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Mois : août 2004 Page 2 of 3

C’est Tyler Hamilton !

Grosse surprise aujourd’hui dans le clm des JO puisque le favori, Jan Ullrich, n’est « que » 7e, à 1 minute 30 de l’Américain Hamilton, nouveau champion olympique du clm! Si on savait que Tyler pouvait bien rouler, on s’imaginait mal qu’Ullrich ne soit pas en mesure de devancer Ekimov, Jullich, Rogers, Rich et Vinokourov. Que se passe-t-il pour Jan ? La condition l’a tout simplement peut-être abandonné, car rappelons-nous qu’il remportait le Tour de Suisse en juin dernier. Ca fait long au sommet… Aujourd’hui, les temps intermédiaires montrent qu’Ullrich n’a jamais été dans le coup, n’a jamais pu se mettre dans le bon rythme.

Pour Hamilton, c’est une petite surprise puisqu’on pensait que la coupure observée suite à sa chute au Tour lui serait plus préjudiciable que cela. Voilà qui démontre que sur un clm, la fraicheur physique est encore importante. Ekimov 2e à 18 secondes, voilà une surprise plus importante et qui montre que ce coureur est toujours, à 38 ans (!!!), un homme des grandes occasions. Jullich complète le podium, ca fait plaisir et c’est logique après sa belle saison 2004.

Le Canadien Wolhberg termine 18e, à près de 3 minutes du vainqueur. Il devance entre autre Van Petegem, Bodrogi et Honchar, prouvant que sa performance est à la hauteur. Mission remplie.

Chez les femmes, pas de surprise : Van Moorsel s’impose par 24 secondes sur Demet-Barry, la conjointe du coureur canadien Michael Barry (US Postal). Lyne Bessette termine quant à elle 16e, à 2 minutes 12. Considérant le plateau, c’est une belle performance là également.

Quelques nouvelles d’intérêt

1 – le clm des JO sera disputé demain sur un parcours de 48 kms, très roulant. L’archi-favori est bien évidemment Jan Ullrich, toujours très puissant sur de telles distances. Une victoire pourrait lui offrir la rédemption suite à un Tour de France jugé décevant par plusieurs et suite à ses « échecs » sur la HEW Classic et sur l’épreuve de dimanche dernier. On annonce même qu’il tirera un 58×11 comme braquet!!! Aie.

Parmi ses adversaires les plus dangereux, on note Michael Rich, Michael Rogers, Serguei Honchar, Laszlo Bodrogi, Igor Gonzalez de Galdeano, Fabian Cancellara, Tyler Hamilton et l’éternel Viatcheslav Ekimov, champion olympique en titre du clm. Pour Rich, Bodrogi et Cancellara, la distance devrait être trop longue pour qu’ils puissent gagner. Honchar pourrait surprendre de même façon qu’au Giro en mai dernier. Galdeano a montré des performances inégales depuis 2 ans, mais on ne peut le compter out. La coupure observée par Hamilton pour soigner son dos risque de le mettre un peu juste demain. Enfin, Ekimov a semblé, cette année, quelque peu rattrapé par l’âge, finalement. Si les trois premiers sont encore accessibles dans un bon jour, on doute beaucoup pour la première marche du podium. Reste Rogers, mais il a moins travaillé cet exercice ces dernières années afin de devenir un routier complet.

C’est Wohlberg qui roulera pour le Canada. On ne l’attend pas parmi les 10 premiers.

2- chez les femmes, la distance à parcourir est de 24km, soit un seul tour de circuit. L’archi-favorite, Van Moorsel, se sera-t-elle suffisamment remise de sa chute dimanche dernier ? C’est à voir.

Le Canada compte pour sa part sur Lyne Bessette, elle aussi impliquée dans la chute dimanche. Espérons qu’elle aura retrouvé la pleine possession de ses moyens demain. Allez Lyne!

3 – le célèbre « Trittico Lombardo » vient de s’amorcer en Italie avec les Tre Valli Varesine disputée aujourd’hui. C’est l’Allemand Fabian Wegmann qui s’est imposé, devançant Di Luca, excusez un peu. Ce dernier ne doit plus en dormir d’avoir raté pareille occasion. Derrière, signalons la belle 4e place de Simeoni, qui semble donc être sorti du Tour en bonne condition et qui ne semble pas trop affecté par ses histoires avec Armstrong. Certains coureurs peu vus jusqu’ici préparent tranquillement leur fin de saison : Salvoldelli, Casagrande, Frigo, Evans…

Le Trittico se poursuit demain avec la Coppa Agostoni puis se conclut après-demain avec la Coppa Bernocchi.

4 – Iban Mayo out de la Vuelta. Il aurait contracté, quelque part entre le Dauphiné et le Tour, une mononucléose, ce qui expliquerait sa contre-performance en juillet. Ce genre de maladie n’est jamais évidente à gérer, la guerison étant longue et souvent difficile à mesurer efficacement. On lui souhaite toutefois prompt rétablissement!

