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3NERGY, une approche unique en boissons de l’effort

Bien connu dans le petit monde du cyclisme au Québec, Maxime Vives a récemment porté à mon attention une nouvelle gamme de produits diététiques de l’effort, les boissons 3NERGY.

L’intérêt?

Un concept assez unique: on peut personnaliser sa boisson, et la saveur également, question de répondre à ses besoins individuels en terme physiologique (capacité de digestion par exemple) et sportif, l’apport énergétique d’un effort bref et intense n’étant pas le même que celui pour un effort long par temps chaud, par exemple dans le cadre d’une cyclosportive.

Autrement dit, avec 3NERGY, on peut choisir comme base une boisson à sucre d’érable, à sucre de miel, ou avec maltodextrine. La tolérance gastrique de chacun à ces différentes formes de sucre étant variable, c’est un avantage indéniable, de même que la possibilité d’adapter la boisson au type d’effort: là où une longue cyclosportive de 3h ou plus nécessitera l’apport de la maltodextrine, des efforts plus brefs pourront nous orienter sur une boisson de l’effort à base de sucre d’érable, suffisant (inutile de surcharger la caisse, au risque de créer d’autres enjeux) et plus facile à digérer.

Un des concepts et avantage de 3NERGY se résume par ce graphique.

Toutes les boissons 3NERGY sont sans colorants, sans arômes artificiels, et sans succédanés de sucre, privilégiant des sucres naturels. Des choix véganes et sans gluten sont également disponibles.

Autre avantage appréciable, le choix des saveurs, assez original: banane, cannelle, figue, menthe pamplemousse, pêche, le tout disponible aussi par sachet individuel de 30 grammes, très très pratiques lorsqu’on est en déplacement et qu’on veut remplir ses bidons sans avoir à apporter un gros récipient de poudre énergétique dans le coffre de la voiture.

Les résultats du test

J’ai pu mettre à l’essai ces boissons au cours des deux derniers mois, question de les mettre à l’épreuve dans diverses conditions: temps chaud et humide, efforts courts et intenses, efforts plus longs et intenses, notamment une montée d’un col difficile en France, efforts longs d’endurance, et j’en passe.

TRÈS important, j’ai acheté ces boissons, et cet article est donc totalement de mon initiative, et totalement indépendant. D’une part La Flamme Rouge n’est pas un site d’influenceur, et d’autre part il s’agit d’une politique établie du site que d’être transparent sur ce point. Ma liberté de parler ou non de ces boissons était totale, et Maxime n’a eu aucune influence: je n’ai pas communiqué avec lui récemment, et il découvrira cet article en même temps que l’ensemble des lecteurs de ce site aujourd’hui.

Ma référence était mes deux autres boissons énergétiques habituelles, soit l’Hydrixir de la société française Overstim’s ainsi que la boisson EFS de First Endurance. L’Hydrixir est particulièrement intéressant sur des efforts longs, et l’EFS, très sucrée et plus difficile à tolérer d’un point de vue gastrique, très efficace sur des efforts très intenses et plus brefs, contenant notamment des BCAA.

Résultat? J’ai beaucoup aimé.

Surtout la saveur figue, une tuerie! Si tous les goûts sont dans la nature, j’ai raffolé de cette saveur même durant les efforts longs, et ne suis jamais parvenu à une sensation de saturation. Je vous la recommande fortement.

J’ai surtout apprécié la texture de la boisson à base de maltodextrine, plus douce et soyeuse, faite pour les efforts longs. Similaire à celle de l’Hydrixir d’Overstim’s, on sent un Ph plus neutre, ce qui est très important sur le long terme pour éviter les sensations d’écoeurement au sucre, et les aigreurs d’estomac. Ces boissons se supportent mieux également en cas de grande chaleur.

Je n’ai jamais senti de baisse de régime en utilisant les produits 3NERGY, comparativement aux autres, surtout sur des efforts plus longs.

Côté dilution dans l’eau, aucun problème, c’est pareil pour les trois produits et 3NERGY est aussi facile à préparer. On ajoute simplement de l’eau, et la poudre se dissout bien.

Comme pour l’EFS et l’Hydrixir, les boissons 3NERGY contiennent également des électrolytes, dont du potassium, du magnésium et du calcium, bien qu’en concentration différente des deux autres produits que j’utilise. Je n’ai pas eu de crampes à l’effort avec les trois produits.

Bref, je n’ai pas pu prendre en défaut les produits 3NERGY, et je ne peux pas en dire autant de bien d’autres produits sur le marché québécois, souvent trop sucrés et menant rapidement au phénomène d’écoeurement surtout par temps chaud, ou trop pauvres en calories, électrolytes ou autres comme les BCAA pour réellement soutenir les athlètes d’endurance comme ceux en cyclisme ou en ski de fond.

Seul point peut-être d’amélioration potentielle pour l’avenir, l’ajout, peut-être, de vitamines E, C et B6 (notamment), présentes dans certaines boissons comme l’Hydrixir, permettant notamment de lutter contre le stress oxydatif des efforts intenses en sports d’endurance. 3NERGY étant développé par et en collaboration avec des nutritionnistes, ils pourront veiller à évaluer la pertinence de cet ajout, du moins dans certains produits spécifiques aux efforts plus longs.

À prix compétitifs, les produits 3NERGY m’apparaissent donc comme une alternative intéressante au Québec à l’Hydrixir d’Overstim’s, impossible à trouver ici. La capacité de personnalisation de votre boisson 3NERGY est un réel atout, de même que l’approche avec les trois formes de sucres disponibles, répondant aux particularismes de chaque organisme. J’ai eu du plaisir à utiliser ces produits, n’ai eu aucun inconfort digestif à ce jour, aucun écoeurement au sucre sur des sorties plus longues par temps chaud, aucun manque d’énergie, et vous les recommande donc.

Faits au Québec, on trouve ces produits sur le site Internet de la société québécoise, ainsi que dans certains points de vente disponibles sur le site Internet également.

Un rapport accablant pour Cyclisme Canada

J’ai publié sur ce site depuis environ 10 ans quelques articles dénonçant l’inaction voire l’incompétence de Cyclisme Canada à plusieurs égards, surtout en lien avec le développement et le soutien du cyclisme sur route au Canada.

Ces articles étaient instruits de diverses sources crédibles. Je ne fais aucun compromis sur la qualité de l’information qu’on retrouve sur ce site.

Depuis, d’autres ont confirmé mes propos, notamment le coureur cycliste professionnel Hugo Houle.

C’est pas compliqué, aujourd’hui Global Replay Bridge The Gap fait bien davantage pour soutenir le cyclisme au Canada que Cyclisme Canada lui-même, pourtant la fédération officielle.

