Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 206 of 351

Planet Energy: un faux débat

Des commentaires chargés fusent depuis 48h sur le site québécois Veloptimum suite à la publication, sur le site web de PedalMag, d’un article signé Tim Lefebvre à propos des difficultés que connaît Serge Arsenault, responsable de l’organisation de deux courses ProTour au Québec en 2010, de sélectionner l’équipe continentale canadienne Planet Energy dirigée par Steve Bauer.

Dans son édition du 3 novembre dernier, La Flamme Rouge commentait la situation. L’article fut également relayé sur Veloptimum.

Depuis, un faux débat s’est engagé selon moi et le récent commentaire d’Alexandre Lavallée cerne bien le problème: il y a erreur d’interprétation des propos de M. Bauer tels que publiés dans l’article de PedalMag.

Si on lit attentivement, M. Bauer affirme que si son équipe Planet Energy ne peut être sélectionnée en raison des règles en vigueur à l’UCI, ses coureurs devraient pouvoir faire partie de l’équipe nationale sélectionnée d’office sur ces deux épreuves ProTour. On lit en effet : "On the positive side we can most likely have our strongest riders on the eight-man National squad as riders like [Dom] Rollin, [Michael] Barry, [Ryder] Hesjedal, [Svein] Tuft, and [Christian] Meier will have to ride for their respective squads".

M. Bauer a raison compte tenu du fait que les coureurs de l’équipe Planet Energy, la seule équipe canadienne à disposer d’un statut d’équipe continentale à l’UCI, font partie du petit peloton des tous meilleurs coureurs au pays. Dans ce contexte, les chances que les coureurs de Planet Energy fassent partie de l’équipe nationale sont élevées, c’est normal.

Plus encore, le journaliste Tim Lefevbre prend soin de mentionner deux paragraphes plus loin que "At this time the Canadian Cycling Association (CCA) has to submit the prospective names of riders who may make this eight-man squad next September, as they can be potentially tested at any time during the 2010 season.", laissant clairement entendre que la sélection nationale est une compétence exclusive de l’ACC et qu’elle sera la seule responsable de sélectionner les coureurs qui représenteront le Canada, sous la contrainte que ces coureurs se soumettent aux règles anti-dopage en vigueur.

Dans ce contexte, je trouve les propos de Messieurs Bauer et Lefebvre limpides, clairs et sans ambiguité. Je ne vois d’aucune manière matière à contreverse et pour cette raison, il m’apparaît que certains commentaires formulés sont très mal engagés depuis le départ.

Évidemment, le commentaire subséquent de M. Bauer était fort ; il aurait pu se limiter à rappeler qu’il n’a pas de contrôle sur la sélection de l’équipe canadienne, une responsabilité découlant de l’ACC uniquement. Il a également raison d’affirmer à tous qu’il croit que tous les coureurs de son équipe Planet Energy sont sélectionnables sur l’équipe nationale ; cela ne veut pas dire pour autant que d’autres coureurs canadiens ne sont pas sélectionnables et que toutes les places doivent être prises par les coureurs de Planet Energy !

Depuis, les commentaires ont dérapé selon moi et engendrent désormais un tout autre débat, celui reposant sur l’objectivité des critères de sélection des équipes nationales et du Québec utilisés par les Fédérations. Il convient de voir qu’il s’agit là d’un tout autre débat que La Flamme Rouge ne commentera pas si ce n’est de dire que ces critères de sélection ne sont pas toujours faciles à comprendre mais apparaissent, la plupart du temps et aux vues des réelles sélections, logiques et rationnels, du moins à mes yeux. 

La Fabuleuse Histoire du Tour de France 1924

J’aime le théâtre et je m’en serais voulu de ne pas couvrir cette nouvelle: le théâtre du centre culturel de la Jonquière, dans le 17e arrondissement de Paris, propose du 18 au 21 novembre prochain une pièce intitulée "La fabuleuse histoire du Tour de France 1924".

Il s’agit donc d’une petite pièce de théâtre de 75 minutes jouée par deux comédiens qui incarnent deux coureurs cyclistes prenant part au Tour de France 1924. La pièce s’inspire du livre sur le Tour 1924 publié par le célèbre écrivain et journaliste Albert Londres qui fut à l’origine de la fameuse expression "les forçats de la route", expression inventée  pour désigner les coureurs du Tour de l’époque. 

