Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2012 Page 1 of 2

Les outardes de Ste-Martine…

Y’a pas à dire, ca décoiffait du côté de Ste-Martine hier.

Il n’y avait pas que les outardes qui volaient en voilier: les cyclistes aussi. On appelle ça des bordures. Enfin, pour ceux qui savent ce que c’est. Pour les autres, et ils étaient nombreux hier, je pense que la première leçon a été bonne sur ce Grand Prix de Ste-Martine, la 2e course FQSC de la saison.

Très honnêtement, je ne me souviens pas d’avoir disputé une course au Québec par un vent aussi violent. Il y a bien eu une année, du côté du GP de Laprairie, ou ça avait borduré sec, mais comme hier, non. Les rafales devaient bien atteindre les 40 ou 50 km/h. Mon vélo était parfois penché par le vent ! Le parcours était également orienté de telle sorte que les moments de récupération étaient à peu près inexistants, le vent étant de côté sur environ 9 des 10kms.

La course?

Pas grand chose à dire. Ou plutôt si: très, très, très, très frustrant.

Pour deux raisons.

La première vise Messieurs les commissaires de course. Prévue à 12h45 chez les Maîtres A, la course s’est élancée à 13h37. Qu’il y ait du retard, je peux comprendre. Nul n’est parfait et il faut bien composer avec les éléments. Pas de problème. C’était simplement très froid et tout le monde grelottait un peu.

Appel des coureurs, enfin. On se dirige sur la ligne. Tout le monde savait bien sûr que la position sur la ligne serait probablement l’élément le plus important de la journée, avec ce vent. La bordure était 200m plus loin, juste après le premier virage. Ceux qui s’élanceraient derrière n’avaient aucune chance, surtout qu’on partait tous très « à froid » après cette attente de presque une heure.

Sauf que.

Sauf que quand je suis arrivé, la ligne de départ était déjà prise. 4 rangées de coureurs bien serrés. Qu’à cela ne tienne, je vais derrière. Que voulez-vous, 130 coureurs ne peuvent tenir sur une ligne.

Des petits malins l’ont joué différemment: ils se sont placés DEVANT la ligne.

Avec raison, les commissaires de course ont annoncé qu’ils ne feraient pas partir l’épreuve dans ces conditions: tout le monde doit être DERRIÈRE la ligne. Jusque là, bravo.

La connerie, et qui m’a vraiment mis en colère, c’est que le commissaire a demandé aux coureurs derrière de reculer pour faire place aux petits malins devant!! Au lieu d’être 50e sur la ligne, je me suis donc retrouvé 90e sans le vouloir.

Il me semble qu’il aurait été juste, équitable et respectueux pour tous les autres coureurs de demander aux petits malins d’aller s’installer DERRIÈRE le peloton. Vous vous doutez bien qu’un nombre non-négligeable de ces petits malins étaient des coureurs bien établis qui n’avaient qu’un objectif, prendre le premier virage 200m après la ligne à 50 km/h et de mettre tout le monde dans le vent.

Ce qui fut fait.

Je n’avais pas même « clipper » ma 2e pédale que je savais ma course terminée.

Messieurs les commissaires, il y a des coureurs, et ils sont une majorité, qui respectent les règles. Qui stationnent leur voiture là où vous le demandez. Qui roulent à droite de la ligne jaune lorsque vous le demandez. Qui ne jettent pas leur PowerGel sur la route. Qui ne laissent aucune trace de leur passage, pour respecter les résidents locaux ou la municipalité qui a la gentillesse de nous accueillir. Qui sont respectueux de leurs adversaires, roulant de façon sécuritaire. Qui s’excusent même lorsqu’ils font un écart. Qui ne se dopent pas. Et qui prennent le départ d’une course derrière la ligne.

Il me semble que hier, ce n’eut été que justice d’exiger que tous les coureurs pris DEVANT la ligne soit relégué en arrière du peloton. La course eut été différente, du moins dans les 5 premiers kms. Bien sûr que ces coureurs auraient pu remonter après. Mais ils l’auraient fait dans le vent et auraient peut-être grillé davantage de cartouches…

La deuxième raison?

