Avec la collaboration de Patrick Bernard
Notre communauté existant sur La Flamme Rouge est très active et dynamique, en voici une autre preuve!
Quelques fidèles lecteurs de La Flamme Rouge – qui ne se connaissaient pas autrement que via ce site – ont eu l’idée, en mars dernier, de constituer une équipe pour participer à l’épreuve des 24h du Castellet, une course par équipe.
C’est ainsi que l’équipe des Stégosaures est née. Elle est composée du marseillais Norbert Ankri, un des tous meilleurs grimpeurs du pays à 56 ans, le lyonnais Serge Piroux, rouleur d’exception de 52 ans, et des Albenassiens Éric Lapuyade, 52 ans, puissant triathlète adepte des très longues distances et de Patrick Bernard, 50 ans, une cylindrée exceptionnelle.
Norbert, Eric et Patrick sont des amis de longue date pratiquant le vélo pour la simple recherche du plaisir et du surpassement de soi sur de beaux parcours. Serge et Norbert sont aussi des compétiteurs de premier plan sur la scène des courses cyclistes.
Ce n’est que le matin de l’épreuve que Serge fait la rencontre d’Éric et de Patrick, un lien existant toutefois entre eux: La Flamme Rouge!
Voici le récit de leur course, qu’ils ont gagné haut la main (récit écrit par Patrick):
L’arrivée sur le circuit nous plonge dans l’ambiance. Formalités administratives, derniers préparatifs des vélos, installation des voitures, du campement, des ravitaillements, au paddock, reconnaissance du parcours, premières élaborations de stratégies, l’excitation monte. Notre mascotte Cédric Bernard, 13 ans, assure un rafraîchissant supplément de convivialité.
Trop intrusifs, la musique et un speaker loquace perturbent nos échanges, génèrent une première fatigue dont on se passerait bien, mais c’est la règle dans notre société du bruit. La sono sera heureusement coupée la nuit!
Prévu à 15h, le départ de l’épreuve de 24h se met en place dès 14h30. Le premier relayeur est situé à gauche de la piste, qu’il traversera en courant pour monter sur le vélo tendu par son équipier côté droit. Sont positionnés dans l’ordre, les équipes de 8 coureurs, puis 6, 4, 2 et enfin les partants solitaires. On peut trouver cet ordre injuste relativement à un classement dit scratch regroupant les équipes indépendamment du nombre de coureurs!
Sur un bitume surchauffé par un soleil accablant, le coup de pistolet donné par Richard Virenque libère enfin la meute de cyclistes. Comme prévu, ça part au sprint.
Fidèle à sa réputation, notre premier Stégosaure Serge Piroux prend sa place devant et enchaîne le nez dans le guidon nos premiers tours de 3,814 km et 41 m de dénivelée. Serge a cette capacité de démarrer très fort, même à 52 ans!
Heureusement très en deça du très fort mistral de la veille, le vent est influent. Globalement, il freine dans les parties montantes et pousse dans les descendantes. Il faiblira le soir, forcira à son maximum en fin de nuit puis faiblira en tournant à l’opposé la partie diurne du dimanche. Le ciel est clair et c’est heureux (sous la pluie, ce serait terrible), la température est de l’ordre de 26 degrés.
Je prends le relais, suivi de Eric et Norbert. Nous sommes à la hauteur du rouleur lyonnais.
Nous avons opté pour des passages d’une heure et nous nous y tiendrons.
Cédric surveille l’évolution du classement. Quatre équipes de 6 coureurs nous ont pris un tour, nous sommes juste derrière avec une avance augmentant globalement d’une minute par relais sur l’équipe de 4 des pompiers lyonnais.
Sur le vélo, il est difficile de suivre le fil de la course. Le passage au stand pour le relais occasionne la perte d’une grosse minute, et la constitution des groupes évolue en conséquence. Il y a une part d’aléatoire dans la position à la sortie du stand, et la stratégie des Stégosaures consiste à rouler sans se poser de questions! Bien sûr, on profite par moments de groupes, et notamment de celui des meilleures équipes de 6 qui se livrent une course de marquage avec transmissions de relais entendus de concert, mais le plus souvent en tête de paquet.
Deux équipes de 6 (Sanary) font course commune, en gentlemen, ce qui représente un énorme avantage.
Les organisateurs ont décidé d’un classement absurde, dit scratch, regroupant toutes les équipes quel que soit le nombre de coureurs. Ainsi sont mis en compétition les équipes de 8 (3 relais de 1h par coureur) avec les individuels (1 relais de 24h!). Il est évident qu’il y a plusieurs courses dans la course, une par nombre de coureurs, hommes d’une part, femmes d’autre part (je mets de côté les équipes mixtes), on devrait donc avoir deux scratchs par course (un hommes, un femmes), et dans chaque course les catégories ne devraient être basées que sur l’âge (je crois qu’il n’y avait pas d’handisport).
Au lieu de cela ont été créées des catégories folkloriques du type profession libérale ou uniforme qui n’avaient rien à faire dans une compétition cycliste.
