Tom Boonen vient de passer dans la Légende du cyclisme en gagnant aujourd’hui Paris-Roubaix pour la 4e fois, rejoignant ainsi « Le Gitan » Roger de Vlaeminck comme recordman de l’épreuve.
Surtout, Tom Boonen a gagné pas moins de quatre courses en deux semaines: Gand-Wevelgem, GP E3, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Tout simplement impressionnant.
Aujourd’hui dans l’Enfer du Nord, Boonen a gagné avec la manière, de loin sa plus belle victoire en carrière sur cette course. Il a pris les choses en main à plus de 50 kms de l’arrivée et a roulé solo sans hésitation, creusant régulièrement l’écart sur ses plus proches poursuivants.
Pendant un moment, j’étais convaincu qu’il partait de trop loin.
Puis j’ai craint la crevaison pour lui. Rien. Pas de défaillance. Pas de crevaison. Boonen mérite le titre de Monsieur Paris-Roubaix comme de Vlaeminck 30 ans avant lui !
Ni l’équipe Sky, ni l’équipe BMC, ni l’équipe Garmin n’ont pu faire quelque chose pour le contrer. Seuls les Sky étaient un tant soit peu organisés dans le final, avec quelques coureurs qui ont bien essayé de rouler sur Boonen. Il n’y a eu personne pour relayer chez BMC ou chez Garmin.
Que dire de plus ? La victoire de Boonen est nette, claire, sans ambiguïté: c’était visiblement le plus fort aujourd’hui. Rien à redire sauf bravo!
Les autres belles surprises
L’équipe Europcar. Il y a d’abord cette superbe 2e place de Sébastien Turgot, une vraie surprise. Il y a aussi la perf de David Veilleux qui se découvre une passion pour cette course: il a fait partie de « l’échappée matinale » reprise à environ 70 kms de l’arrivée. Sa présence dans le groupe devant a assurément contribué à placer ses équipiers en position de force derrière. Veilleux et Rollin terminent d’ailleurs la course « dans les délais » ce qui, à Roubaix, n’est jamais facile.
Les moins bien
Les Garmin, absents au feuilleton devant. Seul Van Summeren a limité les dégâts.
Les BMC, qui ont semblé désorganisés durant toute la course, même si on les a vu un petit moment à chasser derrière l’échappée matinale. Dans le final, ils n’ont jamais pu donner un bon coup de main à Ballan.
Fillipo Pozzatto. R-I-D-I-C-U-L-E. Il est certes allé au tapis. Mais il était capable de pédaler par après. Seulement, on a vu son moral flancher complètement, et les invectives de son directeur sportif qui l’exhortait à continuer n’ont rien donné. Il n’a même pas essayé de s’accrocher aux coureurs qui voulaient encore remonter sur la tête de course. Gagnera jamais une grande classique celui-là!
Les regrets
Mathieu Ladagnous à la FdJ. Il semblait être parti pour une grande perf et il crève au mauvais moment. De quoi nourrir des regrets du côté de la FdJ quant on connaît tout l’amour que porte Marc Madiot à cette course…
La couverture direct
Il faut d’abord dire merci au Réseau des Sports pour la diffusion en direct de la course, une première au Québec. Et j’ai trouvé les commentaires de Dominique Perras pertinents et bien documentés, même si on a parfois encore un petit temps de retard sur certaines opérations tactiques. De bonne augure pour la suite!