Parce qu’un nombre important de coureurs roulent vraiment comme des manches dans ce genre de conditions. Dangeureux, ils ne savent pas faire un éventail, encore moins l’inverser lorsque le commande un changement de direction du vent. Leur prise de relais est soit trop forte, soit trop faible, chaque fois rompant la cohésion d’ensemble. Pire, à l’approche d’un groupe devant, ils cessent de prendre leurs relais pour mieux récupérer, puis sortent solo. Hier, ça durait 50m puis ils explosaient, souvent pour de bon, sans avoir bouché le trou bien sûr.

J’ai vu tout et n’importe quoi. Affligeant. J’ai été victime de l’un d’eux alors que j’étais dans le 2e groupe sur la route (non au prix de quelques bons efforts avant), un gus qui a explosé devant moi sur une connerie alors que je me ravitaillais pour la 1ere fois après avoir passé mon relais. 20m de perdu dans un gros vent de côté, j’ai bien tenté de revenir sur mon groupe pendant environ un kilomètre, pour exploser musculairement. Que voulez-vous, mes 135 livres mouillés ne faisaient pas le poids hier pour résister seul à ce vent.

Anyway, on passe à un autre appel. Les jambes sont bonnes, la condition aussi, c’est l’essentiel. Les objectifs sont en août et c’est plutôt bien parti.

Quelques fleurs

Aux organisateurs, pour une inscription rudement efficace. Bravo.

Aux bénévoles, nombreux et très gentils. Merci tout le monde!

Au circuit: bonne route, bonne chaussée, un parcours très sécuritaire, plutôt sympathique avec quelques petits virages ici et là. Là encore, bravo aux organisateurs. Ste-Martine est une belle course de rentrée.

Aux jeunes: j’ai vu beaucoup de jeunes cadets. Il y a assurément une relève au cyclisme sur route au Québec. Très encourageant. Un futur vainqueur de Paris-Roubaix ou du Giro se cache-t-il parmi eux?

RadioShack, Astana et Wiggins

1 – Comme d’hab, les frères Schleck parlent beaucoup et pédalent peu. On en a une nouvelle preuve dans cette entrevue de looser. Bruyneel n’est pas content de la campagne de Classiques des RadioShack: il a rudement raison.

2 – L’UCI a commandé une perquisition de l’équipe Astana sur le Tour de Romandie. Les flics ont fouillé, mais n’auraient rien trouvé (pas surprenant, il y a belle lurette que les équipes font gaffe lorsqu’elles sont sur les courses). L’UCI aurait des doutes suite aux performances quelque peu surprenantes de quelques coureurs de l’équipe, notamment Gasparotto (vainqueur de l’Amstel) et Iglinsky (vainqueur de Liège-Bastogne-Liège). Rappelons aussi que le peu connu Kiserlovski a terminé 5e en haut du Mur de Huy…

3 – C’est à voir: ce vidéo de Bradley Wiggins en entrevue après sa victoire au sprint hier sur le Tour de Romandie. Vraiment hilarant, du vrai humour à l’anglaise. J’aime surtout le final lorsque Wiggins demande aux journalistes de penser à des questions plus intelligentes pour le lendemain!

Le Tour de l’actualité

1 – Pool de cyclisme: la première mise à jour s’en vient. J’ai été perturbé par des événements familiaux peu banals, et ai pris du retard dans la saisie de toutes les équipes. On vise le début de la semaine prochaine!

2 – Tour de Romandie. Magnifique épreuve s’il en est, dans une région qui abonde en paysages superbes. C’est aussi une grande répétition avant le Giro d’Italia. Si les étapes difficiles ne sont qu’à la fin de la semaine (samedi et dimanche, essentiellement), notamment le contre-la-montre vers Crans-Montana, le court prologue d’aujourd’hui a déjà livré quelques informations, notamment la forte présence de l’équipe Sky qui place 3 coureurs dans les 4 premiers, Cavendish compris! C’est Geraint Thomas qui l’a emporté, tout simplement parce qu’il était parti avant que la pluie ne se mêle de l’épreuve.

Il faudra surveiller cette semaine les Cadel Evans, Ivan Basso, Roman Kreuziger, Janez Brajkovic, John Gadret, Ryder Hesjedal, Daniel Martin, Rui Costa, Bradley Wiggins, Mark Cavendish, Pierre Rolland et Jérome Coppel. Certains partiront sur le Giro, d’autres montent en puissance en vue du Tour de Californie et, plus tard, du Dauphiné.

