Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 1 of 349

Le Tour de l’actualité (Prise 2)

Merci aux lecteurs ayant commenté mon analyse de la dernière étape du Tour de France féminin. J’avais perdu de vue que Rooijakkers avait en effet deux secondes d’avance sur Vollering au départ de cette dernière étape, invalidant totalement mon analyse de la tactique usée durant cette course. Mea culpa! Je rediffuse aujourd’hui le même Tour de l’actualité, mais avec des corrections quant à la tactique sur cette dernière étape. Avec en prime un ajout pour couvrir cette 5e étape de la Vuelta!

Ca fait une pige qu’on n’a pas fait un petit Tour de l’actualité!

1 – 4 secondes. C’est l’écart à l’arrivée du Tour de France féminin entre Kasia Niewiadoma et Demi Vollering au terme d’une course qui aura duré une semaine complète.

Ca rappelle presque les 8 secondes entre LeMond et Fignon en 1989, sauf que cette fois-ci le scénario s’est déroulé sur les pentes de l’Alpe d’Huez.

Et sur une étape un peu rocambolesque si vous voulez mon avis, où les erreurs tactiques ont été nombreuses. La course aurait pu basculer bien autrement!

D’une part, Niewiadoma doit probablement sa victoire finale à… Lucinda Brand, gros moteur et spécialiste du cyclo-cross. Brand s’est mise à la planche du bas de la descente du Glandon jusqu’au pied de l’Alpe d’Huez, soit disant pour replacer sa leader Gaia Realini.

Sauf que Realini jouait déjà au yo-yo sur les dernières rampes du Glandon, et si elle avait eu les jambes pour la gagne, elle aurait accompagné Vollering et Rooijakkers dans l’échappée… Un peu léger comme justification.

Deuxièmement, je n’ai pas compris la tactique de Rooijakkers: tu te retrouves devant avec Vollering, les deux pouvant distancer la leader et aspirer à gagner le Tour au complet. La bonne entente était évidemment « on collabore pour distancer pour de bon Kasia, et on s’explique à la pédale par la suite« . Au lieu de ça, Rooijakkers ne collabore pas, ni dans la vallée, ni dans l’ascension de l’Alpe d’Huez. Vollering s’est plaint du manque de collaboration de sa partenaire d’échappée une fois l’arrivée franchie.

La bonne tactique était évidemment de collaborer: au moins tu as une chance de remporter l’épreuve, et au pire tu fais deux. Au lieu de cela, Rooijakkers termine 3e du général ; une place de 2 vaut mieux qu’une place de 3, non?

Ou alors, c’est que Rooijakkers n’avait vraiment aucune confiance en ses moyens du jour, son calcul étant « si je collabore et m’épuise, je prends le risque de me faire larguer complètement, voire rattrapée par Kasia derrière » ? Difficile à croire quand même à ce niveau.

Enfin, je n’ai pas compris pourquoi Muzic a fait les bonifs à Niewiadoma sur la ligne de l’Alpe d’Huez: faut qu’on m’explique là.

Plusieurs lecteurs de ce site ont pointé vers le transfert probable chez FDJ-Suez de Vollering l’an prochain… si je n’ai rien vu de signé officiellement pour le moment, alors en effet, vous avez raison: le sprint de Muzic sur Kasia aurait simplement pu être pour donner le maximum de chance à Vollering de remporter le général, cadeau de bienvenue dans l’équipe. Et cela voudrait aussi dire que la signature de Vollering chez FDJ-Suez est plus que probable voire confirmée désormais!

2 – Alaphilippe et Tudor. Surprenant quand même!

Mais les Suisses sont riches, et Alaphilippe aura probablement négocié un bon salaire, malgré qu’il ne soit probablement pas à la hauteur de ce qu’il touchait chez Soudai-Quick Step.

Sûr que chez Tudor, Alaphilippe, 32 ans, prend des risques.

En premier lieu de ne pas courir le Tour l’an prochain. Ca serait la 2e fois en deux ans. Dommageable.

Tudor doit en effet obtenir une wild card d’ASO pour participer au Tour l’an prochain. Sont en compétition avec Uno-X et… Total Énergies, l’autre formation qui était pressentie pour Olaf.

Ce n’est pas la première fois qu’un coureur de premier plan tente l’aventure d’une formation plus modeste, mais qui aspire au World Tour.

Déjà, on se rappellera l’aventure malheureuse de Stephen Roche chez Fagor en 1988. Merckx chez Fiat avant ca.

Perso, j’ai toujours pensé que l’attrait c’est aussi de préparer sa reconversion.

Chez Tudor, Alaphilippe sera un gros poisson dans un petit bocal mais avec le contrat de développer le bocal, donc beau défi sans trop de pression, car tout ne dépend pas de lui.

Et surtout, il peut aspirer, une fois la retraite venue d’ici 3-4 ans, de se reconvertir au sein d’une formation qu’il aura pu contribuer à développer.

Ce défi n’était pas évident chez Total Énergies et Bernaudeau, une équipe déjà très mature.

Et en Suisse, il aura moins de pression côté résultats qu’au sein d’une équipe française.

3 – Tour de l’Avenir. Incroyable mais vrai, le Canada y a une équipe! On doit le saluer. Et en son rang, un certain Michael Leonard, 20 ans seulement, et déjà vainqueur de la première étape contre-la-montre autour de Sarrebourg. Après de grâves pépins santé cette année, Léonard a déjà justifié, sur ce Tour de l’Avenir, pourquoi il est déjà chez Ineos.

