Lao Tseu l’a dit, il faut savoir coller un boyau.
Pas si simple que ça, en fait.
L’affaire a commencé hier en fin d’après-midi, à la faveur d’une sortie bien sentie (musculation sur 50-14 dans toutes les bosses du Parc de la Gatineau): toc toc toc.
Je ne supporte pas.
Ceux qui me connaissent savent que je ne supporte pas le matos en mauvais état. Top condition, rien de moins. Vous me le dites si vous voyez une tache s’il vous plait.
Le hic, c’est que je ne suis pas parvenu à savoir ce qui pouvait bien causer ce bruit insupportable, hormis que ça venait de la roue avant, récemment l’objet d’un nouveau boyau.
Valve qui tape sur la jante? Possible.
Caillou dans le boyau? Ce fut vite fait de vérifier. Non, c’était pas ça.
Moyeu en fin de vie? Possible aussi.
Boyau mal collé? Encore possible.
J’ai donc entrepris une vérification en règle, tout le bordel. Première opération, entretien du moyeu, jamais encore fait sur cette roue avant, une Campagnolo.
Après avoir trouvé le manuel d’instruction, j’ai tout démonté (pas si simple) et remonté. Merde, la roue ne tourne presque plus!
En fait, l’ajustement du serrage d’un moyeu est très délicat. Trop serré, la roue ne tourne plus, ou tourne sur le métal. Trop mou, et vous avez un jeu dans le moyeu. Il faut trouver le bon dosage. J’ai fini par trouver: 1h plus tard… Merdeuuu… Encore heureux que Campi ne nous a pas usiné sur ce moyeu une de ces pièces qui nécessite absolument l’outil Campi qui va avec…
Deuxième opération, le boyau. Tiens, les enfants sont déjà couchés.
Après l’avoir enlevé, misère, la jante est pleine de vieille colle. C’est parti: acétone, pinceau, eau chaude, éponge et serviette. Une heure de travail. Oubliez l’éponge, y’en a plus. Quel bordel que la colle à boyau! C’est ta nouvelle fragrance, cette odeur qui a envahi toute la maison chéri?
Test ensuite (dehors, quand même!), avec un boyau simplement posé sans colle: plus de bruit. C’est donc le boyau qui était mal collé, probablement de façon inégale. Pourquoi ça faisait toc toc toc? Aucune idée. Demandez au mécano de Boonen.
Pose du boyau, cette fois-ci avec le rim tape Tufo, fort pratique par ailleurs. M’en commanderez 3 boites… L’opération de pose ne prend que quelques minutes, si on sait bien centrer le boyau. Ce qui n’est manifestement pas mon cas!
Une autre heure plus tard (sur les boyaux Vittoria, il faut aussi savoir gérer les prolongateurs de valve, échangeables… n’oubliez pas le scellant de plomberie…), ça y est, le boyau est en place, collé, centré, gonflé. Je pose l’electric tape pour fixer la valve… et me rend compte qu’avec tout ça, c’est maintenant la jante qui est pleine de résidu de colle… tout comme mes mains.
Une demi-heure de plus à frotter pour enlever tout ça (je parle de la jante), surtout dans la zone de freinage. Il est 22h quand je termine.
Morale? Les boyaux, c’est super: super-rendement, légers, confortables. Le « senti » est incomparable. Mais nom de Dieu, quel bordel lorsqu’il faut les changer! Pose délicate, matériel couteux, travail long… on est loin de l’opération d’un changement de chambre à air.
Une fois par saison, ça me suffit! De toute façon, il me faudra bien un mois pour me débarrasser de toute la colle accumulée sur mes mains!