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Il Lombardia

On dispute ce samedi la 110e édition du Tour de Lombardie, la dernière des grandes classiques de la saison cycliste. Disputée à l’automne, son surnom est « la Classique des feuilles mortes ».

Fait intéressant, seulement deux éditions n’ont pas eu lieu depuis la création de cette course en 1905: en 1943 et 1944, dû évidemment à la Deuxième guerre mondiale. Le Tour de Lombardie a eu lieu durant toute la Première grande guerre, c’est une des rares courses à n’avoir pas été interrompue durant cette période difficile.

Le parcours varie d’année en année, mais toujours dans la région des lacs de Lombardie, souvent près de Côme. La course emprunte donc un parcours accidenté, propre à une sélection impitoyable dans le final. Il faut avoir de bonnes jambes pour gagner celle-là!

Cette année, le parcours, long de 241 kilomètres, a été durci (mais pas de Mur de Sormano!). C’est ainsi que Messieurs les coureurs n’auront aucun répit à partir du kilomètre 125, enchainant une série d’ascensions assez difficiles sans secteurs plats entre ces difficultés.

La montée du Valcava, dont le sommet est au km 143, lancera assurément la course. Et dans le final, c’est à dire les 40 derniers kilomètres, l’enchainement du Miragolo San Salvatore puis immédiatement après du Selvino pourra faire la sélection finale.

Et la tradition sera respectée cette année encore avec un passage à la Madonna Del Ghisallo, la chapelle dédiée aux cyclistes sur les hauteurs de Bellagio (l’article se poursuit après les quatre photos suivantes, prises lors de mon séjour en 2014).

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Une météo difficile… encore une fois

Côté météo, ça s’annonce difficile avec de la pluie annoncée et ce, dès vendredi. Peu de vent, et des températures correctes avec environ 20 degrés. Ca sera toutefois plus frais le matin. De quoi durcir encore un peu plus la course.

Les favoris

La liste des partants est ici.

Quelques équipes se dégagent avec plusieurs favoris.

Je pense évidemment d’abord à l’équipe Astana, dont plusieurs coureurs sont italiens et vivent dans cette région. Fabio Aru, Diego Rosa et surtout Miguel Lopez, vainqueur hier de Milan-Turin, sont évidemment des coureurs à surveiller de très près. C’est certain que les Astana feront la course dans le final samedi, c’est l’équipe à battre avec des gregario de luxe tel que Tanel Kangert, Paolo Tiralongo, Dario Cataldo ou encore Jokob Fuglsang.

Je pense ensuite aux Cannondale-Drapac, avec Rigoberto Uran, Moreno Moser, Tom Slagter et Mike Woods. De très belles cartes à jouer et je fais de Uran mon favori #1 pour samedi, il tourne autour d’une belle victoire depuis quelques semaines déjà.

Les AG2R La Mondiale ont deux belles cartes à jouer avec Romain Bardet, vu à l’attaque dans le final de Milan-Turin, et Pierre-Roger Latour dont le parcours convient à ses qualités. À ne pas oublier non plus au sein de cette équipe les Jan Bakelandts, Domenico Pozzovivo et Hubert Dupont.

Greg Van Avermaet, récent vainqueur du GP de Montréal, sera de la partie chez BMC, qui sait ce qu’il pourra faire? Chez BMC toutefois, la meilleure carte actuellement est probablement Darwin Atapuma.

Les Etixx débarquent avec Alaphilippe, Brambilla, Daniel Martin et Vakoc, et moins de pression puisqu’ils ne seront pas favoris au départ. Alaphilippe a souvent bien marché dans des conditions difficiles, c’est un attaquant. Daniel Martin a l’expérience de cette course, il l’a gagné en 2014.

Attention également à Rui Costa chez Lampre, dont la condition est à la hausse. Il a besoin d’une belle victoire cette saison et la Lombardie représente une de ses toutes dernières chances.

Tony Gallopin chez Lotto a montré des signes de forme récemment, même si je crois que ce sera un peu trop dur pour lui dans le final samedi.

Récent vainqueur du Tour d’Émilie, Esteban Chaves chez Orica est assurément un autre coureur parmi les tous premiers favoris de l’épreuve, avec Uran. Il est épaulé par une belle équipe, notamment les deux Yates. Je le vois très bien sur le podium samedi soir, et même sur la première marche.

Enfin, notons parmi les outsiders de l’épreuve les coureurs suivants qui pourraient entrer dans les 10 premiers à Bergame: Mikel Landa, Warren Barguil, Joaquim Rodriguez, Wilco Kelderman et Robert Gesink, Bauke Mollema, Damiano Cunego et Tim Wellens.

Notons enfin qu’on annonce Alberto Contador au départ, ainsi que le plus vieux pro du peloton, Davide Rebellin, 45 ans!

Trois coureurs canadiens au départ, soit Mike Woods et les pré-retraités Ryder Hesjedal ainsi que Christian Meier.

Mike Woods en entrevue à l’arrivée de Milan-Turin hier, c’est ici.

The Wood Burner!!!

Michael Woods, 2e aujourd’hui de Milan-Turin, yeah!!!

Way to go Michael! Next target, Il Lombardia…

Deux semaines seulement après sa victoire sur la Classique des Appalaches. Si vous doutiez de l’efficacité et de la difficulté de cette dernière course, vous pouvez constater que c’est une excellente préparation même pour les épreuves les plus difficiles sur le circuit européen.

Ne manquez pas le final, course agressive et excitante de Michael.

Classique des Appalaches: Mike Woods, un garçon dans le vent!

On nous annonçait « Unique, Épique, Mythique ».

Ben on n’a pas été déçu!