3 – Tour de Romandie bis. Une App très bien faite et gratuite est disponible ici. De quoi suivre la course sur son IPhone…

4 – Original, Thomas Voeckler est parti au… Gabon disputer la Tropicale Amissa Bongo… et y figure comme un véritable héros. Et pourquoi pas, si ça peut contribuer à développer le cyclisme africain qui, par ailleurs, est en plein essor? J’aime.

5 – Tour de Turquie. L’étape reine aujourd’hui a été remportée par Ivailo Gabrovsky, un coureur bulgare de la petite équipe Konya. À noter la 5e place de Romain Bardet, récent animateur de l’Amstel et qui confirme en quelque sorte son excellente condition. À noter également, la belle 10e place du Canadien Will Routley chez SpiderTech. Alexandre Vinokourov, David Veilleux, Alessandro Petacchi, Hugo Houle, Martin Gilbert, Mark Renshaw, Andrei Greipel, Robbie McEwen, Jimmy Casper et Simon Lambert-Lemay participent également à cette épreuve qui a été marquée, plus tôt cette semaine, par les abandons sur chute des Québécois Kevin Lacombe et Guillaume Boivin.

6 – Ivan Basso pourrait renoncer au prochain Giro s’il ne retrouve pas de bonnes sensations sur l’actuel Tour de Romandie. Une porte ouverte pour permettre à Nibali d’inscrire son nom au palmarès du grand tour italien?

7 – Tom Boonen reprendra la compet au Tour de Californie le 13 mai prochain. Il hésiterait à prendre part au Tour de France, estimant que ce n’est pas la meilleure préparation pour l’épreuve sur route des JO de Londres. En clair, il a des ambitions de devenir champion olympique!

Les Ardennes russes

En gros, on aura vu deux équipes sur les Ardennaises cette année: Astana et Katusha.

Et dans une moindre mesure les Lotto-Belisol et les Europcar.

Exit donc les superpuissances que sont BMC, Rabobank, Quick Step et RadioShack. Dans le final, c’était souvent la désorganisation totale.

Victoire surprise de Maxim Iglinsky hier dans la 120e édition de Liège-Bastogne-Liège. Les Astana ont bien manoeuvré dans le final, étant très bien représentés. Ca s’est joué à la pédale, y’a rien à dire.

J’étais convaincu, en haut de la Cote de St-Nicolas, que Vicenzo Nibali avait course gagnée, la télé annonçant un bon 40 secondes d’avance. Or, il n’en était rien: il n’avait qu’environ une quinzaine de secondes à tout casser. Iglinsky est revenu à la pédale, rattrapant et lâchant Niable sous la flamme rouge. Nibali a donc sérieusement coincé dans le final hier. Et Iglinsky a tactiquement bien manoeuvré, attaquant immédiatement son rival pour ne pas lui donner le temps de souffler dans sa roue.

Dans ce contexte, on peut se demander si Nibali n’est pas parti trop tôt… S’il était parti dans St-Nicolas au lieu de la Roche-aux-Faucons, je pense qu’il aurait gagné Liège-Bastogne-Liège. Il peut être déçu aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, Iglinski confirme une tendance cette année: tous les vainqueurs de grandes Classiques sont des trentenaires! Il y a 15 ou 20 ans, on considérait que la maturité en cyclisme, c’était de 27 à 31 ans. J’ai bien l’impression que ces seuils se sont déplacés vers le haut.

Les belles surprises

Sans l’ombre d’un doute, Pierre Rolland. Il m’a fait une grosse impression et il a visiblement franchi un pallier pour être ainsi un animateur du final d’une course aussi dure. Attention à lui sur le Tour!

Daniel Martin et Ryder Hesjedal. Les deux grimpeurs Garmin étaient dans le coup hier. De quoi donner des idées sur le Tour de Romandie, le Giro et le Dauphiné.

Les déceptions

Joaquim Rodriguez, qui coince dans St-Nicolas. Ca m’a surpris. La météo peut-être?

