Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2005 Page 1 of 2

Les nouvelles en vrac

1 – On sent la frustration à un niveau élevé chez Discovery. Forcément, être ainsi négligé par la Société du Tour lors de la cérémonie de la présention du Tour 2006 la semaine dernière ne leur a pas plu puisqu’après Armstrong, c’est au tour de « Johan Bruyneel de tenir des propos malheureux »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2005/nov05/nov01news. Espérons que le Tour de France tiendra bon la route nouvelle qu’ils se sont tracés car quelque chose nous dit que le Tour n’a pas besoin de Discovery, ce serait plutôt l’inverse…

Lu sur « Cyclismag »:http://www.cyclismag.com :

Johan Bruyneel : « _Je ne lis jamais L’Equipe_. »
Tu as tort, ils font des dossiers intéressants sur le dopage.
Johan Bruyneel : « _Le quoi_ ? »

2 – On a adoré les récents propos tenus par Jean Pitallier, le président de la Fédération Française de Cyclisme, à propos du différent qui oppose le Tour avec l’UCI ainsi qu’à propos des déclarations de la semaine dernière. Pitallier a en effet déclaré être _d’accord tant sur le circuit ProTour que sur le dopage avec ce qu’a déclaré Patrice Clerc lors de la présentation du Tour 2006_. Il a ajouté être _très déçu que McQuaid suive la ligne de conduite de Verbruggen_ et que _ce sont les responsables d’équipes qui ont la clé du problème. Pour avancer, il serait peut-être envisageable aussi de changer les hommes_. Tout-à-fait d’accord avec lui, il faut changer les hommes…

3 – « Magnus Backstedt a échoué dans sa tentative de battre le record de l’heure derrière derny »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=photos/2005/news/oct05/magnushour/gallery-magnushour. Saluons l’effort et le courage de Magnus de s’attaquer ainsi à ce record qui appartient à l’histoire du vélo. Magnus tirait un braquet de… 60×12 lors de sa tentative, de quoi rendre jaloux même Armstrong…

4 – On ne commentera pas la nouvelle pour l’instant mais on vous la donne : « Geneviève Jeanson a été élue la sportive la moins appréciée d’un panel de journalistes québécois »:http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/Au-dessus_de_la_melee/, nouvelle rapportée lors de l’émission « Au-dessus de la mêlée » de Radio-Canada le 26 octobre dernier. Si la raison est évidente, voilà encore une fois une bien mauvaise presse pour le cyclisme et c’est désolant considérant qu’elle aurait pu agir différemment dans le dossier Hamilton 2003 et Flèche Wallonne 2004.

Le cyclisme en crise

« C’est toujours le bordel dans le cyclisme »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1614 qui continue d’afficher de profondes divisions sur fond de dopage. Retour sur les deux camps qui s’affrontent et sur les derniers coups d’éclat.

*Dans le premier camp*, on retrouve l’UCI et son très contesté ProTour ainsi que les équipes (on serait tenté de dire beaucoup d’équipes, mais pas toutes…) et les coureurs qui continuent de minimiser avec acharnement les problèmes de dopage dans le vélo et ce, malgré les scandales qui s’accumulent à un rythme affolant. Les seuls outils de bataille de ces individus et instances dirigeantes sont la négation des évidences, la minimisation voire le camouflage des scandales, les batailles juridiques sur fond de vices de procédure à grand renfort d’avocats et de juges ainsi que la discréditation de ceux qui ont un discours différent.

Les plus récents coups d’éclat sont à porter au crédit de Messieurs Armstrong et McQuaid. Armstrong a déclaré aujourd’hui que le Tour de France « _mérite un meilleur dirigeant_ » que Jean-Marie Leblanc. Cette déclaration, véritable preuve d’une frustration qui ne cesse de grandir chez le champion déchu, est évidemment en réaction avec la giffle qu’il a reçu jeudi lorsque Leblanc, évoquant les satisfactions délivrées par les champions depuis son arrivée à la direction du Tour en 1989, n’a évoqué le champion américain qu’une seule fois, et encore indirectement, sans même citer son nom. Armstrong en a même rajouté, déclarant « _encore une fois, Jean-Marie Leblanc m’a lancé une pique indue et continue à ignorer la vérité. Alors qu’il veut peut-être effacer les sept dernières années, je ne garde que de grands souvenirs de ma participation dans le plus grand événement sportif du monde_ ». Pathétique.