La Classique des Appalaches, c’est toute une course/GranFondo. Définitivement à considérer pour votre tableau de chasse : cette épreuve a tout pour devenir un rendez-vous incontournable du paysage cycliste au Québec, au même titre par exemple que les Défis du Parc de la Mauricie ou le GP Charlevoix.

L’organisation hier était parfaite, on voit que l’équipe derrière la mise sur pied de l’épreuve n’a rien laissé au hasard. Les bénévoles étaient partout, souriant. Le site d’arrivée parfait lui-aussi, et surtout spectaculaire, avec une vue imprenable sur la région. Articles de récupération, bière, poutine de cerf, tables de pic-nic, ambiance, j’ai vraiment eu du bon temps hier au sommet de ce Mont Arthabaska, au terme d’une Classique qui sait se mériter.

Et que dire du speaker! Ce type est génial! Il a su mettre une grosse ambiance à l’arrivée, nommant de nombreux coureurs qui en terminaient péniblement par leur nom, galvanisant la foule. Excellent travail mon ami!

J’ai pu assister à l’arrivée de la course pro, une arrivée comme celle de l’an dernier: Mike Woods (Cannondale-Drapac), solo.

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Le grimpeur d’Ottawa s’est échappé exactement au même endroit que l’an dernier, dans l’avant-dernière difficulté du jour, la « côte des Antennes » située à moins de 10 bornes de l’arrivée. De là, courte descente assez rapide, un kilomètre de plat et on attaque la montée finale du Mont Arthabaska.

Le podium a été complété par Mathieu Jeannes (Team Lupus) et Hugo Houle (AG2R – La Mondiale), ce dernier ayant été très actif durant la course pour provoquer la sélection malgré une semaine compliquée précédemment. À noter la belle 5e place d’un jeune coureur junior de 18 ans, Jean-Denis Thibault.

Woods et Houle en entrevue après l’arrivée soulignaient une fois de plus la difficulté de la course, Woods la comparant même au final de certaines Classiques belges du mois d’avril!

Hugo et Mike prenaient l’avion dans la foulée pour rejoindre l’Europe. Hugo participe cette semaine au Eneco Tour, préparation finale en vue des Mondiaux de Doha d’ici trois semaines. Mike m’avouait à l’arrivée se sentir de mieux en mieux sur le vélo, et faire de ce prochain Tour de Lombardie – dont 1000m de dénivelé ont été ajoutés au parcours – un objectif.

Outre le parcours hier, très difficile, la course hier a été durcie par un invité surprise: le vent! Un vent soutenu, souvent de face dans les portions difficiles, comme dans cette bosse interminable vers St-Remi-de-Tingwick, au km 80 et qui a brisé les jambes de nombreux participants.

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Je participais moi-même dans la course « Open Amateur A » avec les séniors 3 ainsi que les Maîtres 30-39 ans. Peloton nerveux au départ, et la course s’est réellement emballée comme prévu au km 30, dans cette ascension vers Saint-Fortunat.

Sitôt après, le long tronçon de chemin de terre battue a achevé de faire exploser le peloton, de nombreuses chutes et crevaisons, notamment du nouveau champion du monde 40-44 ans Michel Jean, survenant également.  Fait remarquable, Michel a réussi à terminer 3e de l’épreuve m’a-t-on dit, chassant pour rentrer sur la tête de course pendant une bonne demi-heure, et surmontant une crevaison un peu plus tard! C’est aussi ça la Classique: la version québécoise du Tour des Flandres!

Je me suis accroché à la course jusqu’au km50, où mon gabarit de 135 livres mouillé ne m’a pas favorisé sur les portions de terre battue où l’on doit mettre du braquet (je vous l’ai déjà dit, on n’a jamais vu Marco Pantani remporter l’Enfer du Nord…). Roulant à bon rythme par la suite avec un équipier, il a crevé au km 90 environ, je l’ai attendu pour l’aider dans les 20 derniers kms alors qu’il commençait à faiblir. Je termine la saison en beauté, en profitant bien de cette ascension du Mont Arthabaska, en jouant les équipiers de luxe pour mon équipe des Rouleurs-Polo Vélo qui ont connu une saison vraiment magnifique, ponctuée de nombreux podiums et d’une ambiance du tonnerre au sein de l’équipe. Pour preuve, mon équipier Marc Brazeau a remporté cette Classique des Appalaches chez les Maîtres 2!

Je suis maintenant en vacances, et content de l’être: les jambes n’étaient pas formidables hier, et les pulsations cardiaques ne montaient plus, preuve que j’ai besoin d’un bon break. Après tout, je suis sur la brèche depuis janvier dernier, avec un gros mois d’août et septembre pour préparer cette Classique, et Green Mountain Stage Race à laquelle j’ai participé il y a deux semaines.

En bref, j’ai compris hier pourquoi la Classique des Appalaches avait été élue « événement de l’année » l’an dernier à sa première édition, ce qui n’est pas peu dire. Félicitations à mon ami Alexis Pinard, à toute son équipe et à tous les bénévoles hier pour une journée magnifique. Et à tout ceux qui n’y étaient pas hier, ne manquez pas cet événement l’an prochain!

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Pari réussi pour la Vuelta?

Certains d’entre vous, surtout les lecteurs européens qui représentent 50% du lectorat de ce site, se seront surpris de ne pas me voir couvrir la Vuelta durant les trois dernières semaines.

Loin de moi l’idée de bouder cette course magnifique! C’est simplement que l’actualité cycliste au Québec était bouillonnante, et que j’ai accordé une certaine priorité à ces événements près de moi.

Je vous propose donc aujourd’hui un petit retour sur la récente Vuelta, avec une question: pari gagné pour les organisateurs?

Rappelons que la Vuelta misait clairement cette année sur un parcours différent: des étapes souvent courtes, voire très courtes, ponctuées de difficultés en fin de parcours, souvent des ascensions sèches et très pentues. Pas moins de onze étapes faisaient 170 kilomètres ou moins sur cette Vuelta, contre seulement six sur le Tour de France de juillet dernier.