Philippe Gilbert, qui n’aura jamais trouvé la bonne carburation sur les Classiques et qui a explosé hier dans St-Nicolas lui-aussi.

Thomas Voeckler, qui n’a pu s’exprimer vraiment dans le final, victime d’une chute au pied de La Redoute.

Les frères Schleck: comme d’hab, ça cause beaucoup avant pour pas grand chose en bout de ligne.

Damiano Cunego: sa récente victoire dans une étape du Tour du Trentin me laissait croire qu’il serait un joueur majeur hier. Il termine à plus de 2 minutes.

Magnifique Giro del Trentino

Une course magnifique et riche en enseignements se déroule actuellement dans le Trentin, en Italie: le Giro del Trentino.

Surtout, le Tour du Trentin est un tremplin en vue du prochain Tour de Romandie et surtout, du Giro. Visiblement, ceux qui veulent bien marcher sur le Giro sont tous en rodage du côté du Trentin cette semaine.

La course a débuté mardi dernier par un clm par équipe, un premier en plusieurs semaines. BMC s’est logiquement imposé, tirée par un Taylor Phinney rompu aux exercices chrono. Astana (Kreuziger, Brajkovic) a terminé deuxième, une première information en vue du Giro. L’équipe canadienne SpiderTech, qui présente un line-up assez international sur cette course, a terminé 10e de l’exercice, une performance très honnête.

Mercredi, Damiano Cunego, qu’on sait en forme, s’est imposé dans la 2e étape qui se terminait au terme d’une courte ascension.

L’étape d’hier était plus difficile encore avec le redoutable Punta Veleno dans le final, qu’on compare au Zoncolan en Italie. Une horreur d’ascension (9,1km à 12,1% de moyenne!), avec de terribles pourcentages. Les gars chez SpiderTech avaient monté un… 36-32 (!!!) et de l’avis de Steve Bauer, ce ne fut pas suffisant!!

Pozzovivo s’est imposé au terme de l’étape (le Punta Veleno sur 34-29!), riche en enseignements. Voyez un peu: Szymd (2e), Cunego (3e), Rujano (4e), Kreuziger (5e), Dupont (6e), Serpa (8e), Brajkovic (9e), Sella (11e), Pinotti (12e), Rolland (20e), Gadret (24e), Basso (28e) et Roche (33e).

Je parierais gros qu’il y a là plusieurs vainqueurs d’étape du Giro voire des coureurs qui finiront sur le podium à Milan dans un mois! Chose certaine, ces coureurs se préparent activement au Giro, c’est certain.

À souligner, l’excellente performance du Québécois David Boily chez SpiderTech, 38e de l’étape d’hier. Il confirme en quelque sorte qu’il dispose de très belles qualités de grimpeur et que sa 2e place du Tour de l’Avenir l’an dernier n’était pas qu’un exploit sans lendemain. Bravo!

Aujourd’hui, à ne pas manquer: près de 180 kms, dont le Passo Pordoi!

Les vidéos

Le Giro del Trentino met à notre disposition d’excellents vidéos sur You Tube. Ici, environ 1h30 de la deuxième étape. Ici, un bon résumé de 2min28 de cette étape. Et ici, un vidéo tourné le matin de la 3e étape, lors du contrôle signature.

Rodriguez logiquement

La logique l’a emporté hier sur la Flèche Wallonne : bien positionné au pied de la dernière ascension du Mur de Huy, Joaquim « Purito » Rodriguez, le petit grimpeur chez Katusha, a accéléré à mi-pente grâce à une condition physique exceptionnelle en ce moment. Personne n’a pu le suivre et Rodriguez s’est imposé somme toute assez facilement. L’ancien numéro un mondial (en 2010) décroche sur la Flèche Wallonne la plus belle victoire de sa carrière professionnelle.

Albasini, chez Green Edge, est un surprenant 2e. Le 3e est cependant plus connu: Philippe Gilbert. Ce dernier confirme que sa condition est à la hausse. Dommage que ce regain de forme survienne au sortir des Classiques!

En bref, c’est un podium proche de celui de l’an dernier, à la nuance près qu’on a joué à la chaise musicale.

La course

Final animé où on a pu voir un Andy Schleck un moment devant, préparant le terrain pour son frère Franck qui a finalement crevé au plus mauvais moment, tout près du pied du Mur de Huy.