Je serai à Paris qu’à la fin janvier malheureusement et manquerai donc cette pièce, non sans regret. J’invite nos lecteurs parisiens à ne pas hésiter à nous livrer leurs impressions sur cette pièce, le cas échéant.

Pour tous les autres, la lecture du livre d’Albert Londres intitulé "Tour de France, tour de souffrance" est un classique incontournable de la littérature cycliste. Publié en premier lieu en 1924 dans Le Petit Parisien, une nouvelle édition du livre fut publiée en 1996 aux éditions françaises Le Serpent à Plumes. Extrait: "Je ne leur parlais pas, je les connais tous, mais ils ne m’auraient pas répondu. Quand leur regard rencontrait le mien, cela me rappelait celui d’un chien que j’avais et qui, avant de mourir, en appelait à moi de sa peine profonde d’être obligé de quitter la terre. Puis ils baissaient de nouveau les yeux et s’en allaient, courbés sur leur guidon, fixant la route, comme pour savoir si les gouttes d’eau dont ils la semaient étaient de la sueur ou des larmes."

Un départ du Giro depuis les États-Unis ?

La nouvelle, publiée sur le site VeloNews, m’a surpris: les organisateurs du Giro envisageraient un départ de leur épreuve depuis les États-Unis au cours des prochaines années.

Rappelons que le Giro 2010 s’élancera d’Amsterdam aux Pays-Bas et qu’un long tranfert sera donc nécessaire pour rapatrier les coureurs en sol italien.

Les organisateurs du Giro, dont le directeur Angelo Zomegnan, sont actuellement aux États-Unis question d’inaugurer une rétrospective photo portant sur les 100 ans du Giro. C’est à cette occasion qu’ils auraient confié à la Gazzetta Dello Sport, le journal sportif italien célèbre pour être imprimé sur du papier rose, couleur du maillot de leader du Giro, qu’un départ des États-Unis n’est pas exclu. Un passage par les villes de Washington, New York et Philadelphie serait en discussion.

La nouvelle est importante car si elle se concrétisait, ce serait la première fois qu’un des trois grands tours cyclistes tenterait un départ depuis l’Amérique du Nord.

Plus encore, cette première pourrait rouvrir la porte à un départ du Tour de France depuis le Québec, dossier déjà évoqué sérieusement dans le passé. Le Tour de France a depuis décidé de ne pas se lancer dans une telle aventure pour des raisons essentiellement logistiques. Un départ du Giro depuis les États-Unis serait un test grandeur nature et donnerait une certaine légitimité pour que des autorités canadiennes et québécoises compétentes relancent l’idée d’un départ du Tour au Québec.

Je n’ai jamais trop cru à ce genre de projet, non par pessimisme, mais plutôt en raison de ce que je qualifierais de sain réalisme. Beaucoup d’obstacles s’érigent en effet contre un départ d’un grand tour depuis l’Amérique du Nord. Outre les incontournables questions de décalage horaire et transferts aériens toujours très délicates à gérer, il faut ajouter les questions de logistique des équipes (transport des bus, des vélos, du matériel, etc.), de la caravane publicitaire, des parcours voire la question de… l’intérêt que représente pour les organisateurs une telle opération, certains risques étant inhérents à l’exercice.

Quoi qu’il en soit, les projets du Giro seront très intéressants à suivre dans les prochains mois et pourraient ouvrir grand la porte à la venue du Tour de France au Québec quelque part au milieu ou à la fin des années 2010 !

Quelques nouvelles sur la scène du cyclisme québécois et canadien

1 – L’équipe continentale canadienne Planet Energy, dont le directeur sportif est Steve Bauer, ne pourra vraissemblablement pas participer aux deux épreuves UCI ProTour organisées en 2010 au Québec.

Pour comprendre, il suffit de prendre connaissance du système ProTour mis en place par l’UCI : ce sont les équipes disposant du label ProTour qui ont la priorité – voire l’obligation – de participer à toutes les épreuves de la série ProTour.

S’il reste des places (c’est habituellement le cas), les organisateurs sont invités à piger dans la liste d’une vingtaine d’équipes enregistrées comme "continentales professionnelles", ce qui est différent des équipes continentales "tout court" dont fait partie Planet Energy. Les équipes continentales sont nettement plus nombreuses puisqu’on en dénombre plus d’une… centaine.

