Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mai 2006 Page 1 of 2

Dopage: ca continue…

1 – « Il faut absolument lire cet interview passionnant avec notre collègue et ami Antoine Vayer »:http://www.liberation.fr/page.php?Article=385715, aujourd’hui professeur d’éducation physique et sportive en France et anciennement entraîneur de l’équipe Festina au temps de la belle époque (avant 1998). Vayer nous parle de l’époque où il cotoyait Manolo Saiz qui occupait un peu les mêmes fonctions que lui mais dans une équipe espagnole. Il nous parle également des méthodes d’entrainement de Saiz et des performances actuelles des coureurs, notamment sur le dernier Giro. Ca fait froid dans le dos. Extrait: (…) _nous calculons à AlternatiV les vitesses ascensionnelles de plus de 1 500 mètres par heure d’un Ivan Basso, et pour ne prendre que lui par exemple, lors des dernières étapes du Giro qui vient de se terminer. Quand je vois ça, je me dis que nous étions vraiment des minables chez Festina, pourtant première équipe du monde survitaminée_.

Tout cela encore une fois pour vous permettre d’être des observateurs, des fans éclairés du cyclisme.

2 – Affaire Armstrong. « Le rapport indépendant de l’avocat en charge d’enquêter sur l’affaire Armstrong dévoilée dans le journal L’Équipe en août dernier a été rendu public »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-778294@51-778298,0.html. Ca ne surprendra personne, le rapport disculpe Armstrong sur toute la ligne. À sa lecture, son auteur, un néerlandais (rappelons que le rapport avait été commandé par Hein Verbruggen, à ce moment président – de nationalité néerlandaise – de l’UCI…) qui s’appelle Emile Vrijman, évoque un comportement incohérent à l’égard des règlements régissant sur le plan international les contrôles anti-dopage pour justifier ses recommandations de ne pas entreprendre de mesures disciplinaires à l’égard du champion américain.

C’est allucinant et revoltant puisqu’on s’en tient encore et toujours aux procédures. Combien de scandales de dopage ont-ils été évités simplement en évoquant les vices de procédure? La beauté de l’enquête menée par L’Équipe était justement de sortir des sentiers battus – et inefficaces – pour démasquer les tricheurs. Car la vérité demeure : le labo de Châtenay-Malabry et les journalistes de L’Équipe ont fait la preuve scientifique et hors de tout doute qu’Armstrong utilisait bel et bien de l’EPO lors du Tour de France 1999. Point à la ligne. C’est tout ce qu’on doit retenir. Le rapport publié aujourd’hui ne fait que ré-affirmé qu’on ne peut poursuivre Armstrong, les procédures internationales de contrôle anti-dopage n’ayant pas été respectées.

Le plus comique dans cette histoire est que « l’UCI déplore aujourd’hui la façon dont ont été rendues publiques les conclusions de l’avocat »:http://permanent.nouvelobs.com/sport/20060531.REU28145.html?1546. À l’UCI, on estime que toutes les parties impliquées n’ont pas été informées avant que des commentaires publics ne soient faits sur le contenu du rapport. Ici encore, le focus est mis sur les procédures, toujours les procédures. Les avocats sont ravis, ils empochent au passage, et les coureurs pros aussi, ils sont blanchis dans l’affaire. La vérité dans tout ca? Pas important, la vérité…

Évidemment, le communiqué d’Armstrong ne s’est pas fait attendre. « Avez-vous réellement besoin de le lire pour en connaître son contenu? »:http://www.sport365.fr/depeches/filinfo_119116_1349_Dopage-Armstrong-se-rejouit.shtml

Les premiers noms

Les premiers noms de coureurs impliqués dans l’affaire de dopage en Espagne sont sortis aujourd’hui: Botero (Phonak), Angel Vicioso (Liberty Seguros), Sevilla (T-Mobile) et… José Enrique Gutierrez Cataluna (Phonak), 2e du Giro il y a tout juste quelques jours!!! D’autres suivront très certainement très bientôt.

« Il faut lire cet excellent article paru dans Le Figaro hier »:http://sports.lefigaro.fr/article_cyclisme_ca_sent_la_poudre_8797.html. Jesus Manzano, l’ancien coureur dont les propos seraient à l’origine de l’opération, y déclare que _«beaucoup de cyclistes ne dorment pas tranquille car le docteur Fuentes s’occupait de la moitié du peloton. J’ai ressenti de la joie quand j’ai appris le déclenchement de l’opération Puerto, même si tous ceux que j’ai cités ne sont pas tombés, mais ils tomberont lors de la prochaine opération»_.

Du coup, ca va être comique à partir de maintenant. Ce soir, la palme de la langue de bois « revient à Jean-Marie Leblanc qui a déclaré »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060529_195410Dev.html être _attéré, choqué_ par le scandale. Époque différente, même réaction… Il en remet même une couche en affirmant toute sa _détermination_ et sa _fermeté_ par rapport à toute cette histoire. Ca ne vous dit pas quelque chose? Après cinq ans de beaux discours, la vérité est qu’on demeure toujours au même point dans le cyclisme. Aussi, on abonde dans le cynisme de Cyclismag ce soir: « Le Tour de France et la Fédération internationale (ndlr: l’UCI) qui se reconcilient sur au moins un point, Gandhi en a rêvé, Fuentes l’a fait »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2289#ancre4.

La suite est évidente: on cherchera à isoler les « brebis galeuses » qui font du tort au cyclisme et on ré-affirmera à coup de grandes déclarations l’engagement dans la lutte contre le dopage. On répétera que les cyclistes pros sont les athlètes les plus testés de la planète et que peu de contrôles sont positifs, prouvant bien que le dopage demeure très isolé. Botero et Sevilla n’ont pourtant pas été testés positifs non plus…

Parfois, on est découragé devant tant de mauvaise foi de la part de ceux qui ont littéralement entre leurs mains l’avenir même de ce si beau sport.

On termine sur une déclaration de Bjarne Riis aujourd’hui: _ »(Ivan Basso) c’est le coureur du futur_ »:http://www.velo-club.net/article?sid=32398. Vous pouvez le croire sur parole!

Giro: le bilan

1 – Victoire finale d’Ivan Basso aujourd’hui au Giro après « la dernière étape remportée au sprint par Forster »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0621. Une victoire de Basso très convaincante puisque acquise avec plus de… 9 minutes d’avance sur le 2e, le surprenant Gutierrez Cataluna. Il faut remonter en… 1965 pour revoir un écart aussi important entre les deux premiers du général, une indication éloquente de la domination de Basso sur cette épreuve. Basso, qui a passé 14 jours en rose excusez un peu, signe là de loin sa plus belle victoire depuis… son titre de champion du monde des espoirs acquis en 1998. Quoi qu’il en soit, Basso a, en tout cas, tenu promesse à sa mère décédée depuis en remportant le Giro ; l’homme était donc doublement motivé en mai sur les routes d’Italie. A-t-il promis à sa mère une victoire sur le Tour?

