Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 28 of 351

La Primavera

112e édition de Milan SanRemo demain samedi. Ça s’annonce grandiose, ne manquez pas ça!

« La Primavera » parce que c’est la première grande classique de la saison cycliste professionnelle.

Une course mythique, dont le parcours a très peu changé depuis des plombes. Seul point à mentionner, on ne passe pas actuellement par le Turchino à mi-course, les tunnels étant en réfection, mais plutôt par le (moins difficile) Colle Del Giovo.

Au menu de Messieurs les coureurs donc, 299 kilomètres entre Milan et SanRemo.

Ca se joue (presque) toujours dans les 25 derniers kilomètres, entre le pied de la Cipressa, le Poggio par la suite puis l’arrivée sur la Via Roma. Si échappée matinale il y aura très certainement, celle-ci est très souvent revue soit juste avant, soit juste après la Cipressa.

Le Poggio peut être considéré comme le juge de paix de cette course. Pas difficile, le Poggio: 3,6km, pente maxi de 5%.

Sauf que.

Sauf que après 290 bornes dans les cannes et une approche très nerveuse de cette bosse car tout le monde veut être devant à cet endroit stratégique, c’est une autre paire de manche. Et on y roule très vite. Les attaques y sont toujours spectaculaires!

Météo annoncée assez clémente, mais un peu frais (13 degrés maxi). Il ne devrait pas pleuvoir.

Les favoris

Trois coureurs se détachent du lot, et se présentent au départ comme archi-favoris: Mathieu Van Der Poel, Wout Van Aert et Julian Alaphilippe.

Tous les trois ont été impressionnants ces dernières semaines, en particulier VDP et Van Aert.

La rivalité de ces deux là s’est transposée des circuits de cyclocross à la route ces derniers mois, et c’est très bien pour nous les passionnés de cyclisme, car le spectacle n’en est que plus captivant. On dit souvent que pour faire de grands champions, ca prend des grands rivaux (Coppi-Bartali, Anquetil-Poulidor, Merckx-Ocana, Hinault-Fignon, etc.) et c’est certainement le cas avec Mathieu et Wout.

Wout a une certaine revanche à prendre sur Mathieu suite à son sprint perdu à la fin de la saison passée, sur le Tour des Flandres. Et il est le champion en titre.

VDP aura peut-être avantage à lancer son attaque de plus loin que Alaphilippe et Van Aert, c’est à dire peu après le pied du Poggio. Il a une si grosse caisse qu’il peut les faire tous péter au train, et aura besoin d’un peu de route devant lui pour créer un écart confortable s’il veut finir seul sur la Via Roma.

Si ca arrive au sprint avec ces trois-là, Alaphilippe aura perdu. Van Aert vient de s’offrir Caleb Ewan au sprint. Et Mathieu a montré sur le Ronde qu’il peut aussi nous sortir un gros sprint.

Pour Alaphilippe, sa situation présente certains avantages: il a moins de pression que les deux autres, et possède dans son équipe Davide Ballerini qui pourrait être un sprinter présent lui-aussi dans le final. Alaphilippe pourra donc la jouer fine, retarder son attaque aux derniers hectomètres du Poggio, et en prenant ou non des relais dans une éventuelle échappée sur le final si son sprinter est juste derrière.

Les outsiders

Outre VDP, Van Aert, Alaphilippe et Ballerini, quelques autres coureurs seront à surveiller de près.

C’est notamment le cas de Mads Pedersen, toujours très imprévisible. Le gus a une résistance hors du commun sur les longues courses, et dispose d’une belle pointe de vitesse. Attention à lui, et l’équipe Trek-Segafredo est à son service.

Je pense aussi à Michael Matthews, vu plutôt à son avantage dernièrement. Il a beaucoup d’expérience et sait courir au millimètre en se faisant oublier, pour surgir au bon moment.

Le grimpeur Schachmann ne peut être exclu non plus, récent vainqueur de Paris-Nice. S’il pouvait s’envoler dans la Cipressa au sein d’un bon petit groupe, pourquoi pas?

Je mets sur cette courte liste trois autres coureurs: Arnaud Demare, Alberto Bettiol ainsi que Thomas Pidcock. Ce dernier choix pourra vous surprendre mais ce dernier est en forme et n’a strictement rien à perdre. Redoutable puncheur, il pourrait créer la surprise comme animateur dans le Poggio.

Ganna? Kwiatkowski? Bennett? Gaviria? Van Avermaet? Nibali? Sagan? Bouhanni? Je n’y crois pas.