Mais c’est surtout l’échappée de deux hommes à 7 kms de la fin de la course qui a retenu mon attention, puisque ces deux hommes étaient Nordhaug et… le Canadien Hesjedal. Ils ont su résisté au retour du peloton jusqu’au pied du Mur de Huy, une sacré perf qui prouve que Hesjedal présente actuellement une excellente condition. Il a un bon coup à jouer sur LBL et son équipe Garmin devrait le protéger.

Les autres surprises

Vanendert, 4e. Daniel Martin, 6e, qui pourra élaborer une belle tactique d’équipe avec Hesjedal pour dimanche prochain. Nibali, 8e. Van Den Broeck, 10e, lui aussi pouvant composer un tandem avec Vanendert en prévision de dimanche prochain. Nocentini a par ailleurs confirmé sa bonne condition avec une 12e place hier.

Les Français passent à travers

Pas de coureurs français avant la 19e place occupée par un coureur peu connu de Saur-Sojasun, Julien Simon. Brice Feuillu est 28e et Romain Bardet 29e.

Flèche Wallonne: enfin Rodriguez?

76e édition de la Flèche Wallonne aujourd’hui entre Charleroi et Huy.

Au menu des coureurs, 194 kms à parcourir, trois ascensions du célèbre Mur de Huy et aussi trois belles bosses dans les derniers 15 kms.

Côté météo, ce sera frais, pluvieux et surtout, venteux. Le vent pourrait être l’invité surprise de cette édition et pourrait faire en sorte que l’épreuve se résumera à une course de côte dans la dernière ascension du mur.

Les favoris

Sans l’ombre d’un doute, Joaquim Rodriguez. Le coureur de Katusha est en grande condition et a terminé 2e des deux dernières Flèche Wallonne. Il sera motivé demain et aura une forte équipe autour de lui, pouvant compter notamment sur Oscar Freire, lui aussi en top condition.

Philippe Gilbert, en net regain de forme et le vainqueur défendant. Son équipe BMC est aussi redoutable, avec un Greg Van Avermaet qui pourrait jouer les trouble-fête.

Jelle Vanendert, chez Lotto-Belisol.

Les RadioShack, qui veulent sauver une campagne des classiques assez moyenne jusqu’ici. Chris Horner et Franck Schleck sont leurs cartes-maîtresse.

Alejandro Valverde. Il a le punch nécessaire et s’est déjà imposé sur l’épreuve en 2006.

Les coureurs à surveiller

Rigoberto Uran, leader chez Sky pour l’occasion. Mais attention aussi à Peter Nordhaug, récent 6e du Tour du Pays Basque.

Tous les Rabobank, eux aussi à la chasse pour sauver une campagne de Classiques assez mauvaise jusqu’ici. Gesink sera probablement un peu court cependant.

Rinaldo Nocentini, en bonne condition pour AG2R en ce moment.

Vicenzo Nibali, qui peut faire mal dans le final grâce à ses qualités de grimpeur.

Les Canadiens

Un seul, Hesjedal, mais il est à surveiller puisqu’on l’a vu à son avantage sur l’Amstel. La course lui convient bien, surtout le final. Il avait terminé 9e de l’épreuve en 2010, sa meilleure saison jusqu’ici.

Flash back

La Flèche Wallonne 1999 et la victoire de « Il Cato », un des grands stylistes de l’histoire du cyclisme, Michele Bartoli.

À la télé depuis le Québec

Pas sur RDS, mais Liège-Bastogne-Liège sera retransmis en différé dimanche prochain à compter de midi sur RDS2. Pour la Flèche Wallonne, il faudra donc compter sur internet!

De la culture du conflit d’intérêt

De nos jours, le conflit d’intérêt est présent partout.

De toute évidence, nombreuses sont les personnes pourtant chargées de lourdes responsabilités, parfois publiques, qui font preuve de peu de jugement dans la conduite de leurs affaires.

On en a un exemple éloquent dans le cyclisme avec la nouvelle affaire Galimzyanov, ce coureur russe de l’équipe Katusha qui a été contrôlé positif à l’EPO lors d’un test hors-compétition le 22 mars dernier. Rappelons que Galimzyanov s’est adjugé, cette année, la 1ere étape du récent Circuit de la Sarthe.

