Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : novembre 2006 Page 1 of 2

ProTour: l’opposition de plus en plus forte!

Nous accueillons la nouvelle avec enthousiasme à La Flamme Rouge: les fédérations cyclistes de six pays européens – France, Italie, Espagne, Belgique, Autriche et Luxembourg – ont formellement annoncé aujourd’hui qu’elles s’opposaient à l’UCI ProTour dans sa forme actuelle.

Les fédérations rejoignent donc l’AIOCC (l’Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes) qui s’est également prononcé contre plus tôt en novembre. Les fédérations demandent "avec insistance" la tenue rapide d’une table ronde avec tous les acteurs impliqués dans le dossier, c’est à dire l’UCI bien sûr, mais aussi l’AIOCC, les équipes et les coureurs. Les fédérations ont également exprimé le souhait de tenir cette table ronde même sans l’UCI si celle-ci refusait le dialogue, ce qui est une éventualité sérieuse sinon probable, l’UCI ne nous ayant pas tellement habitué à des manifestations d’ouverture par le passé. Évidemment, les fédérations dénoncent _la façon dont l’UCI traite le circuit continental européen, dans son souci de privilégier le circuit UCI ProTour_.Nous l’avons toujours dénoncé également sur La Flamme Rouge en exprimant le grand danger du ProTour, celui de couper le cyclisme de ses racines qui sont les "petites courses" qui, sans la présence de quelques uns des meilleurs coureurs du monde, sont directement menacées d’extinction. Lance Armstrong, par exemple, a souvent pris par au Tour de la Sarthe dans sa préparation pour le Tour, permettant à cette petite course française d’attirer de bons sponsors et un public nombreux. En ne permettant plus une mixité entre l’élite et les coureurs en développement, le ProTour menace la base même du cyclisme. Enfin, les fédérations ont clairement exprimé leur _profond désaccord avec la méthode actuelle de travail de l’UCI (conditions de participation à certaines épreuves, rapport Vrijman, projet d’audit)_. On ne saurait être davantage en accord avec les fédérations qui nous apparaissent avoir bien plus que l’UCI le cyclisme à coeur.

Bref, tout cela est une bonne nouvelle puisque cela signifie que l’opposition au ProTour grandit et que l’UCI voit chaque jour la pression augmenter un peu plus. L’UCI ne pourra pas indéfiniment imposer ses vues sur le cyclisme et sur ses épreuves dont certaines ont une histoire bien plus longue que celle de l’UCI. Le Tour, le Giro, la Vuelta, Paris-Roubaix, le Ronde, Liège-Bastogne-Liège, Milan SanRemo, le Tour de Lombardie ont fait le cyclisme, pas l’UCI. Il convient de s’en rappeler et la méthode cavalière de l’UCI dans le dossier ProTour n’a que trop duré. Rappelons enfin que nombre d’événements qui contribuent actuellement à diviser la grande famille du cyclisme – le merdier de la lutte contre le dopage, le ProTour, etc – sont un leg direct d’Hein Verbruggen et de sa mafia. Son idée de mondialisation du cyclisme n’a jamais fonctionné et demeure une utopie. Nous voulons croire que Pat McQuaid, qui a manifesté un certain esprit d’ouverture récemment, pourrait rompre avec le passé déplorable de l’UCI et instaurer un nouveau climat de confiance avec tous les partenaires du cyclisme, ceci dans un seul but, redonner crédibilité et authenticité au sport que nous adorons tous, le cyclisme sur route.

Affaire Jeanson: que penser de cette nouvelle entente?