Pari réussi? Je pense que oui!

Pour preuve, la 15e étape, vers Aramon Formigal: la plus courte de toutes (hormis la dernière étape qui en comportait 104) avec seulement 118 petits kilomètres, rien du tout chez les pros rompus à des Classiques de 260 bornes, mais la plus intéressante des trois semaines!

C’est parti dès le départ, avec une échappée royale incluant à la fois Quintana et… Contador, qui était intenable, fidèle à son habitude sur des étapes aussi courtes (rappelez-vous l’étape de l’Alpe d’Huez sur le Tour 2011, 110 bornes seulement, Contador avait attaqué d’entrée au pied du Télégraphe-Galibier, entrainant avec lui Andy Schleck et déstabilisant Cadel Evans en jaune). Total à l’arrivée de la 15e étape de la Vuelta, un débours près de 2 minutes pour Chaves et de 2min40 pour Chris Froome!

Et surtout, pas moins de 91 coureurs hors délai. 91 coureurs!

Une polémique a d’ailleurs éclaté juste après la décision des commissaires de repêcher tous ces coureurs, leur permettant de prendre le départ de la 16e étape le lendemain. Raison? La quantité d’effort fourni depuis le départ de la Vuelta (donc une forme de reconnaissance de la difficulté du parcours cette année) ainsi que l’image du cyclisme, car le peloton aurait été trop réduit avec l’élimination d’un nombre aussi important de coureurs.

Chose certaine, voilà une preuve qu’en cyclisme, pas besoin de faire des étapes de 220 bornes pour garantir le spectacle: 110 kms suffisent, car des étapes courtes n’effraient pas les coureurs qui osent alors lancer de grandes initiatives dès le début de la course.

Autre preuve, des 17 vainqueurs d’étape sur cette Vuelta, pas moins de 13 en étaient à leur première victoire d’étape sur un grand tour, prouvant que beaucoup de coureurs, même peu expérimenté de la gagne, ont osé essayer sur l’épreuve, n’étant pas rebuté par la longueur des étapes.

C’est donc positif selon moi, et gageons que les organisateurs du Giro et du Tour observent avec intérêt ce qui ressort de l’expérience de la Vuelta en 2016.

Surtout que ce n’est pas fini: une autre polémique sur le parcours de cette Vuelta a éclaté depuis son arrivée dimanche dernier, plusieurs coureurs ayant exprimé publiquement que les étapes étaient trop difficiles cette année, car trop souvent ponctuées dans leur final de montées assassines, avec des pourcentages violents (plus de 18%).

La réplique vient d’arriver des organisateurs: « ...the riders have as much responsibility as anyone when it comes to thinking about the public, because cycling’s business model depends on its audience. The sport is based on the ‘epic’, but epic isn’t just about the kilometres – it’s also about the efforts. »

Bref, j’ai personnellement trouvé cette Vuelta intéressante, car incertaine jusque dans la dernière semaine puisqu’on avait l’impression que tout pouvait être chamboulé sur une seule étape (pour autre preuve, le beau rapproché de Froome vendredi dernier sur le dernier chrono).

Il se dégage qu’en cyclisme, la tradition des grandes Classiques est d’organiser des courses longues, difficiles (plus de 250 bornes). Il faut assurément préserver ce lien avec l’histoire, la tradition du sport.

Sur les grands tours toutefois, pourquoi ne pas revoir le modèle et privilégier dans l’avenir davantage d’étapes courtes (moins de 150 bornes), mais avec du relief pour inciter les coureurs à lancer de loin. Et ainsi créer des rebondissements dont le public est friant…

Autre possible avantage, les coureurs seraient peut-être moins tentés par le dopage si les étapes se limitaient à 3-4 heures de course seulement par jour…

10 raisons de s’inscrire (maintenant) à la Classique des Appalaches

1 – la météo: on annonce beau samedi matin prochain, des vents légers, pas de chaleur accablante et pas trop froid le matin, bref, des conditions idéales pour la pratique du cyclisme!

2 – l’organisation de l’épreuve: sur la Classique des Appalaches, c’est top, rien n’a été laissé au hasard je vous prie de me croire. Des horaires de course bien pensés, pas trop tôt le matin, pas trop tard non plus, du stationnement adéquat et abondant (pas besoin de se stresser pour ça comme sur d’autres épreuves…), un personnel suffisant, un départ contrôlé pour permettre aux participants un réchauffement en douceur, et le sourire de tout le monde!

3 – le choix de parcours, pour qu’il y en ait pour tout le monde: pas moins de trois parcours pour le GranFondo, et trois départs pour les courses sur route sanctionnées, pro, Maîtres hommes et Maîtres femmes. Sur le GranFondo, les distances sont de 135, 105 ou 70 kilomètres, pour vous permettre de choisir en fonction de votre envie.

4 – le prix: entre 100 et 140$ pour les GranFondo, ce qui le situe dans la fourchette basse de ce que j’ai pu voir cette année. Autour de 45-50$ pour les courses sur route sanctionnées, là encore très abordable si on se met à comparer. On s’inscrit ici, et vite! Et puis, la liste des bourses à l’arrivée est impressionnante, une motivation supplémentaire pour pédaler vite.

5 – Hugo Houle, ambassadeur de l’épreuve, et les autres pros qui seront présents: vous n’avez pu parler à Hugo, Mike Woods ou David Drouin vendredi ou dimanche sur les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal? Vous avez la chance de vous rattraper samedi prochain! Plusieurs Silber-ProRacing seront également présents, de même que le champion canadien, Bruno Langlois, qui était lui aussi des deux grands prix le week-end dernier. Que du beau monde, qui auront du temps et qui seront décontractés à l’arrivée!