« McQuaid n’a quant à lui rien trouvé de plus intelligent à faire que de rompre aujourd’hui les négociations avec la Société du Tour »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051028_174254Dev.html quant au ProTour 2006, se déclarant « _surpris et indigné_ » des propos tenus jeudi par Patrick Clerc, le président d’Amaury Sport Organisation qui est propriétaire du Tour. Mieux, McQuaid dit regretter d’avoir subi, « _au même titre que les équipes, les coureurs et le reste de la famille cycliste, un cours magistral sur la gestion du sport cycliste… et ce devant l’opinion publique et les médias internationaux_». Mais de quelle famille du cyclisme parle-t-on? Rappelons que McQuaid avait également déclaré suite à la cérémonie entourant le dévoilement du parcours 2006 du Tour qu’il pensait personnellement que « _Patrice Clerc est allé un peu trop loin, que ce n’est pas nécessaire d’être si dramatique, de penser qu’il y a une telle crise dans ce sport_ ». Allucinant, alors que les scandales s’accumulent et que l’opinion publique devient de plus en plus critique face au cyclisme.

*Dans le deuxième camp*, on retrouve essentiellement les coureurs et les équipes françaises (Bouygues et La Française des Jeux essentiellement, dans une moindre mesure Ag2R) ainsi que l’Agence Mondiale Antidopage, la Société du Tour et, dans une moindre mesure, la Fédération Française de Cyclisme. Dans ce camp, la lucidité : le cyclisme va mal, il est gangrené par un dopage à grande échelle et des réformes baclées qui pourraient le couper de ses racines profondes. Aussi, « on adopte un discours radicalement différent de l’autre camp et seul moyen d’avancer, on essaie de faire sans lui »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1613. On serre également les rangs après l’électrochoc de l’Affaire Armstrong qui semble avoir définitivement convaincu (enfin!) la Société du Tour qu’un gros problème existe et qu’il faut agir en rompant avec le passé : « on annoncait plus tôt cette semaine que l’AMA aidera le Tour l’an prochain avec ses contrôles anti-dopage »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051027_131649Dev.html. Le Tour, jeudi, a par ailleurs donné un témoignage indirect de soutien au cyclisme français qui vit un sale quart d’heure, parlez en à Jérome Pineau.

Bref, l’action concrète, lucide et engagée se situe aujourd’hui dans ce camp qui semble vouloir vraiment travailler à un cyclisme meilleur. Lequel des deux camps a le plus à coeur le devenir du cyclisme professionnel ? Pour nous, le choix est évident et on espère que le public ne se laissera pas berner par les propos racolleurs d’un champion déchu ainsi que d’un nouveau président de l’UCI totalement déconnecté de la réalité.

Tour de France 2006 : on aime beaucoup!

Le « parcours du prochain Tour de France »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/parcours.html était dévoilé aujourd’hui par la Société du Tour avec, à sa tête, deux personnes plutôt qu’une : le petit monarque sans envergure Jean-Marie Leblanc ainsi que son successeur désigné (mais seulement dans un an officiellement, quel paternalisme de la part de Leblanc!), Christian Prudhomme, un homme qui nous inspire confiance pour l’avenir.

La volonté de trancher avec le passé était évidente, ne serait-ce que par « les deux premières phrases de l’éditorial diffusé sur le site du Tour 2006 »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/infos.html : « _Le 24 juillet un long, très long chapitre de l’histoire du Tour de France, s’est refermé. Et trente jours plus tard, l’actualité nous faisait comprendre qu’il en était bien ainsi_ ». On ne peut être plus clair.

Mais revenons au parcours. Si le Tour 2005 innovait (un court clm – ou un long prologue – en ouverture, 4 massifs montagneux visités, etc.), le Tour 2006 est en lien direct avec ceux de la fin des années 1980 et du début des années 1990, et ca nous plaît énormément. C’est ainsi qu’après le départ de Strasbourg et une première semaine pas si favorable que ca aux sprinters puisqu’en partie disputée dans les Ardennes belges, on renoue avec un long clm individuel (Saint Grégoire-Rennes, 52 km), question de faire en sorte que les prétendants à la victoire ne puissent se cacher plus longtemps. Puis rapidement (une seule étape de transition), les coureurs aborderont les Pyrénnées avec « une première étape de moyenne montagne »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/profil_10.html suivie d’une « première grande étape se terminant au sommet d’une montée inédite sur le Tour, celle du Pla-de-Beret »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/profil_11.html. Écarts garantis.

