Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2006 Page 1 of 2

Les premiers signes…

Ca y est, ca roule en Europe et avec les premières courses, les premiers signes de la condition de chacun.

1 – GP Ouverture : « victoire au sprint de Baden Cooke »:http://www.cyclingnews.com/road.php?id=road/2006/jan06/gpmarseillaise06, un revenant. On se souviendra en effet que Cooke était devenu, en 2003, un sprinter de premier plan, s’adjugeant même le maillot vert sur le Tour de France. Puis après, plus rien. Une panne sèche assez bizarre surtout lorsqu’on se souvient de « l’affaire des écoutes téléphoniques révélées par le journal Le Monde »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=6419&Section=Route.

Quoi qu’il en soit, Cooke semble avoir retrouvé une certaine confiance ce qui, pour un sprinter, est capital. Serait-il à l’aube d’une bonne saison 2006 ? C’est possible mais malheureusement, son équipe Unibet.com ne lui donnera probablement pas accès aux grandes courses du calendrier ProTour…

On retiendra de cette première course sur route la chute en vue de la ligne qui entraina par terre un homme en forme en ce moment, Simon Gerrans. On apprend ce soir qu’il a la clavicule cassée. C’est vraiment dommage de commencer une saison en Europe de la sorte…

Par ailleurs, notons les belles places de Philippe Gilbert, Lars Bak, Laurent Brochard (toujours là!), Karsten Kroon et Bradley McGee. Franck Vandenbroucke termine attardé, tout comme Christophe Moreau, Tom Steels, Sylvain Chavanel et Jaan Kirsipuu. Il faut peut-être s’en inquiéter, le peloton ayant roulé assez groupé durant toute la course, même si la vitesse était élevée.

Le Canadien François Parisien était de la course avec son équipe Tiaa-Cref. Il a terminé à 11 minutes du vainqueur, dans un groupe d’une vingtaine de coureurs. C’est comique, le classement de CyclingNews le considère comme un coureur français!

2 – Au Qatar, Boonen fait le plein de victoires et de VéloDollars… puisqu’il « a signé aujourd’hui sa 2e victoire en 2 jours »:http://www.cyclingnews.com/road.php?id=road/2006/jan06/qatar06/qatar062. Impressionnant, même si le niveau de cette compétition ne ressemble en rien à celui qu’on retrouvera plus tard en Europe. C’est toujours bon pour une équipe de gagner tôt en saison, ca contente les sponsors, ca place les gens en confiance et ca rassure sur la condition physique de l’équipe. Quick Step en 2006? Ca va peut-être faire mal !

3 – « Très intéressante petite interview avec Juan Antonio Flecha »:http://www.velo-club.net/article.php?sid=29933, 3e de Paris-Roubaix l’an dernier et qui a rejoint durant l’inter-saison les néerlandais de Rabobank. Ses objectifs en 2006 ? Le Ronde et Paris-Roubaix, rien de moins!

4 – « Interview avec Andreas Kloden »:http://www.cyclingnews.com/riders/2006/interviews/?id=andreas_kloden_06, qui nous assure vouloir jouer la carte Ullrich en 2006. Ce sera peut-être une erreur…

Boonen déjà devant !

Tom Boonen entreprend en lion sa saison 2006 puisqu’après sa victoire dans une petite course en ligne la semaine dernière, « voilà qu’il remet ca aujourd’hui dans la 1ere étape du Tour du Qatar »:http://www.cyclingnews.com/road.php?id=road/2006/jan06/qatar06/qatar061, une course certes de préparation mais qui témoigne que chez Quick Step, on a bien bossé cet hiver. Boonen a d’ailleurs déclaré être très satisfait du travail de ses équipiers qui l’ont efficacement mené à la ligne. Les automatismes sont là, la victoire aussi et c’est un ascendant psychologique non négligeable sur les adversaires. Zabel et l’équipe Milram semblent pour l’instant assez dépassé par les événements.

Une courte entrevue avec Johan Bruyneel « est disponible ici »:http://www.cyclingnews.com/riders/2006/interviews/?id=johan_bruyneel_jan06. 2006 sera en effet le test pour Discovery en ce sens qu’on pourra probablement voir l’effet du départ d’Armstrong sur l’équipe et ce, même au niveau psychologique.

« Petit reportage sympathique »:http://www.cyclingnews.com/features/?id=2006/csctraining sur le camp d’entrainement des CSC en Italie.

« Selon Eddy Merckx »:http://www.velonews.com/race/int/articles/9435.0.html, ce sera Ullrich qui remportera le Tour de France en 2006. Voilà une opinion qu’on partage, Ullrich ayant semblé passer un hiver studieux. À moins que ce soit les cheveux?

Pour les coureurs provinciaux au Québec, une nouvelle intéressante : « Guy Marcotte, du club cycliste de Sherbrooke, a été nommé vice-président route et piste à la FQSC »:http://www.fqsc.net/06/Nouvelle/0128-1.htm. La Flamme Rouge se félicite de ce choix et félicite M. Marcotte pour sa nomination. Nous sommes convaincus qu’il saura faire un excellent travail, fort de sa vaste expérience du cyclisme au Québec.

Jeanson, Discovery, Phonak, etc.

Pas mal de nouvelles ce soir, certaines accablantes et tristes:

1 – Ce n’est plus qu’une histoire de dopage, ca devient progressivement une histoire d’horreur et c’est inquiétant pour la suite. « Les révélations (il faut écouter les entrevues disponibles à la radio) »:http://www.radio-canada.ca/radio/desautels/25012006/68810.shtml faites aujourd’hui par deux ex-cyclistes de l’équipe RONA, la Française Cathy Marsal et la Québécoise Émilie Roy, concernant les méthodes de travail d’André Aubut, entraineur et directeur sportif de la feu équipe cycliste Rona, ont de quoi surprendre. Si on savait les méthodes du bonhomme quelque peu exigeantes pour les coureurs, on ne soupçonnait tout de même pas ce qui semble être la vérité si on en croit ces deux filles qui ont accepté aujourd’hui de parler. Harcelement psychologique, entrainement jusqu’à l’épuisement physique et mental, certaines coureuses de l’équipe ont subi l’impensable en sport selon ce qui ressort dans ces entrevues. Rappelons au passage que la désaffection de Marsal et Roy de l’équipe Rona s’était faite, dans les deux cas, dans un drôle de contexte qui prend aujourd’hui un tout autre sens.