Notre collègue Guy Maguire de Veloptimum a été parmi les premiers à annoncer la nouvelle, "celle d’une entente conclue entre la cycliste québécoise Geneviève Jeanson et l’United States Anti-Doping Agency (USADA) qui prévoit, en sanction contre son test positif à l’EPO lors du Tour de Toona en juillet 2005, une période d’inéligibilité de deux ans qui prendra donc fin le « 25 juillet prochain »:http://veloptimum.net/courses/athletes/Jeanson/6/comm28.html. C’est une entente cordiale puisque l’USADA avait d’abord demandé une suspension à vie de l’athlète féminine puisque son contrôle positif en juillet 2005 constituait une forme de récidive, ayant déjà été impliquée les années précédentes dans des histoires présumées de dopage. Rappelons par exemple son exclusion pour taux d’hématocrite trop élevé le matin de l’épreuve sur route des Mondiaux d’Hamilton en 2003 et l’affaire du contrôle anti-dopage manqué lors d’une Flèche Wallonne un peu plus tard. L’entente stipule qu’en aucun cas, il s’agit d’un aveu de culpabilité de la part de Mme Jeanson. Il s’agit simplement d’un réglement cordial permettant d’éviter un long procès. Mme Jeanson souligne que toute cette histoire lui drainait beaucoup d’énergie et qu’il s’agit donc d’une bonne solution lui permettant de tourner la page. On veut la croire. Mme Jeanson mentionne enfin avoir collaboré avec un chercheur belge pour essayer de comprendre l’inexplicable. Selon ce chercheur, _l’analyse détaillée du phérogramme suggère la présence dans l’urine de Mme Jeanson de protéines naturelles qui ressemblent à l’EPO_. Le test de dépistage d’EPO rendrait donc un faux positif dans son cas. Alors, que penser de ce nouveau rebondissement dans une saga qui défraie la chronique depuis fort longtemps dans le milieu du cyclisme québécois ? D’une part, on peut raisonnablement penser que l’USADA a agi un peu à la légère dans ce dossier, n’allant pas au fond des choses. Il aurait été intéressant, par exemple, de confronter l’hypothèse de Mme Jeanson et de son chercheur à l’examen des faits et à recueillir l’avis des plus grands spécialistes – notamment ceux qui ont mis au point les méthodes de détection de l’EPO – à ce sujet. On peut également penser que l’USADA possédait des preuves suffisantes pour sanctionner l’athlète au passé trouble en matière de dopage, étant en présence d’un contrôle positif à l’EPO. Quels sont alors les motifs de l’USADA pour un tel règlement ? Bizarre… L’USADA serait-il débordé par les cas Hamilton et Landis ? D’autre part, les nouveaux éléments apportés par Mme Jeanson pour essayer de blanchir son nom sont selon nous largement lacunaires. Il reste beaucoup d’éléments à éclaircir, notamment les taux d’hématocrite très élevés enregistrés lors des Mondiaux de 2003 ou de la Flèche Wallonne (seulement l’échantillon A était hors limite UCI précisons-le) l’année suivante. Si son taux d’hématocrite est naturellement élevé, rien de plus simple à prouver en donnant accès à ses historiques sanguins. Nous persistons à croire qu’il faut que Mme Jeanson rende publics ses dossiers médicaux passés afin que des spécialistes indépendants -hématologues par exemple – puissent donner leur avis. Enfin, il reste toute l’affaire Duquette à élucider, une affaire encore en cours au Québec et dont nous n’avons eu malheureusement que peu de nouvelles depuis fort longtemps. Il est clair que l’affaire Duquette est une autre épée de Damoclès pendue au dessus de la tête de Mme Jeanson et qu’il conviendrait d’élucider rapidement si elle veut vraiment banchir son nom de tous soupçons. Enfin, ce règlement entre l’USADA et Mme Jeanson laisse croire qu’elle envisage très sérieusement un retour à la compétition très bientôt. Rien d’étonnant à cela, les cyclistes étant d’abord dopés (sans jeu de mots) à l’effort physique total et, lorsqu’ils atteignent le haut niveau, à l’euphorie des victoires, à la reconnaissance du public et la gloire qui viennent avec. Regardez les tous, ils veulent tous revenir à la compétition après leurs suspensions: Hamilton, Perez, Mancebo (qui avait pourtant annoncé sa retraite pure et simple du sport après avoir été écarté du Tour l’an dernier pour son implication dans l’affaire Puerto), Millar, etc. Aussi, nous pensons que les chances sont grandes pour que Mme Jeanson annonce dans les prochains mois un retour à la compétition. La grande question demeure et c’est bien ca le plus emmerdant: coupable ou non ? Dans les situations louches à l’égard du dopage comme celle de Mme Jeanson, nous avons toujours adopté, à La Flamme Rouge, une ligne de pensée assez sévère, estimant que 99 fois sur 100, les cyclistes ne nous ont pas donné de raisons de leur faire confiance au cours des 15 dernières années. Beaucoup d’éléments sont très troublants dans les affaires de Mme Jeanson et nous estimons donc qu’on peut raisonnablement mettre en doute son innoncence. Ceci étant dit, nous pensons fermement que la situation n’est pas irrécupérable si elle était vraiment innoncente. Il ne s’agit alors que de rendre publics ses dossiers médicaux et d’expliquer avec vraissemblance ses liens avec le Dr. Duquette.

