Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2012

C’EST UN GÉANT !

Tom Boonen vient de passer dans la Légende du cyclisme en gagnant aujourd’hui Paris-Roubaix pour la 4e fois, rejoignant ainsi « Le Gitan » Roger de Vlaeminck comme recordman de l’épreuve.

Surtout, Tom Boonen a gagné pas moins de quatre courses en deux semaines: Gand-Wevelgem, GP E3, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Tout simplement impressionnant.

Aujourd’hui dans l’Enfer du Nord, Boonen a gagné avec la manière, de loin sa plus belle victoire en carrière sur cette course. Il a pris les choses en main à plus de 50 kms de l’arrivée et a roulé solo sans hésitation, creusant régulièrement l’écart sur ses plus proches poursuivants.

Pendant un moment, j’étais convaincu qu’il partait de trop loin.

Puis j’ai craint la crevaison pour lui. Rien. Pas de défaillance. Pas de crevaison. Boonen mérite le titre de Monsieur Paris-Roubaix comme de Vlaeminck 30 ans avant lui !

Ni l’équipe Sky, ni l’équipe BMC, ni l’équipe Garmin n’ont pu faire quelque chose pour le contrer. Seuls les Sky étaient un tant soit peu organisés dans le final, avec quelques coureurs qui ont bien essayé de rouler sur Boonen. Il n’y a eu personne pour relayer chez BMC ou chez Garmin.

Que dire de plus ? La victoire de Boonen est nette, claire, sans ambiguïté: c’était visiblement le plus fort aujourd’hui. Rien à redire sauf bravo!

Les autres belles surprises

L’équipe Europcar. Il y a d’abord cette superbe 2e place de Sébastien Turgot, une vraie surprise. Il y a aussi la perf de David Veilleux qui se découvre une passion pour cette course: il a fait partie de « l’échappée matinale » reprise à environ 70 kms de l’arrivée. Sa présence dans le groupe devant a assurément contribué à placer ses équipiers en position de force derrière. Veilleux et Rollin terminent d’ailleurs la course « dans les délais » ce qui, à Roubaix, n’est jamais facile.

Les moins bien

Les Garmin, absents au feuilleton devant. Seul Van Summeren a limité les dégâts.

Les BMC, qui ont semblé désorganisés durant toute la course, même si on les a vu un petit moment à chasser derrière l’échappée matinale. Dans le final, ils n’ont jamais pu donner un bon coup de main à Ballan.

Fillipo Pozzatto. R-I-D-I-C-U-L-E. Il est certes allé au tapis. Mais il était capable de pédaler par après. Seulement, on a vu son moral flancher complètement, et les invectives de son directeur sportif qui l’exhortait à continuer n’ont rien donné. Il n’a même pas essayé de s’accrocher aux coureurs qui voulaient encore remonter sur la tête de course. Gagnera jamais une grande classique celui-là!

Les regrets

Mathieu Ladagnous à la FdJ. Il semblait être parti pour une grande perf et il crève au mauvais moment. De quoi nourrir des regrets du côté de la FdJ quant on connaît tout l’amour que porte Marc Madiot à cette course…

La couverture direct

Il faut d’abord dire merci au Réseau des Sports pour la diffusion en direct de la course, une première au Québec. Et j’ai trouvé les commentaires de Dominique Perras pertinents et bien documentés, même si on a parfois encore un petit temps de retard sur certaines opérations tactiques. De bonne augure pour la suite!

David Veilleux en marge de Paris-Roubaix

Merci à mon ami Éric Wiseman pour le tuyau! Et la meilleure des chances à David pour sa journée en enfer, surtout qu’elle se passe sans chute majeure!

Au Québec, on pourra voir Paris-Roubaix en direct sur RDS entre 7 et 11h, une première!

Le Tour de l’actualité

1 – Beaucoup de réactions suite à mon texte d’hier sur le collage des boyaux et j’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire tous. Merci en particulier à mon bon ami Paul pour sa sollicitude. Tu as raison, il n’y a aucune justification à rouler sans son casque, mais je suis un vieux con. Têtu de surcroit!

2 – Intéressants résultats dans l’étape reine du difficile Tour du Pays Basque. Samuel Sanchez a gagné l’étape, preuve que ce coureur est à maturité et qu’il faudra compter sur lui sur les grands tours cette année.

