Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Catégorie : Cyclosport Page 7 of 15

Bormio – Jour 3 – Tranquillo!

Après une grosse sortie sur le Stelvio hier, repos aujourd’hui à Bormio en prévision d’un monument demain, La Campionissimo.

Le voyage vers Aprica pour aller chercher les dossards s’est avéré très intéressant. Ambiance…

Plus de doute possible, on y est. Ligne départ-arrivée, avec les traditionnels stands de produits cyclistes de toute sorte.

Bormio_2_ - 9

Bormio_6_ - 3

La Campionissimo est une course sponsorisée par la fameuse marque suisse Assos, qui fait dans le haut de gamme et l’exclusif. Mettons que le « lounge » Assos sur le site était assez spectaculaire.

Bormio_6_ - 2

Bormio_2_ - 8

Bormio_2_ - 7

Bormio_6_ - 1

Petits fours gratuits au comptoir pour les participants… et très peu y toucheront, preuve du sérieux des participants demain. Quelque peu intimidant également, beaucoup de coureurs étant manifestement très affutés!

Bormio_2_ - 4

Deux rencontres aussi intéressantes qu’innatendues aujourd’hui: Miguel Indurain, quintuple vainqueur du Tour de France et double vainqueur du Giro, qui garde manifestement la forme, et un autre ambassadeur des produits Assos, mon ami Guillaume Prébois que j’ai retrouvé avec plaisir. Notre dernière rencontre remontait à Montréal en novembre dernier!

Bormio_2_ - 12

Bormio_2_ - 11

Le Goomah, vélo phare d’Assos. Du beau matos.

Bormio_2_ - 5

Il existe: le tant attendu SRM PC8 sans fil…

Bormio_2_ - 6

Voiture Assos d’assistance pour demain, et voiture BMC: on annonce plusieurs coureurs pro au départ, possiblement donc certains de l’équipe BMC.

Bormio_2_ - 1

Bormio_2_ - 13

Dossard 748 pour moi demain. Le maillot, Assos, très réussi, est offert avec l’inscription et obligatoire durant la course.

Bormio_3_ - 1

Le profil de La Campionissimo. Perfecto! Et pour la première fois de ma vie, j’ai monté une cassette 11-29 pour affronter le Mortirolo au km 110. Devant, c’est 50-34.

altimetria

À demain, si j’en ai encore la force… pour l’heure, c’est au lit!

Bormio – Jour 2 – Plein la vue!

C’est un des beaux – sinon le plus beau – circuits à faire si vous venez faire du vélo à Bormio: la boucle Umbrail Pass (2 500m d’altitude) – Passo di Stelvio (2 750m d’altitude). En fait, le Umbrail Pass n’est rien d’autre que le Stelvio côté Bormio, moins environ 3kms. Ca vous fait une bonne petite journée d’un peu plus de 3 000m de dénivelé positif, si vous voyez ce que je veux dire.

Retour en photo sur une longue journée à vélo (plus de 5h de selle).

Il fait beau, nous prenons rapidement de l’altitude au-dessus de Bormio en direction du Umbrail Pass.

Bormio_3_ - 1

Mon frère attaque sa première vraie journée de vélo en haute montagne depuis 13 ans. S’étant préparé sérieusement ces derniers 8 mois, pas de problème jusqu’au Umbrail.

Bormio_3_ - 2

Le classique, mais ça prend des preuves!

Bormio_3_ - 3

Juste au dessus de nous, on distingue les habitations au col du Stelvio, 3 kms plus loin. On y passera, mais seulement dans plusieurs heures (et aussi dans un autre état physique… mais sur l’instant, l’optimisme et la bonne humeur régnaient).

Bormio_3_ - 4

Après la descente et un court passage en Suisse, de magnifiques petits villages.

Bormio_3_ - 5

Quelques kilomètres tout plats dans la vallée, avant de recommencer à grimper.

Bormio_3_ - 6

Après un court arrêt à Prato, on attaque le morceau de bravoure du jour, les 26 kilomètres d’ascension du Passo di Stelvio. 1900m de dénivelé entre Prato (900m) et le col! Jusqu’ici, ça va, mais la fin sera une autre histoire…

Bormio_3_ - 7

Les lacets sont numérotés comme à l’Alpe d’Huez, ici le virage #48. Un peu décourageant!!!

Bormio_3_ - 8

Martin a trouvé son rythme, et grimpe bien.

Bormio_3_ - 9

Bormio_3_ - 10

Un peu plus haut, je grimpe aussi avec souplesse et détermination dans un cadre vraiment spectaculaire. Les glaciers de l’Ortler nous accompagnent.

Bormio_3_ - 11

Bormio_3_ - 12

Le Stelvio commence à être impitoyable pour mon frère, la pente est raide…

Bormio_3_ - 14

Garde le sourire Stéphane, plus que 10 bornes avant le sommet!

Bormio_3_ - 13

Beaucoup de motos dans ce col du Stelvio, et des tour-operator cyclistes que je n’aime pas beaucoup car ils arpentent la montagne avec leurs véhicules au service de leurs clients-cyclistes (sur la photo, ils ont même monté un stand dans un virage!). Je préfère mon autonomie, et j’aime grimper dans un environnement calme, en respect avec la nature majestueuse des alentours. Ca sera le seul point négatif du jour.

Bormio_3_ - 15

Bormio_3_ - 17

Mon frère grimpant prisonnier des tour-operator. Chiant.

Bormio_3_ - 16

À 7 kms du sommet qu’on voit là-haut, mon frère entre dans le dur. Ca se jouera désormais au moral, car des jambes, il en reste plus grand chose…

Bormio_3_ - 18

Je suis pas loin, j’encourage… sans savoir que je coincerai moi-aussi à 3 kms du sommet, rattrapé par des crampes et une bonne fatigue générale.

Bormio_3_ - 19

J’arrive néanmoins le premier au sommet, Martin ayant sévèrement coincé lui-aussi dans les 5 derniers kms. Il arrive au sommet très éprouvé, l’altitude ayant mis à rude épreuve les organismes.

Bormio_3_ - 20

Bormio_3_ - 21

Vue au sommet.

Bormio_3_ - 22

Mon frère en finit enfin. Sourire ou grimace?

Bormio_3_ - 24

Photo officielle, pour la preuve.

Bormio_3_ - 27

Au sommet du Stelvio, c’était un peu le bordel aujourd’hui, avec les marchands du temple, plus nombreux que jamais, et une faune vraiment très bigarrée. C’est le festival du souvenir et de la moto, et ça dénature un peu l’endroit qui reste de la haute montagne. C’est dommage…

Bormio_3_ - 26

Bormio_3_ - 28

Bormio_3_ - 29

Bormio_3_ - 34

Bormio_3_ - 23

Bormio_3_ - 30

Certains grillent des Merguez sur fond d’Ortler…

Bormio_3_ - 25

Encore ces maudits tour-operator…

Bormio_3_ - 32

Bormio_3_ - 33

Mon frère et moi, avec les lacets que nous venons de grimper dans les 5 derniers kms (sur 26…) afin de nous hisser au sommet du Stelvio. La vue est saisissante.