5 – « Flash Gordon », le Canadien Gordon Fraser originaire d’Ottawa, s’est fait offrir par Giant un cadre TCR aux couleurs du Canada en hommage à son titre de champion canadien acquis en juin dernier à Kamloops. Mouais, pourquoi pas, si tu aimes Gord! Parce que nous, bien honnêtement… (on parle de la couleur, pas du cadre!).

6 – il a peu été question sur ce site de l’UCI Pro Tour. Nous gardons ce sujet pour l’automne, et il y aura bien des choses à dire! Ceci étant, les équipes professionnelles voulant adhérer à ce nouveau circuit avaient jusqu’au 15 aoôt pour se porter candidates. L’équipe Fassa Bortolo, d’abord annoncée out en raison de l’opposition de son directeur sportif Ferreti à ce cirque, s’est finalement portée candidate. Ferreti aura probablement subi d’importantes pressions, notamment de son sponsor…

7 – Cyclismag nous propose un intéressant article sur Thomas Dekker, ce jeune coureur (19 ans) hollandais annoncé comme un futur grand du cyclisme. L’occasion de découvrir un peu plus les champions de demain…

Dominique Perras en entrevue !

Perras8aout160H280.jpgÀ une dizaine de jours de son premier anniversaire, La Flamme Rouge a pensé vous offrir quelques petites surprises au cours des deux prochaines semaines, question de souligner l’événement qui aura lieu officiellement le 27 aoôt prochain. Question aussi de vous faire plaisir autant que de nous faire plaisir.

Nous entamons aujourd’hui cette série de surprises par une entrevue avec Dominique Perras (Ofoto Sports), récent vainqueur de la Classique Louis Garneau et un des deux seuls coureurs professionnels masculins au Québec (l’autre est Charles Dionne). Grand seigneur, Dominique a en effet gentiment accepté de répondre à nos questions et nous lui exprimons ici toute notre gratitude. Et allez, avons-le franchement, La Flamme Rouge est un fan de Dominique plus que de n’importe quel autre coureur québécois puisque ce coureur talentueux conjugue générosité dans l’effort et simplicité en dehors du vélo, deux grandes qualités selon nous.

LFRDominique, as-tu fait une préparation spécifique pour Mlt-Québec, sachant que la longueur de cette course est « exceptionnelle » ?

DP – Ce n’est pas tant une longueur exceptionnelle pour moi dans la mesure où ces dernières années j’ai assez souvent fait des courses de cette distance: ne serait-ce que les Championnats du monde d’Hamilton, ou encore les classiques européennes (les classique italiennes tel que Coppa Placci ou Tre Valle Varesine par exemple) ou encore lors des longues étapes dans des courses par étapes importantes (souvent au delà de 230km par exemple). Bref cette distance ne m’effrayait pas.

Pour ce qui est de ma préparation, j’ai participé, deux semaines avant, au Tour de Toona où j’avais une bonne forme mais ou j’ai perdu 10 minutes à cause d’une chute. Et le jeudi précédant la course, j’ai fait une sortie de 6h30, soit 240km , dont les 80 premiers km avec un ami, puis seul 2h et enfin les 2 dernières heures derrière moto avec mon « pilote » du club de Contrecoeur Jacques Barriault. Je crois que cette sortie entre autre fut payante côté vitesse.

LFRLêabsence de lêéquipe Volkswagen – Trek, une équipe qui peut contrôler le peloton, a-t-elle influencé ta course ?

DP – C’est clair que dans les épreuves locales et provinciales sans difficulté, leur surnombre important les rendent difficilement battables. Néanmoins, très peu d’entre eux sont habitués aux courses de plus de 150 km, mis à part peut-être Alexandre Lavallée. Bien sôr, on ne pourra jamais présumer ce qui serait arrivé si untel ou untel avait pris le départ. Les absents ont toujours tort, dit-on!

LFRAvais-tu un « plan de match », une stratégie établie avant le départ ou tu as plutôt agi « à lêinstinct » ?

DP – Cela peut paraître paradoxal, mais la facilité de cette course la rend très difficile à gagner. Il n’y a pas vraiment d’endroits ou l’on sait que la course va se jouer, ou encore ou l’on peut revenir sur une échappée si on a manqué un coup (une longue bosse par exemple). Et puis, je ne peux pas compter sur mon sprint qui est assez mauvais! Même la dernière côte, qui est certes raide, mais trop courte, n’est pas nécéssairement assez longue pour faire la différence si les coureurs n’ont pas fait d’efforts probants avant. Et puis, au risque d’être prétentieux, j’étais pas mal marqué ce qui fait que c’était encore plus difficile de me détacher (impossible pour moi d’attendre pour le sprint!).

Pour avoir fait assez de Québec-Montréal, je savais que le bon coup pouvait partir n’importe quand. Comme j’étais seul, je me suis dit que j’étais mieux de trop couvrir de coups et d’être un peu fatigué que de la jouer de façon patiente et risquer de manquer un coup. Je suis donc parti avec un groupe de 12 coureurs avec 80km à faire, puis avec Rover puis seul jusqu’à Neuville ou un groupe de 15 coureurs m’a rejoint. De là, j’ai ré-attaqué avec 4 autres coureurs et après plusieurs accélérations, j’ai réussi à me départir de ces derniers avec 4km à faire. Bref, j’y ai été à l’usure plutôt qu’à l’économie, dans les circonstances d’une course « facile » (150 coureurs dans le peleton à Neuville!). Cette stratégie m’apparaissait comme la seule option. Comme le dit souvent Eric Wohlberg avant les courses « Hit them with old school fury! »

LFRTu as rejoint lêéquipe américaine Ofoto en cours de saison. Comment têy sens-tu ?