Conséquemment, l’équipe canadienne Planet Energy ne se "qualifie" pas pour des épreuves ProTour, et c’est bien dommage bien sûr. Partant de là, deux solutions s’offrent à Serge Arsenault pour admettre Planet Energy au départ: soit qu’il réussi à faire changer les règlements de l’UCI ou à obtenir une dérogation, soit l’équipe Planet Energy aligne un maximum de ses coureurs sous les couleurs de l’équipe nationale canadienne, admise d’office sur les deux épreuves. Dans cette deuxième possibilité, ce serait alors à l’Association Cycliste Canadienne de sélectionner les coureurs portant les couleurs nationales.

2 – La Fédération Québécoise des Sports Cyclistes est à la recherche d’un entraineur pour l’équipe du Québec sur route. Il s’agit d’un contrat à temps plein d’une durée de 2 ans, renouvelable. L’entraineur sélectionné devra détenir la certification niveau 3 en cyclisme du PNCE et disposer d’un minimum de 3 années d’expérience dans le domaine. Date limite des candidatures, 16 novembre prochain.

C’est évidemment un super-boulôt pour quiconque est passionné de cyclisme puisque l’opportunité de travailler avec des athlètes de haut niveau, très motivés. Le genre de boulôt qui m’aurait intéressé si je devais refaire mon parcours académique ! 

3 – Le Tour de Beauce sera de retour en 2010 et se disputera du 15 au 20 juin. C’est évidemment une excellente nouvelle pour le cyclisme au Québec, l’épreuve jouissant d’un certain prestige – lié à son histoire, sa difficulté, ses anciens vainqueurs – dans la communauté cycliste. La corporation qui gère cette importante course par étape en Amérique du Nord a également annoncé un budget d’opération équilibré pour l’exercice financier 2009, une autre bonne nouvelle. Rappelons qu’au delà du Tour de Beauce, la corporation avait repris l’organisation de la Classique Montréal-Québec, des Championnats canadiens ainsi que des Championnats québécois en 2009. Elle a également organisé avec succès la 8e édition de la cyclosportive de la Beauce, la "Rocky Mountain".

4 – Ca serait officiel, le cycliste canadien Michael Barry, 33 ans, quitte l’équipe Columbia pour rejoindre les rangs, en 2010, de la nouvelle équipe britannique Sky. Une courte entrevue avec lui est disponible ici. Rappelons que Barry n’a encore jamais participé au Tour de France, ayant souvent été "bloqué" par une forte concurrence au sein même de son équipe (US Postal, Discovery, Columbia). Sky disposant d’une licence ProTour pour 2010, c’est peut-être sa chance d’enfin prendre le départ de la Grande Boucle et, en ce sens, sa décision apparaît logique. 

Chez Sky, Barry devrait remplir un rôle de capitaine de route et y apporter son expérience auprès de coureurs plus jeunes, notamment la révélation de 2009, Edvald Boassom Hagen, mais aussi Thomas Lovkvist, Simon Gerrans et Chris Froome. Il y rejoint d’autres vétérans comme Juan Antonio Flecha et Kurt Asle Arvesen. 

Alors, un bon changement pour le coureur canadien ? Je crois que oui, Sky étant une jeune équipe mais comptant déjà sur une base très solide sur laquelle ils peuvent bâtir l’avenir, surtout avec Boassom Hagen. Barry pourra s’y épanouir tout en maximisant ses chances de disputer la Grande Boucle.

Le Ventoux, sommet de la folie

Je me suis farci le livre Tour de France – Le Ventoux, sommet de la folie publié par L’Équipe cette année.

Un mot résume le livre: bof.

Des histoires archi-connues. Des photos archi-vues. Un texte accompagnateur court, pauvre, banal, dans la rectitude et la langue de bois, même lorsqu’il est question du décès de Tom Simpson sur lequel on apprendra rien de plus.

Le livre se divise en un peu plus d’une dizaine de sections, chacune d’elle étant titrée du nom des coureurs qui ont laissé leur marque sur le Géant de Provence: Lance Armstrong, Louison Bobet, Charly Gaul, Ferdi Kubler, Lucien Lazaridès, Eddy Merckx, Eros Poli, Raymond Poulidor, Jean-François Bernard, Jean Robic, Tom Simpson, Bernard Thévenet et… Richard Virenque.

Ce livre m’a donc beaucoup déçu. À ranger dans la catégorie "beaux livres" qui n’ont d’autres fonctions que de faire joli dans une bibliothèque du salon.