Bormio_3_ - 35

Demain

Demain, repos et retrait des dossards à Aprica en prévision de la Campionissimo dimanche, qu’on va sentir passer: Gavia en hors d’oeuvre (plus de 2500m d’altitude là encore…), suivi du redoutable Mortirolo et ses pentes à 19%, puis San Christina dans le final. 175 bornes, rien de moins! Ce soir, on se demande vraiment comment on va y arriver!

Vêtements La Flamme Rouge

Plusieurs d’entre vous l’auront remarqué: cette année, je roule avec des vêtements La Flamme Rouge, fabriqués par Louis Garneau. Pas de narcissisme, juste l’envie de porter mes couleurs. J’ai entièrement conçu l’ensemble qui se veut un concept à plusieurs égards: présence des logos « Race Clean » (Cyclisme Canada) et « Roulez gagnants au naturel » (FQSC) pour rappeler l’engagement de La Flamme Rouge pour un cyclisme sain, et présence de mes valeurs sur les poches arrière du maillot court. La demi-feuille d’érable du logo « Race Clean », ainsi que le choix des couleurs, rappelle également que La Flamme Rouge est un blog réalisé depuis le Canada, tout en donnant un look « racing ». La veste sans manche tranche, étant de couleur noire.

Ces vêtements seront bientôt disponibles à la vente sur La Flamme Rouge. Je ne réaliserai pas de profit sur ces ventes, vendant les items au prix de revient fixé par Louis Garneau. Évidemment, plus on est de fous, moins ça sera cher (qualité vêtements de l’équipe Europcar (race fit), le top quoi!). N’hésitez pas à me faire part de vos intentions, et à très bientôt pour cette possibilité.

Bormio_5_ - 1 Bormio_5_ - 2 Bormio_5_ - 3

Petit tour de l’actualité

Riis: « My credibility is not very high« . En effet! Et celle des autres ex-dopés qui occupent aujourd’hui même des responsabilités de directeur sportif ou d’encadrement de coureurs pro, voire de jeunes coureurs?

Dominique Rollin. Il ne fera pas le Tour cet été pour aider Bouhanni, une situation qui me surprend peu étant donné qu’il n’avait pas été sélectionné pour le récent Dauphiné.

Hugo Houle champion canadien du chrono, devant Roth et Meier, une grande victoire pleinement méritée puisqu’il est l’auteur d’une bonne saison. Le Giro lui a certainement permis de franchir un pallier.

Vélo Magazine enfin disponible en copie électronique: il était temps!

Lance Armstrong fera bien deux étapes du Tour avant les coureurs cet été. Reste à savoir l’accueil qu’il recevra du public massé le long de la route…

Ne manquez pas les championnats nationaux ce dimanche dans la plupart des pays.

Bormio – Jour 1

Après 30 ans de passion cycliste, il fallait bien que je découvre un jour Bormio, pied du Stelvio et du Gavia, ces cols mythiques qui ont contribué à la légende du Tour d’Italie et de ses champions.

C’est parti pour partager avec vous ce petit voyage, en toute simplicité. Qui sait, si cela peut évoquer des souvenirs ou vous donner envie d’y venir…

Petit déjeuner ce matin, la journée s’annonce belle. Au menu du jour, une grimpette jusqu’au lac de Cancano, question de remettre le système en marche après un vol de nuit et un long transfert à travers la Suisse.

Bormio_1_ - 1

C’est parti…

Bormio_1_ - 2

Mes deux compagnons cette semaine, mon frère Stéphane qui revient au vélo en haute montagne après quelques années d’absence et mon fidèle équipier Martin qui, depuis sa première Marmotte en 2010, s’est découvert une passion pour l’effort cycliste dans ce cadre.

Bormio_1_ - 3

Bormio est une ville située à environ 1200 mètres d’altitude. Les soirées sont fraiches car à l’ombre des montagnes, et on prend rapidement de la hauteur dès qu’on s’élève au-dessus de la ville.

Bormio_1_ - 5

Très beaux lacets pour monter au Lago di Cancano, un incontournable de la région si vous voulez mon avis. Vaut définitivement le détour!

Bormio_1_ - 7

Bormio_1_ - 6

Retour sur Bormio après une belle descente. Pas surprenant que je trouve rapidement mes marques ici, la ville est jumelée avec… l’Alpe d’Huez! Bormio ressemble d’ailleurs à plusieurs égards au village français Bourg d’Oisans situé au pied de l’Alpe d’Huez.

Bormio_1_ - 8

Après la sortie, petit tour de ville question de procéder à un repérage. L’hôtel cycliste par excellence, le Funivia, où tout est prévu pour maximiser le séjour « cycliste ». Un peu trop à mon goût même…

Bormio_1_ - 9

Chaque matin de l’été partent, de l’hôtel, des sorties vers les grands cols de la région. L’hôtel offre, durant ces sorties, une voiture suiveuse, un encadreur, un service mécano, bref, tout ce dont vous pourriez avoir besoin.

Bormio_1_ - 10

Au sous-sol, un bar résolument cycliste, puisque réalisé en collaboration avec Velominati The Rules.

Bormio_1_ - 11 Bormio_1_ - 12

Notez les bancs du bar…

Bormio_1_ - 13

Notre devise à tous: harden the fuck up!

Bormio_1_ - 14

D’autres hôtels de Bormio offrent également un accueil cycliste, plus discret qu’au Funivia. Je préfère…

Bormio_1_ - 17

Bormio, vue d’ensemble et vue étroite.

Bormio_ - 1 (1)

Bormio_1_ - 18

Touristes en ville.

Bormio_1_ - 19 Bormio_1_ - 21 Bormio_1_ - 20 Bormio_1_ - 23

Juste en Italie qu’on voit ça: ce champion ne s’est pas emmerdé pour stationner sa bagnole derrière la nôtre…

Bormio_1_ - 22

Au programme demain, les choses sérieuses qui débutent avec une belle boucle de 102 kms et environ 3000m de dénivelé via l’Umbrail Pass, retour par le Stelvio (2750m d’altitude), côté Prato. On entre dans le vif du sujet!

Tous les soirs au cours des prochains jours, La Flamme Rouge au travail question de vous partager ce petit séjour sans narcissisme aucun (ni souci de rentabilité puisque La Flamme Rouge est gratuit, et que je ne touche aucun revenu de ce petit blog), juste pour le plaisir de partager ma passion du cyclisme…

IMG_0756

Nous, les méritants discrets

16h50, mardi soir. Je quitte enfin le bureau après une réunion de 3h sur un projet d’importance, le Recensement de 2016. Fatigué et las. Un entrainement par intervalles est prévu ce soir avec mon équipe, à 18h. Ca va être serré s’il y a de la circulation.