6 – la Classique des Appalaches: pas l’épreuve, la bière! C’est le nom qu’a donné la microbrasserie Isle de Garde à la bière qui sera servie à l’arrivée de l’épreuve. Rien que ça, ça motivera lorsqu’il faudra serrer les dents…

7 – la poutine et la fête à l’arrivée: ca se passera au sommet du Mont Arthabaska, une fois la ligne franchie. En bref, on s’occupera de vous, parce qu’après l’effort, le réconfort. Et ce réconfort promet d’être à la hauteur de la difficulté de l’épreuve. Vous vous en souviendrez longtemps! (sauf si vous buvez trop de bière…).

8 – la sécurité en course: elle sera assurée, je vous le garantis.

9 – l’ambiance sur le parcours: la Classique des Appalaches, c’est toute une région qui se mobilise pour accueillir les cyclistes. J’ai pu le vérifier avec Alexis lors de ma reconnaissance en juin dernier, il parlait déjà à nombre de résidents sur le bord de la route.

10 – le caractère unique, épique, mythique de l’épreuve, qui s’apparente à la Strade Bianche chez les pros en Italie au début de la saison cycliste. De la dénivelé, des difficultés, de la distance, des paysages magnifiques (j’ai pu le constater de nature), tout ça pour nous permettre de conclure la saison 2016 en beauté, avec un réel sentiment d’accomplissement et des images plein la tête pour les longs mois d’hiver à venir. Ne manquez pas ça! Et pour ceux s’alignant sur les Défis du Parc de la Mauricie d’ici très peu, peut-on vraiment imaginer meilleure préparation finale?

Note aux lecteurs: je parle de la Classique des Appalaches sur La Flamme Rouge parce que j’en ai envie, et non en raison d’un quelconque avantage. J’ai payé les frais engendrés par ma reconnaissance du parcours en juin dernier, comme je paie mes frais d’hébergement et d’inscription à l’épreuve samedi prochain. Simplement, j’ai eu le privilège de prendre connaissance des efforts déployés par l’organisation de la course afin d’en faire un événement unique, épique et mythique, et j’estime qu’il est de mon devoir de soutenir pareille initiative dans le domaine du cyclisme sur route au Québec. C’est à ce prix que nous continuerons d’avoir un calendrier d’événements digne de ce nom…

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Journaliste d’un jour sur le GP de Québec

J’ai la chance d’obtenir depuis quelques années une accréditation média lors des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, me permettant de bien couvrir ces deux événements.

Récit d’une journée dans la peau d’un journaliste à Québec…

La nuit a été courte pour moi qui vient de loin, debout de bonne heure, la journée va être longue… mais ô combien intéressante et différente de mes journées habituelles.

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Sitôt levé, il faut prendre connaissance des communiqués aux médias émis par l’organisation des Grands Prix.

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Je prends aussi le temps de lire ce que les autres journalistes ont écrit, ici Simon Drouin de La Presse. Question d’être bien informé.

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Traversier à 8h, Québec était encore dans l’humidité tôt vendredi matin dernier.

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Sur le circuit, en montant vers le site départ-arrivée où est également installée la salle de presse, les installations sont bien en place (ici la flamme rouge annonçant le dernier kilomètre du circuit). Nous avons réunion des journalistes et photographes à 9h15.

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La ville de Québec s’affaire aux derniers ajustements, ici un autre type de voiture-balai…

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En remontant la Grande Allée vers la salle de presse, on passe devant les stands des équipes. Tout est encore vide à cette heure. Tout? Non, pas tout: un seul stand est déjà occupé, celui de la Sky. Le soigneur a l’air bien seul à cette heure. Ca doit être ça, les « marginal gains« …

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La salle de presse, tôt le matin. Ca sera beaucoup plus occupé que ça dans quelques minutes!

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Ca y est, j’ai récupéré l’essentiel pour la journée: le badge d’accréditation, et la liste à jour des engagés sur la course, numéros de dossard y compris. J’ai aussi pris les plus récents dossiers (guide technique, document de présentation) donnant toutes les informations sur la course.

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On vient de loin pour couvrir les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal. Ici, la photographe de la radio française RTL.

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9h10. La salle de presse s’anime, les journalistes et les photographes débarquent. Parmi les premières préoccupations, celle d’obtenir le mot de passe pour se brancher sur le réseau Internet du Grand Prix. Tout est en place, c’est efficace.

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Juste à côté de la salle de presse, la salle-pipi…

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Une fois la réunion des journalistes terminée, mon photographe (lourdement armé avec trois appareils photo, des lentilles supplémentaires, le trépied, etc.) et moi allons sur le site de départ, question d’essayer de poser quelques questions aux coureurs, ceci dans le but de savoir leurs plans pour la journée.

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En entrevue avec un gars d’Ottawa-Gatineau, le sympathique Alex Cataford qui me confie la stratégie de l’équipe canadienne pour la journée, et son appréciation de sa condition actuelle. Alex vient de terminer 5e du général au Tour de l’Alberta.

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Juste avant le départ, les Sky sont prêts (Geraint Thomas a son « race face » on). Au premier plan, Nicolas Portal leur directeur sportif. N’ayant jamais manqué un grand prix de Québec à ce jour (sept éditions), je demeure toujours estomaqué de l’état de maigreur du peloton WorldTour. C’est fou! Pour avancer à ce niveau, le poids est clé. L’affutage sans perte de puissance est une partie importante du travail d’Hugo Houle depuis quelques années, comme ce l’a été pour David Veilleux avant lui. Et c’est le conseil que je donnerais au jeune David Drouin, sans l’ombre d’un doute un gros moteur, s’il veut percer à ce niveau!