Le dossier est désormais devant la Fédération de cyclisme russe. Cette fédération est présidée par Igor Makarov, qui est par ailleurs, ô hasard, le propriétaire de l’équipe Katusha. Cette même équipe Katusha a évidemment rapidement émis un communiqué se dissociant totalement des agissements de son coureur qui aurait, comme d’habitude, agit seul.

Gros malaise donc. D’un côté, on peut penser que Makarov aura à coeur de préserver l’image de son équipe Katusha et de minimiser l’affaire. Comment penser qu’il pourrait aller au fond des choses? La situation l’exigerait peut-être: ce n’est pas le premier cas de dopage au sein de l’équipe Katusha au cours des 18 derniers mois…

De l’autre, Makarov doit agir comme le législateur, enquêter sur l’affaire avec crédibilité et éventuellement punir Galimzyanov pour son contrôle positif.

Une telle proximité des rôles engendre forcément des problèmes.

Tant que ce genre de position ambiguë sera tolérée dans le cyclisme, je crois qu’il s’agira d’un frein à la lutte contre le dopage. Et la garantie qu’une rupture avec le passé, notamment auprès des jeunes coureurs débarquant dans le milieu professionnel, n’est pas possible.

Les résultats du week-end

1 – Amstel Gold Race: elle nous aura tenu en haleine jusqu’à la toute fin! Le vainqueur, Enrico Gasparotto, est celui qui aura su attendre le plus longtemps avant de lancer son accélération en vue de la ligne. Gilbert est parti juste au pied du Cauberg, trop loin pour ses jambes du moment. Puis ce fut Sagan, lui aussi un peu trop court.

Vanendert et Sagan complètent le podium.

Parmi les 10 premiers, 6 étaient au Tour du Pays Basque…

À noter la belle 15e place du Canadien Ryder Hesjedal qui revient donc en forme juste à temps pour la Flèche Wallonne et LBL, deux courses qui lui conviennent bien.

On retiendra de la course quelques beaux moments dans le final: les attaques de Voeckler, de Terpstra et surtout celle de Freire qui, je l’ai cru, a failli être la bonne.

On retiendra surtout un nom: Romain Bardet, le jeune coureur néo-pro de l’AG2R. Il a passé sa journée devant et avait encore assez de jus pour insister dans les 15 derniers kms. À 21 ans, en voilà un qui fait de bons débuts chez les pros et qui se pose de suite comme un des bons espoirs français pour la suite. Bardet a terminé l’an dernier 2e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs et a remporté une étape du Tour de l’Avenir. Excellent grimpeur, bon rouleur, Bardet a déjà le « coffre » pour être présent dans le final d’une grande classique. Pas mal du tout et il faudra voir s’il peut confirmer sur la Flèche Wallonne ou LBL dimanche prochain.

2 – Belle victoire de Ryan Roth, le Canadien chez SpiderTech, sur le difficile Tro Bro Leon en France ce week-end. Le Québécois Guillaume Boivin termine 3e. Voilà qui montre sans l’ombre d’un doute que les coureurs SpiderTech ont le coffre pour réaliser de belles performances sur le circuit européen, le Tro Bro Leon étant le « petit » Paris-Roubaix de la saison. Son surnom est d’ailleurs « L’enfer de l’Ouest » !

Le Tro Bro Leon réussit à SpiderTech puisque l’an dernier, c’est Will Routley qui avait terminé 2e de l’épreuve.

Roth s’impose en revenant dans les tous derniers kms sur Eric Berthou, un coureur de Bretagne-Schuller, qui avait – croyait-on – course gagnée en sortant des derniers secteurs non-pavés. De façon surprenante, Roth affirmait à l’issue de la course ne pas être « très satisfait de sa condition physique actuelle ». Ouf! On a de la marge!

3 – Francisco Mancebo a gagné le difficile Tour de Battenkill aux États-Unis. Le Québécois Bruno Langlois est le meilleur canadien, 9e. À noter que le coureur d’Ottawa, Aaron Fillion, a terminé avec le premier gros groupe à franchir la ligne, 11 minutes après le vainqueur. Il ne sera pas facile à suivre dans le Parc de la Gatineau d’ici quelques semaines celui-là!

