Y’a pas à dire, ca décoiffait du côté de Ste-Martine hier.
Il n’y avait pas que les outardes qui volaient en voilier: les cyclistes aussi. On appelle ça des bordures. Enfin, pour ceux qui savent ce que c’est. Pour les autres, et ils étaient nombreux hier, je pense que la première leçon a été bonne sur ce Grand Prix de Ste-Martine, la 2e course FQSC de la saison.
Très honnêtement, je ne me souviens pas d’avoir disputé une course au Québec par un vent aussi violent. Il y a bien eu une année, du côté du GP de Laprairie, ou ça avait borduré sec, mais comme hier, non. Les rafales devaient bien atteindre les 40 ou 50 km/h. Mon vélo était parfois penché par le vent ! Le parcours était également orienté de telle sorte que les moments de récupération étaient à peu près inexistants, le vent étant de côté sur environ 9 des 10kms.
La course?
Pas grand chose à dire. Ou plutôt si: très, très, très, très frustrant.
Pour deux raisons.
La première vise Messieurs les commissaires de course. Prévue à 12h45 chez les Maîtres A, la course s’est élancée à 13h37. Qu’il y ait du retard, je peux comprendre. Nul n’est parfait et il faut bien composer avec les éléments. Pas de problème. C’était simplement très froid et tout le monde grelottait un peu.
Appel des coureurs, enfin. On se dirige sur la ligne. Tout le monde savait bien sûr que la position sur la ligne serait probablement l’élément le plus important de la journée, avec ce vent. La bordure était 200m plus loin, juste après le premier virage. Ceux qui s’élanceraient derrière n’avaient aucune chance, surtout qu’on partait tous très « à froid » après cette attente de presque une heure.
Sauf que.
Sauf que quand je suis arrivé, la ligne de départ était déjà prise. 4 rangées de coureurs bien serrés. Qu’à cela ne tienne, je vais derrière. Que voulez-vous, 130 coureurs ne peuvent tenir sur une ligne.
Des petits malins l’ont joué différemment: ils se sont placés DEVANT la ligne.
Avec raison, les commissaires de course ont annoncé qu’ils ne feraient pas partir l’épreuve dans ces conditions: tout le monde doit être DERRIÈRE la ligne. Jusque là, bravo.
La connerie, et qui m’a vraiment mis en colère, c’est que le commissaire a demandé aux coureurs derrière de reculer pour faire place aux petits malins devant!! Au lieu d’être 50e sur la ligne, je me suis donc retrouvé 90e sans le vouloir.
Il me semble qu’il aurait été juste, équitable et respectueux pour tous les autres coureurs de demander aux petits malins d’aller s’installer DERRIÈRE le peloton. Vous vous doutez bien qu’un nombre non-négligeable de ces petits malins étaient des coureurs bien établis qui n’avaient qu’un objectif, prendre le premier virage 200m après la ligne à 50 km/h et de mettre tout le monde dans le vent.
Ce qui fut fait.
Je n’avais pas même « clipper » ma 2e pédale que je savais ma course terminée.
Messieurs les commissaires, il y a des coureurs, et ils sont une majorité, qui respectent les règles. Qui stationnent leur voiture là où vous le demandez. Qui roulent à droite de la ligne jaune lorsque vous le demandez. Qui ne jettent pas leur PowerGel sur la route. Qui ne laissent aucune trace de leur passage, pour respecter les résidents locaux ou la municipalité qui a la gentillesse de nous accueillir. Qui sont respectueux de leurs adversaires, roulant de façon sécuritaire. Qui s’excusent même lorsqu’ils font un écart. Qui ne se dopent pas. Et qui prennent le départ d’une course derrière la ligne.
Il me semble que hier, ce n’eut été que justice d’exiger que tous les coureurs pris DEVANT la ligne soit relégué en arrière du peloton. La course eut été différente, du moins dans les 5 premiers kms. Bien sûr que ces coureurs auraient pu remonter après. Mais ils l’auraient fait dans le vent et auraient peut-être grillé davantage de cartouches…
La deuxième raison?
Parce qu’un nombre important de coureurs roulent vraiment comme des manches dans ce genre de conditions. Dangeureux, ils ne savent pas faire un éventail, encore moins l’inverser lorsque le commande un changement de direction du vent. Leur prise de relais est soit trop forte, soit trop faible, chaque fois rompant la cohésion d’ensemble. Pire, à l’approche d’un groupe devant, ils cessent de prendre leurs relais pour mieux récupérer, puis sortent solo. Hier, ça durait 50m puis ils explosaient, souvent pour de bon, sans avoir bouché le trou bien sûr.
J’ai vu tout et n’importe quoi. Affligeant. J’ai été victime de l’un d’eux alors que j’étais dans le 2e groupe sur la route (non au prix de quelques bons efforts avant), un gus qui a explosé devant moi sur une connerie alors que je me ravitaillais pour la 1ere fois après avoir passé mon relais. 20m de perdu dans un gros vent de côté, j’ai bien tenté de revenir sur mon groupe pendant environ un kilomètre, pour exploser musculairement. Que voulez-vous, mes 135 livres mouillés ne faisaient pas le poids hier pour résister seul à ce vent.
Anyway, on passe à un autre appel. Les jambes sont bonnes, la condition aussi, c’est l’essentiel. Les objectifs sont en août et c’est plutôt bien parti.
Quelques fleurs
Aux organisateurs, pour une inscription rudement efficace. Bravo.
Aux bénévoles, nombreux et très gentils. Merci tout le monde!
Au circuit: bonne route, bonne chaussée, un parcours très sécuritaire, plutôt sympathique avec quelques petits virages ici et là. Là encore, bravo aux organisateurs. Ste-Martine est une belle course de rentrée.
Aux jeunes: j’ai vu beaucoup de jeunes cadets. Il y a assurément une relève au cyclisme sur route au Québec. Très encourageant. Un futur vainqueur de Paris-Roubaix ou du Giro se cache-t-il parmi eux?