Après 3 étapes de transition, les coureurs se présenteront dans les Alpes avec trois belles étapes qui renouent avec des cols mythiques du Tour comme l’Izoard, le Galibier, le Glandon, la Colombière, Joux-Plane sans oublier la montée de l’Alpe d’Huez.

Dans l’étape « Gap-L’Alpe d’Huez »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/profil_15.html (qui sera possiblement l’étape retenue pour l’Étape du Tour cyclo), il est cependant à prévoir que la course ne se décante que dans la montée finale. Les coureurs savent en effet que le Lautaret de ce côté est très exposé au vent de face et que les chances de rester devant pour un coureur isolé ou pour un petit groupe sont presque nulles. De plus, la descente sur Bourg d’Oisans est très longue, très roulante et favorisera des regroupements.

On salive déjà à l’idée des dégâts potentiels sur l’étape du lendemain, « Le Bourg-d’Oisans – La Toussuire »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/profil_16.html qui sera assurément l’étape de la grande lessive. Après le Galibier offert en ouverture, question de bien digérer le petit dej, les coureurs devront affronter le Glandon par son versant le plus difficile (les derniers kms sont cruels), puis le Mollard en casse-pattes pour enfin aller chercher la ligne d’arrivée à la station d’altitude La Toussuire, au-dessus de Saint-Jean de Maurienne. Pour avoir affronter cette ascension lors de l’épreuve cyclo l’Arvan-Villard en 2002, on peut prédire que cette dernière ascension en surprendra plus d’un par ses pourcentages parfois redoutables. Bref, cette étape est sans aucun doute l’étape reine du Tour 2006.

Les coureurs n’en auront pourtant pas encore fini avec les Alpes. Le lendemain n’est pas piqué des vers non plus, avec les 199 kms de l’étape « Saint-Jean-de-Maurienne – Morzine »:http://www.letour.fr/2006/TDF/presentation/fr/profil_17.html. Au menu, col des Saisies, des Aravis, de la Colombière et Joux Plane dans le final. Le degré de fatigue étant élevé à ce stade de la course, cette étape casse-pattes fera également de gros écarts.

Ce sera ensuite une fin de Tour classique avec le dernier clm au sud de la Bourgogne, entre Le Creusot et Montceau-les-Mines, sur 56 kms. De quoi départager les derniers protagonistes à la plus prestigieuse victoire dans le cyclisme.

Il ne manque qu’une chose à ce parcours très équilibré et inspirant : un clm par équipe avec l’abandon du système de temps installé depuis deux ans. Motif avancé par les organisateurs pour la supression du clm par équipe : raisons géographiques. Il aurait pourtant eu moyen d’en organiser un, mais tout de suite le lendemain du prologue (autour d’Obernai?), comme c’était souvent le cas à la fin des années 1980. Il nous semble en effet qu’un clm par équipe au coeur des vignobles alsaciens aurait eu beaucoup de gueule et aurait produit de magnifiques images…

Peut-on déjà entrevoir des coureurs qui à priori seront à l’aise sur ce genre de parcours ? Un nom nous vient à l’esprit : Basso. Le Tour 2006 est en effet suffisemment montagneux pour l’avantager. Cunego pourrait également très bien y faire. Ullrich ? Si les deux clm individuel seront largement à sa portée, on craint que la traversée des Alpes ne le mettent à mal. Popovytch ? Popovytch, ca sera le grand outsider en 2006 et il ne faut pas oublier qu’il est chez Discovery…

En terminant, quelques chiffres sur le Tour de France 2006 :

1 – 1er au 23 juillet
2 – 3600 kms
3 – 20 étapes, soit 9 étapes de plaine, 5 étapes de moyenne montagne, 4 étapes accidentées dont 3 arrivées en altitude (Pla-de-Beret, l’Alpe d’Huez et La Toussuire) et 2 étapes contre-la-montre individuel totalisant 116 kms.

PowerBreathe : vous y croyez, vous?

Voilà un moment qu’on voulait vous en parler, voilà qu’on en a aujourd’hui l’occasion : les appareils visant à développer les capacités respiratoires chez les sportifs sollicitant leur système cardio-respiratoire, notamment les cyclistes, sont de plus en plus populaires. Le leader dans le domaine est sans conteste « PowerBreathe »:http://www.powerbreathe.com/homep.html, très connu. Si on en croît les concepteurs du produit, il ne suffirait que de 30 respirations dans le petit appareil une à deux fois par jour et ce pendant 4 semaines pour améliorer substantiellement la capacité et la facilité respiratoire. Avec à la clef des gains d’environ 5% en amélioration des performances, notamment dans les contre-la-montre.