Derrière, à remarquer les belles performances de Chris Horner, Joaquim Rodriguez, Damiano Cunego, Tony Martin, Michele Scarponi et… Ryder Hesjedal qui pointe désormais en 4e place du général à 12 secondes du leader Sanchez. On peut croire que ces coureurs seront devant sur les prochaines Ardennaises et pour Hesjedal, espérons que cela annonce une grande saison pour le coureur canadien!

3 – GP de l’Escaut: victoire au sprint de Marcel Kittel dans des conditions météo difficiles (pluie et froid). Farrar est 2e et le québécois Guillaume Boivin 10e. Ce fut l’hécatombe dans le final, avec beaucoup de chutes, et l’une d’entre elles a sérieusement blessé une journaliste.

4 – « Je veux juste remplir mon frigo« . La formule est choc et nous vient du pistard français François Pervis qui demeure cette année sans soutien financier, reflet de la condition précaire de nombreux pistards de haut niveau. C’est désolant et je lui souhaite la meilleure des chances pour trouver rapidement un partenaire capable de le soutenir dans ses prochains objectifs.

5 – La photo de la fracture de la clavicule subie par Fabian Cancellara est ici. Impressionnant, tout de même.

6 – Intéressante compilation des victoires jusqu’ici en 2012, selon les équipes. Loin en tête, Omega Pharma Quick Step suivie de Liquigas et Sky. Le compteur toujours à 0 ? Ag2R La Mondiale. Pour le moment.

7 – Victoire de Luke Durbridge dans le contre-la-montre du Circuit de la Sarthe. Demain, l’étape reine. Du beau monde au départ avec Andy Schleck, Thomas Voeckler, Pierre Roland et Denis Menchov.

4h sur un (putain) de boyau!

Lao Tseu l’a dit, il faut savoir coller un boyau.

Pas si simple que ça, en fait.

L’affaire a commencé hier en fin d’après-midi, à la faveur d’une sortie bien sentie (musculation sur 50-14 dans toutes les bosses du Parc de la Gatineau): toc toc toc.

Je ne supporte pas.

Ceux qui me connaissent savent que je ne supporte pas le matos en mauvais état. Top condition, rien de moins. Vous me le dites si vous voyez une tache s’il vous plait.

Le hic, c’est que je ne suis pas parvenu à savoir ce qui pouvait bien causer ce bruit insupportable, hormis que ça venait de la roue avant, récemment l’objet d’un nouveau boyau.

Valve qui tape sur la jante? Possible.

Caillou dans le boyau? Ce fut vite fait de vérifier. Non, c’était pas ça.

Moyeu en fin de vie? Possible aussi.

Boyau mal collé? Encore possible.

J’ai donc entrepris une vérification en règle, tout le bordel. Première opération, entretien du moyeu, jamais encore fait sur cette roue avant, une Campagnolo.

Après avoir trouvé le manuel d’instruction, j’ai tout démonté (pas si simple) et remonté. Merde, la roue ne tourne presque plus!

En fait, l’ajustement du serrage d’un moyeu est très délicat. Trop serré, la roue ne tourne plus, ou tourne sur le métal. Trop mou, et vous avez un jeu dans le moyeu. Il faut trouver le bon dosage. J’ai fini par trouver: 1h plus tard… Merdeuuu… Encore heureux que Campi ne nous a pas usiné sur ce moyeu une de ces pièces qui nécessite absolument l’outil Campi qui va avec…

Deuxième opération, le boyau. Tiens, les enfants sont déjà couchés.

Après l’avoir enlevé, misère, la jante est pleine de vieille colle. C’est parti: acétone, pinceau, eau chaude, éponge et serviette. Une heure de travail. Oubliez l’éponge, y’en a plus. Quel bordel que la colle à boyau! C’est ta nouvelle fragrance, cette odeur qui a envahi toute la maison chéri?

Test ensuite (dehors, quand même!), avec un boyau simplement posé sans colle: plus de bruit. C’est donc le boyau qui était mal collé, probablement de façon inégale. Pourquoi ça faisait toc toc toc? Aucune idée. Demandez au mécano de Boonen.

Pose du boyau, cette fois-ci avec le rim tape Tufo, fort pratique par ailleurs. M’en commanderez 3 boites… L’opération de pose ne prend que quelques minutes, si on sait bien centrer le boyau. Ce qui n’est manifestement pas mon cas!