Sur les électrostimulateurs…

Un lecteur nous demandait récemment de parler sur LFR des nouvelles technologies dans le monde du cyclisme. Les électrostimulateurs en font très certainement partie et ces appareils sont peu connus et utilisés au Québec. En Europe, ils ont déjà gagné un nombre important de pratiquants, notamment les cyclosportifs qui y voient un outil complémentaire d’entrainement. Nous ne sommes certes pas des spécialistes de ce genre d’appareil. Mais nous en détenons un depuis 2 ans, un Cefar Mio2, que nous utilisons régulièrement. Voici un condensé de nos connaissances et de notre expérience avec cet outil. Premièrement, nous demeurons convaincus que ce genre d’appareil ne peut remplacer un entrainement concret en cyclisme. Nous restons sceptiques quant aux gains de puissance qu’un tel appareil permettrait de faire. C’est important car le gain potentiel de puissance est souvent utilisé dans la stratégie de marketing de ces appareils. Nous y voyons plutôt un outil de maintien de cette puissance musculaire lors des périodes ou il est difficile de s’entrainer à l’extérieur. On y voit surtout un outil permettant d’accélérer la récupération après les efforts, ces appareils pouvant servir à reproduire partiellement les effets bénéfiques d’un bon massage. Notre utilisation personnelle de cet appareil nous permet d’affirmer que c’est vraiment dans ce domaine que l’électrostimulateur vaut l’investissement. Après un dur entrainement et une douche, l’électrostimulation pendant une trentaine de minutes permet en effet d’éliminer des toxines et, sans avoir des jambes totalement nettes, d’accélérer la récupération. Quelles sont les qualités de tels appareils ? Il faut selon nous d’abord regarder le nombre d’électrodes qui sont offertes. Notre appareil en comporte quatre branchées sur deux pôles. Chaque électrode couvre donc une assez grande partie du corps. Notre avis est que l’idéal serait d’en compter huit, branchées sur quatre pôles. La zone de couverture de chaque électrode étant plus petite, le travail est de meilleure qualité. Autre qualité qu’il faut rechercher, les programmes offerts. Certains appareils sont limités dans ce domaine. Il faut prévoir des programmes variés, particulièrement dans les domaines de la récupération, du drainage lymphatique, de la capillarisation et des massages anti-douleur pouvant être utile en cas de blessure. Le marché compte plusieurs compagnies commercialisant ce genre de produits: le nec plus ultra vient de "Compex":http://www.compex.info/index_inter.php et ses électrostimulateurs avec le système MiSensor, un outil permettant de personnaliser la séance d’électrostimulation en fonction des caractéristiques des muscles à stimuler. "Cefar":http://www.cefar.se/start.asp, une compagnie médicale, offre également des appareils adaptés à la pratique cycliste. Est-il nécessaire d’investir dans un appareil d’électrostimulation pour être un bon cycliste aujourd’hui ? Notre réponse est non, comme il n’est pas forcément nécessaire de rouler avec du Campagnolo Record pour avoir un vélo efficace même au plus haut niveau. Mais les électrostimulateurs sont un autre outil permettant assurément de tenir compte des moindres détails pour atteindre de hauts objectifs personnels de performance.

Des nouvelles bizarres…

Pas mal de nouvelles sur la scène du dopage encore une fois, des nouvelles un peu troublantes cette fois.

1 – Avant toute chose, il convient de se joindre à la communauté cycliste qui traverse un deuil suite au décès d’Isaac Galvez, le coureur espagnol de l’équipe Caisse d’Épargne. Âgé de 31 ans, le coureur, champion du monde de course à l’américaine, a fait une mauvaise chute sur la piste de Gand lors des Six-Jours. Nos sympathies vont à ses proches et on souhaiterait que ce genre de drame ne se produise jamais.

2 – Jesus Manzano, le coureur espagnol grâce à qui l’affaire Puerto avait été mise sur pied, a de nouveau parlé récemment pour dire qu’on avait tenté de l’acheter. C’est l’avocat de Manolo Saiz lui-même qui aurait offert à Manzano l’enveloppe. Il sera difficile de prouver les allégations mais on porte à croire qu’elles sont vraies. Quel intérêt aurait Manzano à mentir ? Le milieu du cyclisme a tellement à perdre lors de telles délations… qu’on hésite probablement pas à tout tenter pour préserver l’omerta.

3 – Pour en savoir plus sur le fiasco de l’Affaire Puerto qui débouchera vraissemblablement sur le plus gros couac de l’histoire du dopage sportif, le juge espagnol ayant estimé qu’on ne pouvait utiliser les documents de l’enquête pour des sanctions sportives. C’est seulement si Fuentes est trouvé coupable que des sanctions pourraient être envisagées pour les coureurs impliqués. Réponse en… juillet prochain. Il semble par ailleurs que de grandes quantités d’EPO aient été découvertes dans les poches de sang saisies lors de l’opération. Quelqu’un est-il surpris de cela ?

4 – Voilà une excellente nouvelle selon nous : l’Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes (AIOCC) a décidé de saisir la Commission Européenne pour contester l’organisation du ProTour. La majorité des organisateurs de courses cyclistes estiment en effet que le ProTour n’a aucune légitimité et ne peut venir imposer ses règles sur leurs épreuves. Nous n’avons jamais caché notre hostilité au ProTour, un système selon nous mis en place de façon unilatérale par l’UCI et n’existant qu’à une seule fin, celle de remplir les poches de l’UCI peu importe ce qu’il advient des "petites courses" qui constituent pourtant la base de ce sport. Bref, les organisateurs des trois grands tours ne sont plus seuls à contester le ProTour et espérons qu’ils finiront par venir à bout de cette monstruosité pour le cyclisme. Quelqu’un se souvient du vainqueur du ProTour l’an dernier ?

5 – Il faut lire cet intéressant article de nos confrères de Cyclismag concernant Franck Schleck et son ascension surprenante depuis quelques saisons. Ce n’est pas le premier miracle de Bjarne Riis puisque Jalabert (2 maillots à pois avec Bjarne, lui le sprinter spécialiste des Classiques du Nord!) et Hamilton, entre autres, ont aussi été métamorphosés chez CSC…

6 – "Nous nous dirigeons vers une dégénérescence du sport de haut niveau au profit d’une pratique plus populaire, hygiénique. Ce sport de masse commence à séduire les sponsors car c’est l’avenir. Les performances de haut niveau ne veulent plus dire grand-chose. J’en suis à me dire que le cyclisme de haut niveau va mourir. Je crains pour le Tour. Pas pour des questions de sponsoring mais à cause de problèmes avec les coureurs. Ce qui tient le vélo hors de l’eau c’est le Tour. L’affaire Landis a fait lâcher un doigt de plus à la société du Tour. Autant Merckx a mis du monde sur le vélo, autant Landis ne le fera jamais. Sur le Tour les vrais passionnés n’existent plus. Ils ont laissé la place à des gens qui attendent une dramaturgie, et le dopage est devenu acteur de cette mise en scène." Antoine Vayer, suite à son récent colloque tenu à Laval en France. Et on partage entièrement son point de vue.

