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Implacables chiffres…

« Il ne faut pas manquer de lire cet article de nos excellents confrères de Cyclismag à propos des puissances développées sur le dernier Giro »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2320, notamment par Basso et Gutierrez Cataluna dont le nom, rappelons-le, est sorti dans le récent scandale de dopage en Espagne.

Certains ne croient pas à ces chiffres qui sont pourtant implacables et bien plus que de simples ordres de grandeur. Le travail de Porteleau dans le domaine est reconnu, sérieux et méticuleux. Rien n’est laissé au hasard, rien n’est approximatif.

Il faut retenir de cet exercice que les performances offertes sur ce Giro sont au moins équivalentes aux meilleures années Armstrong sur le Tour. Extrait: _Nous retiendrons essentiellement la « surpuissance » d’Ivan Basso mais aussi le niveau d’ensemble très élevé, identiques aux trois derniers Tour de France, avec 6 coureurs au-delà des 410 watts de moyenne_. Tout simplement impressionnant.

Et vous n’avez encore rien vu! Le festival CSC sur le prochain Tour de France va très bientôt vous épater… Et on mettra ca sur le compte des « boot camps » de M. Riis durant l’inter-saison ainsi que sur la technologie très avancée des… Cervelo! Mais bon, trèves d’insinuations, le spectacle sera grandiose dans les cols et c’est ce qu’on veut voir, non ?

Lionel Reynaud, ingénieur performance chez Cofidis


Ce soir, La Flamme Rouge publie cette récente entrevue avec *Lionel Reynaud*, ingénieur de la performance pour l’équipe cycliste professionnelle *Cofidis*. C’est l’occasion de vous faire découvrir un nouveau métier totalement en prise avec l’ère du temps. C’est aussi l’occasion de faire un petit clin d’oeil à la longue échappée aujourd’hui sur le Dauphiné de Nicolas Inaudi, coureur chez Cofidis. « Le site de Lionel Reynaud, très intéressant puisqu’il renferme quantité d’information pertinente pour tous les cyclistes qui cherchent à s’améliorer, est disponible ici »:http://www.lionelreynaud.com/.

*La Flamme Rouge:* Lionel, le métier de conseiller ingénierie de la performance est relativement nouveau dans une équipe cycliste. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ce travail consiste?

*Lionel Reynaud:* J’ai un rôle double qui est premièrement de planifier avec Lionel Marie (entraîneur de l’équipe) les séances d’entraînement puis d’analyser celles-ci pour rééquilibrer le programme d’entraînement. Ce travail s’effectue principalement avec les jeunes coureurs de l’équipe à qui nous avons donné la priorité cette année. Dans un second temps, il m’arrive au cas par cas de travailler sur l’aérodynamique de certains coureurs.

*LFR:* Est-ce que chaque équipe professionnelle comporte un tel ingénieur ou Cofidis innove-t-elle ?

*LR:* Il est vrai qu’un Ingénieur dans une équipe Cycliste cela peut suprendre au premier abord même s’il est vrai que je suis un ingénieur un peu particulier puisqu’en plus de ma formation d’ingénieur, j’ai beaucoup travaillé sur la puissance et la biomécanique du cyclisme. Je n’ai pas eu beaucoup la possibilité de rencontrer les autres équipes mais je pense être un cas un peu à part. Par contre, il est à noter qu’en France, la plupart des équipes PROTOUR ont une démarche particulière (ex : recherche sur la matériel chez Bouygues Telecom, la démarche de Frédéric Grappe qui officie depuis plusieurs années à la Française de Jeux, etc…).

*LFR:* Le cyclisme est un sport ou, très souvent, le poids du passé, des « vieilles » méthodes de préparation sont tenaces. Les coureurs se montrent-ils réceptifs à votre travail?

*LR:* J’ai eu beaucoup de chance puisque avec Lionel Marie nous échangions depuis pas mal de temps avant mon arrivée dans l’équipe ce qui a beaucoup facilité les choses lors de mon arrivée. Les coureurs savaient quel allait être mon rôle et comment nous allions fonctionner ensemble. Après, pour ce qui concerne les méthodes d’entraînement, la plupart des jeunes ont été réceptifs, d’autres ont voulu « tester » la méthode par eux même. Globalement, il a fallu pas mal parler avec les coureurs et expliquer la méthode ; une fois le coureur convaincu, nous avons pu commencer à travailler plus intensément.

*LFR:* Quels sont les outils privilégiés avec lesquels vous travaillez ? SRM ? Powertap ? Cardiofréquencemètre ?

*LR:* Nous travaillons avec les cardiofréquencemètres POLAR et avec des capteurs de puissance. Les coureurs du groupe d’entraînement sont pourvus de SRM et nous avons aussi des powertaps pour effectuer des tests en stage. L’optimisation du rendement d’un coureur passe aussi par le choix d’un matériel judicieux. Testez-vous également le matériel utilisé par les coureurs ? Conseillez-vous les coureurs sur leurs choix de matériel ?

Pour ce qui est du matériel, l’équipe travaille en étroite collaboration avec ses partenaires et fournisseurs et c’est souvent l’ingénieur du partenaire qui va voir directement les coureurs et le Staff (dont je fais partie). Je peux cependant intervenir sur des points particuliers comme par exemple l’optimisation de certains points aérodynamiques des vélos.

*LFR:* Travaillez-vous en laboratoire, en soufflerie ou plutôt sur le terrain ?