16h55. Loi de Murphy. Circulation, il y a. Un véhicule en panne à l’entrée du pont séparant Ottawa de Gatineau. Pire, panne d’électricité majeure (curieux en cette période!) dans tout mon quartier, les feux de circulation ne fonctionnent pas. Ca ne s’arrange pas, tout comme mon état de fatigue, qui passe de moyen à élevé.

17h25. Finalement chez moi. J’enfile le cuissard, le maillot, sans trop y croire: ça va être une soirée merdique… Mais bon, mon agenda d’entrainement me recommande des intervalles ce soir: rule #5, harden the fuck up. Je pars « quand même« .

17h30. Bosse de 300m située à un kilomètre de chez moi, juste après le départ. Je suis planté. Shitty day. Zéro force. J’insiste en réalisant que je suis vent de face, un vent violent. Mon 52-21 me parait bien gros.

17h40. Je rattrape un équipier à l’entrée du parc. La conversation me fait du bien. Au moins, je suis pas tout seul! Déjà vidé, mais pas tout seul.

18h. Début de l’entrainement avec mon équipe. Je secoue mes puces, me disant qu’il va falloir serrer les dents ce soir. La présence des autres me fait du bien.

18h15. Ascension du lac Pink. Je monte en gardant le même braquet que sur le plat, galvanisé par le fait que je dépasse un gros groupe qui semble planté complet dans la pente. Les puls sont hautes dans le dernier 100m, mais j’insiste. Strava me dira plus tard en soirée que j’ai établi mon 2e meilleur temps à vie, hors compétition. Je suis encore surpris.

18h20. Je récupère. Ca va mieux, la fatigue se dissipe, probablement que le moteur s’est mis à tourner, merci à l’effort que je viens de produire. Je commence à me concentrer sur les efforts à venir.

18h25. 2e bosse. Un coureur inconnu me colle au train. Toi mon gaillard, tu ne seras pas longtemps dans ma roue. Je garde une fois encore le grand plateau jusqu’en haut. Personal best sur Strava, 2min32! Le gus? Il doit encore y être…

18h35. La Black. Juge de paix de ce Parc de la Gatineau, avec la montée Fortune. Je visualise Contador: tout en danseuse! Je relance sur le haut, mais ça fait vraiment mal. En soirée, j’aurai le plaisir de découvrir que j’ai établi mon 3e meilleur temps à vie sur Strava, à quelques secondes de mon personal best.

18h40. Retour vers le bas de Black pour une 2e ascension. J’aide un peu mon équipier Luc « M. 500 watts » qui a crevé au pied de la première ascension. Le chanceux, il ne fera qu’une ascension de la bosse plutôt que deux ce soir!

18h50. Nouvelle ascension de Black, tempo élevé avec une violente accélération sur le haut, puis je tiens la vitesse jusqu’au bas de la descente qui suit. Celle-là, elle a fait mal. La grosse séance de gainage réalisée hier soir laisse des traces, j’ai un peu mal dans le bas du dos.

19h00. La putain de petite bosse avant l’intersection Fortune (Beaver Pond Climb sur Strava). Toi ma salo… je vais te faire la peau. À donf jusqu’en haut, mains en bas du guidon, je sprinte vraiment à bloc. 44 secondes sur Strava, bon pour le 8e meilleur temps (record 38 sec). Évidemment un autre « personal best ». Aie, des sensations de fatigue reviennent.

19h10. Belvédère Champlain. L’équipe a prévu un retour à l’entrée du parc, 18 kms plus loin, au rythme de course. J’enfile un gel. Ma stratégie est simple: assurer un tempo élevé dans les ascensions, ma force. J’établi mon record personnel Strava sur deux des bosses, et je suis très près dans les autres (des records établis en course). Malheureusement, ce tempo fait des dégâts, nous sommes rapidement que quatre devant. Dans la dernière ascension (Pink), je me retrouve même seul devant, mais me relève pour attendre les trois autres afin de rendre le final plus intéressant. Je commence toutefois à être cuit.

19h20. Le sprint final (Gamelin) approche, reste à négocier cette partie assez plate d’environ 3 kms avant le sprint. Le tempo est élevé, Chantal, qui prépare ses Canadiens, tire un bon relais, puis me cède la place. Je me « sacrifie » pour l’équipe, tirant sur environ un kilomètre à un endroit peu favorable à mon gabarit et sachant que cette cartouche ne sera plus disponible pour le sprint. Ca tombe bien, la fatigue de la soirée me tombe dessus comme une enclume: les jambes sont grosses, l’énergie diminue à vue d’oeil, les jambes ne « tournent » plus très ronds. La fin des haricots est proche.

19h23. Sprint final. Mon équipier Luc amène dans la descente et… lance le sprint en tête! Bien joué, j’avais pas prévu ça! Je lâche les chevaux et… coince solide, incapable de le remonter dans les derniers  100 mètres, Luc maintenant une puissance impressionnante vu de l’arrière. Je termine à deux longueurs de vélo derrière lui, heureux.

Heureux, car Luc nous a sorti un grand sprint, solide, tout en puissance, sur le bon braquet, sécuritaire car sur une trajectoire rectiligne, et lancé en tête s’il vous plait après un bon relais. Luc, ce fut un honneur de me faire battre par toi ce soir, vraiment, et cette victoire tu ne l’as pas volé. Il faut savoir que Luc, c’est le gars reparti en ambulance au dernier camp d’entrainement de l’équipe, début mai, victime de pierres au rein… Bravo, vraiment, car je sais que tu t’entraines avec sérieux, toi aussi papa de deux enfants.

19h35. Rincé complet, je roulotte jusqu’à la maison.

19h50. Maison. Vidé. Mon fils, parti ce matin à 7h25 de la maison, m’attend pour me raconter sa journée à l’école, et me pose la question la plus importante qui me sera posée de toute la journée: « papa, as-tu gagné?« . Je lui réponds « oui », pas la force de lui expliquer toutes les nuances des événements entre le Belvédère et le sprint final. De toute façon, je vois dans ses yeux que sa motivation pour son match de soccer demain soir vient de décupler.

20h. Lait au chocolat, du blanc de poulet, salade de riz et de thon, de l’eau, un repas frugal. Je fais le métier en pensant au Mortirolo qui s’en vient, tout en me disant que je suis quand même un peu fou. Le regard que m’adresse ma conjointe n’en dit pas moins…

20h20. Je m’occupe enfin un peu de mon fils, en passant du temps avec lui, toujours en cuissard. Neymar Jr. nous attend sur YouTube (je préfèrerais Contador, mais je ne lui ai pas dit…).