Seule section un peu intéressante, celle intitulée "Le Ventoux et les journalistes de L’Équipe" où on peut découvrir comment la montagne provencale a inspiré certains des plus célèbres journalistes cyclistes. On apprendra aussi, dans la section "Une folie bien ordonnée" quelques records démesurés du Ventoux, notamment ceux de Stéphane Rubio (11 ascensions en 24h à partir de Malaucène) et de Jean-Pascal Roux (11 ascensions en 24h à partir de Bédoin).

On dit que le vent fait partie de la légende du Ventoux. Les 111 pages de ce livre ont au moins ceci en commun avec le Ventoux : du vent, beaucoup de vent !

Les brèves du début de semaine

Petit tour d’horizon de l’actualité cycliste ces derniers jours:

1 – Cadel Evans a quitté Silence-Lotto et aurait signé depuis peu avec l’équipe continentale pro américaine BMC qui veut monter en puissance en 2010.

Pour BMC, la signature du champion du monde australien est un coup de maître puisque la garantie de bénéficier d’une invitation sur pratiquement toutes les grandes courses du calendrier l’an prochain. Qui veut en effet se passer du champion du monde au départ de son épreuve ?

Pour Cadel Evans, c’est aussi une bonne opération. La nouvelle dimension de Philippe Gilbert aurait pu lui nuire l’an prochain chez Silence. On peut également penser que Evans se sentait peu épaulé dans l’équipe belge malgré la présence de Leif Hoste et Greg Van Avermaet qui ont tous deux déçus en 2009. Enfin, s’il rejoint chez BMC un autre excellent coureur de classique en l’Italien Alessandro Ballan – un ex-champion du monde – ce dernier se spécialise sur les Flandriennes et non les Ardennaises, laissant croire que Ballan pourra filer un coup de main à Evans sur ces courses. Enfin, Evans devrait être le grand leader de BMC sur les courses à étape, une spécialité peu à la mode dans son ex-équipe belge.

Pour Silence, c’est évidemment un gros coup dur. Par chance, ils pourront compter l’an prochain sur Gilbert qui a pris une nouvelle dimension en cette fin de saison.

2 – Selon nos collègues de Cyclismag, Floyd Landis aurait signé chez Rock Racing en prévision de la saison 2010. Il quitterait ainsi l’équipe Ouch-Maxxis. Il faut presque y voir une promotion, Rock Racing ayant accès aux plus grandes courses américaines de facto.

Par ailleurs, Landis a déclaré dans une entrevue au journal néo-zélandais Herald qu’il était peu probable qu’on le revoie un jour sur le Tour. Pfew…

3 – La firme finlandaise Polar, spécialisée dans les cardiofréquencemètres, lance le nouveau CS500, un compteur vélo dont la particularité est le grand écran, permettant une lecture plus facile des données une fois sur le vélo. Sinon, aucune nouveauté sensible comparé aux autres Polar haut de gamme, dont l’excellent RS800CX.

4 – On attend toujours le dénouement de la saga Contador. Dans quelle équipe se retrouvera-t-il en 2010 ? Je mise personnellement la Caisse d’Épargne, mais ca traine, ca traine !

5 – Campagnolo annonce la disponibilité, pour 2010, des nouvelles Hyperon One à pneus ! Rappelons que la nouvelle gamme "one", dont fait également partie les Bora One, veut simplement rendre les produits plus abordables aux pratiquants.

Les nouvelles Hyperon One pneus sont annoncées à 615 grammes pour la roue avant et 765 grammes pour la roue arrière. TRÈS intéressant, étant personnellement un coureur vendu aux roues Campagnolo que j’utilise exclusivement et avec grande satisfaction depuis plus de 10 ans.

Consultation auprès des usagers du Parc de la Gatineau

La Commission de la Capitale nationale (CCN) élabore actuellement un Plan des déplacements durables dans le Parc de la Gatineau. Le processus se déroule en trois temps et la première phase, qui vient de débuter, veut dresser un bilan des problèmes liés au transport dans le parc et d’en évaluer les conséquences sur l’environnement et sur l’expérience des utilisateurs.

La CCN a élaboré un sondage en ligne permettant aux usagers de faire part de leurs expériences dans le parc. Assez court, le sondage est bien fait puisqu’il permet également aux répondants d’y joindre des descriptifs plus complets de leurs expériences.