*LR:* L’année dernière un certains nombres de coureurs sont passés en soufflerie puis sur piste comme Sylvain Chavanel où nous avons essayé d’optimiser sa position avant les Championnats de France de CLM (qu’il a d’ailleurs remporté de fort belle manière). Pour 2006, nous nous concentrons principalement avec Lionel sur l’entraînement et son suivi.
Concernant l’aspect physiologique et médical, les coureurs passent des tests réguliers au CHU d’Amiens.

*LFR:* Est-il impératif d’avoir un capteur de puissance sur son vélo afin de pouvoir mettre en pratique vos enseignements?

*LR:* Je préfère que le coureur que je suis soit équipé d’un capteur de puissance car cet appareil permet d’aller plus vite sur la compréhension de son comportement dans l’effort. Un tel outil permet aussi d’avoir une analyse plus approfondie. Par contre, il est tout de même possible de bien travailler avec un cardiofréquencemètre, une bonne connaissance de son organisme et une bonne perception de l’intensité de l’effort

*LFR:* Intuitivement, on pense que votre travail porte surtout sur l’amélioration des performances en contre-la-montre. Pouvez-vous optimiser également le rendement des coureurs dans les cols ? Quel genre de travail faites-vous avec un grimpeur comme Moncoutié par exemple ?

*LR:* Nous travaillons bien sûr la montagne avec le coureur ; certains coureurs d’ailleurs ont eu en plus des stages de montagne de l’équipe des stages individuels avec un programme d’entraînement spécifique. Concernant David, il a l’expérience pour lui et a ses habitudes, comme je vous l’ai dit, nous travaillons principalement avec les jeunes ; après si David nous demande des conseils il sera bien sûr très bien reçu.

*LFR:* Pouvez-vous nous parler du suivi que vous faites avec les coureurs de Cofidis? Les rencontrez-vous souvent durant la saison ?

*LR:* Tout commence à l’intersaison où nous faisons un bilan avec le coureur par le biais d’un questionnaire et d’un entretien individuel : comment s’entraîne-t-il ? Quelle analyse est-il capable d’avoir sur ses prestations en course ? Comment se juge-t-il ? Qu’est ce qu’il croit capable de réaliser à l’entraînement ? Est-il prêt à changer sa méthode de préparation etc…

La première chose que retiennent les coureurs pour notre premier contact : c’est la longueur du questionnaire (mais c’est la base du travail)! Ensuite et en fonction du programme du coureur, nous planifions les cycles d’entraînement et les séances ; nous faisons un pt hebdomadaire avec le coureur. Lui de son côté à sa perception des choses ; Lionel Marie a lui sa vision de la course (puisqu’il est Directeur Sportif) et de l’entraînement ; pour ma part j’ai eu le temps d’analyser et de décortiquer les entraînements du coureur (les coureurs nous font parvenir leurs fichiers d’entraînement via Internet). A partir de là, nous essayons de proposer la meilleure option pour le coureur.

*LFR:* Votre travail se fait essentiellement sur les courses ou lors des périodes d’entraînement?

*LR:* Le gros du travail se fait pendant les périodes d’entraînement ; j’essaye de pouvoir me dégager de mon travail pour pouvoir venir sur les stages ; ils m’arrivent aussi de venir sur les courses pour les rencontrer.

*LFR:* Souvent, de belles performances peuvent passer inaperçues aux yeux du public, même le plus connaisseur. Quelles sont selon vous les révélations de la saison 2006 chez Cofidis ?

*LR:* Concernant, les jeunes coureurs de Cofidis, la révélation en terme de résultats c’est bien sûr Chris Sutton qui remporte Cholet Pays de Loire pour son premier mois de course chez les professionnels ; après je vous parlerai de la confirmation d’Arnaud Coyot avec sa victoire au Trophée Haribo et aussi des belles places au sprint de Leonardo Duque. Au niveau des belles performances qui n’ont peut être pas eu l’éclairage médiatique qu’il aurait du avoir, Maxime Monfort qui vient de terminer son premier Grand Tour après s’être fracturé la clavicule au Tour du Pays Basque. Cela a été un sacré compte à rebours pour être au départ du Giro, il lui a fallu beaucoup de courage de volonté pour surmonter les effets de l’opération mais aussi pour supporter les séances d’entraînement qu’il a eu à faire.

*LFR:* Quel est l’exploit athlétique de l’année à ce jour chez Cofidis?

*LR:* Pour moi, l’exploit athlétique de ce début d’année, c’est le retour de Geoffroy Lequatre à son niveau. Comme vous devez le savoir, Geoffroy s’est sérieusement blessé l’année dernière et il a beaucoup travaillé pour revenir à son niveau en 2006. Personnellement, je suis très heureux de travailler avec Geoffroy, notre entente se passe très bien et je suis encore plus heureux de le voir avec de bonnes sensations.

*LFR:* L’équipe Cofidis compte quelques coureurs étrangers (Duque, Verbrugghe, Wiggins, Bertagnolli, Parra) qui ont plutôt eu de bons résultats récemment (victoire d’étape au Giro pour Verbrugghe, etc). Existe-t-il selon vous dans l’équipe Cofidis une différence de mentalité ou d’approche de l’entraînement entre les coureurs français et étrangers ?

*LR:* Tout comme il y a des différences culturelles entre les pays, il y a bien sûr une approche différente de l’entraînement. Les anglo-saxons se focalisent beaucoup sur les chiffres par exemples. Il a été aussi de partager l’entraînement d’Ivan Parra qui lui passe sa préparation hivernale par de longues marches à pied en montagne.

