Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 2 of 352

L’expérimenté et le poissard

Avant de couvrir l’actualité de ce Giro au terme du chrono de Pise hier, il est utile de revenir sur la très belle étape de Sienne, sur les routes des Strade Bianche.

Quelle belle victoire de Wout Van Aert!

Une victoire clairement au nom du métier et de l’expérience.

Dans la dernière ascension une fois les murs de Sienne franchi, on pouvait sentir l’opposition entre la fougue de la jeunesse de Del Torro et le métier de Wout Van Aert qui a su s’accrocher là où il le fallait, puis porter l’accélération fatale au bon moment, fort de son expérience sur ce final des Strade qu’il a remporté en 2020.

De très belles images!

Et une victoire de Wout qui fait rudement plaisir, car le gars a galéré sur les Classiques du printemps. C’est un coureur de classe, dur au mal, et qui est sur le bon chemin pour la suite je pense. En regardant l’étape, la souplesse de la cheville et donc de la pédalée de Wout était vraiment superbe, beaucoup plus souple que celle de Del Torro. Un pédalage parfait, économique, détendu malgré l’effort.

Je pense que Wout n’est pas loin de la grande condition!

Gee, chrono réussi!

Sur le chrono hier, c’est… le Canadien Derek Gee qui a offert la meilleure performance des favoris, terminant par exemple 15 secondes devant Primoz Roglic excusez-du-peu, et 34 secondes devant Ayuso. C’est vrai que la météo, avec la pluie, a faussé un peu les résultats de ce chrono, les coureurs ayant roulé sur le mouillé ne pouvant pas rouler aussi vite que les autres.

Chose certaine, well done pour Gee. Certainement un signe qu’il est en excellente condition et que la suite de ce Giro sera intéressante.

Au général, Gee pointe en 12e place actuellement, à 2min37sec du maillot rose de DelTorro. Le podium est encore jouable j’en suis convaincu, à condition de prendre des initiatives au bon moment pour créer des écarts, car il ne reste qu’un nombre limité de grandes étapes pour faire la différence.

Y’a cependant beaucoup de beau monde devant Gee au général, c’est un Giro très très relevé, conforme aux attentes et à ce que je vous disais en prologue de ce grand tour.

Quatre UAE Team Emirates parmi les sept premiers! Del Torro, Ayuso, McNulty et Adam Yates. Ouch!

Simon Yates est également dans le coup, tout comme Roglic, Tiberi, Bernal, Ciccone et Carapaz. Attention à ce dernier, c’est un coureur d’expérience avec une grosse caisse pour la dernière semaine.

Tiberi pourra également surprendre je pense, mais il n’a que 23 ans et pour lui, c’est la dernière semaine qui sera cruciale.

Roglic, quant à lui, pointe en 5e place à 1min18 de la tête: compte tenu de l’étape sur les strade bianche où il a été pris dans des chutes, c’est un petit miracle.

Roglic, le poissard du cyclisme, avec Mike Woods!

Incroyable quant même comment le slovène est malchanceux sur les grands tours: toujours abonné aux chutes, il a même chuté hier durant… sa reconnaissance du parcours du chrono. Faut le faire tout de même!

À côté de ca, vous avez des coureurs qui vont rarement à la faute, comme Mathieu ou Tadej. À quelque part, il y a une question d’aptitudes, d’équilibre, de degré d’attention qui joue, c’est certain.

La suite s’annonce passionnante, à commencer par demain et le test du Passo de San Pellegrino, puis dimanche prochain sur le Monte Grappa, même si ces deux cols sont situés loin de l’arrivée. Il ne reste plus de chrono sur ce Giro, et la course se jouera certainement lors des étapes #16, 19 et 20.

Soirée exceptionnelle sur le champ de Bataille!

Quelle soirée jeudi à Sherbrooke pour la 1ere étape de La Bataille de la 55, cette série de huit critériums à Sherbrooke et Drummondville jusqu’au 17 juillet prochain.

J’en ai perdu la voix!

Et à la clé, les deux premières places remportées par deux coureurs… juniors de 17 ans, Shawn Rheault et Jeremy Bouchard, dans un critérium relevé frisant avec le record de participants, plus de 55 coureurs au départ au sein de solides formations comme le Siboire-Café William, Rocket Factory Golden, iBike, Équipe Studio Vélo, Cycles Régis, Mathias Sport-Felt ou encore CC Alliance-ExpertisMed.

Et devant une foule nombreuse et enthousiasme, là encore un record à ce jour!

Déjà, des équipes se sont positionnées pour la victoire au général par équipe, et cette prime de 500$ au terme de La Bataille le 17 juillet prochain. De quoi faire un beau party!

Une course « Sport » avait lieu avant la course « Open », et là encore, de nombreux coureurs et coureuses au départ. Je souligne la belle 3e position sur le critérium de Jade Goyette, ca fait plaisir de voir une jeune fille être à la lutte avec de nombreux autres coureurs masculins et pouvoir s’illustrer de la sorte. Les applaudissements étaient nourris à son endroit hier lors de la remise des médailles.

Les résultats sont ici.

