La nouvelle, publiée sur le site VeloNews, m’a surpris: les organisateurs du Giro envisageraient un départ de leur épreuve depuis les États-Unis au cours des prochaines années.
Rappelons que le Giro 2010 s’élancera d’Amsterdam aux Pays-Bas et qu’un long tranfert sera donc nécessaire pour rapatrier les coureurs en sol italien.
Les organisateurs du Giro, dont le directeur Angelo Zomegnan, sont actuellement aux États-Unis question d’inaugurer une rétrospective photo portant sur les 100 ans du Giro. C’est à cette occasion qu’ils auraient confié à la Gazzetta Dello Sport, le journal sportif italien célèbre pour être imprimé sur du papier rose, couleur du maillot de leader du Giro, qu’un départ des États-Unis n’est pas exclu. Un passage par les villes de Washington, New York et Philadelphie serait en discussion.
La nouvelle est importante car si elle se concrétisait, ce serait la première fois qu’un des trois grands tours cyclistes tenterait un départ depuis l’Amérique du Nord.
Plus encore, cette première pourrait rouvrir la porte à un départ du Tour de France depuis le Québec, dossier déjà évoqué sérieusement dans le passé. Le Tour de France a depuis décidé de ne pas se lancer dans une telle aventure pour des raisons essentiellement logistiques. Un départ du Giro depuis les États-Unis serait un test grandeur nature et donnerait une certaine légitimité pour que des autorités canadiennes et québécoises compétentes relancent l’idée d’un départ du Tour au Québec.
Je n’ai jamais trop cru à ce genre de projet, non par pessimisme, mais plutôt en raison de ce que je qualifierais de sain réalisme. Beaucoup d’obstacles s’érigent en effet contre un départ d’un grand tour depuis l’Amérique du Nord. Outre les incontournables questions de décalage horaire et transferts aériens toujours très délicates à gérer, il faut ajouter les questions de logistique des équipes (transport des bus, des vélos, du matériel, etc.), de la caravane publicitaire, des parcours voire la question de… l’intérêt que représente pour les organisateurs une telle opération, certains risques étant inhérents à l’exercice.
Quoi qu’il en soit, les projets du Giro seront très intéressants à suivre dans les prochains mois et pourraient ouvrir grand la porte à la venue du Tour de France au Québec quelque part au milieu ou à la fin des années 2010 !
Marmotte
Si le Tour de France voulait vraiment profiter de la publicité d’un départ au Québec, il devrait probablement tenir 4 ou 5 étapes en Amérique du Nord. Je dis bien Amérique du Nord parce que se restreindre au Québec, un marché de 8 millions d’habitants est un non-sens pour une opération aussi complexe. Je verrais bien 2 étapes au Québec (Une étape vers Mtl/Laurentides, une autre vers Québec/Charlevoix), puis 2 étapes vers la côte est américaine par les White Mountains ou les Adirondacks, pour, pourquoi pas, finir avec un premier contre-la-montre dans une grande métropole comme New York ou Boston.
Ce serait étrange pour le TdF, de par la proximité culturelle et historique, de ne pas passer par les 2 grandes villes du Québec, mais ce serait tout aussi stupide d’un point de vue publicitaire et visibilité d’oublier qu’il y a 300 millions d’habitants juste au sud…
Saucony
Selon des sources près de Maire Labeaume de Québec, il serait question que les trois grands tours déménagent dans la ville de Québec et ce dans leurs entièretés!!!
Comme étape mythique de montagne il ne faut pas oublier que Le maire a des projets pour élever le sommet du Massif de la petite-rivière-saint-François dans le but d’y accueillir les olympiques d’hiver… Nous l’aurons notre mont Ventoux!!!
;-)))
Batrick P
Ce qui serait novateur et plus respectable des coureurs, ce serait de tendre à éliminer les transferts, à revenir au départ et à l’arrivée des étapes au même endroit, d’offrir aux coureurs les meilleurs hôtels à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres de cet endroit, et de leur demander de pédaler un peu plus longtemps sur des parcours un peu plus durs en lieu et place des ces dizaines d’heures de déplacements motorisés qu’on leur impose actuellement.
louis
imposer un décalage horaire lors d’une compétition de 3 semaines a des coureurs me parait complètement farfelu tout comme la perte d’identité de la course…mais c’est bien connu le fric commande tout..
François
Le tour ne partira jamais des US ou du CA à mon sens pour deux raisons :
1 – Les annonceurs(publicitaire, caravane) du tours ne s’adressent absolument pas aux Etats-unis d’Amériqueu,ni au Quebec !
2 – La logistique US Europe + Production Media(hélico, moto France TV) à un coût. ASO (ou autre) ne souhaitera jamais revoir ces bénéfices à la baisse pour la beauté du geste.
Je dois avouer qu’un passage « aux Amériques » serait un sacré bol d’air frais !
F.
Vinnnch
Tout à fait d’accord avec Louis, mais en beaucoup plus virulent. C’est un non-sens total.
Ecologiquement, culturellement, sportivement, logistiquement, etc, c’est n’importe quoi.