4 – Vuelta. Wout Van Aert vainqueur au sprint hier, il a finalement retrouvé ses bonnes jambes. Maillot de leader en bonus.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a du beau monde sur cette Vuelta.

Sepp Kuss (le vainqueur sortant) et Cian Uijtdebroeks chez Jumbo. Joao Almeida, Pavel Sivakov, Adam Yates et Brandon McNulty chez UAE. Carlos Rodriguez chez Ineos. Mikel Landa chez Soudai-Quick Step. Ben O’Connor chez AG2R-Decathlon. Primoz Roglic chez Bora-RedBull. Mike Woods chez Israel-Premier Tech. Richard Carapaz chez EF Education First. Enric Mas chez Movistar. David Gaudu pour la Groupama-FDJ. Antonio Tiberi chez Bahrain. Guillaume Martin chez Cofidis.

Gageons que Jumbo-Lease a Bike a la pression après avoir été mouchée sur les deux premiers grands tours cette saison, alors que l’équipe avait remporté les trois grands tours la saison dernière. Gros contrat pour Kuss à la lumière de l’opposition.

Pour la gagne, difficile de dire mais j’aime bien la condition actuelle d’un Joao Almeida et la puissance de son équipe UAE.

5 – Vuelta bis. Victoire hier de Primoz Roglic sur les pentes très inégales et pentues du Pico Villuercas au terme d’une étape accidentée qui a vu un petit groupe regroupant les principaux favoris se disputer la gagne. Coup double également: victoire d’étape et maillot de leader!

Il faisait chaud sur la Vuelta hier, et ces 170 kilomètres ont mis les coureurs à rude épreuve. Une étape qui laissera des traces dans les organismes.

Roglic rassure donc sur cette Vuelta, après son abandon sur chute lors du Tour de France en juillet dernier. Il faudra compter sur lui.

Il faudra aussi compter sur Joao Almeida, je l’écrivais hier dans la première version de ce Tour de l’actualité. Le coureur portugais est bien, très bien même, et pointe désormais à huit petites secondes de Roglic au général.

Mais la Vuelta est encore longue, alors les enseignements du jour viennent probablement davantage de ceux qui n’ont pas réussi à résister hier sur la dernière ascension.

Je pense à Sepp Kuss, qui perd 28 secondes. Pas grand chose certes, espérons que sa condition est croissante pour la suite.

McNulty, O’Connor, Yates, Carapaz, Uijtdebroeks et Martin terminent à une minute ou plus, ils sont ceux qui perdent le plus hier. Si certains d’entre eux ne jouent peut-être pas le général mais plutôt les lieutenants de luxe, le débours est important si tôt dans la course.

Terminant avec plus de 3min30 de retard, Woods a quant à lui clairement indiqué hier que ce seront les victoires d’étape qu’il visera. Et ca ne surprendra personne.

Parmi les surprises du jour, mais en est-ce vraiment une, la très belle perf du jeune coureur américain Matthew Rittitello, 22 ans et 6e de l’étape. À ce niveau, c’est très bien pour Israel-Premier Tech.

Ce Lennert Van Eetvelt est également surprenant à 23 ans. Déjà vainqueur en début de saison du UAE Tour, il confirme sur cette Vuelta de belles qualités de grimpeur.

Et chose certaine, c’est Vincent Lavenu qui doit se féliciter d’avoir recruté un certain Félix Gall en 2022, c’est lui qui obtient actuellement les meilleurs résultats cette saison sur les grands tours pour AG2R-Décathlon. Rappelons aussi que Ben O’Connor quittera l’équipe en fin de saison pour rejoindre les Australiens de Jayco-AlUla.

Cyclisme aux JO: « tout le monde y a droit et ça, c’est chouette »

Des JO exceptionnels.

La France peut aujourd’hui être très fière des JO qu’elle a livré au monde entier.

En un mot, ces JO nous ont fait vibrer. De A à Z. C’est à dire de la cérémonie d’ouverture, exceptionnelle dans son originalité selon moi, à la cérémonie de clôture, elle aussi nous réservant quelques surprises.

Surtout, ces JO de Paris ont montré qu’il était possible de faire différent: la mise en valeur de sites exceptionnels (le Grand Palais, Versailles, le Champ de Mars, Montmartre, etc.), des stades mais pas que, une ambiance du tonnerre, l’efficacité, tout a été parfait. La France en a mis plein la gueule, et aux Français d’abord.

Divisée ces derniers mois la France, déchirée même, entre crises politiques, crises économiques, crises sociales, on a l’impression que la France ressort de ces JO comme un pays conquérant, ayant montré aux yeux du monde ce qu’elle peut faire de mieux. Exit le Front populaire, exit les réformes des retraites, le pouvoir d’achat, l’immigration, pour deux semaines la France a fait vibrer le monde, Léon Marchand en tête de liste. La France a ses problèmes comme tout le monde, mais dans l’art de vivre, l’art d’émouvoir, on fait difficilement mieux.

Et pour moi, c’est l’épreuve de cyclisme sur route qui a été l’apothéose de ces JO enivrants d’un bout à l’autre.