Quel bilan tirer de ce Giro ? Rappelons que l’intérêt de la course cette année résidait dans son extrème difficulté la dernière semaine. Les cols étaient nombreux, donc les occasions de voir de belles bagarres. Il n’en fut à peu près rien, Basso étant impérial partout, engendrant une course sans grande surprise ou l’intérêt était davantage sur les places de 2e et 3e du podium que sur la victoire finale. En ce sens, on est assez d’accord avec nos confrères de Cyclismag qui titrent ce soir « Giro, palme d’or de l’ennui »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2282 ainsi que ceux de L’Équipe qui affirment que Basso « n’a pas beaucoup été attaqué »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060528_175230Dev.html. Comme quoi en cyclisme, ce sont les coureurs qui font la course, jamais le parcours…

Si on reprend les favoris italiens au départ, Basso a évidemment fait forte impression, « se positionnant comme le favori #1 du prochain Tour de France »:http://www.velo-club.net/article?sid=32351. Il roule bien, grimpe encore mieux et son équipe est soudée et homogène. Il faudra faire fort pour le battre en juillet. Pour lui, débute ce soir une période difficile à négocier: il faut savoir récupérer des efforts du Giro tout en planifiant de revenir en top-condition dans 5 semaines. Ca sera délicat, surtout qu’avec un nouveau-né à la maison, les sources de distraction pourraient être nombreuses.

Simoni a quand à lui été le meilleur des Italiens (Basso excepté) dans la dernière semaine, montrant là l’endurance d’un vieux loup. Sa 3e place est très belle en ce sens, mais il termine son Giro sur un geste déplorable, celui d’avoir parlé aux médias des discussions qu’il a eu hier avec Basso dans le final de l’étape. Basso lui a-t-il demandé de l’argent pour le laisser gagner l’étape comme Simoni l’a affirmé à l’arrivée ? Même si le Varesan s’en défend, c’est fort possible et la chose ne choquerait pas puisqu’elle est courante dans le monde du cyclisme (à Simoni l’étape, à Basso le Giro). Ce qui choque plutôt, c’est que Simoni en ai fait écho dans les médias. Cela témoigne d’une frustration évidente chez Simoni, celle de ne pas avoir réussi à gagner une étape cette année. Ce n’est pas la première fois que Simoni donne dans la rancoeur déplacée, c’était déjà le cas avec Pantani, puis avec Cunego.

Après un bon début, Savoldelli a souffert d’allergies et s’est éteint à petit feu, perdant même, selon ses dires, la motivation en fin de course. Discovery se doit donc de repenser sa stratégie pour l’avenir, surtout que Danielson a abandonné, victime apparemment d’un refroidissement. On peut penser que l’équipe misera plutôt sur Hincapie, Popovytch et Azevedo pour le Tour.

Cunego est selon nous celui qui a sauvé honorablement son Giro. À la peine dans le clm de 50 kms ou il perdit plus de 5 minutes, il s’est bien battu dans la dernière semaine pour finalement terminer 4e. Mention honorable dans un Giro qui était difficile pour ses 25 printemps. Reste maintenant à voir s’il sera au départ du Tour, pour apprendre bien sûr.

Enfin, Di Luca n’a jamais été dans le coup, souffrant apparemment des… dents! À sa décharge, les infections dentaires sont apparemment très préjudiciables à la performance sportive. Mais voilà l’exemple (un de plus dans l’histoire) d’un « coureur qui a tout misé sur une seule épreuve »:http://www.velo-club.net/article?sid=32316 – le Giro – et qui a perdu, laissant – du moins à ce jour – l’impression d’une saison gachée. S’il avait eu du succès sur le Giro l’an dernier, c’est probablement parce qu’il avait connu une excellente campagne des Classiques. Voulant s’économiser cette année, il a fait l’impasse sur la plupart des épreuves d’avril et c’est probablement présenté au départ du Giro à court de compétition. Dommage et espérons que ce brillant coureur saura revenir en 2007 à son programme de 2005, un programme qui convient beaucoup mieux au type de coureur qu’il est.

La surprise du Giro demeure évidemment Gutierrez Cataluna, 32 ans, un coureur qui s’est admirablement bien battu dans la montagne, refusant obstinément de se rendre. Ce coureur avait fait preuve, dans le passé, d’aptitudes en montagne, s’étant notamment illustré sur la feu Classique des Alpes ainsi qu’au Dauphiné Libéré. Il a remporté très peu de victoires chez les professionnels dans sa carrière mais son palmarès indique une belle régularité. Voilà en tout cas de bonnes nouvelles pour Floyd Landis qui a peut-être trouvé en Gutierrez un équipier de choix pour l’épauler en haute montagne en juillet prochain.

Les autres surprises : Casar surtout, qui termine… 6e! On avait plus vu un Français à pareille fête sur le Giro depuis Laurent Jalabert en 1999 (4e). Piepoli ensuite, qu’on attendait pas à pareil niveau (2 belles victoires d’étape en montagne). Schumacher, lui aussi 2 victoires d’étape. Bettini, qui ramène le maillot cyclamen et qui a également remporté une étape. Garate, très en vue dans les cols de la dernière semaine et qui ramène le maillot vert de meilleur grimpeur. Enfin un autre Français, Halgand, qui termine 14e au général tout en s’étant distingué sur plusieurs étapes.

Les déceptions: DiLuca et toute l’équipe Liquigas sauf Pellizotti bien sûr, mais aussi Rujano, les Milram qui n’ont finalement pas réussi à en gagner une, Pollack non plus, Sella, Botcharov, qu’on aurait vu mieux que ca et enfin Cioni, relégué dans les profondeurs du classement.

2 – Dopage en Espagne. « Cet article est assez inquiétant »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-776449@51-775541,0.html. « On annonce par ailleurs que 20 coureurs impliqués dans le traffic sanguin auraient été identifiés »:http://www.velo-club.net/article?sid=32335. Est-ce à dire que l’affaire pourrait dès cette semaine livrer ses premiers résultats concrets ?

Voigt, Pordoi, Ullrich, Basso, Cervelo, Cooke et Lemieux

1 – La difficile étape du jour au Giro s’est soldée par « la victoire du champion d’Espagne sur route, Garate »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0619, au terme d’une très longue échappée dans laquelle figurait Jens Voigt. Garate avait clairement des ambitions sur cette étape, ayant fait rouler Bettini très tôt, lui-aussi dans l’échappée du jour.

Dans l’ascension finale, Voigt n’a pas pris part au travail, refusant tout relais pour protéger l’avance de son leader resté derrière. À 800m de l’arrivée et étant toujours au contact de Garate, Voigt est allé dire à l’Espagnol qu’il ne lui disputerait pas la victoire d’étape. Un geste très honorable, tout à fait dans le code non-écrit des coureurs cyclistes qui veut que la victoire revienne à celui qui a fait le travail dans pareilles circonstances. Le geste – qui témoigne d’un bel esprit sportif – honore Voigt, un coureur de classe auquel il faut ajouter aujourd’hui grand seigneur. Quant on sait ce que représente de nos jours une victoire d’étape sur le Giro ou le Tour (l’argent, le contrat pour l’année suivante et la garantie que l’employeur va estimer la saison comme réussie…), Voigt a vraiment agi avec classe. En franchissant la ligne, Garate a eu un geste pour sa conjointe puisqu’il a récemment appris qu’elle était enceinte.