Chose certaine, on ne peut pas être plus pertinent pour faire vivre et vibrer le cyclisme au Québec, et assurer une relève. Qui sait, Shawn ou Jérémy seront peut-être les prochains Derek Gee ou Hugo Houle pour le Canada? La force du cyclisme dans un pays provient toujours de sa base: vigoureuse, vous avez quelque chose. Absente, votre élite sera également absente, sauf rares exceptions.

Et tout cela, grâce à la volonté, la passion et l’engagement de plusieurs personnes se mobilisant à Sherbrooke et à Drummondville. Bref, une initiative citoyenne sans soutien externe, pas le choix dans un monde ou Cyclisme Canada et la FQSC sont absents, faute de moyens.

Je remercie au passage le journaliste Jérémy Trudel pour son excellent article diffusé le jour même de la course dans son média. Jérémy nous a fait le plaisir de se joindre à nous pour la soirée, une présence appréciée.

Prochain manche jeudi prochain le 22 mai à Drummondville, et je rappelle que cette ville n’est pas située très loin de Montréal et Québec, pas juste Sherbrooke. L’organisation, sous l’égide des passionnés que sont André Lamarche et Jonathan Boisvert, sauront livrer un événement à la fois sécuritaire et professionnel, dans une ambiance conviviale comme à Sherbrooke.

Je sais déjà que Shawn y sera avec son équipe pour défendre le maillot jaune, et la réplique a déjà été engagée du côté du Siboire-Café William!

Série critériums La Bataille de la 55 c’est ce jeudi!

La série de huit critériums à Sherbrooke et Drummondville est de retour cette année, et ca commence ce jeudi dans le Parc industriel de Sherbrooke pour le crit #1.

Crit #2 jeudi la semaine prochaine à Drummond.

Messieurs/Mesdames les coureurs(es), vous savez ce qui vous reste à faire!

Deux courses par soir au programme, une course « Sport » pour les cadets, juniors et autres coureurs moins aguerris à l’exercice du critérium, départ 18h15, durée 35min puis 5 tours. Durée totale, environ 45 min.

L’autre course, c’est catégorie « Open » vers 19h15 où tous les coups sont permis, ou presque! Cette série s’adresse davantage aux coureurs(res) expérimentés(ées) qui voudront batailler ferme pour les enjeux. 45min + 5 tours, pour environ 55 min de course.

Et des enjeux, il y en aura: la victoire d’étape bien sûr, mais aussi la victoire au classement général au terme des huit courses. Les sprints intermédiaires aussi, sans compter les primes diverses, en cadeaux comme en argent.

La Bataille de la 55 est donc excellente pour la mise en oeuvre de stratégie d’équipe, sachant que chaque équipe peut avoir des visées différentes.

La soirée s’annonce magnifique côté météo ce jeudi à Sherbrooke. Du beau monde est annoncé!

Surtout, surtout, la formule conviviale des années passées et qui a contribué à la « signature » unique de ces critériums est de retour: hot dogs, bières du Siboire, chips, musique, et surtout animation offerte par votre serviteur qui en profitera pour donner les dernières nouvelles du Giro aussi (que voulez-vous, on ne se refait pas), tout en décrivant la course bien sûr.

Vivement jeudi! Et le défi est lancé aux équipes voisines de la région, qu’elles soient de Granby, Montréal et notamment sa Rive-Sud, Québec, Trois-Rivières ou encore la Beauce.

Remerciements à tous les partenaires sans qui cette série ne pourrait pas se poursuivre: les équipes cyclistes du Siboire-Café William et StudioVélo bien sûr, le Club Cycliste de Sherbrooke (CCS), les villes de Sherbrooke et Drummondville, les boutiques Qui Roule et StudioVélo, le Siboire bien entendu, et les autres partenaires qui y croient comme nous, Café William, Trek, GrandMont, Usinage Richelieu, Construction Longer, Revo, BMW Lévis, sans oublier Mill, cette nouvelle compagnie de vêtements cyclistes sur mesure à l’initiative de Marco Daigle et son partenaire Pierre Perron, et avec laquelle l’équipe du Siboire-Café William roule (avec plaisir!) cette année.

Derek Gee peut-il gagner le Giro?

Alors que nous avons un autre exemple de la « convergence » avec la sortie du Cannondale Synapse orchestrée sur à peu près tous les sites cyclistes « mainstream » donnant dans l’influence, il est temps de penser au Giro qui s’élance ce vendredi depuis l’Albanie.

Ca va être une course passionnante!

Le parcours d’abord, plus ouvert que jamais car moins difficile que souvent.

Un exemple: un seul col de 2000m ou plus à franchir, le Finestre à presque 2200m durant l’avant dernière étape. Le reste des cols, du reste moins fréquents sur la globalité du parcours, culminent souvent à une hauteur autour de 1600m maxi.

Deux chronos, lors de la 2e et la 10e étape, pour un total de 44 km contre-la-montre, gérable. Les deux ont un profil surprenament similaire, avec une petite bosse à franchir à mi-parcours.

Surtout, seulement deux arrivées en altitude, à Tagliacozzo sur la 7e étape et à San Valentino lors de la 16e étape. On a vu Giro nettement plus difficile, notamment cette fameuse édition 1998 remportée par Pantani.