On est un peu bouche-bée devant l’étendue et la gravité des propos tenus. Il faut probablement attendre que le principal intéressé, M. Aubut, donne sa version des faits avant de prendre position. M. Aubut est apparemment introuvable depuis une semaine… ce qui n’arrange rien bien évidemment.

Bref, les affaires Geneviève Jeanson pourraient prendre une autre tournure dans les prochains jours ou mois. Et si on découvrait que cette cycliste de haut niveau avait été manipulée, détruite psychologiquement par son entraineur pour la placer dans un contexte de fragilité ne lui donnant pas d’autres choix, à un certain moment, de se doper ? Quoi qu’il en soit, c’est une bien triste histoire que tout ca, surtout lorsqu’on considère ici qu’il est question d’une jeune fille qui a vécu tout cela à moins de 24 ans…

2 – « Quelques photos et un reportage du camp d’entrainement de l’équipe Phonak »:http://www.cyclingnews.com/features/?id=2006/phonak_training. Parce que c’est toujours intéressant (si vous aimez le vert tendre marié au jaune!).

3 – « Présentation aujourd’hui de l’équipe Discovery »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2006/disco_team_pres. La première impression est que même si Lance Armstrong était en costard plutôt qu’en tenue de coureur, il n’a rien perdu de son influence sur l’équipe tout comme sur les médias américains. Il a d’ailleurs lui même avoué avoir une « constante interaction sur une base quotidienne » avec l’équipe.

L’effectif de cette formation a assez peu changé durant l’inter-saison. Au départ d’Armstrong, il faut ajouter celui de quelques coureurs de second plan comme le Canadien Hesjedal, parti chez Phonak. En contrepartie, l’équipe accueille peu de nouveaux coureurs et certainement aucun de premier plan. Gussev, Van Goolen et White son les plus connus et pourront renforcer l’équipe sur les courses d’un jour.

En dépit de la retraite d’Armstrong, Discovery demeure une sacré puissance avec notamment les Popovytch, Savoldelli, Azevedo, Hincapie, Danielson et Hammond. On peut jouer à la fois sur les terrains des grands tours comme des classiques, ce qui est intéressant.

Le Tour sera cette année encore la priorité selon Bruyneel, avec le Giro et Paris-Roubaix d’importantes courses également pour l’équipe. Sur le Tour, difficile de dire qui sera le leader. On parle beaucoup de Popovytch mais aussi d’Hincapie depuis sa victoire en montagne l’an dernier. Notre avis est que dans les deux cas, ca sera très limite face à Ivan Basso et Jan Ullrich si ces deux derniers sont en pleine possession de leurs moyens. Une place dans les 5 premiers à Paris ainsi que quelques victoires d’étape seraient selon nous un excellent Tour pour Discovery.

Au Giro, ce sera tout pour Savoldelli. Danielson y participera pour apprendre et ce sera son 2e grand tour après la Vuelta l’an dernier. Une place dans les 10 premiers n’est pas à exclure.

Sur les Classiques, Hincapie, Hammond, Van Heeswick, Devolder, Ekimov (en soutien) et Hoste auront la mission de briller. Beaucoup de pointures donc et Discovery devrait avoir plus de succès en 2006 sur la scène des courses d’un jour que des grands tours selon nous.

Quelle saison 2006 pour Barry ? Il continue de progresser et on lui donne de plus en plus de responsabilités sur les grands tours puisqu’il a prouvé être un excellent équipier sur ces épreuves. En l’absence d’Armstrong, nous pensons qu’une participation au Tour de France n’est pas à exclure pour le Canadien.

Le site officiel de l’équipe « est ici »:http://team.discovery.com/.
Le site de Lance Armstrong « est ici »:http://www.lancearmstrong.com/.

4 – « Présentation également de l’équipe Saunier-Duval »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=photos/2006/news/jan06/saunier_duval_pres/gallery-saunier_duval_pres qui présente l’intérêt d’avoir plusieurs nouveaux coureurs intéressants : Simoni d’abord, mais aussi David Millar qui y signe son grand retour ainsi que le néo-pro canadien Charles Dionne. Gageons que l’intérêt des Québécois pour cette équipe sera grand en 2006 !

Ce qui frappe d’entrée dans cette équipe, c’est son hétérogénéïté voire son multiculturalisme : des Suisses, des Espagnols, des Italiens, des Français, un Brésilien, un Anglais, un Canadien, un Polonais (né à Hamilton au Canada il est vrai puisqu’il s’agit de Peter Mazur…) et un Américain ! Bonjour le casse-tête au niveau de la langue parlée!!! Plus sérieusement, on peut se questionner sur la chimie possible entre ces coureurs d’horizons tellement différents… La partie n’est pas gagnée d’avance selon nous et Dionne aura fort à faire pour réussir son intégration au sein d’une telle équipe.

Chez Saunier-Duval, on compte trois figures d’affiche, toutes taillées pour les grands tours : Simoni, Piepoli et Millar. L’équipe se concentrera donc probablement sur ces courses. Dans les Classiques, il faudra compter sur… sur qui ? Pas évident de trouver au sein de l’effectif de 28 coureurs un homme capable de rivaliser avec les têtes d’affiche des Rabobank, Quick Step, Lotto-Davitamon et Discovery…

Bref, ce ne sera pas facile en 2006 pour Saunier-Duval, ce qui nous fait dire que si c’est déjà très bien que Charles Dionne ait pu rejoindre une équipe ProTour européenne en 2006, ce n’est pas celle avec laquelle il aura le plus de facilité à trouver ses répères. On lui souhaite de rapidement nouer des amitiés avec quelques coureurs qui pourront lui enseigner les ficelles du métier de pro en Europe.

5 – « ll me faut ces lampions! »:http://www.inhabitat.com/entry_1072.php

Pool de cyclisme 2006 : c’est parti !

Grâce à la généreuse aide d’un proche, le pool de cyclisme est de retour cette année pour le bénéfice de nos lecteurs. On vous rappelle que c’est un petit jeu sans prétention organisé uniquement pour s’amuser et partager ensemble notre passion du cyclisme. Et les courses sont souvent plus intéressantes lorsqu’on espère voir bien performer un de nos coureurs!