Beau travail des Saunier Duval dans la dernière ascension également pour distancer Guttierez. Ce fut réussi, Simoni grapillant quelques 24 secondes de plus à son adversaire. Simoni a donc clairement la 2e place du Giro comme objectif et il devra abattre ses dernières cartes demain s’il veut espérer monter sur la 2e marche du podium à Milan.

2 – « Très intéressante rétrospective sur l’histoire du Passo Pordoi dans le Giro d’Italia »:http://www.velo-club.net/article?sid=32285.

3 – La nouvelle du jour est surtout à mettre au compte de « Jan Ullrich qui a abandonné le Giro »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/may06/may27news dans l’ascension finale aujourd’hui, évoquant des « maux de dos ». Vraiment très curieux puisque de mémoire, on ne se souvient pas qu’Ullrich a souffert de tels problèmes auparavant dans sa carrière. De plus, son abandon survient à moins de 48h de l’arrivée de ce Tour d’Italie. Curieusement, il quitte la course la journée même ou des informations filtrent d’Espagne comme quoi son nom serait sur la liste des 200 coureurs impliqués dans le traffic sanguin mis à jour. Aurait-on senti l’eau chaude chez T-Mobile et immédiatement réagi en soutirant Ullrich de la pression médiatique ? Pas impossible, surtout que les dirigeants de T-Mobile ont déjà dû intervenir pour démentir tout lien avec le médecin espagnol Fuentes. Très curieux toute cette histoire et espérons qu’on en saura rapidement plus.

4 – Fait divers : « Basso est devenu papa pour la 2e fois aujourd’hui »:http://www.velo-club.net/article?sid=32308. Ca doit quand même être spécial d’avoir Bjarne Riis dans l’oreillette qui nous dit « attention dans 2 kms il y a une courbe dangereuse. Ha oui, en passant, ta femme vient d’accoucher »…

5 – Pour ceux qui veulent découvrir le Cervelo d’Ivan Basso, Cyclingnews nous a préparé « ce petit reportage »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/tech.php?id=/tech/2006/features/giro_bikes8. Il est intéressant de constater que les pros se mettent notamment à l’heure du pédalier compact en montagne…

6 – « La 9e édition de l’épreuve de Coupe du Monde des femmes sur le Mt Royal aura lieu demain samedi »:http://www.world-cup-cycling.org/. Le parcours a été légèrement modifié cette année puisque les cyclistes devront faire un petit aller-retour sur l’avenue du Parc. La grosse difficulté demeure la montée du Mont Royal via la voie Camilien Houde, une rampe bien connue de tous les cyclistes québécois et qui a permis à Merckx de devenir champion du monde en 1974.

En l’absence de Jeanson (vainqueure de l’édition 2005) et de Bessette, misez sur Nicole Cooke ou Oenone Wood, déjà 2e l’an dernier. Les meilleurs espoirs de podium pour le Canada sont probablement Sue Palmer-Komar ainsi qu’Audrey Lemieux.

Il va falloir attendre

1 – Dans l’affaire de dopage qui secoue l’Espagne et tout le monde du cyclisme, il va falloir attendre les suites de l’opération. Difficile donc d’entrevoir actuellement les conséquences de cette opération comme des coureurs qui seraient impliqués dans ce vaste réseau de dopage sanguin. Comme un lecteur nous le faisait remarquer hier, il s’agit effectivement d’auto-transfusion. Mentionnons simplement parmi les nouvelles qui transpirent en ce moment que « Jan Ullrich et Ivan Basso seraient sur la liste des 200 clients de Fuentes »:http://www.rtl.be/page/rtlinfo/articles/sportarticle/229.aspx?articleid=60135, ce qui est inquiétant. Mentionnons enfin que « l’équipe de Manolo Saiz semblerait poursuivre ses activités jusqu’à la fin de l’année, misant sur son autre sponsor Wurth »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/may06/may26news2. On verra si le Tour de France acceptera de prendre une telle équipe sur son épreuve si des accusations formelles et des preuves irréfutables d’un dopage organisé par certains de ses membres étaient déposées.

2 – « Vu sur le Giro »:http://www.cyclingnews.com/photos/2006/giro06/index.php?id=/photos/2006/giro06/giro0618/fs-024. Sympa.

3 – « L’étape d’aujourd’hui sera musclée, avec 4 ascensions dont la Marmolada, le Pordoi et la montée finale sur le San Pellegrino »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0619. Avec 3 semaines de course dans les guibolles ainsi que pas mal de mauvais temps, les coureurs vont souffrir aujourd’hui et il pourrait y avoir pas mal d’abandon, même si nous sommes à 48h de l’arrivée. Encore une fois, misez Basso ou Piepoli, même si nous attendons toujours un coup d’éclat de DiLuca ou de Cunego pour racheter leur Giro.

Liberty Seguros : c’est terminé!

La nouvelle est énorme. « La compagnie Liberty Seguros a annoncé ce matin qu’elle stoppait immédiatement le sponsoring de son équipe cycliste ProTour »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/may06/may25news3. Cette nouvelle fait suite à l’opération anti-dopage, intitulée « Operacion Puerto », actuellement en cours en Espagne.

Pour ceux qui lisent l’espagnol, « l’article d’El Pais est ici »:http://www.elpais.es/articulo/deportes/Liberty/Seguros/cancela/contrato/patrocinio/equipo/ciclista/Manuel/Saiz/elppordep/20060525elpepudep_6/Tes/.

Pour l’instant, « aucune nouvelle du retrait du sponsor sur le site officiel de l’équipe »:http://www.libertyseguroswurth.com/index.asp?idioma=1.

Vinokourov est donc depuis ce matin au chômage, comme tous ses équipiers dont certains sont actuellement sur le Giro. Repartiront-ils demain ?

On vous disait que cette affaire qui secoue l’Espagne ferait probablement du bruit, l’opération ayant été de toute évidence montée méticuleusement par la police espagnole (on ne place pas des caméras de surveillance sans avoir bien ficellé son affaire auparavant…). Nous ne croyions cependant pas que l’affaire aurait des conséquences aussi rapides. Liberty Seguros aurait-elle eu accès à des informations accablantes à partir desquelles elle aurait bien compris que le scandale serait énorme, préférant alors se retirer dès maintenant ? À suivre…

On apprend également ce matin que les enquêteurs ont localisé lors des perquisitions des milliers de produits anabolisants, de l’EPO et des hormones de croissance fabriquées en Chine, ainsi que toute sorte de médicaments provenant d’un hôpital allemand. Aie aie aie.

Si un scandale éclatait et mettait à jour les techniques actuellement utilisées par les coureurs pros, ce serait accablant puisque cela signifierait que rien n’a changé depuis l’affaire Festina. Quel discrédit pour toutes les instances administratives du cyclisme, l’UCI en premier lieu, qui tiennent depuis plusieurs années des discours rassurants quant au dopage dans ce sport!

Étape galvaudée sur le Giro, retraite de Bessette et l’Espagne à l’heure du dopage

1 – « Victoire – arrangée – de Piepoli aujourd’hui sur le Giro »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0617 dans une étape amputée de ses cinq derniers kms en raison d’une météo défavorable. Victoire arrangée puisqu’il est clair que Basso et Piepoli s’étaient entendu dans le dernier km. À Piepoli de faire le travail en échange de la victoire d’étape, à Basso le bénéfice de creuser davantage encore son avance sur son plus proche poursuivant, le surprenant Gutierrez Cataluna. On pourra s’élever contre cette entorse à la dure loi du sport – que le meilleur gagne! – mais c’est courant en cyclisme dans une telle situation.