20h30. Dodo pour le fils, les énergies me lâchent complètement, je m’affale lamentablement dans un bain chaud. Ce qui me reste de dignité vient de voler en éclat mais difficile, compte tenu de mon état général, de m’en foutre davantage que ca.

20h50. J’écris ces lignes en pensant à ces méritants discrets que nous sommes, nous les coureurs de 40 ans et plus, qui conjuguent quotidiennement responsabilités professionnelles, responsabilités familiales, maison à entretenir, vie de couple, et entrainement. Nous qui nous faisons violence souvent en silence, dans le fond pour la simple passion du vélo et de nous dire « je suis aussi coureur cycliste ».

J’ai beaucoup de respect pour les jeunes coureurs de haut niveau, les Matteo Dal-Cin, Derek St-John, et autre Mike Woods de la région, sans parler des autres coureurs top-niveau du Québec voire les pros en Europe: ce sont mes modèles, je m’applique à essayer d’en suivre quelques uns lorsque j’en ai l’occasion en participant au A-loop du Parc par exemple. Ces mecs font le métier, et savent se motiver et souffrir sur le vélo. Ils ont aussi, très souvent, un environnement leur permettant d’évoluer dans de bonnes conditions pour s’entrainer et récupérer.

Mais ce soir, j’ai envie de nous donner deux « morceaux de robot » à nous, les coureurs de 40 ans et plus qui conjuguent au quotidien de nombreuses activités, souvent autrement plus importantes que le vélo d’ailleurs. Nous sommes probablement nombreux à évoluer dans ces conditions, aussi je ne suis pas mieux que la plupart d’entre vous: simplement, je nous tire, à nous tous, un grand coup de chapeau et je me dis que nous sommes quant même très forts sur un vélo, compte tenu du reste…

Bon, je vous laisse, du repassage m’attend. Le partage du travail domestique, ça veut aussi dire ca. Je ne suis pas encore couché…

Les Rouleurs atomisent!

Belle fin de semaine comme on les aime pour les Rouleurs de l’Outaouais qui prenaient part à deux événements cyclistes: le GranFondo Gatineau et le Whiteface Uphill Bike Race.

GranFondo Gatineau

Après avoir roulé en tête l’an dernier avec Philippe Lanthier, les Rouleurs ont remis ça cette année et de nouveau roulé en tête avec Richard Jodoin qui termine légèrement détaché avec un petit groupe. Bravo Richard!

Chez les femmes, même chose avec Chantal Gosselin qui domine le peloton féminin, à quelques semaines des Championnats canadiens.

Plusieurs autres Rouleurs ont dominé leur catégorie d’âge, montrant ainsi le maillot sur l’avant du GranFondo: François, Lise, entre autres.

Le tout dans la bonne humeur et pour le simple plaisir de rouler avec les autres participants, tout en se donnant à fond.

Nos pensées vont aussi aujourd’hui à notre équipière Mélanie victime d’une lourde chute lors de l’événement la laissant au tapis avec une clavicule cassée et un choc à la tête. Toute l’équipe est derrière toi Mélanie, prends le temps de te remettre et on souhaite tous te revoir parmi nous rapidement.

Whiteface Hill Climb

Plusieurs Rouleurs étaient aussi présents sur Whiteface, par un temps ensoleillé mais très très frais, voire froid (7 degrés au départ, 3 degrés au sommet de Whiteface, avec un bon vent du nord).

Malade (rhume) toute la semaine dernière et ayant également eu une grosse semaine au travail, ça n’a pas loupé pour moi, de surcroit dans ce froid que je n’aime pas du tout: un temps 2min30 plus lent que l’an dernier, alors que je me sais en bien meilleure condition. Disons que j’ai limité les dégâts en souffrant en silence durant la montée, frustré de ne pas pouvoir m’exprimer comme je le souhaitais et comme je pensais pouvoir le faire une semaine avant, alors que j’avais d’excellentes cannes sur le Défi Gatineau-Mont Tremblant.

Le plaisir de rouler en montagne l’a quand même emporté!

Félicitations à mon ami Marc, qui termine tout juste une minute derrière moi et qui confirme un net retour au premier plan.

Félicitations également à Alberto (9e chez les 50-59 ans!), à Luc, à Martin, et surtout à Hélène qui pulvérise son « personal best » par plus de 5 minutes.

Ce fut enfin très sympathique de pouvoir échanger avec notre champion canadien Jean-François Blais qui s’était lui-aussi déplacé en famille. JF termine 6e au scratch, excusez-un-peu, en me prenant neuf minutes! Félicitations JF, tu fais un bien beau champion canadien et c’est l’fun de voir ainsi notre maillot national bien représenté sur l’avant de telles épreuves.

La photo traditionnelle au sommet, après la course

Whiteface_ - 1

Le Tour de l’actualité

1 – Giro d’Italia. Je sais pas vous, mais j’ai trouvé Alberto Contador un brin arrogant lorsqu’il a indiqué le chiffre « trois » avec sa main en franchissant la ligne d’arrivée à Milan dimanche dernier.

Alberto Contador a gagné deux Giro, pas trois. Le Giro 2011 lui a été retiré pour cause de dopage, au profit de Michele Scarponi.

2 – Giro d’Italia bis. Si la baisse de régime d’Alberto Contador sur le Finestre samedi dernier me paraît possible (erreur d’hydratation apparemment), je reste étonné, au sortir de ce Giro, de la récupération miraculeuse de Fabio Aru en milieu de 3e semaine, moment où la fatigue est pratiquement à son maximum.

En baisse en 2e semaine, auteur d’un chrono très moyen, Aru s’est en effet totalement retrouvé sur les étapes 19 et 20 de ce Giro, survolant l’épreuve en haute montagne.

Fallait également voir son faciès, celui d’un possédé, sur ces deux étapes.

Je sais pas vous, mais tout cela m’apparait assez louche, désolé de vous le dire.

Mais avec Astana, on n’est plus à une surprise près…

3 – Giro d’Italia encore. On restera avec une certaine déception pour le Canadien Ryder Hesjedal qui, visiblement, était en forme ascendante sur ce Giro, terminant très fort puisque deux fois 2e sur les étapes 19 et 20 en montagne. Dommage qu’Hesjedal et son équipe aient réalisé un chrono par équipe très moyen, dommage qu’Hesjedal n’aie pas été mieux épaulé par son équipe en 3e semaine en montagne, et dommage que sa préparation aie été ainsi désynchronisée. C’est pas compliqué, si le Giro avait eu une 4e semaine, Hesjedal était sur le podium!

4 – Giro d’Italia fin. Il faut également souligner la belle perf du Québécois Hugo Houle chez AG2R – La Mondiale qui a terminé ce très difficile Tour d’Italie. Pour moi, sa perf durant ces trois semaines fut son chrono en fin de 2e semaine, où il termine à une belle 41e place de l’étape, à 3min45 seulement de Vasil Kyrienka, et dans le même temps que Philippe Gilbert. Voilà assurément un Giro qui lui a fait franchir un pallier dans sa progression au niveau pro en Europe.