Enfin, plusieurs parlent de la 17e étape via Tonale et le Mortirolo, un nom qui fait frémir. Il faut relativiser: le Mortirolo sera gravi via Mono, sur son côté le plus facile, et de loin. Pour bien connaître l’ascension des deux (voire trois!) côtés, il n’y a rien de comparable depuis Mono au Mortirolo via Mazzo!

Bref, un parcours sans grande difficulté, qui offre beaucoup d’étapes avec un final roulant permettant de revenir éventuellement sur des échappées, et donc un parcours qui favorisera une sélection par l’avant, qui favorisera des coureurs qui prendront des risques pour gagner, et qui disposeront aussi d’une équipe solide pour les épauler. La course pourrait bien sourire aux opportunistes!

Les favoris

Ca donne le tournis tellement ils sont nombreux!

Quatre anciens vainqueurs sont au départ, soit Primoz Roglic, Egan Bernal, Jai Hindley et Richard Carapaz. Assez exceptionnel en soi.

Les quatre peuvent rêver d’un podium voire de s’imposer, tous sauf peut-être Carapaz, ayant rassuré sur leur condition physique au cours des dernières semaines.

Chez RedBull-Bora, Roglic et Hindley sont également épaulés par Daniel Felipe Martinez, un autre prétendant au podium. En cyclisme on le sait, abondance de bien nuit parfois… L’équipe part en tout cas avec des ambitions solides pour le général.

On a très peu vu Roglic en course en 2025, mais il a remporté le difficile Tour de Catalogne. Disons que l’individu sait comment bien se préparer pour une telle course comme le Giro, en espérant que la poisse le laisse tranquille en première semaine…

Egan Bernal dispose aussi d’une solide équipe Ineos, avec notamment Thymen Arensman, 6e du général l’an dernier. À 25 ans, ce dernier pourrait surprendre tout le monde et il vient de terminer 2e du Tour des Alpes. Pour Bernal, c’est l’inconnu, c’est un coureur de classe mais qui n’a pas encore retrouvé tous ses moyens lorsque la course s’emballe et qu’il faut porter l’estocade dans les derniers kilomètres.

Ca sera plus compliqué pour Carapaz car son équipe est moins solide, mais tu ne peux pas exclure un coureur de son talent de la gagne.

Outre ces quatre coureurs, on en compte de nombreux autres qui viseront un podium voire carrément la gagne, pourquoi pas?

Je pense aux Juan Ayuso, Jai Vine, Adam Yates, Antoni Tiberi, Giulio Ciccone, Tom Pidcock, Mikel Landa, Simon Yates, Romain Bardet pourquoi pas et surtout, surtout Derek Gee.

Les UAE Team Emirates font aussi peur que les RedBull-Bora sur le papier, avec outre Ayuso, Adam Yates et Jai Vine, les Rafal Majka, Brendon McNulty et Isaac Del Toro. Ouch. Ils ont de quoi contrôler la course durant trois semaines, et gageons qu’ils sauront s’entendre pour jouer la meilleure carte au bon moment.

Je vois bien Giulio Ciccone faire un grand Giro, il est à maturité et auteur d’un bon début de saison. Solide grimpeur, je pense que dans son cas, c’est en dernière semaine qu’il aura l’occasion de faire la différence, à condition de rester au contact sur les deux chronos.

Le joker de ce Giro, c’est toutefois le Canadien Derek Gee. Révélé sur cette course en 2023, auteur d’un excellent Tour de France l’an dernier (9e du général), bien en vue sur le récent Tour des Alpes, il a confirmé tout son talent sur les courses par étapes et présente la meilleure carte canadienne pour succéder à Ryder Hesjedal, vainqueur du Giro en 2012.

Surtout, je pense que le parcours ne peut pas être meilleur que cela pour un coureur avec les qualités de Gee: dur mais pas trop, deux chronos, des étapes parfois casse-pattes, pas de nombreux cols de plus de 2000m d’altitude, sur papier c’est très bien.

La clef pour Gee sera aussi le travail de son équipe pour l’entourer durant toute l’épreuve. Avec le vétéran Hugo Houle comme capitaine de route, avec l’expérimenté Jakob Fulgsang, avec Simon Clarke, Jan Hirt et Corbin Strong, l’équipe tient la route et n’a pas à rougir face aux autres formations, excepté peut-être RedBull-Bora et UAE, mais c’est un autre budget.

Vivement qu’on entre dans le vif du sujet vendredi!

Le Tour de l’actualité

Sur fond de Liège-Bastogne-Liège, petit tour de l’actualité, ca fait une mèche.

1 – La Doyenne.

L’intérêt dimanche ne repose pas sur qui s’imposera, mais bien sur l’endroit où l’attaque sera portée.

Pour les favoris, c’est très simple, ils sont deux: Pogi et Remco. Le reste se battra pour des accessits.

Non, la question est plutôt de savoir à quel endroit Pogi ou Remco mettront en route.

D’ordinaire, c’est la Redoute qui sert de tremplin à la victoire finale. Nombre de vainqueurs y ont construit leur succès, même ces dernières années.

Pogi, tout particulièrement, ose attaquer de plus loin, parfois bien avant l’entrée dans les 50 derniers kilomètres.