Un succès populaire ahurissant, surtout dans Belleville autour de Montmartre, où de mémoire d’homme on n’avait pas vu pareille ambiance. Le cyclisme a ceci de particulier qu’il demeure, par sa nature, proche de ses athlètes et héros, qui sont au contact de la foule en tout temps. Que voulez-vous, on ne peut pas installer des barrières sur 270 kilomètres de course…

Je me souviendrai longtemps de ces épreuves de cyclisme sur route, de cette arrivée au Trocadero, Remco triomphant avec en arrière-plan la Tour Eiffel dans toute sa splendeur. Remarquable. Le passage dans Belleville, sur cette butte Montmartre, était quelque chose. Unique. Le cyclisme professionnel serait bien avisé d’y retourner chaque année, pour une grande fête populaire déjà garantie; pourquoi ne pas ressusciter ce magnifique « Trophée des grimpeurs », édition Montmartre, dès l’an prochain?

Quoi qu’il advienne, ce n’est pas compliqué: il restera un « avant » les JO de Paris, et un « après » les JO de Paris. Bonne chance à ceux qui suivent pour faire mieux…

Aujourd’hui, alors que le monde retrouve une certaine normalité et que les enjeux désolants seront remis au premier plan, alors que les ténèbres reviendront assurément, la France peut être très fière d’avoir offert au monde entier ce qui demeure sa signature: ses Lumières, tout simplement.

Jumbo-Lease a Bike: A True Renaissance

Intéressant vidéo sur l’expérience de l’équipe Jumbo-Lease a Bike sur le récent Tour de France.

Phil Liggett: bon débarras

J’ai beaucoup aimé Phil Liggett comme animateur des courses cyclistes professionnelles dans les années 1980 et 1990.

Ses propos, parfois teintés de lyrisme et faisant souvent référence à l’histoire du sport, étaient justes, informés, et pertinents. Il m’a fait vibrer alors que je découvrais le cyclisme professionnel.

Puis tout a dérapé avec Lance Armstrong.

Phil Liggett a alors perdu toute objectivité, toute éthique de travail, pour devenir un laudateur naïf des exploits pourtant suspects – c’était documenté – de l’Américain.

N »hésitant pas à accepter de voyager dans le jet privé d’Armstrong, il s’est fait avoir par ce dernier qui avait besoin de la voix de Liggett pour magnifier son culte, et engranger des millions en pub. Le système Armstrong.

Plutôt que de rester un observateur éclairé du cyclisme comme d’autres animateurs comme Bertrand Duboux, Liggett est devenu un pion du système, manipulé et manipulant les foules.

J’ai totalement décroché. Phil Liggett a très mal fait son travail. Pire, il ne l’a jamais vraiment avoué, au contraire d’autres comme Pierre Foglia.

Alors qu’il annonce sa retraite prochaine et que les JO de Paris sont ses derniers, je ne m’ennuierai pas de cet animateur partial, biaisé et manquant d’éthique de travail. Bon vent.

Gee, le récit sur le Tour

Le Canadien Derek Gee, tout juste 27 ans, a réalisé un Tour de France remarquable, terminant 9e du général et ratant la victoire d’étape de très peu sur la 9e étape autour de Troyes et ses chemins blancs.

Beau vidéo de l’équipe Israel-Premier Tech relatant l’expérience de Gee sur ce Tour de France.

Je souligne également le très beau maillot de champion canadien que portera Michael Woods sur les prochains mois en WorldTour. Woods a lui-même contribué au design du maillot original, s’inspirant des maillots de… Donavan Bailey et de l’équipe canadienne de hockey en 1987 lors de ses matchs contre la Russie.

Ca change un peu du traditionalisme, et on souhaite que Cyclisme Canada s’en inspire car après des décennies du design classique du maillot de l’équipe nationale, il est probablement temps de se renouveler un peu… beaucoup d’équipes nationales proposant des maillots originaux à chaque Mondiaux ou chaque Jeux Olympiques.

Tarling, ce phénomène

Il a 20 ans et pourrait devenir, demain, champion olympique du contre-la-montre sur le circuit de 33km de Paris.

Joshua Tarling est en effet sous-estimé selon moi dans les pronostics que l’on voit partout actuellement à propos de l’épreuve demain.

Selon ces pronostics, l’archi-favori est Remco Evenepoel, mais de l’avis de l’intéressé lui-même, la fatigue du Tour se fait ressentir. Si Pogi fumait la pipe sur les routes du Tour, c’est vrai que Remco a dû s’arracher à plusieurs reprises pour conserver sa 3e place du général.

L’autre épouvantail, c’est Filippo Ganna, recordman de l’heure en titre. Machine à rouler, grand et costaud, le circuit de Paris lui convient bien, même dans ses parties techniques.

Ganna et Evenepoel, podium certainement, mais attention à Tarling. Le parcours très roulant de Paris convient parfaitement à ces trois bestiaux. Ganna et Tarling feront parler la puissance brute, et Remco sera à 100 watts de moins mais à la même vitesse grâce à un aérodynamisme presque parfait.

Ca sera surtout intéressant de voir à l’oeuvre les coureurs sortant du Tour, et ceux qui étaient à la maison en juillet, comme justement Ganna et Tarling. Tous deux sont frais, et avec les techniques modernes d’entrainement, on peut débarquer sans compétition le jour J et être très performant.

Ganna a couru régulièrement jusqu’ici, enchainant Giro et début juillet, le Tour d’Autriche où il a remporté une étape.

Tarling n’a pas couru à ma connaissance depuis les Championnats nationaux de Grande-Bretagne fin juin, où il a remporté le chrono.

Les autres favoris, Gee compris

Quelques autres coureurs se disputeront une place dans les 5 premiers: Wout Van Aert, mais je n’y crois pas trop ni lui non plus d’ailleurs, Luke Plapp bien sûr, Stefan Kung lui aussi sur le Tour, et les deux coureurs américains Brandon McNulty et Magnus Sheffield.