5 – Rollin. Je suis surpris de ne pas voir le Québécois Dominique Rollin au sein de la formation Cofidis annoncée pour le prochain Dauphiné Libéré. La préparation des sprints pour Bouhanni sera pour Geoffrey Soupe et Christophe Laporte. Du coup, Rollin sera-t-il sur le Tour?

6 – Wiggins. Le jeune « retraité » britannique tentera de battre le record de l’heure dimanche sur la piste olympique (Lee Valey) de Londres.

Rappelons que la meilleure performance mondiale sur l’heure appartient à Chris Boardman avec ses 56,375 kms établie à Manchester en 1996.

Sur un vélo fuselé avec deux roues pleines, en position aéro, je pense que Wiggins a une belle chance de battre ce record. Chose certaine, la marque comparable de 52,937kms établie par Alex Dowsett plus tôt cette année devrait tomber.

7 – GP de Charlevoix. La difficile course par étape au Québec s’est déroulée le week-end dernier. Le regroupement en un départ commun pour certaines catégories (M1 et M2 par exemple) a suscité une certaine grogne des coureurs, on peut les comprendre puisque les courses sont ainsi souvent faussées.

Ce regroupement de catégories semble également en contradiction avec la réforme des catégories qui vise, elle, à obtenir au final des pelotons plus homogènes.

La FQSC a émis ce communiqué pour expliquer la situation qui revient au fond à des contraintes logistiques. Le sport cycliste demeure marginal pour le moment au Québec et il est difficile pour des organisateurs de courses cyclistes qui se dévouent de parfois rencontrer les exigences des autorités, notamment policières.

Dans ce dossier, je suis d’avis qu’il n’y a pas de solution simple. Il faut continuer de travailler avec les partenaires pour renforcer nos demandes, tout en tenant compte de leurs contraintes. C’est probablement un travail de longue haleine.

8 – GP de Saguenay. Victoire finale d’un coureur de la région d’Ottawa, Matteo Dal-Cin (Silber), ce qui me fait bien plaisir (même si je ne le connais pas personnellement). Bruno Langlois a cependant fait encore une fois de sacrés numéros en course!

9 – GranFondo Mont Tremblant. Record de participation cette année sur ce bel événement, avec 1500 participants, ce qui me fait également bien plaisir. Comme nous sur le Défi Gatineau-Mont Tremblant, la plupart des participants ont joué de chance, évitant la douche qui s’est abattue sur la région vers les 15h samedi.

L’édition 2016 aura lieu du 27 au 29 mai, une date à mettre à votre agenda dès maintenant!

10 – Cyclosportives. J’ai été étonné de voir le nom des « gagnants » du GranFondo Mont Tremblant publiés sur Facebook comme dans le communiqué de presse.

Une cyclosportive n’est pas une course selon moi!

Ce genre de classement rend encore plus ténue la frontière entre courses sanctionnées par la FQSC et événements cyclosportifs. Comment dans ce contexte les distinguer?

Plus encore, cela peut nuire à la sécurité de tels événements: en course sanctionnée, nous coureurs disposons tous d’une licence de course avec assurance et décharge de responsabilité si on fait chuter d’autres concurrents.

Mais lors des cyclosportives? De plus, est-il bien raisonnable de laisser croire à une véritable compétition avec « vainqueurs » au sein de pelotons assez inexpérimentés, notamment lors de sprints? Cela incite les participants à prendre des risques trop importants selon moi.

Bref, je ne suis vraiment pas chaud à l’idée de laisser entendre à des « vainqueurs » sur des événements cyclosportifs.

En réfléchissant bien, je suis convaincu qu’une des meilleures solutions possibles serait d’établir un classement au temps publié par… ordre alphabétique sur les événements cyclosportifs. Cette façon de faire éliminerait l’idée d’un « classement » entre participants, tout en donnant accès au temps passé sur le parcours à chaque participant, leur permettant par exemple de se comparer d’une année à l’autre.

Pas de « podium » non plus, pas de cérémonies en ce sens, outre des cérémonies dédiées à la remise de prix de présence.

Voilà des idées qui méritent selon moi attention! Peut-être que la FQSC pourrait travailler à établir, en partenariat avec les organisateurs d’événements cyclistes, un guide des meilleures pratiques en matière de classement/reconnaissance des coureurs/participants?

11 – Après un week-end où j’étais en super-condition, me voilà au prise avec un méchant rhume me vidant de toutes mes forces, un cadeau de mes jeunes enfants. Comme les choses changent vite! Misère de misère, j’ai pris un coup au moral. C’est vraiment pas de chance.

Défi Gatineau – Mont Tremblant: magnifique!

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance samedi matin en raison d’une météo annoncée capricieuse durant le week-end, avec notamment cette menace d’orages violents pour la journée de samedi.

Qu’à cela ne tienne, l’organisation de l’événement, désormais rodée et hautement efficace, était prête et attendait de pied ferme les quelques 350 participants samedi matin.

L’ambiance au départ du Casino du Lac Leamy samedi était franchement bonne: beaucoup de participants avaient manifestement plaisir à se retrouver, le milieu du cyclisme dans la région de Gatineau étant un petit monde.

Certains étaient à priori moins connus: on n’a pas tardé à mieux les connaître!!

Les 35+

J’encadrais le peloton rapide des participants évoluant à des vitesses de 35 km/h et plus. Un peloton d’une 40aine d’unités, motivé et manifestement « en shape ».

Et bien ça n’a pas loupé: on était à Thurso, quelques 46 kms plus loin, à peine une heure plus tard. Par moment, ça roulait à 55 km/h! Un bon vent de dos, il est vrai, a aidé tous les pelotons à rouler plus vite que prévu. Pas moins de 7 « KOM » sur Strava dans la poche en ouverture, ça promettait!

Un participant, en particulier, nous a servi quelques relais digne de mention: nous allions tous nous souvenir (en bien!) de lui au terme du week-end, Guillaume Belzile. LE Guillaume Belzile: vainqueur du Tour de l’Abitibi 1994, double participant au Tour de l’Avenir, un des meilleurs espoirs en cyclisme du Canada ces 20 dernières années. Un gars doté d’un sacré moteur et qui n’a pas perdu grand chose de sa puissance sur le vélo. Et aussi un gars super que j’ai rencontré pour la première fois ce week-end, et avec qui j’ai pris un grand plaisir à discuter à ses côtés (quand je le pouvais!!!). Salut Guillaume!

Le reste de notre sortie vers Mont Tremblant a été à l’image de ce premier segment de route: race pace. À l’approche de Chéneville (km 90), Guillaume nous a même gratifié d’un tronçon d’environ 3km couverts autour de 60 km/h: dans sa roue, je me suis encouragé en voyant qu’il avait tout mis à droite, il ne pouvait donc plus nous en remettre une autre couche!