Un autre coureur du peloton sera motivé différemment: Philippe Gilbert chez Lotto-Soudal. Milan SanRemo est le seul « monument » du cyclisme qui manque à son palmarès puisqu’il a déjà remporté le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Gilbert a montré des signes de bonne condition ces dernières semaines, et il demeure un coureur de grande classe.

À ma connaissance, aucun coureur canadien n’est annoncé au départ cette année.

https://www.youtube.com/watch?v=658B_okND1o

Flashback: Milan SanRemo 1988

https://www.youtube.com/watch?v=Eo_oFJHlZQA

Canyon au Canada

Je vous disait le 9 octobre dernier que Canyon allait débarquer au Canada.

Ben c’est fait.

Les consommateurs canadiens peuvent désormais acheter des vélos Canyon, fabriqués et envoyés depuis Coblence en Allemagne via UPS.

La société Canyon annonce également qu’une entente avec Vélofix a été conclue afin de fournir une certaine assistance aux consommateurs canadiens avec l’assemblage et l’entretien de leurs vélos Canyon.

Déjà, on mise sur des « ambassadeurs » comme Lionel Sanders, Émily Batty et, plus récemment pour le Québec, Laurie Arsenault, afin d’assurer la promotion de la marque dans toutes les régions du Canada.

Importants dans le monde d’aujourd’hui, les « ambassadeurs ». Ils peuvent assurer la promotion d’un produit… jusqu’à ce qu’ils changent. Pour Sanders, c’était Louis Garneau. C’est maintenant Canyon. Ça sera peut-être Pinarello, Trek ou Cannondale demain.

Idem pour Batty: longtemps ambassadrice Trek, elle assurera désormais la promotion des vélos de Mtb Canyon, en vous assurant que ce sont là les meilleurs vélos du monde.

Anyway. Une carrière cycliste est courte, il convient de passer à la caisse tant que l’opportunité se présente.

Je vous parlais aussi, le 9 octobre dernier, du modèle d’affaire Canyon, qui fait fi des détaillants pour plutôt miser sur la vente directe via Internet. On supprime ainsi un intermédiaire, donc on coupe les prix.

Le nouveau Canyon Aeroad version Fenix-Alpecin, le même vélo utilisé par l’archi-super-star du vélo Mathieu Van Der Poel, est ainsi annoncé à 11,449$CAN, un prix défiant toute concurrence lorsqu’on songe que le vélo de Julian Alaphilippe, le Specialized Tarmac SL7 est affiché à… 15,899$CAN actuellement.

Il convient pourtant de faire attention selon moi. Pour preuve, le récent « stop ride » émis par Canyon suite à l’incident du guidon de Mathieu Van Der Poel sur le Grand Prix du Samyn il y a deux semaines.

La fameuse innovation Canyon – une exclusivité – introduite en grande pompe l’automne dernier, un guidon télescopique permettant de passer aisément d’un 42 à un 44 ou un 46 cm, brisé dans le final de course. Les conséquences auraient pu être dramatiques.

Du coup, Canyon a ordonné à tous les propriétaires d’un tel guidon d’en stopper l’usage sur le champ.

L’emmerde.

Pas pour Mathieu bien sûr. Mais pour le proprio lambda qui se retrouve du jour au lendemain immobilisé.

Et par la poste, c’est forcément plus compliqué. Gênant aussi d’aller trouver son détaillant local pour le supplier de nous sortir de cette mauvaise passe.

Cadences infernales

L’industrie du vélo a tellement changé depuis 20 ans.

Aujourd’hui, les grandes compagnies sont obligées de sortir de nouveaux vélos, de nouveaux produits (casques, chaussures, etc.) tous les ans, chaque fois bien sûr surpassant le modèle précédent, ceci pour toujours acquérir de nouvelles parts de marché.

En gros, c’est au moins un nouveau vélo top end par an. Ce n’était pas ainsi avant: je me souviens de ma paire de godasses Sidi Ergo2 restée des années le fleuron de la gamme. Aujourd’hui, un an et tu es « has been ».

Tous ces nouveaux produits annuels sont aujourd’hui lancés en grande pompe, simultanément sur tous les sites.

On orchestre les mises en marché pour un jour précis. Ce jour-là, c’est la convergence absolue: tous les sites vous parle du nouveau vélo x, le même jour. L’opération a été méticuleusement préparée et financée des semaines avant, articles et vidéos léchés à l’appui. Souvent, ces articles sont les mêmes d’un site à l’autre.

On a atteint des sommets à l’automne 2020 selon moi. Je peux fournir des exemples.