Une autre heure plus tard (sur les boyaux Vittoria, il faut aussi savoir gérer les prolongateurs de valve, échangeables… n’oubliez pas le scellant de plomberie…), ça y est, le boyau est en place, collé, centré, gonflé. Je pose l’electric tape pour fixer la valve… et me rend compte qu’avec tout ça, c’est maintenant la jante qui est pleine de résidu de colle… tout comme mes mains.

Une demi-heure de plus à frotter pour enlever tout ça (je parle de la jante), surtout dans la zone de freinage. Il est 22h quand je termine.

Morale? Les boyaux, c’est super: super-rendement, légers, confortables. Le « senti » est incomparable. Mais nom de Dieu, quel bordel lorsqu’il faut les changer! Pose délicate, matériel couteux, travail long… on est loin de l’opération d’un changement de chambre à air.

Une fois par saison, ça me suffit! De toute façon, il me faudra bien un mois pour me débarrasser de toute la colle accumulée sur mes mains!

Le Tour de l’actualité

1 – Vu sur le web: « ça ne serait pas une semaine sainte sans une journée en enfer… » Excellent!

2 – Paris-Roubaix toujours: la météo pourrait être difficile dimanche prochain, avec pluie et temps frais annoncés. Et l’Enfer du Nord sous la pluie, c’est vraiment l’enfer…

3 – Fabian Cancellara récupère de sa quadruple fracture de la clavicule et on annonce qu’il sera vraisemblablement de retour dans le peloton à la mi-mai. En pleine saison des grands tours, je crois qu’il aura comme seul objectif de se préparer pour le clm et la course sur route des JO de Londres.

4 – Saxo Bank et Bjarne Riis demeurent en World Tour, décision de l’UCI qui a considéré les « circonstances exceptionnelles » de la situation de l’équipe, privée rappelons-le de Contador, suspendu dans l’affaire du clembuterol. C’est Riis qui doit pousser un « ouf » de soulagement et voilà qui lui permettra très probablement de reconstruire son équipe sur de bonnes bases. Il en a bien besoin.

5 – Le difficile Tour du Pays Basque est parti hier, et c’est Rojas qui a gagné au sprint. Le Canadien Hesjedal est de la partie, dans cette course où les protagonistes sont souvent ceux qu’on retrouvent devant sur les Ardennaises. Franck Schleck est présent en Espagne, et ô surprise! son frère sera plutôt en France cette semaine puisqu’il participe au Circuit de la Sarthe.

6 – La Scheldeprijs, c’est demain en Belgique. Retour en action des David Veilleux, Dominique Rollin, Svein Tuft et de toute l’équipe SpiderTech. Tom Boonen, le numéro un mondial, sera également présent.

7 – SpiderTech: plusieurs vidéos disponibles sur le site internet sont intéressants. À découvrir, question de partager un peu la vie de cette équipe canadienne en Europe.

8 – SpiderTech encore: le directeur sportif et manager Steve Bauer commente ici la récente sélection de l’équipe au Tour de Suisse.

9 – En treize photos, le Scott Plasma (vélo de chrono) de Svein Tuft. Ouf!

10 – Pool de cyclisme: beaucoup d’inscriptions cette année encore, et je vous en remercie. Le temps de compiler tout ça et le fichier sera rendu public dans les prochains jours, de façon à vous permettre de vérifier votre équipe.

Boonen la gagne, Cancellara la guigne

Décidément, c’est la saison de la rédemption pour Tom Boonen et la saison de la frustration pour Fabian Cancellara.

Du moins jusqu’ici.

Tom Boonen est entré dans l’Histoire du cyclisme hier en remportant pour la 3e fois de sa carrière le Tour des Flandres. Il rejoint quatre autres coureurs: Achille Buysse, Florenzo Magni, Éric Leman et Johan Musseuw, dont la carrière souffre de grosses casseroles liées au dopage.

Il a surtout gagné pour la troisième fois en seulement quelques jours, faisant le triplé exceptionnel GP E3, Gand-Wevelgem et Tour des Flandres. Chapeau bien bas! Il est d’ailleurs recordman de victoires sur le GP E3 (5 victoires) et a rejoint le cercle des triple-vainqueurs de Gand-Wevelgem. L’année de tous les records!

Et ces performances lui permettent aussi de devenir le numéro un mondial. C’est l’apothéose.

Boonen redevient ainsi le golden boy du cyclisme belge et reprend l’avantage dans le coeur des Belges sur un Philippe Gilbert totalement absent en ce début de saison. Ces deux dernières saisons, Boonen ne gagnait plus et certains le pensaient sur le déclin, moins concentré sur le vélo. Il a su répondre ! Et on peut s’en réjouir, Boonen est un bon ambassadeur du cyclisme car il passe bien dans les médias, sa belle tronche et son franc parlé aidant beaucoup.