Comprenez-moi bien: je ne tire aucun plaisir à dénoncer Cyclisme Canada, seuls le développement et le soutien du cyclisme sur route au Canada me tient à coeur.

Mes propos ont toutefois été confirmés – en quelque sorte – par le récent rapport, accablant, de Sport sans abus, sous l’autorité du Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport (BCIS) à l’endroit de Cyclisme Canada.

Le journaliste Jean-François Racine du Journal de Montréal a été un des premiers à en parler dans les médias.

Pour faire court, le portrait n’est pas réjouissant: culture de « clique » au sein de l’organisation, surtout entretenue par des hommes (« boy’s club »), discrimination fondée sur le genre, culture du silence du personnel voire même chez les athlètes de peur de ne pas être sélectionnés pour des grands rendez-vous, manque de transparence notamment dans les décisions, manque de communication entre la gestion et les employés(ées), commérages, désinformation, on parle même de « culture toxique ».

J’arrête là, je crois que vous aurez compris.

Cyclisme Canada a réagi publiquement à la diffusion du rapport par un communiqué laconique qu’on trouve ici.

Le positif dans tout ca?

1 – enfin, c’est public: il y a un gros problème à Cyclisme Canada.

2 – du coup, c’est l’occasion en or pour changer, pour effectuer un virage TRÈS important, quitte à se débarrasser d’un certain nombre d’employés faisant partie du problème, ceci afin d’envoyer un signal fort que le statut quo n’est pas(plus) une option.

3 – le rapport de Sport sans abus incluant des recommandations, la feuille de route et les prochaines étapes sont très claires, ne reste plus qu’à les mettre en oeuvre dans les plus brefs délais.

Nul doute que les fédérations sportives du Canada font face à de nombreux défis, en premier lieu le financement de leurs activités pour soutenir le développement du sport qu’elles régissent. La situation n’est pas facile tous les jours, entrainant des choix déchirants.

Ces choix doivent cependant émaner d’une analyse éclairée et transparente, ou chaque acteur peut exprimer son point de vue sans avoir peur de représailles.

Certaines fédérations sportives s’en sortent très bien, chérissant une culture d’inclusion et de transparence. Cyclisme Canada doit se comparer et prendre exemple sur ces autres fédérations, afin de s’améliorer rapidement. Une consultation avec d’autres fédérations ceci afin de mieux connaître les « meilleures pratiques » du milieu est une autre action concrète qui permettrait un réel virage à 180 degrés rapidement.

Espérons que Cyclisme Canada saura faire ce virage majeur dans les prochains mois, il en va de l’avenir du cyclisme au Canada: trop de coureurs prometteurs ont déjà payé les égarements de la Fédé au cours des dernières années.

Grandiose Tour de Beauce!

La 36e édition – 36e ! – du Tour de Beauce s’élance mercredi prochain le 12 juin, pour cinq étapes et se conclura dimanche le 16 dans le centre-ville de Saint-Georges.

Après les perturbations de la pandémie, ce fleuron du cyclisme nord-américain revient en force cette année, et il faut s’en réjouir. Le Tour de Beauce est une épreuve phare, permettant à de jeunes coureurs prometteurs de s’illustrer, de se faire remarquer au plus haut niveau, et donc d’avoir des opportunités pour développer leur carrière aux étages supérieurs.

Le Tour de Beauce est la plus ancienne course internationale pour Élites hommes en Amérique du Nord.

Louis Barbeau, directeur général de la fédération quebecoise des sports cyclistes

On est ravi de voir la mythique étape du Mont Mégantic revenir cette année encore, et cette étape aura lieu vendredi prochain le 14 juin. Gagner au sommet du Mont Mégantic, ben ca équivaut à remporter l’étape de l’Alpe d’Huez sur le Tour de France, et la montagne estrienne a couronné de nombreux coureurs prestigieux au fil des ans. Et pour la petite histoire, plusieurs coureurs de la région de l’Outaouais y ont fait bonne figure ces dernières années en remportant cette étape, je pense à Carlson Miles l’an dernier, ainsi qu’à Mateo Dal-Cin il y a quelques années, sans oublier Mike Woods et son ascension exceptionnelle après avoir chuté au pied (un signe du destin?!) au milieu des années 2010.

Un beau plateau au départ

Au menu de Messieurs les coureurs, 725 kilomètres répartis en cinq étapes dont un critérium le quatrième jour, situé dans la ville de Québec comme à l’habitude des dernières éditions.

En l’absence d’un chrono (pourquoi?), la troisième étape vers le Mont Mégantic apparait comme le passage critique de l’épreuve, les écarts pouvant être grands au sommet de la montagne.

On annonce près de 150 coureurs au départ de ce Tour de Beauce, répartis en 21 équipes.

Pour la petite histoire, les rumeurs indiquent que Bruno Langlois – le Bruno Langlois! – prendra le départ de son… 23e Tour de Beauce. Mieux que Sylvain Chavanel et ses… 18 participations au Tour de France!

L’organisation annonce parmi les coureurs à surveiller les Carlson Miles, Arthur Liardet, les québécois Félix Bouchard, Laurent Gervais, David Drouin, William Goodfellow et Francis Izquerdo Bernier, un excellent fondeur celui-là puisque vu à des places de prestige sur plusieurs épreuves de ski de fond cet hiver, et notamment l’American Birkebeiner au Wisconsin. Je le sais, j’y étais!

Parmi les coureurs étrangers à garder à l’oeil, les Conn McDunphy, George Radcliffe, Blayde Blas, Hugo Lutz-Atkinson mais aussi Thomas Peyroton-Dartet et Guillaume Soula, annoncés sur l’épreuve. Ce sont tous des coureurs avec un bon niveau en cyclisme.

J’espère être sur le Mont Mégantic le vendredi pour voir ce spectacle, toujours une belle sortie aller-retour de 200 bornes depuis Sherbrooke pour aller virer au sommet de la montagne. De quoi préparer les grandes cyclosportives alpestres qui s’en viennent vite désormais!

Julien Gagné, à l’aventure comme D’Artagnan!

Il arbore la moustache, comme les mousquetaires du temps de Louis XIV.

L’oeil romantique, la tignasse au vent, sans complexe aucun et dans une certaine désinvolture que lui donne assurément l’assurance d’un talent cycliste confirmé, il part à l’aventure comme D’Artagnan le faisait en son époque.

Et l’aventure pour Julien, ca veut dire 100 bornes d’échappée solo – là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir! – pour aller gagner avec presque trois minutes d’avance sur son dauphin un certain… Nikki Terpstra la récente course de gravel bike Locos à Hico au Texas.