Je trouve que ça va complètement à l’encontre de l’activité humaine telle qu’elle devrait se développer. On devrait aller, pas le choix, vers moins de croissance, donc moins de déplacements, et moins de toute puissance économique.
Pour moi ce type de démarche irait à l’encontre de la logique du monde actuel…
J’ai réussi à retenir toute violence au final, je suis très fier.
legafmm
même si je suis daccord avec louis et Vinnnch sur le non-sens total de cette opération, il me semble que tôt ou tard, ça se fera.
le giro (/ou le Tour) pourrait débuter un Vendredi, passer 3 à 5 jours en amérique du nord puis repartir en europe avec 2 jours de repos, histoire d’absorber le décalage horaire pr les coureus.
Andy Lamarre
Avoir le TDF au Québec, serait un avantage pour nous tous, on repaverais les routes ou le tour passerait. Ça sera cela de gagner….
Vincent
@Andy:
Il faut pas rêver! Ça pris 5 ans à la Coupe du Monde sur le Mont-Royal a avoir une petite partie refaite encore là le boul Mont-Royal est encore tout défoncé!
plasthmatic
Vinnnch, j’apprécie toujours tes commentaires (note ça au passage), compris celui-ci, et pourtant, je vais te contredire : « Pour moi ce type de démarche irait à l’encontre de la logique du monde actuel… ». Je crois au contraire que ce type de démarche exprime tout à fait la logique du monde actuel ; tu sais, la logique du « toujours plus de moins » …
Récemment (au printemps dernier je crois), la finale de coupe de la ligue de handball a été disputée en … Floride. Bon, c’est vrai que Montpellier-Istres en handball, c’est une sorte d’événement planétaire. Si This is it avait été programmé à cette époque, il lui aurait fallu se contenter d’une douzaine d’entrées …
Paradoxe à part, comme dit Brassens, je suis, bien entendu, en accord avec le fond de ce que tu as écrit.
Cela étant posé, on peut entendre le plaisir qu’auraient (peut-être) Laurent, Marmotte, Dan Simard, Bikelarue, etc … à goûter à tout notre tintouin de l’été. Mais bon …
Cyclick
Me souviens, j’avais laissé un commentaire du genre, lorsqu’il était question que le Tour de France puisse un jour venir au Québec.
Alors je le répète, mais maintenant avec le mot Italie dedans au lieu du mot France: « Le Tour d’ITALIE (lire Giro), c’est pas supposé être en ITALIE justement… ». L’Amérique du Nord, ca fait sacrément loin de l’Italie, non ?
Cette idée n’a aucun sens, c’est « stratosphérique », c’est complètement du délire…
Si jamais ca se fait, je propose de rebaptiser le Giro par le « Giro planétaire »…
Mais ce n’est que mon opinion. Je suis peut-être trop conservateur et voyant chaque chose à sa place…
Batrick P
« Tôt ou tard, ça se fera », oui, Legafmm, mais je crois que ce n’est pas demain la veille, pour prolonger sur la culture française de Brassens à Gosciny.
Il me semble que cette idée est récurrente depuis déjà une vingtaine d’année.
plasthmatic
Cyclick et Vinnnch, un truc me rassure : le Tour du monde à la voile, il va être difficile à délocaliser, celui-là … C’est toujours ça de pas perdu.
colt seevers
L’impact écologique en CO2 d’une telle manoeuvre de moins d’une semaine, serait négligeable comparé à l’activité de l’industrie et à la production de méthane de l’agriculture, élevage et riz compris. Surtout si on s’arrange pour utiliser moins que quatre voyages AR Paris Montréal d’A380.
La fatigue du voyage? Traiter la fatigue « eux » ils connaissent…
Transfèrement de logistique? On peut au contraire sous-traiter sur place. On voit mal l’intérêt de faire passer la caravane cochonou dans les rues du québec. La caravane sera constituée de marques de sirop d’érable, et de jeunes et jolies étudiantes québecoises employées par polar, danone et coca cola pour conduire des buggy en plastique américain.
On espère juste que rasmussen réussira à faire la sélection pour prendre le départ du giro dans little italy car ils adorent le poulet chloré.
Marmotte
Je suis bien d’accord sur le fond, c’est-à-dire que c’est un peu ridicule de déplacer le Tour de France hors de l’Europe. Mais pour être conséquent, ce n’est pas pire environnementalement que de déplacer les équipes pour les courses en Amérique du Nord. Ils ont besoin du même matériel pour le Tour de Californie ou pour le Tour de whatever… Et pour la logistique, c’est la même chose, mais en accéléré.
Je ne peux pas croire qu’on transporterait les autos d’équipes, les bus, la caravane de ce côté de l’Atlantique. Les équipes européennes s’en tirent fort bien sans toute cette ferraille lorsqu’ils viennent ici. Ils louent ce dont ils ont besoin lorsqu’ils n’ont pas de « base » en Amérique du Nord. Pour la caravane, il faudrait être stupide pour distribuer des gogosses de marques strictement européennes ici. Croyez-moi, il y a en masse de compagnies locales prêtes à tirer des gogosses dans une foule en délire de ce côté-ci aussi.