J’ai trouvé en tout cas que Boonen a couru intelligemment hier, n’étant visiblement pas dans un grand jour, ce qu’il a d’ailleurs confirmé à l’arrivée. Il a su s’économiser quant il le fallait, et il a su répondre présent quant il le fallait, notamment dans la dernière ascension du Vieux Quaremont où la course s’est jouée. Et il a été parfait dans le final, même s’il était « prisonnier » de deux italiens.

Le carton rouge ira d’ailleurs à Pozzato, une fois de plus. Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi il ne contrait pas après les attaques de Ballan dans les trois derniers kilomètres? Chaque fois, Boonen y allait. Si Pozzato avait chaque fois contre-attaqué, Boonen y aurait laissé des forces voire aurait été distancé à un moment donné, c’est sûr. Je n’ai pas compris la tactique de Pozzato qui, malheureusement, continue de prouver qu’il lui manque la niaque pour aller à la gagne, un peu comme Hincapie, qui présente d’ailleurs un physique similaire. À ce niveau de compétition, c’est inexcusable.

Du côté de Cancellara, c’est la totale. Mouché sur Milan SanRemo par un « petit » Gerrans, marqué à la culotte sur le GP E3 et Gent-Wevelgem, Cancellara est allé au tapis au 2e ravito hier, la faute à un bidon laissé par terre par un autre coureur, apparemment. Bilan, un beau vol plané et une triple fracture de la clavicule, de quoi le tenir à l’écart pour 4 à 6 semaines. Exit les Flandres, exit Roubaix aussi.

La frustration chez Cancellara doit être à son comble après une saison 2011 déjà frustrante où il était le plus fort, et la poisse cette saison alors qu’il est encore le plus fort. Vraiment, je pense à lui ce soir et lui souhaite de revenir aussi fort, notamment pour les Jeux Olympiques dont il a fait un grand objectif.

Les mentions bien

Alessandro Ballan, qui a tout tenté en attaquant d’abord dans la dernière ascension du Vieux Quaremont, puis en attaquant à plusieurs reprises dans les 3 derniers kms. C’était ce qu’il fallait faire et il n’y a jamais de déshonneur a perdre les armes à la main.

L’équipe Europcar. On a vu Jérome, Voeckler, Gauthier, Pichot, et Veilleux termine bien. Très bien pour une équipe qui n’est pas en WorldTour.

Peter Sagan. LE futur grand de ce type de course. S’il a été un peu court dans le final, étant notamment gêné par une chute devant lui, c’est lui qui fait l’effort d’essayer de rentrer sur le trio Boonen-Ballan-Pozzato devant après le Vieux Quaremont. Encore un ou deux ans et il sera l’épouvantail des Classiques.

L’équipe Omega Pharma Quick Step. Beau collectif, pas d’affolement, et une belle cohésion d’ensemble entre Chavanel, Boonen, Steegmans et Terpstra.

L’équipe Katusha. Ils sont 4 dans les 17 premiers!

En hausse

BMC. Ballan 3e, Van Avermaet 4. Ouf, il était temps! Les autres sont cependant très loin, notamment Gilbert et Hushovd.

Boasson Hagen. On sent qu’il ne maitrise pas encore très bien, mais ça s’en vient, c’est évident.

Les guignols

Rabobank. Nowhere to be seen.

Garmin. Le premier est 30e. Alors qu’avec Farrar devant tôt dans la course, ils étaient bien partis. Bon, Van Summeren a chuté dans le final, c’est vrai.

Les Canadiens

David Veilleux a été le meilleur et termine dans le groupe Gilbert à 4min43 du vainqueur. Go David Go ! Un grand numéro sur Paris-Roubaix?

J’ai bien vu beaucoup de maillots FdJ en tête du peloton sur les 100 derniers kms, mais Rollin, jamais. Il termine à une décevante dernière place sur un parcours qui à priori devait lui convenir. Peut-être est-il malade?

Tuft n’a pas terminé.

Je tiens aussi à souligner l’excellente… 3e place de Joelle Numainville sur le Tour des Flandres féminin. Chapeau bien bas! Je n’attendais pas une telle performance de cette athlète pleine de puissance qui a remporté le sprint du peloton pour s’octroyer cette marche du podium. Bravo!

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