Et sur la même course, deux autres mousquetaires de sa patrie terminent respectivement 3e et 8e, soit Adam Roberge et Alexis Cartier.

Une compagnie autoproclamée « la Poutine Mafia »!

Bref, plus motivé que jamais, Julien Gagné poursuit ses rêves, roule toujours et gagne! On fait le point avec lui, à quelques jours du Unbound Gravel Race, peut-être la plus prestigieuse course de gravel aux États-Unis et qui verra à son départ outre les habitués, des certains Daniel Oss, Nicholas Roche, Greg Van Avermaet et même le champion du monde en titre, Matej Mohoric, qui y sera en pensant à sa prochaine participation au… Tour de France.

La Flamme Rouge: Julien, ta première grande victoire sur une course de gravel au Texas!

Julien Gagné: Oui, content, une belle étape de franchie! Ca prouve qu’en gravel je peux tirer mon épingle du jeu parmi les meilleurs du moment, et je m’impose en solitaire après une échappée qui a duré 100 kilomètres. Un peu ma signature!

LFR: Avant la Locos, tu as également eu d’excellents résultats, très constants.

Julien: J’ai une bonne saison oui. Ma première course a été au Texas, la Valley of Tears, ou je termine 6e après une chute durant la course. Un peu plus tard, sur la Mid-South en Oklahoma, je suis mal positionné à l’entrée d’un single tract, et je ne peux faire mieux qu’une 9e place. L’expérience de gravel qui rentre! Enfin, j’ai terminé 4e à la Belgium Waffle Ride en Utah, sur cette course j’avais de très bonnes jambes mais il m’a manqué un peu de confiance pour partir de loin en solo.

LFR: Tu as aussi pris le départ de la fameuse Rasputitsa.

Julien: Quelle journée! Je casse ma chaine dès le départ des élites à 8h. On m’en remet une, mais trop courte et je ne peux pas passer les vitesses les plus faciles. Je prends le second départ à 8h30, je vise faire un bon entrainement, je me retrouve rapidement solo et comme ca, je réalise le 3e meilleur temps de la journée! Dommage que je n’étais pas dans le peloton des élites mais bien tout seul devant le 2e peloton du jour.

LFR: Quels sont tes prochains objectifs?

Julien: Certainement la première édition de la Bromont Gravelooza, prévue le 8 juin prochain, un parcours de 140 kilomètres en Estrie, ma région. La course est notamment organisée par le Centre National de Cyclisme de Bromont, alors c’est l’fun de voir le vélo gravel se développer au Québec. Ensuite ce sera les Canadiens à Calgary mi-juin, puis la Belgium Waffle Ride en Caroline du Nord les 21 et 22 juin.

LFR: Des chances de te voir en Outaouais lors de la Big Red à Greenville-sur-la-Rouge?

Julien: À voir Laurent, je n’ai jamais fait cet événement, mais on m’en a parlé en bien.

LFR: Et la Unbound en fin de semaine prochaine?

Julien: Ca n’a pas fonctionné cette année, vraiment dommage car je suis en bonne condition en ce moment. Je me suis pris un peu tard, c’est aussi un budget mais c’est définitivement une course qui est à mon programme l’an prochain, un beau 320 kilomètres, le genre de truc que j’aime beaucoup et sur lequel je peux bien faire.

LFR: Tu t’es converti au gravel bike après une carrière en cyclisme sur route.

Julien: Oui, pour moi désormais c’est du gravel bike à temps plein, et je trouve ca plus l’fun, en gravel tu es dans la nature, dans des prairies, je préfère ca désormais à me faire frôler par des voitures pendant 250 kilomètres à l’entrainement.

LFR: En course, c’est très différent de la route?

Julien: En gravel, c’est plus honnête dans le sens que ca se joue vraiment à la pédale, tu peux vraiment exprimer le moteur que tu as. Le gravel, c’est souvent plus diesel que la route. Autre point, tu ne peux pas vraiment te cacher comme sur la route, et puis il y a moins de stratégie en gravel. Enfin, je trouve ca généralement plus ludique, tu as plus de pilotage à gérer, le temps passe vite même si les vitesses moyennes sont généralement moins élevées que sur la route.

LFR: Tu roules avec une équipe cette saison?

Julien: J’ai la chance de pouvoir compter sur la boutique Qui Roule à Sherbrooke, notamment leurs vélos Trek. Et puis, d’autres partenaires de la région de Sherbrooke m’aident également, comme la microbrasserie Siboire et la compagnie Fino, qui aide les compagnies à mieux servir leurs clients.

LFR: Tes partenaires s’appellent aussi Adam Roberge et Alexis Cartier…

Julien: Oui, on n’est pas vraiment dans la même équipe mais on voyage ensemble le plus souvent possible, on s’aide, on partage la logistique lorsque nous sommes sur des courses à l’étranger, ca aide beaucoup. Et puis, ca divise aussi la facture!

LFR: Un pour tous et tous pour un…

Julien: C’est exactement ca!!!

LFR: Ce passage au gravel a entrainé un changement dans ton entrainement?

Julien: Disons que j’évolue. Aujourd’hui, je fais moins de très haute intensité comme de l’anaérobie, que je réserve en course seulement. Je fais davantage de zone 1 et de zone 2, ainsi que pas mal de volume. Ca été spécial la semaine dernière, 41h de vélo! (le Strava de Julien est ici).

LFR: De la musculation?

Julien: J’aimerais en intégrer davantage, l’an prochain j’espère pour bien faire cette transition. Je fais cependant du core, du gainage.

LFR: Et tu avais préparé ta saison comment?

Julien: Juste du home-trainer cet hiver Laurent, souvent deux séances par jour, matin et soir avec Zwift. Un peu de fat bike dans le Mont Bellevue à Sherbrooke aussi, pour prendre l’air. Je n’ai pas fait de camp d’entrainement, la saison de gravel commençait tôt.

LFR: Tu as modifié ta position sur le vélo pour passer au gravel?

Julien: Peu d’ajustement en fait. Je roule sur un vélo un peu plus grand, et j’ai adopté une position un peu plus moderne disons, guidon assez étroit et position peut-être un peu plus avancée. La prochaine étape est de réviser la longueur des manivelles, la tendance est d’aller actuellement vers du plus court, comme sur la route.

LFR: Ce sont des gros budgets maintenant le vélo…

Julien: À qui le dis-tu! Mais je veux continuer de mettre l’emphase sur le gravel en 2024 et plus encore en 2025, car je crois pouvoir y faire de très belles choses. Il faut trouver les moyens de poursuivre, de performer encore mieux sur les grands événements du calendrier, car le moteur est là et ne demande que ca. Comme souvent, les moyens financiers sont cruciaux!