Alors, convaincus ? De notre côté, on demeure quelque peu sceptique sur l’efficacité réelle du produit et il serait intéressant d’obtenir des commentaires si certains d’entre vous utilisent déjà ce type d’appareil. Si nous sommes plus confiants dans l’électrostimulation, « le prix relativement modeste »:http://www.cottereau-jogging.com/catalogue.htm?reference=95 du PowerBreathe garantit qu’on ne perd pas grand chose à l’essayer!

On régresse ?

« Très inquiétant »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1605.

La Convention internationale contre le dopage dans le sport

La grande nouvelle du jour, mais qui passe un peu inaperçue bien malheureusement, est l’adoption à l’unanimité par la Conférence générale de l’UNESCO de la « _Convention internationale contre le dopage dans le sport_ »:http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=30253&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html, premier instrument de portée juridique et intergouvernementale visant l’éradication du dopage. Explications.

Plusieurs chartes, conventions et codes visant la lutte contre le dopage existent. Les principaux sont la _Charte internationale de l’éducation physique et du sport_ (Unesco, 1978), la _Charte européenne contre le dopage dans le sport_ (Conseil de l’Europe, 1984), la _Charte internationale olympique_ (CIO, 1988), la _Convention contre le dopage_ (Conseil de l’Europe, 1989), le _Code antidopage dans les activités sportives_ (1992, Conseil des Communautés européennes) et, plus récemment, le _Code mondial antidopage_ (AMA, 2004).

Le problème, c’est qu’aucun de ces instruments n’est universel, n’a de portée juridique touchant le droit public contraignant et n’a de légitimité intergouvernementale. Le CIO, par exemple, est une organisation à caractère non-gouvernemental et dont les dispositions ne s’appliquent qu’aux disciplines olympiques, d’ou problèmes à la fois quant à son pouvoir sur les États et quant à certains sports hors de la famille olympique. L’AMA est pour sa part une « fondation de droit privé suisse »:http://www.wada-ama.org/fr/dynamic.ch2?pageCategory.id=256 qui repose sur « le soutien et la participation d’organisations intergouvernementales, de gouvernements, d’administrations et d’autres organismes publics et privés engagés dans la lutte contre le dopage dans le sport »:http://www.wada-ama.org/fr/dynamic.ch2?pageCategory.id=253, mais pas tous. Cette organisation n’a pas de pouvoir sur les États et n’a que le statut d’une « organisation consultative » au sein de la Conférence des parties, l’organe souverain de la Convention et majoritairement constitué de représentants de pays. En gros, l’AMA peut donner des avis, suggérer des moyens, travailler à l’uniformisation de la lutte contre le dopage à l’échelle internationale, mais n’a pas d’autorité sur les États.

On le comprendra bien, aucune charte actuellement existante ne pouvait donc fournir aux États de cadre légal dans la lutte contre le dopage voire contraindre ces derniers à uniformiser leurs pratiques en la matière, faute de légitimité. Selon « le document de l’UNESCO »:http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=30253&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html, « _A problème mondial, réponse mondiale_ » et tel est le défi relevé par la nouvelle Convention qui fournira aux gouvernements « _un cadre légal pour une harmonisation internationale des efforts dans la lutte contre ce fléau qui bafoue les valeurs éthiques et sociales du sport et met en péril la santé des sportifs_ ». En gros, c’est comme si tous les états-membres de l’ONU venaient d’adopter une résolution qui confère alors le pouvoir aux Nations-Unies d’agir. Dans le cas présent, les États ont adopté, au sein d’une organisation onusienne, une charte contre le dopage, donnant donc des outils aux pays pour intervenir légalement. C’est un grand jour, surtout que la nouvelle charte place l’éducation et la formation des sportifs quant aux dangers du dopage au coeur de son texte, ajoutant un bel élément d’espoir pour un sport propre dans l’avenir.

Cette nouvelle charte entrera en vigueur sitôt qu’elle aura été ratifiée par au moins 30 Etats membres. L’objectif est évidemment qu’elle soit ratifiée avant les Jeux Olympiques d’hiver qui se tiendront à Turin, en janvier 2006.