Du coup, voudra-t-il surprendre son monde en partant dès Stockeu, la Haute Levée ou encore le col du Rosier dimanche?

L’intérêt de la course sera là.

Le beau temps est attendu dimanche, ca sera donc une sélection vers l’avant.

Chose certaine, Remco comme Pogi auront intérêt à se marquer à la culotte. Remco a l’avantage se savoir rouler, Pogi de savoir grimper. Chacun peut rattraper un coup de retard, mais pas plusieurs.

2 – La Flèche.

Victoire presque « mécanique » de Pogi qui a accéléré dans le Mur de Huy en restant assis sur sa selle. Commentaire de Jalabert « les autres ne seront même pas sur la photo en haut ». Elle était bonne la blague! (mais on rit jaune)

Soulignons quand même une prestation extraordinaire de Kevin Vauquelin, excellent 2e pour Arkea B&B Hôtels devant un Pidcock retrouvé. L’Anglais pourrait être le 3e homme sur le podium ce dimanche à Liège.

Vauquelin devant Remco en haut de Huy, je n’aurais pas parié là-dessus au départ mercredi matin dernier.

3 – Retour sur Roubaix.

Encore eux et les autres (coureurs). Je ne trouve rien à ajouter de plus, sinon ma surprise sans cesse renouvelée de voir que quelques coureurs seulement (en gros, trois!) gagnent à peu près tout en ce moment.

Du jamais vu en cyclisme!

4 – Derek Gee.

Le coureur canadien est en préparation finale pour le Giro, et sa prestation actuelle sur le Tour des Alpes a de quoi rassurer tout le monde quant à sa condition physique.

Excellent 2e de l’étape hier, il pointe également en 3e place du général, avec une seule étape à parcourir aujourd’hui. Ca grimpe, le Tour des Alpes!

Rappelons que Derek Gee s’était révélé aux yeux de beaucoup lors du Giro 2023, où il avait brillé de mille feux.

La suite sera intéressante; le Giro s’élance le 9 mai prochain de l’Albanie.

5 – Bernard Hinault.

Autant je respecte le champion cycliste qu’il a été, autant je le trouve d’une arrogance et d’une suffisance insupportables en entrevue depuis quelques années. Ses dernières entrevues récentes à l’occasion du dévoilement du parcours des Mondiaux 2027 en Haute Savoie – la côte de Domancy! – sont pires encore! Ca manque de classe.

6 – Paul Seixas.

Comme plusieurs d’entre vous, je suis assez renversé des performances récentes du très jeune coureur pro Paul Seixas, un Français évoluant chez Decathlon-AG2R-La Mondiale.

18 ans seulement! 18 ans…

Sacré grimpeur, sacré rouleur, sacré coureur de cyclo-cross, il vient de terminer sur le podium de deux étapes du Tour des Alpes, avec juste avant une 2e place sur Paris-Camembert.

L’an dernier sacré champion du monde junior – junior – sur le chrono, champion de France en titre en cyclo-cross comme sur le chrono, vous voyez la pointure… Très précoce, il faudra suivre ses prochaines courses pro de près.

La France aurait-elle trouvée en Seixas le successeur de Bernard Hinault au palmarès du Tour?

7 – Printemps tardif.

Je ne sais pas en France, en Suisse, en Belgique et ailleurs, mais le printemps est tardif au Québec. Du coup, rouler dehors a parfois constitué, ces trois dernières semaines et encore ces derniers jours, un sacré défi dans le froid, le vent, et les routes sales de l’hiver. Faut une sacrée dose de motivation parfois pour partir enquiller 60 bornes dans ces conditions.

Vivement un temps (et un printemps) plus clément, bordel!

Je suis d’avis qu’il n’y a pas qu’en Belgique qu’on retrouve des flahutes.

Ils cherchent le paradis en Enfer

Troisième manche du match des Monuments du cyclisme ce dimanche sur Paris-Roubaix, 259 kilomètres d’enfer à parcourir entre Compiègne et le vélodrome de Roubaix.

Course si spéciale comportant 30 secteurs pavés, dont certains presque inhumains, et une arrivée qui se déroule sur une piste lisse comme une peau de bébé…

Même s’il y a 11 secteurs pavés avant, c’est vraiment dans le secteur de la légendaire Trouée d’Arenberg que la véritable course est lancée. Au menu pour ce secteur, 2,3km de « mauvais pavés » où les chutes et les crevaisons sont garanties. Souvent, seuls les équilibristes parviennent au bout sans aller à la faute.

Ça s’annonce cependant plutôt pluvieux dimanche, de quoi compliquer la course en rendant les pavés glissants. Aie.

Deux autres secteurs sont capitaux: Mons-en-Pévèle au km 211, et le Carrefour de l’Arbre, km 242, et dernière véritable chance pour faire la différence.

En cas d’arrivée au sprint, la stratégie peut être compliquée sur la piste de Roubaix où il faut savoir jouer du vent, du bon braquet, et du bon démarrage au bon moment. Après 258km de course à se faire secouer comme un cocotier, pas toujours évident de conserver la lucidité nécessaire à la conduite d’un sprint victorieux.

Bref, Paris-Roubaix, c’est toujours compliqué et il faut un peu de chance pour réussir, c’est clair.