À titre d’usager régulier du Parc, tant en hiver qu’en été, j’ai rempli le sondage. J’invite tous les usagers, surtout cyclistes, de la région à également remplir le sondage, ceci afin d’alimenter les réflexions de la CCN. Il faut participer au processus si on veut avoir la chance d’être entendu !

La Flamme Rouge redémarre

Quelques jours de recul ont fait du bien.

Merci aux dizaines de lecteurs ayant pris le soin de laisser un commentaire au cours des derniers jours. Je les ai tous lu.

La Flamme Rouge redémarrera très prochainement. Fidèle à ses principes de base. En premier lieu, celui de respecter son mot d’ordre, "Tous les jours, la passion du cyclisme". Tous les jours, ou presque. La fréquence des articles, en moyenne un par jour sur semaine, sera donc maintenue.

En deuxième lieu, les commentaires demeureront ouverts. Vous êtes pourtant plusieurs à avoir formulé la suggestion de fermer cette option. Je l’ai envisagé sérieusement. La Flamme Rouge est cependant un carnet ouèbe, pas un site d’information cycliste "normal". De ca, il y en a plusieurs sur la toile, et des meilleurs. Les commentaires contribuent à donner le caractère unique de ce site. Ils permettent aux lecteurs d’exprimer leurs opinions qui n’ont pas à être au diapason des miennes. La plupart du temps, ils enrichissent le site, le dynamise, le rende vivant, proche de vous tous. Ils contribuent à créer cette communauté d’esprit qui, petit à petit, s’est tissée et qui m’est devenue chère.

Avec le recul, je réalise que si l’option commentaires apporte beaucoup, elle amène aussi parfois des situations conflictuelles que je dois apprendre à gérer. C’est inévitable et, au fond, pas si fréquent que ca. Si le récent épisode a atteint un sommet en terme d’intensité, il est probable que cela se reproduise à l’avenir. Je gèrerai au mieux ces situations selon mes qualités et valeurs humaines qui sont miennes. Je me permettrai aussi de censurer des commentaires plus fréquemment (non sans en notifier l’auteur en privé auparavant), de carrément fermer l’option commentaires si j’estime que la situation l’exige voire, dans les cas extrèmes, de "fermer" temporairement le site un peu comme cette semaine, question de calmer le jeu en permettant à tous de prendre du recul. Un moyen efficace est de mettre, l’espace de quelques jours, le site en sourdine.

La section commentaires s’est également enrichie d’un texte permettant aux lecteurs de mieux comprendre les règles et la responsabilité qu’ils engagent en formulant un commentaire. Le texte, toujours visible avant que vous laissiez un commentaire, va comme suit:

La Flamme Rouge vous invite à ne pas hésiter à laisser un commentaire. Vos commentaires contribuent à enrichir et dynamiser ce site.

La Flamme Rouge vous invite à formuler des commentaires assez brefs et à éviter de longs textes qui réduisent vos chances d’être lu des autres acteurs du site.

Vos commentaires engagent également votre responsabilité, l’auteur de ce site (Laurent) ne pouvant être tenu responsable de vos propos. Pour cette raison, La Flamme Rouge vous invite à toujours utiliser un langage correct et précis, à user de politesse et à ne jamais verser dans l’attaque personnelle ou la diffamation. La Flamme Rouge a le pouvoir de censurer votre commentaire, mais use de ce moyen qu’exceptionnellement et seulement après avoir notifié en privé l’auteur du commentaire.

La Flamme Rouge s’engage enfin à ne jamais divulguer publiquement votre adresse email.

Les champs requis sont marqués par *

En espérant mettre le récent épisode derrière nous, je fais appel à tous les lecteurs de La Flamme Rouge pour repartir sur de bonnes bases, tous conscients qu’au fond, nous sommes tous animés par la même passion du cyclisme et par la volonté d’en être des observateurs éclairés. Au plaisir donc de vous retrouver très bientôt sur ce site pour suivre l’actualité cycliste avec rigueur, jugement et surtout, lucidité. 

Et avec une petite touche de passion aussi…

Envie de La Flamme Rouge ?

Alors, toujours envie de La Flamme Rouge ? Je suppose que si vous lisez ces lignes, c’est que la réponse est oui.

Et bien moi, non.