DP – Dans les circonstances de l’inter-saison l’an dernier (mon équipe qui s’est dissoute), je suis très content d’avoir trouvé une équipe aux États-Unis. Il y a une très bonne ambiance au sein de l’équipe, les coureurs ont une super attitude de guerrier. J’apprécie de plus le fait que je puisse revenir au Québec fréquemment. Néanmoins, c’est un peu un renouveau pour moi après quelques années en Europe, et parfois difficile de me rendre aux plus petites courses avec peu de soutien (parfois sans soigneur ou mécano), mais je savais dès le début dans quoi je m’embarquais et donc dans l’ensemble je suis très content.

LFRVerra-t-on Dominique Perras sous les mêmes couleurs en 2005 ? Dans une précédente entrevue, tu nous disais songer à la retraite…

DP – Il est fort probable que je demeure au sein de la même équipe même si bien sôr je suis ouvert à toute proposition ! Mais dans tous les cas je crois bien poursuivre l’an prochain. J’ai encore une bonne motivation, et physiquement, je progresse encore.

LFRTu as fait une belle saison 2004 : beaucoup de places parmi les 20 premiers dans des courses à étape américaines, premier Canadien au GP de Beauce, retiens-tu un moment fort ?

DP – C’est drôle parce que ma saison 2004 est assez différente de la précédente: en 2003, j’ai eu de très durs moments mais j’ai savouré 2 belles victoires à mon avis, soit le titre canadien et une étape au Sun Tour. Cette année, je suis beaucoup plus constant, mais sans grande victoire UCI. Je n’arrive donc pas à trouver une seule journée déterminante: j’ai eu de bonnes journées à Sea Otter, en Georgie, au Tour du Connecticut, dans les premières étapes du GP de Beauce, etc. mais je n’en trouve aucune qui domine. Je peux peut-être dire la 2e étape du GP de Beauce où je me sentais très bien et j’étais de l’échappée décisive qui est partie dans la côte de Beauceville. Selon moi, ma 9e place ce jour là ne me fait pas tout à fait justice par rapport à la qualité de mes jambes à ce moment.

Enfin, je trouve une satisfaction dans cette victoire sur la Classique Louis Garneau!

LFRCourir contre Armstrong au Tour de Georgie et terminer 17e du général, comment était-ce ? Tu as notamment brillament fait lors des CLM, un domaine qui nêest pourtant pas ta spécialité.

DP – J’ai eu la chance ces dernières années, chez Post Swiss Team, Phonak et Flanders-IteamNova de courir assez souvent dans des pelotons autant, voire encore plus relevés, ainsi qu’avec les stars. Bref, je ne souffre plus d’intimidation.

Maintenant, aux États-Unis, c’était vraiment LA (pas de jeux de mots avec ces deux lettres!!!) course cette saison, et pour moi ma rentrée avec ma nouvelle équipe Ofoto. Après un camp d’entrainement avec mon copain Mathieu Toulouse au sein du groupe Centrifuge en Virginie – sur un terrain similaire à la Georgie – et une période sans course depuis près de deux mois (depuis la Malaisie), je me suis surpris. Probablement à cause de mon état de fraîcheur mais aussi bénéficiant de mes entrainements spécifiques. Trop souvent ces dernières années ai-je en effet dô courir à gauche et à droite plutôt que de m’entraîner de façon spécifique.

Pour le CLM, oui, j’en étais bien satisfait. C’était un parcours de 31km valloné avec une côte, et malgré le fait que j’ai fait un tout-droit dans un virage en descente, j’y ai terminé parmi les 20 premiers à moins de 3 minutes d’Armstrong.

Mon plus gros regret reste celui de n’avoir eu qu’une 25 à l’arrière lors de l’arrivée à Brasstown Bald Mountain alors que des coureurs comme Horner et Armstrong avaient des 29. J’étais encore avec eux à 3km de la ligne alors que l’on était moins de 10, mais j’ai explosé complètement dans les dernières portions abruptes. Sans cela, je crois que j’aurais pu terminer dans les 10 premiers au général.

LFRUn mot sur ce qui sêest passé à Kamloops ? Tu y défendais ton titre de champion canadien, et tu as dô abandonner la course. Peux-tu nous dire comment ca sêest passé pour toi cette journée-là ?