Du coup, les cadences de production sont infernales. On peine à alimenter le marché du nouveau vélo 2021 que déjà, on planche sur le vélo 2022 qu’on devra annoncer l’automne prochain. Bien sûr, 10% plus rigide, 10% plus aérodynamique, nouvelle fibre, nouvelle géométrie…

L’assurance qualité souffre, forcément. Plus important ça, l’assurance qualité, on n’a plus de temps pour ce détail et on refile la facture au consommateur en majorant toujours plus les prix. Je demeure convaincu qu’aujourd’hui, vous n’achetez plus 1 vélo ; vous en achetez 1,5.

Fissure? Défaut? On vous en fournira un autre, les emmerdes avec. Et de toute façon, vous serez le premier à juger votre vélo « has been » dans deux ou trois ans…

Imaginez quand c’est par la poste.

Bref, comme je l’écrivais en octobre dernier, si vous êtes totalement autonome dans l’assemblage et l’entretien de votre vélo, y compris les purges des freins à disque et l’intégration des cables dans le cadre, Canyon peut être une belle option pour un vélo top end, à moindre coût.

Autrement, c’est plus compliqué et le service après vente vaut encore son pesant d’or selon moi.

Et l’achat de vélos « main stream » de compagnies qui jouent la guerre des parts de marché vient plus que jamais aujourd’hui avec certains risques associés à la qualité selon moi. L’affaire du guidon de Mathieu est là pour nous le prouver.

Dernière heure

Selon le site CyclingNews, Canyon a annoncé ces dernières 24h que les mesures pour remplacer le guidon défectueux sont repoussées à l’automne prochain, et que la compagnie se penche aussi sur des problèmes de tige de selle.

Pas rassurant pour les consommateurs!

Van Aert s’offre Ganna!

L’actualité cycliste m’empêche pour le moment de vous donner quelques explications de mon long silence des derniers mois. Ca s’en vient.

Pour l’heure, place à Tirreno-Adriatico.

Avec les récents exploits de VDP, on avait presque oublié Wout Van Aert.

Ce super-champion s’est rappelé hier à notre bon souvenir en signant une performance hors norme lors de la dernière étape de Tirreno-Adriatico, un chrono de 10 bornes « dead flat » comme on dit, plat comme une crêpe.

Sur le papier au départ, on misait tous sur Filippo Ganna pour la victoire d’étape. Le surpuissant coureur italien est l’actuel champion du monde de la discipline et il est intouchable depuis 12 mois (il a gagné tous ses chronos sur cette période sauf… hier!).

Ben non.

Van Aert s’est imposé à 54,6 km/h de moyenne après 11min06 d’effort, excusez-un-peu. Si le record du parcours établi l’an dernier par Ganna en 10min42 (56,6 km/h!) n’a pas été battu, c’est la faute à un bon petit vent de face sur la fin du parcours hier.

Ganna tirait hier un 58×13. Plateau avant 58 donc. Essayez, pour voir… Je suis d’ailleurs perplexe: le 58×13 donne un développement d’environ 9m53. Le 54×12 donne 9m62, assez proche. On m’a souvent dit qu’à développement égal, faut mieux choisir plus petit devant et moins de dent derrière?

Peut-être que le 58×13 donnait de meilleures possibilités de tomber sur le 12, voire le 11, ou au contraire d’aller vers le 14 et le 15?

Quoi qu’il en soit, voilà qui nous rappelle à tous que Van Aert est un sacré coureur disposant d’une puissance peu commune. J’aime.

Je serais même tenté de dire qu’il présente actuellement une polyvalence plus intéressante que son éternel rival, Mathieu Van Der Poel. Van Aert est excellent en cyclo-cross, il peut sprinter, il peut rouler, il peut même grimper lorsqu’il le faut, pour preuve son Tour de France l’an dernier au service de Primoz Roglic.

En ce sens, Van Aert pourrait prétendre remporter le Tour si jamais il progressait encore dans la montagne. Si vous pensez qu’Alaphilippe le peut, alors il faut mettre à votre liste Van Aert!

Pogacar, aussi hors norme

Ce dernier chrono hier nous offre d’autres belles informations.

Tadej Pogacar en premier lieu: le Slovène termine ce chrono en 4e place, à environ une petite seconde de Filippo Ganna.

Cherchez l’erreur! et surtout, les différences de gabarit!!!

Pogacar jeu égal avec Ganna, ouf. Voilà qui montre la puissance dont dispose Pogacar. Et surtout, lorsqu’on divise cette puissance par la masse corporelle des deux, y’a plus photo. Avantage Pogacar dans les cols!!!

