Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Auteur/autrice : Laurent Page 321 of 351

2e étape : déclaration choc !

Marc Madiot (directeur sportif de Fdjeux.com à propos de Bradley McGee): « Il a mal au dos parce qu’il a aidé sa femme au jardinage et au bricolage. »

Aie ! On sent que le climat entre Madiot et McGee n’est pas au beau fixe en ce début de Tour !

OLN la suite

Vous êtes plusieurs à réagir à la couverture jugée médiocre du Tour qu’offre la chaîne OLN. La Flamme Rouge persiste à essayer de regarder cette chaîne, et vous conseille l’émission RoadSide Tour le soir vers les 17h, qui nous semble un peu mieux. Malgré la pub infernale qui y prévaut, les Lance Armstrong Chronicles (tous les jours à 11h30) sont également intéressantes en ce sens qu’elles nous font découvrir comment l’Américain se prépare pour le Tour.

Pour ce qui est du direct, c’est carrément à chier. Paul Sherwen se perd continuellement dans ses superlatifs exagérés, et offre un discours minable sur la course. Liggett s’emballe certes toujours un peu à l’approche du dernier kilomètre, mais c’est mince et pauvre en commentaires pour le connaisseur. Quant aux deux pleutres de service dans l’émission d’avant course, on est très décu devant leur « meublage du temps d’antenne » ; on s’attendait à beaucoup mieux d’un ex-pro comme Bob Roll.

Bref, on suivra prochainement vos conseils et on ira voir sur Canal Évasion! Mais Dieu qu’on s’ennuie de Bernard Thévenet sur France 2, de Laurent Fignon sur EuroSport et plus encore, de Bertrand Duboux sur la TSR…

Les nouvelles autour du Tour

Alors que McEwen remportait cet après-midi une 2e étape dans une autre arrivée désorganisée qui voyait deux coureurs envoyés au tapis dans les tous derniers mètres, voici quelques éléments qui ont retenus notre attention ces dernières 24h:

1 – le maillot jaune passe à Hushovd de chez Crédit Agricole, une équipe française qui, à chaque Tour, réussit un bon coup, notamment grâce à l’intelligence de son directeur sportif, Roger Legeay. Voilà de quoi se réjouir pour l’avenir du cyclisme français qui devra, ma foi, un coup de chapeau au sponsor Crédit Agricole d’être resté si longtemps dans le peloton, malgré les affaires et l’ambiance morose des dernières années. Espérons que Hushovd puisse conserver le maillot au-delà du clm par équipe, ce qui est tout-à-fait réaliste puisque Crédit Agricole possède un beau palmarès dans cette épreuve.

2 – les dopés ont toujours une grosse longueur d’avance et voici un autre élément permettant de croire que c’est toujours le cas : la CERA (pour Continuous Erythropoiesis Receptor Activator) serait actuellement en usage dans le peloton, sorte de super-EPO puisque les effets d’une injection perdureraient longtemps. Non recherchée dans les tests anti-dopage, la CERA est par conséquent indétectable et permet très certainement à ses adeptes d’affirmer haut et fort devant les caméras qu’ils sont 100% clean et que les dizaines de tests auxquels ils se soumettent en apportent la preuve… Il faut lire l’article, c’est très intéressant.

3 – Dans ses aveux, David Millar aurait mis en cause le médecin de l’équipe Euskatel-Euskadi, Jésus Losa. Le lien ? Comme Millar vit à Biarritz tout près de la frontière espagnole et au coeur du pays basque, c’est ce médecin qui aurait supervisé ses « cures » d’EPO. Évidemment, le médecin comme l’équipe basque nieront le tout avec force (surtout dans le contexte du Tour de France…), mais après les interdictions de départ servies à David Etxebarria sur la Bicyclette basque et à Gorka Gonzalez vendredi dernier en raison d’un taux d’hématocrite supérieur à la limite permise, disons que les soupçons commencent à être lourds sur l’équipe, dont Mayo et Zubeldia ont présenté des performances et une progression surprenantes dans la dernière année…

I-N-S-U-P-P-O-R-T-A-B-L-E

Récemment abonné à OLN afin de pouvoir suivre le Tour, c’est avec beaucoup de joie qu’on s’est installé hier pour regarder le prologue sur cette chaine. Et on a vécu un enfer ! Des annonces publicitaires aux 5 minutes qui n’en finissent plus, de la pub partout, partout, partout (le comble ce matin, alors qu’on voit le peloton du haut, depuis l’hélico : « this arial shot is brought to you by Trek ») et des commentateurs qui n’ont qu’une chose dans la tête, parler de Lance Armstrong. Résultat, moins de 24h après le début du Tour, on en peut plus.