*LFR:* Le Tour de France approche. Faites-vous une préparation spéciale avec vos coureurs en vue de cet important objectif pour une équipe française ?

*LR:* La sélection n’est pas encore terminée mais nous travaillons bien sûr avec certains sélectionnables en vue de ce grand rendez-vous.

Dauphiné: Zabriskie comme prévu

La surprise du prologue du Dauphiné n’est pas à chercher du côté de « son vainqueur, Zabriskie, à plus de 53 de moyenne »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&06dauphinePr. C’est tout un même un bouquet supplémentaire pour cette fameuse équipe CSC qui semble tout gagner cette année dans le cyclisme pro. N’oublions pas que l’équipe monopolise ce soir 2 places sur le podium avec la perf d’O’Grady, 3e aujourd’hui. Impressionnant.

À priori, selon les dires de Gallopin, directeur sportif chez CSC, l’équipe devrait défendre dans les prochains jours le maillot de leader de Zabriskie. Ca va faire une course intéressante tout à fait au profit des autres prétendants à la victoire finale, notamment Landis, Valverde et Vinokourov.

Deux surprises sont à notre avis survenues lors de ce prologue: d’une part, la 2e place d’Hincapie, une performance qui ne laisse aucun doute sur la bonne condition de l’Américain. C’est une information intéressante puisqu’on avait pas vu ce coureur en action depuis… sa chute dans la classique Paris-Roubaix, il y a une sacré mèche. Attendons maintenant de voir le test du Ventoux pour confirmer ce résultat.

L’autre surprise, c’est la contre-perf apparente de Levi Leipheimer et de Yaroslav Popovych, tous deux relégués assez loin aujourd’hui. Ce serait la faute à un guidon mal serré sur son vélo de clm dans le cas de Leipheimer, mais tout de même, ca fait beaucoup de secondes lâchées en peu de kilomètres… Ce soir, Johan Bruyneel pourrait être mieux inspiré de faire d’Hincapie son leader sur ce Dauphiné afin de faire un réel test en vue du prochain Tour de France.

Ceux qui tirent bien leur épingle du jeu par ailleurs sont Valverde, Landis et Vinokourov. Saluons enfin les performances impressionnantes de trois Canadiens (enfin, un d’adoption) puisque Peter Mazur, tout juste sorti du Giro, se classe 11e, Ryder Hesjedal se classe 16e et Micheal Barry 27e.

Il faut lire cet interview

« Il ne faut pas manquer de lire cette passionnante entrevue avec le journaliste Pierre Ballester »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2300, un des deux auteurs de L.A. Confidentiel, qui réagit au récent rapport Vrijman. Cette entrevue a été diffusée sur le site de nos excellents collègues de Cyclismag aujourd’hui.

Ballester y décrit Vrijman lui-même, un personnage connu du milieu du cyclisme et pas forcément blanc de neige, ni très crédible apparemment. Il parle également de son procès attendu au mois d’octobre avec Armstrong pour le livre L.A. Confidentiel, un procès qu’il prépare avec minutie, possiblement avec de nouveaux travaux de journalisme d’enquête. On a vraiment hâte de connaître ce qu’on pourra apprendre de plus sur les méthodes d’Armstrong et de son équipe pour dominer si outrageusement les meilleurs coureurs mondiaux.

Ballester termine sur une note très pessimiste puisqu’il déclare _ne pas croire au renouveau du cyclisme_ et que _ce sport est bien plus gangreiné qu’on ne le croit_. C’est un point de vue qu’on partage malheureusement si on y ajoute cependant « si les mêmes responsables demeurent en place ». Tant que l’UCI continuera à noyauter le cyclisme façon CIO, il est difficile d’imaginer en effet se sortir du trou. Les scandales, toujours plus gros, continueront de s’enchaîner à un rythme affolant, minant toujours plus la crédibilité du sport.

L’AMA dénonce le rapport Vrijman

« L’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a pas tardé à faire savoir sa position envers le Rapport Vrijman à l’UCI »:http://www.wada-ama.org/fr/newsarticle.ch2?articleId=3115287. Extraits :

« _Le rapport Vrijman manque de professionnalisme et d’objectivité à un point tel qu’il vire au grotesque. Si le sujet n’était pas aussi important et que les allégations contenues dans le rapport n’étaient pas aussi irresponsables, nous serions enclins à ne donner à ce document que le peu d’attention qu’il mérite._ »

« _L’AMA a exprimé son étonnement que l’UCI attende de quiconque la moindre confiance dans l’objectivité, la méthodologie, l’analyse et les conclusions de ce rapport, d’autant que l’UCI a bénéficié de six semaines pour revoir la version provisoire du rapport et corriger les nombreuses erreurs factuelles de ce document._ ».

Qu’on se le dise!

Pourquoi Armstrong? – Pool de cyclisme – Dauphiné Libéré

1 – C’est intéressant, vous laissez beaucoup de commentaires sur le site depuis quelques jours. Comme quoi l’affaire de dopage en Espagne ne laisse pas indifférent, tout comme le récent rapport dans l’affaire Armstrong. À quelques exceptions près, on tient à vous remercier du ton de vos propos qui invite au dialogue et à l’échange constructif d’idées.

Notre réponse à la question « pourquoi Armstrong » est la suivante: parce que c’est le coureur pour lequel on avait tout simplement le plus d’échantillons d’urine pour le Tour 1999! C’est bête comme ca. Sur ce Tour de France, Armstrong a pris le maillot jaune à Metz, lors du premier clm. Considérant que le porteur du maillot jaune est testé tous les jours, il est donc logique qu’une grande partie des échantillons prélevés sur le Tour 1999 appartiennent au coureur américain.