Premier critérium 2024 à Drummondville: c’est ce soir!

La Bataille de la 55 commence ce soir à Drummondville, avec le premier de huit critériums en alternance, une semaine dans cette ville, l’autre à Sherbrooke.

Tous les détails sont ici, et on s’inscrit ici. Des inscriptions sur place seront possibles également. Le tarif maximum est de 40$, un tarif qui inclut une belle soirée avec, pour le réconfort, la formule BBQ et bière qui fait la signature conviviale de ces critériums.

L’événement se déroule entre 18h et 20h15, et on annonce beau temps!

Je serai derrière le micro à Sherbrooke la semaine prochaine, question de jazzer un peu la soirée. Si je ne suis pas encore Daniel Mangeas, j’y travaille…

Ce premier critérium de Drummondville est sous l’égide de Studio Vélo, avec comme organisateurs hors pair l’infatigable André Lamarche, aussi derrière La Classique Jules Béland, et l’intense Jonathan Boisvert, très focus sur le développement du cyclisme dans sa région et au Québec.

Critériums Sherbrooke-Drummondville: La Bataille de la 55 de retour!

Ca commence le jeudi 16 mai prochain à Drummondville: la Bataille de la 55 est de retour!

Comme l’an dernier, cette série de huit critériums se déroulera comme suit:

16 mai: Drummondville

23 mai: Sherbrooke

6 juin: Drummondville

13 mai: Sherbrooke

20 juin: Drummondville

27 juin: Sherbrooke

4 juillet: Drummondville

11 juillet (finale): Sherbrooke

Comme l’an dernier, deux épreuves sont organisées chaque soir: une première épreuve « sport » à 18h15 (35min + 3 tours), plus accessible car la vitesse y est moins élevée. Parfait pour des cyclistes qui ont moins l’habitude des critériums, ou qui commencent les courses.

La deuxième épreuve (19h15 – 50min + 3 tours) est dite « open », et regroupera les cyclistes les plus rapides. Ca roulait vite l’an dernier, des moyennes proches des 50km/h pour une heure de course.

Aussi comme l’an dernier, un classement général sur l’ensemble des huit critériums sera un enjeu majeur de la Bataille de la 55. C’est là qu’intervient le travail d’équipe, et ce qui rend cette série si excitante! Rappelons que l’an dernier, c’est Mathieu Gabriel de Premier Tech qui avait remporté les honneurs de la série.

Le guide technique est ici.

Les critériums de Sherbrooke et Drummondville vous sont offerts par les équipes cyclistes Club Cycliste de Sherbrooke ainsi que Studio Vélo à Drummondville, ainsi que les commanditaires GFT, le Siboire, Castelli Agence Marco Daigle, Qui Roule ainsi que Café Hubert Saint-Jean. Étienne Couture, Samuel Blanchette, André Lamarche et Jonathan Boisvert ont tout particulièrement été les chevilles ouvrières de cette série 2024. Avec quelques autres, ils ne sont pas si nombreux, ils font le cyclisme sur route au Québec!

On s’inscrit ici, au tarif entre 15 et 30$ pour la course Sport, et entre 20 et 40$ pour la course Open.

FQSC: une très belle initiative

C’est une très belle initiative de la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes: la Campagne de sensibilisation sur l’intégrité et la sécurité dans les sports cyclistes.

Hier, la Fédé a diffusé la troisième capsule qui porte sur le sujet du dopage dans le cyclisme. Les témoignages vidéo de William Goodfellow et Christiane Ayotte sont saisissants, et c’est à ne pas manquer.

Deux capsules ont été diffusées précédemment, la première sur les différences formes de violence, la deuxième sur les troubles alimentaires.

Alors que Louis Barbeau vient d’envoyer par courriel à tous les coureurs maitres un formulaire de sensibilisation sur le dopage à compléter au plus tard le 22 juin prochain, alors que le Tour de Beauce s’est élancé tout récemment, alors que se profile la Grande Messe de juillet sur les routes de France et que la saison de course sur route bat son plein au Québec, le moment est opportun pour chacun d’entre nous de prendre quelques minutes et de (re)penser à notre éthique sportive.

Et surtout de rejeter l’éthique sportive de ceux qui pensent que « tous les cyclistes sont dopés« , ou que l’on triche « seulement si on est le seul à le faire« .

Dans la capsule vidéo, William apporte un élément qui résonne chez moi: l’acceptation de soi.

Il y a quand même une façon d’avoir de la performance avec l’acceptation de soi.

william goodfellow

La non-acceptation de soi, de son niveau physique, peut en effet être un élément menant facilement au dopage.

Personnellement, j’aurais aimé être un champion cycliste mais je n’ai pas tiré le gros lot à la loterie génétique. Et j’ai rapidement compris que la plus grande satisfaction qui soit n’est pas de battre les autres, mais bien de se battre soi-même.

Aujourd’hui, je lutte le plus souvent contre mes propres KOM, en privé; rien ne me fait plus plaisir que de rouler plus vite aujourd’hui, à 50 balais passés, qu’à 30 ou 40 ans. Évidemment, aussi propre aujourd’hui qu’il y a 10, 20 ou 30 ans.

Alors que les cas de dopage sont quasi-inexistants en World Tour depuis plusieurs années (voir ici le récent article de notre ami Marc Kluszczynski sur le sujet) alors même que les vitesses n’ont jamais été aussi élevées dans les cols, ce rappel de la FQSC n’est pas inutile, loin s’en faut. Car il nous rappelle aussi qu’à la base, la lutte contre le dopage est une affaire d’éducation, de sensibilisation, et de bon encadrement dès les premiers coups de pédale.

Et pendant ce temps, Cyclisme Canada…

Deux légendes du cyclisme québécois au premier critérium de la série GFT 2023

Soir de première hier à Drummondville.

La « bataille de la 55 » est lancée!!

Et déjà, quatre équipes majeures au Québec qui se sont tirées la bourre toute la soirée, pour placer chacune un homme aux 4 premières places.

La victoire au sprint au sein d’une échappée de cinq coureurs partie à mi-course est revenue à Hendrik Pineda de l’équipe Cannondale-Échelon. Hendrik est reparti avec le maillot jaune de leader du classement général (une commandite de Castelli et l’Agence Marco Daigle) et aura à le défendre jeudi soir prochain à Sherbrooke lors de la 2e manche (message subliminal à mon ami Alain Cadorette…).