La décision de la direction de course d’amputer l’étape nous semble franchement plus discutable. S’il faisait effectivement très froid (3 degrés à 1700m, moins encore à 2300m d’altitude), il semble que la route était libre de toute neige. La pluie était alors le seul obstacle à la progression des coureurs. On était donc loin selon nous des conditions vues dans le col du Galibier en 1996 et qui avaient entraîné l’amputation d’une partie de l’étape qui se terminait à Sestrières (victoire de Riis sur les 46 kms de l’étape). Et encore plus loin des fameuses conditions vues sur le Gavia en 1988. Bref, on l’a joué un peu léger selon nous, peut-être parce que la direction de course a voulu tenir compte de la météo capricieuse depuis le départ du Giro en Belgique ainsi que les prochains jours qui sont encore musclés…

2 – La surprise est de taille et nous ne l’avons pas vu venir: « Lyne Bessette a annoncé aujourd’hui sa retraite sportive en conférence de presse à Montréal »:http://www.radio-canada.ca/sports/cyclisme/2006/05/24/002-bessetteRetraite.shtml. Rentrée prématurément du Tour de l’Aude après un abandon « surprise » là-aussi, on se demandait ce qui se passait à quelques jours de l’épreuve de la Coupe du Monde sur le Mt Royal. Bessette a justifié sa décision par les blessures à répétition qu’elle connaissait cette saison, par la crainte des chutes dans ce contexte ainsi que par la pression constante qui découle du fait d’évoluer au plus haut niveau. On a l’impression que le plaisir n’y était plus chez Bessette, surtout du moment que l’idée de la retraite trottait déjà dans sa tête depuis les JO d’Athènes.

Cette nouvelle est évidemment un coup dur pour le cyclisme canadien et québécois puisqu’il perd ses deux plus grandes championnes en moins de 6 mois, Jeanson ayant tiré sa révérence plus tôt cette saison dans des circonstances plus troublantes. La relève repose désormais essentiellement sur Audrey Lemieux qui continue son apprentissage au plus haut niveau.

Rappelons que « Lyne Bessette »:http://www.geocities.com/lynebessette/ s’était révélée au grand public en 1998 grâce à sa victoire à la course sur route des Jeux du Commonwealth à Kuala Lumpur. Chez les américains de Saturn dès 1999, elle avait remporté cette année là le prestigieux Tour de l’Aude puis terminé 2e sur le Mt Royal. Après une année 2000 en demi-teinte (22e place aux JO de Sydney dans la contreverse avec Jeanson qui avait roulé contre elle dans le final), elle signait une nouvelle victoire au Tour de l’Aude en 2001 qui restera sa meilleure saison avec également un titre de championne canadienne sur route et une 3e place sur le Mt Royal. 2e du Tour de l’Aude en 2003 (cette course lui convenait décidemment très bien), elle devenait cette année là championne canadienne du clm. Sa dernière grande victoire sur route fut acquise en 2004 avec un nouveau titre de championne canadienne, titre acquis au sein d’une nouvelle équipe Quark. Elle termina cette même année 16e du clm des JO avant d’abandonner sur chute la course sur route. Laissant Quark en 2005 pour courir pour Louis Garneau, elle se consacra au cyclo-cross ou elle obtenu d’excellents résultats dont un nouveau titre de championne canadienne dans cette discipline, portant à 4 son cumul. Après une nouvelle excellente saison de cyclo-cross durant l’hiver 2005-06, elle annonçait fièrement (« Je m’en vais dans la Ligue nationale ! ») – on la comprend – la signature d’un contrat avec la nouvelle équipe féminine T-Mobile, d’entrée une puissance formation du cyclisme féminin. 4 mois plus tard, c’est la retraite.

On terminera en rappelant quelques éléments marquants de sa carrière. D’une part, ses différents fréquents avec Jeanson. Les deux rivalisant pour le titre de meilleure cycliste canadienne, comment pouvait-il en être autrement ? Quelques épisodes ont été plus critiques, notamment l’incident des JO de Sydney ainsi que les déclarations de Bessette suite à l’interdiction de départ pour un taux d’hématocrite trop élevé reçu par Jeanson aux Mondiaux d’Hamilton en 2003. D’autre part, on peut probablement dire que Bessette aura malheureusement manqué de réussite sur les grandes épreuves internationales que sont les JO et les Mondiaux, n’ayant pas réussi à s’y distinguer réellement, souvent en raison de la malchance. Enfin, on se souviendra tout particulièrement du franc parler de cette cycliste, une fille qui disait toujours ce qu’elle pensait et ce, très directement, avec ou sans micro, une qualité rare dans le milieu et qui nous la faisait apprécier tout particulièrement. Elle a d’ailleurs eu durant sa carrière quelques prises de bec assez pimentées avec des journalistes, notamment avec Diane Sauvé de Radio-Canada lors des Mondiaux 2002 à Zolder si notre mémoire est bonne.

Lyne, ta fraicheur dans ce monde du cyclisme parfois si drable et si « langue de bois » nous manquera. C’est bizarre mais ca nous fera tout drôle de ne pas te trouver dans le peloton de Montréal-Québec cette année…

3 – Le havre de paix qu’était l’Espagne quant au dopage est sur le point de s’effondrer. En effet, l’Espagne était jusqu’ici le seul pays qui n’avait pas vraiment connu un grand scandale de dopage. On a commencé plus tard qu’en France, en Italie ou en Belgique à parler de ce fléau, en 2004 en fait avec l’affaire Manzano, puis avec les scandales Hamilton et Perez à la Vuelta et enfin le scandale Heras l’an dernier. Tout cela ne touchait que des coureurs cyclistes mais jamais le milieu du cyclisme – médecins, soigneurs, etc. – espagnol.

Ca risque de changer avec les ramifications de la procédure en cours et qui semblerait porter sur un traffic de sang oxygéné destiné aux coureurs cyclistes espagnols comme internationaux, dont certains seraient actuellement sur le Giro!, qui se doperaient par homo-transfusion. On sait que cette forme de dopage est de loin celle qui, actuellement, est la plus sécuritaire puisqu’il n’existe aucun moyen de détection. Comme pour l’hormone de croissance soit dit en passant. « Il faut lire cet intéressant article qui donne le point sur ce qu’on sait actuellement de l’opération en cours »:http://www.velo-club.net/article?sid=32250. Stéphane Mandard au Monde a évidemment signé un article sur le sujet lui-aussi, « excellent article disponible ici »:http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-775442@51-775541,0.html.

La police espagnole aurait saisi d’importantes quantités de poches de sang ainsi que – et c’est le plus important – des documents permettant d’identifier les destinataires ou les utilisateurs de ces poches de sang. « On apprend ce matin que la police serait en possession des fiches de quelques… 200 coureurs (!!!) d’élite des principales équipes espagnoles, dont la plupart de ceux connus à l’exception de Valverde »:http://www.7sur7.be/hln/cch/det/art_213089.html?wt.bron=hlnBottomArtikels. Ces coureurs auraient même été filmés à leur insu par des caméras placées par la garde civile devant la porte d’un appartement madrilène où ils se rendaient pour des prélèvements de sang. Aie aie aie, on a l’impression que l’étau va rapidement se resserrer maintenant et que ce scandale pourrait sérieusement secouer le monde du cyclisme dans les prochaines semaines.