Les favoris

Pour les favoris, simple comme bonjour dans le cyclisme moderne.

Tadej Pogacar en premier lieu, surpuissant, tous les autres sont des cadets, mais qui s’est quand même lancé un sacré défi sur cette première participation pour lui. Respect pour cela, il forge ses saisons « à la Merckx », présent sur Milan SanRemo en début de campagne comme en Lombardie en octobre.

Pogacar peut-il gagner dimanche? Bien sûr! Il a de belles bases en cyclo-cross, et possède la puissance requise. Il l’a d’ailleurs déjà montré lors d’un récent Tour de France, alors que l’étape du jour reprenait plusieurs secteurs pavés de Paris-Roubaix.

Quelle tactique adoptera-t-il sur sa première participation à l’Enfer du Nord? Partir de loin pour anticiper et rester à l’abri des chutes collectives? Attendre au dernier moment et produire un seul, gros effort?

Son équipe pourra l’épauler en tout cas, notamment avec les Nils Politt, Tim Wellens et Florian Vermeesch. Ce dernier a déjà terminé 2e de l’épreuve d’ailleurs (en 2020).

Espérons-le remis de son petit rhume, Mathieu Van Der Poel est l’autre épouvantail, et il dispose d’une bonne équipe à ses côtés.

Vainqueur sortant, MVDP avait roulé à 47,8 km/h de moyenne l’an dernier vers Roubaix. Hallucinant!

MVDP est probablement revanchard de dimanche dernier où il s’est fait larguer « à la régulière » par Tadej. On sait Mathieu orgueilleux, il saura se servir de son expérience dimanche dernier pour se motiver dimanche. Si c’est humide, il aura l’avantage sur les portions pavées.

À surveiller de très, très près, les Wout Van Aert, Fillipo Ganna, Stefan Kung, Jasper Stuyven et Mads Pedersen. Aucun d’eux n’a gagné à Roubaix à ce jour.

Pour battre les deux autres, il faudra peut-être anticiper dans le final, et espérer que Tadej et Mathieu se « neutraliseront » en duo sur la base de « à qui la chasse? ».

Sur les bases de dimanche dernier sur le Ronde, avantage Wout et Mads pour être devant avec les deux autres terreurs.

Tout le reste est de la chair à canon.

Pour les Canadiens au départ, espérons que Guillaume Boivin puisse le faire. Ennuyé récemment par des pépins santé, c’est encore la faute à pas de chance pour cette classique où il a brillé par le passé.

À la télé

Au Québec, c’est FloBikes. J’exècre.

Perso, mon bon plan, c’est le VPN puis France Télévision, pour bénéficier des commentaires d’Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert, Marion Rousse et toute l’équipe, y compris sur motos embarquées.

Dans les cordes, l’industrie du vélo?

Colnago V4RS monté en Dura-Ace 12v, roues Partington R-Serie: 26,900$.

Kawasaki Ninja ZX-10R KRT Edition 2025: 21, 449$.

Je suppose que vous voyez où je veux en venir.

Pour moi, c’est clair, l’industrie du vélo a perdu tout sens des réalités et dans ce contexte, vivra une autre année très difficile du côté des ventes. Tant du côté du neuf, que de l’usager d’ailleurs.

L’industrie du vélo a été dopée depuis 10 ans par de nombreux facteurs: arrivée des freins à disque sur les vélos de route, qui a exigé de tous les amateurs – sauf moi! – de changer de cadre pour satisfaire aux besoins des disques, arrivée du gravel bike, arrivée du fat bike, et enfin pandémie de Covid-19 où, privés de la capacité de voyager, de nombreux consommateurs ont investi dans des biens de sports et loisirs en 2020 et 2021.

Durant toutes ces années, disons 2015 à 2021, les prix ont littéralement explosé notamment chez les grands fabricants présents en World Tour. Autrement dit, beaucoup sont passés à la caisse.

Ce n’est toutefois pas tout le monde qui peut acheter chaque année un vélo neuf oscillant entre 15 et 25,000$.

Et ce n’est pas tout le monde qui voudra acheter un vélo usager à 8,500$.

Du coup, l’industrie du vélo s’essouffle depuis deux ans, et les fabricants multiplient les coups d’éclat pour se maintenir, proposant aujourd’hui de « l’exclusif », du hors norme, pour encore et toujours tenter le cyclisme lamba d’investir dans un vélo certes à 20,000 euros, mais unique.

En gros, plus que jamais, on se doit de vendre du rêve, comme Ferrari ou Maserati le fait depuis des décennies.

Autrement dit, en achetant un Colnago Y1RS, vous n’achetez plus un vélo: vous achetez une identité. Celle du champion du monde, celle de l’exclusivité et de la distinction.

Le bel objet pour sortir du rang.

Le rôle des « influenceurs », ces mercenaires de la vente, sans foi ni loi, vantant aujourd’hui tel produit et le lendemain son concurrent pour seule considération qu’ils y retirent un bénéfice personnel, est dans ce contexte très important, car ils deviennent l’interface entre le produit et vous.

Seule carte à jouer qui reste à une industrie qui s’essouffle, je pense que cette stratégie fera son temps, et que les lendemains seront encore plus difficiles pour l’industrie du vélo.