L’équipe sherbrookoise Siboire-GFT s’est aussi positionnée au général avec la belle 2e place de Maxime Turcotte, très volontaire durant toute la course, et très bien appuyé par ses co-équipiers qui ont parfaitement joué la course d’équipe.

Les 3e et 4e places sont revenues à Mathieu Gabriel (Premier Tech Endo Lévis) et Mathias Letendre (Studio Vélo), eux aussi présents avec des co-équipiers. La course tactique par équipe hier était belle à voir!!

Ces quatre équipes se retrouveront j’en suis sûr sur les 7 prochains critériums pour se disputer les bourses de 200$ à chaque course, puis de 600$ (classement général individuel) et de 800$ (classement général par équipe) au terme de la série.

Erratum!

Les résultats et photos du podium étaient basés sur des résultats provisoires. Après une compilation minutieuse des résultats à l’arrivée mais aussi des sprints intermédiaires, il appert que c’est… Mathieu Gabriel, de l’équipe Premier Tech, qui porte le maillot jaune de leader. Maxime Turcotte est deuxième.

La nouvelle photo est ici, ci-bas !! (merci Jonathan et photoshop!)

Yves Landry et Jules Béland, ambassadeurs de marque

L’excellente soirée d’hier a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités, dont notamment les parents d’Hugo Houle, qui soutient la série (le vidéo très récent d’Hugo est disponible sur la page Facebook du Siboire-GFT). L’infatiguable André Lamarche, grand organisateur d’événements cyclistes s’il en est, était ravi, surtout en présence de sa fille Caroline. Well done André!

Le départ de la course Open a également pu être donné en présence de deux légendes du cyclisme québécois, Yves Landry et Jules Béland (sur la photo ci-bas avec Rudy Landry, fils de Yves et commanditaire principal de la série avec sa compagnie GFT), tous deux membres du Temple de la renommée du cyclisme québécois et membre de l’équipe canadienne ayant pris part à la course sur route et au 100km contre-la-montre par équipe des Jeux Olympiques de Mexico.

Les gars sont en shape, je peux vous le confirmer! Jules avait fait 110 bornes la veille (à 75 ans!), et s’en désolait: il avait prévu faire 150 kms, mais les contraintes de temps l’ont obligé à écourter…

Ca été pour moi l’occasion d’une petite entrevue afin de revenir sur leurs carrières exceptionnelles.

LFR: Yves, Jules, adversaires à une époque, amis aujourd’hui?

Yves Landry: certainement Laurent! Ca me fait toujours plaisir de revoir Jules et de le voir impliqué dans le cyclisme comme il le fait.

Jules Béland: On ne s’est pas fait de cadeaux à une époque, mais la compétition c’est ca. On avait bien des points communs par ailleurs. Yves était toujours aux avants-postes des courses, dans les 3-4 premiers, et moi je ne lâchais jamais le morceau facilement!

LFR: Yves, on te surnommait « L’impérial grimpeur »…

Jules: Je coupe Yves pour te confirmer Laurent qu’il était tout un grimpeur. Mettons que ca paraissait qu’il venait de Québec!

Yves: Mais zéro sprinter par contre. J’ai seulement gagné deux courses au sprint dans ma vie, c’est tout. Je gagnais toujours tout seul, en solo.

LFR: et toi Jules?

Jules: moi, j’étais plus rouleur.

Yves: Jules, sur les circuits fermés, c’était toujours pareil: il partait fort, puis il prenait un tour sur tout le monde! Moi, ca me prenait plus de temps pour partir, et quand j’étais à 100%, souvent il était trop tard pour que je rattrape Jules devant.

Jules: je m’échappais souvent après un premier sprint intermédiaire, je ne me relevais pas.

LFR: Fin des années 1960, on lit qu’il y avait souvent 10, voire 15 000 spectateurs aux courses. Vraiment?

Yves: Oui, c’était ca Laurent. Surtout sur les critériums, les courses sur circuit. On voyait souvent 3, 4 rangées de spectateurs sur le bord de la route, notamment à l’Omnium Cornelli, beaucoup d’Italiens. L’ambiance était folle.

Jules: C’était des grosses courses oui, notamment la Madona di Pompei, le GP de St-Leonard, etc. Ca donnait de l’énergie.

LFR: Et le peloton était relevé, avec notamment Marinoni, Battelo (en 1966), Mecco, Tremblay, etc.

Yves: Oui Laurent, on bataillait fort. Giusseppe Marinoni arrivait d’Italie, il était un des hommes à battre et un dur à cuire. Des coureurs ontariens ou américains venaient même courir au Québec parce que la compétition était plus forte ici.

LFR: Il y avait en tout cas beaucoup de courses par étape à l’époque : Tour de la Nouvelle-France, Tour du lac St-Jean, GP cycliste Labatt de Chambord, etc.

Jules: Oui, il y en avait beaucoup, c’était une autre époque. Je suppose que c’était plus facile d’organiser des courses par étape à l’époque qu’aujourd’hui.

LFR: Vous abandonnez tous les deux Montréal-Québec 1968, l’année de votre sélection aux Jeux Olympiques. Que s’est-il passé?

Jules: J’étais devant! J’étais sûr de gagner, j’avais une belle avance sauf que j’avais mis de la nouvelle poudre énergétique dans mes bidons et pas très loin de l’arrivée, j’ai eu des gros problèmes intestinaux. Je t’épargne les détails! Ma pire galère sur un vélo.

Yves: On arrivait aussi de notre camp d’entrainement en altitude à Font Romeu en France et moi, surprise, je marchais pas du tout sur ce Montréal-Québec, j’ai carrément manqué d’énergie à la fin de la course. Ca donnait rien d’insister compte tenu des gros objectifs qui arrivaient.

LFR: Font Romeu en altitude?

Yves: Oui, car les Olympiques à Mexico faisaient peur à tout le monde à cause de l’altitude. Personne ne connaissait vraiment les liens entre entrainement, compétition et altitude, on entendait toute sorte d’affaire dont rien de moins que des risques de décès. Alors on est allé à Font Romeu pour se préparer, mais on ne connaissait pas vraiment comment faire. On a monté et descendu des cols pendant des jours, et on dormait là-haut, c’est à peu près ca.

LFR: Comment s’est passé votre 100kms contre-la-montre par équipe?

Jules: Je m’en rappelle, ca s’est mal passé! Rapidement, Yves et moi nous sommes retrouvés juste tous les deux, nos deux autres coéquipiers incapables de suivre notre rythme. On a terminé ensemble Yves et moi, mais l’équipe canadienne n’a pas bien fait car le troisième homme sur lequel était pris le temps de l’équipe était loin derrière nous. Un moment à oublier.

