JoW130H185.jpgSamedi sera disputée la course sur route des JO d’Athènes chez les hommes; le lendemain, ce sera le tour des femmes. Ce qu’on doit savoir à propos de la course des hommes:

1 – circuit de 13,2 km à parcourir 18 fois, pour un total de 239 kms, une distance légèrement inférieure à celle généralement retrouvée lors des grandes Classiques et des Championnats du monde.

2 – parcours comportant une bosse majeure, soit une montée d’environ 2 km sur la montagne du Lycabet, au coeur d’Athènes. Toutefois, cette bosse ne présente pas une dénivellée suffisante pour créer de problèmes à 95% du peloton international, même si son pied comporte un passage entre 8 et 10%. Le parcours peut donc favoriser beaucoup de coureurs et comme c’est souvent le cas dans ces courses, l’avantage sera à ceux qui oseront prendre des initiatives…

Deux éléments viendront toutefois durcir la course : la chaleur, extrème à Athènes, ainsi que la pollution (merci à C’est Raoul pour son lien).

3 – les JO ouvrent avec le cyclisme parce qu’il a été considéré que la télédiffusion de l’épreuve sur route permettrait aux millions de spectateurs de découvrir des vues aériennes (prises des hélicos) d’Athènes, surtout du sommet du Lycabet. Une sorte de « visite générale » de la ville en ouverture des JO, en quelque sorte!

4 – l’intérêt de cette course réside dans sa stratégie. Il s’agit en effet de la seule course, avec les Championnats du monde, à se courir sous drapeaux nationaux, et non sous les maillots réguliers des sponsors. Cet élément entraîne toujours chez les pros des stratégies un peu biaisées, certains coureurs appartenant pourtant à des pays différents refusant de chasser derrière des échappées en raison de leur allégance de sponsors (même équipe le reste de l’année). C’est ainsi qu’on a vu, en 2000, une excellente collaboration entre Kloden, Ullrich (tous deux Allemands) et Vinokourov (Kazakhstan), tous 3 échappés: ils étaient tous chez Telekom!

La stratégie – spéciale on vient de le dire – lors des JO sera même différente de celle des Mondiaux en ce sens que le nombre de coureurs par équipe est bien moindre : maximum de 5. Lors des Mondiaux, les pays dominants peuvent aligner une dizaine de coureurs, leur permettant plus facilement de contrôler un peloton, chose que les Italiens avaient bien faits l’an dernier à Hamilton, malheureusement sans succès. Samedi, à 5 coureurs par pays, ce ne sera pas suffisant pour « tenir la meute » et des alliances circonstancielles seront probablement plus fréquentes qu’aux Championnats du monde, les coureurs de tel pays pouvant demander à tel autre (dépendemment des appartenances à une équipe de marque) une aide pour mener une chasse par exemple.

La stratégie sera donc différente, et on pourrait voir des comportements à priori innexplicables. Des échanges d’enveloppes une fois la course terminée prendront surement place!

5 – bien malin qui peut prédire le vainqueur. L’équipe espagnole possède 3 très beaux atouts en Valverde, Astarloa et Freire, redoutables chasseurs de courses d’un jour et coureurs qui savent prendre des initiatives. L’équipe d’Espagne est donc une des favorites samedi. Les Italiens compteront sur Bettini qui possède une équipe entièrement à son service, ce qui pourrait constituer un avantage sur les Espagnols qui protègeront 3 coureurs. L’équipe d’Allemagne est également forte, avec Ullrich et Zabel en point de mire, sans oublier un Kloden retrouvé. Ullrich aura probablement carte blanche dans la course, et Zabel deviendra la priorité en cas d’arrivée au sprint.

Les Belges compteront sur Van Petegem et Merckx, deux excellents baroudeurs qui tenteront de se glisser dans les coups. Les Hollandais joueront les cartes Dekker et Boogerd, scénario classique. Les Français alignent Brochard, redoutable dans un de ses (rares) bons jours, Moreau, Virenque (pas assez pentu pour lui), Chavanel et Voeckler. Ces deux derniers pourraient surprendre.

Parmi les autres outsiders, on note Popovytch, Hincapie, O’Grady, Totschnig, Rasmussen, Voigt, Julich et Vinokourov. Les Américains, privés d’Armstrong qui se consacre – dit-on – à ses enfants, ont donc un bon coup à jouer également.

Les Canadiens comptent quant à eux sur Gord Fraser, Michael Barry et Eric Wohlberg. Fraser est de loin celui qui a les meilleures chances, en espérant une arrivée au sprint. Barry devra quant à lui tenter de partir dans les échappées. Chose certaine, les Canadiens ont de meilleures chances à Athènes qu’aux Mondiaux, le différentiel de puissance d’équipe étant moindre dans le rapport 3 contre 5 coureurs de la même équipe maximum.

La liste des engagés est disponible ici.

6 – couverture médiatique : on a du mal à comprendre comment les télévisions canadiennes couvriront l’événement. Si on se fie aux couvertures de Sydney, le reportage sur le cyclisme sera probablement entaché d’interruptions pour couvrir les événements dans d’autres sports. C’est dommage, car il s’agit souvent, pour les autres sports, de qualifications.

Le site officiel des JO d’Athènes est ici.

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