On ne saurait passer sous silence *le rôle central du Canada* dans la lutte contre le dopage à l’échelle internationale (nous en sommes fiers!). Si le siège social de l’AMA est à Montréal et que son président est Canadien, ce n’est pas tout à fait par hasard puisque le Canada est hautement crédible en la matière. Exemplaires dans le traitement des sportifs dopés (les sanctions sont lourdes au Canada), notre pays avait déjà été l’hôte, à Ottawa en septembre 1988 (aux lendemains de l’affaire Ben Johnson, véritable choc au pays), de la Première Conférence mondiale permanente contre le dopage dans le sport, conférence qui avait aboutit à l’élaboration de la Charte internationale olympique. Le Canada a également tenu un rôle important dans l’adoption de la nouvelle charte aujourd’hui, étant un des 9 pays qui apportèrent une contribution financière nécessaire au projet de Convention (ces pays sont l’Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, l’Islande, le Japon, la Norvège, la Nouvelle Zélande et la Suède… non, pas les États-Unis… ni la France et encore moins l’Italie et l’Espagne, les Nations les plus touchées par le dopage dans le cyclisme).

Pour en savoir plus, voici la petite histoire de la lutte contre le dopage, histoire largement inspirée « des documents de l’UNESCO »:http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=15857&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html ainsi que de l’intéressante rétrospective des affaires de dopage dans le cyclisme publiée dans Vélo Magazine du mois de septembre.

*IIIe siècle avant notre ère*, Jeux Olympiques de l’Antiquité : selon l’AMA, les concurents avaient déjà recours à des champignons et des plantes pour stimuler leurs performances.
*1904*, JO de St-Louis, épreuve du marathon olympique : Thomas Hicks remporte l’or grâce à de l’œuf cru, des injections de strychnine et du brandy.
*Années 1920* : premières interdictions du dopage, mais aucun contrôle n’est mis sur pied.
*1960*, JO de Rome : décès du cycliste Knud Enemark Jensen.
*1967*, Tour de France : décès de Tom Simpson au Mont Ventoux.
*1975* : internement psychiatrique d’Eric de Vlaeminck, présumément dû à l’utilisation de substances dopantes.
*1978* : adoption par l’UNESCO de la _Charte internationale de l’éducation physique et du sport_. On insiste sur « _la sauvegarde des valeurs éthiques et morales »_ et sur la protection de l’éducation physique et du sport contre « _toutes les dérives_ », telles que « _la violence, le dopage et les excès commerciaux_ ».
*1984* : le Conseil de l’Europe adopte la _Charte européenne contre le dopage dans le sport_ qui recommande la mise en œuvre des règlements antidopage, des programmes éducatifs et des laboratoires d’analyse et de recherche.
*1988* : affaire Ben Johnson lors des JO et affaire Pedro Delgado sur le Tour de France. Première Conférence mondiale permanente contre le dopage dans le sport (Ottawa, Canada), conférence qui aboutit à l’élaboration de la _Charte internationale olympique_.
*1989* : le Conseil de l’Europe adopte la _Convention contre le dopage_, ratifiée à ce jour par 40 états.
*1992* : le Conseil des Communautés européennes adopte le Code antidopage dans les activités sportives, document d’information et de sensibilisation destiné à alerter les acteurs du monde sportif sur les responsabilités de chacun face au problème du dopage.
*1998* : affaire « Festina » sur le Tour de France qui révèle toute l’étendue du dopage sanguin.
*1999* : affaire « Pantani » sur le Giro. Fondation de l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA).
*2001* : « blitz » de San Remo sur le Giro.
*2002* : affaire « Rumsas » sur le Tour de France.
*2003* : Table ronde des ministres du Sport au siège de l’UNESCO à Paris. Cette table ronde a réuni 360 participants de 103 pays. On y propose l’idée d’une nouvelle convention. L’idée est entérinée lors de la 32e session de la Conférence générale de l’UNESCO, en octobre de la même année. Début des travaux des représentants de 95 pays.
*2004* : affaire « Manzano », affaire « Millar », affaire « Hamilton », affaire « Perez » dans le cyclisme. Adoption par l’AMA d’un _Code mondial antidopage_ lors de la conférence de Copenhague. Ce code constitue le premier instrument qui harmonise les règlements concernant le dopage dans tous les sports et dans tous les pays. 81 gouvernements ont à ce jour signé la Déclaration de Copenhague, par laquelle ils s’engagent à mettre en application le Code.
*2005* : affaire « Musseuw », affaire « Armstrong » dans le cyclisme. Adoption par l’UNESCO de la Convention internationale contre le dopage dans le sport.