Le point de départ de l’enquête aurait été les révélations faites par Manzano et il est donc probable que la police montait le coup depuis quelques temps déjà.

Il est trop tôt pour entrevoir toutes les suites de cette opération mais ca sera très intéressant dans les prochaines semaines si jamais il y a des accusés formellement. Suite au réveil de l’Espagne face au dopage, il sera également intéressant de suivre la stratégie des coureurs, notamment américains puisqu’ils ont établi, depuis quelques années déjà, leur camp de base à Gérone. Trouvera-t-on dans les prochains mois le climat du Portugal plus approprié à la préparation cycliste?!

Saiz, Basso, Plan de Corones, des bidons, Dope-story…

1 – « La nouvelle du jour est évidemment cette opération anti-dopage d’envergure en Espagne et qui a mené à l’arrestation de Manolo Saiz »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/may06/may23news3, le directeur sportif de l’équipe Liberty Seguros (Vinokourov entre autre) et un personnage important du cyclisme puisqu’il est manager depuis fort longtemps (il était déjà le directeur sportif de la puissante ONCE des années 1990).

Il est évidemment trop tôt pour se prononcer sur les modalités, les raisons et les conséquences de cette opération. Attendons de voir les prochains jours, et notamment si Saiz se « mettra à table » sous la pression policière. Tout au plus peut-on actuellement penser que la police détenait suffisemment de preuves pour arrêter formellement Saiz et trois autres personnes, dont le sulfureux médecin Eufemiano Fuentes Rodríguez, pas toujours clair (et notamment écorché par l’affaire Manzano il y a quelques années).

Plus inquiétant, la dépêche de l’AFP mentionnait l’existence de liens entre ce médecin espagnol et l’équipe… CSC qui domine actuellement grâce à Basso sur le Giro d’Italie. Inquiétant… même si on ne se fait guère d’illusions sur les moeurs de Bjarne Riis.

2 – Parlant Giro, justement, « on a assisté aujourd’hui à un récital de Basso sur les pentes du Monte Bondone »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0616. Bien emmené au pied par Voigt, puis Gustov, puis Cuesta, puis Sastre, Basso a également tiré profit du travail de Piepoli et Simoni qui ont provoqué la sélection. Simoni était toutefois sans réaction lorsque Basso relança l’allure à 6,5 km du sommet. Au final, Basso s’impose avec presque 1min30 d’avance sur Simoni, une valise. Le reste est perdu dans la brume, loin derrière. Le Giro est terminé, sauf pépins (accidents, chutes, etc.). La lutte se concentrera désormais sur la 3e place disputée par Savoldelli et Simoni. Les deux n’ont que 17 secondes d’écart, à la faveur d’Il Falco. Gageons que Simoni essaiera de distancer Savoldelli dans les prochains jours afin de monter sur le podium à Milan. Il devrait logiquement y parvenir, probablement demain sur les pentes redoutables du Plan de Corones.

Deux éléments nous ont frappé aujourd’hui: d’une part, la technique de Basso, inspirée très largement de celle d’Armstrong. Une cadence de pédalage élevée dans les cols ainsi qu’une position très relevée, lui permettant – comme Armstrong – de monter les mains aux cocottes de frein et non sur le haut du cintre. Basso a visiblement modifié assez substentiellement sa position au cours des deux dernières années, étant beaucoup plus reculé sur sa machine lorsqu’il était chez Ferretti. On l’a donc avancé sur le vélo et on a baissé sa selle, lui permettant de mieux mouliner. On pourrait en ce sens parler de deux visions dans la position du cycliste, l’européenne (selle plus haute, plus à l’arrière du vélo) et l’américaine (selle moins haute, plus à l’avant du vélo).

D’autre part, la belle prestation d’Ullrich qui termine cette étape en 30e position, à 5min27 de Basso. C’est loin, mais Ullrich concède moins d’une minute sur Cunego et à peine un peu plus qu’une minute sur DiLuca. Pour un coureur en petite forme au début du Giro qui marquait sa rentrée en compétition, on trouve que sa condition s’améliore très rapidement. C’est Basso qui peut être inquiet pour le prochain Tour de France!

Il convient également de souligner, en terminant, la perf du Français John Gadret, 5e de l’étape. Impressionnant pour un champion de France de… cyclo-cross!

3 – « Voici un excellent vidéo du Plan de Corones »:http://video.google.com/videoplay?docid=5275246978673943129, fait par un amateur – et assurement passionné de cyclisme – italien. 10 minutes de pur bonheur et ou on a une bonne appréciation de cette montée qui sera sans aucun doute à l’origine d’une étape dantesque aujourd’hui sur le Giro. Merci à Rooxy pour le lien.

4 – On s’amuse comme on peut pour les autres coureurs du Giro. José Antonio Garrido, un coureur chez Quick Step, a impressionné la caravane en transportant… 16 bidons à ses équipiers il y a quelques jours. Une dans sa bouche, deux dans les poches, deux sur les porte-bidons, six sous le devant du maillot et cinq derrière! Hier, Sacchi, chez Milram, a battu le record en transportant… 18 bidons. Du coup, Garrido a signifié son intention d’améliorer la marque avec 20 bidons d’un seul coup, ce qui fera plus de 5 litres de boissons!!! Garrido a d’ailleurs affirmé avoir déjà fait un test. Espérons pour lui qu’il n’y aura pas de coup de vent à ce moment là de la course! Quant au champion italien Francesco Moser, il a déjà promis au détenteur du record de lui donner le même nombre de bouteilles de vin à la fin du Giro. Rigolo.

5 –
On a lu pour vous le livre « Dope Story – Dix ans de dopage-réalité » récemment publié aux Éditions Logiques et dont l’auteur est Robert Frosi, journaliste à Radio-Canada et un habitué de l’émission Indicatif Présent de Marie-France Bazzo. Disponible dans les librairies du Québec, ce livre est en fait un recueil d’une dizaine d’entrevues que l’auteur a fait avec des personnalités impliquées à divers niveaux dans le monde du dopage. On y retrouve ainsi une entrevue avec Philippe Gaumont (athlète en cyclisme), avec Stéphane Desaulty (athlète en athlétisme), Willy Voet (soigneur chez Festina), Jean-Pierre de Mondenard (médecin et auteur de la bible « Dictionnaire du dopage »:http://www.le-sportif.com/boutique/dictionnaire-du-dopage-substances-procedes-conduites-dangers-livres-et-guides-librairie-libr-air.html), Brigitte Chaboud (athlète en ski alpin), William Lowenstein (médecin, fondateur de la clinique Montevideo pour athlète en difficulté avec le dopage), Jacques (prénom fictif, athlète au foot), Patrick (prénom fictif, athlète au tennis), Jean-Paul Escande (médecin, président de la Commission nationale de lutte contre le dopage) et Gérard Dine (médecin-biologiste, spécialiste des questions de thérapie génique). Selon l’auteur, le but du livre n’est pas d’être un traité exhaustif sur le dopage ni un état des lieux mais plutôt un objet de réflexion permettant, peut-être, d’ouvrir le débat.