Encore une fois, il faut selon nous faire attention avant d’évoquer les fibres anti-américaines. Nous ne pensons pas qu’elles soient au centre du dossier Armstrong. D’autres coureurs, de nationalités différentes, ont fait l’objet d’une grande attention également suite à des affaires ou des soupçons de dopage, l’exemple le plus éloquent étant Marco Pantani qui, rappelons-le, n’a jamais échoué un contrôle anti-dopage… Virenque pourrait également être cité à ce sujet. Personne à l’époque n’a évoqué de complot anti-Français pour autant… On peut en tout cas vous assurer qu’à La Flamme Rouge, il n’y a pas de sentiment anti-américain. Nous sommes d’ailleurs de grands admirateurs de Greg LeMond et d’Andy Hampsten. Mais nous sommes et resterons contre la tricherie et dans le cas d’Armstrong, l’accumulation d’éléments troublants et crédibles est trop importante pour être négligée.

2 – Pool de cyclisme : une mise à jour est maintenant disponible après le Giro et le Tour de Belgique. Des surprises en perspective….

3 – Le « Critérium du Dauphiné Libéré »:http://www.criterium.ledauphine.com/criterium06/ s’élance dimanche de la magnifique ville d’Annecy, en Haute-Savoie. Il s’agit d’une course qu’on affectionne tout particulièrement à La Flamme Rouge, se déroulant dans notre petit coin de pays. Au menu, environ 1100 kms répartis en sept étapes dont un prologue qui devrait convenir à David Zabriskie, un clm de 43 kms le mercredi (surveillez Landis) et deux bonnes étapes de montagne. Un menu équilibré qui devrait permettre aux meilleurs de faire la différence.

Les rendez-vous à ne pas louper sont, « outre le clm de mercredi »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=3, « l’arrivée en altitude jeudi au Mont Ventoux »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=4. Écarts garantis. Idem pour « l’étape du lendemain et son passage au sommet du col de l’Izoard »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=5, une montée qui provoque généralement des écarts du côté de Brunissard. Enfin, il ne faudra pas se louper sur « l’étape-reine de cette édition du Dauphiné entre Briançon et La Toussuire »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=6.

Les favoris : *Floyd Landis*, *Alessandro Valverde*, *Levi Leipheimer*, *Alexandre Vinokourov*, *Yaroslav Popovych*, *Denis Menchov*, *Iban Mayo* et *Francisco Mancebo*. Du beau monde qui nous livreront l’état de leur condition physique en vue du Tour de France, cette année très ouvert.

Les outsiders : *George Hincapie*, *Oscar Sevilla*, *Leornardo Piepoli*, *Andrey Kashechkin*, *Thomas Dekker*, *Santiago Botero*, *Fabian Wegmann* et *David Moncoutié*. Encore du beau monde!

« La liste des engagés est ici »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/equipes.php.

Les points d’interrogation sont nombreux au départ de ce Critérium: ou en est Landis après sa coupure suite au Tour de Georgie ? Idem pour Valverde après la Romandie ? Popovytch ? Leipheimer ? Mayo aura-t-il retrouvé son niveau de 2004 ? Que nous réserve Hincapie en haute montagne ? Et Piepoli, aura-t-il pu conserver son excellente condition du Giro ?

Tout le monde a raison

1 – Dans l’éditorial de L’Équipe aujourd’hui, on campe sur ses positions dans l’affaire Armstrong, estimant, avec raison selon nous mais on peut en discuter, qu’au niveau de la méthode de détection utilisée comme du contenu du dossier, on a rien à se reprocher. L’Équipe se dit convaincu qu’une lutte sans compromis doit être menée contre la « mafia cycliste » qui gangrène ce sport. Le journal estime enfin avoir démontré hors de tout doute que Lance Armstrong a menti lorsqu’il déclarait n’avoir jamais pris de produits dopants.

L’UCI, pour sa part, soutient les conclusions formulées dans le Rapport Vrijman, un rapport que nous avons lu dans ses grandes lignes hier. Une lecture qui a renforcé nos positions puisqu’au final, on trouve bien peu de détails sur la méthode de détection de l’EPO utilisée. Le rapport porte bel et bien, pour l’essentiel, sur les vices de procédures qui sont évidents.

Bref, c’est l’impasse et comme d’habitude, on classera le dossier en non-lieu.

2 – Une mise à jour du pool de cyclisme sera en ligne ce matin après le Giro et le Tour de Belgique. Prochaine mise à jour après le Dauphiné.

3 – On vous parlait récemment de l’Ultra-Torque, le nouveau système d’axe de pédalier développé par Campagnolo et qui devrait être disponible sur l’ensemble de ses groupes dès l’an prochain. « Voici une photo du dit-système »:http://www.cyclingnews.com/tech.php?id=/photos/2006/tech/news/06-02/assiemeMC_2pz3, ce qui aide grandement à la compréhension.

Savoir oser…

Très intéressant commentaire ce matin d’un de nos fidèles lecteurs à propos du Rapport Vrijman rendu public hier. Son auteur soulève des questions tout à fait légitimes et on le remercie beaucoup d’avoir laissé ce commentaire constructif. Il ne faut pas voir dans ce texte une réponse formelle aux questions soulevées mais plutôt une précision de notre pensée sur l’affaire Armstrong.