Les résultats finaux du pool de cyclisme 2005

Les résultats finaux de l’édition 2005 du pool de cyclisme sont maintenant disponibles dans la page réservée à ce jeu.

Un fichier téléchargeable avec les résultats détaillés pour chaque équipe est maintenant disponible.

Bettini clos la saison 2005

1 – Sans surprise, « c’est Paolo Bettini qui a remporté le Tour de Lombardie devant Simoni et Schleck »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&05lombardia. Bettini a pris l’initiative à environ 50 kms de l’arrivée, dans la montée de la Madonna del Ghisallo, se détachant avec 4 autres coureurs dont un excellent Sastre. Dans la montée finale, il se détacha de tout le monde mais Simoni et Schleck sont parvenus à rentrer dans la descente. Qu’à cela ne tienne, Bettini n’a eu aucun mal à s’imposer au sprint. Dans sa condition actuelle, le vélo est simple…

Pour Bettini, il s’agit de sa 8e victoire sur une grande Classique. Musseuw en a gagné 11 et Bettini avoue franchement vouloir faire mieux dans les prochaines années. C’est tout à fait possible compte tenu qu’il lui reste probablement une ou deux belles saisons.

2 – Victoire de DiLuca sur le ProTour, on le savait déjà. Ce ProTour qui couronne cette année un coureur qui a été visible partout, c’est à dire tant sur les Classiques que sur les grands tours (surtout le Giro). Boonen est 2e fort de ses victoires sur le Ronde et Paris-Roubaix, Rebellin termine 3e grâce à sa 5e place samedi en Lombardie, Ullrich et Armstrong, premiers « spécialistes » des courses par étape occupent les 4e et 5e place seulement.

3 – Un diner de gala a réuni dimanche les vingt équipes du ProTour, quelques-uns des vainqueurs majeurs de l’année (Di Luca, Petacchi, Bettini, etc), ainsi que plusieurs organisateurs, à l’exception de la Société du Tour de France, qui préfère garder ses distances pour des raisons évidentes. Pat McQuaid, le nouveau président de l’UCI, a déclaré à cette occasion que la saison 2005 était « _l’une des plus difficiles de l’histoire du cyclisme_ ». Affaires de dopage, division quant au ProTour, le milieu a été déchiré à bien des égards… et ca pourrait bien se poursuivre en 2006. La Société du Tour de France, qui travaillera en 2006 avec un nouveau directeur du Tour, souhaite plutôt se préoccuper de la détérioration de l’image du cyclisme et de l’association par le public de dopage et de cyclisme. L’UCI ferait grand bien de s’en inspirer…

4 – Pool de cyclisme : le classement final cette semaine!

Le Tour de Lombardie

Créée en 1905, la « Course aux feuilles mortes »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Minisiti_Ciclismo/giro_lombardia/ appartient au club très sélect des 5 grands monuments du cyclisme, volet Classiques (avec Milan San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège). Elle est organisée par le journal sportif italien La Gazzetta Dello Sport depuis 1907.

Le départ sera donné dimanche de Mendrisio (en Suisse) et l’arrivée sera jugée à Côme, en Italie. « Toute la course se déroule donc dans la magnifique région des lacs dans le Nord de l’Italie »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Minisiti_Ciclismo/giro_lombardia/img/planimetria.jpg.

Le parcours compte 246 kms. C’est « un parcours accidenté »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Minisiti_Ciclismo/giro_lombardia/img/altimETRIA.jpg, un peu comme dans la Doyenne. La montée de la « Madonna del Ghisallo » est la plus connue, surtout avec le passage à la petite chapelle près du sommet. Le San Fedele d’Intelvi, le Balisio, le Civiglio et la San Fermo della Battaglia, située à 5,7 km de l’arrivée, sont les autres principales difficultés de ce parcours sélectif.

*Les grands favoris sont* Bettini d’abord, qui avoue aborder cette course à « 57 kg », un poids record pour lui. Il est très motivé à racheter sa saison décevante et dispose d’une très bonne équipe autour de lui. Son adversaire le plus costaud sera probablement Simoni, lui aussi très motivé en cette fin de saison. Simoni s’est cependant isolé au sein même de son équipe, ayant refusé (!!!) l’aide offerte par son équipier Cunego, pourtant vainqueur sortant. Pour Simoni, c’est « chacun pour soit ».

*Les outsiders* : DiLuca, mais on pense qu’il sera un peu juste. Rebellin aussi. Valverde pourrait surprendre, attention à lui.