LFR: Et un beau moment de votre carrière?

Yves: Probablement les Jeux Panaméricains à Winnipeg en 1967, parce que je termine 6e, Jules 9e, pis on avait aidé notre coéquipier Marcel Roy qui a gagné la course. Trois québécois dans les 10 premiers ce jour-là!

Jules: Oui, bien fier de cela, et pour la joke ils m’ont envoyé la bourse d’Yves pour la 6e place, et Yves a reçu la mienne pour la 9e place… on a réglé ca après!

LFR: Comment étaient équipés vos vélos côté braquets et roues?

Yves: On roulait avec des boyaux bien sûr, et on avait 52-44 à l’avant bien souvent, parfois 53-44, et cinq pignons à l’arrière, du 13-17 et en montagne du 13-23, c’est tout. On montait tout, notamment les côtes de Charlevoix, sur 44-23. Les cadres étaient des tubes Reynolds, en acier. Mon premier cadre est venu d’Italie, 215$ transport inclus pour un cadre de course!

LFR: Messieurs, un plaisir, en espérant vous revoir pour la 2e (Sherbrooke) et 3e (Drummondville) manches de notre série de critériums GFT ces deux prochaines semaines, on va avoir une belle compétition.

Magdeleine Vallières-Mill: être équipière, c’est difficile!

À l’occasion d’un séjour à Sherbrooke, j’ai partagé une petite sortie vélo avec Magdeleine Vallières-Mill, coureure professionnelle de la formation Team EF-Tibco-SVB.

L’occasion de faire le point sur sa saison 2022, et ce qui se prépare pour 2023.

La Flamme Rouge: On roule doucement aujourd’hui Mag?

Magdeleine: Certain Laurent, vraiment mollo, je suis en période de récupération en ce moment après une grosse saison.

LFR: En effet, on t’a vu sur tous les fronts cette saison.

Mag: J’ai cumulé 46 jours de courses, alors qu’au début de la saison il était prévu que j’en fasse plutôt une quinzaine. L’équipe a eu besoin de moi, et personnellement, j’aime mieux courir que de rester à la maison, donc ce n’était pas un problème. Mais j’ai senti en fin de saison que j’étais fatiguée et il est important en ce moment que je recharge les batteries.

LFR: Tu n’as que 21 ans, tu as vraiment beaucoup couru pour une néo-pro.

Mag: On peut dire ca. J’ai fait les Classiques en avril, puis après une petite coupure début juin, j’ai enchainé Giro, Tour, un déplacement en Australie pour les Mondiaux avec l’équipe canadienne, puis j’ai terminé ma saison par les Classiques italiennes de fin de saison et le Tour de Romandie en Suisse début octobre. J’ai tellement appris cette saison!

LFR: Cyclisme Canada a pu couvrir tes frais de déplacement en Australie?

Mag: Non, c’était à mes frais.

LFR: Tu as été contrainte à l’abandon lors de la course sur route.

Mag: Oui, une journée sans, où je n’avais vraiment pas de bonnes sensations et je n’ai pas pu contribué comme je l’aurais voulu. Ca arrive, peut-être le contre-coup d’une longue saison, du voyage dans des conditions parfois moins faciles, du décalage horaire. C’est toujours plate de ne pas pouvoir remplir le rôle que tu as au départ, d’épauler des filles comme Alison ou Simone. On avait une belle équipe chez les élites femmes.

LFR: Ton pic de forme, tu l’as atteint quand cette saison?

Mag: Je dirais au Giro, fin juin, je me sentais bien et j’avais des bonnes jambes. Il y avait 10 étapes, c’était long, ca roulait vite et j’ai pu remplir mon rôle d’équipière sur l’épreuve, j’y ai pris du plaisir. Et je termine mon premier grand tour!

LFR: Ce rôle d’équipière, parle-moi en un peu.

Mag: C’est tellement difficile Laurent! Beaucoup de gens ne se rendent pas compte comment c’est difficile d’être équipière dans une équipe professionnelle. Des fois, des filles sont brulées après 30 kilomètres seulement, car si tu dois couvrir 5, 6 attaques de suite pour l’équipe, tu te brûles c’est pas long. Tu dois parfois remonter des filles dans le peloton, gérer les bidons, rouler derrière des échappées, amener des sprints, aider une coéquipière à revenir d’un incident mécanique, il s’en passe des choses. J’ai beaucoup appris cette saison dans ce rôle, j’ai travaillé fort. Ca m’a permis aussi de progresser physiquement et tactiquement.

LFR: As-tu pu trouver ton créneau, ta spécialité?

Mag: J’en suis pas encore sûre. Plus jeune, je pouvais rouler assez vite dans les chronos, mais je n’ai pas vraiment travaillé ca cette saison. Je te dirais que je m’en sors assez bien sur des parcours accidentés, avec des petites bosses. Je suppose que ca voudrait dire que je suis plutôt une puncheuse. Chose certaine, pas une grimpeuse de grands cols, en tout cas pas encore!

LFR: Tu arrives dans le cyclisme féminin à un moment intéressant, alors que le sport explose, se professionnalise, créé des opportunités.

Mag: Oui, c’est vraiment bien de ce côté-là, c’est excitant. Sur le Tour de France, le public tant sur le bord des routes qu’à la télé était aussi nombreux que pour les hommes. C’était vraiment spécial de vivre ca, la présence du public nombreux donne de l’énergie. On a des conditions bien meilleures aussi, notamment ce salaire minimum imposé par l’UCI, qui nous permet d’exercer notre métier dans de bien meilleures conditions que les coureuses il y a encore quelques années, plus besoin de penser à comment on va manger le soir. On commence à voir une volonté d’ajuster les primes de victoire aussi pour avoir moins d’écart avec celles des hommes, on a des équipes mieux structurées avec des ressources, c’est l’fun.

LFR: Lorsque tu es à Gérone, ton camp de base en Europe, tu ne t’ennuies pas trop de Sherbrooke?

Mag: Non, ca va. Un peu quand même, c’est certain, mais je vis bien ca. Je suis bien installé à Gérone, je partage mon appartement avec une coéquipière, et puis mes amis(es) et ma famille, notamment mon père, me rendent visite régulièrement.

LFR: Ouin, ca va prendre un camp d’entrainement du Siboire-CCS à Gérone cet hiver!

Mag: Je peux en tout cas vous servir de guide là-bas! Ca serait cool.

LFR: Justement, parlons un peu de la saison prochaine.