7 – Ca y est, Tinkoff a officiellement mis sous contrat Tyler Hamilton. Reste plus qu’à faire signer Manolo Saiz comme directeur sportif pour obtenir une licence ProTour, Francisco Mancebo comme leader sur la Vuelta et Jan Ullrich comme leader sur le Tour et on est en business du côté de l’équipe russe. Vous y voyez un problème ?

8 – Armstrong serait accusé de piratage informatique. Pas celui, récent, dont a été victime le laboratoire de Chatenay-Malabry mais bien de celui qu’il aurait fait auprès de Betsi Andreu voire de son ex-conjointe. Si cela s’avérait vrai, il est évident qu’Armstrong deviendrait un suspect important dans la récente affaire du labo français. Mais cela nous paraît quand même assez énorme, surtout qu’Armstrong lui-même a probablement autre chose à faire de son temps que de faire joujou sur son laptop. Mais qui sait ?

Vuelta 2007

Le parcours du prochain Tour d’Espagne sera dévoilé le 13 décembre prochain à Madrid. On sait déjà que l’épreuve aura lieu du 1er au 23 septembre et que son départ sera donné de Vigo en Galice. Rappelons que le parcours du prochain Giro sera dévoilé de Milan le 2 décembre prochain. Et, pendant ce temps, Mario Cipollini s’éclate (suivez le lien ciclismo)

La préparation hivernale

Avant de parler de préparation hivernale, "il faut lire ce court résumé de l’intervention aujourd’hui de Greg LeMond à l’AMA":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/nov06/nov21news2. C’est sensé, c’est juste, c’est réaliste, c’est la preuve Greg LeMond, un champion qui a apporté au cyclisme quantité d’innovations et de modernisme, est un gars brillant. Bravo Greg et il a toute notre estime. Des lecteurs souhaitent depuis longtemps qu’on parle un peu plus d’entrainement et notamment de la préparation hivernale. Nous avons toujours hésité à le faire, La Flamme Rouge étant devenu, au fil des années, un site très fréquenté. Notre parole porte donc davantage qu’avant et nous ne voulons pas induire en erreur nos lecteurs, n’étant pas spécialistes de l’entrainement comme peut l’être par exemple l’excellent Guy Thibault. Mais on s’attarde quand même ce soir à vous donner quelques grands principes que nous observons années après années et qui semblent fonctionner, du moins pour nous. Première chose, la préparation hivernale est fondamentale pour réussir une saison cycliste. Sans elle, il est très difficile de bien performer, du moins avant le mois d’août. Et au mois d’août, des courses cyclistes au Québec, il n’y en a plus des masses, l’essentiel des courses se déroulant entre le début-mai et la mi-juillet. Il convient donc de passer un hiver studieux afin d’aborder la reprise début avril avec une condition déjà assez avancée. La préparation hivernale aura pour but de travailler le coup de pédale et d’améliorer non seulement la puissance par la musculation mais aussi la PAM (puissance maximale aérobie) par le travail en intervalles (M. Thibault dirait en EPI pour Entrainement Par Intervalles). On veillera d’abord à ne pas perdre trop d’acquis de la saison précédente. Si une petite coupure est salutaire pour le moral, il convient quand même de conserver une activité physique quelconque: course à pied, VTT, natation durant les mois d’octobre et novembre sont très bien. La reprise réelle de l’entrainement cycliste doit se faire selon nous au plus tard le 1er décembre pour arriver en forme en mai l’année suivante. L’idéal, c’est d’allier musculation et cardio durant l’hiver. Pas toujours évident bien sûr, surtout lorsque les séances de cardio s’intensifient. Pour cela, vaut mieux commencer la musculation en novembre si c’est possible. Un mois de préparation avec des charges légères mais de nombreuses répétitions, suivi d’un mois en force, avec des charges très lourdes mais peu de répétitions. Une petite coupure durant la période des Fêtes de fin d’année et on enchainera ensuite en janvier avec un mois de travail en explosivité avec 60% de la charge maxi, mais en faisant des répétitions très rapides. Excellent pour le tonus musculaire! Février et mars, des mois ou l’intensité des séances cardio sera à la hausse seront consacrés à une activité de musculation de maintien (une séance par semaine). Côté cardio, décembre sera consacré à établir la base et travailler le coup de pédale. Au menu donc, des séances relativement faciles, en endurance de base, à raison de 2 à 3 séances par semaine. Des exercices spécifiques seront pratiqués comme les "one-leg interval" ou on ne pédalera que d’une seule jambe pour "tourner rond". Excellent pour apprendre à bien remonter la cheville lors du pédalage! En janvier, introduction des premiers intervalles, qu’on préfèrera assez courts pour le moment et limités à une séance par semaine. Des 30 secondes par exemple, en danseuse. On veillera à bien articuler ces séances avec celles de la musculation en explosivité. On conservera également une à deux séances orientées en endurance, dont une en ski de fond. En février, les intervalles deviennent plus longs, plus intenses. On commence à taper dedans. Des 2 minutes, des 3 minutes voire des 5 minutes en zone de contre-la-montre, voire plus. Le but est d’augmenter la PAM et la résistance à l’effort. Deux séances d’intervalles par semaine, espacées de 2 jours de repos. La sortie en endurance passe à une fois par semaine, effectuée les week-ends, en ski de fond. En mars, on tape vraiment dedans. Des petites simulations sont même les bienvenues, par exemple un exercice de clm sur 10 kms. Les intervalles sont intenses et on travaille dans des fréquences cardiaques parfois quasi-maximales lorsque les intervalles sont courts (30 sec). On garde une sortie en endurance par semaine, effectuée en ski de fond. La pratique de ses séances d’intervalles se fait généralement sur home-trainer dans notre cas. Nous préférons garder les séances de ski de fond pour des sorties de récupération ou en endurance de base, sur des distances plus longues (2 à 3h). Difficile en effet de pédaler beaucoup plus que 75 minutes sur un home-trainer… On vous renvoie au prodigieux modèle développé par Guy Thibault quant aux séances d’EPI à faire en fonction de la longueur des intervalles. M. Thibault a en effet conçu un modèle permettant de comprendre la relation entre intensité, durée des intervalles et perception de l’effort. Ce modèle est disponible dans les bonnes revues de vélo. Un tel entrainement devrait vous amener en avril en excellente condition pour le retour sur la route. Évidemment, vous aurez pris soin, durant les mois de décembre, janvier, février et mars, de respecter une semaine de repos actif par trois semaines d’entrainement, question de ne pas arriver cramé à la reprise. En avril, il sera temps de ré-apprendre le "feeling" du cyclisme sur route et des efforts qui y sont associées. Le travail en côte pourra débuter rapidement, c’est à dire vers la 3e semaine d’avril, votre condition étant déjà excellente. Avec un tel programme, comment ne pas gagner le GP Raphael Levy à Bellefeuille?! Et avec 2 semaines de plus pour peaufiner et effectuer du spécifique suivi d’une semaine de récupération, comment ne pas être dans le coup au GP Charlevoix?! Comme nous n’avons jamais gagné ni l’une, ni l’autre, méfiez-vous quand même de notre programme d’entrainement (que nous ne suivrons d’ailleurs pas nous-mêmes cet hiver, faute de temps malheureusement).