J’ai toujours fait La Flamme Rouge par pure passion pour le cyclisme. Seul. Surtout sans rien demander en retour. Sans même regarder l’audimat, même si savoir que vous êtes des milliers à lire ce petit site chaque semaine me fait bien plaisir, je l’admets volontier. Je suis humain après tout. J’aurais fait La Flamme Rouge même pour un seul lecteur autre que moi. Parfois, écrire sur La Flamme Rouge ne fut pas de tout repos ; il faut toujours trouver un sujet, le documenter le mieux possible, raffiner le propos, construire l’argumentation, gérer les commentaires, etc. Tout cela, je le fais habituellement avec plaisir, heureux de partager avec vous tous, via notre petite communauté d’esprit qui s’est, au fil du temps, créée, cette passion du cyclisme. Vous avez considérablement contribué, par vos commentaires, à mon bonheur et à construire ma compétence cycliste.

Pour une des rares fois, ce soir, je n’ai cependant pas envie d’écrire. Pas du tout même. Évidemment, c’est en raison de la tournure des événements depuis mon texte sur le livre Brouillard sur l’Angliru. Un texte que je pensais bénin et qui serait accueilli positivement par les lecteurs. Je suis extrèmement surpris de la tournure des événements, les commentaires ayant déchiré La Flamme Rouge sur fond de débat autour de la sincérité et de l’utilité de la démarche de M. Prébois.

Bien sûr Patrick, je condamne la dureté des propos tenus à ton égard et publiés dans le commentaire #8 de mon texte sur le livre de M. Prébois. J’ai toujours condamné les attaques personnelles sur La Flamme Rouge, estimant qu’elles minaient non seulement la qualité et la crédibilité de ce site, mais aussi qu’elles étaient l’apanage des faibles qui, à court d’arguments objectifs et portant sur les faits, se rabattent sur l’attaque personnelle.  

Si je ne suis pas intervenu, c’est que j’ai été totalement dépassé, je l’avoue, par le nombre de commentaires générés sur ce site dans les derniers jours.

Quoi qu’il en soit, je fais une pause de La Flamme Rouge. Ca tombe bien, je pars ce soir même pour Montréal pour prononcer une série de conférences dans les prochains jours, conférences reliées à mon activité professionnelle principale.

Je tiens en terminant à m’excuser de cette pause auprès de tous les lecteurs qui ne sont pour rien dans cette histoire et qui sont fidèles, jour après jour, à ce site. Merci de votre fidélité, de votre soutien, pour preuve ce commentaire (le #16) laissé par Anthony aujourd’hui. Ca ira mieux très bientôt. Je ne jette pas le blâme à quiconque non plus, comprenant le débat en cours et estimant qu’il n’est pas la peine d’en rajouter, les camps étant bien opposés. Mais toute cette histoire a eu raison de ma motivation, du moins temporairement. Espérons le.

Les brèves du début de semaine

1 – Retour sur Brouillard sur l’Angliru: ca s’est déchaîné sur La Flamme Rouge ces derniers 72h avec pas moins de 52 commentaires en ce dimanche soir ! Nul doute possible, Guillaume Prébois ne fait pas l’unanimité parmi les lecteurs de ce site.

Sans détour, je vous donne mon opinion: je demeure admiratif des aventures de Guillaume Prébois et je persiste et signe, son livre Brouillard sur l’Angliru est passionnant.

Sans détour non plus, je me range derrière le commentaire laissé par David Maltais.

Guillaume Prébois a lui-même réagi en laissant lui aussi un commentaire. C’est à découvrir, ayant été libéré de cette satanée "quarantaine" de certains messages, quarantaine hors de mon contrôle sinon de les libérer le plus rapidement possible.

Bref, j’ai trouvé plusieurs commentaires très durs avec M. Prébois. Intérêt commercial, performance sportive douteuse, usurpation de la lutte contre le dopage, toutes ces critiques lui ont été adressées. Je demeure un éternel surpris quant à la rapidité avec laquelle les gens mettent en doute la bonne foi des autres…

2 – Vélo d’Or mondial: pour la troisième année consécutive, c’est Alberto Contador qui l’a remporté, démontrant, à quelque part, le pouvoir du Tour d’occulter tout le reste de la saison.

Le Vélo d’Or français a quant à lui été décerné au pistard Gregory Baugé qui succède ainsi à Julien Absalon. Ca fait rudement plaisir de voir un pistard à cette place !