Le jeu demeure le même que les années précédentes. Vous disposez de 700 points pour constituer votre équipe de 9 coureurs, pas moins (pourquoi 9 ? Parce que les équipes comptent 9 coureurs sur les grands tours pardi!). Aucun « échange » ou « remplacement » n’est permis en cours de saison, même en cas de dopage (c’est aussi ca le cyclisme…). Chaque coureur peut marquer des points sur les courses retenues au calendrier (essentiellement les épreuves ProTour plus quelques autres sélectionnées soit en raison de leur prestige, soit de leur histoire). Évidemment, plus la course est importante, plus le nombre de points en cas de victoire est important (consultez l’onglet « le système de pointage » pour plus de détails).

Les nouveautés en 2006 ? Le calendrier a été légèrement revu, certaines courses ayant été éliminées, d’autres comme le Tour de Pologne, désormais ProTour, ajoutées. On a également revu à la baisse le nombre de points que rapportent une victoire d’étape sur les grands tours. Le coût des coureurs a évidemment été mis à jour complètement pour prendre en compte la saison 2005.

Enfin, les mises à jour en cours de saison seront beaucoup plus fréquentes que l’an dernier, vous permettant de mieux suivre la progression de vos coureurs.

Le fichier du jeu (Excel) est téléchargeable ici : . La date limite pour soumettre votre équipe a été fixée au lundi 6 février prochain, soit 2 jours avant le début de la saison du pool qui débute avec le Tour Meditérannéen.

À tous, bonne chance afin de succéder à Charly Vives, le vainqueur de l’édition 2005 avec un total record de… 1069 points!

Cofidis et Iles Baléares

Demain matin, nous mettrons en ligne l’édition 2006 de notre pool de cyclisme. Avis aux intéressés! Ce soir, nous revenons sur la présentation récente de deux équipes du ProTour, soit Cofidis et Iles Baléares.

*COFIDIS*.

Voilà 10 ans que « l’équipe française Cofidis »:http://www.equipe-cofidis.com/ est dans le peloton professionnel (rappelez-vous, c’est l’équipe qui avait mis sous contrat Lance Armstrong en… 1997!). Après une année 2004 en eaux troubles suite à l’affaire Clain-Millar, l’équipe a quelque peu retrouvé « du crédit » l’an dernier, notamment grâce aux victoires d’O’Grady et de Moncoutié. 30 coureurs composent l’effectif de 2006, un effectif qui s’est assez considérablement renouvellé.

Deux départs d’abord qui sont d’importance : celui d’O’Grady (CSC) et du solide Cedric Vasseur (Quick Step), un coureur selon nous sous-estimé dans le peloton pro.

Deux arrivées sont remarquées, bien qu’elles ne compensent pas vraiment le départ d’O’Grady, un coureur de premier plan : celle d’abord du Belge Rik Verbrugghe qui voudra retrouver son niveau qui lui a permis, il y a quelques années, de briller sur les Ardennaises tout comme dans certains contre-la-montre sur les grands tours. Cofidis, une entreprise de crédit, prend donc un risque important avec Verbrugghe qui n’offre selon nous aucune garantie pour l’instant. L’autre arrivée, c’est celle du Colombia Ivan Parra, le petit frère de Fabio, 3e du Tour 1988 derrière Delgado et Rooks. Il aura évidemment la mission de jouer le général d’un grand tour, du moins d’être présent dans les grandes étapes de montagne.

On remarquera également le recrutement du prometteur américain Tyler Farrar, vainqueur d’une étape du Tour de l’Avenir en 2005, tout comme des fistons Herve Duclos-Lassalle et Nicolas Roche qui devront continuer d’essayer de se faire un prénom dans le monde du cyclisme. Pour le reste, on continue de faire confiance à Chavanel, même s’il peine à confirmer les espoirs placés en lui (certains le présentaient comme le successeur de Jalabert, un poids bien lourd à porter pour ce coureur qui, les années passant, ressemble un peu à Jean-François Bernard à la fin des années 1980 qu’on voyait comme le successeur de… Bernard Hinault). « Moncoutié demeure également un pillier de l’équipe »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9761&Section=Elites1, fort de son image de « M. Propre » du peloton et garantie que chez Cofidis, on lave désormais plus blanc que neige. Enfin, on visera à poursuivre le développement de Bradley Wiggins, probablement le coureur avec le plus de potentiel dans cette équipe.

À ce portrait il faut ajouter la présence depuis l’an dernier d’un directeur sportif qui n’a pas la langue dans sa poche, l’ex-coureur pro Éric Boyer, notamment équipier de Greg LeMond en 1990 chez Z. Boyer fait également partie du plan « renouveau » de chez Cofidis visant à faire oublier les sales histoires de 2004.

Cofidis en 2006 ? Il faut être réaliste selon nous : l’équipe comporte de bons petits coureurs mais aucun lui permettant de rêver à une victoire sur les Classiques ou les grands Tours, sauf surprise bien évidemment. Des victoires d’étape ici et là ainsi que quelques belles places sur les épreuves d’un jour voire la Coupe de France avec Chavanel nous semblent être le maximum qu’ils puissent espérer. « _Le plus important, c’est le comportement_ » déclarait François Migraine (PDG de Cofidis) lors du lancement de l’équipe : il ne faut pas attendre beaucoup plus de cette équipe sur les très grandes épreuves du calendrier.

*Iles Baléares – Caisse d’Épargne*.

« La présentation »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2006/caisse_depargne_team_pres de l’équipe hispano-française « Iles Baléares – Caisse d’Épargne »:http://www.illesbalearsteam.com/ s’est déroulée à Paris puisque la banque française est désormais le sponsor principal de cette formation dont le grand leader est Alejandro Valverde. Rappelons que cette équipe a une grande histoire puisqu’il s’agit de l’équipe Reynolds des années 1980 (Arroyo, Delgado), devenue Banesto (Indurain puis Olano) durant les années 1990. Jose Miguel Echevarri, Eusebio Unzue, Francis Lafargue sont d’ailleurs toujours aussi présents aux commandes de cette équipe. Le sponsor français a cependant très certainement exigé la présence dans l’effectif de coureurs nationaux, si bien qu’on a engagé les Nicolas Portal, Florent Brard (7e de Paris-Roubaix), Eric Berthou et Mathieu Perget.