Les nouvelles du début de semaine

1 – L’ancien coureur Jesper Skibby, professionnel de 1986 à 2000 chez TVM presque exclusivement et notamment vainqueur de l’étape Avranches-Evreux sur le Tour 1993, publie demain un livre dans lequel il avoue s’être dopé (EPO, cortisone, hormones de croissance, testostérone et stéroïdes) à partir de… 1993 justement. Il est intéressant de lire ses propos: L’effet était quasiment instantané, je me sentais plus fort que jamais et en descendant du vélo, je ne ressentais aucune fatigue. Pourquoi de tels aveux maintenant ? On l’ignore! Mais voilà encore une preuve que ce ne sont pas seulement ceux qui gagnent régulièrement qui se dopent; simplement pour suivre le rythme du peloton, il faut aussi assurer.

2 – On vous parlait la semaine dernière de l’élection à venir du nouveau vice-président de l’AMA. C’est chose faite et c’est Jean-François Lamour qui a été désigné. Voilà une bonne nouvelle, Lamour ayant par le passé pris des positions assez fermes contre le dopage dans le sport. On veut croire qu’avec lui, l’AMA maintiendra une position engagée dans la lutte contre ce fléau et saura tenir son bout face à des organisations, notamment l’UCI, qui n’ont souvent d’autres intérêts que de défendre l’image de leur sport, peu importe le prix.

3 – On adore la position du manager de l’équipe Gerolsteiner qui a déclaré qu’un coureur qui refuserait de se soumettre à des tests d’ADN aurait bien peu de chances de courir pour son équipe. Voilà quelqu’un qui a compris les choses et on salue son courage. Hans-Michael Holczer a déclaré Many riders still haven’t recognised it yet, that nobody can and will force them to give a DNA sample. But it is the best possibility for them to exonerate themselves if they face doping charges. C’est exactement ça. De plus, il n’hésite pas une seconde à répondre d’un éventuel refus d’un de ses coureurs : Then it’s time for me as team boss to stand firm. In the end, the team belongs to me and my wife. We are the ones who make the rules and decide who we will hire. Si l’UCI pouvait adopter cette ligne de conduite et imposer les règles… Bref, respect M. Holczer. Chacun à sa place et vous ne l’avez pas perdu de vue. On ne peut en dire autant de bien des gens du milieu cycliste.