La déception est à la hauteur de nos attentes : Phil Liggett et Paul Sherwen sont d’excellents commentateurs, mais sont contraints par une logique de pub incroyable. Les autres sont très moyens : Bob Roll n’en a que pour Lance, et ne parlons pas de Carmichael !

Vivement Ullrich pour donner une claque à Lance pour qu’on nous parle d’autre chose!

Du beau matos

On est impressionné par ce vélo de CLM utilisé samedi dans le prologue par quelques coureurs Phonak, dont Hamilton et Pereiro. L’avant du vélo nous apparaît exceptionnel, avec une direction différente.

D’autres surprises côté matos sont attendues, notamment pour l’étape de l’Alpe d’Huez. Oseront-ils monter un plateau compact ?

La lèvre d’Ullrich…

Avec le prologue, les premiers enseignements des hommes en forme sur ce Tour de France : le grand bénéficiaire du jour est assurément Armstrong, qui a pris 16 secondes à Ullrich et 18 à Hamilton, notamment. Ceci étant, beaucoup d’observateurs partent en peur quant à Armstrong. S’il nous a rassuré sur sa condition au sortir d’un Dauphiné un peu inquiétant, la course est loin d’être jouée. De plus, il est évident qu’Armstrong a fait le prologue complétement à fond, le rictus sur son visage était impressionnant. Après un mois de juin en demi-teinte, il a voulu reprendre l’avantage psychologique qui était passé à Ullrich suite à sa victoire en Suisse : mission accomplie. Le doute est revenu dans la tête d’Ullrich ! Qui plus est, aux dires de son entraineur Carmichael, Armstrong a fait d’excellents tests physiques récemment. Nul doute, il est prêt.

Pour Ullrich, pas d’affolement à notre avis. Il a semblé faire ce prologue « en dedans », ne montrant pas de signe d’une douleur insupportable dans les cuisses. Son temps est bon, surtout si son programme est fait pour qu’il parvienne à 100% dans la dernière semaine du Tour seulement. Seule inquiétude selon Phil Liggett, la petite tache brune sur sa lèvre inférieure, tache qui traduirait, en médecine, un corps carrencé… Ce n’est cependant pas la première fois qu’on voit cette tache sur la lèvre d’Ullrich, c’était le cas dans le Tour 2001.

Parmi les autres enseignements :

Les bonnes surprises : Jullich, Guttierez, Leipheimer, Cipollini (excellent temps pour lui), Sevilla.

Les déceptions : Gonzales (comme d’hab…), Chavanel, Zubeldia, Basso, Botero, Heras, Simoni, Mancebo, Nozal, Merckx, Rasmussen, Virenque.

Dans la première étape hier, c’est un revenant, Kirsipuu, qui a gagné, non sans nous faire plaisir. Le sprint s’est déroulé de façon bizarre, sans organisation apparente, sans ordre. Les Fassa Bortolo se sont faits complètement désorganisés par un final mouvementé ou beaucoup de maillots différents étaient vus aux avant-postes, signe que beaucoup de coureurs croient en leur chance au sprint cette année.

Quoi qu’il en soit, Kirsipuu (bientôt 35 ans, 1m81 pour 79 kg!) est vraiment incroyable, sortant souvent de nul part pour s’imposer. Depuis le début de l’année, il galérait dans chaque course, et voilà qu’il emporte une victoire d’étape sur le Tour ! L’exemple même du coureur qui n’abandonne jamais et surtout qui sait, plus que quiconque, saisir l’opportunité lorsqu’elle se présente. Un truc que Max Sciandri, par exemple, n’aura jamais réussi à faire…

Tour de France : les absents, le profil du coureur moyen

On compte 8 coureurs absents sur le Tour parmi les 25 premiers au classement mondial UCI : blessures (Vinokourov et Freire), programme différent (Rebellin et Cunego), décision des dirigeants (Di Luca), non-qualification de leurs équipes (Perdiguero, Honchar, Valverde).