Ce qu’il faut se demander, pour vrai, c’est ceci : pourquoi le Tour/Giro et l’industrie du vélo sentent-ils le besoin de se pointer le bout du nez ici ? Réponse, pour augmenter sa popularité dans un immense marché qu’est l’Amérique du Nord. Pour motiver des nouveaux joueurs corporatifs à se lancer dans la commandite, qui parfois semble s’essoufler dans les pays « traditionnels ».
L’autre question, c’est pourquoi sent-on le besoin de faire venir le Tour/Giro pour 4-5 jours, alors qu’on pourrait tout simplement faire une course de 4-5 jours (ex : Montréal-Boston/New York) ? Réponse : parce qu’en raison du marché trop peu intéressé, du manque de notoriété et de « récompenses » qui en découlent, les coureurs/équipes n’ont pas trop d’avantages à envoyer leurs leaders ici.
C’est un cercle vicieux. Il semble en voie d’être cassé par le coup d’éclat de l’UCI : accorder 2 courses ProTour au Qc alors que bien d’autres organisations mieux établies attendent une telle certification depuis bien plus longtemps en Europe. C’est ce genre de volonté de bouger qui permet de briser un cercle vicieux. Maintenant, la venue de ces 2 courses sera-t-elle suffisante pour lancer le cyclisme ici ? Probablement pas. L’un des 2 plus grands tours aurait un effet bien plus grand, et c’est un peu pour ça que je ne crache pas dessus. Qui se plaindrait qu’on parle d’autre chose que des perpétuels déboires du Canadien aux nouvelles sportives ? Que le baseball professionnel (il n’y a plus d’équipe au Québec depuis quasiment 10 ans) et le football américain (jamais eu d’équipe au Québec) ne soient plus les sujets de conversation uniques l’été et l’automne dans les médias sportifs ? Moi je ne dis pas non, même si ça prend pas mal de ridicule, je vous l’accorde, pour y parvenir.
Batrick P
Que d’efforts n’a-t-on pas fait il y a 20-30 ans pour promouvoir le cyclisme et le football (soccer) sur le continent nord-américain. Rappelons-nous les Coors Classic avec Hinault, Lemond, Hampsten, etc…, le GP de Montréal, et dans le football un championnat avec Pelé, Beckenbauer, Gerd Müller et nombres de vedettes dont beaucoup n’étaient pas vieillissantes (et même sur le tard, Pelé…). Les gigantesques investissements ne furent que feu de paille.
Il est possible que ce soit différent maintenant, mais un éventuel passage du Giro et même du Tour (en début d’épreuve, probablement avec des étapes pour sprinters) seraient des évènements moindre.
Alors je doute que les Etats-Unis et le Canada n’en deviendraient des terres de cyclisme, parce que ce n’est pas dans les moeurs, parce que là-bas l’automobile est reine et les automobilistes non respectueux des cyclistes, parce qu’au Canada l’hiver est trop long, etc…
Reste un gros coup de pub, et la folie des grandeurs, et l’annonce est déjà un coup de pub.
Vinnnch
plasthmatic,
effectivement la dernière phrase de mon post est mal écrite, puisque c’est effectivement la logique du monde actuel poussé à un de ses multiples paroxysmes qui serait encore une fois démontré si les tours se délocalisaient à l’autre bout du monde.
Je voulais dire que ça va à l’encontre du monde tel qu’il doit aller, mais bon, c’est pas gagné, il en faudra des catastrophes avant de faire comprendre aux abrutis qui gouvernent le monde que leur modèle socio-économique (TINA) est dépassé. Bref, je vais encore beaucoup souffrir dans les années à venir…
plasthmatic
J’avais bien compris, Vinnnch, ma contradiction était toute formelle, tu l’avais compris aussi.
Tu crois que des tas et des tas de catastrophes pourraient suffire à calmer l’orgueil des hommes ? Je crois que, malheureusement, ta conclusion personnelle est la bonne …
Roger13
@Vinnnch, plasmathic…
Je sais pas si vous avez remarquez, mais c’est rarement les abrutis qui payent pour les catastrophes qu’ils provoquent.
C’est qui les hommes responsables dont vous parlez? Pourquoi diluer les responsabilités en inventant une abstraction comme le concept l’Homme ?
Zenou
Moi je dis pourquoi pas.
2 caravanes publicitaires une aux etats-unis, une en Europe. 5 étapes en amerique du nord.
2 jours de transfert/repos (3 serait trop long pour les teles)
3 etapes de 150 km pour ne pas trop fatigué les coureurs
Il faut 1 jour pour recuperer une heure de décalage horaire.
Les teles peuvent etre gagnante : sprint en prime-time !
plasthmatic
Ni l’un ni l’autre on a utilisé le terme « responsable », sauf erreur, ni évoqué le concept de l’homme ? Moi, j’ai écrit « l’orgueil des hommes », c’est pas pareil.
Pour la première remarque, oui, très rarement même.
Je crois que le « chaque chose à sa place » de Cyclick respire bien plus le bon sens que toutes ces idées pseudo-modernes de délocalisation, dont les visées ultimes ne doivent être d’ailleurs que commerciales, confère le point de vue de Marmotte.