Les 30 derniers kms ont pesé lourds pour certains, et le final vers la station de ski, sur les derniers 8 kilomètres de la « Montée Ryan », a été sans merci.

À l’arrivée, la vaste majorité des participants de ce peloton rapide affichait une franche satisfaction, conscient que cet « entrainement » allait être payant pour la suite des choses. Certains m’ont décrit leur joie de pouvoir évoluer ainsi, au sein d’un peloton très fort, à grande vitesse, pendant des kilomètres, occasion rare dans leur vie de pratiquants. D’autres étaient contents de pouvoir mieux situer leur niveau par rapport à d’autres participants plus habitués de tels événements cyclistes.

Le retour dimanche, par temps très frais (3 degrés à 8h au départ de Mont Tremblant!), s’est également fait à une bonne moyenne (37 km/h sur les 160 kms du parcours accidenté) mais aussi à un rythme plus régulier, permettant aux participants d’obtenir un confort plus grand que la veille.

L’organisation et les bénévoles

Extraordinaire tout le week-end! Il faut remercier tous les bénévoles grâce à qui cet événement est possible: les intersections étaient protégées, les inscriptions et transport de bagages étaient au point, la soirée à Mont Tremblant a été des plus réussies, bref, une organisation tip top, digne de la Haute Route que j’ai fait en 2012.

J’adresse personnellement un merci tout particulier à Denis, « ouvreur » du peloton rapide des 35+ dans son camion devant nous. Denis a pris soin de nous tout le week-end, comme l’an dernier, nous ravitaillant en eau et boisson, nous ouvrant la route, dépannant les victimes d’incidents techniques et jouant aussi un rôle non négligeable pour garder la bonne humeur parmi nous tous. Denis, merci, vraiment: t’es le meilleur!

Enfin, merci à Pecco’s et VéloFix pour avoir assuré un service technique durant toute la fin de semaine, question de garder les vélos en bon ordre de marche.

L’hébergement et la restauration

La qualité de l’hébergement et de la restauration est toujours importante dans de tels événements sur plusieurs jours, car directement liée à notre capacité de bien récupérer des efforts. Là encore, rien à dire: l’hôtel Holliday Inn de Mont Tremblant disposait de tout ce qu’on pouvait avoir besoin avec des chambres grand confort, et la qualité du repas du soir était au rendez-vous, notamment ce saumon poché délicieux. C’est important de le souligner, car il n’est pas simple de nourrir 350 personnes qui ont faim – très faim! – toutes en même temps.

La SQ

Deux policiers de la SQ reviennent chaque année encadrer le Défi Gatineau-Mont Tremblant, avec leur bonne humeur: merci de votre travail irréprochable.

La rencontre du week-end

Indiscutablement Guillaume Belzile. C’est pas compliqué: la grande classe sur un vélo.

La météo

Les groupes 35+ et 30-35 km/h auront pu éviter la douche tombée vers 15h au Mont Tremblant samedi. Comme il faisait très chaud, elle n’aura gêné que partiellement les autres pelotons encore sur le parcours. Temps très frais dimanche, mais rien d’insupportable, certains préférant même le froid à la chaleur de la veille.

La bourde

Dans ma petite allocution samedi soir, j’ai terminé en évoquant une citation faussement attribuée à Alexandre Jardin: cette citation vient en fait du philosophe St-Augustin, donc remonte à des temps beaucoup plus anciens. Mes excuses pour cette bourde et mes remerciements à Claude – quelle érudition! – pour avoir porté ce détail à mon attention.

La prochaine étape

Le Défi Pierre Lavoie des 1000 kms pour l’équipe du Casino du Lac Leamy dans deux semaines, et au sein de laquelle évoluera mon ami et ambassadeur de l’événement, Martin Desbiens. Le Défi Gatineau-Mont Tremblant servait à soutenir le financement de la participation de cette équipe à ce grand événement cycliste au Québec. Bonne chance à notre équipe de Gatineau!

Et à l’an prochain tout le monde, dans l’espoir de vous retrouver encore sur l’édition 2016! Pour les autres, rejoignez-nous l’an prochain, vous ne serez pas déçu du voyage.

Col Collective: le Stelvio

À moins d’un mois d’affronter pour la première fois ce col mythique des Dolomites, ce vidéo de Col Collective sur le Stelvio (depuis Bormio) tombe à pic.

Que la montagne est belle!

Équipe de choc aux 24h du Castellet vélo 2015

Avec la collaboration de Patrick Bernard

Notre communauté existant sur La Flamme Rouge est très active et dynamique, en voici une autre preuve!

Quelques fidèles lecteurs de La Flamme Rouge – qui ne se connaissaient pas autrement que via ce site – ont eu l’idée, en mars dernier, de constituer une équipe pour participer à l’épreuve des 24h du Castellet, une course par équipe.

C’est ainsi que l’équipe des Stégosaures est née. Elle est composée du marseillais Norbert Ankri, un des tous meilleurs grimpeurs du pays à 56 ans, le lyonnais Serge Piroux, rouleur d’exception de 52 ans, et des Albenassiens Éric Lapuyade, 52 ans, puissant triathlète adepte des très longues distances et de Patrick Bernard, 50 ans, une cylindrée exceptionnelle.

Norbert, Eric et Patrick sont des amis de longue date pratiquant le vélo pour la simple recherche du plaisir et du surpassement de soi sur de beaux parcours. Serge et Norbert sont aussi des compétiteurs de premier plan sur la scène des courses cyclistes.

Ce n’est que le matin de l’épreuve que Serge fait la rencontre d’Éric et de Patrick, un lien existant toutefois entre eux: La Flamme Rouge!

Voici le récit de leur course, qu’ils ont gagné haut la main (récit écrit par Patrick):

L’arrivée sur le circuit nous plonge dans l’ambiance. Formalités administratives, derniers préparatifs des vélos, installation des voitures, du campement, des ravitaillements, au paddock, reconnaissance du parcours, premières élaborations de stratégies, l’excitation monte. Notre mascotte Cédric Bernard, 13 ans, assure un rafraîchissant supplément de convivialité.

Trop intrusifs, la musique et un speaker loquace perturbent nos échanges, génèrent une première fatigue dont on se passerait bien, mais c’est la règle dans notre société du bruit. La sono sera heureusement coupée la nuit!

Prévu à 15h, le départ de l’épreuve de 24h se met en place dès 14h30. Le premier relayeur est situé à gauche de la piste, qu’il traversera en courant pour monter sur le vélo tendu par son équipier côté droit. Sont positionnés dans l’ordre, les équipes de 8 coureurs, puis 6, 4, 2 et enfin les partants solitaires. On peut trouver cet ordre injuste relativement à un classement dit scratch regroupant les équipes indépendamment du nombre de coureurs!