Mais chez Iles Baléares – Caisse d’Épargne, c’est traditionnellement tout pour le Tour, un héritage des ères Arroyo-Delgado-Indurain. Valverde, mais aussi Karpets, ont la claire responsabilité de jouer le général des grands Tours. Valverde continue sa progression, c’est évident, et nous pensons qu’il n’a pas fini de nous surprendre. Capable de s’imposer aussi bien dans une grande étape de montagne du Tour (Courchevel 2005) devant Armstrong ou au sprint après une course en ligne sur un parcours peu sélectif (Madrid 2005 derrière Boonen), Valverde est assurément le coureur de demain et le joyau de l’Espagne. Karpets a pour sa part connu une saison 2005 en demi-teinte, mais c’était peut-être normal après une saison 2004 assez exceptionnelle.

Deux arrivées sont remarquées parmi cette équipe : celle d’abord d’Oscar Pereiro, transfuge de chez Phonak et qui devrait pouvoir épauler efficacement son leader Valverde sur tous les terrains dans les grands tours. Il aura probablement le champ libre sur la scène des Classiques puisque dans ce registre, l’équipe est assez pauvre. L’autre, c’est celle de Constantino Zaballa, vainqueur de la Clasica San Sebastian 2005, un coureur dont le registre véritable nous échappe un peu.

Un départ notable saute évidemment aux yeux, celui de Mancebo parti en France chez Ag2R. Le calcul est probablement le bon chez Iles Baléares puisqu’on a l’impression que Mancebo a déjà montré ses limites, ce qui n’est pas le cas de Valverde.

Bref, chez Iles Baléares, c’est tout pour les grands tours et l’équipe devrait être assez inexistante sur la scène des courses d’un jour hors d’Espagne. Seul Pereiro et Valverde semblent pouvoir également jouer dans ce registre au sein de cette formation.

Les deux options de Jeanson…

On imagine à peine l’enfer que vit actuellement voire depuis quelques mois Geneviève Jeanson qui, en plus de devoir faire face à la musique sur les plans sportifs et juridiques, est entrainée dans un tourbillon médiatique assurément très difficile à gérer lorsqu’on n’a que 24 ans. D’autres cyclistes, plus agés et également pris dans le même tourbillon des affaires de dopage, ont déjà craqué dans le passé, le cas le plus tragique étant bien évidemment celui de Marco Pantani. Aussi, il convient selon nous de faire très attention de ne pas accabler Jeanson de trop. C’est une regrettable situation pour elle d’abord, pour le cyclisme et le sport en général ensuite, mais il convient de se rappeler que des affaires regrettables avec des conséquences autrement plus lourdes pour une société, il y en a dans toutes les sphères d’activité de la vie humaine.

Deux options s’offrent selon nous aujourd’hui à Jeanson pour se sortir de cet enfer, options qui dépendent d’une seule chose à savoir si en son âme et conscience, elle s’est dopée ou non.

*Option 1* : elle continue de nier toutes les accusations puisqu’elle ne s’est effectivement jamais dopée. C’est évidemment l’option la plus difficile pour elle puisque lui incombera la tâche de présenter aux instances, déjà échaudées et méfiantes en raison de toutes les affaires de dopage dans le monde du cyclisme depuis une dizaine d’années, une défense crédible non seulement pour le contrôle positif à l’EPO lors du dernier Tour de Toona, mais aussi pour les autres affaires pour lesquelles elle aura forcément des questions. Si elle ne s’est effectivement jamais dopée, la seule solution est de prouver, résultats médicaux à l’appui, les anomalies de son organisme par rapport à la moyenne chez l’être humain. Elle devra, pour ce faire, accepter de dévoiler ses résultats médicaux des dernières années. Et le filon à exploiter selon nous est celui de l’affaire de la Flèche Wallonne 2004, seule affaire qui demeure innexpliquée à ce jour. Comment en effet est-il possible qu’un échantillon A révèle un taux d’hématocrite dépassant la norme alors que l’échantillon B, pourtant prélevé dans les minutes qui suivent on suppose, a révélé le contraire ? On ne connaît certes pas tous les détails du comment s’est déroulé le contrôle mais cette piste pourrait permettre à Jeanson de prouver que des anomalies sont possibles.

L’épée de Damoclès qui accompagne cette option est évidemment l’affaire Duquette, toujours pas terminée et qui pourrait miner sa défense si la couronne présente effectivement des preuves irréfutables que le Dr. Duquette lui a administré de l’EPO.

Quels résultats cette option pourrait-elle donner ? C’est en fait très incertain. Si Jeanson montre toute sa bonne foi et son honnêteté à ne rien cacher de ses résultats médicaux devant les instances et qu’elle parvient, grâce à l’affaire de la Flèche Wallonne, à instaurer un doute chez ceux qui devront trancher son cas quant à la « normalité » de son organisme, la réhabilitation totale et le rétablissement complet de son honneur sont évidemment ce qu’elle pourrait gagner. Avec le droit de recourir, de relancer sa carrière si elle en avait envie. Dans le cas contraire, sa crédibilité auprès du public pourrait être encore davantage minée.

*Option 2* : elle passe aux aveux puisqu’elle s’est effectivement dopée. Dans ce cas de figure, c’est selon nous la délivrance chez cette athlète d’un poids énorme et donc le chemin de la sérénité, de la paix avec elle-même d’abord. Ceux qui l’ont fait (Virenque, Dufaux, Moreau, Zulle, Millar plus récemment) ont tous pu mettre leur faute derrière eux et relancer leur carrière par après, libérés d’un poids énorme et bénéficiant d’une légitime deuxième chance après avoir « payé » leur erreur. Millar revient cette année dans le peloton professionnel et c’est à bras ouvert qu’on l’accueille de nouveau. Ses aveux lui ont permis de ne rien perdre de sa crédibilité et de son capital sympathie auprès du public qui voit probablement en lui un homme capable d’assumer les conséquences de ses actes sans se cacher ni mentir. Et tout le monde a le droit à une deuxième chance.