À surveiller car ancien pistard et souvent titré dans l’épreuve de la poursuite par équipe, le Canadien Derek Gee, 9e du Tour. À l’aise dans les chronos, je pense que si une belle surprise survient demain, ca sera de son côté. Il faut y croire! Gee sera derrière les Evenepoel, Ganna ou Tarling, mais il peut être devant tous les autres.

3NERGY, une approche unique en boissons de l’effort

Bien connu dans le petit monde du cyclisme au Québec, Maxime Vives a récemment porté à mon attention une nouvelle gamme de produits diététiques de l’effort, les boissons 3NERGY.

L’intérêt?

Un concept assez unique: on peut personnaliser sa boisson, et la saveur également, question de répondre à ses besoins individuels en terme physiologique (capacité de digestion par exemple) et sportif, l’apport énergétique d’un effort bref et intense n’étant pas le même que celui pour un effort long par temps chaud, par exemple dans le cadre d’une cyclosportive.

Autrement dit, avec 3NERGY, on peut choisir comme base une boisson à sucre d’érable, à sucre de miel, ou avec maltodextrine. La tolérance gastrique de chacun à ces différentes formes de sucre étant variable, c’est un avantage indéniable, de même que la possibilité d’adapter la boisson au type d’effort: là où une longue cyclosportive de 3h ou plus nécessitera l’apport de la maltodextrine, des efforts plus brefs pourront nous orienter sur une boisson de l’effort à base de sucre d’érable, suffisant (inutile de surcharger la caisse, au risque de créer d’autres enjeux) et plus facile à digérer.

Un des concepts et avantage de 3NERGY se résume par ce graphique.

Toutes les boissons 3NERGY sont sans colorants, sans arômes artificiels, et sans succédanés de sucre, privilégiant des sucres naturels. Des choix véganes et sans gluten sont également disponibles.

Autre avantage appréciable, le choix des saveurs, assez original: banane, cannelle, figue, menthe pamplemousse, pêche, le tout disponible aussi par sachet individuel de 30 grammes, très très pratiques lorsqu’on est en déplacement et qu’on veut remplir ses bidons sans avoir à apporter un gros récipient de poudre énergétique dans le coffre de la voiture.

Les résultats du test

J’ai pu mettre à l’essai ces boissons au cours des deux derniers mois, question de les mettre à l’épreuve dans diverses conditions: temps chaud et humide, efforts courts et intenses, efforts plus longs et intenses, notamment une montée d’un col difficile en France, efforts longs d’endurance, et j’en passe.

TRÈS important, j’ai acheté ces boissons, et cet article est donc totalement de mon initiative, et totalement indépendant. D’une part La Flamme Rouge n’est pas un site d’influenceur, et d’autre part il s’agit d’une politique établie du site que d’être transparent sur ce point. Ma liberté de parler ou non de ces boissons était totale, et Maxime n’a eu aucune influence: je n’ai pas communiqué avec lui récemment, et il découvrira cet article en même temps que l’ensemble des lecteurs de ce site aujourd’hui.

Ma référence était mes deux autres boissons énergétiques habituelles, soit l’Hydrixir de la société française Overstim’s ainsi que la boisson EFS de First Endurance. L’Hydrixir est particulièrement intéressant sur des efforts longs, et l’EFS, très sucrée et plus difficile à tolérer d’un point de vue gastrique, très efficace sur des efforts très intenses et plus brefs, contenant notamment des BCAA.

Résultat? J’ai beaucoup aimé.

Surtout la saveur figue, une tuerie! Si tous les goûts sont dans la nature, j’ai raffolé de cette saveur même durant les efforts longs, et ne suis jamais parvenu à une sensation de saturation. Je vous la recommande fortement.

J’ai surtout apprécié la texture de la boisson à base de maltodextrine, plus douce et soyeuse, faite pour les efforts longs. Similaire à celle de l’Hydrixir d’Overstim’s, on sent un Ph plus neutre, ce qui est très important sur le long terme pour éviter les sensations d’écoeurement au sucre, et les aigreurs d’estomac. Ces boissons se supportent mieux également en cas de grande chaleur.

Je n’ai jamais senti de baisse de régime en utilisant les produits 3NERGY, comparativement aux autres, surtout sur des efforts plus longs.

Côté dilution dans l’eau, aucun problème, c’est pareil pour les trois produits et 3NERGY est aussi facile à préparer. On ajoute simplement de l’eau, et la poudre se dissout bien.

Comme pour l’EFS et l’Hydrixir, les boissons 3NERGY contiennent également des électrolytes, dont du potassium, du magnésium et du calcium, bien qu’en concentration différente des deux autres produits que j’utilise. Je n’ai pas eu de crampes à l’effort avec les trois produits.

Bref, je n’ai pas pu prendre en défaut les produits 3NERGY, et je ne peux pas en dire autant de bien d’autres produits sur le marché québécois, souvent trop sucrés et menant rapidement au phénomène d’écoeurement surtout par temps chaud, ou trop pauvres en calories, électrolytes ou autres comme les BCAA pour réellement soutenir les athlètes d’endurance comme ceux en cyclisme ou en ski de fond.

Seul point peut-être d’amélioration potentielle pour l’avenir, l’ajout, peut-être, de vitamines E, C et B6 (notamment), présentes dans certaines boissons comme l’Hydrixir, permettant notamment de lutter contre le stress oxydatif des efforts intenses en sports d’endurance. 3NERGY étant développé par et en collaboration avec des nutritionnistes, ils pourront veiller à évaluer la pertinence de cet ajout, du moins dans certains produits spécifiques aux efforts plus longs.