Le Slovène remporte donc Tirreno-Adriatico, mine de rien c’est sa deuxième belle victoire cette saison après celle acquise sur le Tour des Émirats Arabes Unis. Et il a terminé 7e des Strade Bianche alors qu’il était acteur du final.

Belles perfs hier également de Benjamin Thomas (5e) et Thibault Pinot (15e) à la FDJ. De quoi réjouir Marc Madiot pour la suite de la saison.

J’ai retenu deux autres belles perfs, celles d’Alberto Bettiol (6e) et de Joao Almeida (7e) de ce chrono. Attention à ces deux là sur les prochaines grandes classiques, Bettiol a gagné le Tour des Flandres en 2019.

Scandale Sky

Moi, je trouve que ca sent vraiment mauvais. J’écrivais il y a des années qu’on ne saurait que bien plus tard à quoi carbure la surpuissante Sky de Bradley Wiggins et Chris Froome.

On commence à mieux comprendre. Et c’est toujours pareil.

Désespérant.

La résilience de Primoz Roglic

Résilience: capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.

Ce terme est à la mode depuis une vingtaine d’années et l’a certainement été depuis un an avec la pandémie.

En cyclisme, ce mot va bien à Primoz Roglic, qui n’a pas été épargné par les déconfitures au cours des 12 derniers mois.

Et encore ce dimanche dans la 8e étape de Paris-Nice où, solide leader au départ, il n’était même plus dans le top-10 à l’arrivée un peu plus de deux heures plus tard, et après un petit 93 bornes d’une étape qui s’annonçait pourtant simple pour la formation Jumbo-Visma.

Sitôt la ligne franchie, Roglic est allé féliciter le vainqueur, Maximilian Schachmann. Beau geste sportif alors qu’il était encore « à chaud ». Quelques minutes plus tard, dans son entrevue d’après course, on sentait toute la résilience de Roglic:

J’ai tout donné, mais voilà… Le monde ne va pas s’arrêter. Je n’en veux pas à Maximilian (Schachmann), c’est une course de vélo, on n’est pas là pour se faire des politesses. C’est le sport. Je reviendrai.

Primoz roglic

L’an passé sur le Tour, ce fut pareil: il était allé rapidement féliciter Tadej Pogacar à la Planche des Belles Filles, et était souriant le lendemain au départ de la dernière étape.

Deux semaines plus tard, il remportait Liège-Bastogne-Liège puis la Vuelta.

Il s’était également relevé d’une lourde chute quelques semaines avant le Tour, sur le Dauphiné.

Une étape folle que je comprends mal

Cette 8e étape de Paris-Nice aura été folle de bout en bout. Pourtant, 93 petits kilomètres à parcourir seulement sur un parcours certes casse-pattes.

La deuxième chute de Roglic à 25 kms de l’arrivée a été l’événement déclencheur d’une course très chaotique par la suite.

Va pour l’attitude devant des Bora-Hansgrohe et d’Astana, qui avaient Schachmann et Vlasov pour le général. C’est la course. C’est plutôt derrière que je n’ai pas compris.

Il est évident que la Jumbo-Visma n’a pas été assez rapide à s’organiser une fois Roglic derrière suite à sa 2e chute. Il avait notamment des coéquipiers devant qui ont tardé à se relever pour l’attendre.

Bennett, Oomen et Kruijswijk étaient-ils usés de l’étape de la veille? Pas impossible, car ils avaient travaillé dans le final. Il faut savoir tirer les leçons: la victoire de Roglic sur la 7e étape n’était peut-être pas nécessaire si c’est le général qu’on visait… surtout qu’on avait déjà deux victoires d’étape dans l’escarcelle à ce moment.

Surtout, je n’ai pas compris pourquoi la FDJ, Campenaerts ou encore Van Poppel et Bouhanni ont aidé Roglic dans le final de la dernière étape? Van Poppel ou Bouhanni croyaient-ils vraiment pouvoir remporter l’étape au sprint? Pourquoi relayer Roglic alors?

La FDJ voulait-elle ramener Demare? Dans quel but?

Bref, l’histoire se répète chez Jumbo-Visma: archi-forte, l’équipe continue de pêcher par manque de sens tactique selon moi… ou par excès de confiance!

Deux chutes, vraiment?