DP – Hmmm. J’y allais pour défendre mon titre, pour gagner ou à tout le moins faire un podium pour m’assurer une sélection pour les JO d’Athènes. La course fut initialement très négative entre les prétendants à une sélection olympique, laissant le feu vert à un paquet d’autres coureurs: une dizaine de coureurs ont donc pris le large. Puis, vers la mi-course dans la descente, un groupe de trois coureurs, Wohlberg, Fraser et Tuft, ont réussi à partir et à rejoindre la dizaine de coureurs déjà devant. Derrière, nous nous sommes enterrés plutot que de collaborer et quand leur avance devint insurmontable, je ne voyais simplement pas de but à terminer si loin. Finir 7e ou 8e de cette course ne m’aurait rien apporté. Enfin, je dois aussi préciser que je ne connaissais pas ma meilleure journée. Avoir été très fort il m’aurait peut-être été possible de réduire l’écart en une montée. De plus, tous ces à-coups inutiles dans le peleton m’ont affecté alors que les échappées avait à ce sujet beau jeu: ils pouvaient monter au rythme et rouler vite sur le plat. Bref, je n’ai que moi à blâmer, je prend mes responsabilités, j’ai manqué le bon coup et ma course était terminée (et mes chances d’aller aux JO fort amoindries).

En vous rappelant que le palmarès de Dominique est disponible ici sur le site de notre confrère de Véloptimum, La Flamme Rouge vous invite en terminant à ne jamais hésiter d’encourager ce champion lors des courses!

Et tout-à-fait personnellement, merci Dominique!

Van Moorsel : carton rouge!

Victoire de l’Australienne Carrigan – c’est une surprise – aujourd’hui dans la course sur route des femmes à Athènes. Arndt termine 2e et Slyusareva – une autre surprise – complète le podium. Derrière, Cooke est 5e, Melchers 6e, Sommariba 7e, Armstrong 8e, Pucinskaite 9e, Longo 10e et Palmer-Komar 11e, une belle brochette de championnes prouvant que ca a roulé dur durant l’épreuve.

On retiendra aussi la très belle course des Canadiennes aujourd’hui, avec trois filles très actives. On pourra peut-être penser que l’entraîneur Van Den Eynde les a envoyé au charbon un peu tôt dans la course, mais sur ce genre d’épreuve, la chance sourit souvent aux plus entreprenants. Quoi qu’il en soit, on aura remarqué une belle cohésion d’ensemble, avec des Canadiennes – Jutras, Bessette et Palmer-Komar – à tour de rôle devant, en échappée.

OLY21s.jpgPour Bessette, la chance lui a manqué puisque peu de temps après avoir été reprise par le peloton, et alors qu’elle figurait aux avant-postes afin de couvrir les contre-attaques possibles puisque Palmer-Komar était devant, elle a chuté sur une grosse connerie de Van Moorsel. Cette dernière, 2e du peloton, a en effet accroché la roue arrière de Sommariba alors qu’elle regardait derrière, créant une chute qui fut fatale pour Lyne, la contraignant à l’abandon un peu plus tard. C’est vraiment pas de chance, et c’est surtout une grosse connerie de la Néerlandaise qui devrait savoir, à son niveau, qu’on ne se retourne jamais dans un peloton sans mettre une main sur le dos d’un(e) cycliste à proximité, ceci pour justement s’assurer qu’on roulera droit et à vitesse constante. L’expérience récente de Van Moorsel – surtout de la piste – pourrait-elle lui avoir fait perdre les réflexes d’une routière?

Souhaitons que Lyne se remette au plus vite de cette chute (sans blessure grave, apparemment) pour nous offrir une belle performance au clm mercredi.

Revoilà le “grillon” italien!

« Il grillo » Paolo Bettini s’est imposé aujourd’hui dans la course sur route des JO d’Athènes face à un surprenant Portugais, Sergio Paulinho, qui a peut-être mieux supporté la chaleur que les autres. Car il a fait très chaud (37 degrés!) sous un soleil de plomb, ce qui a condamné beaucoup de coureurs dans le final, aux prises avec des crampes ou carrément une déshydratation.

Le film de la course

Très rapidement après le départ, le Suédois Backstedt (vainqueur cette année de Paris-Roubaix) lançait la bagarre, alors qu’une chute condamnait le champion du monde Astarloa derrière. La journée commençait mal pour les Espagnols, pourtant parmi les favoris! Backstedt était rejoint plus tard par Virenque, qui a toujours du mal à se retenir dans les grandes occasions, et le Hongrois Bodrogi. Le peloton, vigilant, revenait toutefois à mi-course grâce à une équipe allemande très active.

Une deuxième offensive était alors déclenchée, avec 6 hommes aux avant-postes : Elmiger, Cox, Power, U. Etxebarria, Moreni et McEwen. Ce n’était pas bien méchant, et on en parlait plus à peine 2 tours plus tard. Le Français Voeckler se portait alors à l’attaque, prouvant du fait même son tempérament d’attaquant. Il allait rapidement s’incliner devant la meute qui contenait encore presque tous les favoris.

Beaucoup de coureurs pointèrent alors leur nez à la fenêtre, notamment Ullrich, Hincapie, Hamilton, Vinokourov, Valverde, Arvesen, Popovytch, Van Petegem, sans toutefois se dégager, le peloton, fort d’environ 90 coureurs, étant encore bien trop important. La chaleur commençait cependant à faire des dégâts derrière, comdamnant notamment Oscar Freire, Levi Leipheimer, Andreas Kloden, et d’autres.