Perso, ca fait longtemps que j’ai décroché, refusant de me soumettre aux marques « main stream » (on voit actuellement où ca mène…) et surtout, refusant de payer des prix que je juge totalement irréalistes et irresponsables. Ca ne vaut tout simplement pas le prix demandé. Je préfère m’abstenir.

Fort heureusement, il y a des fabricants qui gardent les pieds sur terre. Comme Cycles Marinoni par exemple, un fleuron du Québec qui continue de proposer des vélos haut de gamme à prix raisonnables et justes, loin des effets de mode passagère et de World Tour. Discret, mais c’est chez eux qu’on retrouve aujourd’hui l’authenticité (rare).

Loin des « 2% improvement » qu’on ne distingue plus d’une année à l’autre, loin des campagnes de marketing qui s’adressent à des béotiens du vélo, loin des marginal gains qui ne sont que poudre aux yeux.

Bref, il est temps pour nous consommateurs de prêter attention. De s’intéresser aux vraies affaires, pour cesser de se faire entuber par une industrie passée maître dans le marketing. On sous-estime le pouvoir de nos décisions lorsque vient le temps d’acheter.

Trump et ses tarifs

Le pire pour l’industrie du vélo est peut-être à venir en 2025: Trump et ses tarifs.

Déjà, pour certaines compagnies américaines présentes en WorldTour comme sur la Coupe du Monde de Mtb, l’inquiétude doit être grandissante, notamment devant la réaction anti-américaine d’une partie des consommateurs à l’extérieur des États-Unis.

La revanche des petits fabricants? Achetez local!

Avec des prix qui pourraient encore gonfler pour le main stream, qui pourra encore s’acheter un vélo (WorldTour) neuf au cours des prochains mois, compte tenu qu’il faut aussi assumer des hausses probables du paiement de l’hypothèque ou loyer, de la nourriture et d’autres besoins de base?

Toujours une affaire de globules

Devant les performances toujours plus ahurissantes de certains coureurs professionnels, il est légitime de se poser des questions.

Thomas Voeckler lui même se pose les mêmes!

Dans le registre, j’ai acquis l’intime conviction que rien n’a changé depuis les années 1990, soit il y a 40 ans: il s’agit toujours, et plus que jamais, d’une course aux globules.

La récente (2024) affaire au monoxyde de carbone nous confirme en effet que dans le cyclisme professionnel, la clef, c’est d’oxygéner son sang: plus d’oxygène transporté aux muscles, c’est plus d’efficacité sur la durée, moins de toxines, moins d’acide lactique, un rendement optimisé sur le long terme.

Du coup, on continue de chercher tous les moyens possibles et imaginables pour mieux oxygéner l’organisme.

Le monoxyde de carbone, c’était pour reproduire n’importe où les effets d’un entrainement en altitude. Le principe, simple: en inhalant du monoxyde de carbone (très dangereux par ailleurs, donc sous supervision technique et médicale que seules les équipes les plus riches peuvent s’offrir), on force l’organisme à secréter de l’EPO, donc plus de globules rouges.

Moins cher qu’un séjour de six semaines à Tenerife…

Pour d’autres, comme Wout Van Aert récemment, on n’y coupe pas: Tenerife demeure un incontournable. Ou Livigno. Ou Val d’Isère.

Par tous les moyens, il faut augmenter le transport de l’oxygène. On n’y coupe pas.

À cela, ajoutez peut-être le dopage de l’hémoglobine et vous avez un cocktail surpuissant.

Je lis, je m’informe, je tente de comprendre, et j’en suis là. Le constat d’abord que la chasse aux globules est plus que jamais le nerf de la guerre dans le cyclisme, mais aussi le constat que la lutte contre le dopage dans ce sport s’est éteinte, notamment faute d’argent. Circulez, y’a rien à voir.

Même dans les médias, on n’a plus les moyens d’un journalisme d’enquête qui, par définition, coûte cher. Les sponsors sont plus friands d’articles médias courts, trois paragraphes maxi, vendant les exploits des champions cyclistes d’aujourd’hui.

Que voulez-vous, aujourd’hui, il faut vendre Zwift, Woosh, Enve ou encore Richard Mille. Quitte à désinformer: ca serait les progrès de la nutrition. En gros, avalez 2x plus de glucides qu’avant et vous atomiserez tous vos records… Dois-je rappeler que Lance Armstrong pesait tous ses steaks, et que des cuisiniers dans les équipes cyclistes, ca ne date pas d’hier?

Ce qui me sidère le plus dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’efficacité des spins doctors pour faire avaler des couleuvres de désinformation au grand public.

Qui en redemande, aveuglément.

Ronde: cartouches à profusion!

Une fois de plus surpuissant, Tadej Pogacar a dominé de la tête et des jambes tous ses adversaires hier sur le Tour des Flandres pour aller chercher son 2e titre sur cette grande classique.

Son 8e monument en carrière. Eddy Merckx en a 19, dont 7 Milan SanRemo, quelque chose d’impensable dans le cyclisme moderne.

Ce qui m’a surpris le plus hier, c’est le nombre de cartouches que Pogi aura tiré dans les 55 derniers kilomètres: c’est pas compliqué, il a attaqué dans tous les monts!! Fort, vous dites?