Je me pose aussi la question: deux chutes pour Roglic, vraiment? Ça fait beaucoup. Il n’a peut-être été que malchanceux. D’autres raisons possibles? Sa deuxième chute, en particulier, semble être survenue au bas d’une descente. L’équipe Jumbo-Visma utilise cette saison des roues Shimano, montées sur pneumatiques Vittoria. Et des freins à disque.

Milan SanRemo: ca s’annonce dantesque!

Quel début de saison!

En plus de 30 ans, je ne me souviens pas d’avoir connu pareil début de saison, avec des vainqueurs du Tour déjà pleinement opérationnels (Bernal, Pogacar, Thomas).

Je ne me souviens pas d’avoir vu le récent champion du monde de cyclo-cross détruire l’opposition sur les grandes courses sur route de février et de mars. D’ordinaire, ce sont les vacances pour les cyclocross men.

Je ne me souviens plus quand nous avons vu un champion du monde aussi affuté et devant, si tôt dans la saison.

Bref, ils sont tous là, et répondent présents du tac au tac. Y’a peut-être juste Chris Froome – si jamais vous le considérez encore comme un vainqueur potentiel du prochain Tour! – qui traine solo (ou presque) du côté de Ténérife ces jours-ci.

Que du VDP

Et du lot, un coureur se distingue tout spécialement, loin d’être un inconnu: Mathieu Van Der Poel.

C’est tout simplement impressionnant. Une classe à part.

Elles sont où, ses limites?!

Son récital sans bavure sur les Strade Bianche a été grandiose de maîtrise, de confiance et de puissance. Il était évident à l’approche de la dernière rampe que VDP savait qu’il lâcherait là et quand il voudrait Alaphilippe et Bernal. Et dès qu’il a accéléré (plus de 1300 watts!), les deux autres ont cédé illico. Fort.

Il nous a remis ca depuis sur Tirreno. Son étape d’hier, 60 bornes solo devant dans la pluie et le froid, force l’admiration. S’il a beaucoup souffert dans les derniers 15 et a fini complètement détruit, ce genre de truc nous interpelle forcément. Quelle énergie! Et après une belle saison de cyclocross, un sport pas tout à fait reposant…

La Primavera

Du coup, le spectacle sera certainement grandiose sur Milan SanRemo samedi prochain, la 112e édition de cette course à part, longue (299 kms), tactique, et qui, depuis 20 ans, se termine souvent par un sprint, ou par le coup du kilomètre de préférence en petit comité.

Et que dire de la plongée sur la Via Roma depuis le haut du Poggio, prise de risques maximale… et avec la fatigue en plus, c’est aussi à celui qui sait bien garder son sang-froid à ces vitesses. Et rappelons que la position couchée sur le tube horizontal sera interdite.

Un favori: Mathieu Van Der Poel. Comme on dit dans le milieu, il aura la pancarte – une grosse pancarte – dans le dos.

Derrière lui, Alaphilippe le puncheur bien sûr, Van Aert, Pogacar, Yates, selon la startlist. Roglic, un autre homme en forme actuellement, s’est disloqué l’épaule sur Paris-Nice et ne fera sa prochaine course qu’au début avril afin de préparer la suite de sa saison. Deux chutes dans le final de l’épreuve auront couté à Roglic le classement général de ce Paris-Nice, au profit de Maximilian Schachmann.

Quelque chose me dit que ca n’arrivera pas au sprint cette année à SanRemo. Si ca devait, il faudra faire attention à des coureurs comme Mads Pedersen, Michael Matthews, Arnaud Demare ou Davide Ballerini, qui pourraient passer le Poggio avec un peu de chance. Sam Bennett? Je n’y crois pas une seconde.

Un coup intelligent serait de partir pour surprendre dès la Cipressa: ca fait un moment qu’on n’a pas vu ca. Avec une échappée royale composée des leaders d’équipe, ca peut le faire. C’est pas impossible, c’est un peu ce qu’on a vu sur les Strade Bianche. Surtout si Julian amène avec lui un certain Rémi Cavagna!

Hugo Houle

Le Québécois chez Astana occupe actuellement la… 13e place du général de Tirreno-Adriatico, une performance que je juge remarquable étant donné le plateau relevé qui est présent sur cette course.

Hier, dans des conditions climatiques difficiles, il a terminé 16e de l’étape, et 2e de son équipe derrière Fabio Felline, 4e. Et devant Nibali, Yates, ou Quintana.

J’y vois le signe qu’Hugo est assurément en train de confirmer les progrès de l’an dernier. Je serais Astana que je commencerais à lui donner un statut un peu différent au sein de l’équipe, par exemple comme coureur protégé sur certaines épreuves d’un jour pouvant lui convenir.