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Attend Tom, je t’aide avec l’installation de ton capteur cardiaque… Tom a aussi confirmé ce que je dis depuis des années: le métier de coureur cycliste est incompatible avec la possibilité d’être beau en maillot de bain…

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Les Grands Prix, c’est aussi voir et être vu. Je tombe à deux pas de la ligne départ-arrivée sur de la grande visite, qui tient plutôt le profil bas: Christian Prudhomme, directeur du Tour, venu pour la première fois sur les épreuves canadiennes du World Tour. Si un départ du Tour au Québec ne semble pas se concrétiser pour des raisons évidentes de logistique, il est plutôt question de l’organisation d’une troisième épreuve d’un jour du côté de la Côte Est américaine, dans la foulée des deux grands prix canadiens. Cette nouvelle épreuve WorldTour pourrait avoir lieu le mardi suivant le GP de Montréal.

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Une fois l’arrivée, je laisse mon photographe faire les clichés d’usage des podiums.

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Retour à la salle de presse pour la conférence d’après-course, une occasion de poser des questions aux trois premiers. Toujours intéressant!

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La salle est pleine, les caméras tournent, c’est le moment fort de la journée des journalistes sur ce Grand Prix.

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Peter Sagan en a terminé de sa conférence de presse, et visiblement une seule envie l’habite: fuir au plus vite! Contrairement à ce que plusieurs pensent, Peter Sagan n’est pas très habile avec les journalistes et plutôt peu loquace. Mais il demeure en tout temps vrai et sincère, c’est probablement la recette de son succès populaire.

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GP de Montréal: les favoris

Le GP cycliste de Montréal, c’est d’abord un circuit mythique: l’ascension du Mont Royal à 17 reprises, par la voie Camilien Houde, celle des Championnats du monde de 1974 remportés par nul autre qu’Eddy Merckx. Au total donc, 206 kilomètres à couvrir, et près de 4000 mètres de dénivelé!

Québec est pour les puncheurs, Montréal est aussi pour les puncheurs, mais aussi pour les grimpeurs. On élimine donc les sprinters qui peuvent bien faire à Québec: ça sera difficile pour Tom Boonen voire Michael Matthews aujourd’hui à Montréal.

Les favoris

La liste des engagés est ici, et est très similaire à celle du GP de Québec. Les pronostics sont toutefois plus faciles pour Montréal, puisqu’on peut se fier à la prestation des coureurs à Québec comme base.

Peter Sagan demeure bien sûr un sacré client. Vainqueur vendredi à Québec, il s’est imposé à Montréal en 2013. S’avouant toutefois un peu juste, le parcours de Montréal pourrait bien le faire passer à la trappe, ce que le parcours de Québec, plus accessible, n’a pu faire. Bémol donc pour Sagan aujourd’hui! Son coéquipier Rafal Majka, excellent grimpeur, en vue dans le final de la course sur route des récents Jeux Olympiques, pourrait être l’atout caché de l’équipe Tinkoff à Montréal…

À surveiller de près selon moi, Fabio Aru: il était bien dans le final de Québec.

Idem pour Julian Alaphilippe, qui trouvera à Montréal un parcours idéal pour ses qualités. L’équipe Etixx voudra se racheter de son manque de réussite à Québec, je pense qu’avec Trentin ils ont une excellente carte à jouer, avec Vakoc qui se réservera si jamais ça devait arriver au sprint.

Adam Yates pourrait également s’illustrer pour Orica.

Attention à Alberto Bettiol, 4e à Québec, ainsi qu’à Rigoberto Uran, tous les deux de chez Cannondale. Bien épaulés par l’excellent grimpeur Mike Woods, qui sait ce que les Cannondale peuvent faire aujourd’hui sur le Mont Royal…

Les Sky ont aussi une sacré équipe pour l’épreuve de Montréal, avec Geraint Thomas, Mikel Nieve ou Gianni Moscon, en vue dans le final de Québec. Attention à eux!

Il ne faudra pas enterrer des coureurs comme Bauke Mollema, Romain Bardet, Tim Wellens, Rui Costa, Greg Van Avermaet, Diego Ulissi, ou encore Wilco Kelderman.

L’essentiel sera surtout de durcir la course rapidement, pour provoquer une sélection par l’arrière. Trop souvent, l’épreuve de Montréal se résume à une course d’attente, donc une sélection par l’avant. En durcissant la course, les bonnes équipes pourraient réduire considérablement le peloton dans les derniers tours, donc augmenter leurs chances de réussite…

Les chances canadiennes

Sans l’ombre d’un doute, Mike Woods a les meilleures chances de réussite à Montréal, mais il sera au service de ses équipiers Uran, Bettiol et Slagter.

Retransmission

Outre TVA Sports à la télé, on peut suivre la course en direct avec les images sur le site du Grand Prix, en webdiffusion. Ca marchait très bien lors du GP de Québec. Par contre, la télémétrie des chiffres des coureurs (puissance, pulsations cardiaques, cadence, vitesse) ne semblait pas fonctionner.

Sagan, l’opportuniste

À la surprise générale, même la sienne, Peter Sagan a donc remporté ce Grand Prix cycliste de Québec hier.

Une victoire surprenante car Sagan a été vu toute la course à l’arrière du peloton, avec un rictus qui nous laissait tous croire qu’il n’était pas bien.

Il l’a confirmé en conférence de presse après la course: il ne savait pas trop, ne pouvant par exemple confirmer à ses équipiers qui roulaient devant pour rattraper l’échappée matinale qu’il aurait les jambes pour la gagne. Il a même eu des débuts de crampes dans le final!

Sa victoire hier aura donc été « à l’économie », Sagan s’accrochant toute la course pour produire un seul effort, le bon, pendant 200 mètres.