Quels résultats peut-elle espérer de ses aveux ? Faute avouée à demi-pardonnée dit-on. En montrant sa bonne foi pour faire évoluer la lutte contre le dopage dans le cyclisme et sous l’hypothèse qu’elle réussirait à convaincre, au moyen d’une crédibilité retrouvée, que l’affaire de la Flèche Wallonne était vraiment un oubli, la Fédération américaine ne pourrait-elle pas elle-aussi faire un acte de bonne foi en réduisant la peine de Jeanson à celle d’une première offense, soit 2 ans de suspension comme c’est le cas pour Tyler Hamilton ? De retour à 26 ans à la compétition, la carrière de Jeanson serait loin d’être terminée et elle pourrait être de retour la tête haute. Le capital sympathie des Québécois à son égard serait encore très grand, nous en sommes convaincus.

Aussi, c’est le meilleur conseil qu’on puisse lui donner aujourd’hui: passer aux aveux si, en son âme et conscience, elle s’est effectivement dopée comme tendent à le prouver les affaires d’Hamilton et du Tour de Toona. Ce serait la meilleure chose qui pourrait lui arriver, tout comme au cyclisme en général.

Jeanson : quel dommage…

On apprend la nouvelle ce matin sans l’avoir vu venir : « la championne québécoise Geneviève Jeanson met fin à sa carrière »:http://www2.canoe.com/sports/nouvelles/archives/2006/01/20060119-054005.html après avoir été suspendue à vie par l’Association Cycliste Américaine. Pourquoi américaine ? Parce que Jeanson détient une licence américaine d’une part et, d’autre part, elle a été piquée positive à l’EPO suite au prologue du dernier Tour de Toona en juillet dernier en Pennsylvanie. Et ca, on l’ignorait jusqu’ici.

Quelle déception ! Quel gâchis ! Et bien malheureusement, voilà une nouvelle qui nous donne en quelque sorte raison. Rappelez-vous en effet tous les articles que nous avons publié sur les affaires Jeanson depuis le lancement de ce site fin août 2003 ainsi que du débat interminable que nous avions eu avec un certain M. Perrault qui ne voulait rien croire quant à l’usage possible de produits dopants par Mme Jeanson… Comprenez-nous bien : on en retire aucune gloire aujourd’hui, triste de voir une fois de plus l’image du cyclisme ternie et la fin de la carrière d’une authentique championne. Car si l’usage de produits dopants semble aujourd’hui ne plus faire aucun doute, cet élément aussi ne fait aucun doute: c’était une championne.

Même si elle prend sa retraite et dit « ne plus rien vouloir savoir du monde du cyclisme », Jeanson semble toutefois vouloir entreprendre un combat pour laver son honneur. Un combat très difficile, le même que Tyler Hamilton, le même que Roberto Heras et tant d’autres… Et sur ce terrain, « ce sera une bataille scientifique et juridique »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/1jan/P19.html bien plus que sportive.

Évidemment, la question demeure aujourd’hui: s’est-elle réellement dopée? « Elle s’en défend évidemment »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/1jan/P19B.html, affirmant même qu’elle aurait un organisme « spécial » qui rendrait de faux-positifs lors des tests. Ce n’est pas totalement impossible mais nous croyons fermement que c’est hautement improbable. Et l’erreur capitale de Jeanson aura été de toujours cacher ses paramètres physiologiques que tout le monde lui réclame depuis l’affaire d’Hamilton. Si elle possède réellement un organisme différent de celui du commun des mortels, c’est le cas depuis sa naissance. Dès ses débuts en compétition, elle a été régulièrement suivie médicalement voire testée. Si elle possedait un taux d’hématocrite naturellement élevée, voire autre chose de spécial, les médecins le sauraient d’une part et il n’y a d’autre part aucune honte à rendre publiques ces informations…

Bien malheureusement, l’accumulation des affaires depuis 2003 est accablante pour la cycliste de Lachine. Rappelons ici « les principaux événements »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/1jan/P19C.html:

1 – *octobre 2003* : Jeanson est interdite de départ pour la course sur route des Championnats du monde à Hamilton en raison d’un taux d’hématocrite dépassant la limite autorisée. L’explication de la principale intéressée tournera beaucoup, à l’époque, autour de l’usage d’une tente hypoxique.

2 – *quelques mois plus tard*, on apprend l’affaire Duquette, cet orthopédiste de Montréal qui aurait administré de l’EPO à Jeanson plus tôt dans sa carrière (si tôt qu’en 2001). Après avoir avoué (sous pression apparemment), Duquette tentera de retirer ses aveux, ce que le Collège des médecins lui interdira. L’affaire est toujours en cours et la couronne a souvent affirmé détenir des preuves « irréfutables » que le Dr. Duquette a bel et bien administré de l’EPO à la cycliste. Autrement dit, un autre cauchemar pas encore terminé pour Jeanson.

3 – *avril 2004*, Flèche Wallonne en 2004. Le scénario d’Hamilton se répète: elle est testée le matin de la course, probablement parce qu’elle figure sur la « liste noire » de l’UCI. La bombe éclate dans un premier temps : test positif pour l’échantillon A, c’est à dire un taux d’hématocrite trop élevé une fois de plus. Curieusement, l’échantillon B infirmera le premier résultat. Jeanson est finalement autorisée à prendre le départ de l’épreuve. Déstabilisée par cette affaire, et on la comprend, elle fait une course moyenne. Manque de chance, son dossard est tiré au sort avec 6 autres filles pour un test anti-dopage après la course. Son équipe ne la prévient pas (on critiquera copieusement par après son encadrement pour ne pas l’avoir prévenue) et elle omet (volontairement?) de se présenter au contrôle. L’Association Cycliste Américaine, la fédération ou elle s’est réfugiée après avoir refusé de fournir à l’ACC et à la FQSC des documents médicaux qu’ils exigaient pour lui délivrer sa licence, lui sert un avertissement qui rendra tout offense ultérieure bien plus grave.

4 – *janvier 2006* : l’Association Cycliste Américaine rend son verdict suite à l’affaire du Tour de Toona : suspension à vie en raison d’un test positif de dépistage de l’EPO. Elle annonce la fin de sa carrière dans la foulée.