Mag: Je reste chez Team EF, et tout ce que je sais c’est que je commencerai ma saison sur le Tour de Valence en février. Le programme précis n’a pas encore été élaboré, mais je pense que je ne ferai qu’un grand tour l’an prochain, pas deux. Nous avons un camp d’entrainement début décembre en Californie, je suppose que les choses commenceront à se préciser à ce moment.

LFR: Après, retour à Gérone pour l’hiver?

Mag: Oui, c’est trop difficile de rouler 20-25h par semaine au Québec durant l’hiver, et j’ai déjà essayé. À un moment donné, le fatbike a ses limites, comme le home-trainer. Le froid, la neige, pour nous qui devons beaucoup rouler et faire du spécifique, c’est pas évident à gérer au quotidien. Alors je serai plutôt à Gérone pour accumuler les kilomètres et préparer la saison 2023.

LFR: Tu travailles avec un entraineur, une nutritionniste?

Mag: Oui, c’est essentiel. Côté nutrition, il faut vraiment faire attention à ca, notamment en course. J’ai beaucoup appris de ce côté-là cette saison, savoir exactement ce que mon corps consomme à chaque heure de course et pouvoir manger ce qu’il faut. J’ai apporté plein d’ajustement sur par exemple la quantité de carbs que j’ingère en course, ca a fait une différence. Et puis j’ai aussi pris un peu de masse corporelle et ca m’aide.

LFR: Ton père ne s’en mêle pas trop?

Mag: Ha ha! Non, il est vraiment bon là-dedans!!

LFR: Tu vas donc laisser ton père et la boutique Qui Roule de Sherbrooke?

Mag: Oui, et des fois je me sens un peu mal, car c’est beaucoup de travail pour mon père. Je veux m’investir dans ce projet, je le fais le plus possible mais je dois aussi faire mon métier de coureuse professionnelle. J’en profite ces jours-ci pour l’aider le plus possible, définir la suite, les projets d’avenir, et puis je reste en contact.

LFR: Ton implication à long terme dans Qui Roule, c’est quoi?

Mag: Les plans actuels, c’est qu’après ma carrière je puisse reprendre le magasin, et continuer son développement. On a une vision large, celle de créer une communauté active à Sherbrooke, où ca bouge et ca roule en ce moment. Je veux faire partie de ce projet, et la boutique est un élément rassembleur à quelque part, le point de regroupement pour beaucoup de personnes que l’on souhaite rejoindre. On a de bons partenaires, la première année a été un franc succès, c’est vraiment un beau projet qui va encore beaucoup se développer je pense.

LFR: Justement, on est de retour à Qui Roule, c’était venteux aujourd’hui! Merci Mag, bonne route pour la suite des choses.

Un premier CX réussi à Sherbrooke

C’était la première manche de la Coupe Québec de cyclo-cross 2022 à Sherbrooke samedi dernier.

Une première course réussie!

Y’avait du beau monde de 3 à 73 ans, la météo était magnifique, et le parcours tracé par l’organisateur Stéphane Vallières toujours à la hauteur c’est le cas de le dire, avec quelques belles petites montées casse-pattes.

Et à l’animation du jour, le sympatique Tino Rossi (fils).

Après les critériums régionaux en juin dernier, c’est mission accomplie pour l’organisation de Sherbrooke, le Club Cycliste Sherbrooke et tous ses partenaires: Dalbix, le Siboire, Trek, Café Hubert St-Jean, la ville de Sherbrooke, Humano District et la FQSC.

Stéphane Vallières, en particulier, a été bien occupé ces derniers jours pour planifier l’accueil de tous, lui qui gère déjà la boutique Qui Roule, véritable camp de base du CCS-Siboire. Il faut le remercier pour son dévouement!

Côté compétition, de très bons coureurs étaient présents, tant chez les femmes que chez les hommes. Je pense par exemple à Christel Ferrier Bruneau qui n’a pas eu de mal à s’imposer en élite femmes, et Matteo Oppizzi chez les hommes, c’était impressionnant à voir.

D’autres excellents coureurs comme Jean-François Blais ou Frédéric Auger font des efforts en pensant surtout aux épreuves importantes à venir, championnats québécois (Bromont, 21 au 23 octobre prochain) et championnats canadiens (Langford en C.-B. les 26 et 27 novembre prochain).

Tous les résultats sont ici.

Pour un routier comme moi, il est intéressant de mieux connaître l’excellente ambiance des courses de cyclo-cross, qui ont un petit côté « relâché » que la route a souvent moins. Parce que la notion de peloton est moins présente, le plaisir demeure pour les coureurs même lâchés(ées) tôt dans la course, chacun pouvant continuer à son rythme sans ressentir cette compétition féroce qu’on vit souvent sur la route.

Prochaine manche le 1er octobre prochain du côté de Drummondville, une manche là encore organisée par une très belle équipe. Ne manquez pas ca!

Et à ne pas oublier non plus, des cyclo-cross régionaux, notamment du côté de Lévis.

Pour ceux ne pratiquant pas le cyclo-cross, la saison de vélo n’est pas terminée. On a les 100 à B7, l’ascension du col du Nordet et le GranFondo Lac Mégantic le week-end prochain, le 1er octobre le Fondo Gravel de la Classique des Appalaches et le Bromont Ultra le 8 octobre prochain.

Les photos du cyclo-cross samedi:

Cyclisme Canada: de pire en pire

L’attention du monde du cyclisme professionnel se tourne désormais vers les Mondiaux en Australie à la fin du mois.

Les sélectionneurs nationaux confirmeront dans les prochains jours leur équipe et leurs ambitions.

Chez les Belges par exemple, on sait déjà que le leadership sera partagé entre Wout Van Aert et Remco Evenepoel. Ca risque d’être compliqué, les deux pouvant nourrir des ambitions.

Du côté français, on attend tous de voir si Thomas Voeckler pourra convaincre Benoit Cosnefroy d’aller en Australie afin de profiter d’une belle condition physique en ce moment.

Au Canada, c’est un peu la débandade.

Cyclisme Canada a annoncé la liste des partants pour ces Mondiaux: 20 athlètes.

11 hommes et 9 femmes, on est presque à parité et c’est l’fun de voir ca.

Chez les élites hommes, le Canada sera représenté par Pier-André Côté, Matteo Dal-Cin, Derek Gee et Nickolas Zukowsky.

Les Hugo Houle, Antoine Duchesne, Guillaume Boivin et Mike Woods sont absents.

Ils ont chacun des raisons. Mike Woods a chuté au début de la Vuelta, et aurait subi une commotion cérébrale. Hugo Houle est rincé d’une saison très chargée et on le comprend, et son équipe bataille ferme pour l’obtention d’une licence WorldTour 2023-2025. Pas que sur la scène sportive d’ailleurs: le manager Silvan Adams a saisi les médias hier d’une situation qu’il juge absurde, demandant à l’UCI d’assouplir sa règle et d’admettre non pas 18 équipes en World Tour sur les trois prochaines années, mais bien 20.