Avouons toutefois qu’il a sacrément bien joué son dernier kilomètre: il a d’abord su perdre pour gagner, croyant sur l’accélération d’Uran qu’il sprinterait pour la 2e place. Cette dernière ligne droite à Québec continue cependant de jouer des tours à bien des coureurs, y compris des coureurs ayant déjà gagné ici! Sagan a ensuite su attendre le plus longtemps possible, et profiter de l’effort aux 400m d’Anthony Roux, un coureur qui aime lancer ses sprints de loin.

Bref, copie parfaite pour Sagan hier. Rappelez-vous il y a un an, Sagan cumulait les places de 2e et on commençait à douter de lui! Un an plus tard, avouons qu’il est redevenu un sacré gagnant: juste cette année, il a remporté Gent-Wevelgem, le Tour des Flandres, deux étapes du Tour de Californie, deux étapes du Tour de Suisse, le maillot vert et trois étapes du Tour de France, et maintenant le GP de Québec.

Ce qui est aussi surprenant par rapport à hier, c’est où étaient les autres dans le final?

Ou diable était Bryan Coquard? Ou diable était Michael Matthews? Tom Boonen? On ne les a pas vu se battre devant avec Sagan, et c’est aussi ça le problème d’hier.

Matthews termine 5e, Ulissi 7e, Mollema 8e, Vakoc 9e, Kederlman 11e, Costa 12e, Wellens 13e, Slagter 14e, tous des coureurs qui figuraient hier sur ma liste de favoris. Mais ils ont aussi tous manqué de force et de positionnement dans ce dernier kilomètre. Un manque d’équipiers pour terminer le travail? L’histoire se répète dans ce final de Québec…

Tant mieux pour Sagan, le champion du monde vainqueur de la course, c’est toujours bon pour la course elle-même et Sagan marque probablement là des points capitaux sur Chris Froome (lui-aussi atomisant sur la Vuelta en ce moment…) au classement général du World Tour. Et ce n’est pas fini, Sagan a déjà prouvé pouvoir bien faire à Montréal, qu’il a gagné en 2013.

Le podium hier est complété par Van Avermaet, qui était content d’être là après un mois d’août compliqué compte tenu de toutes les sollicitations pour le nouveau champion olympique, et Anthony Roux, qui assumait ainsi sa position de leader de la FDJ.

Rappelons enfin que Peter Sagan rejoindra l’an prochain l’équipe Bora-Hansgrohe, et que son équipementier demeurera Specialized.

Le meilleur Canadien hier a été Guillaume Boivin (16e), et il en était très content après la course, non sans raison. Guillaume a connu un dernier mois difficile après une chute à l’entrainement ayant ouvert son genou. Il confiait en conférence de presse d’après-course avoir mis ces deux dernières semaines les bouchées double à l’entrainement, et n’avoir jamais été aussi sérieux avec celui-ci, sortant par exemple tous les jours derrière le scooter. Espérons pour Guillaume que cette belle place pourra intéresser des équipes de haut niveau, même s’il reste encore un an à son contrat avec les israéliens de Cycling Academy.

La course en photos

Dès le premier tour, l’échappée matinale prend le large avec, au sein de celle-ci, le Canadien Nicolas Masbourian.

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Derrière cependant, les Orica et les Tinkoff ne laisseront jamais plus de 4 minutes aux échappées devant, preuve que sur ce genre de circuit, les directeurs sportifs ne veulent pas laisser trop de laisse aux fuyards.

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Les tours se succèdent, l’échappée se poursuit…

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… la chasse aussi, parfois aussi menée par les Etixx.

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Notre Canadien Mike Woods.

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Sagan à l’arrière du peloton, et qui n’avait vraiment pas l’air bien.

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Boonen semblait bien mieux, et mieux positionné aussi dans le paquet.

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4 tours de la fin, l’échappée explose sous l’impulsion de Lars Bak. La course est enfin lancée pour de bon!

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Fabio Aru sera actif dans ce final hier à Québec, attention à lui dimanche à Montréal, le parcours convient à ses qualités de grimpeur, et c’est un coureur volontaire!

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Frank Schleck, à ses toutes dernières courses dans le peloton professionnel. Toujours une certaine classe!

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Nos Canadiens ont vraiment commencé à souffrir dans ce final. Ici, Matteo Dal-Cin.

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D’autres préféraient abandonner, visiblement vidés.

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Alex Cataford, l’effort dans ce final est violent, le pel0ton ne cesse d’accélérer.

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Sagan, lui aussi sous pression dans ces 4 derniers tours.

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À l’arrivée toutefois, une victoire surprise pour le coureur le plus populaire du peloton.

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Après la course, des visages marqués par la violence de l’effort, après 5h de course.

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Dès l’arrivée, Hugo Houle est assailli par les micros, on s’arrache ses impressions sur la course.

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Le podium.

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Le meilleur Canadien, ravi.

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À samedi prochain sur la Classique des Appalaches!

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Sagan: « Je suis surpris »!

À la surprise générale, Peter Sagan a remporté le GP de Québec aujourd’hui. Lors de la conférence de presse, il a confié « je suis surpris », preuve qu’il n’était pas très confiant en ses chances avant et durant la course. C’est un classique en cyclisme: il ne faut jamais enterrer un sprinter comme lui, encore moins un champion!

Davantage sur la course sur La Flamme Rouge très bientôt…

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Suivre en direct le GP de Québec

Vous pouvez suivre en direct le GP de Québec sur Internet sur la page suivante, incluant la télémétrie.

Ce matin avant le départ, Hugo Houle, un des favoris de la foule.
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Son co-équipier Romain Bardet était quant à lui plus relax, occupé au téléphone. Ca devait pas  être tout à fait pareil en juillet dernier!
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L’équipe canadienne était quant à elle tôt à l’extérieur.