Tous ces événements constituent tant d’éléments n’allant malheureusement que dans une direction, celle qu’elle a bel et bien fait usage d’EPO au cours de sa carrière. Les tests sont là, les verdicts aussi tout comme une lourde accumulation des affaires. Son clan avance qu’il est impossible de tester négatif à l’EPO une soixantaine d’heures après avoir tester positif comme ce fut le cas au Tour de Toona. Nous répondons qu’il suffit de bien moins de temps pour cela: on se dilue rapidement le sang au moyen d’un soluté de sodium en intraveineux dans le bus, le volume sanguin augmente et on est prêt pour le contrôle. Probablement en usage tous les jours dans le cyclisme professionnel…

Bref, encore une fois, on laisse dans cette affaire beaucoup d’illusions car cette histoire touche le cyclisme d’ici, un cyclisme près de nous. Jusqu’ici, les affaires de dopage sanguin étaient concentrées en Europe au sein du peloton des top-professionnels qui nous apparaissent toujours un peu comme des extra-terrestres, des êtres humains loin de nous. Plus maintenant. Avec cette histoire, c’est le doute qui s’installe quant aux performances des cyclistes élites qu’on voit pédaler sur le Mt Royal, au Green Mountain Stage Race voire au GP de Charlevoix… Notre élite cycliste du Québec, à laquelle appartenait Jeanson, n’est désormais plus totalement au-dessus de tout soupçon… et on peut croire qu’ils ont du moins accès à des produits dopants sophistiqués s’ils le veulent.

Quelques mots à Geneviève, en terminant.

Geneviève, on y a cru. On y a cru tellement. Dès les premiers instants ou nous t’avons vu: c’était lors d’un championnat provincial au Mont Orford que tu as survolée chez les juniors il nous semble. Peu de gens étaient présents, encore moins sur le parcours. Mais on y était avec mon frère, venus à vélo depuis Sherbrooke, et on t’a encouragé à chacun de tes passages, découvrant ton nom et ta grâce.

On y a cru lors des Mondiaux de Verone, en 1999. Double championne du monde! On y a cru encore plus lorsque tu confirmais quelques mois plus tard à la Flèche Wallonne. Une grande victoire, acquise en haut du Mur de Huy, au terme d’une montée sèche. Tu en as fait ta spécialité, comme en atteste tes victoires sur le Mt Royal.

On y était d’ailleurs aussi, sur le Mt Royal, en mai 2003. Et on n’avait d’yeux et de voix que pour toi et Lyne.

Le Québec avait trouvé une grande championne cycliste, capable de remporter le Tour féminin, le Giro et les grandes Classiques. Les passionnés de cyclisme allaient vivre de belles années et l’effet Jeanson serait positif pour le développement du cyclisme sur route au Québec.

Puis il y a eu Hamilton. L’espoir d’Hamilton pour une grande victoire. Le clm d’abord, ou nous t’avons regardé plein d’admiration t’échauffer à quelques pas de nous. Jamais n’aurions-nous osé aller te parler, respectant chaque seconde de ta préparation finale et trop content de pouvoir ainsi t’approcher. Tu étais parmi l’élite mondiale. Tu étais l’élite mondiale.

Et, deux jours plus tard, cette suspension. Ta descente aux enfer. Notre descente en enfer. Comme lors de l’affaire Festina. Comme pour notre cher Pantani. Pourquoi diable tous les grimpeurs connaissent-ils le même sort nom de Dieu ?

Et depuis, toutes ces histoires qui nous ont tant fait douter. Alors nous nous sommes posés des questions. Des tonnes de questions. Certaines sont aujourd’hui encore sans réponse et nous vivons mal avec ces interrogations toujours présentes. Le doute ronge. Nous croyons avoir répondu à beaucoup d’autres, fort de nos lectures approfondies sur le cyclisme et son fléau, ce putain de dopage présent partout. Nous sommes aujourd’hui moins naifs, et donc plus fort dans nos convictions. Aussi, permets-nous aujourd’hui de rester campés sur notre position mais en te disant ceci: on espère de tout coeur que tu parviendras à laver ton honneur en démontrant hors de tout doute que tu ne t’es jamais dopée, si tel est le cas. Le plus sincèrement du monde Geneviève, on te souhaite bonne chance dans cette nouvelle course.

L’actualité cycliste…

1 – « victoire du jeune Simon Gerrans (Ag2R) dans la première étape du Tour Down Under »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060118_113408Dev.html. Aucune surprise ici puisqu’on sait que ce coureur appartient au renouveau du cyclisme australien qui ne cesse de surprendre dans sa capacité de révéler de jeunes espoirs bourrés de talent. Si Gerrans possède l’équipe pour le protéger durant les prochains jours, rien n’est cependant acquis puisque le champion défendant, l’Espagnol Sanchez, a terminé 2e et McEwen 3e! McEwen avait d’ailleurs remporté l’étape « prologue » au sprint, une étape qui curieusement ne comptait pas pour le classement général.

Pour la petite histoire, rappelons que Gerrans est le coureur qui a privé le Québécois Dominique Perras d’une belle victoire en 2005. C’était au Herald Sun Tour en octobre dernier.

Ca tombe à pic, « voici une longue entrevue avec Vincent Lavenu, directeur sportif de l’équipe Ag2R »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9740, une équipe qui compte en ses rangs Mancebo et Moreau et qui possède désormais une licence ProTour, ne l’oublions pas.

2 – pour les amateurs des vélos canadiens Cervélo dont le siège social est à Toronto, « voici une critique du Soloist utilisé par l’équipe CSC »:http://www.cyclingnews.com/tech.php?id=tech/2006/reviews/cervelo_soloist_carbon. Les points forts: un aérodynamisme bien travaillé, une finition honnête et surtout un rapport qualité-prix excellent. Les points faibles: une peinture quelconque et un cadre d’aspect massif (notamment autour du tube de direction).

3 – pour rester autour de l’équipe CSC, « voici quelques photos de leur camp d’entrainement en Italie »:http://www.cyclingnews.com/photos.php?id=photos/2006/jan06/csc_training/gallery-csc_training.

4 – « en voici d’autres du camp des Liquigas »:http://www.cyclingnews.com/photos.php?id=photos/2006/jan06/liquigas_training/gallery-liquigas_training.

5 – « les ambitions d’Oscar Freire pour la saison 2006 »:http://www.procycling.com/news.aspx?ID=1843, un coureur impressionnant mais trop souvent victimes de blessures à répétition au dos.