*Les autres coureurs à surveiller* : Celestino, Fischer, Franck Schleck, Kirchen.

*Les grands absents* : ce serait trop long. Rappelons ironiquement que le but du ProTour est « les meilleurs coureurs sur les meilleures courses ». Un échec lamentable…

Le « site web officiel est ici »:http://www.gazzetta.it/Speciali/Minisiti_Ciclismo/giro_lombardia/.
« CyclingNews »:http://www.cyclingnews.com aura comme d’hab un live!report.
Le « palmarès complet de cette épreuve »:http://www.memoire-du-cyclisme.net/ligne/cla_lombardia.php qu’on aime beaucoup est ici.

Pour la petite histoire, c’est le « Campionnissimo » Fausto Coppi qui détient le record de victoires sur cette épreuve avec 5 succès. Eddy Merckx l’aurait remporté 3 fois s’il n’avait pas été déclassé de la 1ere place en 1973 pour… contrôle antidopage positif! C’est que Merckx avait été victime de son propre médecin – Cavalli – qui lui avait prescrit, quelques jours avant la course, un sirop – du Mucantil – en raison d’un refroidissement. Le sirop contenait un peu de Noréphédrine, produit interdit, ce que le médecin ignorait, et donc Merckx. Ce dernier fut donc lavé de tout soupçon concernant ses intentions, mais la victoire ne lui a jamais été restituée! Et c’est dommage puisque selon Merckx lui-même, ce fut une de ses plus jolies victoires, acquise avec panache. Jean-Pierre Dauguillaume, excellent coureur de l’époque, racontait à ce sujet : _Sur les pentes d’Intelvi, il (Merckx) a mené de bout en bout en montant de plus en plus vite. Le peloton ou ce qu’il en restait s’est fissuré de toutes parts avant de voler en éclats. À trois kilomètres du sommet nous étions tous en sur-régime ou à la limite, tous sauf Merckx et peut-être De Vlaeminck. Eddy a encore ré-accéléré, il est parti seul et nous a pris 40 secondes dans la descente sur Argegno, longue de six kilomètres_. Merckx avait par la suite poursuivi son effort pendant les 50 derniers kms pour gagner avec 4 minutes 15 secondes d’avance sur un groupe de 13 coureurs dont De Vlaeminck, Gimondi, Verbeeck… Allucinant.

Herald Sun Tour : Perras 2e au général

« Dominique Perras n’a pu garder aujourd’hui à l’issue du clm son maillot de leader du Herald Sun Tour »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/oct05/suntour05/?id=results/suntour056, le cédant à l’Australien Simon Gerrans, souvent annoncé comme un bon espoir du cyclisme et courant régulièrement en Europe pour la formation française Ag2R. Ce dernier a terminé 2e du clm, 3 petites secondes derrière l’Irlandais Mc Cann, un spécialiste. Perras a pour sa part terminé 10e à 50 secondes. Il n’y a pas eu de cadeau aujourd’hui.

Au général, Perras est virtuellement assuré d’une très belle 2e place, à 14 secondes de Gerrans. Le 3e, Mc Cann, pointe à 25 secondes de Dominique. C’est dire à quel point le clm d’hier fut décisif dans le classement final de l’épreuve.

Dominique a assurément fait un bon clm, mais a dû payer ses efforts de la veille alors qu’il avait terminé détaché en compagnie de Baden Cooke « après avoir passé la journée devant et assumé une grosse part de travail »:http://www.geocities.com/sportcomqc/velo/5/8oct/13.html. La fatigue accumulée en fin d’épreuve est souvent décisive et Gerrans était probablement plus frais.

Pour Dominique, c’est évidemment une déception car il passe très près d’une grande victoire. Mais terminer 2e derrière Gerrans est une performance remarquable qui ne souffre d’aucune honte. De toute évidence, Dominique a tout donné sur cette épreuve, prenant d’intéressantes initiatives qui ont animé la course. Le plus fort gagne à la fin, et c’est la dure loi du sport. La Flamme Rouge salue bien haut la perf de Dominique car les moyens (il court dans une petite équipe américaine, il ne peut participer régulièrement à de grandes épreuves européennes, le climat canadien n’est pas le plus facile pour l’entraînement hivernal, etc.) dont il dispose pour se hisser à ce niveau ne sont pas forcément les mêmes que ceux des autres. Chapeau campeone!

Perras en tête !

