve sera éprouvante. À l’heure du dopage répandu, ne serait-il pas plus convenable de proposer aux coureurs des compétitions plus humaines ? Voyez un peu :

a – 3553 kms à parcourir, soit à peine 80 bornes de moins que le Tour 2006.
b – un départ de la Belgique ou un total de 4 étapes seront disputées, dont « une première étape contre-la-montre de 6,2 kms avec déjà une belle bosse dedans »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2006/pres/alt1_seraing.html.
c – pas moins de 8 étapes de moyenne et de haute montagne (excusez un peu…), dont… 5 arrivées en altitude. Sur le Tour 2006, on compte « à peine » 5 étapes de montagne et 3 arrivées en altitude. Cela permet de relativiser!
d – un contre-la-montre par équipe au retour de Belgique, question de créer de premiers écarts significatifs.
e – deux autres clms individuels lors de la 11e et de la 21e étape, dont un en côte (le dernier) qui sera disputé le matin même de l’arrivée à Milan, jugée au terme d’une autre demi-étape en soirée le même jour. Aie.

Ce qui frappe de ce Giro, c’est « l’extrème difficulté des… 10 dernières étapes »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2006/pres/altimetriagenerale.html au sein desquelles seules deux sont des étapes de plat (la 15e et la dernière). L’enchaînement de ces étapes sera terrible pour les organismes et c’est à ce demander ce que les coureurs auront encore à donner lors du dernier contre-la-montre le matin même de l’arrivée après avoir affronté les 13, 14, 17, 19 et 20e étapes, très très difficiles. Si le spectacle sera assurément passionnant (le Giro est depuis quelques années le grand tour le plus intéressant des trois), on ne peut décidemment pas empêcher de ressentir une petite gêne face à ce qu’on demandera aux coureurs…

Quoi qu’il en soit, beaucoup de gens, « dont Ballerini »:http://www.velo-club.net/article?sid=28672, pensent déjà que Simoni sera le mieux placé pour remporter l’épreuve l’an prochain. Excellent grimpeur, il a en effet la résistance pour durer sur 3 semaines aussi rudes, une lacune qu’un jeune comme Cunego pourrait avoir. Basso devrait également être un sérieux prétendant, mais ses chances de réaliser le doublé Giro-Tour nous semblent compromises aux vues des difficultés de l’épreuve italienne. Suivant les conseils de Pavenage, « Ullrich pourrait quant à lui être au départ de ce Giro »:http://www.velo-club.net/article?sid=28692. Pour DiLuca, qui avait annoncé plus tôt faire du Giro son principal objectif en 2006, on pense que ce Giro sera malheureusement trop montagneux. Quant à Petacchi, « il a déjà fait sa sortie »:http://www.velo-club.net/article?sid=28662, reprenant l’attitude de Cippolini à la sortie du profil du Giro 1999. Plus ca change, plus c’est pareil…

« Il faudra finalement juger de l’attitude de M. Johan Bruyneel »:http://www.velo-club.net/article?sid=28689 qui est à l’origine de l’absence de Paolo Savoldelli, vainqueur sortant, à la présentation du Giro. Vous voulez notre avis : LAMENTABLE. Il faut dire qu’avec les affaires Hamilton, Armstrong et Heras, M. Bruyneel doit sentir la soupe se réchauffer autour de lui… À bientôt le secret des succès de l’équipe américaine ?

« Voici une excellente présentation de l’épreuve »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9472.

2 – Certains de nos lecteurs s’inquiètent des dates retenues en 2006 pour les épreuves cyclosportives la Marmotte et l’Étape du Tour. Rappelons d’abord qu’une seule est officiellement connue, soit celle du « lundi 10 juillet pour l’étape du Tour »:http://www.letapedutour.com/. Comme l’arrivée de cette épreuve sera jugée en haut de l’Alpe d’Huez comme sur la Marmotte, il est peu probable que « Sport Communication »:http://www.sportcommunication.com/, qui l’organise, puisse tenir l’épreuve le samedi 8 (la date logique si on considère celle retenue en 2005).

On peut donc déjà prévoir que la Marmottec 2006 sera disputée soit le samedi 1er juillet, soit le samedi 15. Wait and see… Quoi qu’il en soit, « des organisateurs se mouillent déjà beaucoup »:http://www.sportingtours.co.uk/events/marmotte.html, planifiant leurs activités autour du 8.

Parlant d’organisation, « en voici une qui nous apparaît sérieuse et qui propose un forfait de 4 jours pour participer à l’Étape du Tour »:http://www.wts.fr/Training_Camps-bis.htm.

C’est le tour d’Heras!