Petite précision d’abord, effectivement non, nous n’avions pas lu le rapport au moment ou nous avons écrit hier notre chronique. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de le trouver, sans succès. Merci au lecteur qui nous a fourni le lien ce matin, et nous sommes en train de lire le rapport dans son intégralité.

Nous oeuvrons également dans le domaine scientifique. Aussi, nous sommes d’accord sur le fait qu’aucun scientifique ne peut accepter de valider les résultats d’une expérience si le protocole n’est pas RIGOUREUSEMENT documenté et respecté.

Beaucoup de procédures n’ont pas été respectées dans l’affaire:

1 – l’utilisation des échantillons « B » prélevés sur le Tour 1999 (et dont beaucoup appartenaient donc à Armstrong) ne devait servir qu’à la validation d’une méthode scientifique de détection de l’EPO et dont les résultats sont incontestables selon le labo. En aucun cas ne peuvent-ils servir à un contrôle anti-dopage formel, les procédures internationales n’étant pas respectées, notamment le droit des athlètes.

2 – aucune information n’aurait dû filtrer en dehors du labo de Châtenay-Malabry. Il y a donc eu fuite qui a permis à un journaliste de L’Équipe de travailler sur l’identification des échantillons. On peut raisonnablement se questionner sur la noblesse des intentions de celui – employé du labo – qui est à l’origine de la source.

3 – le dossier publié par L’Équipe accuse Armstrong alors que juridiquement, les tests anti-dopage du Tour 1999 sont revenus négatifs à l’époque. Sa victoire ne peut donc être contestée à ce niveau.

4 – aucune procédure anti-dopage ne prévoit des tests rétroactifs, surtout sur des échantillons prélevés depuis aussi longtemps.

5 – on ignorait, jusque récemment, la longévité de l’EPO dans l’urine. Les méthodes de détection de cette molécule étaient jusqu’ici efficaces pour de l’EPO prise 3 ou 4 jours avant seulement.

On nage donc dans le vice de procédures à plein. Armstrong et ses avocats ainsi que d’autres dénoncent évidemment le non-respect des règles entourant un test anti-dopage pour affirmer que tout cela n’est que salissage inutile.

Or, notre point est ailleurs : la recherche de la vérité. Point final. Car au fond, qu’est ce qui est important ? Le respect des procédures qui ont, depuis fort longtemps, montré leurs limites quant à la lutte anti-dopage ou connaître la vérité sur les moyens mis en oeuvre par Lance Armstrong pour gagner le Tour ? Bien sûr, nous vivons dans une société de droit. Bien sûr, tout le monde a droit à un procès juste et équitable, ce qui ne peut être le cas ici. D’ou le fait qu’Armstrong conservera sa victoire dans le Tour 1999 et qu’il ne peut être question d’une quelconque destitution de son titre ni même de poursuites. On est d’accord là dessus. Juridiquement, cette affaire est un cul de sac.

Mais la vérité, elle, doit être connue par ailleurs. Pour que le public puisse être un observateur éclairé du cyclisme. Les coureurs ont trop longtemps abusé – et abusent encore – de la crédulité des gens. À La Flamme Rouge, nous continuons de nous passionner pour ce sport magnifique et exigeant, mais par choix. Un choix éclairé, notamment parce que nous comprenons quels moyens il faut mettre en oeuvre pour grimper les cols à 30 de moyenne. Et on salue à ce titre l’audace du journal L’Équipe pour faire connaître la vérité au grand public. Les procédures, les règles ont été bafouées ? C’est vrai, et Armstrong gardera son titre. Mais il était important, très important de rendre public le fait que ses échantillons sont hors de tout doute scientifique contaminés à l’EPO. Tous les experts consultés se sont en effet prononcés de la même manière: le test du labo est infaillible.

En terminant, nous croyons fermement que les perçées de la connaissance – voire de la science – ont parfois un prix. Certains ont dû prendre des risques et sortir des sentiers battus. Ce qui nous paraît intéressant du dossier monté par l’équipe est son originalité. Voilà des gens qui ont osé. Bien sûr les procédures n’ont pas été respectées. Bien sûr qu’aucune contre-expertise n’est possible. Mais le but a néanmoins été atteint et c’est ce qui compte. Pas moins de six échantillons sur 12 ou 13 prélevés sur le Tour 1999 et appartenant à Lance Armstrong sont positifs à l’EPO en utilisant une méthode de détection incontestable scientifiquement selon les dires des meilleurs experts. En définitive, c’est tout ce qu’il y a à retenir. Armstrong peut garder son titre par ailleurs. Et ses adversaires n’étaient probablement pas plus propres que lui, sauf Bassons.

« Voici un intéressant article à lire ici sur le même sujet »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/6juin/P1.html. On y parle du « Dutch Pack »…

Dopage: ca continue…

1 – « Il faut absolument lire cet interview passionnant avec notre collègue et ami Antoine Vayer »:http://www.liberation.fr/page.php?Article=385715, aujourd’hui professeur d’éducation physique et sportive en France et anciennement entraîneur de l’équipe Festina au temps de la belle époque (avant 1998). Vayer nous parle de l’époque où il cotoyait Manolo Saiz qui occupait un peu les mêmes fonctions que lui mais dans une équipe espagnole. Il nous parle également des méthodes d’entrainement de Saiz et des performances actuelles des coureurs, notamment sur le dernier Giro. Ca fait froid dans le dos. Extrait: (…) _nous calculons à AlternatiV les vitesses ascensionnelles de plus de 1 500 mètres par heure d’un Ivan Basso, et pour ne prendre que lui par exemple, lors des dernières étapes du Giro qui vient de se terminer. Quand je vois ça, je me dis que nous étions vraiment des minables chez Festina, pourtant première équipe du monde survitaminée_.

