Étant vraiment dégouté des récentes déclarations de Johan Bruyneel en réaction au récent engagement d’Ivan Basso chez Discovery, nous focussons notre intervention ce soir sur une question d’un lecteur, à savoir s’il faut, ou non, écouter les conseils des vendeurs dans les magasins de cycle.
Notre réponse s’appuie évidemment sur notre expérience personnelle au cours des 20 dernières années d’une part, mais aussi sur ce que des gens – amis, coureurs, etc. – nous ayant sollicité pour obtenir des conseils ont pu nous raconter sur les conseils qu’ils avaient eux-mêmes reçus en recherchant le vélo idoine. Alors, doit-on se fier aux conseils des vendeurs qui travaillent dans les boutiques de vélo ? Notre réponse simple et rapide: très rarement, du moins au Québec.
En France, ou on "professionnalise" la profession de vendeur bien davantage qu’au Québec où, contrairement à la France, les postes sont souvent occupés par de jeunes étudiants, c’est très différent et on répondrait oui, très souvent mais pas toujours bien sûr. Nous avons en effet été très rarement en présence de vendeurs qui connaissaient réellement les produits qu’ils vendaient, voir leurs matériaux. Le plus souvent, vous aurez droit à des conseils superficiels, passe-partout voire parfois carrément erronés. Cela s’explique régulièrement par le vendeur lui-même, un jeune âgé entre 16 et 30 ans à qui on a donné peu ou pas de formation préalable sur les produits en magasin. Par exemple, notre expérience nous montre qu’il est très rare qu’un tel vendeur, voyant notre intérêt à acquérir un vélo, ait commencé par nous demander l’usage qu’on comptait en faire et le type de cycliste qu’on était. Le plus souvent, ce vendeur se contentera de vous vanter les mérites du cadre que vous êtes en train de mater, point final.
Vous n’êtes pas d’accord ? On vous invite à faire un essai ! La prochaine fois que vous consulterez dans le but d’acheter un cadre, demandez des renseignements précis sur le type de carbone utilisé, sur la différence entre du "haut module" et de l’unidirectionnel, sur le lieu précis de fabrication, sur le mode d’assemblage du vélo, sur les matériaux utilisés (utilisation du kevlar, type d’alu de série 5000, 6000 ou 7000, etc.). Demandez également au vendeur de vous décrire le comportement du cadre: nervosité, rigidité… sait-il seulement la différence entre les deux ? Si oui, à quel type de cycliste telle combinaison conviendra ? Pour les composantes, c’est pareil. Peu de vendeurs peuvent selon nous discourir des différences réelles entre Shimano et Campagnolo par exemple. Comment peuvent-ils alors vous conseiller adéquatement selon l’usage que vous ferez de votre machine ? Le bon groupe n’est pas forcément le plus cher: il est celui qui répondra efficacement à vos besoins, point final. Quant aux roues, le seul discours qu’on entend depuis 5 ans tourne exclusivement autour du poids. La solidité, la nervosité de la roue en relance ? Très rarement. Sa durabilité ? Encore plus rarement.Nous avons failli intervenir cet été lors d’une visite dans un magasin de vélo de la Rive-Sud de Montréal en entendant un vendeur dire à un client que la longévité d’une roue était d’environ 10 000 kms, pas plus!
Il existe heureusement des exceptions. Au Québec, nous pensons d’abord à Marinoni. Leurs techniciens sont des puits de connaissance sur le matos cycliste. Nos questions pointues ont toujours été répondues avec précision et justesse, non seulement sur le rendement de leurs cadres mais également sur les composantes. Chez Marinoni, on a toujours eu l’impression d’avoir l’heure juste, point final. Bien sûr qu’ils ont un parti pris, notamment pour Campagnolo, mais cela ne les empêche pas d’être capable d’honneteté envers la concurrence. Ils ont notre confiance.
Il est évident qu’on ne connaît pas tous les magasins du Québec et qu’il existe probablement d’autres lieux ou on prodigue le juste conseil. Le point n’en est pas là. Mais dans la plupart des magasins bien connus et qui font un maximum de pub à la télé, nous avons toujours été très déçus des connaissances des vendeurs quant au matos qu’ils vendent ou qu’ils ne vendent pas d’ailleurs. Cela s’applique très certainement à la région de l’Outaouais.
Alors, puriste La Flamme Rouge ? Oui ! N’est-il pas raisonnable de s’attendre à trouver dans les boutiques de vélo les experts en matière de cycles ? Alors, que faire ? Internet ! C’est un formidable outil de connaissance qui vous permet d’avoir réponses à toutes vos questions dans le confort de votre foyer, et même plus. C’est grâce à Internet par exemple qu’on peut mieux connaître les partnerships entre constructeurs (notamment le A-Team dont fait partie… Colnago!) voire les éventuels rappels (Cervélo vient de rappeler 650 cadres 2.0) et problèmes qui y sont associés (Cervélo est rapide sur la vente, pas sur l’après-vente). On vous conseille donc de ne compter que sur vous-mêmes et de bien vous informer sur Internet avant d’aller dans un magasin pour acheter un cadre. Vous limiterez ainsi les risques d’être déçu de votre nouvel achat.
Guillaume
Tu généralises Laurent.
Dans le magasin où je vais le plus souvent, il y a le proprio qui a 55 ans et qui a jamais fait autres choses. Aussi il y a son jeune employé de peut-être 28 ou 29 ans. Pourtant j’ai 100 fois plus confiance au conseil du jeune que du plus vieux. Je l’ai ‘’testé’’ à quelques reprises et il s’y connait. C’est sur que si tu vas dans un magasin à plus grande surface ( MoMo Sport, Vie Sportive) tu as plus de chance de tomber sur un étudiant qui connait plus ou moins le vélo.
toutouille26
moi j’ai acheté un velo extra chez decathlon (le 9-2) mais alors le vendeur… sur le coup j’ai pas fait attention: il m’a mis sur un home trainer(sans cale sous la roue avant), a pris un fil a plomb et l’a mis pres de mon genou, et il a dit: la c’est tres bien!!…
Yann
Un critère pour juger la compétence d’un vendeur peut être: A quel moment va-t-il argumenter en faveur de la couleur du cadre exposé? Si ca intervient très vite, c’est généralement mal barré…
iboc
D’accord avec toi Laurent c’est souvent des étudiants qui travaillent dans les boutiques, mais pourquoi? Parce que c’est un job saisonnier. Vendre des vélos à l’année y’a pas beaucoup de boutique qui peut se venter de le faire. Le plus dure c’est garder les employés d’été le plus longtemps possible. C’est plate en %$?%$ pour quelqu’un qui se cherche un job à l’année pis qui se retrouve toujours avec un emploi précaire et sous-payé parce que saisonnier. C’est pour ça que c’est un job d’étudiant au Québec et que les étudiants qui répondent au clients sont souvent mal barrés, il s travailles pour gagner leur vie et pour payer leur étude. Et c’est souvent loin de leur champs d’étude et/ou de compétence. Les employeurs engagent rarement par rapport à l’expérience. Du moins c’est ce que j’ai veçu et vu depuis que j’ai commencé à travailler dans des bikes shops.
Vincent
Ex-mécano, Centre du Bicycle Ste-Foy
Ex-mécano, Gervais-Rioux
Ex-mécano, Cycles Régis
…et
Technicien d’atelier au Yéti Mtl
(ça, ça veut dire que je fais des skis! pas juste des vélos!)