La Flamme Rouge vous a déjà fait part de son respect pour Philippe Gaumont, un coureur certes pas plus propre que bien d’autres mais dont le franc parler nous impressionne et force l’admiration. Gaumont vient à nouveau de clairement dire ce que tout le monde sait, mais refuse de dire par craintes de représailles ou pour ne pas miner leur principale (unique) source de revenus. Gaumont, lui, a choisi de dire les choses telles qu’elles se passent.
Selon lui, 90% des coureurs pros ne sont peut-être pas clairs, à commencer par lui-même puisqu’il a avoué avoir eu recours à des substances dopantes. Comment faire autrement, affirme-t-il, dans un système profondément pourri, ou la pression (directe ou indirecte, c’est pareil) des sponsors s’ajoute à celle des dirigeants qui veulent, chose normale, obtenir des résultats ? Il confirme également ce qu’on savait déjà, c’est-à-dire que les contrôles sont facilement contournables.
Bref, si le cyclisme viendra à changer, c’est par des mecs comme Gaumont qui parlent, qui dénoncent les choses tels qu’elles sont, tout en avouant faire partie, pour l’instant, du système. Leur crédibilité est en ce sens différente de celle d’un Christophe Bassons ou d’un Gilles Delion par exemple, qui étaient à l’extérieur de ce système.
Bravo Gaumont, vous avez tout notre respect.
À ces propos s’ajoutent ceux de Bruno Roussel, directeur sportif de Festina au moment de l’affaire 1998, qui parle du passage d’un dopage « vertical » (organisé et structuré au sein d’une équipe) à un dopage « horizontal » (à travers plusieurs équipes au même moment). ll affirme que les événements de 1998 auront changé les façons de faire des coureurs face au dopage, notamment face à l’approvisionnement. Un article vraiment intéressant et à ne pas manquer.
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