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ProTour: l’opposition de plus en plus forte!

Nous accueillons la nouvelle avec enthousiasme à La Flamme Rouge: les fédérations cyclistes de six pays européens – France, Italie, Espagne, Belgique, Autriche et Luxembourg – ont formellement annoncé aujourd’hui qu’elles s’opposaient à l’UCI ProTour dans sa forme actuelle.

Les fédérations rejoignent donc l’AIOCC (l’Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes) qui s’est également prononcé contre plus tôt en novembre. Les fédérations demandent "avec insistance" la tenue rapide d’une table ronde avec tous les acteurs impliqués dans le dossier, c’est à dire l’UCI bien sûr, mais aussi l’AIOCC, les équipes et les coureurs. Les fédérations ont également exprimé le souhait de tenir cette table ronde même sans l’UCI si celle-ci refusait le dialogue, ce qui est une éventualité sérieuse sinon probable, l’UCI ne nous ayant pas tellement habitué à des manifestations d’ouverture par le passé. Évidemment, les fédérations dénoncent _la façon dont l’UCI traite le circuit continental européen, dans son souci de privilégier le circuit UCI ProTour_.Nous l’avons toujours dénoncé également sur La Flamme Rouge en exprimant le grand danger du ProTour, celui de couper le cyclisme de ses racines qui sont les "petites courses" qui, sans la présence de quelques uns des meilleurs coureurs du monde, sont directement menacées d’extinction. Lance Armstrong, par exemple, a souvent pris par au Tour de la Sarthe dans sa préparation pour le Tour, permettant à cette petite course française d’attirer de bons sponsors et un public nombreux. En ne permettant plus une mixité entre l’élite et les coureurs en développement, le ProTour menace la base même du cyclisme. Enfin, les fédérations ont clairement exprimé leur _profond désaccord avec la méthode actuelle de travail de l’UCI (conditions de participation à certaines épreuves, rapport Vrijman, projet d’audit)_. On ne saurait être davantage en accord avec les fédérations qui nous apparaissent avoir bien plus que l’UCI le cyclisme à coeur.

Bref, tout cela est une bonne nouvelle puisque cela signifie que l’opposition au ProTour grandit et que l’UCI voit chaque jour la pression augmenter un peu plus. L’UCI ne pourra pas indéfiniment imposer ses vues sur le cyclisme et sur ses épreuves dont certaines ont une histoire bien plus longue que celle de l’UCI. Le Tour, le Giro, la Vuelta, Paris-Roubaix, le Ronde, Liège-Bastogne-Liège, Milan SanRemo, le Tour de Lombardie ont fait le cyclisme, pas l’UCI. Il convient de s’en rappeler et la méthode cavalière de l’UCI dans le dossier ProTour n’a que trop duré. Rappelons enfin que nombre d’événements qui contribuent actuellement à diviser la grande famille du cyclisme – le merdier de la lutte contre le dopage, le ProTour, etc – sont un leg direct d’Hein Verbruggen et de sa mafia. Son idée de mondialisation du cyclisme n’a jamais fonctionné et demeure une utopie. Nous voulons croire que Pat McQuaid, qui a manifesté un certain esprit d’ouverture récemment, pourrait rompre avec le passé déplorable de l’UCI et instaurer un nouveau climat de confiance avec tous les partenaires du cyclisme, ceci dans un seul but, redonner crédibilité et authenticité au sport que nous adorons tous, le cyclisme sur route.

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2 Commentaires

  1. le pro tour a échoué, c’est un fait, mais que mettre à la place?

    L’objectif doit être de permettre aux coureurs de courir de mars à octobre, de lutter contre le spécialisme et donc contre le dopage. Mais la question du calendrier reste importante. Nous voulons voir les meilleurs sur les meilleures courses.

    Concernant la fronde de ces fédérations, j’en reviens à mon dada : que la France, l’Italie, la Belgique et les autres créent une “UCI-dissidente” afin de travailer cordialement avec l’AMA

  2. Didier as le cycliste bronchiteux asthmatique

    Créer une UCI dissidente, ce serait revenir de 20 ans en arrière ou presque lorsque le vélo comptait deux fédérations différentes, l’UCI qui gérait le vélo amateur et la FICP (présidée par…. je vous le donne en mille…. notre très cher ami Hein Verbruggen) qui gérait le vélo pro.
    Ce serait pour moi une grave erreur. il faut garder le cyclisme unifié, mais couper les têtes pensantes de ce vélo qui ne tourne plus rond.
    Les fédérations “rebelles” en seraient bien inspirées car elles ont le pouvoir de mettre l’UCI dans sa forme actuelle en péril. Allez y M. Pitallier, nous avons confiance en vous.

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