Nous estimons à 2/3 la proportion de notre distance effectuée dans le vent, seul ou en tête de groupe, contre 1/3 en sillage. Nous avons lancé environ trois attaques par coureur, et avons couru derrière une dizaine. Ça fait mal. Il s’agissait bien d’une course de vitesse, à bloc tout le temps. Nous avions des prolongateurs. Serge et Eric étaient très bien posés dessus, Norbert un peu moins bien. Les miens n’ont pas servi à grand chose, le choix de mini-prolongateurs s’avérant le mauvais.
Sans surprise, ce sont les deux relais centraux nocturnes qui seront les plus difficiles. L’horloge interne est perturbée, l’obscurité demande un surcroît d’attention, le sommeil est très insuffisant (de 1 heure au total pour Norbert et moi, 3 pour Eric, 4 pour Serge) et les jambes alourdies. Mais on tient notre place sans faiblir. Parfois, on allonge le relais d’un tour quand on est dans un groupe rapide. La communication se fait en hurlant au passage de la ligne.
Un avertissement pour sortie trop rapide des stands nous est délivré; je suis le fautif. Hum, un deuxième nous vaudrait un tour de pénalité, soit environ 6 minutes, un troisième la mise hors course! Prudence! Nous finirons avec 4 tours d’avance.
Bien aidé par le précieux passage entre les mains de sympathiques étudiants ostéopathes à disposition, un bon point de l’épreuve, de ressentir enfin la proximité de la libération finale nous redonne quelques forces. On sait que sauf incident, nous avons course gagnée. On a beau prévoir d’assurer, chacun de nous se lâchera dans 2 très bons derniers relais, tranquillisé par la présence en tenue d’un équipier dans le paddock.
Cédric est aux anges, on va gagner!
On a gagné!
907 km en 24h, soit 37,8 km/h en tenant compte des 24 ralentissements et arrêts au stand, 38,8 km/h en les soustrayant; 9700 m de dénivelée.
Les Pompiers lyonnais sont à 15 km.
Trois équipes de six coureurs ont accompli entre 15 et 4 km de plus.
La première équipe de huit coureurs a effectué 899 km (37,4 km/h), celle de deux coureurs 845 km (35,2 km/h), le premier individuel 761 km (31,7 km/h).
Disputée entre 9h et 15h, l’épreuve des 6 h a été remporté par un duo qui a accompli 234 km, soit 39 km/h arrêts exclus.
Les classements sont là, sans le nom de tous les coureurs!
La remise des récompenses n’est pas très réussie. Excentrée, peu dynamique, mal primée (pas de coupes hors les 3 premières équipes de 6 coureurs, mais des bouteilles de vin), bruyante. Notre débriefing et notre séparation resteront plus haut dans nos souvenirs.
Lesquels accorderont une place de choix à notre participation à cet événement. Une belle page de nos histoires cyclistes.
Et pour sûr, une expérience qui nous permettrait de nombreuses améliorations logistiques pour une éventuelle participation à la prochaine édition. À l’an prochain!
Commentaire de Laurent: bravo les gars! Le genre de truc qui me plairait bien, je n’ai jamais disputé une course à relais sur 24 heures. L’an prochain, avec les maillots La Flamme Rouge? (tous les détails très bientôt!).
Les photos de la course
Serge, départ canon!
Le relais entre Serge et Patrick
Patrick à l’effort
C’est parti!
Norbert tire le peloton
Au bout de la route, la victoire!!!
Eric
Quelle surprise de lire cet article ici…
Allez Laurent, d’accord, pour l’année prochaine, tu amènes 8 maillots LFR, tu montes une seconde équipe de 4 comme la notre, on roule ensemble (c’est pas de la triche, les autres le font aussi :-)), et on gagne aussi le scratch.
Blague à part, l’article ne fait pas ressortir le côté convivial de cette épreuve où il y a vraiment de tout, et la bonne ambiance qui y règne tout le long. Les infrastructures sont vraiment très bonnes, et le prix mesuré. Assurément un truc à faire, même à 6 ou 8 pour les moins entraînés qui veulent passer un bon moment ensemble.
touille26
Bravo les bêtes à rouler!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Nicolas
bravo les gars
mikael
Impressionnant… félicitations! Et merci pour le partage
nikko
Très belle aventure, c’est aussi ça le vélo.
Fred Chaize
Bravo les stégosaures!
Quelle association! Ca devait fumer sur l’asphalte du Castelet!
Et quel plaisir de re-lire un article du géant du Dauphiné, qui, à priori traine toujours sur la flamme rouge, mais beaucoup moins visible…
Patrick, à quand un nouveau blog aussi passionnant que le défunt ?
Serge, avec l’escadrille de grimpeurs qui t’accompagnait, il va falloir les suivre sur leurs terres, maintenant…
Encore bravo les gars!
Olivier.C.
Bravo les gars,
Pour reprendre les mots de je ne sais qui : »ce n’est pas que l’on arrête le cyclisme quand on veillit, c’est que l’on vieillit quand on arrête le cyclisme »
Patrick
Un blog vient de réouvrir, Fred. Juste un début, pour la suite on verra:
http://endurance-07.over-blog.com/
Fred Chaize
Holala… Ca c’est une nouvelle! On va pouvoir se régaler de nouveau. Si toutefois quelques archives pouvaient resurgir ….
touille
le bourrin ardéchois mdr
voila un nom qui te va bien!!! (pour la façon de rouler)