Team Gerolsteiner

« L’édition 2006 »:http://www.cyclingnews.com/results/2006/teams2006/GST.shtml de l’équipe allemande « Gerolsteiner »:http://www.gerolsteiner.de/index.php?flash=1 a été présentée hier à Gerolstein. Peu de changements au sein de cette formation qui a prouvé en 2005 être capable de rivaliser à part entière avec l’autre équipe allemande T-Mobile. Rappelons que Gerolsteiner et son leader américain Leipheimer avait en effet infligé une lourde défaite aux T-Mobile et Ullrich sur… le Tour d’Allemagne l’an dernier.

25 coureurs composent l’effectif en 2006. Quatre coureurs sont partis (dont un en disgrâce, Hondo, contrôlé positif au Tour de Murcie l’an dernier) et quatre sont arrivés, mais aucun changements majeurs. Chez Gerolsteiner, on continue de faire confiance à Leipheimer et Totschnig pour les courses à étape et à Rebellin sur les Classiques. Ils ont tous un an de plus bien évidemment et il faudra voir si l’expérience en plus leur permettra de combler les effets de l’âge qui augmente. Leipheimer sait qu’il a cette année un bon coup à jouer sur le Tour de France qui sera assez ouvert au départ. Il a fait des progrès notables l’an dernier et il sera assurément un outsider du Tour cette année.

Rebellin est pour sa part très constant, ce qui est pratique pour un sponsor puisqu’il est assuré de bons résultats sur les courses d’un jour. L’Italien, dont le pendant néerlandais est Boogerd, vieillit cependant et cette saison représente l’une des dernières pour augmenter son palmarès.

L’énigme est Sven Montgomery. Réussira-t-il à enfin confirmer en 2006 les espoirs placés en lui du temps qu’il était chez Fassa Bortolo?

Il faudra par ailleurs surveiller les progrès des jeunes Wegmann et Fothen qui ont montré dans le passé de belles aptitudes. Mais hormis ces coureurs, on semble peu enclin à préparer l’avenir chez Gerolsteiner. Aucun jeune de tout premier plan ne se retrouve dans l’effectif, peut-être parce que le sponsor sait qu’il ne fera pas encore de nombreuses saisons au sein du ProTour. Il y avait d’ailleurs eu des rumeurs du retrait de Gerolsteiner du cyclisme durant l’inter-saison, rumeurs démenties par la suite.

Le vélo 2006 des Gerolsteiner « est ici »:http://www.bromleybike.co.uk/ishop/399/shopscr2702.html, le Specialized S-Works Tarmac.

Jakob’s Creek Tour Down Under

La saison 2006 de cyclisme débute en quelque sorte demain avec le départ de la 8e édition du Tour Down Under, en Australie. Signe de la mondialisation du cyclisme ? Peut-être. L’Australie, en tout cas, est devenue en peu de temps le berceau d’excellents coureurs cyclistes à la fois sur route et sur piste. Et c’est notamment grâce à certains entraineurs québécois jugés ici pas assez compétents pour entraîner les espoirs canadiens!

Mais revenons à la course. Le Tour Down Under, c’est en 2006 « cinq étapes pour 735 kms de course »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/jan06/tdu06/?id=default. Autrement dit, une excellente mise en jambes en prévision de la saison en Europe pour ceux qui… sont déjà capables de supporter le rythme de la compétition. Les autres, qui en sont encore au travail foncier, auront préféré rester à la maison pour accumuler les kms en prévision de leur rentrée programmée pas mal plus tard.

Environ 120 coureurs sont au départ, répartis en « 12 équipes »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/jan06/tdu06/?id=startlist dont 7 appartenant au ProTour (Lotto-Davitamon, Liquigas, Ag2R, Crédit Agricole, Milram, Bouygues et Liberty Seguros). Si les grands noms du cyclisme ne sont pas présents en Australie, préférant remettre leur début de saison en mars, certains coureurs de premier plan en Europe se disputeront tout de même la victoire avec les Australiens, toujours très motivés chez eux. Luis Leon Sanchez, le vainqueur sortant, sera évidemment à surveiller chez Liberty. Credit Agricole jouera la carte Hushovd et Botcharov probablement. Chez Liquigas, on verra ce que peut faire Paolini en ce moment, et chez Bouygues les Sébastien Chavanel et Sylvain Calzati seront probablement protégés. Ces coureurs auront toutefois fort à faire pour contenir les envies des Australiens, notamment McEwen, Evans, Gerrans, Davis, Van Hout sans oublier le récent vainqueur du championnat national, l’inconnu jusqu’ici William Walker.

Au palmarès:

*2005* : Luis-Leon Sanchez (ESP, Liberty Seguros-Würth)
*2004* : Patrick Jonker (AUS, UniSa)
*2003* : Mikel Astarloza (ESP, Ag2r Prévoyance)
*2002* : Michael Rogers (AUS, Mapei-Quick Step Espoirs)
*2001* : Stuart O’Grady (AUS, Crédit Agricole)
*2000* : Gilles Maignan (FRA, Ag2r Prévoyance)
*1999* : Stuart O’Grady (AUS, Crédit Agricole)

T-Mobile 2006

« L’équipe allemande T-Mobile »:http://www.t-mobile-team.com/cms/tmoteam/en/templateId=renderInternalPage/id=9114.html a été « présentée aujourd’hui à Majorque »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2006/tmob_team_pres, camp de base actuel de leur préparation hivernale. Rappelons que « T-Mobile »:http://www.t-mobile.de/ est présent dans le cyclisme depuis fort longtemps puisque Bjarne Riis remportait le Tour de France en 1996 au sein de cette équipe (Ullrich avait alors terminé 2e à sa première participation).

T-Mobile, c’est d’abord et avant tout Jan Ullrich. Toujours fidèle à cette équipe sauf en 2003 alors qu’il était chez Bianchi après avoir été licencié de l’équipe allemande pour contrôle positif durant l’inter-saison (Ullrich avait consommé un stupéfiant lors d’une soirée en boîte), le champion sait que 2006 est l’année ou jamais pour une seconde victoire sur le Tour et « c’est le but avoué de l’équipe »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9722. En l’absence de Lance Armstrong (bien qu’on ne soit sûr de rien…), l’occasion est en effet parfaite pour un nouveau sacre et Ullrich semble vouloir mettre tout son sérieux dans l’aventure. Il est d’ailleurs apparu plus mince qu’à l’ordinaire à ce temps-ci de l’année samedi.