Parmi les autres grands absents, on note Van Petegem, Vandenbroucke, Wesemann voire le champion du monde Astarloa.

Par ailleurs, le Tour a divulgué à l’issue de la traditionnelle visite médicale d’avant course le toujours très intéressant profil du coureur moyen du Tour en 2004 : ce coureur mesure 1,79 m et pèse 69,9 kg. La fréquence cardiaque au repos de ce coureur virtuel est de 51 pulsations/minute, sa capacité respiratoire de 5,74 litres.

D’autres statistiques intéressantes :

Le plus petit: Samuel Dumoulin (FRA), 1,58 m
Le plus grand: Guillaume Auger (FRA), 1,96 m
Le plus léger: Alexandre Botcharov (RUS), 54,5 kg
Le plus lourd: Magnus Backstedt (SUE), 98 kg
La plus grande capacité respiratoire: Mikel Astarloza (ESP), 7,98 l
La fréquence cardiaque la plus lente: Santiago Perez (ESP), 31 pulsations/min.

Le guide complet du Tour : les favoris, les sites, la couverture télé, etc.

Ca y est, on y est presque : le Tour s’élance demain ! Si on peut craindre que cette épreuve écrase les autres courses du calendrier par son gigantisme, il demeure que le Tour est, par son histoire, par sa difficulté, par son calendrier qui correspond à celui des vacanciers en Europe, par sa médiatisation et par son plateau (presque tous les coureurs y arrivent au max de leur condition), l’épreuve-phare de la saison.

Ce qu’on doit savoir sur la présente édition :

– 3391 kms à parcourir, répartis en un prologue et 20 étapes. Deux contre-la-montre individuels, trois arrivées au sommet (La Mongie, Plateau de Beille, L’Alpe d’Huez). Deux journées de repos (Limoges, Nîmes).
– 189 coureurs au départ, répartis en 21 équipes de 9 coureurs.
– Les enjeux: quatre maillots distinctifs, soit le classements général (jaune), le classement par points (vert), le classement de la montagne (blanc à pois rouges) et le classement du meilleur jeune (blanc).
– Dotation générale: 2,84 millions d’euros. Prix au vainqueur: 400.000 euros, soit environ un demi-million de dollars canadiens.

Les records à battre :

– Le plus grand nombre d’étapes gagnées dans un seul Tour: 8 par Charles Pélissier (1930), Eddy Merckx (1970, 1974) et Freddy Maertens
– Le plus grand nombre de victoires d’étapes: Eddy Merckx
– Le plus grand nombre de podiums: 8 pour Raymond Poulidor (3 fois 2e, 5 fois 3e) en 14 participations entre 1962 et 1976 (Ullrich est à 7!)
– Le plus grand nombre de jours en jaune: 96 par Eddy Merckx (en 7 participations)
– Le plus petit écart: 8 sec (Greg LeMond – Laurent Fignon en 1989)
– La plus longue échappée solitaire: 253 km par Albert Bourlon en 1947
– Le prologue le plus rapide: 55,152 km/h (!!!!!!) par Chris Boardman en 1994 sur 7,2 km
– Le contre-la-montre individuel le plus rapide: 54,545 km/h par Greg LeMond en 1989 sur 24,5 km
– Le contre-la-montre par équipes le plus rapide: 54,930 km/h par Gewiss en 1995 sur 67 km (la belle époque de l’EPO en toute impunité!)
– Moyenne la plus élevée dans une étape en ligne: 50,355 km/h par Mario Cipollini en 1999 sur 194,5 km (Laval-Blois)
– Moyenne la plus élevée sur l’ensemble d’un Tour: 40,940 km/h par Lance Armstrong en 2003

Le Tour s’internationalise aussi puisque vingt-sept pays sont représentés dans le peloton cette année (mais aucun Canadien n’est en lice) :

France: 40
Espagne: 31
Italie: 30
Allemagne: 15
Australie: 10
Pays-Bas: 8
Belgique: 7
Etats-Unis: 7
Russie: 6
Suisse: 6
Autriche: 5
Danemark: 4
Estonie, Norvège, République Tchèque, Suède: 2
Colombie, Irlande, Kazakhstan, Lituanie, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Pologne, Portugal, Slovénie, Ukraine, Venezuela: 1

Les favoris : Armstrong, Ullrich, Hamilton, Mayo.
Les outsiders : Zubeldia, Basso, Heras, Simoni, Mancebo, Menchov.
Les surprises possibles : McGee, Sevilla, Chavanel, Moreau, Totchning, Leipheimer, Rogers, Azevedo, Botero, Gutierrez, Sastre.