4 – Le parcours du prochain Giro sera dévoilé depuis Milan le 2 décembre prochain. Il apparaît déjà qu’une étape se terminera à Briançon, ville des Alpes françaises souvent visitée par cette épreuve (dernier passage, en 2000). Il est donc à prévoir que l’Izoard sera escaladé en 2007!

5 – Petit classement très sympathique des meilleurs coureurs de Classiques de l’histoire du cyclisme. En première place, qui d’autre que… Eddy Merckx ? Faites la même chose pour les courses par étape et la première place sera également occupée par le même gus, une autre façon de mieux comprendre le formidable palmarès de cet athlète unique au monde. Par contre, le coureur à la 3e place est une honte pour l’histoire du cyclisme. Une tache au palmarès.

6 – En 2007, le ProTour va-t-il enfin conquérir les foules ? Y aura-t-il une véritable alliance contre le dopage ? Le cyclisme français va-t-il sortir de l’impasse ? "L’affaire Puerto" sera-t-il le fiasco annoncé ? Quatre questions pour 2007 et on a trouvé les réponses bien construites, remplies de réalisme. Pour ceux qui voudraient par ailleurs tourner le fer dans la plaie concernant l’affaire Puerto.

7 – Quant une épreuve, le Tour de France, se coupe de ses racines sportives. À la lecture de ce court texte, on comprend mieux les enjeux qui découlent du Tour et pourquoi tant de coureurs continueront à se doper sans vergogne dans le but de bien y performer.

Du conseil des conseillers…

Étant vraiment dégouté des récentes déclarations de Johan Bruyneel en réaction au récent engagement d’Ivan Basso chez Discovery, nous focussons notre intervention ce soir sur une question d’un lecteur, à savoir s’il faut, ou non, écouter les conseils des vendeurs dans les magasins de cycle.

Notre réponse s’appuie évidemment sur notre expérience personnelle au cours des 20 dernières années d’une part, mais aussi sur ce que des gens – amis, coureurs, etc. – nous ayant sollicité pour obtenir des conseils ont pu nous raconter sur les conseils qu’ils avaient eux-mêmes reçus en recherchant le vélo idoine. Alors, doit-on se fier aux conseils des vendeurs qui travaillent dans les boutiques de vélo ? Notre réponse simple et rapide: très rarement, du moins au Québec.

En France, ou on "professionnalise" la profession de vendeur bien davantage qu’au Québec où, contrairement à la France, les postes sont souvent occupés par de jeunes étudiants, c’est très différent et on répondrait oui, très souvent mais pas toujours bien sûr. Nous avons en effet été très rarement en présence de vendeurs qui connaissaient réellement les produits qu’ils vendaient, voir leurs matériaux. Le plus souvent, vous aurez droit à des conseils superficiels, passe-partout voire parfois carrément erronés. Cela s’explique régulièrement par le vendeur lui-même, un jeune âgé entre 16 et 30 ans à qui on a donné peu ou pas de formation préalable sur les produits en magasin. Par exemple, notre expérience nous montre qu’il est très rare qu’un tel vendeur, voyant notre intérêt à acquérir un vélo, ait commencé par nous demander l’usage qu’on comptait en faire et le type de cycliste qu’on était. Le plus souvent, ce vendeur se contentera de vous vanter les mérites du cadre que vous êtes en train de mater, point final.

Vous n’êtes pas d’accord ? On vous invite à faire un essai ! La prochaine fois que vous consulterez dans le but d’acheter un cadre, demandez des renseignements précis sur le type de carbone utilisé, sur la différence entre du "haut module" et de l’unidirectionnel, sur le lieu précis de fabrication, sur le mode d’assemblage du vélo, sur les matériaux utilisés (utilisation du kevlar, type d’alu de série 5000, 6000 ou 7000, etc.). Demandez également au vendeur de vous décrire le comportement du cadre: nervosité, rigidité… sait-il seulement la différence entre les deux ? Si oui, à quel type de cycliste telle combinaison conviendra ? Pour les composantes, c’est pareil. Peu de vendeurs peuvent selon nous discourir des différences réelles entre Shimano et Campagnolo par exemple. Comment peuvent-ils alors vous conseiller adéquatement selon l’usage que vous ferez de votre machine ? Le bon groupe n’est pas forcément le plus cher: il est celui qui répondra efficacement à vos besoins, point final. Quant aux roues, le seul discours qu’on entend depuis 5 ans tourne exclusivement autour du poids. La solidité, la nervosité de la roue en relance ? Très rarement. Sa durabilité ? Encore plus rarement.Nous avons failli intervenir cet été lors d’une visite dans un magasin de vélo de la Rive-Sud de Montréal en entendant un vendeur dire à un client que la longévité d’une roue était d’environ 10 000 kms, pas plus!

Il existe heureusement des exceptions. Au Québec, nous pensons d’abord à Marinoni. Leurs techniciens sont des puits de connaissance sur le matos cycliste. Nos questions pointues ont toujours été répondues avec précision et justesse, non seulement sur le rendement de leurs cadres mais également sur les composantes. Chez Marinoni, on a toujours eu l’impression d’avoir l’heure juste, point final. Bien sûr qu’ils ont un parti pris, notamment pour Campagnolo, mais cela ne les empêche pas d’être capable d’honneteté envers la concurrence. Ils ont notre confiance.