Résistant un moment, Mathieu Van Der Poel a lui aussi cédé, mais deux éléments auront joué contre lui: un refroidissement contracté sur le GP E3 et l’ayant diminué ces derniers jours, ainsi qu’une chute plus tôt sur le Ronde. À ce niveau de compétition, ca ne pardonne probablement pas.

J’ai surtout aimé un Wout Van Aert très volontaire dans le final, malgré ses limites évidentes. Au rupteur dans toutes les bosses, il s’est battu chaque fois pour revenir, ne lâchant rien. Il aurait juste pu « utiliser » un peu plus ses coéquipiers par moment, mais bon.

Les deux Lidl-Trek étaient aussi limite dans les derniers kilomètres et manifestement, on a misé sur la pointe de vitesse de Mads Pedersen pour assurer une place sur le podium derrière l’extra-terrestre. Il n’y avait rien de mieux à faire.

Ganna 8e après un excellent Milan SanRemo, le dragster italien sera sur son terrain dimanche prochain vers Roubaix, attention à lui. Mention très bien également à Stefan Kung, qui lui aussi sera un coureur à surveiller dimanche prochain sur l’Enfer du Nord.

Pogi, le pari

La question de l’heure, c’est évidemment de savoir si Pogacar pourra remporter Paris-Roubaix et devenir le 12e coureur à faire le doublé Ronde-Enfer, le dernier doublé en date remontant à… l’an dernier avec Mathieu.

D’un poids plus léger, avec peu d’expérience sur les pavés, on pourrait penser que Pogi souffrira dans les roues des flahutes de gabarit, comme VDP, Van Aert, Kung, Ganna ou Pedersen.

Je crois qu’il n’en est rien.

Pogacar est sur-puissant, et il possède une certaine expérience en cyclo-cross. Habile sur un vélo, capable de choisir les bonnes trajectoires, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas s’imposer sur le vélodrome de Roubaix, seul de préférence. Il pourra également compter sur le soutien de son excellente équipe, Nils Politt en tête.

Quoi qu’il en soit, ca sera intéressant le week-end prochain avec ce match revanche entre VDP, Van Aert, Pedersen, Pogi et Ganna. Ils sont actuellement les meilleurs coureurs du monde.

Bis repetita sur le Ronde

Dimanche, la gran’ messe du cyclisme, le Tour des Flandres!

Les Flahutes seront de sortie, tout comme ces hordes de supporters sur le bord des routes, gavés de bières, de saucisses, de BBQ et que sais-je encore.

Toute la légende de ce sport cycliste, un moment unique dans la saison où passé et présent du vélo ne font qu’un.

Cette 109e édition se déroulera entre Bruges et Audenarde, 269 kilomètres (ouf!) d’un parcours exigeant, par delà les 19 monts pavés à franchir, dont le redoutable Koppenberg au km 224, cette sente étroite souvent franchie à pied par les coureurs.

Météo très clémente prévue, ce qui ne sera pas un facteur décisif dimanche: soleil et 13 degrés, un peu frais mais tout bon quand même. Autrement dit, la météo ne sera pas un facteur influent sur le résultat.

Les favoris

Pas compliqué, ils sont deux: Tadej Pogacar et Mathieu Van Der Poel, les deux épouvantails du cyclisme moderne.

Les autres sont tous des cadets, à la lumière du récent Milan SanRemo.

Et si Mathieu gagne, c’est les portes de la légende du cyclisme: il deviendrait le seul coureur à avoir remporté quatre Ronde, excusez-du-peu.

Nul doute que la motivation sera très présente chez le coureur néerlandais dimanche, fort de sa victoire éclatante sur Milan SanRemo. En confiance, surpuissant, à l’aise en cyclo-cross comme sur les pavés, il amorce ce Ronde avec la pancarte dans le dos.

Une première, le triplé, est même envisageable: Milan SanRemo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix la même année! Pourquoi pas, là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

Tadej Pogacar, déjà vainqueur du Ronde en 2023, voudra pour sa part prendre sa revanche sur Mathieu, après un Milan SanRemo où il aura tout tenté pour se débarrasser du gêneur néerlandais.

Les autres? Il y a bien Wout Van Aert, sur-doué s’il en est, pour essayer de tenir la roue des deux autres jusque l’arrivée. À voir.

Mads Pedersen aussi, qui lui aura la carte du sprint à jouer. Son but sera de tenir sans se dévoiler, puis de surgir, s’il le peut, au bon moment.

Les Biniam Girmay, Neilson Powless, Michael Matthews, Tiesj Benoot, Matteo Jorgenson, Joshua Tarling, Matteo Trentin et Jasper Stuyven seront évidemment à garder à l’oeil, mais pour tous ces garçons ca sera compliqué quand Tadej et Mathieu décideront d’envoyer du lourd.

Un seul Canadien au départ pour Israel – Premier Tech, Riley Pickrell, seul sa mère le connait.

La Jumbo-Lease a Bike ridiculisée!

Après une grosse saison de ski de fond où j’étais totalement (physiquement et mentalement) investi, j’essaie de reconnecter avec le monde du cyclisme, notamment professionnel.