Relativement court (229 pages), ce livre constitue selon nous un excellent départ pour ceux qui n’ont jamais lu sur le dopage dans le sport et qui ignorent tout de cette dure réalité. En effet, les entrevues menées sont largement assez en profondeur pour vous faire perdre bon nombre d’illusions quant à la façon dont les athlètes de haut niveau parviennent à courir le 100m en moins de 10 secondes ou à escalader des cols à 28 de moyenne après 6h de course. En ce sens, nous le recommandons à tout ceux qui sont néophytes dans le domaine.

Pour les initiés par contre, le livre est décevant puisqu’il n’apporte rien de vraiment nouveau dans ce vaste dossier qu’est le dopage dans le sport. Pourquoi en effet se contenter d’une entrevue de quelques pages avec Philippe Gaumont quant on peut aller directement à la source et lire son livre « Prisonnier du dopage »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2246684315/171-6180861-6044269 ? Idem pour Willy Voet: il est 100 fois préférable d’acheter le bouquin culte de cet auteur, « Massacre à la chaîne »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290300624/171-6180861-6044269. Ces deux personnes ne disent en effet rien de nouveau par rapport à ce qu’ils avaient déjà dit, en plus complet. Les initiés ne pourront s’empêcher de penser que Frosi a manqué une belle occasion de se distinguer en confrontant des entrevues d’acteurs opposés dans la lutte contre le dopage, ce qui lui aurait permis d’apporter un angle intéressant en plus de mettre en évidence toute la confusion et la contradiction des discours sur ce sujet. On aurait ainsi pu interviewer – si possible évidemment – et mettre en relief les positions de Juan Antonio Samaranch et de Dick Pound par exemple. Ou de Christine Ayotte et certains présidents ou membres de commission UCI contre le dopage (Miguel Indurain, Francesco Moser…).

Un chapitre satisfera toutefois tout le monde, néophytes comme initiés des questions de dopage dans le sport, celui qui rend compte de l’entrevue avec Jean-Pierre de Mondenard. Mondenard approfondi réellement son sujet et livre ses réflexions profondes sur ce fléau. Il contribue à nous faire réfléchir sur les réalités du dopage en apportant certains points de vue qui, de toute évidence, sont le fruit d’un homme d’idées. Extrait: _Tout le monde s’appuie sur les résultats peu positifs, les statistiques qui sont faibles. Les meilleurs, Agassi, Armstrong, disent : « j’ai passé 18, 20 contrôles, 30 contrôles tous négatifs, donc je ne me dope pas ». Et la lutte anti-dopage dit: « Ils sont 1, 2, 3% à être positifs, on contrôle le dopage (ndlr: le dopage est donc peu présent dans le sport) ». Donc ils s’appuient sur des statistiques totalement bidons. S’appuyer sur les contrôles négatifs pour dire qu’on ne se dope pas, on peut avoir des doutes sur la sincérité du personnage, puisqu’il sait très bien qu’on passe à travers le contrôle comme on veut. Donc, il utilise un argument fallacieux pour apporter la preuve qu’il se dope pas. D’un autre côté, et c’est là que c’est totalement dramatique, c’est que le type qui vraiment ne se dope pas – et ils sont pas nombreux -, eh bien il n’a rien pour prouver qu’il ne se dope pas. Il est complètement coincé, parce que s’il parle, il est rejeté du peloton._ Avec Mondenard, le discours est franc, totalement indépendant et repose sur une saine vision de ce que doit être le sport, c’est-à-dire sur l’ethique qui lui sous-tend forcément.

On terminera cette critique sur quelques petits détails qui ont agacé l’expert en nous. On regrettera premièrement de ce livre sa publication manifestement tardive puisque nombre d’entrevues comportaient des questions sur les « futurs » Jeux Olympiques d’Athènes. En ce sens, le lecteur aura parfois la désagréable impression de lire un livre pourtant récent mais déjà « passé date ». On regrettera ensuite le titre, « Dope-Story », un terme anglais. Pourquoi ne pas avoir choisi un titre en français qui aurait mieux refléter le contenu de l’ouvrage qui n’est en rien l’histoire du dopage? Dans la même veine (sans jeu de mots), le sous-titre – Dix ans de dopage-réalité – fait référence à un intervalle de temps qui nous a semblé absent de l’ouvrage. Enfin, l’auteur présente au début du livre un court chapitre sur la « petite histoire du dopage ». Il y est évidemment souvent question de cyclisme. Dans la section sur les amphétamines, on y présente 3 exemples célèbres de dopage avec ces substances. Un des trois choix est malheureux puisqu’il s’agit de l’affaire de Savone qui toucha Eddy Merckx. Il est aujourd’hui bien connu que cette histoire fut monté de toutes pièces pour exclure Merckx du Giro 1969 afin qu’un Italien puisse s’y imposer.

Quoi qu’il en soit, on recommande l’ouvrage à tous ceux n’ayant jamais eu l’occasion de lire des ouvrages comme « Massacre à la chaine »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290300624/171-6180861-6044269, comme « Secret Defonce »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290306916/171-6180861-6044269, comme « Positif »:http://www.fnac.com/1119915/rcwwwa/Positif-Christophe-Bassons.html, comme « Prisonnier du dopage »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2246684315/171-6180861-6044269, comme « Tour de Vices »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2012355854/171-6180861-6044269, comme « L.A. Confidentiel »:http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2846751307/171-6180861-6044269, etc. Pour les autres, ce livre n’apporte rien de bien nouveau… et ne permettra probablement pas d’ouvrir les débats. Nous pensons qu’un livre illustrant toutes les contradictions dans les discours anti-dopage aurait probablement eu plus d’effet à ce propos.

Giro: ce que nous réserve les prochaines étapes…

*Étape 15* : Comme prévu, l’étape est arrivée au sprint. Comme prévu, on a surtout vu les T-Mobile et les Milram dans les derniers kilomètres. Comme prévu, Pollack a tout tenté pour gagner, tout comme Ongarato et Lorenzetto. Mais ô surprise! « c’est Bettini qui a remporté ce sprint de peloton »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0615, sautant Pollack sur la ligne. « Il Grillo » porte bien son nom! Et ce n’est qu’une demi-surprise puisque l’Italien tournait autour depuis les premières étapes de ce Tour d’Italie. On pourrait dire que Bettini a mis à profit la technique McEwen, ayant choisi jusqu’aux 400m la roue d’Ongarato, juste derrière le train Milram.

Basso, quant à lui, a passé une journée tranquille dans le peloton, tout comme ses principaux adversaires. On vise donc à récupérer un maximum avant d’aborder les prochaines étapes décisives. Justement, que doit-on attendre des prochains jours? Plusieurs coureurs doivent en effet « sauver » leur Giro, notamment DiLuca, Cunego, Sella et Parra.