Comprenant qu’après une telle course d’usure et une telle flopée d’attaques, et voyant que le peloton tirait de la langue, Bettini pris l’initiative à 2 tours de la fin, emmenant avec lui le surprenant Portugais. La cassure, immédiate, a prouvé qu’il avait bien lu la course, c’est-à-dire qu’il avait attendu le bon moment sans être trop près de l’arrivée, élément qui aurait encouragé à la chasse les équipes disposant de sprinters. Bien joué Paolo, et 20 kilomètres plus loin il n’avait aucun mal à déborder son rival lusitanien pour décrocher, et ca fait plaisir, une bien belle victoire.

Derrière, Merckx jouait la 3e place (et son salaire l’an prochain, étant en renégociation de contrat…) par une échappée solitaire menée à bien. Ullrich, Hincapie, Hamilton, Vinokourov demeuraient pour leur part coincés derrière dans le peloton, alors que Valverde scellait la mauvaise journée des Espagnols, étant décroché tout comme Van Petegem et Dekker.

Au palmarès olympique, Bettini succède donc à l’Allemand Jan Ullrich, fatigué en fin de course après s’être maintenu aux avant-postes pendant longtemps, et au Suisse Pascal Richard, médaillé d’or en 1996 à Atlanta. Bettini est donc le premier Italien vainqueur de la course sur route des JO depuis Fabio Casartelli (Barcelone 1992), tragiquement décédé pendant le Tour de France 1995.

La course sur route ne fut cependant pas un succès populaire, un manque évident de spectateurs étant flagrant sur les bords de la route. La chaleur, conjuguée par l’étroitesse de la route, en a surement découragé plusieurs.

Michael Barry fut le meilleur Canadien avec une 32e place, terminant dans le 1er peloton de chasse qui est rentré pour la 4e place. Fraser et Wohlberg n’ont pas terminé l’épreuve. Il s’agit d’un indice de plus nous laissant croire que les distances des courses en Amérique du Nord ne sont pas suffisantes pour préparer adéquatement nos coureurs aux épreuves internationales. Seul Barry, qui court régulièrement en Europe, a pu résister aux 240 kms que comportait la course. Alors, est-ce une déception, les Canadiens ? Non, pas vraiment, car les connaisseurs savaient que ce serait difficile; le résultat est logique, chacun étant à sa place dans ce contexte. À posteriori, le parcours, plus difficile qu’il n’y paraissait, aurait probablement mieux convenu aux qualités d’un Charles Dionne ou d’un Dominique Perras qu’à celles de Fraser ou Wohlberg.

Quant à la couverture de Radio-Canada, elle fut fidèle à ce qu’on prévoyait: médiocre.

Assez moyen

Voici le nouveau maillot de l’équipe canadienne qui sera porté par nos représentants lors des épreuves de cyclisme à Athènes.

On ne peut pas dire qu’on le trouve spécialement réussi, mais il s’agit là d’une opinion tout-à-fait personnelle et évidemment discutable. Le maillot nous semble un peu mieux que le précédent, mais le cuissard, avec ses vagues de couleurs, nous apparaît franchement peu attirant.

C’est le fabriquant Louis Garneau qui a toujours le contrat avec l’équipe nationale et l’ACC, donc qui est responsable du nouveau design.

Vos commentaires sont les bienvenus! Reste à savoir si les intéressés pourront s’en procurer, la vente grand public de ces maillots n’étant pas, comme ailleurs dans d’autres pays, une habitude ici au Canada.

Course sur route aux JO d’Athènes: le mode d’emploi

JoW130H185.jpgSamedi sera disputée la course sur route des JO d’Athènes chez les hommes; le lendemain, ce sera le tour des femmes. Ce qu’on doit savoir à propos de la course des hommes:

1 – circuit de 13,2 km à parcourir 18 fois, pour un total de 239 kms, une distance légèrement inférieure à celle généralement retrouvée lors des grandes Classiques et des Championnats du monde.

2 – parcours comportant une bosse majeure, soit une montée d’environ 2 km sur la montagne du Lycabet, au coeur d’Athènes. Toutefois, cette bosse ne présente pas une dénivellée suffisante pour créer de problèmes à 95% du peloton international, même si son pied comporte un passage entre 8 et 10%. Le parcours peut donc favoriser beaucoup de coureurs et comme c’est souvent le cas dans ces courses, l’avantage sera à ceux qui oseront prendre des initiatives…

Deux éléments viendront toutefois durcir la course : la chaleur, extrème à Athènes, ainsi que la pollution (merci à C’est Raoul pour son lien).

3 – les JO ouvrent avec le cyclisme parce qu’il a été considéré que la télédiffusion de l’épreuve sur route permettrait aux millions de spectateurs de découvrir des vues aériennes (prises des hélicos) d’Athènes, surtout du sommet du Lycabet. Une sorte de « visite générale » de la ville en ouverture des JO, en quelque sorte!