À prix compétitifs, les produits 3NERGY m’apparaissent donc comme une alternative intéressante au Québec à l’Hydrixir d’Overstim’s, impossible à trouver ici. La capacité de personnalisation de votre boisson 3NERGY est un réel atout, de même que l’approche avec les trois formes de sucres disponibles, répondant aux particularismes de chaque organisme. J’ai eu du plaisir à utiliser ces produits, n’ai eu aucun inconfort digestif à ce jour, aucun écoeurement au sucre sur des sorties plus longues par temps chaud, aucun manque d’énergie, et vous les recommande donc.

Faits au Québec, on trouve ces produits sur le site Internet de la société québécoise, ainsi que dans certains points de vente disponibles sur le site Internet également.

Trop fatigué, Pogacar?!

On a annoncé hier le forfait de Tadej Pogacar pour les JO de Paris dans une semaine.

Exit donc la course à la médaille d’or, Pogi restera chez lui.

Raison évoquée? Trop fatigué.

Really?

Vous avez vu Pogacar fatigué sur ce Tour de France vous?

Frais comme un gardon, il se baladait dans la Bonnette ou dans le col de Braus le lendemain, en dernière semaine.

Un coureur fatigué en fin de Tour ne gagne pas trois victoires d’étape en trois jours, les trois derniers de surcroit. Pogi a atomisé l’opposition sur le dernier chrono de Nice, terminant une minute de moins que tout le monde.

On vous(nous) prend pour des valises, des imbéciles de première. Une fois de plus.

La raison est, selon moi, toute autre.

Tadej Pogacar n’a tout simplement pas digéré l’exclusion de la sélection slovène pour les JO de sa conjointe, la cycliste Urska Zigart (27 ans). Elle avait pourtant dominé les championnats nationaux, remportant le titre sur route et le titre au chrono.

Pour Pogi et Urska, pas de doute possible: elle est bel et bien la meilleure cycliste slovène du moment.

La sélection slovène lui a préféré deux cyclistes, soit Urska Pintar (38 ans) et Eugenia Bujak (35 ans). Choix surprenant!

Alors la vérité probable, c’est que Pogi vient de dire à sa Fédé « vous laissez Urska à la maison, really? Ben fuck you d’abord, je n’irai pas faire briller les couleurs de la Slovénie à Paris moi non plus ».

Je n’ai personnellement aucun doute que la véritable raison est là, malgré ce que certains diront: « ce sont des professionnels après tout, bla bla bla ».

LA question est de savoir pourquoi la sélection slovène n’a pas retenu Zigart? Sportivement, le choix semblait évident. La raison doit être ailleurs: conflit de personnalité? Raison inavouable publiquement?

Chose certaine, ca ne semble pas être le beau fixe entre le clan Pogacar-Zigart et leur fédération de cyclisme.

Quoi qu’il en soit, on sait désormais que Pogi se comporte en patron, et qu’il ne faut pas l’écoeurer de trop. Le gus a de l’orgueil, et il faudra voir comment ca se décante pour les prochains Mondiaux à Zurich en septembre prochain.

Gageons que Urska fera partie de la sélection slovène pour ces Mondiaux!

Pogacar, mieux que Merckx

À 25 ans, Tadej Pogacar a signé hier sa 3e victoire sur le Tour de France.

Six victoires d’étape au passage, du jamais vu depuis Mark Cavendish sur le Tour 2009 (mais c’est un sprinter).

Surtout, Pogacar a réalisé hier le doublé Giro-Tour, un exploit rare dans le cyclisme.

Insolent de facilité, il gagne le dernier chrono de plus d’une minute sur son dauphin Jonas Vingegaard. Au général, il lui met plus de six minutes dans la vue.

Le Slovène a gagné toutes les courses auxquelles il a participé cette saison sauf une, 3e de Milan SanRemo.

Il remporte les Strade Bianche au terme d’une longue échappée solitaire. Solo aussi sur Liège-Bastogne-Liège. Sa victoire sur le Tour de Catalogne parait presque un accessit.

Il sera LE client de la course sur route des JO de Paris 2024 le 3 août prochain, sur 270 kilomètres.

Même s’il affirme « à 99% » qu’il ne sera pas au départ de la Vuelta, je demande à voir: il a semblé tellement facile dans la dernière semaine du Tour et au Giro qu’on a peine à imaginer qu’il ait tapé dans ses réserves. Pourquoi ne pas tenter de remporter les trois grands tours sur une saison, exploit jamais encore réalisé dans le cyclisme?

Chose certaine, Pogacar, il est en avance sur Eddy Merckx au même âge.

Surtout, il ne semble jamais « toxiner »: du premier au dernier kilomètre, même efficacité. Il était insolent de facilité sur les trois dernières étapes qu’il a remporté, et en particulier à Isola 2000 et à la Couillole. Par moment, j’avais l’impression qu’il faisait une sortie de récupération active. Tout le monde pète autour de lui, et il semble se balader sans souffrir.

Jamais vu ca dans le cyclisme en tout cas!

Payez-vous les images de Miguel Indurain – le dernier vainqueur de 5 Tours de France – à Hautacam en 1994: l’effort maximal est visible sur son rictus, tu souffres pour lui tellement ca semble faire mal. Pogi? Facile.