3 – Les funérailles de Frank Vandenbroucke se sont déroulées samedi à Ploegsteert, domicile de ses parents. C’est en pensant à lui que je me suis tapé 1h30 sous la flotte et par 5 degrés samedi après-midi sur les routes du Parc de la Gatineau, un vrai temps de flahute comme Frank en était un. Je n’y ai croisé aucun autre cycliste sur ces routes détrempées mais qu’à cela ne tienne, celle là était pour Frank. Le regard de ma conjointe à mon retour, me voyant dégoulinant, transi, bouffi et lessivé était aussi pour Frank. Salut l’artiste !

4 – L’équipe Astana n’a pas encore reçu sa licence ProTour. Si elle devait en recevoir une, ce serait le 20 novembre au plus tard. Du coup, un éventuel transfert d’Alberto Contador est de nouveau à l’ordre du jour. Le principal intéressé a récemment déclaré qu’il aimerait courir en 2010 pour une équipe espagnole et que la Caisse d’Épargne est une "possibilité incomparable". Attendons la suite !

5 – Giro 2010: le parcours a été dévoilé samedi dernier. Il partira le 8 mai prochain d’Amsterdam aux Pays-Bas pour se terminer par un clm le 30 mai à… Vérone (et non Milan). Au total, c’est un peu plus de 3400 kms que les coureurs auront à se farcir, en 21 étapes. Il y aura, lors de la 4e étape, un clm par équipe. Les étapes de montagne seront l’an prochain encore difficiles, avec notamment cette 20e étape de par le Gavia. Le redoutable Mortirolo sera aussi escaladé et constituera la "Cima Pantani" puisqu’il s’agit d’un col où "Il Pirata" a déjà brillé. Cinq arrivées en altitude sont au programme, dont une arrivée lors de la 8e étape au Terminillo et une autre, plus redoutable encore, lors de la 15e étape qui se terminera en haut du très difficile et spectaculaire Monte Zoncolan. Ouf ! 

6 – Pour le plaisir, ce petit photo-reportage d’un classique chez les Gessiens, le tour du Lac Leman. C’est qu’en préparation finale de la Marmotte 2010, j’essaie de convaincre quelques coureurs de mon équipe de venir avec moi passer en juin prochain une semaine dans le coin pour découvrir ces routes superbes. Hey, les Gessiens ! D’autres cousins (…) arrivent prochainement, avec l’intention de faire de belles parties de manivelles avec vous !

7 – C’était jeudi dernier près de la ville de Québec. La neige ! Ca skie déjà du côté du Centre National Pierre Harvey ! Et comment je fais, moi, après, pour suivre ces gus lors de la Gatineau Loppet en février prochain ?

Brouillard sur l’Angliru – le défi des 3 grands tours en solitaire

P a s s i o n n a n t.

J’ai trouvé le livre de Guillaume PréboisBrouillard sur l’Angliru, tout simplement passionnant. Je l’ai dévoré en quelques jours seulement, incapable de poser très longtemps le récit.

Brouillard sur l’Angliru, c’est le récit, étapes par étapes, d’un défi hors du commun que le journaliste cycliste – c’est ainsi qu’il se définit – Guillaume Prébois s’est, en 2008, fixé: parcourir seul, à l’eau claire bien sûr, les trois grands tours de la saison (Giro, Tour et Vuelta) 24h avant les coureurs professionnels. Au menu donc, 10 500 kms répartis en 63 étapes couverts dans 3 pays différents, montagne, cols et clm inclus. Colossal.

Quiconque aura déjà parcouru plus de 200 bornes à vélo dans une journée appréciera l’ampleur du défi que s’était donné Guillaume Prébois. Relevé à plus de 30 km/h de moyenne sur les trois grands tours (excusez un peu !) et avec très peu d’assistance, c’est donc l’aventure d’un authentique exploit dont il est question dans ce livre.