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En entrevue, Alex Cataford de la région d’Ottawa-Gatineau me laissait entendre la stratégie des Canadiens aujourd’hui: se glisser tôt dans une échappée, et garder deux coureurs, dont Guillaume Boivin, pour le sprint à l’arrivée. Le collectif canadien était motivé, c’était évident.

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Parmi les beaux vélos vus ce matin, le Canyon de l’équipe Katusha. La classe!

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Les stars étaient présentes, race face on…

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Sur la ligne, Gianni Moscon à l’arrière, avec un équipier à ses côtés. Le récent vainqueur de l’Artic Race of Norway est assurément protégé chez Sky aujourd’hui.

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Sagan, quant à lui, était plutôt préoccupé dans les derniers instants avant le départ avec sa distance selle-potence. Aurait-il regardé le film « A Sunday in Hell » hier soir à l’hôtel?!

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Le peloton prêt au départ…

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GP de Québec: les favoris

On y est, le GP de Québec sera disputé plus tard aujourd’hui (départ à 11h).

Au menu des coureurs, un peu plus de 200 bornes dans les rues du Vieux-Québec, soit 16 tours d’un circuit urbain empruntant les côtes de la montagne et des glacis. Dénivelé total, près de 3000 mètres!

C’est donc usant à la longue. Et il y a cette fameuse longue ligne droite en faux plat ascendant pour aller chercher l’arrivée, portion du parcours où nombre de coureurs se sont cassés les dents dans le sprint final au fil des années.

Les favoris

Quelques coureurs se dégagent du lot selon moi.

Par exemple Bauke Mollema chez Trek-Segafredo. Auteur d’un bon Tour de France, il a récemment terminé 2e du Tour de l’Alberta. Le parcours de Québec peut convenir à ses qualités de bon grimpeur-puncheur, et il aura son équipe à son service.

Ensuite Bryan Coquard chez Direct Énergie. Excellent sprinter, la dernière ligne droite lui convient bien. Son équipe voudra ramener les échappées dans le final pour favoriser une arrivée groupée.

Rigoberto Uran, Tom-Jette Slagter, Ramunas Navardaukas et Alberto Bettiol chez Cannondale-Drapac sont tous des coureurs dangereux sur cette course, et la Cannondale-Drapac est donc une des équipes à battre. Navardaukas vient de terminer 12e du GP de Plouay, et Bettiol… 2e de la même épreuve. Attention à cette équipe!

La réplique viendra possiblement des Etixx, qui alignent Julian Alaphilippe, Tom Boonen et Petr Vakoc. Boonen et Vakoc voudront probablement favoriser le sprint, et Alaphilippe possède les qualités idéales sur le parcours de Québec. Chose certaine, un sprint pour la victoire avec Boonen, Uran, Vakoc, Matthews et Coquard serait intéressant!

Attention également aux Sky avec Gianno Moscon, un coureur moins connu mais récent vainqueur du Artic Race of Norway, Geraint Thomas, Luke Rowe voire Sebastian Henao, récent 6e en Norvège.

Enfin, les Orica-Green Edge avec Michael Albasini, Adam Yates, Michael Matthews et Matthew Hayman ont aussi plusieurs cartes à jouer, avec tous ces coureurs en forme. Matthews vient de terminer 4e du GP de Plouay!

Parmi les autres favoris de l’épreuve, notons Oscar Gatto (Tinkoff), en forme puisque 3e de la récente Artic Rae of Norway, Tim Wellens et Tiesj Benoot chez Lotto, Jon Izaguirre (Movistar), le champion olympique Greg Van Avermaet (BMC) dont le parcours de Québec réussit toujours bien, Ilnur Zakarin (Katusha), Diego Rosa (Astana), Alexis Vuillermoz (AG2R – La Mondiale), Rui Costa et Diego Ulissi (Lampre) et Sam Bennett (Bora – Argon18).

Par contre, je ne vois pas trop les Peter Sagan, Rafal Majka, Jurgen Roelandts, Fabio Aru, Ryder Hesjedal, Jarlinson Pantano, ou encore Wilco Kelderman bien faire demain. Je peux évidemment me tromper!

Chez les Canadiens, Hugo Houle est évidemment à surveiller car en forme et motivé. Un autre coureur canadien est à surveiller selon moi, le jeune Alex Cataford, auteur d’un excellent Tour de l’Alberta qu’il termine à la 5e place du général. C’est un excellent rouleur, capable de bien passer les bosses comme celles de Québec. On le sait depuis son excellent chrono dans le Parc de la Gatineau en juin dernier lors des Championnats canadiens!

Enfin, le tout jeune coureur David Drouin, un gros talent apparemment, et qui n’a pas froid aux yeux, sera aussi intéressant à surveiller!

Entrevue avec Mike Woods

Toujours en marge des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, ainsi que de la Classique des Appalaches samedi 17 septembre prochain, entrevue aujourd’hui avec Mike Woods (Cannondale Drapac Pro Cycling), question de prendre de ses nouvelles après sa saison compliquée… et de parler de l’an prochain.

La Flamme Rouge : Merci Mike de cette rapide entrevue sur La Flamme Rouge.

Mike Woods : Cool Laurent, toujours le fun de te parler !

LFR : Comment ca va, comment est ta condition physique en ce moment au sortir du Tour de l’Alberta?

MW : Ca s’est bien passé pour moi au Tour de l’Alberta, j’en sors en bonne condition, je me sens assez bien. Je voulais vraiment participer au Tour de l’Alberta, j’y voyais une belle opportunité de reprendre le rythme de la compétition, et de me préparer pour deux rendez-vous important, les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal. Je pense que c’est mission réussie !

LFR : Tu fais partie de l’équipe Cannondale-Drapac pour les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal. Des ambitions ?