J’essaie aussi de procéder à un ménage de La Flamme Rouge, toujours en cours. Des pourriels polluent encore le site quotidiennement, que je gère. D’ici peu, j’espère un retour au « service normal » selon mon expression, avec ces pourriels contenus.

Ceci étant, je ne vous cache pas apprécier beaucoup ce sport du ski de fond, étant très heureux sur mes skis. Et les résultats suivent.

Ceci étant, la course Dwars Van Vlaanderen d’hier m’a permis de sentir la passion du cyclisme me (re)gagner un peu, après un Milan San Remo sur lequel je voulais écrire mais ne trouvant pas l’inspiration pour commenter ce qui m’apparait être un cyclisme que je ne comprends plus.

C’est pas compliqué, et pour faire simple, on n’avait pas vu hier des coureurs se ridiculiser autant dans un final que depuis le Omloop Het Nieuwsblad 2015, ou Ian Stannard (Sky) avait mouché trois Quick Step dont nul autre que Tom Boonen.

Et à l’époque, les trois coureurs Quick Step avaient cependant eu la présence d’esprit d’essayer de se débarrasser du « gêneur » Stannard AVANT le sprint final, donc en l’attaquant à tour de rôle dans les derniers kilomètres.

Hier, niet. Les trois Jumbo-Lease a Bike ont amené Neilson Powless (EF Education) dans un fauteuil jusqu’aux 300 mètres.

Un gros risque. Un TRÈS gros risque.

Quand tu es trois devant, dont une grosse pointure et excellent sprinter, il me semble que ca ne prend pas un doctorat en science cycliste pour gérer le final: les deux autres puncheurs (dont le vainqueur sortant!) attaquent à tour de rôle pour se débarrasser du gêneur, et tu laisses ton sprinter dans sa roue. Et si ca ne marche pas, ben tu t’assures que 1) le gêneur produit des efforts dans le final et 2) que ton sprinter, frais, pourra le déposer aux 300 mètres.

Hier, niet. Aucune attaque. On t’amène Powless vers l’arrivée, lui qui n’en demandait pas tant, et on loupe le sprint.

La cata.

À ce niveau de professionnalisme, lamentable.

J’espère qu’il y a du monde qui se sont fait remonter les bretelles hier soir au debrief de la Jumbo-Lease a Bike, sans égard au statut.

Petit respect cependant à Wout Van Aert qui a pris ses responsabilités après la course, assumant (publiquement) seul l’échec retentissant de son équipe Jumbo-Lease a Bike.

Trop confiant Wout après un séjour en altitude et une grosse envie de gagner, à trois jours du 2e monument de la saison, le Tour des Flandres. C’est lui qui avait dicté la tactique de ce final, estimant certain que si Benoot et Jorgenson l’amenaient au sprint, il ne pouvait pas être battu.

Sauf que.

Il est vrai qu’une victoire de Wout hier lui aurait permis d’envoyer un message important aux deux autres épouvantails du cyclisme (plutôt « extra-terrestres » sur-vitaminés) que sont Tadej Pogacar et Mathieu Van Der Poel: « les mignons, je suis aussi de retour et je serai là pour la gagne dimanche prochain« .

Bref, on revient à la base, c’est à dire Cyclisme 101, et c’est consternant de voir qu’à ce niveau de professionnalisme, ils loupent encore l’examen final.

Ce qui me fait conclure que je ne comprends décidément plus le cyclisme que je vois depuis quelques années, compliquant considérablement ma capacité d’entretenir ce site La Flamme Rouge.

Un petit réconfort: je constate que je ne suis pas le seul à ne pas comprendre le cyclisme d’aujourd’hui, Thomas Voeckler lui-même ayant donné dans le même registre très récemment… Il se passe des choses que je me m’explique pas. Mais… roulez y’a rien à voir, il est pas beau le vélo avec tous ces records de Lance Armstrong et Marco Pantani méga-dopés, battus (que dis-je, pulvérisés!) récemment dans les cols?

Le ménage!

Alors que la saison cycliste professionnelle en Europe est bien reprise, La Flamme Rouge est en mode « ménage », des amis m’ayant indiqué que le site était actuellement pollué par nombre de commentaires totalement indésirables.

Je tiens à m’excuser auprès des lecteurs de ce site, le manque d’assiduité des derniers mois, alors que je suis investi dans une saison de ski de fond intense, ayant entrainé des dérives.

D’ordinaire, le filtrage des commentaires était une activité quotidienne que je reconnais avoir négligé au cours des dernières semaines. Du coup, j’en paye le prix.

Le ménage est en cours, et au passage, certains commentaires tout à fait légitimes ont pu être placés au chapitre des « indésirables » bien malgré moi. Quant on a à traiter plus de 4000 commentaires « en modération », j’ai dû prendre les grands moyens!

L’avenir de ce site? Pas mort! Le ski de fond occupe une partie encore grandissante de ma pratique et de ma passion, mais doucement, le cyclisme reprend son intérêt, à mesure que la saison des Classiques approche. Et puis, il y a aussi des objectifs cyclistes personnels cet été en Europe, donc tout n’est pas perdu!!

Mais chaque chose en son temps; d’abord faire un bon ménage de ce site, peut-être un petit coup de modernisation, et puis ca sera reparti mon kiki.

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