Chose certaine, c’est bien parti pour une grande saison!

Bouc émissaire

Un mot en terminant sur l’affaire Richard Freeman chez Sky (aujourd’hui Ineos), ce médecin récemment condamné pour avoir commandé de la testostérone qui était clairement destinée à des coureurs de l’équipe.

Il est évident pour moi que Freeman est le bouc émissaire de pratiques très douteuses chez Sky au début des années 2010. On comprends mieux aujourd’hui comment les Bradley Wiggins et Chris Froome ainsi que leur armada ont pu dominer le Tour de France et d’autres épreuves, posant la Sky comme la meilleure équipe du monde.

Voilà qui nous rappelle que toute domination outrancière d’une seule équipe à ce niveau de professionnalisme que celui du WorldTour est suspecte, que les pratiques dopantes étaient et sont probablement toujours bien en usage au sein du peloton pro, tout en étant plus cachées via des intermédiaires et autres prête-noms. On a appris: c’est comme en économie et en fiscalité, avec les compagnies à numéro et les montages off-shore, vous permettant de compliquer tellement la situation que plus personne ne peut comprendre les ramifications d’une grande entreprise.

Et qu’on cherche évidemment à protéger Dave Brailsford dans l’affaire, le grand manager de l’équipe Ineos, qui cautionnait certainement tout cela. Pratique les bouc émissaires, t’es en 2e ligne à l’abri même si c’est toi qui tire les ficelles!

Astana – Ride for Glory

C’est au goût du jour: voici un autre vidéo diffusé récemment par une équipe cycliste pro, Astana-Premier Tech cette fois-ci. Un autre regard au coeur d’une équipe professionnelle de premier plan.

Code Yellow (documentaire Jumbo-Visma sur le Tour 2020)

Il ne faut pas manquer ce documentaire réalisé par la chaine de télévision néerlandaise NOS sur l’équipe Jumbo-Visma lors du dernier Tour de France.

1h15min à partager la vie d’une équipe de tout premier plan et qui jouait la gagne avec Roglic et Dumoulin. Plusieurs séquences sont intéressantes, inédites jusqu’ici: la déception de Dumoulin, les ajustements que l’on fait sur la combinaison chrono du maillot jaune et, bien sûr, toute la déception de l’équipe entière après le dernier chrono, objet des 10 dernières minutes du vidéo.

https://www.youtube.com/watch?v=pwoAtDyiCVE

Et déjà, la controverse! On y entend Roglic et Dumoulin se questionner sur les performances plus que stratosphériques du jeune Tadej Pogacar lors de l’avant-dernière étape, le chrono de la Planche des Belles Filles.

Deuxième du jour, Tom Dumoulin ne comprend tout simplement pas comment Pogacar a pu lui prendre 1min21sec.

Je ne vois aucune solution. Comment diable aurais-je pu faire pour aller une minute et demie plus vite?

Tom Dumoulin

Je ne peux pas y croire. Deux minutes. C’est une énorme différence. Sur 36 kilomètres en plus ! Ils (les observateurs) doivent calculer le type de watts nécessaire pour cela.

Primoz Roglic

Les watts nécessaires pour cela Primoz, on les connait. Grâce à Frédéric Portoleau et Antoine Vayer, qui ont été très clairs sur ce qu’on a vu sur ce dernier chrono du Tour.

Ca se résume très simplement: mutant. 475 watts de moyenne sur les 5,9km de la montée pour Pogacar (50 watts de plus que Pinot!), pour 6,85 watts par kilo. À 21 ans! Rappelons que la montée arrivait après 30 bornes de chrono et 20 jours de course, pour un total de 36 bornes pour l’étape ce jour-là. Pogacar égale le record de la montée établi par Aru quelques années avant lui, à la différence qu’Aru était resté bien au chaud dans le peloton avant de lâcher les chevaux dans l’ascension finale. Pogacar, lui, était seul en mode chrono (donc à bloc) depuis 30 bornes!

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas seulement Pogacar: c’est toute cette jeune génération remplie de prodiges hallucinants et qui débarquent bille en tête, sans complexe, sûrs d’eux et très précoces. Il semble qu’on va ré-écrire, dans les prochaines années, les livres d’histoire du cyclisme. La question sera de savoir à quoi tout cela carbure-t-il… Pour Vayer, ce qu’on a vu en 2020, ce n’est pas moins que le retour de l’ère (triste) d’Armstrong.