MW : Mon rôle pour ces deux courses sera d’apporter mon soutien à mes équipiers Rigoberto Uran, qui a gagné à Québec l’an dernier, mais aussi à Tom-Jelte Slagter et Ramunas Navardaukas qui peuvent bien faire sur ces courses, ainsi qu’à un autre coureur de notre équipe, Alberto Bettiol, qui va vraiment bien en ce moment. Je vais donc travailler pour ces quatre coureurs, avec comme objectif secondaire de bien me préparer pour mes prochaines courses, les classiques de fin de saison en Europe.

LFR : Tu retrouveras sur ces courses plusieurs coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau, dont Matteo Dal-Cin et Alex Cataford. C’est l’fun de voir la profondeur des coureurs de la région!

MW : Sans l’ombre d’un doute. Le cyclisme dans notre région est tellement fort, et c’est vraiment cool pour moi d’avoir deux autres coureurs de mon coin sur ces épreuves. On va courir contre les tous meilleurs au monde, on est là, à ce niveau. À quelque part, à travers nous, c’est aussi toute la communauté cycliste d’Ottawa-Gatineau qui est sur ces grands prix!

LFR : As-tu une idée précise de ton programme de fin de saison ?

MW : Ce n’est pas complètement finalisé avec l’équipe mais il y a des fortes chances que je sois engagé sur les classiques italiennes de fin de saison, et ce jusqu’au Tour de Lombardie qui est une classique importante du calendrier. Je serai donc de retour en Europe très bientôt.

LFR : A-t-on des chances de te voir défendre ton titre sur la Classique des Appalaches la semaine prochaine ?

MW : En fait, je pensais ne pas pouvoir y participer cette année, mais au final il y a de bonnes chances que j’y sois comme préparation finale à mes courses européennes de fin de saison, mon retour en Europe étant possiblement sitôt après le 17 septembre prochain. J’attends des confirmations à ce sujet mais je devrais y être. Ce qui est sûr, c’est que j’aimerais y participer, que la course me motive et que j’y retrouverais avec plaisir Hugo Houle et Antoine Duchesne.

LFR : En fait Mike, Hugo me disait hier qu’Antoine ne sera pas de la partie cette fois-ci, mais Hugo y sera toutefois.

MW : Merci de l’info! Dommage, Antoine est un excellent coureur et c’est toujours l’fun de rouler avec lui.

LFR : Revenons un peu sur ta saison Mike. Ca été compliqué pour toi cette saison, notamment en raison de blessures subies sur Liège-Bastogne-Liège fin avril et au Tour de Pologne en août?

MW : Exact Laurent, ca été une saison en dents de scie pour moi, vraiment. J’ai eu un excellent début de saison au Tour Down Under, puis de belles performances qui m’ont satisfait sur le Tour de Catalogne, le Tour du Pays Basque puis la Flèche Wallonne que je termine bien pour l’équipe. Après, il y a eu cette mauvaise chute sur Liège-Bastogne-Liège et cette fracture à la main. Depuis ce moment, ca été un peu une spirale infernale, avec cette nouvelle chute au Tour de Pologne ou j’ai subi un trait de fracture au fémur. Depuis, j’essaie de me relancer de ces mésaventures, et ca s’est mis à mieux aller sur le Tour de l’Alberta. Je retrouve enfin et progressivement le Mike Woods que je suis, les sensations reviennent.

LFR : Seras-tu de retour chez Cannondale-Drapac l’an prochain? Je sais que tu avais signé pour un an seulement l’année dernière…

MW : Oui Laurent, j’ai re-signé chez Cannondale pour la saison prochaine, et j’en suis très heureux. Je me sens bien au sein de cette équipe, et j’ai hâte de courir pour eux en 2017. En dépit de mes chutes cette saison, ca été vraiment agréable et intéressant de courir avec Cannondale-Drapac en 2016, je m’entends vraiment bien avec tous les autres coureurs au sein de l’équipe, alors l’aventure va se poursuivre en 2017.

LFR : Dernière chose Mike, s’il te plait fait attention aux trous sur le Boulevard Champlain…

MW : Ha ha Laurent ! Oui, sois en assuré, je vais ouvrir l’œil ! J’ai pas besoin d’une autre chute…

LFR : Merci Mike, bonne chance vendredi et dimanche…

MW : Super Laurent, et le bonjour à tout le monde à Ottawa-Gatineau!

En marge des grands prix…

La liste des engagés est ici. Demain sur La Flamme Rouge, les favoris pour Québec et Montréal…

Également, l’organisation des grands prix a annoncé une collaboration avec le groupe Velon pour retransmettre par télémétrie les paramètres biométriques des coureurs – vitesse, fréquence cardiaque, puissance, cadence et position – en temps réel durant la course. Ainsi, plus d’une centaine de coureurs seront équipés de dispositifs nous permettant de connaître ce que leur compteur leur donne en temps réel. Ca sera intéressant de voir les watts dans la Côte de la Montagne par exemple! Ca devrait être un réel plus pour les téléspectateurs de ces deux épreuves.

La diffusion des courses avec les données biométriques pourra être suivie au Québec en direct sur le réseau TVA Sports et sur le site web www.gpcqm.ca ailleurs au Canada. Pour les spectateurs qui seront sur place lors des deux Grands Prix cyclistes, c’est mon cas!, ils pourront se rendre sur www.gpcqm.ca afin de voir ces biométries.

La télédiffusion mondiale – donc en France – des grands prix sera assurée par Eurosport.

Le groupe Velon regroupe onze équipes WorldTour: BMC Racing Team, Etixx – Quick-Step, Lampre-Merida, Lotto-Soudal, Orica BikeExchange, Cannondale Drapac Pro Cycling Team, Team Giant-Alpecin, Team LottoNL – Jumbo Pro Cycling Team, Team Sky, Tinkoff, Trek-Segafredo.

L’équipe canadienne sera également équipée de dispositifs, ainsi que plusieurs autres formations WorldTour.

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