Et comme d’habitude sur le Tour de Battenkill, les abandons ont été très nombreux.

4 – AprèsLevi Leipheimer, c’est au tour de Tony Martin de s’être fait renversé par une voiture lors d’une sortie d’entrainement. Transporté inconscient à l’hôpital, Martin souffrirait de fractures au visage et serait toujours hospitalisé. Décidément, c’est la série noire pour l’équipe Omega-Pharma-Quick Step, mais les récentes victoires de Tom Boonen viendront compenser tout ça j’en suis sûr!

5 – Intéressant vidéo sur le service course de l’équipe RadioShack Nissan.

6 – Merci de vos commentaires suite à mon petit texte « Planté! » la semaine dernière. Ca va un peu mieux, mais les sensations sont loin d’être bonnes en ce moment. Mais j’y travaille et je vous tiens au courant!

Ceci étant, loin de moi l’idée de vouloir insulter certains malades de l’asthme lorsque j’ai employé l’expression cycliste « braquets d’asthmatiques ». Mon principal partenaire d’entrainement souffre d’asthme et je peux vous dire que par moment, lorsqu’il envoie du lourd, c’est moi qui fait l’asthmatique derrière…!

Planté!

J’aime aussi le vélo pour ça: en l’espace de quelques minutes, vous êtes fixés. Vous savez si vous êtes dans un grand jour ou si vous êtes plantés.

Et hier, j’étais planté. Vraiment planté.

Les pires sensations en un an.

Dans ces conditions, le vélo tourne vite à la galère: le souffle court, la panne de jambes, même les braquets d’asmathiques sont difficiles à amener. Votre corps tout entier est mal sur le vélo. Rien à faire, aucune position n’est la bonne. La misère. Et puis après quelques kilomètres dans ces conditions, c’est le moral qui flanche.

Il faut dire que j’ai des circonstances atténuantes: gros mal de gorge depuis lundi, et une grosse fatigue aussi. De toute évidence, mon corps combat un virus, probablement le même que celui qui contraint actuellement mes deux enfants à prendre des antibiotiques.

Mais après 3 jours sans vélo, et par une météo plutôt clémente, je n’ai pas résisté à l’envie de faire un petit test. Short and sweet. Au programme, trois belles bosses à avaler « plein pot », et une heure d’entrainement maxi.

Ben le « plein pot », ça n’a pas duré longtemps!

Et puis il y a ce putain de mal au bas du dos, côté gauche. Pas sur la colonne vertébrale, juste à côté. Pas vraiment gênant à l’effort, mais sensible après. Ca irradie jusque dans la cuisse gauche par moment.

Dans ces occasions, il ne faut pas hésiter à revoir la planif. Je suis dans une semaine de repos de toute façon. On prend donc ça relax, off the bike, demain. On verra samedi comment on se sent au lever.

Oui, j’aime le vélo parce qu’il a ceci de bien: il impose à chacun d’entre nous à la modestie. La frime, sur un vélo, ne dure jamais très longtemps et gare au ridicule pour celui qui ne peut assumer ses paroles une fois sur le vélo, lancé à plus de 40km/h.

Modeste, je ne l’ai jamais autant été que ce soir. L’état de grâce et, plus encore, la Haute Route sont bien loin!

Voeckler… façon Boonen!

C’est tout un numéro que Thomas Voeckler a réalisé hier sur la Flèche Brabançonne disputée dans des conditions météo très défavorables, avec pluie continuelle et vent.

Voeckler a en effet attaqué à 35 kms de l’arrivée et a fini solo, plus d’une minute devant ses plus proches poursuivants.

Façon Boonen donc. Lui, et les autres. Clair, net, sans ambiguité.

On savait Voeckler en bonne condition puisqu’il avait terminé 8e du Ronde il y a 10 jours. Mais de là à s’imposer de la sorte devant un plateau tout de même relevé (Gilbert, Sagan, Van Avermaet, A. Schleck, etc.), je n’y croyais pas.