Tout cela encore une fois pour vous permettre d’être des observateurs, des fans éclairés du cyclisme.

2 – Affaire Armstrong. « Le rapport indépendant de l’avocat en charge d’enquêter sur l’affaire Armstrong dévoilée dans le journal L’Équipe en août dernier a été rendu public »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-778294@51-778298,0.html. Ca ne surprendra personne, le rapport disculpe Armstrong sur toute la ligne. À sa lecture, son auteur, un néerlandais (rappelons que le rapport avait été commandé par Hein Verbruggen, à ce moment président – de nationalité néerlandaise – de l’UCI…) qui s’appelle Emile Vrijman, évoque un comportement incohérent à l’égard des règlements régissant sur le plan international les contrôles anti-dopage pour justifier ses recommandations de ne pas entreprendre de mesures disciplinaires à l’égard du champion américain.

C’est allucinant et revoltant puisqu’on s’en tient encore et toujours aux procédures. Combien de scandales de dopage ont-ils été évités simplement en évoquant les vices de procédure? La beauté de l’enquête menée par L’Équipe était justement de sortir des sentiers battus – et inefficaces – pour démasquer les tricheurs. Car la vérité demeure : le labo de Châtenay-Malabry et les journalistes de L’Équipe ont fait la preuve scientifique et hors de tout doute qu’Armstrong utilisait bel et bien de l’EPO lors du Tour de France 1999. Point à la ligne. C’est tout ce qu’on doit retenir. Le rapport publié aujourd’hui ne fait que ré-affirmé qu’on ne peut poursuivre Armstrong, les procédures internationales de contrôle anti-dopage n’ayant pas été respectées.

Le plus comique dans cette histoire est que « l’UCI déplore aujourd’hui la façon dont ont été rendues publiques les conclusions de l’avocat »:http://permanent.nouvelobs.com/sport/20060531.REU28145.html?1546. À l’UCI, on estime que toutes les parties impliquées n’ont pas été informées avant que des commentaires publics ne soient faits sur le contenu du rapport. Ici encore, le focus est mis sur les procédures, toujours les procédures. Les avocats sont ravis, ils empochent au passage, et les coureurs pros aussi, ils sont blanchis dans l’affaire. La vérité dans tout ca? Pas important, la vérité…

Évidemment, le communiqué d’Armstrong ne s’est pas fait attendre. « Avez-vous réellement besoin de le lire pour en connaître son contenu? »:http://www.sport365.fr/depeches/filinfo_119116_1349_Dopage-Armstrong-se-rejouit.shtml

Les premiers noms

Les premiers noms de coureurs impliqués dans l’affaire de dopage en Espagne sont sortis aujourd’hui: Botero (Phonak), Angel Vicioso (Liberty Seguros), Sevilla (T-Mobile) et… José Enrique Gutierrez Cataluna (Phonak), 2e du Giro il y a tout juste quelques jours!!! D’autres suivront très certainement très bientôt.

« Il faut lire cet excellent article paru dans Le Figaro hier »:http://sports.lefigaro.fr/article_cyclisme_ca_sent_la_poudre_8797.html. Jesus Manzano, l’ancien coureur dont les propos seraient à l’origine de l’opération, y déclare que _«beaucoup de cyclistes ne dorment pas tranquille car le docteur Fuentes s’occupait de la moitié du peloton. J’ai ressenti de la joie quand j’ai appris le déclenchement de l’opération Puerto, même si tous ceux que j’ai cités ne sont pas tombés, mais ils tomberont lors de la prochaine opération»_.

Du coup, ca va être comique à partir de maintenant. Ce soir, la palme de la langue de bois « revient à Jean-Marie Leblanc qui a déclaré »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060529_195410Dev.html être _attéré, choqué_ par le scandale. Époque différente, même réaction… Il en remet même une couche en affirmant toute sa _détermination_ et sa _fermeté_ par rapport à toute cette histoire. Ca ne vous dit pas quelque chose? Après cinq ans de beaux discours, la vérité est qu’on demeure toujours au même point dans le cyclisme. Aussi, on abonde dans le cynisme de Cyclismag ce soir: « Le Tour de France et la Fédération internationale (ndlr: l’UCI) qui se reconcilient sur au moins un point, Gandhi en a rêvé, Fuentes l’a fait »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2289#ancre4.

La suite est évidente: on cherchera à isoler les « brebis galeuses » qui font du tort au cyclisme et on ré-affirmera à coup de grandes déclarations l’engagement dans la lutte contre le dopage. On répétera que les cyclistes pros sont les athlètes les plus testés de la planète et que peu de contrôles sont positifs, prouvant bien que le dopage demeure très isolé. Botero et Sevilla n’ont pourtant pas été testés positifs non plus…

Parfois, on est découragé devant tant de mauvaise foi de la part de ceux qui ont littéralement entre leurs mains l’avenir même de ce si beau sport.

On termine sur une déclaration de Bjarne Riis aujourd’hui: _ »(Ivan Basso) c’est le coureur du futur_ »:http://www.velo-club.net/article?sid=32398. Vous pouvez le croire sur parole!