Le top 10 de La Flamme Rouge :

1 – Ullrich. Ultra motivé, revanchard (il en a assez d’être 2e), en excellente condition et ayant un ascendant psychologique sur les autres suite à sa victoire dans le Tour de Suisse, Ullrich est l’homme à battre. Au sortir des Pyrénées, il sera dans les 3 premiers, mais pas maillot jaune. Il limitera les dégâts dans l’Alpe d’Huez et scellera sa victoire dans le dernier clm.
2 – Hamilton. En excellente condition, c’est l’année ou jamais pour lui (il a 33 ans) et il le sait. Il dispose pour la 1ere fois d’une équipe entièrement à son service. 2e à l’Alpe d’Huez, il ne pourra toutefois rivaliser avec Ullrich pour le jaune dans le dernier clm.
3 – Mayo. Maillot jaune au sortir des Pyrénées, il l’aura encore au soir de l’Alpe d’Huez mais ne disposera pas d’une avance suffisante pour empêcher Hamilton et Ullrich de le passer dans le dernier clm.
4 – Armstrong. Ce sera un Tour frustrant pour lui car il sentira qu’il lui manque pas grand chose pour être premier. Souvent 2e ou 3e des grosses étapes, il ne parviendra jamais à émerger comme gagnant et terminera 4e.
5 – Heras. Vainqueur de l’étape du Grand Bornant, son numéro ne sera pas suffisant pour le placer parmi les 3 premiers. Armstrong lui volera la 4e place dans le dernier clm.
6 – Zubeldia. Toujours dans le coup mais l’aide apportée à Mayo pour défendre le maillot jaune au sortir des Pyrénées lui coutera de faire mieux.
7 – Basso. Un Tour à suivre les autres dans les roues, et des progrès en clm l’amèneront à la 7e place.
8 – Mancebo. Des pertes trop importantes dans les clm et des étapes de montagne à suivre les meilleurs lui donneront une belle 8e place à Paris.
9 – Simoni. Jamais vraiment dans le coup, il limitera partout les dégâts.
10 – Menchov. La confirmation de son maillot blanc l’an dernier, mais trop juste en clm et en maturité physique pour espérer mieux cette année.

La course :

Des 21 équipes, on en compte 7 qui joueront le général : US Postal, T-Mobile, Phonak, CSC, Euskaltel-Euskadi, Iles Baléares et Liberty Seguros. Armstrong et son équipe auront donc beaucoup de soutien dans les 10 premiers jours pour rouler derrière des échappées dangereuses, limitant ainsi les gains que voudraient faire certains favoris avant la montagne. C’est pour cette raison que les 10 premiers jours risquent d’être ennuyant, les grands favoris ne pouvant pas espérer grand chose.

On en compte 5 qui joueront les sprints : Fassa Bortolo (Petacchi), Domina Vacanze (Cipollini), FdJeux (Cooke), Lotto-Domo (McEwen) et Ag2R (Kirsipuu et Nazon). Il y aura donc beaucoup de volontaires dans le final des 10 premières étapes pour aller chercher l’échappée matinale, ce qui risque fort de provoquer beaucoup d’arrivées au sprint.

On compte 5 équipes de baroudeurs : Alessio (Backstedt, Ivanov, Baldato), Brioches (Chavanel, Rous, Voeckler), Cofidis (Moncoutié, O’Grady), Crédit Agricole (Halgand, Salmond, Hushovd), Ragt-Semences (Rinero, Seigneur). Pour ces équipes sans grand sprinter, la seule voie de succès est de se glisser dans des coups, de provoquer des échappées, de se montrer à la télé. Elles devraient être les équipes les plus actives en début d’étape.

On compte 4 équipes « mixtes » : Gerolsteiner (sprinter Hondo ou Pollack, baroudeurs Totchning et Zberg), Rabobank (général Leipheimer et Rasmussen, baroudeurs Dekker, Kroon et Boogerd), Quick Step (sprinter Boonen, baroudeurs Rogers, Virenque, Bettini) et Saeco (général Simoni et baroudeurs Celestino et Commesso). Pour ces équipes, on essaiera d’être opportunistes, de sauter sur les occasions qui se présenteront afin de jouer les trouble-fêtes.