4 – l’intérêt de cette course réside dans sa stratégie. Il s’agit en effet de la seule course, avec les Championnats du monde, à se courir sous drapeaux nationaux, et non sous les maillots réguliers des sponsors. Cet élément entraîne toujours chez les pros des stratégies un peu biaisées, certains coureurs appartenant pourtant à des pays différents refusant de chasser derrière des échappées en raison de leur allégance de sponsors (même équipe le reste de l’année). C’est ainsi qu’on a vu, en 2000, une excellente collaboration entre Kloden, Ullrich (tous deux Allemands) et Vinokourov (Kazakhstan), tous 3 échappés: ils étaient tous chez Telekom!

La stratégie – spéciale on vient de le dire – lors des JO sera même différente de celle des Mondiaux en ce sens que le nombre de coureurs par équipe est bien moindre : maximum de 5. Lors des Mondiaux, les pays dominants peuvent aligner une dizaine de coureurs, leur permettant plus facilement de contrôler un peloton, chose que les Italiens avaient bien faits l’an dernier à Hamilton, malheureusement sans succès. Samedi, à 5 coureurs par pays, ce ne sera pas suffisant pour « tenir la meute » et des alliances circonstancielles seront probablement plus fréquentes qu’aux Championnats du monde, les coureurs de tel pays pouvant demander à tel autre (dépendemment des appartenances à une équipe de marque) une aide pour mener une chasse par exemple.

La stratégie sera donc différente, et on pourrait voir des comportements à priori innexplicables. Des échanges d’enveloppes une fois la course terminée prendront surement place!

5 – bien malin qui peut prédire le vainqueur. L’équipe espagnole possède 3 très beaux atouts en Valverde, Astarloa et Freire, redoutables chasseurs de courses d’un jour et coureurs qui savent prendre des initiatives. L’équipe d’Espagne est donc une des favorites samedi. Les Italiens compteront sur Bettini qui possède une équipe entièrement à son service, ce qui pourrait constituer un avantage sur les Espagnols qui protègeront 3 coureurs. L’équipe d’Allemagne est également forte, avec Ullrich et Zabel en point de mire, sans oublier un Kloden retrouvé. Ullrich aura probablement carte blanche dans la course, et Zabel deviendra la priorité en cas d’arrivée au sprint.

Les Belges compteront sur Van Petegem et Merckx, deux excellents baroudeurs qui tenteront de se glisser dans les coups. Les Hollandais joueront les cartes Dekker et Boogerd, scénario classique. Les Français alignent Brochard, redoutable dans un de ses (rares) bons jours, Moreau, Virenque (pas assez pentu pour lui), Chavanel et Voeckler. Ces deux derniers pourraient surprendre.

Parmi les autres outsiders, on note Popovytch, Hincapie, O’Grady, Totschnig, Rasmussen, Voigt, Julich et Vinokourov. Les Américains, privés d’Armstrong qui se consacre – dit-on – à ses enfants, ont donc un bon coup à jouer également.

Les Canadiens comptent quant à eux sur Gord Fraser, Michael Barry et Eric Wohlberg. Fraser est de loin celui qui a les meilleures chances, en espérant une arrivée au sprint. Barry devra quant à lui tenter de partir dans les échappées. Chose certaine, les Canadiens ont de meilleures chances à Athènes qu’aux Mondiaux, le différentiel de puissance d’équipe étant moindre dans le rapport 3 contre 5 coureurs de la même équipe maximum.

La liste des engagés est disponible ici.

6 – couverture médiatique : on a du mal à comprendre comment les télévisions canadiennes couvriront l’événement. Si on se fie aux couvertures de Sydney, le reportage sur le cyclisme sera probablement entaché d’interruptions pour couvrir les événements dans d’autres sports. C’est dommage, car il s’agit souvent, pour les autres sports, de qualifications.

Le site officiel des JO d’Athènes est ici.

Les nouvelles d’intérêt

À quelques jours de la course sur route des JO d’Athènes qui sera vraissemblablement une loterie et pour laquelle beaucoup trop de coureurs nourrissent des ambitions, quelques nouvelles qui ont retenues notre attention:

1 – Valverde 2e mondial au classement UCI! N’oublions pas que ce coureur a 23 ans. Ses victoires dans 3 étapes et au général du Tour de Burgos l’ont catapulté à cette position. Bon grimpeur, bon rouleur et bon sprinter, nous pensons que Valverde est le favori no1 de la course sur route samedi à Athènes. Et assurément un grand champion en devenir, au même titre que Popovytch et Cunego.

2 – Bruylands suspendu 48 mois, dont 18 ferme, pour contrôle positif à l’EPO en avril dernier. Rappelons que ce coureur avait terminé au début de ce mois 3e du Tour des Flandres. Après les cas de Millar et de Camenzind, voilà donc une autre tête importante qui roule. Devant le renforcement récent des contrôles et des méthodes de détection, arriverions-nous enfin à des tests plus fiables et surtout plus complets? Ajoutons que l’hormone de croissance et le THG seront détectés pour la première fois lors des JO d’Athènes, et que l’UCI a finalement ratifié la chartre anti-dopage proposée par l’AMA récemment. Des pas dans la bonne direction…

3 – Fort d’un excellent Tour de France (merci Voeckler), l’équipe Brioches-La Boulangère de Bernaudeau a trouvé un repreneur en la compagnie téléphonique Bouygues Telecom, un concurrent européen de Deutsche Telekom. Compagnie riche, voilà une nouvelle qui doit faire plaisir à Bernaudeau et surtout qui aide le cyclisme français. Bernaudeau n’a cependant pas su retenir les Chavanel qui joindront l’équipe Cofidis l’an prochain (une marge de manoeuvre dans le paiement des salaires ayant été dégagée par le licenciement de Millar…).