Il est évident qu’on ne connaît pas tous les magasins du Québec et qu’il existe probablement d’autres lieux ou on prodigue le juste conseil. Le point n’en est pas là. Mais dans la plupart des magasins bien connus et qui font un maximum de pub à la télé, nous avons toujours été très déçus des connaissances des vendeurs quant au matos qu’ils vendent ou qu’ils ne vendent pas d’ailleurs. Cela s’applique très certainement à la région de l’Outaouais.

Alors, puriste La Flamme Rouge ? Oui ! N’est-il pas raisonnable de s’attendre à trouver dans les boutiques de vélo les experts en matière de cycles ? Alors, que faire ? Internet ! C’est un formidable outil de connaissance qui vous permet d’avoir réponses à toutes vos questions dans le confort de votre foyer, et même plus. C’est grâce à Internet par exemple qu’on peut mieux connaître les partnerships entre constructeurs (notamment le A-Team dont fait partie… Colnago!) voire les éventuels rappels (Cervélo vient de rappeler 650 cadres 2.0) et problèmes qui y sont associés (Cervélo est rapide sur la vente, pas sur l’après-vente). On vous conseille donc de ne compter que sur vous-mêmes et de bien vous informer sur Internet avant d’aller dans un magasin pour acheter un cadre. Vous limiterez ainsi les risques d’être déçu de votre nouvel achat.

Cyclisme québécois : Dionne chez Colavita, de nouvelles équipes continentales

"Charles Dionne a annoncé hier qu’il revient en 2007 dans une formation américaine, Colavita":http://www.radio-canada.ca/sports/cyclisme/2006/11/15/001-dionne.shtml. Sans vouloir en faire des gorges chaudes, c’est ce que nous avions anticipé il y a quelques semaines. Nous l’avions anticipé parce que cette solution nous apparaissait la seule viable pour Dionne. Bien connu aux États-Unis, sa valeur est là bas intacte. Conséquemment, il n’a eu aucun mal à convaincre un employeur, même au sortir d’une saison décevante pour lui. Par contre, Dionne n’a malheureusement pas pu s’exprimer à sa juste valeur en Europe. Dans ce contexte, il nous apparaissait utopique qu’il y maintienne sa place, les places y étant en effet très chères. Espérons que Dionne pourra se relancer en 2007 dans un environnement qu’il connaît bien avant d’éventuellement retenter sa chance en Europe, peut-être au sein d’une formation continentale française ou l’adaptation serait peut-être plus facile? Ca bouge par ailleurs sur la scène du cyclisme québécois avec de nombreuses équipes voulant se lancer dans le professionnalisme. C’est ainsi qu’outre "Calyon":http://veloptimum.net/courses/equipes/Calyon/acc.html, on apprenait récemment que "Volkswagen-Trek":http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/Velop3.html ainsi qu’une nouvelle équipe, "Vallée de l’aluminium":http://veloptimum.net/velonouvelles/6/COMM/11nov/Vallee9.html, voulaient se lancer sur la scène de l’America Tour en 2007. Alexandre Lavallée sera le directeur sportif de la nouvelle formation Vallée de l’alumium dont le berceau est la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Force est de reconnaître que ca rue déjà dans les brancards. D’une part, "Lavallée n’a pas hésité à rapidement déclarer qu’il dirigera la meilleure équipe au Québec":http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/Velop13.html. Rien de tel pour motiver les autres équipes afin de leur faire mordre la poussière en 2007! C’est peut-être le genre de déclarations avec lesquelles il faut être prudent lorsque l’équipe n’a pas encore donné un coup de pédale… D’autre part, le recrutement serait parfois agressif, notamment autour du cas d’un jeune coureur de l’Outaouais que nous connaissons et qui a beaucoup de potentiel, Jean-Sébastien Perron. Annoncé chez Calyon, "approché par Vallée de l’aluminium":http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/Quotidien15.html, ca se jouera probablement sur la qualité des offres en question et sur les avantages qui y sont reliés. Quoi qu’il en soit, tout indique que ca joue dur actuellement au sein de l’élite cycliste du Québec. Dans un si petit milieu ou tout le monde se connaît et se cotoie régulièrement, c’est parfois un jeu dangereux et ca peut laisser des traces qui expliqueront peut-être certains comportements sur les courses en 2007!

Que se passe-t-il à Chatenay-Malabry ?

Il se passe beaucoup de choses autour du laboratoire français de dépistage du dopage situé à Chatenay-Malabry. Démêlons d’abord un peu tout ca:

– le labo est impliqué, depuis le 20 septembre dernier, dans une procédure administrative contre Floyd Landis dont les deux échantillons (A & B) prélevés lors du dernier Tour de France contenaient de la testostérone de synthèse.