Giro: le bilan

1 – Victoire finale d’Ivan Basso aujourd’hui au Giro après « la dernière étape remportée au sprint par Forster »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0621. Une victoire de Basso très convaincante puisque acquise avec plus de… 9 minutes d’avance sur le 2e, le surprenant Gutierrez Cataluna. Il faut remonter en… 1965 pour revoir un écart aussi important entre les deux premiers du général, une indication éloquente de la domination de Basso sur cette épreuve. Basso, qui a passé 14 jours en rose excusez un peu, signe là de loin sa plus belle victoire depuis… son titre de champion du monde des espoirs acquis en 1998. Quoi qu’il en soit, Basso a, en tout cas, tenu promesse à sa mère décédée depuis en remportant le Giro ; l’homme était donc doublement motivé en mai sur les routes d’Italie. A-t-il promis à sa mère une victoire sur le Tour?

Quel bilan tirer de ce Giro ? Rappelons que l’intérêt de la course cette année résidait dans son extrème difficulté la dernière semaine. Les cols étaient nombreux, donc les occasions de voir de belles bagarres. Il n’en fut à peu près rien, Basso étant impérial partout, engendrant une course sans grande surprise ou l’intérêt était davantage sur les places de 2e et 3e du podium que sur la victoire finale. En ce sens, on est assez d’accord avec nos confrères de Cyclismag qui titrent ce soir « Giro, palme d’or de l’ennui »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2282 ainsi que ceux de L’Équipe qui affirment que Basso « n’a pas beaucoup été attaqué »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060528_175230Dev.html. Comme quoi en cyclisme, ce sont les coureurs qui font la course, jamais le parcours…

Si on reprend les favoris italiens au départ, Basso a évidemment fait forte impression, « se positionnant comme le favori #1 du prochain Tour de France »:http://www.velo-club.net/article?sid=32351. Il roule bien, grimpe encore mieux et son équipe est soudée et homogène. Il faudra faire fort pour le battre en juillet. Pour lui, débute ce soir une période difficile à négocier: il faut savoir récupérer des efforts du Giro tout en planifiant de revenir en top-condition dans 5 semaines. Ca sera délicat, surtout qu’avec un nouveau-né à la maison, les sources de distraction pourraient être nombreuses.

Simoni a quand à lui été le meilleur des Italiens (Basso excepté) dans la dernière semaine, montrant là l’endurance d’un vieux loup. Sa 3e place est très belle en ce sens, mais il termine son Giro sur un geste déplorable, celui d’avoir parlé aux médias des discussions qu’il a eu hier avec Basso dans le final de l’étape. Basso lui a-t-il demandé de l’argent pour le laisser gagner l’étape comme Simoni l’a affirmé à l’arrivée ? Même si le Varesan s’en défend, c’est fort possible et la chose ne choquerait pas puisqu’elle est courante dans le monde du cyclisme (à Simoni l’étape, à Basso le Giro). Ce qui choque plutôt, c’est que Simoni en ai fait écho dans les médias. Cela témoigne d’une frustration évidente chez Simoni, celle de ne pas avoir réussi à gagner une étape cette année. Ce n’est pas la première fois que Simoni donne dans la rancoeur déplacée, c’était déjà le cas avec Pantani, puis avec Cunego.

Après un bon début, Savoldelli a souffert d’allergies et s’est éteint à petit feu, perdant même, selon ses dires, la motivation en fin de course. Discovery se doit donc de repenser sa stratégie pour l’avenir, surtout que Danielson a abandonné, victime apparemment d’un refroidissement. On peut penser que l’équipe misera plutôt sur Hincapie, Popovytch et Azevedo pour le Tour.

Cunego est selon nous celui qui a sauvé honorablement son Giro. À la peine dans le clm de 50 kms ou il perdit plus de 5 minutes, il s’est bien battu dans la dernière semaine pour finalement terminer 4e. Mention honorable dans un Giro qui était difficile pour ses 25 printemps. Reste maintenant à voir s’il sera au départ du Tour, pour apprendre bien sûr.

Enfin, Di Luca n’a jamais été dans le coup, souffrant apparemment des… dents! À sa décharge, les infections dentaires sont apparemment très préjudiciables à la performance sportive. Mais voilà l’exemple (un de plus dans l’histoire) d’un « coureur qui a tout misé sur une seule épreuve »:http://www.velo-club.net/article?sid=32316 – le Giro – et qui a perdu, laissant – du moins à ce jour – l’impression d’une saison gachée. S’il avait eu du succès sur le Giro l’an dernier, c’est probablement parce qu’il avait connu une excellente campagne des Classiques. Voulant s’économiser cette année, il a fait l’impasse sur la plupart des épreuves d’avril et c’est probablement présenté au départ du Giro à court de compétition. Dommage et espérons que ce brillant coureur saura revenir en 2007 à son programme de 2005, un programme qui convient beaucoup mieux au type de coureur qu’il est.

La surprise du Giro demeure évidemment Gutierrez Cataluna, 32 ans, un coureur qui s’est admirablement bien battu dans la montagne, refusant obstinément de se rendre. Ce coureur avait fait preuve, dans le passé, d’aptitudes en montagne, s’étant notamment illustré sur la feu Classique des Alpes ainsi qu’au Dauphiné Libéré. Il a remporté très peu de victoires chez les professionnels dans sa carrière mais son palmarès indique une belle régularité. Voilà en tout cas de bonnes nouvelles pour Floyd Landis qui a peut-être trouvé en Gutierrez un équipier de choix pour l’épauler en haute montagne en juillet prochain.