Camenzind : sortie par la petite porte

On voudrait parler d’autre chose, mais c’est encore ça qui revient à l’avant-plan: l’ex-champion du monde (1998) Oskar Camenzind a échoué un contrôle anti-dopage inopiné fait chez lui en Suisse il y a quelques jours, et a annoncé hier en conférence de presse qu’il mettait un terme à sa carrière. Entretemps, son équipe Phonak l’avait déjà congédié. Il est fort probable que Camenzind « préparait » ainsi, par de petites « cures » de santé, ses JO, ayant été retenu dans l’équipe nationale suisse.

Voilà une sortie par la petite porte de ce coureur qui, hier en conférence de presse, n’a pas cherché à présenter les arguments classiques de défense en pareille situation. Non, Camenzind a simplement annoncé, à 32 ans, qu’il se retirait, point à la ligne. C’est le seul point à son honneur selon nous : la sobriété du geste.

La Flamme Rouge ne déplorera pas la perte de ce coureur surprenant, aux performances inégales. Intouchable à certains moments de sa carrière, d’autres fois à la ramasse complète, on s’expliquait mal sa condition physique très inconstante. Dans ce contexte, son récent contrôle positif apporte un certain nombre de réponses.

Il conserve toutefois avec lui un palmarès peut-être maigre, mais constitué que de belles victoires : première grande victoire au Championnat de Suisse 1997, il remportait le titre de champion du monde à Valkenbourg en 1998, déposant 4 autres coureurs (Armstrong, Boogerd, Van Petegem et un Bartoli au sommet de son art) dans le final, excusez un peu. Il remportait, deux semaines plus tard, le Tour de Lombardie, la « condition » étant encore bonne…

Frappé par le fameux syndrôme du maillot irisé, il passait à travers sa saison 1999, faisant un bien piètre champion du monde. Il se retrouvait un peu en 2000, gagnant le Tour de Suisse. Le chant du cygne est venu en 2001, alors qu’il remportait sa dernière grande victoire en avril sur la Doyenne (L-B-L). Depuis (alors que les contrôles s’étaient renforcés suite aux descentes du Giro 2001 dans lesquelles il avait été pris), il n’avait rien fait de bon…

Allez, salut Oskar, et on ne s’ennuiera pas !

Perras remporte la Classique Louis-Garneau

Dominique Perras a remporté hier la 56e édition de la Classique Louis Garneau, anciennement appelé Québec-Montréal, la plus vieille et la plus longue course cycliste en Amérique du Nord. Sa première édition avait en effet eu lieu en 1931 et ses 260 kms représente toujours un défi de taille, même pour les meilleurs coureurs. Pour l’élite du cyclisme québécois, il faut remporter cette course puisqu’elle fait directement entrer le coureur dans l’histoire – modeste peut-être mais combien intéressante – du cyclisme québécois.

Champion canadien en 2003 sur le difficile parcours d’Hamilton, Perras, de l’équipe américaine Ofoto, inscrit donc son nom au palmarès de l’épreuve après une deuxième place en 2002. On est ravi de cette victoire de Dominique, un excellent coureur qui la méritait amplement. Dominique est parti en échappée dans un petit groupe avec environ 80 kms à faire dans la course. Le peloton, décidé de ne pas faire de cadeau, roulait derrière à pleine vapeur (entre 55 et 60km/h) pour revenir. Voyant la jonction imminente, Perras repartait de plus belle, emportant avec lui Mathieu Toulouse qu’il déposait dans le mur à 15% situé à 4 km de l’arrivée. Victoire de la plus belle façon donc pour Perras puisqu’en solitaire!

Au passage, Perras établissait un nouveau record pour l’épreuve puisque son temps, de 4h58minutes, est 2 minutes de mieux que Peter Mazur (champion du monde junior du clm en 2000) en 2002. Le peloton bénéficiait d’un léger vent de dos, vent qui était, sur les derniers 80 kms de la course, du côté droit, ne manquant pas de créer une belle bordure à gauche de la route!

Terminons en mentionnant bien humblement que La Flamme Rouge était de la course, et a terminé dans le 1er peloton, à environ 2 minutes de Perras. On doit d’ailleurs à ce dernier une fière chandelle puisqu’on s’est retrouvé, à environ 90 kms de l’arrivée, dans la pampa après être descendu aux voitures ravitailler. Le peloton ayant soudainement accéléré (dans une zone de ravito, c’est discutable côté fair-play…), nous éprouvions alors bien du mal à ré-intégrer le peloton, 150m devant, malgré notre vitesse de 55 km/h. C’est alors que Perras, juste derrière nous, nous a dit de prendre sa roue, qu’on allait remonter. Petit coup d’accélérateur, 60-62 km/h pendant une minute (et l’agonie qui accompagnait cette vitesse pour moi!) et c’était fait. Impressionnant! L’effort fut sans conséquence pour Dominique qui attaquait 10 bornes plus loin, mais dommageable pour moi puisque les premiers points de crampes apparurent presqu’aussitôt!