Pour le reste, je ne sais pas quoi vous dire: humainement possible? J’ai mes doutes, mais sans preuve outre le fait qu’on sait qu’il utilise la méthode au monoxyde de carbone, difficile d’aller plus loin. Les faits sont là: il explose tous les records établis fin 1990 – début 2000 par les plus grands dopés de l’histoire du sport cycliste.

Chose certaine, et principe, peu importe le nombre de jours ou la fréquence des « stages en altitude », le taux d’hématocrite ne peut dépasser 50%. J’aimerais bien savoir à combien évolue Pogacar, et surtout si ce taux a baissé durant le Tour, ce qui est physiologiquement attendu.

Victor Campenaerts avait lui choisi de faire… neuf semaines d’entrainement en altitude pour préparer ce Tour de France. Neuf semaines!

Gee rejoint Bauer et Hesjedal

Performance remarquable du coureur d’Ottawa Derek Gee à son premier Tour de France: top-10 (9e) au général! Fort, très très fort.

Gee est aujourd’hui le meilleur coureur cycliste canadien, point barre.

Surtout, Derek Gee rejoint Steve Bauer (4e en 1988) et Ryder Hesjedal (5e en 2010) comme les trois seuls cyclistes canadiens ayant pu entrer dans le top-10 du Tour de France.

À 26 ans, avec une telle caisse, il pourra encore progresser. Je suis certain que l’on verra Gee gagner de belles courses par étape plus tard dans sa carrière. Sa 6e place sur le difficile chrono Monaco-Nice alors qu’il fallait grimper à La Turbie puis passer au col d’Èze prouve qu’il termine bien ces trois semaines de course.

Pour Gee, la suite est une courte récupération avant de prendre le départ de la course sur route des JO de Paris le 3 août prochain, avec comme coéquipier un autre coureur d’Ottawa, Michael Woods.

Réflexions autour du Tour

1 – 100 de VO2max? La VO2max, c’est la mesure de la « cylindrée » des athlètes de haut niveau dans les sports d’endurance. Les cyclistes, les fondeurs, les triathlètes ont par définition une VO2max (très) élevée. On dit par exemple qu’en bas de 80 points de VO2max, impossible d’atteindre le peloton WorldTour chez les hommes.

À 90 de VO2max, c’est le niveau exceptionnel. LeMond à 92, Indurain et Kilian Jornet, le trail runner, dans ces eaux-là aussi. Le champion norvégien de ski de fond Bjorn Daehlie a été testé à 96 de VO2max, et Oskar Svendsen, un autre Norvégien mais en cyclisme celui-là, à 97,5 ml/kg/min à l’âge de 18 ans. Cette dernière valeur serait la plus élevée jamais enregistrée chez l’être humain.

On a récemment pu lire que Pogacar serait au-delà de 100 points de VO2max. Si cela est vrai, cela ferait de lui une véritable exception, un être humain totalement unique, et surtout un facteur de compréhension des performances qu’on voit chez lui tous les jours sur ce Tour de France.

Jusqu’ici, je n’ai pu que trouver des valeurs avoisinants les 89-90 de VO2max pour Pogacar. Pourquoi diable cacher les valeurs de puissance lors des étapes, ainsi que ces valeurs de VO2max?

À noter que Vingegaard aurait été testé à 97 de VO2max, ce qui ferait de son « moteur » le 2e plus élevé de l’histoire de l’humanité. Rappelons que Pogacar lâche « Vinge » sur ce Tour… De l’avis de Pogacar lui-même, ses chiffres de puissance enregistrés sur le Plateau de Beille serait ses plus élevés enregistrés jusqu’à ce jour dans sa carrière.

Ben dit donc, ca roule vite sur le Tour!!! Comme disait Lance sur les Champs, « I am sorry you can’t dream enough…« .

2 – Le vert. Belle compétition pour le maillot vert entre Girmay et Philipsen, qui n’ont que 33 points d’écart dans cette course.

Le hic, c’est qu’il ne reste que des sprints intermédiaires d’ici l’arrivée à Nice pour marquer des points. Du coup, Biniam devrait rester en vert jusqu’à Nice, sans trop de mal puisqu’il grimpe mieux que son rival belge.

Aucune arrivée au sprint ne restant sur ce Tour, les sprinters ont commencé à dégager de l’épreuve hier, avec les abandons de Sam Bennett, Fernando Gaviria et Phil Bauhaus.

3 – Les Canadiens. Sont plus que deux, Boivin ayant abandonné depuis un moment déjà.

On a vu Hugo Houle assez actif hier en début d’étape pour se glisser dans des coups, bien. Sa meilleure – et dernière – chance c’est aujourd’hui jeudi sur la route vers Barcelonnette.

Je pense également que Derek Gee joue le général, et qu’il a délaissé les rêves de victoire d’étape. Actuellement 9e du Tour, c’est vraiment remarquable mais Buitrago, sa bête noire puisque ce petit colombien l’avait déjà privé d’une victoire d’étape sur le Giro l’an dernier aux Tre Cime di Lavaredo, n’est qu’à 20 secondes de lui au général. Pour Gee, les prochains rendez-vous sont vendredi, samedi et dimanche pour préserver un top-10 sur ce Tour.

Et une belle rallonge salariale par la même occasion!

4 – Vrai, pas vrai? Pogacar qui déclare il y a deux jours ne jamais avoir entendu parler de l’inhalation de monoxyde de carbone, puis hier qui confirme utiliser cette méthode, rien pour nous rassurer sur la sincérité du coureur slovène et de son entourage chez UAE. On nous prend encore vraiment pour des imbéciles.