*Étape 16* : Ca se corse, « avec l’arrivée en altitude au Monte Bondone »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0616. Une échappée partira certainement de loin, avec des coureurs loin au général. On voit bien des coureurs comme Parra chez Cofidis ou Sella chez Panaria qui se doivent de s’illustrer dans cette dernière semaine. Les favoris se réserveront pour l’ascension finale, soit les 18 derniers kms. Et là, c’est surtout Simoni, qui joue quasiment à domicile, qui sera à surveiller tout spécialement puisqu’il sera motivé à gagner devant son public. Les Saunier Duval devraient donc être très actifs à l’approche de la montée finale et Piepoli devrait se mettre rapidement au service de Simoni. Si ce dernier n’est pas dans un bon jour, attention à Piepoli qui pourrait sauver la mise pour Saunier-Duval.

L’ascension finale est aussi favorable à Cunego qui sera très certainement dans le coup demain. DiLuca et Savoldelli auront le plus à perdre. Basso, quant à lui, pourra se permettre de contrôler mais s’il était bien dans le dernier kilomètre, gageons qu’il ne se gênera pas pour aller cueillir la victoire d’étape.

*Étape 17* : « la fameuse étape du Plan de Corones »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0617, un col qu’on annonce au moins aussi redoutable – sinon plus – que les fameux Finestre et Angliru. Spectacle garanti, surtout que l’étape est courte (133 kms) et donc probablement nerveuse. Avant la montée finale, les coureurs auront dû se farcir le Passo Del Erbe qui culmine tout de même à presque 2000m. Il ne fera pas chaud là-haut, surtout qu’on annonçait récemment du mauvais temps pour cette étape difficile.

Ceux qui veulent s’illustrer (et entrer directement dans l’histoire du Giro, cette étape étant très attendue…) auront avantage à partir dans le Passo Del Erbe puisque l’ascension finale succède immédiatement à la descente. Cette étape est parfaite pour Basso bien sûr (quant on a les jambes…) mais surtout pour Cunego selon nous. L’ancien vainqueur du Giro pourrait en effet redorer son blason d’un seul coup en s’adjugeant cette étape. Les autres grimpeurs – Simoni, Parra notamment – pourraient aussi s’y illustrer. Enfin, nous pensons que Danielson a un bon coup à jouer sur cette étape. Il grimpe bien quant c’est pentu (rappelons-nous ses victoires au Mont Washington) et l’étape est courte (rappelons qu’il manque encore un peu d’endurance). Et cette étape devrait définitivement faire sombrer DiLuca et Savoldelli.

*Étape 18* : Une étape de transition ou les leaders vondront souffler un peu. Parfait pour des baroudeurs loin au général. Les CSC seront généreux dans les tickets de sortie…

*Étape 19* : « nouvelle arrivée en altitude (Passo di San Pellegrino), mais après une étape beaucoup plus longue (224 kms) dans laquelle il faudra enchaîner Marmolada et Pordoi »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0619, excusez un peu. Cette étape fera de gros écarts, c’est certain, surtout avec la fatigue qui sera très présente chez les coureurs. Seul un coureur très costaud pourra s’imposer et c’est donc l’étape qui devrait revenir à Basso. Cunego pourrait également s’y illustrer, tout comme Savoldelli dont l’ascension finale lui est favorable (assez roulante). Une échappée pourrait partir de loin, mais les CSC voudront probablement contrôler les écarts pour jouer une victoire de Basso qui asseoirait définitivement sa suprématie.

*Étape 20* : « nouvelle étape extrèmement difficile, longue de 211 kms et dont l’arrivée est jugée à Aprica après un final en côte et deux cols mythiques dans la journée »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0620, soit le Gavia (rappelez-vous Andy Hampsten dans la neige en 1988) et le Mortirolo (rappelez-vous l’envolée de Pantani en 1998). Rappelons enfin qu’Aprica a révélé aux yeux du monde Marco Pantani, c’était en 1994 et il avait déposé dans le final un certain Miguel Indurain et Evgueni Berzin, tous deux médusés.

Comment ca se passera ? Pour cette étape, on a peine à imaginer car tout sera une question de fraicheur. La très grande partie du peloton sera laminée, épuisée, détruite. Beaucoup de coureurs n’auront plus qu’une pensée en tête, en finir au plus vite avec ce Giro. Au diable la course! L’autobus devrait donc être rempli. À l’avant, on voit bien des coureurs de métier, avec beaucoup d’expérience et d’endurance. Savoldelli ? Basso très certainement, même si la fatigue pourrait se faire sentir chez ce coureur qui défendra alors le maillot rose depuis 2 semaines.

*Étape 21* : arrivée à Milan. Ca se terminera au sprint, très certainement. Le train Milram devrait se remettre en marche, s’il reste des coureurs!

Tous ses pronostics sont évidemment à prendre avec des bémols. Parmi les coureurs qui pourraient s’illustrer dans n’importe laquelle de ces étapes de montagne, nous voyons également Rubiera, Noe, Beltran, Garate, Sella et surtout… Sastre.

En terminant, pour les fans de Lance Armstrong, « ne manquez pas ce petit reportage sur son récent pélérinage à l’Alpe d’Huez »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&06laatad, avec quelques uns de ses potes les plus proches. Rigolo.

À ne pas manquer non plus pour ceux qui ont été intéressés par l’exploit de Jean-Pascal Roux, 11 ascensions du Mont Ventoux en 24h. « Il nous livre ici le récit de son aventure et son tableau de marche avec le temps de ses ascensions »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=10490.

Giro : Basso dans un fauteuil

*13e étape*: « Ivan Basso a encore accru son avance samedi sur la route de La Thuile, terminant 2e de l’étape derrière Leonardo Piepoli »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=results/giro0613, le petit grimpeur de poche italien. Plus tôt dans l’étape, les Saunier Duval ont bien essayé de travailler pour Gibo qui leur avait probablement demandé de rouler. Encore une fois, Gibo a présumé de ses forces (c’est arrivé souvent dans sa carrière…) et s’est effondré dans l’ascension du Colle San Carlo suite à l’attaque de Rujano. Le Vénézuélien présumait lui aussi de ses forces, démarrant trop tôt et se faisant donc rattraper par le groupe Basso un peu plus haut, groupe qui contenait encore le 2e du général, Gutierrez Cataluna. Auparavant, DiLuca et Savoldelli étaient déjà en difficulté.

C’est alors que Basso a décidé de tester Gutierrez Cataluna, question de voir ce que l’Espagnol avait dans le ventre à l’entrée de la dernière semaine de course. Basso se détacha facilement et seul Piepoli parvenait à revenir au train (et au métier).

Une fois le sommet franchi, il restait 7 bornes de descente sous la pluie. Basso a alors très intelligemment laissé partir le petit grimpeur italien qui prenait beaucoup de risques. Avec le maillot rose sur le dos et une confortable avance au général, Basso n’avait en effet pas à prendre des risques inutiles. Sur la ligne, Piepoli signait donc une belle victoire d’étape (« il en gagne en moyenne une aux 2 ans »:http://www.velo-club.net/article?sid=32135, généralement les années paires, et probablement lorsqu’il est en fin de contrat…) et Basso terminait à 44 secondes, mais plus de 30 devant son plus proche rival et Simoni. DiLuca, Savoldelli et Cunego terminaient tous à plus de 1min30 de Basso qui domine depuis le général avec une confortable avance de… 3min27 sur son dauphin. Sauf problème majeur, le Giro est joué.