Le site web officiel, très bien fait, est ici et comporte un direct. D’autres direct sont disponibles sur CyclingNews ainsi que sur France Télévision. Il est possible de suivre des flash infos sur les radios françaises, notamment France Info.

La couverture télé au Canada :

La meilleure couverture est OLN Canada, notamment en raison de la présence de Phil Liggett et Paul Sherwen. Demain, ca commence à 9h, avec le Preview Show, suivi à 10h du Lance’s Five Battle Won, puis à 11h de la course elle-même. À 19h, ne pas manquer l’épisode 1 des Lance Armstrong Chronicles, une série de 13 épisodes sur la préparation de ce coureur ainsi que de son équipe. Les épisodes 2 à 10 seront diffusés à 11h30 les jours suivants, puis l’épisode 11 (4:30am!!!) et 12 (9:30pm) le 14 juillet et l’épisode 13 à 4:30am le 16 juillet.

RDS a aussi une couverture, tous les jours à 22:30.

Canal Évasion couvrira également les étapes comme l’an dernier.

Le parcours du Tour : fade!

On vous le disait en introduction plus tôt cette semaine, le parcours du Tour cette année nous apparaît bien fade : beaucoup d’étapes de plaine dans les 10 premiers jours, des Pyrénées escamotées puisque se résumant à deux étapes de course de côte, puis un dernier 5 jours plus intéressants, bien que ne comportant qu’une seule réelle étape de montagne, sur la route du Grand Bornand.

Voici les étapes à surveiller :

– prologue : toujours intéressant pour mesurer la condition de chacun, sachant que le vainqueur du Tour se retrouve généralement parmi les… 18 premiers du prologue. Récemment, seul Pantani en 1998 s’était retrouvé, au soir de cette étape particulière, dans les profondeurs du classement. Le prologue est en tout cas l’occasion de bien débuter le Tour, et de marquer un ascendant psychologique important sur les adversaires. McGee est probablement l’homme à batttre, avec les dragsters de chez Gerolsteiner à surveiller.

– Étapes 1 et 2 : ca arrivera au sprint. Misez Petacchi.

– étape 3 : on y retrouve le Mur de Grammont, cher au Tour des Flandres. Mais situé à… 149 kms de l’arrivée, il n’aura aucun impact sur la course. Autre particularité de cette étape, deux secteurs pavés aux kms 146 et 185 que les leaders devront passer non loin de la tête du peloton. Deux moments stressants donc pour eux, mais on peut penser qu’en cas de crevaison, les coureurs attardés pourront rentrer sur les 25 derniers kms avant l’arrivée, à condition de pouvoir avoir de l’aide de leurs équipiers. C’est davantage la chute qui sera redoutée par les favoris, avec le souvenir du passage du Gois en 1999 comme hantise. L’étape arrivera au sprint. Misez Cooke ou McEwen voire Zabel, des coureurs qui ne se feront pas piéger.

– étape 4 : clm par équipe. Misez US Postal, T-Mobile, CSC ou encore Phonak. Avec la nouvelle règle voulant qu’aucune équipe ne puisse perdre plus de 2 minutes 30 secondes, l’étape aura peu d’impact au général.

– étapes 5 et 6 : au sprint. Misez Petacchi ou Cooke. C’est également là que Cipollini et McEwen auront leur chance.

– étapes 7 et 8 : un final un peu plus accidenté pourrait permettre à des baroudeurs de moucher le peloton, bien que si les équipes de sprinters ont mis en route, ce sera difficile encore d’éviter le sprint. Zabel, qui passe bien les bosses, pourrait être avantagé, tout comme Cooke.

– étape 9 : au sprint. Misez Petacchi.

– étapes 10 et 11 : les dirigeants du Tour en font tout un foin, soulignant que les routes du Massif Central sont propices aux échappées et qu’elles sont usantes pour les jambes, à preuve l’épisode du Tour 1995 avec un Jalabert qui avait malmené toute la journée un Indurain et ses Banesto incapables de boucher le trou. L’époque a toutefois changé, les conditions physiques sont plus homogènes et si les arrivées se disputeront en petits comités, il est difficile de prévoir un réel impact sur le classement général. Surtout pas la veille d’aborder les Pyrénées… Des baroudeurs sans ambition pour le général et qui veulent se faire voir, surtout ceux des équipes françaises (on sera le 14 et 15 juillet…), seront à l’attaque.