Sur un bitume surchauffé par un soleil accablant, le coup de pistolet donné par Richard Virenque libère enfin la meute de cyclistes. Comme prévu, ça part au sprint.

Fidèle à sa réputation, notre premier Stégosaure Serge Piroux prend sa place devant et enchaîne le nez dans le guidon nos premiers tours de 3,814 km et 41 m de dénivelée. Serge a cette capacité de démarrer très fort, même à 52 ans!

Heureusement très en deça du très fort mistral de la veille, le vent est influent. Globalement, il freine dans les parties montantes et pousse dans les descendantes. Il faiblira le soir, forcira à son maximum en fin de nuit puis faiblira en tournant à l’opposé la partie diurne du dimanche. Le ciel est clair et c’est heureux (sous la pluie, ce serait terrible), la température est de l’ordre de 26 degrés.

Je prends le relais, suivi de Eric et Norbert. Nous sommes à la hauteur du rouleur lyonnais.

Nous avons opté pour des passages d’une heure et nous nous y tiendrons.

Cédric surveille l’évolution du classement. Quatre équipes de 6 coureurs nous ont pris un tour, nous sommes juste derrière avec une avance augmentant globalement d’une minute par relais sur l’équipe de 4 des pompiers lyonnais.

Sur le vélo, il est difficile de suivre le fil de la course. Le passage au stand pour le relais occasionne la perte d’une grosse minute, et la constitution des groupes évolue en conséquence. Il y a une part d’aléatoire dans la position à la sortie du stand, et la stratégie des Stégosaures consiste à rouler sans se poser de questions! Bien sûr, on profite par moments de groupes, et notamment de celui des meilleures équipes de 6 qui se livrent une course de marquage avec transmissions de relais entendus de concert, mais le plus souvent en tête de paquet.

Deux équipes de 6 (Sanary) font course commune, en gentlemen, ce qui représente un énorme avantage.

Les organisateurs ont décidé d’un classement absurde, dit scratch, regroupant toutes les équipes quel que soit le nombre de coureurs. Ainsi sont mis en compétition les équipes de 8 (3 relais de 1h par coureur) avec les individuels (1 relais de 24h!). Il est évident qu’il y a plusieurs courses dans la course, une par nombre de coureurs, hommes d’une part, femmes d’autre part (je mets de côté les équipes mixtes), on devrait donc avoir deux scratchs par course (un hommes, un femmes), et dans chaque course les catégories ne devraient être basées que sur l’âge (je crois qu’il n’y avait pas d’handisport).

Au lieu de cela ont été créées des catégories folkloriques du type profession libérale ou uniforme qui n’avaient rien à faire dans une compétition cycliste.

Nous estimons à 2/3 la proportion de notre distance effectuée dans le vent, seul ou en tête de groupe, contre 1/3 en sillage. Nous avons lancé environ trois attaques par coureur, et avons couru derrière une dizaine. Ça fait mal. Il s’agissait bien d’une course de vitesse, à bloc tout le temps. Nous avions des prolongateurs. Serge et Eric étaient très bien posés dessus, Norbert un peu moins bien. Les miens n’ont pas servi à grand chose, le choix de mini-prolongateurs s’avérant le mauvais.

Sans surprise, ce sont les deux relais centraux nocturnes qui seront les plus difficiles. L’horloge interne est perturbée, l’obscurité demande un surcroît d’attention, le sommeil est très insuffisant (de 1 heure au total pour Norbert et moi, 3 pour Eric, 4 pour Serge) et les jambes alourdies. Mais on tient notre  place sans faiblir. Parfois, on allonge le relais d’un tour quand on est dans un groupe rapide. La communication se fait en hurlant au passage de la ligne.

Un avertissement pour sortie trop rapide des stands nous est délivré; je suis le fautif. Hum, un deuxième nous vaudrait un tour de pénalité, soit environ 6 minutes, un troisième la mise hors course! Prudence! Nous finirons avec 4 tours d’avance.

Bien aidé par le précieux passage entre les mains de sympathiques étudiants ostéopathes à disposition, un bon point de l’épreuve, de ressentir enfin la proximité de la libération finale nous redonne quelques forces. On sait que sauf incident, nous avons course gagnée. On a beau prévoir d’assurer, chacun de nous se lâchera dans 2 très bons derniers relais, tranquillisé par la présence en tenue d’un équipier dans le paddock.

Cédric est aux anges, on va gagner!

On a gagné!

907 km en 24h, soit 37,8 km/h en tenant compte des 24 ralentissements et arrêts au stand, 38,8 km/h  en les soustrayant; 9700 m de dénivelée.

Les Pompiers lyonnais sont à 15 km.

Trois équipes de six coureurs ont accompli entre 15 et 4 km de plus.

La première équipe de huit coureurs a effectué 899 km (37,4 km/h), celle de deux coureurs 845 km (35,2 km/h), le premier individuel 761 km (31,7 km/h).

Disputée entre 9h et 15h, l’épreuve des 6 h a été remporté par un duo qui a accompli 234 km, soit 39  km/h arrêts exclus.

Les classements sont là, sans le nom de tous les coureurs!

La remise des récompenses n’est pas très réussie. Excentrée, peu dynamique, mal primée (pas de coupes hors les 3 premières équipes de 6 coureurs, mais des bouteilles de vin), bruyante. Notre débriefing et notre séparation resteront plus haut dans nos souvenirs.

Lesquels accorderont une place de choix à notre participation à cet événement. Une belle page de nos histoires cyclistes.

Et pour sûr, une expérience qui nous permettrait de nombreuses améliorations logistiques pour une éventuelle participation à la prochaine édition. À l’an prochain!

Commentaire de Laurent: bravo les gars! Le genre de truc qui me plairait bien, je n’ai jamais disputé une course à relais sur 24 heures. L’an prochain, avec les maillots La Flamme Rouge? (tous les détails très bientôt!).

Les photos de la course

Serge, départ canon!

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.58.40

 Le relais entre Serge et Patrick

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.01

 Patrick à l’effort

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.20
 Éric prêt à prendre le relais

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.35
 C’est parti!

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.57

 Norbert tire le peloton

Capture d’écran 2015-05-29 à 09.00.30

 Au bout de la route, la victoire!!!

Capture d’écran 2015-05-29 à 09.00.49

Collectif Parlee: cool!

Très beau petit vidéo fait par Collectif Parlee dont je vous avais parlé il y a quelques mois.

Ce qui m’a particulièrement intéressé dans ce vidéo, c’est qu’ils ont su capter toute la spécificité de la pratique du vélo au Québec, ou contrairement à ailleurs notre saison de cyclisme est toujours coupée en deux avec l’hiver, entrainant des processus physiques et mentaux différents d’ailleurs. L’attente, le cross-training, notamment en ski de fond ou sur home-trainer, la fébrilité associées aux premiers jours du printemps ou le mercure nous laisse une chance de rouler dehors, tout cela est si particulier aux cyclistes québécois…

Bravo au Collectif Parlee, merci Mario pour le tuyau et…  salut Nick!