Le livre se divise en une multitude de petits chapitres – une journée, une étape – qui nous fait donc vivre l’aventure au quotidien. Disposant d’évidentes qualités de rédaction ayant une formation en journalisme, l’auteur s’est également attaché à décrire le plus fidèlement possible son aventure telle qu’elle se déroulait, au moment où elle se déroulait. Chaque soir après l’étape, souvent très tard, l’auteur complétait donc sa journée par la rédaction de son journal, tâche qui s’ajoutait aux nombreuses autres dans sa journée de cycliste amateur : monter et descendre les bagages à la chambre, nettoyer son vélo, veiller à préparer son étape du lendemain, payer l’hôtel, manger, etc. Des journées de 17h à la pelle, évidemment sans massage, sans ré-équilibrage minéral, sans baignoire de récupération, sans bus tout confort… 

Plusieurs éléments peuvent être évoqués pour expliquer l’intérêt de ce livre pour nous, les pratiquants. D’une part, l’auteur lui-même est de grand intérêt, un auteur et cycliste pas différent de vous et moi. Prébois écrit même, dans son livre, "je ne recherche pas la notoriété et les projecteurs médiatiques ni l’aval du Système (ndlr:le milieu pro) mais la sympathie (au sens étymologique du terme, donc "souffrir avec") de ceux qui aiment le vélo déconnecté des intérêts financiers, le vélo sain et propre, que nous pratiquons, nous, les amateurs, nous qui achetons nos roues, nos cadres, nos pignons, nos patins de freins: nous qui faisons vivre l’industrie du cycle".

D’autre part, le fait que Prébois a réalisé son exploit dans les mêmes conditions que nous aurions eu, nous les pratiquants, dans la même situation contribue assurément à rapprocher l’auteur des lecteurs. Cette proximité dans la réalité quotidienne – la nôtre – fait en sorte que ce livre sait immédiatement nous rejoindre. Plus encore, on entre progressivement, au fil des 336 pages du bouquin, dans la psychologie de l’auteur puisque celui-ci a le mérite de nous faire découvrir ses réactions – souvent à chaud – face à l’adversité, les difficultés ayant été nombreuses au fil des longues étapes de son parcours unique. J’ai d’ailleurs l’impression, une fois ce livre terminé, d’avoir plus appris sur le mental nécessaire pour traverser les moments difficiles que dans le bouquin de Laurent Jalabert…

Enfin, Prébois a su me toucher avec son souci de transparence envers le dopage. L’UCI ayant accepté de l’inclure dans le système ADAMS et donc de le soumettre régulièrement à des contrôles inopinés, l’auteur affiche ses couleurs et n’hésite pas à publier à plusieurs reprises ses paramètres sanguins, nous permettant de mieux comprendre l’effet d’un grand tour – puis de trois !!! – sur le corps humain.

Bref, cet ouvrage m’a beaucoup plu. Ponctué de nombreuses photos, c’est le récit passionnant d’un sacré défi physique, mental et organisationnel. Le milieu pro – cyclistes des équipes ProTour mais aussi directeurs sportifs, membres des instances dirigeantes – n’ont pas apprécié de voir cet inconnu s’attaquer à l’eau claire à des courses appartenant à leur milieu, percevant ce journaliste-cycliste comme une menace. Prébois a eu la force de caractère de balayer toutes ces critiques du revers de la main, allant de l’avant avec son projet, pour notre bonheur à nous, les pratiquants. Ce n’est pas le moindre de ses mérites.

Le "Trailer officiel" des 3 grands tours est disponible ici.

On se procure Brouillard sur l’Angliru en exclusivité sur le site web de Guillaume Prébois, au montant de 19,90 euros. Un bon investissement selon moi, et qui soutient un auteur qui nous prouve sa valeur hors de tout doute.

Je commenterai sous peu son premier livre, L’Autre Tour, récit de sa première aventure, celle du Tour de France 2007 parcouru là encore 24h avant les coureurs pro.

L’aventure s’est poursuivi pour Guillaume Prébois en 2009 puisque soutenu notamment par le journal français Le Monde, il a réalisé un autre exploit, celui de compléter le Tour du monde à vélo en 80 jours, soit 13 200 kms en 69 étapes. Un livre sur cette aventure sera prochainement publié.

Race across the sky – Leadville 100

Demain jeudi 22 octobre, à travers tous les États-Unis et dans les cinémas participants, le documentaire "Race across the sky" pourra être vu, l’espace d’une nuit seulement. Race across the sky propose un retour sur la célèbre course américaine Leadville 100, une course de VTT mythique à travers les hauts plateaux – 3800 mètres – du Colorado.

Le "movie trailer" est à ne pas manquer, les images étant parfois saisissantes. Rappelons que Lance Armstrong a remporté la victoire cette année après 6h30 d’effort. C’était le 15 août dernier, quelques semaines après avoir terminé 3e du Tour de France.

Espérons que ce documentaire pourra être vu au Canada et en Europe au cours des prochaines semaines.

Page 206 of 351