Après plusieurs déclarations confuses pour expliquer ces résultats, M. Landis s’est lancé à fond les manettes dans la bataille de l’opinion publique, probablement conseillé par les avocats de M. Armstrong qui ont compris toute son importance. « M. Landis n’a pas encore réagi selon la procédure à la lettre officielle du labo envoyée le 20 septembre dernier »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-835180@51-834397,0.html. Il préfère pour le moment tenter de déstabiliser non seulement le labo français mais également tout le système de lutte contre le dopage.

– « le labo de Chatenay-Malabry a été victime, la semaine dernière, d’un piratage informatique surprenant et inquiétant »:http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/AFP14.html. Des documents ont été envoyés par courriels au nom du labo, avec des pièces attachées qui n’auraient pas dû circuler. Une enquête a été ouverte et confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Cette nouvelle affaire vise donc une procédure pénale cette fois et les éventuels coupables devront répondre de leurs actes devant la justice.

Le président de l’Agence française de lutte contre le dopage, Pierre Bordry, demeure prudent en mentionnant ne pas avoir d’idée sur les éventuels coupables. Certains ont cependant parlé de l’entourage direct de Floyd Landis, se basant sur certains éléments. D’une part, les courriels envoyés avaient visiblement été rédigés dans un mauvais français par un anglo-saxon. D’autre part, le seul récipiendaire privé des envois est Howard Jacobs, l’avocat de Landis.

Il faudra attendre les résultats de l’enquête judiciaire avant de se prononcer. Mais il faut avouer que la possibilité que ce soit l’entourage direct de Landis cadre bien avec les démarches actuelles du coureur américain.

Cette affaire de piratage prouve cependant que le labo a probablement besoin d’une petite opération de modernisation, opération demandée par son directeur Jacques de Ceaurriz depuis un moment déjà. Le problème était connu de longue date puisque le sénateur français Jacques Valade a récemment rappelé que _la visite du laboratoire par la commission (en juin 2005) avait laissé un souvenir mitigé, notamment quant à l’état des locaux et a souligné l’importance de la sécurisation des données informatiques_. Rien n’avait concrètement été fait depuis, faute de moyens (ce qui en dit long sur la volonté de tout le monde de lutter contre le dopage…).

Bref, l’éclatement de cette histoire au grand jour arrive à un bien mauvais moment pour « le Ministre des Sports Jean-François Lamour qui est plongé dans l’embarras »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-835181@51-834397,0.html, son inaction étant dévoilée. Lamour est en effet candidat au poste de vice-président de l’AMA lors de la prochaine élection le 20 novembre à Montréal (dans quelques jours donc). Il est attendu que le prochain vice-président succèderait à Dick Pound en novembre 2007.

– « le labo de Chatenay-Malabry a reconnu avoir fait une erreur de frappe dans l’identification d’un échantillon appartenant à Floyd Landis »:http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/AFP15.html. Un « 4 » a été tapé au lieu d’un « 5 » dans le code d’identification. L’erreur, connue et immédiatement documentée par le labo, est évidemment exploitée à fond par Floyd Landis et son avocat qui y voient un autre élément pour miner la crédibilité du labo français. Selon la vaste majorité des experts cependant, cette erreur ne peut être considérée comme un vice de procédure dans un éventuel procès.

On terminera en rappelant que le labo français est actuellement l’objet d’une vive campagne de salissage par l’entourage de non seulement Floyd Landis mais aussi Lance Armstrong. Ceci prouve que les dopés ne reculeront devant rien pour essayer de s’en sortir, une seule porte leur étant ouverte, soit celle des vices de procédure. Et les vices de procédure passent mieux au procès si on a pu gagner la bataille de l’opinion publique avant…

Tout ce cirque est très inquiétant pour l’avenir du cyclisme. Loin de reconnaître les problèmes de dopage dans ce sport, les cyclistes professionnels préfèrent au contraire s’attaquer aux seules institutions qui pourraient encore les sauver en leur permettant de recouvrer une certaine crédibilité. Il faut absolument selon nous que les labos et que les autorités réaffirment leur confiance dans les tests et les méthodes de détection afin de faire cesser ces tentatives de discrédit.

Basso – Discovery: affligeant!

« Il faudra vous faire à cette image, vous risquez de la voir fréquemment en 2007 sur la page couverture de vos magazines cyclistes favoris »:http://www.grahamwatson.com/. Et « voici un texte affligeant, lamentable voire révoltant du photographe »:http://www.grahamwatson.com/news/grahamsnotes06.html. Nous sommes évidemment entièrement contre les propos qui y sont tenus. La crédibilité de son auteur vient de prendre un sérieux coup à nos yeux.

Enfin de retour!

La Flamme Rouge tient à s’excuser auprès de tous ses lecteurs pour les problèmes techniques vécus au cours des derniers jours. Nous étions totalement impuissants à les régler puisque ces problèmes ont été causés par la migration de notre site sur de nouveaux serveurs de notre fournisseur, une société basée en… Californie. De toute évidence, la migration s’est mal passée et cela a pris plusieurs jours pour que la compagnie répare l’erreur. D’ordinaire fiable, c’est la première fois que ce genre de problème survient sur ce site. Nous reprendrons donc dans la journée le fil de l’actualité. À tous nos lecteurs nous ayant fait parvenir un courriel pour nous signaler le problème ces derniers jours, un grand merci.

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