Silvan Adams affirme même qu’il n’hésitera pas à saisir les tribunaux s’il le faut!

Quoi qu’il en soit, une des raisons pour laquelle les meilleurs cyclistes canadiens refusent d’aller en Australie, c’est tout simplement qu’ils doivent y aller… à leurs frais!

Cyclisme Canada n’a pas les moyens de payer pour envoyer les athlètes. Donc, c’est entièrement à nos frais. C’est sûr que moi, ça ne m’intéresse pas. Guillaume Boivin a refusé l’invitation, Antoine Duchesne aussi. S’il faut payer, nous, on ne voit pas l’intérêt [d’y aller]. Ça va être intéressant de voir qui va aller subventionner la fédération.

Hugo Houle, la presse, 4 septembre 2022

Je salue en particulier le refus de Guillaume Boivin qui en a fait aussi une question de principe, lui qui est pourtant en forme et qui aurait pu faire de belles choses en Australie pour le Canada.

Avec les saisons qu’on fait et les résultats qu’on a apportés dans les dernières années, je trouvais ça un peu irrespectueux de nous demander de payer. J’ai décidé de ne pas y aller parce que ça coûte cher, mais par principe aussi.

guillaume boivin, la presse, 4 septembre 2022

C’est de pire en pire du côté de Cyclisme Canada. Vraiment déplorable.

Je dénonce sur ce site depuis des années le manque de leadership de notre fédération nationale pour développer le cyclisme sur route, soutenir les fédérations provinciales, et augmenter les débouchés pour nos coureurs cadets et juniors les plus prometteurs.

Une génération a déjà été sacrifiée selon moi.

Hugo Houle avait lui-même dénoncé l’abandon du cyclisme sur route par Cyclisme Canada il y a quelques années. Il en rajoute récemment.

Plus encore, Dominik Gauthier a lui-aussi dénoncé la fédération canadienne récemment via la plate-forme de Radio-Canada.

J’ai donc demandé à Hugo Houle cette semaine si quiconque à Cyclisme Canada l’avait contacté pour répondre à ses interrogations. Non, rien! Rien? Même pas un accusé de réception? Non.

Cela est un manque de respect ultime! Comment une organisation peut-elle ignorer les plus grands noms de son propre sport? Il faut aussi spécifier qu’Hugo et ses acolytes sur route ne faisaient pas que se plaindre, ils proposaient des pistes de solutions intéressantes.

Dominik Gauthier, Radio-Canada, 8 septembre 2022

Bref, ce n’est pas brillant. Cyclisme Canada est probablement dû pour un très grand ménage.

Et Cyclisme Canada continue d’investir dans la piste, avec des résultats très mitigés depuis des années. Pendant ce temps, la route se meurt: plus d’épreuves nationales, plus d’équipes élites nationales, c’est la misère pour nos meilleurs(es) jeunes coureurs(ses).

De l’argent? Il y en a, de l’argent, mais Cyclisme Canada n’est pas capable de convaincre, apparemment. Pourtant, des sponsors investissent dans le cyclisme, j’en ai moi-même la preuve avec mon équipe cycliste.

Avec seulement quelques mois d’existence, j’ai bien l’impression que l’initiative Bridge The Gap a déjà fait plus pour le cyclisme sur route au Canada que Cyclisme Canada depuis des années. Je publierai bientôt sur La Flamme Rouge davantage d’information sur cette initiative intéressante et porteuse d’espoir.

Entretemps, souhaitons le meilleur des succès aux cyclistes canadiens qui seront du voyage des Mondiaux en Australie. Nos meilleures chances sont assurément du côté de l’équipe des femmes élite pour la route, et du côté de nos juniors.

Espérons qu’une autre équipe nationale aura la bonté de prêter une pompe à nos Canadiens(iennes) pour qu’ils(elles) puissent gonfler leurs pneus!

Pogacar, parce que tout est bon à prendre

Surtout quant on a manqué son principal objectif de la saison, le Tour de France!

Du coup, Pogi a fait plaisir à tout son monde hier en remportant le GP cycliste de Montréal.

Pogi court toujours pour gagner et il est intéressant pour cela.

Et il a gagné hier en pleine maitrise de son art.

Autrement dit, il n’a pas raté son coup, et il a aussi assuré au niveau de ses coéquipiers qui ont donné durant toute la course pour lui permettre de jouer la gagne.

Comme d’hab, la sélection finale s’est faite « à la pédale » dans la dernière ascension de Camilien Houde.

Pogi n’a pas eu besoin de se débarrasser de ses compagnons d’échappée – Van Aert, Gaudu, Yates et Bagiolo – confiant qu’il était dans son sprint après 200 bornes d’une course usante.

Et comme il l’avait anticipé, il a pu battre Van Aert et les autres.

Ce dernier s’est bien battu, est allé au bout de l’effort. Rien à dire. Ses coéquipiers ne peuvent nourrir trop de regrets.

Mention très bien à David Gaudu aussi, impressionnant dans le final pour un « petit » gabarit.

Il n’a pas manqué grand chose à Bardet et Cosnefroy pour accrocher le bon wagon en haut de Camilien Houde. Ces deux-là peuvent nourrir des regrets.

Le premier Canadien est encore une fois Guillaume Boivin, 37e. Sur un tel parcours, c’est remarquable pour lui qui est plutôt sprinter. S’il connait une bonne intersaison durant les prochains mois, attention à lui l’an prochain!

Une autre qui doit rager, c’est Warren Barguil qui repart du Québec avec deux 10e places. Il tourne autour cette saison, mais ne parvient pas à en décrocher une belle. Frustrant pour lui.

Prélude aux Mondiaux

Assurément, plusieurs coureurs ont rassuré voire « mis la table » pour les prochains Mondiaux, en particulier Pogacar aujourd’hui, mais aussi Van Aert et Cosnefroy. Il faudra compter sur eux.

Il faudra aussi compter sur un certain Remco Evenepoel, qui a remporté hier le premier grand tour de sa carrière, la Vuelta. Evenepoel vient de passer dans une nouvelle dimension, et pourra prochainement aspirer au… Tour de France.

En attendant, il partagera la responsabilité du leadership de l’équipe de Belgique en Australie.

Avec les flammèches l’an dernier sur ces mêmes Mondiaux entre Van Aert et lui, j’ai bien hâte de voir comment ces deux-là vont s’entendre!

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