– étapes 12 et 13 : de la poudre aux yeux ! Ces deux étapes se résument à une course de côte dans les derniers kms, surtout celle se terminant à La Mongie. Le Tourmalet sur cette portion est roulant (Virenque le passait, sur ses beaux jours, sur la plaque), et les écarts se feront uniquement sur les plus faibles. Un seul espoir, c’est que le col d’Aspin inspire un grimpeur ou un favori à partir de loin… Quant à la route vers le Plateau de Beille, les cols franchis plus tôt dans l’étape sont trop roulants pour faire de réels écarts, surtout lorsque les équipiers des équipes T-Mobile, US Postal ou Phonak feront le tempo devant. Ca se jouera donc une fois de plus dans la dernière montée, une montée qui favorise les coureurs puissants. À notre avis, il est certain que certains coureurs perdront le Tour dans les Pyrénées, mais aucun des grands favoris (Mayo, Armstrong, Ullrich, Hamilton) ne le gagnera sur ces étapes. Tout restera à faire au sortir de ce massif montagneux. Quoi qu’il en soit, surveillez les espagnols de chez Euskatel-Euskadi qui joueront sur leurs terres…

– étape 14 : au sprint. Petacchi, s’il est encore là, mais surtout Cooke ou McEwen, voire Zabel.

– étape 15 : en petit comité, un groupe de coureurs complets loin au général se joueront la gagne entre eux, les favoris récupérant en vue de l’étape du lendemain.

– étape 16 : l’Alpe d’Huez clm. Pour le spectacle, ce sera grandiose. Le classement général s’y dessinera plus précisement, même si on imagine mal le vainqueur l’emporter avec plus d’une minute d’avance. La majorité du temps, le maillot jaune à l’Alpe d’Huez remporte le Tour. Cette année, il pourrait bien en être autrement si un pur grimpeur s’y impose et que les rouleurs comme Ullrich y limitent la casse.

– étape 17 : une belle et vraie étape de montagne, même si on regrettera que le toit du Tour, le col de la Madeleine, soit franchi au km 79 sur 205. Le col de la Forclaz, au km 158, est redoutable par les pourcentages qu’on y rencontre et pourrait faire des dégâts, surtout compte tenu de la fatigue de la veille, des 3 semaines de course, de la distance et des deux grands cols du début de l’étape. Cette étape sera donc l’occasion rêvée de tenter quelque chose pour les 2e et 3e du général, afin d’éprouver le maillot jaune. Il est également à prévoir que des baroudeurs loin au général se lancent à l’assault de la montagne pour la victoire d’étape. Misez Virenque, ou Dufaux, ou Simoni, ou un espagnol.

– étape 18 : les petits cols de l’étape (Faucille par exemple) sont trop loin de l’arrivée pour causer un réel problème. Une arrivée en petit comité est à prévoir, voire même une arrivée au sprint.

– étape 19 : la dernière chance pour les rouleurs de se refaire. On ne serait pas surpris que le Tour se joue là, un rouleur comme Ullrich voulant refaire la poignée de secondes concédées sur les grimpeurs comme Mayo dans l’Alpe d’Huez…

– étape 20 : au sprint, comme d’hab !

Bref, l’intérêt de ce Tour se situe dans les 5 derniers jours et il n’est pas impossible qu’un grimpeur en jaune à l’Alpe d’Huez se retrouve dans l’obligation de passer à l’attaque le lendemain pour prendre un maximum de temps aux rouleurs en vue du dernier clm, un peu à la Delgado en 1987. Ce serait vraissemblablement le scénario idéal pour maintenir le suspense jusqu’à la toute fin.

Pencolé, Bessette et Fraser

Les nouvelles qui ont retenues notre attention ce week-end :

1 – il faut absolument lire cette entrevue avec Franck Pencolé, coureur pro chez MBK-Oktos qui vient de décider de raccrocher, à 27 ans, dégouté du milieu. Pencolé porte un regard sur le vélo nous apparaissant très juste, très mesuré, et sans désir de vengeance. Le dégoôt est cependant présent dans son discours. Le constat est accablant : « Si tu ne marches pas assez, tu dégages, on en prendra un autre. On est là pour faire vivre les dirigeants du cyclisme et les nourrir, cêest tout ! Les dirigeants des équipes ont un beau discours à la télé mais derrière ils nêhésitent jamais à te mettre la pression« .