On vous parlait hier de la belle performance de Dominique Perras au « Herald Sun Tour »:http://www.heraldsuntour.com.au/2005/ en Australie. Et bien Dominique en a rajouté depuis puisqu’au profit de la 5e étape courue aujourd’hui et remportée par Baden Cooke, « Perras a pris la tête du classement général »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/oct05/suntour05/?id=results/suntour055 et ce, avec autorité puisqu’il dispose de 31 secondes d’avance sur le 2e, Joshua Collingwood.

Dominique est donc en position de remporter une grande victoire sur la scène internationale et qui serait assurément la plus prestigieuse de sa carrière. Il reste 2 étapes au programme, soit un contre-la-montre de 11 kms demain et un critérium d’une durée d’une heure après-demain.

« Le critérium »:http://www.heraldsuntour.com.au/2005/the-course/stage-7-carlton/ ne devrait pas poser de problème à Dominique qui pourra alors compter sur son équipe HLP/Superstore dont fait partie l’excellent David McKenzie. C’est « le contre-la-montre demain »:http://www.heraldsuntour.com.au/2005/the-course/stage-6-monbulk-to-dandenong/ qui représente le plus gros défi de Dominique sur le chemin de la victoire. Ce clm est cependant spécial puisqu’en côte, ce qui correspond mieux aux qualités intrinsèques de Dominique, bon grimpeur. On le sait capable d’excellents chronos et 31 secondes est une avance non-négligeable. Il devra assurément se surpasser demain mais compte tenu du profil de l’étape et de son avance actuelle, c’est jouable.

Réponse demain et on lui souhaite la meilleure des chances. FORZA Dominique!

Des nouvelles en vrac…

1 – « M. Merckx a livré une autre entrevue »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20051012_115914Dev.html, au journal français L’Équipe cette fois. Et quand M. Merckx donne une entrevue, les vrais fans de cyclisme lisent attentivement. M. Merckx défend son sport et son industrie, c’est normal et compréhensible. S’il n’est pas optimiste lui, qui le sera ? La solidarité des anciens champions au sein du milieu est toutefois décidemment bien ancrée…

2 – « Éric Boyer, lui, ne pratique pas la langue de bois et on salue bien bas son courage »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1563. Nouveau directeur sportif chez Cofidis qui a assurément flairé l’occasion de se refaire une virginité avec lui, Boyer dénonce et fustige sans censure, tout en avouant lui-même ses travers lorsqu’il était coureur. Bravo.

3 – Pour les fans de l’équipe américaine Discovery, « voici le _line-up_ 2006 »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2005/oct05/oct13news2 qui demeure assez impressionnant. Faudra-t-il y ajouter un coureur supplémentaire à l’approche de juillet 2006?

4 – On s’en voudrait de ne pas parler de « la performance remarquable qu’offre actuellement le Québécois Dominique Perras »:http://www.cyclingnews.com/road/2005/oct05/suntour05/?id=results/suntour054 au Herald Sun Tour en Australie. Il occupe présentement la 6e place du général, à 5 secondes du leader. Impressionnant.

5 – Une nouvelle qui nous avait échappé : « Bettini a terminé 2e de Milan-Vignola le week-end dernier »:http://www.cyclingnews.com/road.php?id=road/2005/oct05/milanovignola05. Décidemment, c’est un beau Tour de Lombardie qui se dessine, avec un duel au sommet entre les Italiens Simoni, Bettini, Rebellin, DiLuca et Cunego, pour ne nommer qu’eux…

6 – « Beau petit reportage sur l’essor actuel du cyclisme luxembourgeois »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=1564 avec Kirchen et les frères Schleck. À quand le successeur de l’Ange de la montagne, l’illustre et unique « Charly Gaul »:http://www.memoire-du-cyclisme.net/dossiers/dos_1958_1.php ?

7 – « Petit quiz »:http://www.wada-ama.org/fr/ un peu enfantin sur le dopage, quiz développé par l’AMA. Pourquoi pas?

7 – Vous portez du Assos lorsque vous roulez ? Bientôt, « vous pourrez porter du Assos dans vos soirées branchées »:http://www.cyclingnews.com/photos/2005/tech/shows/interbike05/?id=interbike0520/DSCN2900. On aime beaucoup, mais les manequins n’auraient-ils pas dû être des coureurs pro en activité ?!

8 – Ce qu’on aime, « c’est le banc »:http://www.cyclingnews.com/photos/2005/tech/shows/interbike05/?id=interbike0520/MK-129.

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