Très curieusement, Rujano, pourtant vu à l’attaque quelques instants plus tôt, n’a pas terminé l’étape, préférant abandonner tout simplement. « Difficile d’expliquer cet abandon… »:http://www.velo-club.net/article?sid=32152

On remarquera enfin la 7e place de John Gadret dans cette étape, un coureur français plus habitué aux sous-bois durant l’hiver qu’aux grands cols des Alpes. Impressionnant.

*14e étape* : « victoire d’étape d’un baroudeur, Laverde, chez Panaria »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=results/giro0614 et qui rachète donc la déconfiture de l’autre jour ou deux coureurs (dont Sella) de cette équipe figuraient dans la bonne échappée. On remarquera la belle prestation d’un autre Français, Sandy Casar, lors de cette étape et qui pointe maintenant en… 6e place au général (il était 21e le matin même!), devant Cunego et DiLuca! On a toutefois l’impression que faute de pouvoir jouer le général, les coureurs français ont adopté la technique Moncoutié sur ce Giro: tous les jours dans le gruppetto sauf une journée, soigneusement choisie, ou on tente un grand coup. C’était Gadret hier, Casar aujourd’hui.

Basso a quant à lui passé une journée tranquille dans le peloton, récupérant des efforts de la veille.

*Demain* : « étape pour les sprinters »:http://www.cyclingnews.com/road/2006//giro06/?id=stages/giro0615 mais « McEwen a déjà abandonné ce Giro »:http://www.velo-club.net/article?sid=32120. On devrait donc voir une lutte T-Mobile (pour Pollack) versus Milram qui ont maintenant un très bon coup à jouer puisque leur bête noire n’est plus là.

*Gazzette* : Curieux tous les coureurs qui évoquent des « maux d’estomac » sur ce Giro difficile pour justifier leur abandon. Depuis le départ de la course en effet, voilà de nombreux coureurs qui évoquent de tels problèmes. Il faut se méfier de ce justificatif, l’histoire du cyclisme ayant montré que c’est le motif « passe-partout » par excellence des coureurs pour masquer d’autres raisons.

Serait-ce plutôt lié à la météo pluvieuse de ce Giro ? Il est en effet très mal vu pour des coureurs professionnels bien payés que de justifier un abandon pour des raisons de mauvaises conditions climatiques. Avec les journées de pluie qui s’accumulent (d’autres sont à venir cette semaine) et de redoutables étapes de montagne devant, la dernière semaine a en effet de quoi inquiéter les coureurs fatigués. De nombreux autres abandons sont probablement à venir, surtout à partir de mercredi.

Une leçon de cyclisme!

L’occasion est trop belle de rendre hommage ce soir à Jan Ullrich, un coureur si décrié ces dernières années. « Le champion allemand a en effet remporté avec une classe éloquente et sans équivoque le long clm du Giro disputé aujourd’hui, à plus de 51km/h de moyenne »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/?id=results/giro0611. Seul un coureur pointe à moins d’une minute de l’allemand, soit Basso à 28 secondes, une performance également remarquable. Le reste de la troupe accuse le coup – plus d’une minute de retard au minimum – ce soir, non sans rappeler la performance exceptionnelle de Miguel Indurain lors du clm de Luxembourg en 1993. Car Ullrich a aujourd’hui littéralement explosé l’opposition; il y avait lui et les autres dans cette étape.

Car les écarts sont grands : Savoldelli à 1min19, Danielson à 2min35, Rujano à 4min15, Simoni à 4min21, DiLuca à 5min13 et Cunego à 5min34, toutes de sacrés valises qui font pratiquement de Basso le vainqueur du Giro 2006 dès maintenant. On voit en effet mal comment le mieux placé du général, Gutierrez Cataluna, pourra reprendre 2min48 à Basso dans la montagne, sauf évidemment maladie ou défaillance sévère.

Quoi qu’il en soit, Jan Ullrich nous semble avoir prouvé aujourd’hui être le plus grand talent dans le cyclisme des années récentes avec Lance Armstrong. Ce dernier l’a d’ailleurs affirmé à de nombreuses reprises au cours des dernières années. Quant on a la classe… En méforme depuis le début de saison, blessé au genou même, revoilà donc l’Allemand aux premières loges dans l’épreuve de vérité, une épreuve qui ne laisse aucun doute quant au moteur de l’individu. Si quelques kilos peuvent encore être à perdre pour Der Kaiser, il se replace du coup au sommet de la liste des prétendants pour le Tour. Ullrich a en ce sens frappé un grand coup ce soir à ses adversaires non pas du Giro, mais bien du Tour, Basso y compris. Car si ce dernier débourse 28 secondes aujourd’hui, que sera son débours lorsque la condition du champion allemand ce sera encore affinée? On peut en effet penser que Basso a évolué aujourd’hui à 110% de ses capacités alors qu’Ullrich n’en a utilisé que 90%… Et n’oublions pas non plus qu’Ullrich a prouvé dans le passé pouvoir maintenir une excellente condition physique durant de nombreuses semaines (saison 2003 et 2004 par exemple), ayant besoin de temps – et de courses – pour parvenir à la condition optimale.

Bref, ce soir, le Giro est pour ainsi dire gagné par Basso qui n’aura qu’à contrôler les écarts en montagne afin de s’assurer du sacre à Milan. Il sera intéressant de surveiller les performances d’Ullrich en montagne et l’Allemand y sera surtout pour faire des efforts dans le but de retrouver son poids de forme idéal.

On termine en soulignant une performance nous apparaissant assez exceptionnelle, celle de Sandy Casar, 13e du chrono (et premier Français) à 2min52 du champion allemand. Assurément le signe que ce coureur dispose d’un moteur intéressant.

La gazzette du Giro

1 – Les meilleurs devraient mettre moins d’une heure aujourd’hui pour compléter l’épreuve qui demandera de savoir enrouler du braquet. Misez Basso, Ullrich, Rogers ou Savoldelli. Mais le plus intéressant sera de voir ou termineront les DiLuca, Simoni et surtout Cunego en prévision de la dernière semaine.

2 – « Abandon de Rebellin »:http://www.velo-club.net/article?sid=32067 suite à sa chute dans la 10e étape. Dommage pour le coureur italien qui a bien du mal, depuis 2 ans, à en gagner des belles. Il demeure toutefois un coureur assez régulier, sa marque de commerce depuis fort longtemps.

3 – « Abandon également de Philippe Gilbert »:http://www.velo-club.net/article?sid=32076, le jeune prodige belge. Marc Madiot préfère ne pas le griller et l’abandon était donc planifié. Il est vrai que le coureur belge a beaucoup couru depuis le début de saison, ayant remporté en mars dernier le Het Volk. Madiot veut probablement lui offrir une pause salutaire avant de l’engager sur la Grande Boucle pour qu’il acquiert de l’expérience.

4 – « Vélo de clm des Discovery »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/giro06/tech.php?id=/tech/2006/features/giro_disco. On y trouve plusieurs marques de ressemblance avec le « vélo Time RXR »:http://www.time-sport.com/fr/accueil.htm pour les chrono. Le carrénage prend de plus en plus d’importance apparemment.

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