Après une absence de quelques jours due à une charge de travail hors norme, nous reprendrons au courant des prochains jours notre « service régulier ». La Flamme Rouge nous a manqué! surtout qu’il se passe des choses dans l’actualité…

En effet, divers médias annonçait hier une nouvelle bombe dans le milieu du cyclisme : « on a trouvé des traces d’EPO dans l’échantillon A de Roberto Heras »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-708405@51-636140,0.html, quadruple vainqueur de la Vuelta, lors du contrôle fait la veille de l’arrivée à Madrid, plus précisement lors de la 20e étape, soit le dernier clm de l’épreuve qu’il avait bouclé à plus de 56 km/h de moyenne, excusez un peu. Rappelons que Heras était alors « sous pression » puisque Menchov s’était avéré, en cours d’épreuve, un adversaire plus coriace que prévu. Bien évidemment, Heras nie tout pour l’instant, affirmant être tranquille puisqu’il n’aurait « _jamais rien pris_ ». Classique, et c’est la seule ligne de conduite intelligente à adopter pour l’instant, donc aucune surprise à ce niveau.

Il est important selon nous de ne pas aller trop loin dans cette affaire puisque l’échantillon « B », qui confirmera ou non la présence d’EPO, « sera analysé le 21 novembre prochain »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051108_083342Dev.html. Seulement à ce moment pourrons-nous alors conclure à une réelle affaire de dopage ou non. Pourquoi alors condamner Armstrong suite à l’enquête de L’Équipe cet été puisqu’aucune analyse « B » ne peut être pratiquée ? Parce que dans le cas Armstrong, ce n’est pas un échantillon qui est en cause, mais bien six, tous positif!

Si l’échantillon « B » est positif, ce sera probablement la fin de la carrière d’Heras, un coureur âgé de 31 ans. Il risque en effet une suspension de 2 ans, la peine classique pour ce genre de faute dans le cyclisme (ce fut notamment la peine imposée à David Millar). Il est intéressant de remarquer que c’est le 3e cas de suspicion de dopage cette année au sein de l’équipe Liberty Seguros de Manolo Sainz après les cas du Portugais Nuno Ribeiro, exclu du Tour d’Italie, et de l’Espagnol Isidro Nazal, exclu du Dauphiné Libéré, pour des hématocrites trop élevés.

Il est également intéressant de constater que c’est par l’Espagne que le scandale arrive une nouvelle fois. L’histoire récente de la Vuelta n’est pas très glorieuse à ce titre (rappelez-vous l’an dernier des affaires Hamilton et Perez).

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle affaire sera, si elle se confirme, désastreuse pour le cyclisme et une nouvelle preuve flagrante que les cyclistes français et la Société du Tour ont raison quant à leur constat sur l’ampleur du phénomène. Car on a actuellement l’impression qu’il suffit de tester régulièrement un coureur pour systématiquement déceler des traces de dopage. Depuis l’affaire Festina en effet, la plupart des coureurs de premier plan sur les grands tours sont tombés face au dopage : Armstrong, Heras, Hamilton, Simoni, Garzelli, Frigo, Aitor Gonzales, etc. Comme l’écrivait un de nos lecteurs récemment, la question n’est plus, dans le cyclisme, si un vainqueur d’une grande épreuve va se faire prendre pour dopage mais plutôt quand ?

Espérons, une fois de plus, que cette nouvelle affaire, si elle se confirmait, fera sérieusement réfléchir Pat McQuaid, le président de l’UCI, l’homme qui demeure le mieux placé pour s’attaquer directement et vigoureusement à ce problème criant.

L’Étape du Tour Vélo Magazine

« L’Étape du Tour 2006 »:http://www.letapedutour.com/2006/fr/index.htm, organisée par Vélo Magazine, aura lieu le 10 juillet prochain entre « Gap »:http://www.ville-gap.fr et « l’Alpe d’Huez »:http://www.alpedhuez.com. Au menu des cyclosportifs ce jour là, « 187 kms avec les ascensions de l’Izoard, du Lautaret et de l’Alpe d’Huez »:http://www.letapedutour.com/2006/fr/parcours.html. Plaisir garanti !

Environ 8500 cyclistes seront sélectionnés par « un tirage au sort »:http://www.letapedutour.com/2006/fr/index.htm parmi les bulletins d’engagement reçus et pourront ainsi participer à l’épreuve. Cette procédure permet en effet d’éviter la course contre-la-montre à laquelle on assistait précédemment lorsque le bulletin d’engagement était publié dans Vélo Magazine. Fait intéressant, environ 2500 places seront réservées exclusivement aux cyclistes étrangers.

La Flamme Rouge devrait être au départ de l’épreuve 2006 pour la première fois, sur un parcours qu’on connaît toutefois bien pour l’avoir affronté dans la Marmotte et la feu Galibier, deux cyclos organisées par Sport Communication. L’Izoard n’est pas facile par le versant de Brunissard et le Lautaret est long, surtout avec le vent de face. Les dégâts se feront surtout dans l’ascension de l’Alpe d’Huez ou les cyclistes paieront « _cash_ » leurs erreurs lors des deux premières ascensions…