Ullrich pourra compter sur une excellente formation pour l’épauler dans sa tâche. Kloden, 2e du Tour en 2004, sera évidemment de la partie et pourrait même représenter une menace pour Der Kaiser s’il retrouvait sa condition d’il y a deux ans. Pour le reste, Ullrich pourra de nouveau compter sur les grimpeurs Guerini et Sevilla de même que sur les excellents équipiers Kessler, Honchar, Ivanov et Klier. Il a également reçu durant l’inter-saison les renforts de Mazzoleni, Kirchen, Bernucci, Sinkewitcz et Rogers, tous des coureurs de premier plan pouvant être efficaces à la fois sur les grands tours dans un rôle d’équipier que sur les courses d’un jour. C’est d’ailleurs dans ce registre que l’équipe a, selon nous, pris du gallon pour 2006. Pensez un peu à la puissance de frappe collective que représentent les Wesemann, Nardello, Mazzoleni, Kirchen, Ivanov et Klier. Ce n’est certes pas aussi impressionnant que chez Rabobank ou Quick Step mais la formation aura de quoi nourrir des ambitions sur les Classiques du mois d’avril en se positionnant un peu en outsiders. De quoi en tout cas faire presque oublier les départs de Zabel et de Vinokourov partis surtout pour être leaders à part entière dans d’autres formations (Milram pour Zabel, Lyberty Seguros pour Vino).

Notons enfin que le mythique directeur sportif belge Walter Godefroot, adversaire que redoutait tant Merckx à l’époque (années 1970) sur les Classiques, a pris sa retraite. Il a été remplacé par l’ex-coureur de l’Est Olaf Ludwig. Le départ de Godefroot a permis la ré-intégration officielle de Rudy Pavenage, l’entraineur attitré d’Ullrich depuis des lustres. Quel sera l’impact de ce changement à la tête de la formation ? Réponse fin juillet!

On soulignera en terminant que T-Mobile a également lancé son équipe féminine européenne (T-Mobile sponsorisait une équipe féminine l’an dernier, mais cette équipe était américaine) au sein de laquelle fait partie la Québécoise Lyne Bessette, qui était présente à Majorque pour le lancement. Une bien bonne nouvelle pour le cyclisme québécois et pour Lyne bien sûr puisqu’elle s’offre enfin une formation qui lui permettra de prendre le départ des plus grandes courses et ainsi d’éventuellement se forger un palmarès à la hauteur de son talent. Si Bessette a déjà couru en Europe (elle a notamment remporté le Tour de l’Aude), elle ne pourra rien prendre pour acquis en 2006 et il sera intéressant de suivre ses résultats tout le long de la saison. Chose certaine, il semble qu’elle entreprendra l’année du bon pied, sortant d’une campagne de cyclo-cross impressionnante qui garantit forcément une excellente condition physique.

Quick-Step Innergetic

« L’équipe belge Quick-Step Innergetic »:http://www.qsi-cycling.com/ était « présentée au public »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2006/quickstep_team_pres il y a quelques jours. Retour sur une véritable armada pour les Classiques.

Rappelons d’abord que l’équipe Quick Step est en quelque sorte la suite de la puissante Mapei de la seconde moitié des années 1990, Patrick Lefevere étant toujours le manager général. « Quick Step »:http://www.quick-step.com/ est une compagnie de planchers et « Innergetic »:http://www.innergetic.com/ une compagnie fabriquant notamment des matelas, membre du groupe Latexco déjà co-sponsor de l’équipe Mapei à l’époque.

L’équipe a connu beaucoup de mouvements durant l’intersaison après avoir connu de nombreux succès en 2005, notamment des victoires sur le Ronde, Paris-Roubaix et les Mondiaux (Boonen) ainsi que sur le Championnat de Zurich et le Tour de Lombardie (Bettini). 11 coureurs ont ainsi quitté l’équipe, dont certains noms importants du peloton comme Michael Rogers (double champion du monde du clm qui a rejoint T-Mobile), Rik Verbrugghe (Cofidis), Luca Paolini (Liquigas) ou encore Patrick Sinkewitz (T-Mobile). Quick Step a donc dû être actif sur le marché et a réussi à attirer 13 coureurs, portant son effectif total à 29 cyclistes. Parmi les arrivées, on remarquera notamment celles de Matteo Tosatto, ancien lieutenant d’Alessandro Petacchi chez Fassa Bortolo, qui sera responsable d’amener les sprints pour Boonen. L’Espagnol Juan Manuel Garate, deux fois 5e du Tour d’Italie, verra à renforcer la présence de l’équipe au sommet du classement général des grands tours, une lacune qui perdure depuis fort longtemps dans cette équipe qui possède une forte culture belge qui valorise avant tout les Classiques. Quick Step accueille aussi en 2006 les vétérans Cedric Vasseur et Serge Baguet qui pourront être très utiles à Boonen et Bettini sur les Flandriennes davantage que sur les Ardennaises. On accueille enfin les prometteurs Francesco Chichi, champion du monde des moins de 23 ans en 2002 à Zolder et Kevin Van Impe, le fils de vous savez qui.

L’équipe continuera par ailleurs à faire confiance à Boonen et Bettini, ses deux grands leaders. Pour Boonen, les Flandriennes et la conquête d’un premier maillot vert sur le Tour sont les objectifs avoués, ce qui ne sera pas une mince affaire tant il aura la pancarte dans le dos. Pour Bettini, l’objectif est de gagner une grande classique dans la saison. On comptera aussi sur les Pozzatto, Hulsmans et Nuyens pour être présents dans le final des grandes Classiques et éventuellement en gagner une si les circonstances sont favorables, un peu comme l’avait fait Servais Knaven sur Paris-Roubaix il y a quelques années.

La grande faiblesse de l’équipe est évidemment les grandes courses par étape ou aucun coureur n’apparaît aujourd’hui capable de simplement entrer dans le top-10, si ce n’est la recrue espagnole Garate (on s’est défait de Pecharroman, jugé décevant au cours des 2 dernières années).

Bref, la scène des classiques devrait être intéressante cette année avec le choc Rabobank-Lotto-Quick Step, les Discovery et quelques autres équipes pouvant venir brouiller les cartes.

Quelques photos supplémentaires de la présentation de l’équipe « sont disponibles ici »:http://www.velo-club.net/article?sid=29612.

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