Et rappelons que Roglic et Dumoulin ne sont pas non plus au-dessus de tout soupçon, notamment du côté de l’Affaire Aderlass…

On se régale de cyclo-cross!

3e étape aujourd’hui de la Coupe du Monde de cyclo-cross. C’est du côté de Dendermonde en Belgique, sur un circuit inédit et très gazonné. Pour découvrir le parcours, c’est juste en dessous.

L’occasion d’un nouveau match Van Der Poel – Van Aert, parfois arbitré par le jeune britannique Thomas Pidcock cette saison.

Chez les femmes, toutes les favorites sont présentes, ainsi que la québécoise Magalie Rochette, toujours en quête d’un bon résultat cette saison dans la discipline.

Hier du côté de Zolder, ce fut un festival Van Der Poel, qui a toujours été à l’aise sur ce circuit rapide. Van Aert a été victime d’une crevaison assez tôt dans la course, ne lui permettant pas de défendre ses chances à la régulière. Une belle course, mais plus intéressante encore chez les femmes puisque c’est arrivé au sprint.

https://www.youtube.com/watch?v=BiH323NLQUQ&t=1084s
https://www.youtube.com/watch?v=59xvBfW4lVw

Mercredi dernier du côté de Herentals, c’est Wout Van Aert qui s’est imposé, après que Van Der Poel ait été retardé sur crevaison à la mi-course (c’est chacun son tour!). Mathieu aurait probablement pu revenir sur tout le monde… excepté Van Aert.

https://www.youtube.com/watch?v=T99zvffygCg

Chose certaine, rien de mieux en ce moment que ces courses de cyclo-cross pour vos séances de home-trainer!

Le Tour de l’actualité: Mathieu, quelle bête!!!

1 – Sur le bout de ma chaise. Pendant une heure. C’est ainsi que j’ai vécu en direct la 2e manche de la Coupe du Monde de cyclo-cross à Namur dimanche dernier.

Phénoménal! Un match Van Der Poel – Van Aert arbitré par un certain Thomas Pidcock pendant les 8 des 9 tours à faire.

Et au final, Mathieu ce fut. Fini la récréation, il s’est envolé au profit de la grande bosse du parcours, après avoir bataillé pendant 50min avec Pidcock et Van Aert.

Quand même, quelle bête ce Mathieu! Et une chose demeure: le propre des grands champions, c’est de savoir augmenter le niveau au moment où ca compte le plus.

2 – Ridicule. Disponible toute la journée, l’intégrale de la course pouvait être vue sur YouTube dimanche sous le titre UCI CycloCross World Cup – Namur – Mens 2020. Depuis, le vidéo a été retiré, probablement pour protéger les droits télé notamment de FloBikes.

C’est pathétique. Pourquoi ne pas faire exactement l’inverse? S’assurer que la course est réservée aux abonnés(ées) le jour même, et la rendre disponible gratuitement après 24h à tout le monde, notamment via le UCI Channel? On assure ainsi des droits télé, on les redistribue en partie aux équipes pour faire vivre les coureurs(es) et le sport, et on entretient par ailleurs la popularité du cyclisme.

3 – Thomas Pidcock. Un autre sacré talent celui-là! 21 ans seulement, il a tenu tête à Van Der Poel et Van Aert pendant un grand moment dimanche dernier à Namur. Rappelons qu’il a également battu à la régulière Van Der Poel le dimanche précédent à Gavere.

Pidcock a déjà un sacré palmarès en cyclo-cross et… sur route: double champion du monde (juniors et espoirs), il a également remporté l’an dernier le Tour d’Italie espoirs.

Pidcock a signé chez Ineos-Grenadier l’an prochain, il rejoindra l’équipe au terme de la saison de cyclo-cross, soit le 1er mars prochain. Attention à lui dans les prochaines années!

4 – Parlant grand espoir du cyclisme, et ils sont nombreux en ce moment, le jeune Cian Uijtdebroeks, 17 ans, a signé au sein de la formation Bora-Hansgrohe. Il fera d’abord partie de l’équipe développement en 2021, avant de rejoindre l’équipe WorldTour en 2022. Un autre coureur à surveiller de près!

5 – Ineos-Grenadier. L’équipe serait à la lutte pour signer Wout Van Aert après la saison prochaine, son contrat chez Jumbo-Visma venant à échéance fin 2021. Rappelons qu’Ineos a déjà mis la main sur Daniel Martinez, Adam Yates et Richie Porte en vue de la saison prochaine, en plus de déjà compter en ses rangs les Egan Bernal, Richard Carapaz, Tao Geoghegan, Rohan Dennis, Filippo Ganna, Michal Kwiatkowski, Pavel Sivakov, Geraint Thomas et Gianni Moscon. Ouf!!!