Ce que je peux vous assurer, c’est qu’on ne met pas Pantani à plus de 3min30 sur le Plateau de Beille à l’eau claire.

5 – Soir de première. L’Érythrée victoire d’étape, une première sur ce Tour, ca c’est fait.

Avec Richard Carapaz hier, l’Équateur victoire d’étape, ca c’est aussi fait sur ce Tour.

Un Tour de première pour le cyclisme « mondialisé », un thème si populaire dans le monde du cyclisme dans les années 1990!

6 – Comment gagner? C’est LA question qui tue: comment Vingegaard peut-il gagner ce Tour de France, ou alors Remco?

On a vu les Jumbo-Lease a Bike prendre la course en main sur quelques étapes récentes, à ma grande surprise: d’ordinaire, c’est à l’équipe du maillot jaune d’assumer le poids de la course.

En prenant ainsi le contrôle de la course, Jumbo n’aide-t-elle pas l’équipe UAE et son leader Pogacar, qui n’ont qu’à suivre puis flinguer en temps opportun?

Quelle(s) stratégie(s) mettre(nt) en place si tu es le directeur sportif de la Jumbo ou de la Soudal-Quick Step, et considérant qu’il y a un chrono le dernier jour autour de Nice?

Perso, je laisse d’abord tout le poids de la course sur UAE. Qu’ils se démerdent!

Secondo, je joue si possible l’alliance des deux équipes actuellement 2e et 3e du général, visant placer le duo Jorgenson/Landa devant sur une étape, forçant ainsi UAE à rouler derrière. Comme à la pédale Pogacar est en principe le plus fort, tu ne veux pas attendre le chrono de Nice. Tu veux provoquer des choses sur l’étape de jeudi, vendredi et samedi, quitte à utiliser n’importe quel terrain propice: la bordure, le sprint intermédiaire, le petit col, voire la stratégie de partir de loin, quitte à faire un « va-tout ».

Chose certaine, des coureurs comme Landa, Rodriguez, Ciccone, Jorgenson voire Gee sont peut-être ceux qui pourront foutre un joyeux bordel dans ce Tour de France sur les trois prochains jours.

Un rapport accablant pour Cyclisme Canada

J’ai publié sur ce site depuis environ 10 ans quelques articles dénonçant l’inaction voire l’incompétence de Cyclisme Canada à plusieurs égards, surtout en lien avec le développement et le soutien du cyclisme sur route au Canada.

Ces articles étaient instruits de diverses sources crédibles. Je ne fais aucun compromis sur la qualité de l’information qu’on retrouve sur ce site.

Depuis, d’autres ont confirmé mes propos, notamment le coureur cycliste professionnel Hugo Houle.

C’est pas compliqué, aujourd’hui Global Replay Bridge The Gap fait bien davantage pour soutenir le cyclisme au Canada que Cyclisme Canada lui-même, pourtant la fédération officielle.

Comprenez-moi bien: je ne tire aucun plaisir à dénoncer Cyclisme Canada, seuls le développement et le soutien du cyclisme sur route au Canada me tient à coeur.

Mes propos ont toutefois été confirmés – en quelque sorte – par le récent rapport, accablant, de Sport sans abus, sous l’autorité du Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport (BCIS) à l’endroit de Cyclisme Canada.

Le journaliste Jean-François Racine du Journal de Montréal a été un des premiers à en parler dans les médias.

Pour faire court, le portrait n’est pas réjouissant: culture de « clique » au sein de l’organisation, surtout entretenue par des hommes (« boy’s club »), discrimination fondée sur le genre, culture du silence du personnel voire même chez les athlètes de peur de ne pas être sélectionnés pour des grands rendez-vous, manque de transparence notamment dans les décisions, manque de communication entre la gestion et les employés(ées), commérages, désinformation, on parle même de « culture toxique ».

J’arrête là, je crois que vous aurez compris.

Cyclisme Canada a réagi publiquement à la diffusion du rapport par un communiqué laconique qu’on trouve ici.

Le positif dans tout ca?

1 – enfin, c’est public: il y a un gros problème à Cyclisme Canada.

2 – du coup, c’est l’occasion en or pour changer, pour effectuer un virage TRÈS important, quitte à se débarrasser d’un certain nombre d’employés faisant partie du problème, ceci afin d’envoyer un signal fort que le statut quo n’est pas(plus) une option.

3 – le rapport de Sport sans abus incluant des recommandations, la feuille de route et les prochaines étapes sont très claires, ne reste plus qu’à les mettre en oeuvre dans les plus brefs délais.

Nul doute que les fédérations sportives du Canada font face à de nombreux défis, en premier lieu le financement de leurs activités pour soutenir le développement du sport qu’elles régissent. La situation n’est pas facile tous les jours, entrainant des choix déchirants.

Ces choix doivent cependant émaner d’une analyse éclairée et transparente, ou chaque acteur peut exprimer son point de vue sans avoir peur de représailles.

Certaines fédérations sportives s’en sortent très bien, chérissant une culture d’inclusion et de transparence. Cyclisme Canada doit se comparer et prendre exemple sur ces autres fédérations, afin de s’améliorer rapidement. Une consultation avec d’autres fédérations ceci afin de mieux connaître les « meilleures pratiques » du milieu est une autre action concrète qui permettrait un réel virage à 180 degrés rapidement.