Collectif Parlee – La relativité de la performance from Thomas Rinfret on Vimeo.

Le « Ronde van Battenkill »

Capture d’écran 2015-04-19 à 22.47.13Ca y est, j’ai trouvé notre petit « Ronde van Vlaanderen » dans l’Est du Canada/États-Unis.

Le Tour de Battenkill, ou « America’s Queen of the Classics« .

Un très beau parcours, original, varié et exigeant puisque mariant des portions roulantes de route bitumée à des portions de chemins de terre accidentés, voire parfois carrément de sacrés raidards. J’avais 36-26 et j’en ai eu bien besoin par moment!

Capture d’écran 2015-04-17 à 09.15.14

C’est aussi une course très bien organisée, comme les Américains savent le faire. Site de départ/arrivée au point, un stationnement pour les voitures grand comme 10 terrains de football, des speakers d’ambiance à la « Seinfeld », une sécurité assurée à toutes les intersections, les derniers kilomètres entièrement sécurisés, bref, rien à redire de ce côté-là non plus.

J’y ai donc pris beaucoup de plaisir, même si ce ne fut pas facile.

Que voulez-vous, mes petits 431 kilomètres faits à l’extérieur depuis le début de la saison en six sorties ne me laissaient guère d’espoir sur une telle course de 110 bornes, qui plus est au sein d’un peloton relevé où je retrouvais, avec plaisir, les Osmond Bakker, Bruce Bird, Dominic Chalifoux ou encore Jean-François Blais. Les « serious guys » m’a dit la préposée au retrait des dossards en cherchant mon nom dans la liste!

Ma course

Et comme de fait, mon peloton fut un des plus relevé du samedi, avec un vainqueur, Bruce Bird, qui rentre en 3h01, un excellent temps sur ce genre de parcours.

Chapeau bien bas à Dominic Chalifoux qui a passé la moitié de la course devant, parfois seul, parfois avec Osmond Bakker, et qui trouve les ressources pour aller chercher une 3e place dans le final. Avec JF Blais et lui, nous avons de bien beaux champions canadiens et québécois.

De mon côté, des crampes (plusieurs en ont souffert sur une épreuve aussi musculaire, y compris Dominic) m’ont rattrapé dans l’ascension du « juge de paix » de l’épreuve, Joe Bean Road Climb, kilomètre 85, 200m après le 2e ravito qu’il convient donc de griller si vous voulez aborder la montée (chemin de terre) de plusieurs kilomètres en bonne position.

J’ai pu bien gérer ces crampes lors de la longue ascension ainsi que sur les 15 kilomètres suivants effectués vent violent de face pour terminer la course au sein d’un groupe de 6 coureurs, un peu plus de 5 minutes après le vainqueur.

Outre les ascensions, j’ai pris beaucoup de plaisir à effectuer une grosse chasse vers la mi-course, après avoir été distancé sur une longue ascension de l’épreuve (il me manque encore un peu de turbo en ce début de saison!). Seul au sommet, j’ai pu voir un groupe de 5 coureurs derrière arrivant sur moi: quelques secondes d’attente, j’intègre le groupe et on a roulé plein pot pendant 10 bornes, au début sans même voir le premier peloton devant. Et on est rentré! Incroyable comme sensation de solidarité dans l’effort avec des coureurs américains que je n’avais jamais vu. Et comme il est coutume de dire, il ne faut jamais abandonner car ca peut revenir…

Évidemment, cette grosse chasse où je n’ai sauté aucun relais m’a probablement coûté quelques cartouches pour le final mais bon, je savais que je serais un peu juste compte tenu du peu de kilomètres accumulés jusqu’ici.

Bref, je vous recommande fortement le Tour de Battenkill l’an prochain si vous avez envie de faire un peu différent, de découvrir autre chose. Superbe course, très bien organisée, excellente ambiance, un parcours exigeant mais faisable, de nombreux pelotons disponibles selon votre âge ou votre calibre, y compris une formule « Gran Fondo », le tout à environ 3h de Montréal et 4h30 d’Ottawa-Gatineau. Quoi demander de plus?

Le matos

Si vous songez à faire cette course l’an prochain, il faut prévoir d’équiper son vélo de course (pas besoin d’un vélo de cyclo-cross, car il faut privilégier le léger compte tenu des nombreuses patates à gravir) de pneus 25 ou 28mm, et de veiller à ne pas trop les gonfler (100 lbs suffit). Coté braquet, prévoir 39-27 ou équivalent si vous êtes un bon coureur, plus petit encore si vous êtes un peu à court de condition. J’avais 36-26 et ca m’a bien servi! En discutant avec Dominic à l’arrivée, il avait lui aussi utilisé son 39-28…

Les chemins de terre? Ils sont globalement en bon état, terre tapée avec peu de gravillons. Seul hic, c’est parfois un peu mou, si bien qu’en danseuse, la roue arrière peut déraper, ce qui m’est arrivé dans certains raidards de 18% où j’ai donc perdu un peu de puissance de traction. On compte environ 20 kilomètres de secteurs non asphaltés sur l’ensemble de la course. Les descentes sur portions de terre sont rapides, j’ai dépassé les 80 km/h à plusieurs reprises! Mais quand la course est lancée, la course est lancée…

D’intéressants vidéos: le modèle Canyon et la cime de la Bonette

Deux vidéos intéressants à partager avec vous aujourd’hui.

Canyon

J’aime beaucoup ces vélos Canyon, malheureusement non disponibles en Amérique du Nord pour le moment. Je parle en connaissance de cause, ayant parlé à plusieurs reprises à des utilisateurs de vélos Canyon, tous très satisfaits du rendement de leur engin.

J’aime également beaucoup ce concept de vente directe.

Rappelons enfin que les vélos Canyon ont remporté plusieurs fois ces dernières années le prix « vélo de l’année » du magazine Le Cycle.

Grâce à ce petit vidéo produit par Vélo101, découvrez l’usine Canyon en Allemagne et ses concepts uniques.

La cime de la Bonette

Col collective nous revient cette fois avec ce beau petit vidéo-reportage sur l’ascension de la cime de la Bonette depuis Jausiers. Pour moi, cela évoque un grand souvenir (ce sera pareil probablement pour Yves, Pascale et Martin), celui d’avoir gravi ce col lors de la 6e étape de la Haute Route 2012 entre Risoul et Auron (le reportage est ici – pensée également à mon ami Patrick, il comprendra). Le décor est fabuleux, l’effort, sur les tous derniers kilomètres, est difficile, et je ne vous parle pas de la descente qui s’en est suivi, absolument géniale! Si d’autres aventures m’attendent cette année (et je ferai des reportages sur ce site), la cime de la Bonette reste gravée dans ma mémoire.

Page 7 of 15