2 – Lyne Bessette a été sacrée championne canadienne sur route dimanche après avoir largement dominé la course, étant devant de bout en bout. Une superbe victoire pour Lyne, qui nous fait réellement plaisir et qui scelle sa participation aux JO d’Athènes en aoôt. Belle performance de Manon Jutras également, qui a surpris sur un parcours aussi exigeant. Geneviève Jeanson, visiblement pas dans un bon jour, a pour sa part terminé très loin, à plus de 20 minutes de la gagnante.

3 – C’est Flash Gordon qui s’est imposé chez les hommes, une autre victoire qui nous fait réellement plaisir puisqu’il s’agit, à notre connaissance, du premier titre de champion canadien chez les pros pour Gordon. Espérons que les sélectionneurs pour Athènes sauront tenir compte de cette belle performance dans leur choix, performance qui survient après un beau Tour de Georgie en mai dernier. Il y a fort à parier que l’équipe canadienne pour la course sur route aux JO sera composée de Fraser, Dionne et Barry.

4 – Championnats nationaux : Mancebo en Espagne (il faudra le surveiller en juillet dans les cols, celui-là!), Dekker (le revenant…) aux Pays-Bas, Kloden en Allemagne (avec la bénédiction d’Ullrich), Moreni en Italie (la surprise!), Voeckler en France (logique, il venait de gagner une étape de la route du sud la semaine dernière), Steels en Belgique (un autre revenant… mais privé de Tour de France), Hammond en Grande-Bretagne (renouvellement de bail) et Hushovd en Norvège (un bien beau champion).

5 – cette semaine sur La Flamme Rouge : spécial Tour de France! Nos pronostics, nos commentaires sur le parcours, nos trouvailles… À commencer par ceci : selon Pierre Foglia (La Presse, édition de samedi dernier), le podium du Tour à Paris sera 1 – Ullrich 2 – Hamilton 3 – Mayo. Il prédit qu’Armstrong ne terminera pas le Tour cette année…. Nous vous ferons part de notre pronostic cette semaine!

Millar avoue !

Bombe aujourd’hui dans le monde du cyclisme : l’Écossais David Millar, tellement sympathique au public et représentant la jeune génération du vélo puisqu’âgé de seulement 27 ans, aurait avoué s’être dopé à l’Eprex (EPO) plus tôt dans sa carrière. Des seringues et des ampoules auraient également été retrouvées à son domicile.

Par ses aveux, Millar s’expose évidemment à de lourdes sanctions pour la suite de sa carrière : licenciement de chez Cofidis, non participation au prochain Tour de France (Leblanc a déjà signifié la sanction), voire suspension pour une longue période.

Rappelons que Millar avait totalement refuté les allégations de son ex-équipier Philippe Gaumont lorsque celui-ci avait fait état d’un dopage généralisé chez Cofidis et, de façon plus générale, dans tout le cyclisme.

La Flamme Rouge n’est pas surprise de constater que Millar se dopait. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce qui est intéressant dans cette affaire, c’est que cela démontre une fois de plus que le dopage dans le milieu professionnel n’est pas l’affaire de « quelques brebis galeuses » comme patrons de l’UCI, du Tour ou Lance Armstrong aiment à le dire. C’est en fait totalement l’inverse : c’est ceux qui ne se dopent pas qui sont les quelques brebis au milieu d’une meute de loups!

On annonce par ailleurs que la pression s’accentue sur Lance Armstrong à la suite de la publication de l’ouvrage L.A. Confidentiel dont La Flamme Rouge fera bientôt une critique.

Quand l’abces crevera-t-il pour de bon ?

L.A. Confidential

Intéressante interview publiée aujourd’hui dans le journal français L’Équipe avec l’ex-coureur Éric Boyer, co-équipier de Greg LeMond lors de sa victoire dans le Tour 1990, à propos du livre L.A. Confidential récemment publié sur Lance Armstrong par deux journalistes, le Français Pierre Ballester et l’Anglais David Walsh, et qui décrit les liaisons dangereuses entretenues par le Texan avec le dopage depuis 1999.

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