Espérons que Cyclisme Canada saura faire ce virage majeur dans les prochains mois, il en va de l’avenir du cyclisme au Canada: trop de coureurs prometteurs ont déjà payé les égarements de la Fédé au cours des dernières années.

Le Tour: stupéfiant!

Le tour du Tour:

1 – 39min et des poussières. C’est le temps d’ascension de Tadej Pogacar sur le Plateau de Beille, explosant de plus de 3min30 le record à ce jour détenu par un certain Marco Pantani à la grande époque (1998).

Pourtant, le Tour est retourné cinq fois sur le Plateau de Beille entre la première fois en 1998 et l’étape dimanche. Personne n’avait pu faire mieux jusqu’ici que « le Pirate », pas même Contador.

Pogacar a établi ce record vent de face également.

On est à 7 watts par kilo pendant 40min et presque 7,4 watts par kilo sur les 23 dernières minutes. Stupéfiant. Pantani à plus de 3min30. Un cadet.

Chose certaine, il s’agit fort probablement de la performance la plus remarquable de toute l’histoire du vélo sur une ascension de 40min. Plus fort encore que Riis et Hautacam en 1996, alors que le Danois évoluait à un taux d’hématocrite dépassant les 60%.

Face à une telle perf, tout le monde y va de son analyse. Les « main stream », UAE Team Emirates en premier lieu mais aussi tous les médias qui gagnent leur vie avec le monde du vélo, parlent des gains en alimentation, rendement, pneumatiques, aérodynamisme, toute la panoplie déjà usée par Lance Armstrong et « Road to Paris », c’est sur YouTube servez-vous. Si vous voulez y croire… perso, je trouve que ca tourne comme un vieux disque usé, jeté en pâture aux jeunes fans qui ne connaissent pas l’histoire du vélo.

D’autres dénoncent carrément l’usage du dopage, mais sans preuve aucune, je trouve que c’est une voie difficilement soutenable.

Perso, je préfère la jouer mitigée: bravo Pogi, mais je me garde une petite gêne, détestant me faire prendre pour une valise. Il y a quand même peu de chances qu’une telle perf après 200 bornes sur l’étape et deux semaines de course à fond les balais avec une victoire d’étape la veille au Plat d’Adet ait été acquise à l’eau claire.

Surtout qu’UAE, c’est l’équipe d’un certain Mauro Gianetti, trois jours de coma et 12 jours de soins intensifs quand même dans un hosto de Suisse en 1998 pour avoir consommé, alors coureur, un produit révolutionnaire à l’époque, les perfluorocarbures (PFC). Remarquez que l’histoire a eu du bon, du coup la plupart des coureurs pro ont pris peur d’y laisser leur peau et les PFC n’ont plus tellement progressé dans le peloton après cet épisode.

2 – Vélos. Le record de Pogi en raison du vélo? Pas sûr du tout! La meilleure analyse est ici, et on y remarquera que le vélo de Pantani en alu en 1998 était un peu plus léger que celui de Pogacar dimanche. À moins de 30km/h de moyenne dans une ascension mais dans une pente de 8%, le poids du vélo fait une différence. Ne vous laissez pas entuber par les déclarations fumistes de certains quant à l’efficacité des vélos actuels, du moins pas dans les cols en deçà de 25km/h et par des pentes à plus de 8% de moyenne.

3 – Manivelles. Je sais pas vous, mais je suis absolument convaincu que Pogacar a perdu son sprint face à Vingegaard au Lioran en raison de manivelles trop courtes le limitant assez considérablement dans l’exercice de l’emballage final.

Payez-vous les images attentivement, il me semble que c’est évident. Pogacar n’a aucun bras de levier avec ses manivelles de 165mm, il semble complètement avoir les jambes autour du cou, sans puissance aucune.

4 – Pogi, course gagnée? Bien sûr que non! Il peut arriver tant de choses sur le Tour, des pépins mécaniques, des bordures, la Covid-19, etc. Mais sur la condition physique oui, on voit mal qui peut battre Pogacar. Sauf pépin, le Slovène réalisera le doublé Giro-Tour dimanche prochain à Nice.

5 – Encore trois étapes critiques. Soit vendredi, samedi et dimanche prochain.

Vendredi, la Cime de la Bonette (c’est long!) puis l’ascension finale sur Isola 2000, juste en dessous du col de la Lombarde, une tuerie celui-là. Une étape courte (144 km) mais très difficile.

Samedi autour de Nice, pas simple non plus même si on n’est pas en haute montagne comme la veille: Braus, Turini, Comialne et Couillole, ca monte et ca descend toute la journée sur 133 bornes.

Dimanche le chrono final depuis Monaco, on attaque direct la montée vers La Turbie puis le col d’Èze, on plonge ensuite sur Nice et la Promenade des Anglais. 34 kilomètres, mais seulement une petite 20aine pour réellement faire une différence.

6 – Les pois. Pogacar, mais c’est un accessit.

7 – Le maillot blanc. Remco, facile.

8 – Le maillot vert. Biniam parce qu’il ne reste plus beaucoup d’arrivées au sprint, peut-être juste aujourd’hui à Nîmes et c’est tout.

9 – Débridée. Ne perdez rien des prochaines étapes, ca va être quelque chose car nombreuses sont les équipes qui ont été mouchées jusqu’ici sur le Tour, puisque Girmay et Pogacar ont trois victoires d’étape chacun, et Philipsen deux, total 8 étapes à seulement trois coureurs. Les débuts d’étape pour prendre la bonne vont être animés dans les trois prochains jours, c’est moi qui vous le dit!

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