6 – AG2R – La Mondiale – Citroen. Outre un nouveau maillot, je rappelle que l’équipe de la Motte-Servolex roulera en 2021 sur BMC, monté Campagnolo. Beau matos.

7 – Hugo Houle. Une entrevue radio à Radio-Canada avec le coureur québécois, qui revient sur sa saison 2020 et qui se projette en 2021. Soulignons au passage qu’Hugo ne sera plus le seul Canadien au sein de l’équipe Astana-Premier Tech l’an prochain, étant rejoint par l’Ontarien Ben Perry, 26 ans.

8 – Exit Bahrain – McLaren, voici Bahrain – Victorious. La bonneterie n’est plus assurée par Le Col, mais bien Nalini, une compagnie de longue haleine dans le cyclisme.

9 – Cinelli. La compagnie italienne basée à Milan est présente dans le cyclisme depuis plus de 70 ans. Son nouveau vélo aéro « Pressure » me plait beaucoup. Notamment parce que le prix me semble très correct lorsque comparé à celui d’autres cadres aéro de marques beaucoup plus populaires: environ 4000$CAN, pour un poids et un niveau de prestation comparables. Très bien selon moi!

10 – JO de Tokyo en 2021. On sait déjà que Mike Woods en a fait un grand objectif. Il n’est pas seul, Primoz Roglic aussi, et de nombreux autres voudront aussi ravir l’or olympique. Le danger avec tout ca, c’est qu’il n’y aura qu’un vainqueur et que les risques de déception sont grands si certains coureurs ne misent que sur cette course pour avoir une saison réussie.

La course sur route des JO de Tokyo interviendra environ une semaine après l’arrivée du Tour de France en juillet prochain… si tout va bien d’ici là.

Van Der Poel et Van Aert à l’assaut de Namur

Deuxième étape de la Coupe du Monde de cyclo-cross demain dimanche du coté de Namur, un parcours célèbre, difficile, souvent boueux et qui ne manque jamais de faire une grosse sélection. Pour le parcours, c’est ici.

Et surtout, le premier clash en cyclo-cross cette saison entre Mathieu Van Der Poel et Wout Van Aert. Rappelons que les deux oiseaux se sont partagés à parts égales les… six derniers titres de champion du monde de la discipline!

Avantage Van Der Poel sur le parcours de Namur, il a gagné quatre des cinq dernières éditions.

La rivalité Van Der Poel – Van Aert a encore augmenté en 2020 en se transposant sur la route, ce qui nous a donné le plus beau duel de la saison sur le Tour des Flandres.

Attention également demain à Thomas Pidcock, vainqueur dimanche dernier d’une manche du SuperPrestige à Gavere.

https://www.youtube.com/watch?v=GvfrmSnYKIc

Chez les femmes, la québécoise Magalie Rochette ne devrait pas être au départ demain, ayant endommagé sa cheville le week-end dernier. Un beau duel est cependant à prévoir entre la championne du monde Ceylin Alvarado et Lucinda Brand.

Fier de l’équipe AG2R – La Mondiale!

Cinq mois de travail. C’est le temps qu’il aura fallu pour créer le nouveau maillot de l’équipe AG2R – La Mondiale – Citroen.

Un maillot, c’est beaucoup plus qu’un maillot. C’est le reflet d’un esprit, de valeurs aussi. J’ai moi-aussi mis cinq mois de travail au début de 2020 pour désigner les nouveaux vêtements La Flamme Rouge que je porte depuis la fin de l’été.

J’aime beaucoup ce nouveau maillot AG2R La Mondiale – Citroen et ce beau petit vidéo nous le fait découvrir merveilleusement bien. J’ai toujours été attaché à cette équipe dont le service course est à la Motte Servolex, en banlieue de Chambéry où j’ai fait mes tous premiers tours de roues il y a maintenant 37 ans.

L’équipe a des ambitions en 2020, avec l’arrivée de coureurs comme Greg Van Avermaet ou Bob Jungels. Et des ambitions à plus long terme aussi, on parle déjà de Julian Alaphilippe

Cyclo-cross: Anvers

Retour en course du champion du monde de la discipline, avec comme toile de fond l’objectif principal, les prochains Mondiaux à Ostende fin janvier.

https://www.youtube.com/watch?v=qeQO3vAM0sU
https://www.youtube.com/watch?v=K71AvaTow98

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