Les autres surprises : Casar surtout, qui termine… 6e! On avait plus vu un Français à pareille fête sur le Giro depuis Laurent Jalabert en 1999 (4e). Piepoli ensuite, qu’on attendait pas à pareil niveau (2 belles victoires d’étape en montagne). Schumacher, lui aussi 2 victoires d’étape. Bettini, qui ramène le maillot cyclamen et qui a également remporté une étape. Garate, très en vue dans les cols de la dernière semaine et qui ramène le maillot vert de meilleur grimpeur. Enfin un autre Français, Halgand, qui termine 14e au général tout en s’étant distingué sur plusieurs étapes.

Les déceptions: DiLuca et toute l’équipe Liquigas sauf Pellizotti bien sûr, mais aussi Rujano, les Milram qui n’ont finalement pas réussi à en gagner une, Pollack non plus, Sella, Botcharov, qu’on aurait vu mieux que ca et enfin Cioni, relégué dans les profondeurs du classement.

2 – Dopage en Espagne. « Cet article est assez inquiétant »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-776449@51-775541,0.html. « On annonce par ailleurs que 20 coureurs impliqués dans le traffic sanguin auraient été identifiés »:http://www.velo-club.net/article?sid=32335. Est-ce à dire que l’affaire pourrait dès cette semaine livrer ses premiers résultats concrets ?

Voigt, Pordoi, Ullrich, Basso, Cervelo, Cooke et Lemieux

1 – La difficile étape du jour au Giro s’est soldée par « la victoire du champion d’Espagne sur route, Garate »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0619, au terme d’une très longue échappée dans laquelle figurait Jens Voigt. Garate avait clairement des ambitions sur cette étape, ayant fait rouler Bettini très tôt, lui-aussi dans l’échappée du jour.

Dans l’ascension finale, Voigt n’a pas pris part au travail, refusant tout relais pour protéger l’avance de son leader resté derrière. À 800m de l’arrivée et étant toujours au contact de Garate, Voigt est allé dire à l’Espagnol qu’il ne lui disputerait pas la victoire d’étape. Un geste très honorable, tout à fait dans le code non-écrit des coureurs cyclistes qui veut que la victoire revienne à celui qui a fait le travail dans pareilles circonstances. Le geste – qui témoigne d’un bel esprit sportif – honore Voigt, un coureur de classe auquel il faut ajouter aujourd’hui grand seigneur. Quant on sait ce que représente de nos jours une victoire d’étape sur le Giro ou le Tour (l’argent, le contrat pour l’année suivante et la garantie que l’employeur va estimer la saison comme réussie…), Voigt a vraiment agi avec classe. En franchissant la ligne, Garate a eu un geste pour sa conjointe puisqu’il a récemment appris qu’elle était enceinte.

Beau travail des Saunier Duval dans la dernière ascension également pour distancer Guttierez. Ce fut réussi, Simoni grapillant quelques 24 secondes de plus à son adversaire. Simoni a donc clairement la 2e place du Giro comme objectif et il devra abattre ses dernières cartes demain s’il veut espérer monter sur la 2e marche du podium à Milan.

2 – « Très intéressante rétrospective sur l’histoire du Passo Pordoi dans le Giro d’Italia »:http://www.velo-club.net/article?sid=32285.

3 – La nouvelle du jour est surtout à mettre au compte de « Jan Ullrich qui a abandonné le Giro »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/may06/may27news dans l’ascension finale aujourd’hui, évoquant des « maux de dos ». Vraiment très curieux puisque de mémoire, on ne se souvient pas qu’Ullrich a souffert de tels problèmes auparavant dans sa carrière. De plus, son abandon survient à moins de 48h de l’arrivée de ce Tour d’Italie. Curieusement, il quitte la course la journée même ou des informations filtrent d’Espagne comme quoi son nom serait sur la liste des 200 coureurs impliqués dans le traffic sanguin mis à jour. Aurait-on senti l’eau chaude chez T-Mobile et immédiatement réagi en soutirant Ullrich de la pression médiatique ? Pas impossible, surtout que les dirigeants de T-Mobile ont déjà dû intervenir pour démentir tout lien avec le médecin espagnol Fuentes. Très curieux toute cette histoire et espérons qu’on en saura rapidement plus.

4 – Fait divers : « Basso est devenu papa pour la 2e fois aujourd’hui »:http://www.velo-club.net/article?sid=32308. Ca doit quand même être spécial d’avoir Bjarne Riis dans l’oreillette qui nous dit « attention dans 2 kms il y a une courbe dangereuse. Ha oui, en passant, ta femme vient d’accoucher »…

5 – Pour ceux qui veulent découvrir le Cervelo d’Ivan Basso, Cyclingnews nous a préparé « ce petit reportage »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/tech.php?id=/tech/2006/features/giro_bikes8. Il est intéressant de constater que les pros se mettent notamment à l’heure du pédalier compact en montagne…

6 – « La 9e édition de l’épreuve de Coupe du Monde des femmes sur le Mt Royal aura lieu demain samedi »:http://www.world-cup-cycling.org/. Le parcours a été légèrement modifié cette année puisque les cyclistes devront faire un petit aller-retour sur l’avenue du Parc. La grosse difficulté demeure la montée du Mont Royal via la voie Camilien Houde, une rampe bien connue de tous les cyclistes québécois et qui a permis à Merckx de devenir champion du monde en 1974.

En l’absence de Jeanson (vainqueure de l’édition 2005) et de Bessette, misez sur Nicole Cooke ou Oenone Wood, déjà 2e l’an dernier. Les meilleurs espoirs de podium pour le Canada sont probablement Sue Palmer-Komar ainsi qu’Audrey Lemieux.

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