Chose certaine, Voeckler nous prouve, par cette victoire, qu’il a définitivement franchi un important palier l’an dernier alors qu’il réalisait un grand Tour de France. Voeckler se pose comme le meilleur coureur français du moment, avec Sylvain Chavanel, et se pose surtout comme un coureur capable de rivaliser avec les meilleurs mondiaux. Depuis Virenque et Jalabert, on n’avait plus vu cela chez les coureurs français.

Et le duo Voeckler – Chavanel n’est plus seul. D’autres coureurs français se distinguent au plus haut niveau depuis environ 12 à 18 mois: Moncoutié, Gadret, Dupont, Coppel, Rolland, Fedrigo, Turgot, Casper, Ladagnous, Roy, Pinot, Jerome, Dumoulin, Geslin, etc.

On a souvent dit, il y a quelques années, que les français ne gagnaient plus au niveau international parce qu’ils étaient davantage contrôlés pour le dopage que les autres. Maintenant qu’ils s’illustrent de nouveau, comment doit-on interpréter ces résultats? Hausse des pratiques dopantes chez les français? Baisse chez les autres? Les deux?

Je vous avoue franchement que je m’y perds mais que j’opte tout de même, par optimisme, pour l’hypothèse d’une baisse des pratiques dopantes dans tout le peloton. Certains signes, notamment une baisse des puissances enregistrées l’an dernier en fin de course, pointent aussi dans cette direction.

Chose certaine, les coureurs français qui gagnent, je m’en réjouis aussi beaucoup parce qu’avec eux, on a souvent droit à un cyclisme d’attaque qui me plait.

Paris-Roubaix 1988

Vous êtes nombreux à laisser vos commentaires sur la perf de Boonen dans Paris-Roubaix.

Comme vous, je pense que le match Cancellara-Boonen eut été sublime. J’aurais aimé voir Boonen tenter de répondre à l’allure démentielle que peut adopter un Cancellara sur les pavés! Et à ce petit jeu, je pense sincèrement que c’est Cancellara qui aurait eu le dessus.

Évidemment, la victoire de Boonen, comme toute victoire acquise avec une certaine domination, doit toujours être considérée avec prudence. Le directeur sportif de Boonen est en effet Patrick Lefevere, pas un tendre en matière de dopage.

Pas tendre, c’est Roger de Vlaeminck qui l’a été à l’endroit de Boonen, estimant que ce dernier s’est imposé face à une opposition « très faible ». C’est vrai que Boonen n’a pas trouvé devant lui beaucoup d’équipes organisées. Il y avait Flecha chez Sky, Pozzato chez Farnese (isolé) ainsi que Ballan chez BMC, et c’est à peu près tout. Les Garmin et les Rabobank n’avaient pas de grands leaders, et les RadioShack étaient décapités sans Cancellara. Personne de vraiment dangereux chez Lotto, GreenEdge, Katusha, Vacansoleil et FdJ non plus. Bref, de Vlaeminck n’a pas eu tort sur ce coup-là.

Ceci étant, j’ai trouvé les propos du Gitan mesquins à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il affirme que Boonen doit encore gagner Milan SanRemo et le Tour de Lombardie pour devenir « aussi bon que lui ». Mouais. Le Gitan a certes beaucoup gagné, notamment des courses que Boonen a peu de chances de gagner comme L-B-L, la Flèche Wallonne ou encore le Tour de Suisse. Mais Boonen a aussi été champion du monde et a ramené le maillot vert à Paris sur le Tour de France 2007…

Ce qui est sûr, c’est qu’il est toujours très délicat de comparer les champions de diverses époques tant les contextes ont changé. De Vlaeminck aurait mieux fait de situer Boonen par rapport aux autres coureurs de son époque. Et dans ce contexte, Boonen est assurément parmi les grands champions de son temps.

Quoi qu’il en soit, voici un des meilleurs vidéos de cyclisme que je connaisse, un vidéo avec lequel j’ai grandi. Il s’agit d’un compte-rendu de Paris-Roubaix 1988 (gagné par Dirk DeMol) mis en scène par CBS et narré par Phil Liggett, à l’époque de sa grandeur (sans les superlatifs démesurés).

Il est intéressant de regarder la scène à la 21e minute, lors de l’entrée de l’échappée dans la Tranchée d’Arenberg. On mesure à quel point le pavé a été réparé depuis!

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