Les résultats de la course sont à suivre bientôt. Nous profitons de l’occasion pour remercier publiquement l’organisateur Louis Garneau d’avoir repris cette course en main, et d’en faire un aussi bel événement. Parce que cette Classique est un concentré – unique en Amérique du Nord – de l’essence même du cyclisme par sa distance, sa géographie (ville à ville) et son parcours historique (le Chemin du Roy). Trop souvent chez nous en effet le cyclisme est-il réduit à des critériums cadrant davantage avec le sport-spectacle qu’avec ce qu’il est fondamentalement. Pour La Flamme Rouge en tout cas, on puise, en s’alignant au départ d’une telle course, une motivation énorme d’enfin pouvoir en découdre sur une véritable grande course qui implique autre chose qu’une séance de musculation sur 60 bornes!

Quoi qu’il en soit, 200 coureurs étaient au départ hier matin, un succès énorme pour tout le cyclisme québécois. Des photos du départ sont disponibles ici, sur le site Veloptimum de notre confrère Guy Maguire qui nous a fait le plaisir de venir nous saluer hier matin dans l’aire de départ.

Classica San Sebastian

Répétition générale avant la course sur route des JO la semaine prochaine, la 24e édition de la Classica San Sebastian sera courue demain sur un parcours difficile et long de 227 kms. Au menu, les ascensions des cols de Orio (1,5 km avec un pourcentage moyen de 4,7%), de Garate (3 km, 7,3 %), d’Azkarate (5 km, 6,5 %), d’Udana (8 km, 3,6 %), de Jaizkibel (8 km, 5,7 %) et de Gurutze (2,8 km, 5 %). D’habitude, c’est dans le Jaizkibel que la course se décide, les bons descendeurs pouvant cependant se refaire dans la descente technique juste après la montée s’ils basculent pas trop loin de la tête.

Les favoris : Valverde (fort de son succès sur le Tour de Burgos), Bettini (vainqueur sortant), Astarloa, Freire (à domicile), Ullrich, Rebellin.

Les outsiders : Merckx, Di Luca, Basso, Dekker, Scarponi, Casagrande, Totschnig, Karpets, Mercado.

Sera intéressant à surveiller : Cunego.

Les absents : Armstrong, Mayo, Hamilton.

Pour la petite histoire, la Classica fut la première course professionnelle de Lance Armstrong, en 1992 (quelques jours après les JO de Barcelone). Il termina dernier, sous un déluge, se promettant cependant de revenir gagner. Ce qu’il fit en 1995.

Millar : l’addition est salée

La fédération britannique de cyclisme a rendu avant-hier sa décision concernant le cas de David Millar. Rappelons que Millar était passé aux aveux peu avant le Tour de France et que selon les normes UCI, des aveux sont passibles des mêmes sanctions d’un test positif.

Millar écope donc de :

– 2 ans de suspension (retour à la compétition prévu le 6 aoôt 2006)
– d’une amende de 1300 euros
– d’une disqualification à la Vuelta 2001
– d’une disqualification au Dauphiné 2003
– d’une disqualification de son titre de champion du monde du clm acquis à Hamilton l’an dernier

On juge l’addition très salée et on regrettera le traitement qu’on a offert à David Millar. La suspension nous apparaît particulièrement lourde, même si Millar, âgé de 27 ans, pourrait prétendre encore réaliser de belles choses dans le cyclisme dans deux ans, soit à 29 ans. Connaissant l’individu, il y a fort à parier qu’il annoncera sa retraite sportive tout simplement et se consacrera à autre chose, possiblement l’éducation des jeunes athlètes à propos du dopage.

Selon nous, il serait grand temps que les instances dirigeantes du cyclisme fasse la distinction entre contrôles positifs et aveux. Car si le dopage devrait être sévèrement puni (plus qu’il ne l’est actuellement), le passage aux aveux devrait être encouragé, notamment en prononçant des « circonstances atténuantes » lors des sanctions prononcées. Il faut en effet beaucoup de courage pour « étaler » la vérité et la sanction de Millar n’incitera aucun autre professionnel à parler de la culture du milieu lors des enquêtes, qui continueront donc de piétiner. L’omerta doit être brisée dans ce milieu, et l’UCI vient de rater une belle occasion de démontrer sa compassion envers des coureurs cyclistes qui ont les couilles de déballer ce qu’ils savent du dopage.

On annonce par ailleurs que Massimiliano Lelli, également coureur chez Cofidis, a été récemment placé en garde à vue dans les suites de l’affaire. À suivre…

Et on se perd carrément en conjectures à l’égard des apparentes fausses signatures dans le cas des procès-verbaux de Cedric Vasseur…

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